Cabourg 2016 : Grand prix du jury pour Diamond Island de Davy Chou

Posté par kristofy, le 13 juin 2016

La cérémonie de clôture du 30ème Festival du Film de Cabourg a cette année tout particulièrement fait rimer ‘amour’ avec ‘toujours’ avec plusieurs "bravos" à l’équipe qui organise ce rendez-vous à la fois évènementiel et convivial depuis tant d’années (Suzel Piétri, Marielle Piétri, l’association du festival, le comité des Swann, les bénévoles…) dont son premier président Gonzague Saint-Bris amoureux des mots : "trente ans de création et d’amour pour le plus grand bonheur des habitants de Cabourg, cinéphiles de naissance, chaque court-métrage et long-métrage projetés, chaque comédienne et acteur récompensés, participent à la résurrection de cette immortelle impression… ".

Une des plus belles déclarations romantiques dans un dialogue a été entendue dans le court-métrage Aucun regret de Emmanuel Mouret : "Je reste à côté de toi et puis si tu as envie d’embrasser quelqu’un je suis là" Mais Cabourg ce n'est pas Meetic ou Tindr. Et le romantisme est un spectre cinématographique très large.

Un Swann d’Or d’honneur a été remis au réalisateur le plus amoureux des acteur Claude Lelouch pour saluer le jubilé du 50ème anniversaire de son film Un homme et une femme (Palme d’or et Oscar).

Aucune unanimité
Pour la compétition, 7 films de tous horizons étaient en compétition (Suède, France, Royaume-Uni, Cambodge, Vanuatu, Espagne, Taïwan…), autant de propositions diversement appréciées par les 3 jurys (grand jury, jury jeunesse) qui ont chacun voté pour un lauréat différent.

Le jury présidé par Emmanuelle Béart, avec JoeyStarr, Julia Roy, Loubna Abidar, Samuel Benchetrit, Éric Reinhardt, Céline Sciamma et Pierre Rochefort a donc préféré Diamond Island de Davy Chou, déjà porté par des bons échos depuis sa présentation à La Semaine de la Critique durant le festival de Cannes où il a reçu le Prix SACD. Le jury jeunes a préféré Departure, de Andrew Steggall.

Voici le palmarès des Swann d'Or du Festival du Film de Cabourg 2016 :

- Swann d’Or Hommage au jubilé de 50 ans : Un homme et une femme, de Claude Lelouch

- Grand Prix du Jury : Diamond Island, de Davy Chou (Cambodge)
- Prix de la Jeunesse: Departure, de Andrew Steggall (avec Juliet Stevenson, Alex Lawther, Phénix Brossard). Le film avait reçu une mention spéciale pour tout son casting au dernier festival du film britannique de Dinard. (Royaume Uni)
- Prix du public: A man called Ove, de Hanes Holm (Suède)

- Swann d’Or du meilleur film: Les Ogres, de Léa Fehner
- Swann d’Or du meilleur réalisateur: Bouli Lanners pour Les Premiers, les Derniers
- Swann d’Or de la meilleure actrice: Louise Bourgoin dans Je suis un soldat
- Swann d’Or du meilleur acteur: Manu Payet dans Tout pour être heureux
- Swann d’Or de la Révélation féminine : Christa Theret dans  La fille du patron
- Swann d’Or de la Révélation masculine : Kacey Mottet-Klein dans Quand on a 17 ans

-Meilleur court-métrage : Hotaru, de William Laboury (avec Julia Artamonov)
-mention spéciale court-métrage : Gabber lover, de Anna Cazenave-Cambet
-Meilleure actrice court-métrage : Antonia Buresi, dans Que vive l'empereur
-Meilleur acteur court-métrage : Jonathan Couzinié, dans Que vive l'empereur

Par ailleurs les Prix Premiers Rendez-Vous qui récompensent les débuts à l’écran d’une actrice et d’un acteur dans un  premier grand rôle ont été donné à l’actrice Noémie Schmidt pour L'étudiante et monsieur Henri et aux acteurs Geoffrey Couët et François Nambot pour Théo et Hugo dans le même bateau.

Cannes 2016: Mimosas et Albüm couronnés à la Semaine de Critique

Posté par vincy, le 19 mai 2016

Premier palmarès remis à Cannes, celui  de la Semaine de la Critique, 55e édition, dont le jury était présidé par Valérie Donzelli, entourée d'Alice Winocour, Nadav Lapid, David Robert Mitchell et Santiago Mitre.

Grand Prix Nespresso : Mimosas de Oliver Laxe. Ce film du cinéaste espagnol de Vous êtes tous des capitaines a été tourné en arabe. Il raconte l'histoire d'une caravane qui accompagne un Cheikh mourant à travers le Haut Atlas marocain. Sa dernière volonté est d'être enterré près des siens. Mais la mort n'attend pas… Craignant la montagne, les caravaniers refusent de transporter le corps. Saïd et Ahmed, deux vauriens voyageant avec la caravane, promettent de porter la dépouille à destination. Mais connaissent-ils le chemin ?  Dans un monde parallèle, Shakib est désigné pour partir dans la montagne avec une mission : aider ces caravaniers de fortune. Le film est distribué par UFO.

Prix Révélation France 4 : Albüm de Mehmet Can Mertoglu. Premier long de ce jeune réalisateur turc, le film suit un couple marié, approchant la quarantaine, qui met en scène dans un album photo une fausse grossesse pour dissimuler à son entourage qu’ils adoptent un enfant. Le film est diffusé par Le Pacte.

Prix Découverte Leica Cine du court métrage : Prenjak de Wregas Bhanuteja.

Fondation Gan pour le cinéma - Prix d'aide à la diffusion: Sophie Dulac, pour la distribution du film One week and a day (Shavua ve yom) de Asaph Polonsky.
Prix SACD : Davy Chou et Claire Maugendre, co-auteurs de Diamond island.
Prix Canal+ du court métrage: L'enfance d'un chef de Antoine de Bary.

Cannes 2016: Qui est Davy Chou?

Posté par vincy, le 13 mai 2016

Lorsqu'on parle de cinéma cambodgien, on pense immédiatement à Rithy Panh (en séance spéciale cette année). Mais Davy Chou, sélectionné à la Semaine de la Critique pour son long métrage Diamond Island, devrait ouvrir nos yeux cinéphiles et curieux sur ce cinéma encore très rare venu des confins de l'ancienne Indochine. A 32 ans, le cinéaste français, né en banlieue parisienne, réalise son premier long métrage après trois cours métrages et le splendide documentaire Le Sommeil d'or, sorti en 2011.

Le cinéaste avait décidé d'expier le passé cambodgien dans Le Sommeil d'or en ressuscitant ce qui restait du cinéma d'avant les Khmers rouges. Une sorte de mausolée en celluloïd avant que le temps ne fasse disparaître les vedettes de l'époque, les salles de cinéma en ruines, ou les bouts de pellicules en phase de décomposition. Avec Diamond Island, il veut montrer le Cambodge contemporain, en suivant un jeune homme de 18 ans qui va travailler sur un site démesuré au large de la capitale, censé symboliser le futur du pays, forcément prospère et ultra-moderne. Le film a reçu le prix ARTE International au Busan International Film Festival en 2014.

Il avait déjà exploré Diamond Island dans son court métrage Cambodia 2099, sélectionné il y a deux ans à la Quinzaine des réalisateurs. Le cinéaste aborde en fait le thème du rêve à travers la nouvelle génération. Qu'est-ce-qu'une société idéale pour eux? Le rêve de Davy Chou serait de reconstruire une industrie cinématographique dans son pays. Il a créé sa société de production. Influencé par les cinémas de Michael Mann et Martin Scorsese, ce jeune théoricien et passionné du 7e art, suit les pas des cinéastes asiatiques comme Jia Zhang-ke ou Phan Dang Di, en observant cette classe moyenne émergente, cette jeunesse avide de mondialisation et de divertissement.

Petit-fils du producteur cambodgien Van Chann, fondateur d'un atelier vidéo et créateur d'un festival autour de l'âge d'or du cinéma cambodgien, il a aussi co-fondé le Festival des nouveaux cinémas. Tout est toujours affaire de transmission, de lien entre le passé et l'avenir. On peut imaginer que le sien, de futur, soit aussi brillant qu'un diamant.

Cannes 2016 : la Semaine de la Critique dévoile sa 55e sélection

Posté par MpM, le 18 avril 2016

Pour son édition anniversaire "50 + 5", la Semaine de la Critique propose une sélection riche de 10 longs métrages, dont 6 premiers films, et 15 courts et moyens métrages, sélectionnés parmi les 1500 courts et 1100 longs visionnés. En tout, dix-sept pays sont représentés avec une forte présence de l'Asie (Cambodge, Philippines, Taïwan, Singapour...) et de l'Europe du sud : Italie, Espagne, Grèce... et bien sûr Portugal, dont le dynamisme est visible à travers la sélection en compétition de deux courts métrages.

Bien que la Semaine fasse traditionnellement la part belle aux premiers films, on retrouve dans cette 55e sélection plusieurs réalisateurs qui sont loin d'être des inconnus. Ainsi, c'est Justine Triet (La bataille de Solférino) qui fait l'ouverture avec son deuxième long métrage Victoria qui compte Laure Calamy, Vincent Lacoste et Melvil Poupaud au générique. On retrouve également en séances spéciales Alessandro Comodin (L'été de Giacomo) et Jean-Christophe Meurisse de la compagnie Les chiens de Navarre ainsi que les nouveaux courts métrages de deux cinéastes confirmés révélés par la Semaine de la Critique : César Augusto Acevedo et Nadav Lapid.

Côté courts métrages, on retrouve des comédiennes passées pour la première fois derrière la caméra, Sandrine Kiberlain, Laetitia Casta et Chloë Sevigny, qui proposeront une séance de clôture pleine de fraîcheur. Enfin, la compétition longs métrages invite Julia Ducournau (dont le court métrage Junior avait été sélectionné par le comité court en 2011) et Davy Chou, qui passe à la fiction après l'étonnant documentaire Le sommeil d'or.

Séances spéciales longs métrages

Victoria de Justine Triet (France) - 2e film, film d'ouverture
Happy Times Will Come Soon d'Alessandro Comodin (Italie) - 2e film
Apnée de Jean-Christophe Meurisse (France) - 1er film

Compétition longs métrages

Albüm de Mehmet Can Mertolu (Turquie) - 1er film
Diamond Island de Davy Chou (Cambodge / France) - 2e film
Grave de Julia Ducournau (France) - 1er film
Mimosas d'Oliver Laxe (Espagne) - 2e film
Shavua ve Yom d'Asaph Polonsky (Israël) - 1er film
Tramontane de Vatche Boulghourjian (Liban) - 1er film
A Yellow Bird de K. Rajagopal (Singapour) - 1er film

Compétition court métrages

Arnie de Rina B. Tsou (Taïwan / Philippines)
Ascensão de Pedro Peralta (Portugal)
Campo de víboras de Cristèle Alves Meira (Portugal )
O Delírio é a redenção dos aflitos de Fellipe Fernandes (Brésil)
L’Enfance d’un Chef d'Antoine de Bary (France)
Limbo de Konstantina Kotzamani (Grèce)
Oh What a Wonderful Feeling de François Jaros (Canada)
Prenjak de Wregas Bhanuteja (Indonésie)
Le Soldat vierge d'Erwan Le Duc (France)
Superbia de Luca Tóth (Hongrie)

Séances spéciales courts métrages

* Séance 50+5
Myomano shel tzalam hatonot de Nadav Lapid (Israël)
Los pasos del agua de César Augusto Acevedo (Colombie)

* Films de Clôture
Bonne Figure de Sandrine Kiberlain (France)
En Moi de Laetitia Casta (France)
Kitty de Chloë Sevigny (États-Unis)