La Grande Bellezza, favori des European Film Awards

Posté par vincy, le 12 novembre 2013

la grande bellezza toni servillo

Après les catégories Meilleur premier film, Meilleur film d'animation et meilleur documentaire (The Act of Killing, L'image manquante et L'Escale), l'Académie du cinéma européen a révélé les nommés de sa 26e édition.

Côté français, Ozon et Kechiche sont les deux gagnants. Trois nominations pour le premier (réalisateur, scénariste, acteur), deux pour le second (film, réalisateur, mais aucune actrice). Le cinéma italien peut également pavaner : La grande bellezza se retrouve cité 4 fois, The Best Offer 3 fois, et Miele est nommé dans la catégorie Meilleur premier film.
Les European Film Awards sont incontestablement latins puisque le cinéma espagnol n'est pas en reste avec Blancanieves (2 nomination), The Impossible (1 nomination) et Les amants passagers (1 nomination). L'Allemagne et la Belgique sauvent les meubles avec Oh Boy! et Alabama Monroe, ainsi qu'Hannah Arendt... Mais on reste circonspect de la si belle place accordé au britannique Anna Karenine (3 nominations).

Ce saupoudrage très hétéroclite n'améliorera sans doute pas la visibilité de ces prix, qui seront remis le 7 décembre prochain.

Meilleur film européen :
The Best Offer (La migliore offerta) de Giuseppe Tornatore
Blancanieves de Pablo Berger
Alabama Monroe (The Broken Circle Breakdown) de Felix van Groeningen
La grande Bellezza de Paolo Sorrentino
Oh Boy ! de Jane Ole Gerster
La vie d'Adèle d'Abdellatif Kechiche

Meilleure comédie européenne :
Les amants passagers de Pedro Almodóvar
Benvenuto presidente! (Welcome Mr. President!) de Riccardo Milani
Love is All You Need (Den Skaldede Frisør) de Susanne Bier
The Priest's Children (Svecenikova Djeca) de Vinko Brešan

Meilleur réalisateur européen :
Pablo Berger pour Blancanieves
Felix van Groeningen pour Alabama Monroe
Abdellatif Kechiche pour La vie d'Adèle
François Ozon pour Dans la maison
Paolo Sorrentino pour La grande bellezza
Giuseppe Tornatore pour The Best Offer

Meilleure actrice européenne :
Keira Knightley dans Anna Karenine
Veerle Baetens dans Alabama Monroe
Barbara Sukowa dans Hannah Arendt
Naomi Watts dans The Impossible (Lo imposible)
Luminita Gheorghiu dans Mère et fils (Child's Pose)

Meilleur acteur européen :
Jude Law dans Anna Karenine
Johan Heldenbergh dans Alabama Monroe
Fabrice Luchini dans Dans la maison
Toni Servillo dans La grande bellezza
Tom Schilling dans Oh Boy !

Meilleur scénariste européen :

Tom Stoppard pour Anna Karénine
Giuseppe Tornatore pour The Best Offer
Carl Joos et Felix van Groeningen pour Alabama Monroe
François Ozon pour Dans la maison
Paolo Sorrentino et Umberto Contarello pour La grande bellezza

Césars 2013 : le fabuleux destin de Noémie Lvovsky

Posté par vincy, le 25 janvier 2013

Avec 13 nominations, Camille redouble, comédie honnête et touchante de Noémie Lvovosky (un peu surestimée à notre goût) égale Cyrano, Un prophète et Polisse ! Surtout, la réalisatrice-actrice-scénariste se rajoute 4 nominations sur son nom ce qui porte son total de nominations à 10 (dans 5 catégories) pour toute sa carrière. Le film, présenté à la Quinzaine des réalisateurs, part ainsi comme le grand favori de la 38e cérémonie des César. Mais n’est pas Cyrano ou Prophète qui veut, et le film pourrait repartir quasi bredouille à l’instar de Polisse l’an dernier (2 sur 13).

C’est d’ailleurs l’étrange paradoxe de ces César. Un mix entre films « populaires », aux budgets moyens, et des œuvres plus dramatiques de grands auteurs (voir la liste des nominations). Un grand écart qui fait cohabiter Carax avec Le prénom, des styles aussi différents que ceux d’Ozon, Jacquot ou Audiard, et un multi-nommé aux Oscars, Amour.

Amour, le film à battre

Car Haneke, avec dix citations, reste le mieux parti, a priori. Une Palme d’or, une razzia de prix internationaux, cinq nominations aux Oscars. Difficile de battre un tel poids lourd. A l’instar du Pianiste, il pourrait rafler les prix majeurs : film, réalisateur, acteur et actrice. Comment croire que Bruel, dans un rôle honnête, mais pas transcendant, peut côtoyer Trintignant, immense et rare ? Chez les actrices, Riva a davantage de rivales avec Cotillard, Vincent et Masiero, qui pourrait créer la surprise.

Seul Audiard (9 nominations pour De rouille et d’os) pourrait jouer le chien dans ce jeu de quilles. Mais le cinéaste, déjà très césarisé dans sa carrière, pourrait faire les frais de cette concurrence acharnée entre des chéris de la profession. Il est le seul, à deux occasions, à avoir reçu plus de 8 Césars pour un film depuis Cyrano. Outre Lvovsky et Haneke, on peut remarquer 10 nominations pour Les adieux à la Reine (Prix Louis-Delluc) et 9 pour Holy Motors.

Des films divertissants et des chouchous de Festivals

Mais on note aussi que les professionnels ont voulu s’ouvrir à des films plus distrayants comme celui de Lvovsky. Le Prénom, qui n’en demandait pas tant, Populaire, Cloclo, Cherchez Hortense reçoivent plusieurs honneurs.

Notons cependant qu’hormis le Carax, tous ont touché un large public. Beaucoup ont aussi profité de leurs sélections dans les grands festivals : Locarno (Quelques heures de printemps), San Sebastian (Dans la maison), Berlin (Les adieux à la reine)… il n’y a bien que Venise qui est snobé. Tandis que Cannes fait une vaste OPA sur la liste : Camille redouble, Amour, De rouille et d’os, Holy Motors, Ernest et Célestine, Augustine, Rengaine, Laurence Anyways, Oslo 31 août, La part des anges, A perdre la raison

Puisqu’on évoque les films étrangers, on remarquera qu’hormis l’hollywoodien Argo et le québécois Laurence Anyways, tous les films retenus proviennent d’Europe du nord, dont deux de nos voisins belges. C’est sans doute la seule catégorie où il y a un sans faute. Dans l’animation la guerre fera rage tant la sélection oppose des courts et des longs, des succès au box office et des films que personne n’a vu.

Quelques perdants, beaucoup d'oubliés

Et puis il y a des perdants : Adieu Berthe, 38 témoins, Augustine ; et surtout il y a des des oubliés : Mains dans la main, Les bêtes du sud sauvage, La désintégration, La taupe, Le sommeil d’or, Two Days in new York, Take Shelter, Une bouteille à la mer, Du vent dans les mollets… Plus étonnant, le film d’Alain Resnais n’a reçu aucune citation. Un camouflet pour le cinéaste le plus nommé de l’histoire dans la catégorie réalisateur.

Cela n’empêche pas Isabelle Huppert de récolter sa 14e nomination (un record pour une actrice). Seul Depardieu a fait mieux (avec 16 nominations).

Jamel présidera. Tranches de rire assurées. Simone Signoret parrainera, grâce à l'affiche nostalgique de la cérémonie. Les gagnants seront connus le 22 février.

Les Prix Lumières « in love » avec Amour

Posté par vincy, le 19 janvier 2013

Attribués vendredi soir, les Prix Lumières 2013 sont décernés chaque année par les correspondants étrangers en poste à Paris, réplique des Golden Globes américains. La cérémonie était présidée par Victoria Abril à la Gaîté lyrique à Paris.

La Tunisie était le pays mis à l'honneur (projections de films, Master Class animée par le réalisateur Férid Boughedir à l'Institut International de l'Image et du Son 3IS à Trappes) et un hommage a été rendu à "une enfant du pays" Claudia Cardinale, née à Tunis il y a 75 ans.

L'Académie des Lumières a également organisé ses premières Rencontres Francophones.

Côté palmarès, Amour de Michael Haneke a remporté trois prix principaux, De rouille et d'os, deux et Camille redouble deux autres. Trois films cannois ont donc séduit le corps électoral de cette Académie, créée en 1996. Ils étaient les favoris par le nombre de nominations (14 au total à eux trois). Holy Motors repart bredouille. Un avant-goût des Césars, dont les nominations seront connues vendredi prochain?

Audiard reçoit pour la deuxième fois le prix du meilleur réalisateur.

Palmarès

- Meilleur film: Amour, de Michael Haneke

- Prix spécial des Lumières: Camille redouble, de Noémie Lvovsky

- Meilleur réalisateur: Jacques Audiard, pour De rouille et d’os

- Meilleur scénario: Jacques Audiard et Thomas Bidegain, pour De rouille et d’os

- Meilleure actrice: Emmanuelle Riva (Amour)

- Meilleur acteur: Jean-Louis Trintignant (Amour)

- Meilleurs espoirs féminins: Judith Chemla, Julia Faure, India Hair (Camille redouble)

- Meilleur espoir masculin: Ernst Umhauer (Dans la maison, de François Ozon)

- Meilleur film francophone (Hors de France): La pirogue, de Moussa Touré

- Prix spécial de la CST (Commission supérieure technique de l’image et du son), qui récompense le meilleur directeur photo: Antoine Heberlé, pour Héritage et Quelques heures de printemps

16 bons films à voir (ou revoir) au Festival Télérama

Posté par vincy, le 13 janvier 2013

Le 16e Festival Télérama a de la "gueule". La sélection des "meilleurs" films de l'année permettra de rattraper en salles les oeuvres manquées lors de leurs sorties, même si certaines ont déjà connu un gros succès ou si d'autres sont disponibles en vidéo ou en VàD.

228 salles art et essai participent à l’évènement (dont 51 à Paris et périphérie).

Du 16 au 22 janvier, pour 3 euros, sur présentation du pass du festival valable pour deux personnes, les spectateurs pourront ainsi revoir une rétrospective de 16 films (par ordre de préférence pour la rédaction d'Ecran Noir):

  • Les enfants loups d’Hosoda Mamoru
  • Take Shelter de Jeff Nichols
  • Amour de Michael Haneke
  • Holy Motors de Leos Carax
  • Moonrise Kingdom de Wes Anderson
  • Elena d’Andreï Zviaguintsev
  • Tabou de Miguel Gomes
  • Killer Joe de William Friedkin
  • Oslo, 31 août de Joachim Trier
  • Dans la maison de François Ozon
  • De rouille et d’os de Jacques Audiard
  • Margin Call de J.C. Chandor
  • Adieu Berthe de Bruno Podalydès
  • Les adieux à la reine de Benoît Jacquot
  • Camille redouble de Noémie Lvovsky
  • The Deep Blue Sea de Terence Davies
  • Dans la Maison, de François Ozon, Coquillage d’or à San Sebastian

    Posté par vincy, le 30 septembre 2012

    Le 60e Festival international du film de San Sebastian (Espagne) a couronné le dernier film de François Ozon, Dans la maison, Coquillage d'or du meilleur film. Le film sort dans les salles françaises le 10 octobre. Il avait déjà reçu le prix de la critique internationale au dernier Festival de Toronto.

    Cette adaptation d'une pièce de l' espagnol Juan Mayorga met en scène Fabrice Luchini, professeur de français qui pose un regard désenchanté sur le monde qui l'entoure et qui va renouer avec l'imaginaire grâce à l'un de ses élèves, interprété par Ernst Umhauer. Le casting est également composé de Kristin Scott Thomas, Emmanuelle Seigner et Jean-François Balmer. Ozon revient de la ville basque avec un autre prix, celui du meilleur scénario.

    Le cinéma français est reparti avec d'autres récompenses puisque Katie Cosenie a été primée pour son interprétation dans le film de Laurent Cantet, Foxfire. Elle partage son prix avec  Macarena Garcia, également distinguée en tant que meilleure actrice,  dans Blancanieves, film espagnol de Pablo Berger. Ce film a aussi reçu le prix spécial du jury.

    Le cinéma espagnol a pu mettre panser ses plaies ouvertes avec quelques Coquillages. Ainsi, Fernando Trueba, avec L'artiste et son modèle - où Jean Rochefort,  sculpteur,  retrouve l'inspiration grâce à une jeune Espagnole, qui fuit le Franquisme, dans une France occupée par les nazis - a remporté le Coquillage d'argent du meilleur réalisateur. Le scénario est signé de Jean-Claude Carrière.

    Le comédien ibère José Sacristan a été distingué par le prix du meilleur acteur pour son rôle dans El muerto y ser feliz de Javier Rebollo ; il y incarne un tueur à gages atteint d'un cancer en phase terminale.

    Toronto 2012 : Silver Linings Playbook, de David O’Russell, primé par le public

    Posté par vincy, le 16 septembre 2012

    Le 37e Festival de Toronto a révélé son palmarès, essentiellement des prix décernés par le public.

    Très attendu, le grand prix du public a été remis à Silver Linings Playbook, le nouveau film de David O'Russell (Les rois du désert, I Love Huckabees, Fighter). Cette adaptation du roman de Matthew Quick réunit un casting "hype" : Jennifer Lawrence, Bradley Cooper, Robert De Niro, Julia Stiles et Chris Tucker. Le film, l'histoire d'un homme qui tente de reconstruire sa vie après avoir tout perdu, sort le 30 janvier en France. D'ici là, il risque de faire beaucoup parler de lui. Le gagnant du prix du public est généralement un favori pour les Oscars. Et maintenant on va où?, Le discours du Roi, Precious, Slumdog Millionaire, ou encore Hotel Rwanda, Le fabuleux destin d'Amélie Poulain, Tigre et dragon, America Beauty, La vita è bella en savent quelque chose...

    A noter les médailles d'argent pour Argo de et avec Ben Affleck et de bronze pour Zaytoun d'Eran Riklis (avec Stephen Dorff et Alice Taglioni).

    Le prix du public du meilleur documentaire est revenu à Artifact, produit par Jared Leto et réalisé par Bartholomew Cubbins. ce documentaire est le portrait d'une industrie musicale en crise à travers le combat juridique entre le groupe de Leto, 30 seconds to Mars, et leur maison de disque.

    Enfin, le public a voté pour Seven Psychopaths pour lui donner le prix dans la sélection "Midnight Madness". Le film de Martin McDonagh réunit Colin Farrell, Christopher Walken, Sam Rockwell, Woody Harrelso, Tom Wait et Olga Kurylenko.

    Notons que Laurence Anyways, de Xavier Dolan, a été récompensé par le prix du meilleur film canadien, quatre mois après son avant-première cannoise dans la sélection Un certain regard. Deux autres films canadiens ont été honorés. Antiviral du fils Cronenberg (lui aussi sélectionné à Un certain regard cette année) et Blackbird, premier film de Jason Buxton.

    Le prix du meilleur premier film asiatique, le Netpac Award, va à The Land of Hope, du japonais Shion Sono. La critique internationale par l'intermédiaire de son jury a donné le prix FIPRESCI dans la sélection "Présentations spéciales" au film de François Ozon, Dans la maison, avec Fabrice Luchini, Emmanuelle Seigner et Kristin Scott Thomas. Le jury des critiques aussi donné un prix dans la sélection "Découvertes" à Call Girl, polar suédois de Mikael Marcimain.

    Enfin, Detroit Unleaded, premier film de Rola Nashef, comédie sur les arabo-américains, a reçu le prix Grolsch Film Works du meilleur film dans la sélection Découverte.