Le Syndicat français de la critique couronne Amour, Tabou et Louise Wimmer

Posté par MpM, le 19 février 2013

Comme tous les ans, le Syndicat français de la Critique de cinéma remettait lundi 18 février ses prix pour l'année cinéma 2012. Sans beaucoup de surprise, c'est Amour de Michael Haneke qui a été couronné meilleur film français à l'issue du vote des adhérents. Le prix du meilleur film étranger est revenu à Tabou de Miguel Gomes tandis que Louise Wimmer de Cyril Mennegun s'est vu attribuer celui du meilleur premier film. On perçoit dans ces choix tout l'éclectisme du cinéma contemporain qui réunit à la fois audaces esthétiques, réalisation choc et écriture ténue.

Les autres prix, remis par différents jurys constitués de membres du Syndicat, récompensent eux-aussi des oeuvres fortes et à l'identité affirmée. Ainsi, le bien nommé Prix singulier francophone a été attribué à Bovines d'Emmanuel Gras et Je suis une ville endormie de Sébastien Betdebder a été nommé meilleur court métrage français.

Par ailleurs, c'est Take shelter de Jeff Nichols qui a été récompensé du prix du meilleur DVD récent tandis que celui du meilleur DVD du patrimoine est allé à La Nuit du chasseur de Charles Laughton. Melancholia de Lars von Trier (meilleur film étranger l'année dernière) récolte quant à lui le prix du meilleur Blu-ray. Enfin, c'est Agnès Varda qui remporte le prix du meilleur coffret DVD avec Tout(e) Varda.

Du côté des livres de cinéma, trois prix ont été remis : meilleur livre français à Jean Renoir de Pascal Mérigeau ; meilleur livre étranger à 5e avenue, 5h du matin de Sam Wasson et meilleur album sur le cinéma aux Annales du cinéma français - Les voies du silence (1895-1923) de Pierre Lherminier.

A noter que le Syndicat récompense également des oeuvres de télévision, à savoir Une vie française de Jean-Pierre Sinapi (meilleure fiction), Noirs de France de Juan Gelas et Pascal Blanchard (meilleur documentaire de télévision) et Un village français, saison 4 de Frédéric Krivine, Philippe Triboit et Emmanuel Daucé (meilleure série).

Louis-Delluc 2012 : Les adieux à la Reine l’emporte sur Amour

Posté par vincy, le 14 décembre 2012

berlin 2012 les adieux à la reine léa seydoux benoit jacquot

Est-ce l'oeuvre en elle-même ou la carrière du réalisateur qui a déterminé le choix du jury du prix Louis-Delluc? Toujours est-il que pour la première fois, Benoît Jacquot a reçu le "Goncourt" du cinéma, face à 7 autres concurrents (voir les nominations). Les adieux à la Reine serait donc meilleur qu'Amour, Holy Motors ou De rouille et d'os. Si Carax et Audiard ont déjà obtenu le Delluc dans le passé, ce n'était pas le cas de Michael Haneke. Etrange choix.

"Le choix était difficile mais Benoît Jacquot n'a jamais eu le Prix Louis-Delluc. Il a une carrière qui monte. C'est bien qu'un film historique mais en même temps très moderne dans sa facture soit enfin récompensé", a expliqué Gilles Jacob, prisdent du jury. Il précise tout de même qu'"il a fallu pas mal de tours" pour départager les films.

Tourné au château de Versailles, le film est interprété par Léa Seydoux, Diane Kruger (qui a remplacé Eva Green) et Virginie Ledoyen. Il avait été présenté au Festival de Berlin, au début de l'année. Léa Seydoux avait reçu le prix de la meilleure actrice au Festival du film romantique de Cabourg quelques mois plus tard.

Le film a séduit 540 000 spectateurs depuis sa sortie en mars.

Le prix Louis-Delluc du premier film a été décerné à Louise Wimmer, de Cyril Mennegun. Sorti en janvier, le film a attiré 156 000 spectateurs. Il avait été sélectionné à la Semaine de la critique de Venise 2011. L'actrice Corinne Masiero, qui devrait être nommée aux Césars, avait elle aussi été récompensée à Cabourg, en recevant un prix coup de coeur.

Cannes 2009 : Qui est Tahar Rahim ?

Posté par vincy, le 26 août 2009

tahar.jpgNé le 4 juillet 1981, à Belfort, Tahar Rahim vient d’une famille de neuf enfants. Fac de sport, fac d’informatique, … et enfin fac de cinéma. Strasbourg, Marseille, Montpellier. La voie est trouvée. Il écrit, il réalise, il produit des petits films, des courts. Mais c’est le métier de comédien qui l’intéresse.

Il débute en 2005 dans un docu-fiction, Tahar l’étudiant, exercice reflétant son propre quotidien, une série de galères. Le réalisateur, Cyril Mennegun, l’avait rencontré à la fin des années 90, dans sa ville natale. Leur passion du cinéma les a unis.

Repéré par l’inévitable Dominique Besnéhard,  il vogue au gré des opportunités - Théâtre, petits rôles (A l’intérieur, il y joue un policier municipal) - jusqu’à celle de Canal + qui l’engage pour la série "La commune". Audiard le choisit après de nombreux essais s’étalant sur trois mois et en fait son Malik dans Un prophète : « J'ai toujours été attiré par des prototypes masculins un peu juvéniles, qui ne sont pas caractérisés par leur degré de testostérone. A plus d'un titre, je pourrais faire le rapprochement entre Mathieu Kassovitz (…) et Tahar Rahim. Non pas que l'un me fait penser à l'autre, mais tous les deux sont des prototypes masculins auxquels je suis sensible ».

Il succède ainsi à Kasso, Cassel et Duris dans l’univers masculin et sensible d’Audiard. Le film, encensé par la critique, va le propulser sous les spots des médias. Son personnage est singulier dans le cinéma français : un arabe prisonnier et candide devenu caïd et cynique, un rôle principal, ni un gentil, ni un méchant, rien de caricatural. « Entre l’Enfant sauvage de Truffaut, quand il ânonne «canard» au cours d’une classe de lecture, et Scarface de De Palma, quand il esquisse un sourire en plein massacre, il porte le film à bout de bras, comme une dépouille, comme un trophée » selon Libération.

D’un naturel angoissé, plutôt pragmatique, un tantinet mystique, Tahar "le pur" n’a plus qu’à croire en son destin. Il va retrouver son complice Mennegun pour le film Dans sommeil, où il devra interpréter un schizophrène.