Champs-Elysées Film Festival 2015 : Friedkin à volonté !

Posté par wyzman, le 13 juin 2015

Alors que la quatrième édition du Champs-Elysées Film Festival bat actuellement son plein, les organisateur ont eu la bonne idée de récompenser les plus cinéphiles - ou juste les plus curieux d'entre nous - d'une excellente rétrospective William Friedkin.

Au programme de cette programmation exceptionnelle : Le Convoi de la peur, La Chasse, Police Fédérale Los Angeles, Bug, L'Exorciste et Killer Joe. L'occasion donc pour tous les festivaliers de (re)découvrir certains des meilleurs films de l'Américain de 79 ans. Si l'on peut regretter l'absence de French Connection, chef d'oeuvre du genre, force est de constater que la présence du monsieur et le long Questions/Réponses qui a suivi la projection du Convoi de la peur en valaient la peine.

Pendant plus d'une heure et demi, le réalisateur a accepté de revenir sur ses films, d'évoquer certaines anecdotes intéressantes (telles que le personnel tombé malade sur le tournage du Convoi de la peur) ou bien l'importance et l'influence du numérique aujourd'hui. Sans aucune nostalgie ou fausse modestie, il a d'ailleurs reconnu que "la pellicule 35mm c'est de la merde" et que la magie des effets numériques lui permettaient aujourd'hui "d'enlever tout ce qui fait sale à l'écran sans avoir à refaire aucun plan". Et si certains le disent fou, lui admet que "pour passer autant de temps sur un film, le tourner et rebosser dessus 30 ans plus tard, il faut nécessairement être fou !"

Cela étant, si William Friedkin est très fier du Convoi de la peur - dont la version restaurée sort le 15 juillet -, on ne cache pas un certain enthousiasme pour Killer Joe. Et ça tombe bien, le film est projeté ce soir à 18h15 à l'UGC George V - toujours dans le cadre du Champs-Elysées Film Festival !

Pour les fans et les cinéphiles, sinon, nous recommandons la lecture de ses Mémoires, parues en octobre dernier, Friedkin connection , Les mémoires d'un cinéaste de légende (éd. La Martinière), où, sans langue de bois, il décrypte son expérience de cinéaste et ses rapports houleux avec Hollywood. Le livre a été distingué comme Meilleur livre étranger de cinéma par le Syndicat français de la critique en janvier.

James Franco, star gay-friendly, s’attaque au controversé Cruising

Posté par vincy, le 26 août 2012

Cultivant encore et toujours son image d'acteur ambiguë sexuellement, gay-friendly assurément, homoérotique forcément, James Franco, selon IndieWire et The Hollywood Reporter, s'intéresse à une version expérimentale du film Cruising, de William Friedkin.

Ce film de 1980 est un polar cuir et poisseux où Al Pacino, jeune recrue de la NYPD, est infiltré anonymement dans le milieu gay d'un New York encore violent. Le film avait été en partie censuré (certaines scènes étaient très explicites, notamment celles des backrooms, où partouzes et pratiques SM tenaient lieu de spectacle). 40 minutes coupées pour ne pas être classé X. Friedkin a cependant subit le courroux de la communauté gay qui l'accusait de porter un regard presque homophobe et malsain sur l'homosexualité. La fin, très ambivalente, n'arrangeait rien...

32 ans plus tard, Cruising (La chasse en français) est jugé comme un film médiocre (il souffre d'ellipses trop brutales et d'un scénario vieillot), mais, néanmoins, ce portrait d'une communauté méprisée à l'époque et d'un univers tabou et méconnu le rendent toujours intéressant. Pacino y est d'ailleurs épatant, en hétéro bousculé dans ses préjugés.

Cruising est donc sa dernière tentation à date. Il a récemment demandé à Travis Mathews, réalisateur de San Francisco spécialisé dans les films érotico-artistiques (son dernier film voyeuriste In Their Room a été interdit en Australie, I Want your Love sera diffusé au prochain festival Chéries-Chéris à Paris), de superviser un projet qui recréerait les 40 minutes de Cruising coupées au montage. Friedkin confirme que Franco l'a contacté, tout en précisant que le comédien n'avait acquis aucun droit pour faire un remake. Mais exploiter des séquences non montées ne nécessite pas ce genre de contrats.

James Franco's Cruising, tourné en deux jours, avec des séquences sexuelles gay réelles, n'est que l'une des multiples oeuvres dans ce genre du comédien. L'an dernier, Franco a collaboré avec Gus Van Sant, qui l'a dirigé dans Milk, film ouvertement communautaire, pour Unfinished, une installation vidéo qui compile Endless Idaho et My Own Private River, à partir des rushs et du film My Own Private Idaho, contextualisé dans un hommage à River Phoenix.

Franco, star catégorie A d'Hollywood, est en effet un artiste provocateur (voir également notre actualité du 26 octobre 2010) : photographe, mise en scène, vidéaste, réalisateur de courts métrages. Souvent, ces créations sont liées à l'univers gay. Quasiment tous ses films expérimentaux, courts métrages (Masculinity & Me, The Feast of Stephen, Rebel, entre autres) et documentaires abordent l'homosexualité : il finit actuellement un documentaire sur le site web fétichiste Kink.com. L'autre grand thème abordé par Franco dans ses films est la solitude extrême et le comportement sauvage qui en découle.


L'agenda connu de Franco

L'agenda de James Franco est très chargé : comme réalisateur, il a deux projets en cours (Child of God et Tandis que j'agonise, d'après l'oeuvre de William Faulkner ; en tant que producteur, il prépare Wong Number d'Anna Rose King, Alone for the Holidays d'Anne Fletcher et Holy Land, qu'il a écrit ; et James Franco comédien?

Voilà le programme :
2012 : Cherry, de Stephen Elliott, avec Heather Graham et Dev Patel ; Spring Breakers, en compétition à Venise, de son ami Harmony Korine, avec Selena Gomez et Vanessa Hudgens ; The Letter de Jay Anania, avec Winona Ryder et Dagmara Dominczyk

2013 : Maladies, de Carter, avec Catherine Keener ; Tar, film puzzle sur C.K. Williams ; The Iceman, d'Ariel Vromen, avec Chris Evans et Winona Ryder ; Lovelace de Rob Epstein et Jeffrey Friedman, avec Amanda Seyfried et Peter Sarsgaard ; Le monde fantastique d'Oz, de Sam Raimi, avec Michelle Williams et Rachel Weisz ; The End of the World, de Evan Goldberg et Seth Rogen, avec Emma Watson, Jason Segel et Jonah Hill ; Homefront de Gary Fleder, avec Jason Statham

2014 : True Story, de Rupert Goold, avec Jonah Hill ; Third Person, de Paul Haggis, avec Mila Kunis