Cinéma: une reprise sans souffle

Posté par vincy, le 21 juillet 2020

salle_cineOn serait presque heureux de voir qu’un million de spectateurs ont été dans la salle cette semaine en France. C’est malheureusement trois fois moins qu’habituellement à cette période. Et le report continuel et indéterminé des sorties de blockbusters américains ne va pas aider les salles à se refaire une santé.

Le taux de remplissage ne dépasse pas les 30-40% en ce moment. Une catastrophe. Et aucun film français, même loué par la critique ou bien publicisé par les médias, ne réussit à faire un carton. Alors, certes, c’est moins pire que chez nos voisins. Et on peut aussi se dire que les films français dominent, en l’absence de films américains, largement le marché. Cependant, La bonne épouse, Tout simplement noir ou Divorce club, les trois succès post-confinement, ne sont pas d’immenses cartons. Divorce Club n’a séduit que 240000 spectateurs en une semaine et Tout simplement noir n’atteint que 400000 spectateurs en deux semaines. Et les films d’auteurs ne profitent pas du vide laissé par les blockbusters.

Comment redonner la goût des salles?

Si le public français est quand même revenu en partie dans les salles, et finalement assez fidèle à son cinéma, c’est aussi grâce à une offre pléthorique et diversifiée de films qui permettent d’être moins dépendant des productions américaines. Mais cela n’a pas permis d’attirer un nouveau public et, surtout, les moins de vingt-cinq ans ont abandonné les salles au profit du cinéma à la maison. Ce qui, si la situation dure, risque d’être structurellement fatal pour l’exploitation.

Les démarrages modestes, la forte concurrence : combien de films vont réellement séduire sur la durée ? C’est un climat d’incertitude dans un contexte au ralenti. Le port du masque, obligatoire, n’aide pas à motiver le public. Comment redonner le goût des salles? Personne n'a la recette, mais une chose est certaine: si le box office continue d'être aussi atone, de nombreux films vont encore être reportés à l'année prochaine.

Car la variété des films sortis ne compense pas non plus l’absence des productions hollywoodiennes estivales qui rassemblent les familles (animation) et les jeunes (blockbusters). L’ampleur de la pandémie de covid-19 décale toujours un peu plus la reprise, désormais calée sur l’automne, dans le meilleur des cas.

Netflix grand vainqueur du confinement (et du déconfinement)

Posté par vincy, le 19 juillet 2020

Les salles de cinéma fermées durant le confinement dans la quasi totalité des plus importants marchés (Etats-Unis, Chine, Japon, France, Royaume-Uni…) ont largement profité à la télévision (les films de patrimoine, les comédies françaises et les franchises hollywoodiennes ont attiré la plupart du temps plus de 4 millions de téléspectateurs sur les grandes chaînes). Mais les grands vainqueurs sont bien les plateformes, Netflix en tête.

Avec 10 millions de nouveaux venus au deuxième trimestre, Netflix a désormais 193 millions d’abonnés dans le monde. En Europe, ce sont 2,75 millions d’abonnés en plus qui ont été enregistrés. Netflix continue de narguer les studios, à l’arrêt, avec 6,15 milliards de $ de revenus en trois mois, soit 25% de plus que l’année précédente. On comprend que la plateforme puisse emporter les enchères les plus folles ou signer des chèques monstrueux pour des blockbusters, avec une prise de risque assez limitée.

Au deuxième trimestre, Netflix a dépensé 2,6 milliards de $ en contenus et productions malgré les arrêts de tournages. Cette année, la plateforme devrait investir un peu plus de 14 milliards de dollars dans les contenus. De quoi faire 500 grosses productions françaises.

Car même si son succès semble insolent, Netflix reste prudent : moins de dépenses marketings, reports de projets, comme The Crown dont la saison 4 a été reportée, tout comme la saison 5 de La Casa de Papel.

Outre les séries, on constate aussi le carton d’un certain type de films sur Netflix. La marque a dévoilé son Top 10 des films les plus vus de sa jeune histoire. Sur les 10 films les plus visionnés, on note une bonne moitié de films d’action portés par des stars, Extraction, avec Chris Hemsworth, en tête avec 99 millions de consultations, qui dépasse ainsi Bird Box, avec Sandra Bullock (89 millions), Spenser Confidential, avec Mark Wahlberg (85 millions) et 6 Underground, avec Ryan Reynolds (83 millions). Suivent Murder Mystery et The Irishman, le seul film d’auteur de ce Top 10, avec 64 millions de curieux et de fans.

On doit désormais ajouter The Old Guard, avec Charlize Theron, disponible depuis le 10 juillet, et qui a déjà enregistré plus de 72 millions de visionnages. Le film a toutes les chances de finir sur le podium historique de Netflix.

Ce Top 10 est un peu inquiétant malgré tout. D’abord parce qu’ils sont rarement excellents ou même très bons. Murder Mystery est une honnête comédie policière pour la télévision, mais assez oubliable. 6 Underground, daube enflée dans le genre sauvetage du monde, Spenser Confidential dans la veine polar classique, Triple Frontier, aventure survivaliste, et Extraction, variation de Rambo en guérilla, sont de bons produits, mais ne vont pas au-delà de la série B. Trop convenus sur la forme, trop léger sur l’intrigue, ils jouent l’épate et se veulent pop-corn, mais ils ne vont jamais au-delà. The Old Guard semble du coup bien meilleur par son ambition et son message. Son succès n’aurait peut-être pas été aussi important en salles, et il profite de l’absence de blockbusters sur grand écran pour satisfaire un public très large avide de castagne et de super-héros.

Cependant, dans ce Top 10, il n’y a aucun des grands films d’auteurs qui ont brillé dans les palmarès : pas de Roma, ni de Marriage Story, Okja, Da 5 Blood ou de Uncut Gems. Et nous ne disposons d’aucun chiffre sur eux. Netflix bénéficie clairement de l’aura de ces films (et de leurs réalisateurs) mais quid du résultat réel en matière de popularité ? Malgré ses près de 200 millions d’abonnés dans le monde, Netflix ne semble pas en mesure de transformer un Lion d’or ou un film oscarisé en méga-hit. Auraient-ils réalisé de moins bons scores en salles ?

Pour l’instant, Netflix continue de vouloir viser les grands festivals, les Oscars et des auteurs prestigieux. Mais c’est bien avec des séries B voire C que la plateforme cartonne (hors séries). Si bien que ces films, pour lesquels Netflix investit beaucoup (et sans imposer un montage final, signalons-le) profitent surtout au marketing de la plateforme, tout en coupant les cinéastes d’un lien avec la salle et le public.

Un catalogue qui s'épaissit

Peut-être faut-il s’y résigner. Le confinement a sans doute transformé les habitudes et la salle deviendra, comme le théâtre, une sortie motivée par un désir irrationnel de partager en communauté un divertissement ou une grande œuvre. Car, ne nous leurrons pas, le consommateur qui devra payer deux ou trois abonnements pour son foyer, fera vite le calcul : un ticket de cinéma pour une personne c’est un abonnement mensuel à Netflix pour tous.

Netflix (et Disney +, Amazon prime, HBO, Canal +…) n’est pas seulement le grand triomphateur du confinement pour ses résultats. Les studios, dans l’incapacité de sortir leurs films en salles (chaque lancement est désormais tellement mondialisé que des sorties locales étalées dans le temps paraît impossible), ont cédé de nombreux films aux plateformes, les retirant de leur agenda. Disney + a ainsi récupéré des films prévus pour les cinémas. Amazon a repris la distribution en France de Pinocchio et Forte. Netflix a aussi fait son marché avec quelques films programmés normalement dans les cinémas comme le film d’animation Bob l’éponge (Paramount), qui devait sortir cet été.

Et c’est sans fin puisque Netflix a multiplié les projets et annonces : le nouveau David Fincher et Aaron Sorkin pour cet automne, un Alexandre Aja avec Mélanie Laurent, le prochain film de Jean-Marc Jeunet, un thriller avec Denzel Washington et Julia Roberts, la méga production des frères Russo avec Ryan Gosling et Chris Evan, le film d’animation de Richard Linklater ou encore le prochain Paolo Sorrentino… sans compter les suites de Spenser Confidential, 6 underground et The Old Guard.

Et si on regardait… 3 clips pour la Fête de la musique 2020

Posté par kristofy, le 21 juin 2020

La Fête de la Musique 2020 est un évènement qui comme d'autres festivals de cinéma ne peut pas avoir lieu comme d'habitude avec un public nombreux qui se mélange, c'est induit par les règles de précaution sanitaire contre le coronavirus. Pas de rassemblement au delà de 10 personnes, les différentes initiatives ont cette année un relais numérique via internet.

L'actualité de ces derniers mois résonne aussi à travers divers clips de musique :

Angèle - Balance ton quoi : Angèle sera au générique de Annette, le nouveau film de Leos Carax avec Marion Cotillard et Adam Driver qui faute de Festival de Cannes 2020 pourrait être à Cannes 2021. Son tube acidulé contient des paroles anti-harcèlement de rue comme « Y a plus d'respect dans la rue, tu sais très bien quand t'abuses », le clip va encore plus dans cette direction avec notamment une parenthèse de comédie avec les acteurs Pierre Niney et Antoine Gouy à propos du consentement « Quand une fille dit non... c'est non ». Parce que certains messages doivent être répétés.

Indochine - Station 13 : le groupe se prépare pour encore une nouvelle tournée de concerts pour fêter leurs 40 ans de chansons. Ce clip de 2018 n'a pas été beaucoup diffusé à la télévision pour sa représentation de violences policières racistes en Afrique du Sud, les images ont depuis un sens encore plus dramatiques depuis ce 25 mai et la mort de George Floyd provoquées par des policiers aux Etats-Unis. Parce que Jack Lang, ancien ministre à l'origine de la Fête de la Musique, veut dédier cet évènement cette année à Steeve mort noyé à Nantes en 2019, lors d'une intervention policière.

The Rolling Stones - Living In A Ghost Town : le coronavirus et ses mois de quarantaine a vidé les villes et les rues désertes sont alors devenues un décor sans personne, donc aussi un décor possible pour un clip. Justement les Rolling Stones avaient dans leur tiroir un titre resté inédit aux paroles prémonitoires « life was so beautiful then we all got locked down »... Parce que si le coronavirus empêche les concerts, durant cette période difficile la musique a beaucoup circulé.

Les films français devraient tirer profit du déconfinement

Posté par vincy, le 18 juin 2020

Selon une étude réalisée du 10 au 16 juin par Médiamétrie auprès de 1 538 internautes, 18,7 millions de Français souhaitent retourner au cinéma dans les 4 prochaines semaines. A quelques jours de la réouverture des salles, cela pourrait être rassurant.

Le déconfinement se déroulant plutôt bien en France, davantage de Français se disent tentés par une sortie en salles par rapport à début juin.

Selon le sondage de l'institut, et ce avant que Disney n'annoncent la ressortie de En avant et L'Appel de la Forêt, les films français sont les plus susceptibles d'attirer les Français dans les salles: De Gaulle devançant Ducobu 3 et La bonne épouse. Soit les trois films qui disposeront de la plus large distribution dès lundi (voir les sorties des 22 et 24 juin).

La véritable reprise devra sans doute attendre mi-juillet avec des nouveautés attendues comme Eté 85 de François Ozon, premier film labellisé Cannes 2020, et Tout simplement noir, comédie dans l'air du temps, puis la semaine suivante avec Mulan, premier blockbuster post-confinement.

Les Oscars et les Bafta 2021 reportés en avril

Posté par vincy, le 16 juin 2020

Il n'y a plus de saisons. Le coronavirus aura réussi l'exploit de changer la date des Oscars. La prochaine cérémonie des Oscars va être repoussée au 25 avril 2021, soit deux mois après la date prévue puisque la 93e édition devait initialement se tenir le 28 février.

L'Académie des arts et sciences du cinéma a modifié tout son calendrier. Désormais les films sélectionnables pourront sortir jusqu'au 28 février et non jusqu'au 31 décembre. Oscars, qui passe du 31 décembre 2020 au 28 février 2021. Les nominations seront connues le 15 mars. Et le musée des Oscars ouvrira le 30 avril.

Cela ne bouleversera pas grand chose pour le Festival de Cannes, qui aura lieu moins de trois semaines après les Oscars. En revanche Berlin  (11-21 février) peut s'offrir cette année quelques avant-premières américaines prestigieuses pour entretenir le buzz et de possibles nominations.

L'autre changement majeur est du côté britannique: les BAFTA, les Oscars locaux, auront désormais lieu le 11 avril.

Ces bouleversements de calendrier sont accompagnés de règles plus souples : les films pourront ne pas être sortis en salles, autorisant les films diffusés sur les plateformes de streaming et de vidéo à la demande. Elles auront un avantage certain en n'ayant pas subit le confinement et en récupérant quelques films qui ne seront finalement pas dans les cinémas afin d'éviter une sur-programmation.

50 éditeurs vidéo lancent un appel pour sauver leur filière

Posté par vincy, le 5 juin 2020

Un collectif réunissant un très large panel d’éditeurs vidéo exprime "l’inquiétude d’une filière importante, créative et dynamique, garante de la diversité culturelle des œuvres et de la qualité de leur restitution, et qui participe à renforcer les liens entre tous les publics et le cinéma."

Rappelant que "la vidéo physique fait vivre le patrimoine cinématographique et audiovisuel assurant sa préservation, sa diffusion et sa transmission", l'appel souligne que cette filière "contribue aussi à l’économie de toute une filière cinéma : des ayant-droits aux laboratoires techniques et artistiques, des agences de création aux attachés de presse."

Or la vidéo physique est menacée. Selon le bilan 2019 du CNC, publié aujourd'hui, le marché de la vidéo physique a encaissé en baisse de 9,3 % en 2019, atteignant 406,9 millions d'euros de C.A (contre plus de 700 millions d'euros en 2015). Le DVD capte 70,0 % du marché en valeur. En 2019, les films ont réalisé 65,9 % du chiffre d’affaires de la vidéo physique et les films français ont généré 20,1 % des recettes des films. Au total, 5,5 millions de DVD et de Blu-ray de films français ont été vendus en 2019.

La part de la vidéo à la demande représente désormais 72,1 % du marché de la vidéo, en hausse de 9,1 points par rapport à 2018, dépassant le milliard d'euros de recette (dont 37,5% pour les films français).

"En cette période de confinement que nous venons de vivre où la TV et la VOD/SVOD ont fidélisé ou conquis de nouveaux publics, il est important de rappeler que l’ensemble des moyens de diffusion fonctionne les uns avec les autres, et pas les uns contre les autres. La salle de cinéma annonce la vidéo, qui participe à son tour au rayonnement des films en TV/VOD/SVOD" explique le collectif.

Cependant la vidéo physique est menacée au profit du streaming ou de l'achat à l'acte. La crise économique met cependant en péril ce travail de cinéphilie et de diversité et visibilité du cinéma.

Le marché "pourrait perdre entre 30 et 40% de sa valeur commerciale, du fait de la grave crise que nous traversons" indique le texte. Le marché a perdu près de 75% de ventes potentielles sur les ventes habituelles depuis le confinement, ce qui a un impact sur la chaîne de conception et fabrication, des laboratoires aux agences, des chargés de projets aux presseurs, sur la chaîne logistique, les prestataires ayant logiquement réduit leurs activités, de nombreux postes ont été fermés et les sociétés d’expédition n’ont fonctionné que de façon très réduite, sur les circuits de distribution, les magasins traditionnels rouvrant au fur et à mesure, la vente à distance ne compensant pas la perte des ventes en magasins et sur les réseaux dits institutionnels, les commandes sont quasiment au point mort, les clients de ces réseaux (médiathèques, bibliothèques) ayant été fermés, et la reprise s’annonçant très lente (pas avant la rentrée pour un retour à la normale).

Face à cette situation préoccupante, les éditeurs vidéo demandent aux pouvoirs publics un plan de sauvegarde avec la création d’un budget spécifique de sauvegarde pour la culture, incluant notamment l’univers de la vidéo physique, en plus des exploitants, des distributeurs ou des producteurs, à l'image de que le Centre national du livre a fait pour la filière du livre, des librairies aux auteurs, en plus des aides sélectives gouvernementales.

"En plus d’un plan de sauvegarde, un plan de relance doit parallèlement être mis en route, avec des actions nationales à mener sur la vidéo par tous ses acteurs (éditeurs, prestataires, points de vente, festivals), pour faire exister encore plus pleinement le support physique" exigent les éditeurs indépendants.

"La vidéo physique conserve de très forts atouts" selon les éditeurs, qui en répertorient quatre principaux.

"- Elle propose de beaux objets, durables, transmissibles et qui répondent à une envie unique, à l’opposé de la culture au débit : elle est la seule assurance de posséder, durablement dans le temps, sans dépendre d’inventaires à l’accès variable.
- L’édition vidéo initie au cinéma avec ses fameux suppléments qui offrent une place unique à des documents rares permettant d’approfondir la découverte d’une oeuvre, que l’on soit néophyte ou initié.
- L’édition vidéo participe de la démocratisation de la culture avec l’accès aux objets en CDI/médiathèques à des conditions très avantageuses.
- L’édition vidéo innove au service des créateurs. L’Ultra HD 4K est aujourd’hui le meilleur support – et de loin – de restitution des films cinéma. L’Ultra HD 4K propose sur certaines éditions un « préréglage réalisateur » qui permet de voir le film en respectant l’étalonnage exact voulu par son créateur. Christopher Nolan et Martin Scorsese ont notamment parrainé cette innovation exclusive au support qui permet de respecter l’étalonnage (le rendu des couleurs) voulu par le réalisateur
."

Le Festival de Cannes va accompagner 56 films

Posté par vincy, le 3 juin 2020

"Décider de livrer une Sélection officielle est surtout la meilleure façon d’aider le cinéma, de mettre l’accent sur les films qui sortiront en salles dans les prochains mois. La réouverture des cinémas, après des mois de fermeture, est un enjeu crucial. Le Festival de Cannes entend être présent pour accompagner ces films et en soutenir la carrière en France et à l’étranger". Thierry Frémaux a envoyé une longue lettre d'explications et de remerciements avant qu'il ne dévoile sa sélection 2020 pas comme les autres.

Dans ce courrier envoyé hier, le directeur du festival de Cannes précise: "Certains des titres qui sont révélés en ce mercredi 3 juin 2020 figuraient dans les pronostics établis par les commentateurs. Ils concernent des cinéastes reconnus dont on savait le travail prêt cette année. D’autres films, également attendus, visionnés et aimés par le comité de sélection, seront absents car leurs auteurs et producteurs ont choisi de repousser leur sortie à l’hiver ou au printemps 2021 et de postuler ainsi aux festivals de l’année prochaine – dont Cannes. Il ne sera donc pas étonnant de ne pas les trouver en Sélection officielle cette année. Nous leur donnons rendez-vous en 2021."

Cette Sélection 2020 reflètera donc la "volonté de porter notre attention sur des films qui vont à la rencontre du public. En deux mots, au critère habituel, aussi indéfini qu’évident (et parfois pas !), de : "Est-ce un film pour Cannes ?", on aura ajouté parfois celui de : "N’est-ce pas un film parfait pour le retour en salles ?"."

56 films sélectionnés. Trois de moins qu'en 2019, mais autant qu'en 2018.

2067 longs métrages reçus. Contre 1845 en 2019, 1916 en 2018 et 1885 en 2017. C’est donc la première fois que le nombre de films soumis à Cannes dépasse 2000 unités. En 2020, ils viennent en effet de 147 pays, contre 138 en 2019, soit une augmentation de 6,5%.

909 premiers long métrages, dont 258 ont été réalisés par des femmes (28,4%) et 651 par des hommes (71,6%). 15 premiers films sélectionnés (soit 26,7% du total), contre 10 en 2019 (17%).

532 réalisatrices ont soumis leur film à la Sélection soit 25,7% du total, contre 575 réalisatrices inscrites en 2019, un chiffre en légère baisse. 16 réalisatrices  ont été sélectionnées contre 14 en 2019, 11 en 2018, 12 en 2017, 9 en 2016, 6 en 2015 ; en pourcentage : 28,5%, chiffre plus élevé que l’année dernière (23,7%) et, surtout, supérieur au pourcentage de réalisatrices postulant à la Sélection. Il est à noter que le même chiffre monte à 38% pour le seul cinéma français figurant en sélection officielle.

Une sélection élargie, en particulier du côté des films français. Le cru 2020, s’il fait la part belle aux pays habituellement bien représentés sur la Croisette (USA, Corée, Japon, Angleterre) et s’il accueille des territoires rares ou en introduit de nouveaux (Bulgarie, Géorgie, Congo), se distingue par une forte sélection française avec 21 films, soit 5 de plus qu’en 2017, 11 de plus qu’en 2018 et 8 de plus qu’en 2019. 8 films français sont réalisés par des femmes, soit 38% du total et 9 sont des premiers films (42%).

San Sebastian. "Nous nous sommes entendus avec Jose-Luis Rebordinos, le directeur du festival de San Sebastian, pour que les films inclus en Sélection officielle 2020 puissent également concourir en compétition, ce que les règles habituellement empêchent. À situation exceptionnelle, réponse exceptionnelle" explique Thierry Frémaux. Traditionnellement, les films de la Sélection Officielle seront aussi invités par les festivals qui lui succèdent comme Telluride, Toronto, Deauville, San Sebastian, Busan, Angoulême (pour le cinéma français), Morelia, New York, Lyon, Rome, Rio, Tokyo, Mumbaï ou Mar del Plata et même Sundance en janvier prochain. Le Festival présentera un ou deux films en commun avec l’ACID (Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion), une des sections parallèles du Festival qui proposera également une sélection, comme la Semaine de la critique.

Les sélections de la compétition des courts métrages et des films de la Cinéfondation seront dévoilées dans les jours qui viennent, comme la composition du programme de Cannes Classics au sommet duquel on retrouvera In the Mood for Love, le chef-d’œuvre de Wong Kar-wai, annoncé en février dernier et qui sortira en décembre prochain.

Les cinémas rouvriront le 22 juin en France

Posté par redaction, le 28 mai 2020

Le Premier ministre a annoncé la réouverture des salles de cinéma dans toute la France pour le 22 juin prochain. Un peu en avance par rapport à la date anticipée du 1er juillet.

Rappelons que les mesures sanitaires devront être respectées, ce qui signifie qu'environ un fauteuil sur trois sera disponible dans une salle.

Les manifestations de plus de dix personnes seront interdites jusqu'au 21 juin au moins. Le Festival de Cannes devait avoir lieu fin juin pour rappel.

Et si on binge-watchait… Devs sur Canal+

Posté par kristofy, le 27 mai 2020

En attendant la fin de cette crise sanitaire, Ecran Noir vous propose de (re)découvrir certaines séries passées mais encore sur vos écrans. Et parce que cette période de confinement-déconfinement, qui semble sans fin, est propice à diverses réflexions sur l'ancien monde et un possible nouveau monde, alors on vous recommande la mini-série (8 épisodes), Devs, dispo sur Canal +.

Alex Garland et son univers
Avant de s'être fait un nom avec des images d'un futur imaginaire, Alex Garland était scénariste d'anticipation prémonitoire après avoir été auteur de romans de dimension parallèle : ses histoires sont liées à la science-fiction mais il s'agit surtout de sciences humaines. Il s'intéresse à nos rapports (à soi, aux autres) dans une société un peu différente de celle qu'on connaît... C'est son roman La Plage qui sera adapté au cinéma par Danny Boyle avec Leonardo DiCaprio (entouré de Guillaume Canet, Virginie Ledoyen, et Tilda Swinton!) qui attire l'attention. Son roman suivant - Tesseract - devient un film de Oxide Pang avec Jonathan Rhys Meyers (et toujours la Thaïlande comme décor). C'est le réalisateur Danny Boyle qui va le conduire au scénario de cinéma pour les films 28 jours plus tard plein de zombies et Sunshine dans l'espace. Les 3 films qu'ils ont en commun explorent le même thème: celui de redéfinir des règles de vivre ensemble dans un contexte de survie et dans un microcosme de société voué à disparaître (une île, une épidémie, un vaisseau spatial). Alex Garland est aussi scénariste de Never let me go réalisé par Mark Romanek avec Keira Kinightley, Andrew Garfield et Carey Mulligan, un récit à propos de clonage humain, qui a, encore, le thème d'une fin de l'humanité... Désormais, Alex Garland veut devenir réalisateur et mettre en image lui-même ses interrogations futuristes : Ex Machina avec Alicia Vikander en robot développant une intelligence artificielle, et Annihilation (en adaptant cette fois lui le roman d'un autre) avec Natalie Portman et un mystérieux phénomène de mutation.
C'est ce même Alex Garland qui a fait la série Devs, ce qui donne une bonne raison de la regarder !

Une ambiance de complot sophistiquée
Le futur est l'univers dans lequel baigne Alex Garland. Dans Devs, cela ne fait pas exception. Une grosse entreprise informatique, qui génère beaucoup d'argent, développe en secret un futur projet appelé "Devs". Personne ne sait vraiment ce dont il s'agît mais les meilleurs programmateurs sont repérés pour rejoindre ce projet comme Sergueï. Retrouvé 'suicidé', sa compagne et collègue Lily cherche à savoir pourquoi il est mort et ce qui se cache derrière ce Devs... Dès le début, le spectateur sait qu'il ne s'agit pas d'un suicide. On découvrira les faits en même temps que l'héroïne de la série. Une autre originalité de cette série est son casting  hétéroclite : le personnage principal est une femme asiatique Sonoya Mizuno (une fidèle de Alex Garland), entourée de Karl Glusman (révélé surtout par Gaspar Noé), Alison Pill (trop discrète au cinéma), Cailee Spaeny (qui a changé d'apparence), et la jeune Linnea Berthelsen (de la série Stranger Things).

Le pouvoir de l'esprit
Une nouvelle fois Alex Garland convoque un décorum SF pour y étudier des comportements humains parfois excessifs. Cette quête a pour décor une entreprise high-tech futuriste au milieu d'une forêt et surtout une construction en forme de cube et s'imprègne d'une musique aux notes dissonantes : à chaque séquence un élément visuel ou sonore renforce le sentiment d'étrangeté. Le secret de Devs est dévoilé progressivement et révélé à la fin de la série. Les épisodes racontent aussi de l'espionnage, une dépendance au numérique, un drame intime... Beaucoup de dialogues seront familiers aux fans de la trilogie informatique Matrix comme cette réflexion sur la relation de cause à effet, le libre arbitre, la prédiction d'évenements, le déterminisme. L'intrigue de Devs qui est de résoudre un mystère est en effet accompagnée de métaphysique quantique, mais tout cela reste centré sur l'Humain qui cherche à...
se réinventer ?

Devs disponible sur Canal+ ici.

Plus de 130 films au festival en ligne « We are one »

Posté par vincy, le 26 mai 2020

Organisé par le festival Tribeca à New York, le festival "We are one : a global film festival" - qui regroupe 21 festivals de la planète dont Annecy, Berlin, Cannes, Locarno , San Sebastian, Sundance et Venise - proposera du 29 mai au 7 juin des séances gratuites sur Youtube (Tout le programme sur le site).

Sur environ 135 films, on dénombre 34 longs métrages. Parmi eux, seront diffusés plusieurs films ayant brillé dans différents festivals: 45 Days in Harvar, Air Conditioner, Amreeka, Bridges of Sarajevo, Eeb Allay Ooo, Late Marriage, Mystery Road, Ticket of No Return...

Il y a au total 23 films d'animation, principalement grâce à Annecy, et 33 films documentaires dans la programmation. On retrouvera entre autres les premiers courts métrages de Dreamworks Animation, les courts métrages animés en avant-première que sont Shannon Amen de Chris Dainty et Le cortège de Pascal Blanchet et Rodolphe Saint-Gelais. Cannes a opté pour les courts métrages de sa 72e édition (Anna, Butterflies, The Distance Between The Sky And Us - Palme d'or du court -, The Jump...)

Et on pourra aussi voir des films en réalité virtuelle, des web séries et des documentaires.

"La plupart de ces titres feront des débuts au cours du festival, avec une programmation composée de plus de 100 films, dont 13 premières mondiales, 31 premières en ligne et cinq premières internationales en ligne" précise le communiqué.

Enfin, des conversations et masterclasses seront organisées avec des personnalités comme Francis Ford Coppola, Jane Campion, Nadav Lapid, Steven Soderbergh, Guillermo del Toro, John Waters, Claire Denis, Diego Luna, le duo acteur-réalisateur Song Kang-ho et Bong Joon-ho, Ang Lee avec Hirokazu Kore-eda ou encore Jackie Chan.