Cannes 2015: Nicloux, Mendoza, Weerasethakul, Kawase, Guédiguian, Noé complètent la Sélection officielle

Posté par redaction, le 23 avril 2015

La Sélection officielle du 68e Festival de Cannes est complétée par l'ajout de plusieurs films dans toutes les sections. Il y a donc 19 films en sélection au Certain Regard et 19 films en Compétition. Et dans l'ensemble une présence française très forte.

Compétition (Les autres films de la Compétition)

Cronic de Michel Franco, avec Tim Roth, Bitsie Tulloch, Tate Ellington

The Valley of love de Guillaume Nicloux, avec Gérard Depardieu, Isabelle Huppert, Dan Warner

Un Certain regard (Les autres films d'Un Certain regard)

Alias Maria de José Luis Rugeles Gracia

Taklub de Brillante Mendoza

Lamb de Yared Zeleke - 1er film et la première fois de l’Ethiopie en Sélection officielle

Cemetery of Splendour de Apichatpong Weerasethakul

AN de Naomi Kawase - film d'ouverture

Séance spéciale (Les autres films hors compétitions, en séances spéciales et en séances de minuit)

Une histoire de fou de Robert Guédiguian

Séance de minuit

Love de Gaspar Noé

Cannes 2015: 17 des films en Compétition pour la Palme d’or

Posté par redaction, le 16 avril 2015

1854 films reçus. 16 élus pour l'instant. Il en manque deux ou trois.

Pour l'instant, on ne voit rien venir: ils manque à l'appel Arnaud Desplechin, Alexander Sokhurov, Gaspard Noe, Terence Davies, Terrence Malick, Apitchapong Weerasethakul, Jeff Nichols et Miguel Gomes.

Dheepan (titre provisoire) de Jacques Audiard (lire aussi Jacques Audiard en tournage)

La loi du marché de Stéphane Brizé

Marguerite et Julien de Valérie Donzelli

Il racconto dei racconti (L'Histoire des histoires) de Matteo Garrone (lire aussi Vincent Cassel et Salma Hayek chez Matteo Garrone)

Carol de Todd Haynes

Nie Yinniang (The Assassin) de Hou Hsiao-hsien

Shan he gu ren (Mountains may depart) de Jia Zhang-ke (lire aussi De 1990 à 2025, une histoire d’amour et ses conséquences par Jia Zhangke). Le réalisateur est aussi le Carrosse d'or 2015.

Umimachi Diary (Notre petite soeur) de Hirokazu Kore-eda (lire aussi L’adaptation d’un manga comme prochain film de Hirokazu Kore-eda)

Macbeth de Justin Kurzel (lire aussi Marion Cotillard remplace Natalie Portman pour Macbeth)

The Lobster de Yorgos Lanthimos (lire aussi Léa Seydoux s’aventure chez le réalisateur de Canine, Yorgos Lanthimos)

Mon roi de Maïwenn

Mia Madre (Ma mère) de Nanni Moretti

Saul Fia (Le fils de Saul) de Laszlo Nemes (premier film)

La giovinezza (La jeunesse) de Paolo Sorrentino (lire aussi Un casting très classe pour le prochain Paolo Sorrentino)

Louder than Bombs de Joachim Trier (lire aussi Isabelle Huppert, Gabriel Byrne et Jesse Eisenberg dans le prochain film de Joachim Trier)

The Sea of Trees de Gus van Sant (lire aussi Matthew McConaughey voyage au Japon avec Gus Van Sant)

Sicario de Denis Villeneuve (lire aussi Encore un casting hollywoodien pour le prochain thriller de Denis Villeneuve)

Venise 2014 : Akin, Beauvois, Inarritu, Jacquot en compétition

Posté par vincy, le 24 juillet 2014

affiche venise 2014
Le 71e Festival de Venise a révélé sa sélection officielle. En course pour le Lion d'or, un mélange de vieux e la vieille, d'auteurs déjà primés dans les grands festivals et quelques noms moins connus. Plusieurs des films en compétition étaient plutôt attendus à Cannes (Akin, Inarritu, Wang Xiaoshai, Andersson...). On note également une forte présence française (3 films) et américaine (4 films). Les cinématographies asiatiques et latino-américaines sont plus discrètes. Venise, comme Cannes, a opté pour un programme assez européen.

Birdman, Alejandro Gonzales Inarritu - film d'ouverture

The Cut, Fatih Akin
A Pigeon Sat on a Branch Reflecting on Existence, Roy Andersson
99 Homes, Ramin Bahrani
Tales, Rakhshan Bani E’temad
La rançon de la gloire, Xavier Beauvois
Hungry Hearts, Saverio Costanzo
Le dernier coup de marteau, Alix Delaporte
Pasolini, Avel Ferrara
Manglehorn, David Gordon Green
Trois coeurs, Benoit Jacquot
The Postman’s White Nights, Andrei Konchalovsky
Il Giovane Favoloso, Mario Martone
Sivas, Kaan Mujdeci
Anime Nere (Âme noire), Francesco Munzi
Good Kill, Andrew Niccol
Loin des Hommes, David Oelhoffen
The Look of Silence, Joshua Oppenheimer
Nobi, Shinya Tsukamoto
Red Amnesia, Wang Xiaoshuai

Cannes 2014 : Nicole Garcia présidente du jury de la Caméra d’or

Posté par vincy, le 18 avril 2014

nicole garciaLe Festival de Cannes sera gouverné par des femmes. Après Jane Campion pour le jury de la compétition, Rebecca Zlotowski pour le jury de Semaine de la critique et Andrea Arnold pour le jury du Grand prix Nespresso de cette même Semaine de la critique, c'est Nicole Garcia qui a été choisie pour élire le meilleur premier film, toutes sélections confondues.

A la tête du Jury de la Caméra d’or, elle succède à Bong Joon-Ho, Gael García Bernal, Carlos Diegues et Agnès Varda, pour ne citer que ses récents prédécesseurs. Dans le communiqué du festival, Nicole Garcia indique : « Présider la Caméra d’or c’est un honneur, une joie et une mission. Je m’arrangerai avec l’honneur, j’aurai de grandes joies et j’essaierai d’être à la hauteur de la mission. »

3 anciens gagnants en sélection officielle cette année

La Caméra d’or, créée en 1978, est attribuée au meilleur premier film présenté en Sélection officielle (Compétition, Hors-Compétition et Un Certain Regard), à La Semaine de la Critique ou à la Quinzaine des Réalisateurs, et vise à encourager la jeune création. Romain Goupil (1982), Jim Jarmusch (1984), Claire Devers (1986), Mira Nair (1988), Jaco Van Dormael (1991), John Turturro (1992), Tran Anh Hung (1993), Pascale Ferran (1994), Jafar Panahi (1995), Naomi Kawase (1997), Keren Yedaya (2004), Corneliu Porumboiu (2006) ou Steve McQueen (2008) sont parmi les prestigieux récompensés. L'an dernier, Ilo Ilo d'Anthony Chen l'avait emporté. Kawase, Yedaya, Ferran sont cette année en sélection officielle.

Déjà 7 films en course

Pour l'instant 7 films sont éligibles à la Caméra d'or, parmi la sélection officielle révélée hier : Party Girl, Titli, Eleanor Rigby, Lost River, Snow in Paradise, Dohee-ya, Run (tous à Un certain regard).

La Caméra d’or 2014 sera remise par la Présidente du Jury lors de la Cérémonie du Palmarès, samedi 24 mai.

Garcia et Cannes, 7 films en commun

Nicole Garcia et Cannes, c'est une histoire qui commence en 1980 avec la présentation en compétition de Mon Oncle d'Amérique d'Alain Resnais (Prix de la critique internationale et Grand prix spécial du jury). L'histoire se poursuit avec Les Uns et les autres de Claude Lelouch et Beau-père de Bertrand Blier (tous deux en compétition en 1981). Son film 15 août qu'elle a réalisé est sélectionné en compétition en 1986. L'Adversaire est également en compétition en 2002. Comme actrice , elle revient en 2003 avec La petite Lili de Claude Miller. Comme réalisatrice, elle est choisie en compétition en 2006 avec Selon Charlie. Elle fut également membre du jury de la compétition en 2000 et membre du jury des courts métrages et de la Cinéfondation en 2004.
Garcia a été nommée 3 fois pour le César de la meilleure actrice, 2 fois pour le César du meilleur réalisateur et celui du meilleur film (à chaque fois pour Place Vendôme et Le fils préféré), une fois pour le César du meilleur premier film et une fois pour le César du meilleur scénario. Nommée pour le César du meilleur second-rôle féminin par deux fois, elle a emporté dans cette catégorie son seul César, en 1980, pour Le cavaleur.

Cannes 2014 : des surprises et des fidèles en compétition

Posté par vincy, le 17 avril 2014

1800 films, 49 choisis dans les différentes parties de la Sélection officielle. Et quelques ajouts, encore, à prévoir.
Thierry Frémaux a révélé la compétition du 67e Festival de Cannes : deux réalisatrices, trois films canadiens, des oeuvres où l'histoire et l'actualité se percutent, et pas mal de surprises avec des nouveaux venus et des genres très variés. Ce qui ne doit pas faire oublier quelques pressentis éconduits, de Inarritu à Téchiné, de Andersson à Von Trier. Reste que l'essentiel de la compétition est américano-européenne.

Olivier Assayas, Sils maria.
Avec Juliette Binoche, Kristen Stewart, Chloe Grace Moretz, Daniel Brühl. Le cinéaste est un grand habitué de Cannes avec déjà 3 films en compétition. Cette production anglophone est l'histoire d'une actrice qui s'interroge sur son propre vieillissement à travers une pièce de théâtre qu'elle doit rejouer 20 ans sa création, mais en changeant de personnage.

Bertrand Bonello, Saint Laurent.
Avec Gaspard Ulliel, Léa Seydoux, Louis Garrel, Valeria Bruni Tedeschi, Jérémie Renier, Willem Dafoe, Amira Casar, Dominique Sanda. Le film devait sortir le 14 mai, il est décalé à l'automne. 5 mois après la sortie d'Yves Saint Laurent qui fut présenté en sélection Panorama de Berlin, Cannes s'offre un biopic prometteur, qui ne s'intéresse qu'à la période 1965-1976 du styliste.

Nuri Bilge Ceylan, Sommeil d'hiver.
Avec Haluk Bilginer, Melisa Sözen, Demet Akbag. Deux grand prix et un prix de la mise en scène, le Turc Ceylan part avec de bonnes dispositions. Son film est terminé, patientant tranquillement depuis quelques mois, pour être montré sur la Croisette. On ne connait rien de l'histoire, si ce n'est qu'elle se déroule en Cappadoce.

David Cronenberg, Maps of the Stars.
Avec Julianne Moore, Robert Pattinson, Mia Wasikowska, John Cusack. Un chouchou de la Croisette avec une satire sur Hollywood, et un sacré casting en bonus. La famille Weiss fait partie de la dynastie Hollywoodienne typique: le père a fait fortune avec ses livres d'autogestion, la mère pousse la carrière de leur fils Benjie, 13 ans, un enfant star en cure de désintoxication. enfin, la fille, Agatha, récemment libérée d'une peine pour pyromanie, s'est liée d'amitié avec Jérôme, un chauffeur de limousine qui est aussi un acteur en herbe. Pendant ce temps, une actrice Havana rêve de tourner un remake du film qui a fait de sa mère, Clarice, une star dans les années 60. The Player version Cronenberg.

Jean-Pierre et Luc Dardenne, Deux jours, Une nuit.
Avec Marion Cotillard, Olivier Gourmet, Catherine Salée. On voit mal les frères belges, deux Palmes d'or au compteur, primés à chacun de leurs films en compétition à Cannes, ne pas repartir sans un prix! Ce western social belge est annoncé comme le film le plus "grand public" des cinéastes.

Xavier Dolan, Mommy.
Avec Suzanne Clément, Anne Dorval, Antoine-Olivier Pilon. Ses trois premiers films étaient sur la Croisette. Et Dolan fit la tête parce que Laurence Anyways n'était pas en compétition. Fâcherie. Son dernier, Tom à la ferme partit donc à Venise. Mommy est le symbole d'une réconciliation. Il revient à la mère. Une mère qui se voit confier la garde d'un enfant difficile, ayant déjà fait le tour des institutions.

Atom Egoyan, Captives.
Avec Ryan Reynolds, Scott Speedman, Rosario Dawson. Autrefois sélectionné quasiment à chacun de ses films, Egoyan est devenu rare à Cannes. Ce thriller psychologique est l'occasion de l'y revoir, 6 ans après Adoration. Thrilelr enneigé, il se déroule 8 ans après la disparition de Cassandra. Certains indices pour le moins troublants surgissent. Les parents et la police, ainsi que la disparue elle-même, victime d'un enlèvement, vont tenter d'élucider le mystère qui auréole cette affaire.

Jean-Luc Godard, Adieu au langage.
Avec Kamel Abdeli, Dimitri Basil, Zoé Bruneau. A 84 ans, le Maître hélvétique reste l'un des réalisateurs les plus courtisés par les grands festivals. Godard a déjà été cinq fois en compétition. Cette fiction a été tournée avec lenteur, deux jours par semaine pendant deux ans. Film en 3D, il se concentre sur deux couples dans deux espace-temps différents, avec le langage comme lien (territoire?) commun entre les Hommes

Michel Hazanavicius, The Search.
Avec Bérénice Bejo, Annette Bening. Cannes avait placé The Artist en compétition in extremis. On connaît la suite, jusqu'à l'Oscar du meilleur film. Il y a peu d'informations autour de ce remake du film de Fred Zinnermann, transposé dans la guerre de Tchétchénie vue à travers le regard d'une infirmière membre d'une Organisation Non Gouvernementale.

Tommy Lee Jones, The Homesman.
Avec Hilary Swank, Miranda Otto, James Spader, Meryl Streep. Adaptation du roman de Glendon Swarthout, ce western au féminin et féministe prend place en 1855. Trois femmes ayant perdu la raison sont chassées de leur village, et confiées à Mary Bee Cuddy, une pionnière forte et indépendante originaire du Nebraska. Sur sa route vers l’Iowa, là où ces femmes pourront trouver refuge, elle croise le chemin de Georges Biggs, un rustre vagabond qu’elle sauve d’une mort imminente. Ils décident de s'associer afin de faire face, ensemble, à la rudesse et aux dangers qui sévissent dans les vastes étendues de la Frontière. Primé à Cannes pour son premier film, Trois enterrements, Tommy Lee Jones fera assurément l'événement.

Naomi Kawase, Deux fenêtres.
Avec Makiko Watanabe, Hideo Sakaki, Tetta Sugimoto. Une chérie de la compétition et une des réalisatrices les plus respectées dans les circuits art & essai. Cette fois-ci, la réalisatrice japonaise s'intéresse à un adolescent qui convainc sa petite amie d'enquêter sur le corps mort qu'il a trouvé en train de flotter sur l'océan.

Mike Leigh, Mr. Turner.
Avec Timothy Spall, Lesley Manville, Roger Ashton-Griffiths. Palme d'or, prix de la mise en scène et ancien président de jury de la Compétition, Leigh est un abonné de la Croisette. Il s'attaque à un monument avec ce biopic sur le peintre anglais le plus célèbre du monde, J.M.W. Turner.

Ken Loach, Jimmy's Hall.
Avec Barry Ward, Simone Kirby, Andrew Scott. 3 Prix du jury, une Palme d'or, Ken Loach est aussi le plus sélectionné des cinéastes dans cette compétition. Sa productrice a annoncé qu'il prenait sa retraite après ce film, un biopic sur leader communiste irlandais James Gralton, qualifié d'alien par le FBI!

Bennett Miller, Foxcatcher.
Avec Channing Tatum, Steve Carell, Mark Ruffalo. Le film devait sortir à la fin de l'année dernière. Le réalisateur de Truman Capote s'intéresse à une histoire vraie, sur fond de catch et de folie meurtrière. Une histoire de deux frères catcheurs, champions olympiques, dont l'un va être tué par un riche héritier schizophrène.

Alice Rohrwacher, Les merveilles.
Avec Monica Bellucci, Alba Rohrwacher, Margarete Tiesel. Trois ans après Corpo Celeste à la Quinzaine des réalisateurs, la cinéaste italienne revient sur la Riviera, dans l'élite. Dans cette fiction, Gelsomina, 14 ans, vit au sein d'une famille gentiment dysfonctionnelle. L’arrivée de Martin, un jeune criminel allemand en programme de réhabilitation, va tout dérégler.

Abderrahmane Sissako, Tombouctou.
Avec Hichem Yacoubi, Abel Jafri, Kettly Noël. Tourné cet automne, le film, qui s'appelait alors Le chant des oiseaux, produit par Sylvie Pialat, permet à Sissako de revenir à Cannes, 8 ans après Bamako. L'Afrique en compétition est suffisamment rare pour être soulignée. Le film revient notamment sur cette capitale intellectuelle du Mali, meurtrie par un récent passé qui l'ont saccagée.

Damia Szifron, Relatos Salvajes.
Avec Ricardo Darín, Leonardo Sbaraglia, Darío Grandinetti. Produit par Pedro Almodovar, ce film à sketchs est la plus grosse surprise de la compétition. Réalisateur de télévision, Szifron s'était fait remarqué il y a 11 ans avec El fondo del Mar, plusieurs fois primés dans les festivals. Mais c'est la première fois qu'il est en compétition dans un des festivals majeurs. Six histoires indépendantes, entre échecs, humour et violence, se rassemblent pour n'en former qu'une.

Andrey Zvyagintsev, Leviathan.
Avec Vladimir Vdovichenkov, Elena Lyadova, Aleksey Serebryakov. Un Lion d'or, un prix du jury Un certain regard : Zvyagintsev est l'un des cinéastes russes les plus respectés depuis une quinzaine d'années. Son nouveau film est une histoire d'amour dans une partie isolée du pays, une transposition moderne du Livre de Job.

Vesoul 2014 : une compétition axée sur la famille dans tous ses états

Posté par MpM, le 18 février 2014

En cette 20e édition du Festival international des Cinémas d'Asie de Vesoul, la compétition internationale était comme la cerise sur le gâteau d'anniversaire, proposant un aperçu éclectique et de grande qualité de la production cinématographique asiatique contemporaine.

Les neuf films, venus d'Inde, d'Iran, du Japon, de Chine, de Thaïlande, des Philippines et de Corée du Sud, ont en commun des personnages puissants qui transcendent des histoires souvent intimistes et d'une grande simplicité. Ils partagent également le soin minutieux apporté à l'image et à la composition du plan. Mais ce qui frappe le plus, c'est l'importance de la famille et du couple dans la majorité des intrigues, qui choisissent la cellule familiale comme creuset d'émotions et d'expériences universelles.

La famille est d'ailleurs souvent dysfonctionnelle : les parents sont monstrueux, autoritaires ou au contraire absents. Les enfants étouffent et rêvent d'évasion. Les couples explosent. L'amour est impossible.

Familles monstrueuses

quissaDans Quissa de l'Indien Anup Singh, un père se fantasmant tout puissant travestit sa fille en garçon et l'élève comme tel pour satisfaire son obsession d'avoir un héritier mâle. Lorsque la jeune femme découvre la vérité, elle est écartelée entre le désir d'être elle-même et celui de se conformer à son identité biologique.

Le réalisateur réconcilie féminité et masculinité en un seul être, prouvant que loin de s'opposer, les deux sexes cohabitent en chacun de nous. Il en profite pour renvoyer les tenants des "stéréotypes de genre" et d'une supposée séparation stricte des sexes à leur archaïsme.

La mère de Nobody's home nobody's homede la jeune réalisatrice turque Deniz Akçay décharge ses responsabilités sur les épaules de sa fille aînée qu'elle manipule et harcèle en permanence. Au départ soumise, la jeune femme prend peu à peu conscience qu'il lui faut se battre pour son indépendance.

Un combat larvé commence alors entre elle et sa mère, prête à tout pour saboter le bonheur de sa fille. On aura rarement vu dans un film oriental un personnage de mère aussi toxique et égoïste. Face à elle, la fille aînée impose peu à peu une volonté timide mais inébranlable.

Même si leur relation est moins violente, la mère et la fille d'Again de Kanai Junichi sont également dans une situation conflictuelle. Quant aux parents de 10 minutes, ils exploitent leur fils en prenant des assurances et des prêts bancaires à son nom. Autant de démonstrations du fait que la famille n'est pas toujours un cocon protecteur.

Couples en péril

Mais il y a bien sûr des exceptions à la règle. The ferry de Shi Wei met en scène une relation ténue et pudique entre un vieil homme qui permet aux villageois de traverser gratuitement la rivière sur sa vieille barque et son fils qui travaille en ville. Les deux hommes ont peu en commun, mais il se tisse entre eux un lien fait de complicité et de respect mutuel.

Le cinéaste s'attache aux plus petites choses et dessine à petites touches et avec une grande élégance la géographie d'un lieu, la sensibilité de son atmosphère et la puissance d'une loyauté indéfectible envers une promesse vieille d'un siècle.

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Göteborg 2014 : retour sur la compétition nordique et ses personnages en quête d’eux-mêmes

Posté par MpM, le 5 février 2014

Pussy Riot Poster pour Göteborg Film Festival 2014La compétition de longs métrages nordiques du 37e Festival international du film de Göteborg se composait de huit films venus du Danemark, de Finlande, d’Islande, de Norvège et de Suède. Outre une grande qualité d'écriture et de mise en scène, tous ont en commun des personnages forts exposés à une certaine difficulté de vivre, difficulté souvent plus existentielle qu’économique, symbolisée par le fait que la plupart des protagonistes ne savent pas trop quoi faire de leur vie.

A l’heure des bilans…

Certains personnages sont déjà à l’heure des bilans et essayent tout simplement d’aller de l’avant. C’est le cas du pêcheur de Sunfish de Søren Balle (Danemark) qui doit faire face à de multiples changements dans son existence. Plus il se bat pour lutter contre ce mouvement, plus son existence prend l’eau. Pour s’en sortir, il n’aura au final d’autre choix que de se remettre complètement en questions, exactement comme la femme mourante de The quiet roar de Henrik Hellström (Suède).

Cette dernière veut comprendre pourquoi, et comment, elle a gâché sa vie. Grâce à un procédé confidentiel dont on ne saura pas grand-chose, elle voyage psychiquement dans le temps et a l’occasion de revivre, en tant que spectatrice, un épisode déterminant de sa vie. Confrontée à une version plus jeune d’elle-même, et à son ancien mari, elle prend peu à peu conscience des causes et des conséquences de ses choix passés. D’une certaine manière, elle trouve ainsi la paix dans ce voyage intérieur.

Dans un registre plus léger, of horses and menOf horses and men de Benedikt Erlingsson (Islande) met en scène des personnages guidés par leurs instincts les plus profonds. Qu’il s’agisse de se procurer de l’alcool, de conquérir la femme de sa vie ou de défendre son territoire, ils sont prêts à tout, quitte à y laisser la vie.

Leur quête n’a certes pas grand-chose à voir avec des motifs existentiels, mais il semble que cela soit leur manière, unique, hilarante et désespérée à la fois, de trouver le bonheur.

… ou à l’aube de l’existence

letter to the kingQuoi qu’il en soit, ce sont assez logiquement les personnages les plus jeunes qui semblent le plus en quête d’eux-mêmes. En tout cas, c’est l’impression que donnent la plupart des films en compétition dans cette 37e édition du festival. Ainsi, dans Letter to the king, le réalisateur Hisham Zaman (Norvège) suit un groupe de migrants en excursion à Oslo.

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121 films célèbreront les 30 ans de Sundance

Posté par vincy, le 15 janvier 2014

sundance 2014Le festival du cinéma indépendant de Sundance célèbre sa 30e édition à partir du jeudi 16 janvier et jusqu'au 26 janvier. Sundance est devenu le synonyme de cinéma indépendant et de lancement de saison.

Premier grand festival majeur de l'année, les films sélectionnés parcourent ensuite les autres festivals dans des sélections souvent parallèles, que ce soit Berlin ou Cannes.

Créé par Robert Redford, Sundance a pour but de montrer la diversité du cinéma mais aussi d'offrir une respiration dans un système dominé par les grands studios hollywoodiens. C'est aussi dans ces montagnes de l'Utah que des cinéastes comme Jim Jarmusch, les frères Coen, Steven Soderbergh, Kevin Smith, David O. Russell, Robert Rodriguez, Todd Solondz, Robe Epstein et Jeffrey Friedman, Neil LaBute, Paul Thomas Anderson, Darren Aronofsky, John Cameron Mitchell, Christopher Nolan, entre autres, ont été révélés et même primés pour la première fois. Des films comme Fruitvale Station, Les bêtes du sud sauvage, Little Miss Sunshine, Take Shelter, Winter's bone ont tous commencé leur carrière à Sundance avant d'être sacrés sur la Croisette en France ou aux Oscars à Los Angeles.

Cette année 121 longs métrages (dont 100 avant-premières mondiales) venus de 37 pays (le cinéma français est toujours faiblement représenté) seront projetés. Une sélection drastique puisque 12 218 films, courts et longs, ont été soumis au comité de sélection.

La compétition USA est composée de 16 films:
Camp X-Ray (Peter Sattler) — Cold in July ( Jim Mickle) — Dear White People (Justin Simien) — Fishing Without Nets (Cutter Hodierne) — God's Pocket (John Slattery) — Happy Christmas (Joe Swanberg) — Hellion (Kat Candler) — Infinitely Polar Bear (Maya Forbes) — Jamie Marks is Dead (Carter Smith) — Kumiko, the Treasure Hunter (David Zellner) — Life After Beth (Jeff Baena) — Low Down (Jeff Preiss) — The Skeleton Twins (Craig Johnson) — The Sleepwalker (Mona Fastvold) — Song One (Kate Barker-Froyland) — Whiplash (Damien Chazelle)

La compétition internationale comporte 12 films:
52 Tuesdays / Australie (Sophie Hyde) — Blind / Norvège (Eskil Vogt) — Difret / Ethiopie (Zeresenay Berhane Mehari) — The Disobedient / Serbie (Mina Djukic) — God Help the Girl / Royaume uni (Stuart Murdoch) — Liar's Dice / Inde (Geetu Mohandas) — Lilting / Royaume uni (Hong Khaou) — Lock Charmer (El cerrajero)/ Argentine (Natalia Smirnoff) — To Kill a Man / Chili (Alejandro Fernández Almendras) — Viktoria / Bulgarie (Maya Vitkova) — Wetlands / Allemagne (David Wnendt) — White Shadow / Italie (Noaz Deshe)

Tous les styles sont représentés. La technologie n'est plus le monopole des grosses productions, ouvrant ainsi le cinéma indépendant à des formes de narration jusque là intouchables faute de moyens. Le cinéma de genre arrive donc en force chez les auteurs.

Sundance réussit surtout à rivaliser avec les grands festivals grâce à la présence de stars. Les comédiens ne manquent jamais à l'appel. Ils défendent même souvent avec ardeur leur choix de jouer hors des sentiers battus. Cette année, les festivaliers croiseront Kristen Stewart, Anne Hathaway, Michael Shannon, Phillip Seymour Hoffman, Aaron Paul, Mark Ruffalo, Kristen Wiig, Ethan Hawke, Kelly Reilly, Chloë Grace Moretz, Michael Fassbender, Michael Pitt, Marisa Tomei, Keira Knightley, Willem Dafoe, Steve Coogan, Selena Gomez, Felicity Huffman, Eva Green, William H. Macy, Billy Crudup, Rachel McAdams, Ben Whishaw, Robin Wright, Gemma Arterton, Anna Kendrick et Ryan Reynolds.

Berlin 2014 : 23 films en compétition

Posté par vincy, le 15 janvier 2014

poster 64e festival de berlin 2014La 64e Berlinale (6-16 février) a révélé aujourd'hui les 23 films de son programme, dont 20 concourront pour le palmarès du jury présidé par James Schamus.
Les stars seront au rendez-vous : Ethan Hawke, Stellan Skarsgård, Bruno Ganz, Vincent Cassel, Léa Seydoux, Forest Whitaker, Harvey Keitel, Jennifer Connelly, Cillian Murphy, Mélanie Laurent, Ralph Fiennes, Tilda Swinton, Mathieu Amalric, George Clooney, Matt Damons, Jean Dujardin et Cate Blanchett.
On note surtout la présence massive de trois films chinois, mais aussi la présentation des nouveaux films de Christophe Gans, Rachid Bouchareb et Alain Resnais.

'71, de Yann Demange (Royaume Uni)
Aimer, boire et chanter (Life of Riley), d'Alain Resnais (France)
Aloft, de Claudia Llosa (Espagne)
Bai Ri Yan Huo (Black Coal, Thin Ice), de Yinan Diao (Chine)
Boyhood, de Richard Linklater (USA)
Chiisai Ouchi (The Little House), de Yoji Yamada (Japon)
Die geliebten Schwestern, de Dominik Graf (Allemagne)
Historia del miedo (History of Fear), de Benjamin Naishtat (Argentine) - premier film
Jack, d'Edward Berger (Allemagne)
Kraftidioten (In Order of Disappearance), d'Hans Petter Moland (Norvège)
Kreuzweg (Stations of the Cross), de Dietrich Brüggemann (Allemagne)
La belle et la bête (Beauty and the Beast), de Christophe Gans (France) - hors compétition
La tercera orilla (The Third Side of the River), de Celina Murga (Argentine)
La voie de l‘ennemi (Two Men in Town), de Rachid Bouchareb (France)
Macondo, de Sudabeh Mortezai (Autriche) - premier film
Nymphomaniac vol. 1 (version intégrale), de Lars von Trier (Danemark) - hors compétition
Praia do Futuro, de Karim Aïnouz (Brésil)
Stratos, de Yannis Economides (Grèce)
The Grand Budapest Hotel, de Wes Anderson (USA) - film d'ouverture
The Monuments Men, de George Clooney (USA) - hors compétition
Tui Na (Blind Massage), de Ye Lou (Chine)
Wu Ren Qu (No Man’s Land), d'Hao Ning (Chine)
Zwischen Welten (Inbetween Worlds), de Feo Aladag (Allemagne)

Arras 2013 : le Slovaque Juraj Lehotsky reçoit l’Atlas d’or

Posté par MpM, le 18 novembre 2013

L'homogénéité de la compétition 2013 du Arras Film Festival, où chaque film semble avoir naturellement trouvé sa place, avait de quoi donner du fil à retordre aux différents jurys chargés de distinguer leur favori. Pas simple en effet de choisir parmi neuf œuvres de grande qualité mais aux sensibilités, influences et univers extrêmement divers.

Miracle et The girl from the Wardrobe

miracleLe grand jury, présidé par le réalisateur Philippe Faucon, et composé de Geoffroy Grison, Corinne Masiero, Anna Novion et André Wilms, semble ainsi avoir fait le grand écart entre un grand prix assez classique et un prix de la mise en scène beaucoup plus inventif et original.

Le premier, Miracle de Juraj Lehotsky (Blind loves) suit avec subtilité le parcours chaotique d'Ela, une adolescente perturbée enfermée dans une maison de correction. Le récit, assez relâché, alterne temps morts et moments d'accélération, avec à la clef pas mal de sensationnalisme gratuit. On a plus l'impression d'un film fourre-tout que d'une grande chronique adolescente.

Le deuxième film récompensé par le jury, girl from wardrobeThe girl from the Wardrobe de Bodo Kox, est au contraire la chronique fine et délicate d'une rencontre entre plusieurs solitudes, ainsi que d'une relation fraternelle profonde et pudique.

Jacek veille en permanence sur Tomek, son frère souffrant de graves troubles neurologiques, ce qui l'oblige à jongler avec ses obligations professionnelles et sa vie sentimentale. Lorsqu'il confie Tomek à sa voisine d'en face, la mystérieuse Magda, une relation singulière se noue entre les trois êtres à la dérive.

La poésie troublante du film, qui mêle l'ultra-réalisme du décor à des touches de fantastique issu des hallucinations de l'héroïne, en fait une œuvre complexe à la grande beauté formelle et à la tonalité douce amère pleine de nuances. Le film a d'ailleurs séduit le jury de lycéens qui lui décernent également leur prix.

Chasing the wind et West

Chasing the windLa critique, elle, a arrêté son choix sur un autre récit familial (définitivement le thème phare de cette 14e édition) beaucoup plus classique, Chasing the wind de Rune Denstad Langlo, qui raconte comment, après le décès de sa grand-mère, une jeune femme renoue avec son grand-père et son ancien petit ami.

Un récit étonnamment esquissé, presque statique, composé de scènes ultra courtes et quotidiennes formant, en creux, le portrait d'une femme qui se réconcilie avec son passé. A l'opposé du long métrage qui a reçu la mention spéciale du même jury de la critique, West de Christian Schwochow, un thriller politique feutré sur la paranoïa contagieuse propre à l'époque de la guerre froide.

Kertu et Le grand cahier

Le public, lui, s'est laissé séduire par kertuune histoire d'amour hors norme, le très touchant Kertu de Ilmar Raag qui, s'il en fait parfois un peu trop dans les rebondissements, parvient à rendre crédible (et bouleversant) ce coup de foudre entre deux êtres blessés par la vie, qui trouvent soudain en l'autre les ressources nécessaires pour prendre leur existence en mains.

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