2018 dans le rétro: des films LGBT plus ou moins marquants

Posté par wyzman, le 31 décembre 2018

Malgré de multiples polémiques (Scarlett Johansson renonce à incarner un personnage trans dans Rub & Tug, Jack Whitewall jouera un personnage gay dans le Jungle Cruise de Disney), 2018 aura été une grande année pour le cinéma LGBT.

Explicitement ou implicitement queer, les films qui suivent sont autant de preuves que la diversité sexuelle des personnages peut être synonyme de succès commercial. A moins qu’il ne soit encore et toujours question de personnages gays — et blancs ?

Des films importants

Sans surprise, Call Me By Your Name est le film queer qui aura le plus marqué les esprits cette année. Portée par Timothée Chalamet et Armie Hammer, adapté pour le grand écran par Luca Guadagnino, cette histoire d’amour et d’éveil sexuel était le Moonlight de 2018. Pour rappel, le film est reparti de la dernière cérémonie des Oscars avec le prix du meilleur scénario adapté pour James Ivory.

De son côté, Love, Simon aura marqué les esprits et les livres d’histoire en étant le premier teen movie d’un grand studio américain centré sur un personnage homosexuel. Sa bande originale nous a autant enthousiasmé que l’interprétation tout en finesse de l’acteur principal, Nick Robinson.

Mario de Marcel Gisler était peut-être le film LGBT le plus important de cette année. En mettant en scène une histoire d’amour gay entre deux joueurs de football professionnel, le réalisateur suisse a réussi son pari : nous émouvoir. A l’instar du Bohemian Rhapsody de Bryan Singer. Malgré des perturbations survenues sur le tournage entre le réalisateur et l’acteur phare de ce biopic du groupe Queen, Rami Malek s’y donne corps et âme. Une nomination aux Oscars semble de plus en plus évidente !

L’influence des sélections cannoises

En dépit d’une édition 2018 encore marquée par « l’affaire Netflix », le festival de Cannes a su ravir ses fidèles par la diversité des histoires racontées au travers de ses multiples sélections. En sélection officielle, Plaire, aimer et courir vite de Christophe Honoré aurait pu faire des ravages s’il n’avait pas été présenté un an seulement après l’implacable 120 battements par minute. Côté séances de minuit, c’est Whitney de Kevin MacDonald qui aura ravi la critique. Cet excellent biopic nous aura permis de découvrir la face cachée de la plus grande diva du 20e siècle, une femme agressée sexuellement dans sa jeunesse et qui a passé toute sa vie d’adulte à cacher son penchant pour les femmes…

Mais c’est sans doute de Girl de Lukas Dont que l’on se souviendra le plus longtemps. Lauréat de la Caméra d’or, du Prix FIPRESCI et de la Queen Palm, ce drame belgo-hollandais raconte l’histoire d’une adolescente et danseuse classique de de 15 ans née malgré elle dans un corps de garçon. Plus prévisible, Rafiki de Wanuri Kahiu aura eu le mérite de mettre en lumière l’hypocrisie teintée d’homophobie des autorités kenyanes.

De son côté, la Quinzaine des réalisateurs n’a pas démérité. Gaspar Noé était de retour avec Climax. Lauréat de l’Art Cinema Award, son nouveau bébé raconte comment une soirée entre vogueurs tourne au massacre à l’overdose. Bourré de personnages queer, Climax aura surpris, choqué, ravi, impressionné la Croisette. Au choix. Enfin, impossible de ne pas mentionner le drame romantique de Arantxa Echevarria, Carmen et Lola. Cette histoire d’amour entre deux gitanes était un must-see.

Si le psychédélique Diamantino nous a fait mourir de rire, force est de reconnaître que Sauvage de Camille Vidal-Naquet nous aura mis dans tous nos états. Son interprétation pleine de vigueur et d’honnêteté le place déjà parmi les meilleurs de sa génération. C’est peu dire !

Netflix, héros de la contre-programmation

N’en déplaise à certains producteurs et distributeurs, le géant du streaming est aujourd’hui un acteur majeur dans la diffusion de films LGBT. Netflix s’est ainsi démarqué ce printemps en proposant à ses abonnés Les Bums de plage et Alex Strangelove. Le premier, réalisé par Eliza Hittman et récompensé à Sundance 2017, s’intéresse à un adolescent de Brooklyn (Harris Dickinson) qui tente de compartimenter son temps entre ses amis paumés, sa petite amie suspicieuse et les hommes qu’il rencontre via Internet et avec lesquels il aime avoir des rapports sexuels.

Le second, beaucoup plus léger, s’est retrouvé sur le service de streaming quelques semaines avant la sortie de Love, Simon et raconte une histoire similaire. Persuadé qu’il va finir sa vie avec une femme, Alex se met à questionner sa sexualité après avoir rencontré Elliot, un jeune homme ouvertement homosexuel.

Les grands oubliés

Par chance, cette année, seuls trois films pourtant fort intéressants n’ont pas su trouver leur public. Il y a d’abord eu Désobéissance de Sebastian Lelio et qui raconte les péripéties d’une jeune femme juive-orthodoxe qui avoue à sa meilleure amie la nature de ses sentiments à son égard. Puis vient Come As You Are de Desiree Akhavan. Bien que porté par Chloë Grace Moretz, Sasha Lane et Forrest Goodluck, le drame américain centré sur un établissement spécialisé dans les thérapies de conversion n’a fait qu’accentuer l’attente mondiale autour de Boy Erased, le nouveau film de Joel Edgerton avec Lucas Hedges, Nicole Kidman, Russell Crowe, Xavier Dolan et Troye Sivan au casting.

Enfin, nous refermons cette liste quasi exhaustive des films LGBT qui ont fait 2018 avec The Happy Prince de Rupert Everett. Le biopic qui présente les dernières heures de l’écrivain Oscar Wilde (incarné Rupert Everett) est passé complètement inaperçu mais pourrait se rattraper lors des prochaines grandes cérémonies de remises de prix.

2018 en 40 films (3/4): Mektoub my love, Ghostland, Whitney, Climax, trois courts et Mission:Impossible!

Posté par kristofy, le 28 décembre 2018

Ghostland de Pascal Laugier
Pour ceux qui n'ont pas peur d'y entrer et pour ceux qui ont peur de ne pas en sortir : un rollercoaster d’émotions fortes.

Mektoub, My love: Canto uno d'Abdéllatif Kéchiche
Plus c'est long, plus c'est bon : un lumineux marivaudage autour de jeunes élans amoureux...

Mario de Marcel Gisler
Pour tous ceux qui se demandent à quel point le milieu du football professionnel est homophobe (et misogyne).

Ultra rêve de Caroline Poggi et Jonathan Vinel, Yann Gonzalez et Bertrand Mandico
Pour trois fois plus de bonheur cinéphilique "hype" avec trois courts métrages signés par la crème du jeune cinéma indépendant français.

Silent Voice de Naoko Yamada
Pour ceux qui cherchent l'avenir de l'anime japonaise à travers une romance sensible et captivante...

Whitney de Kevin Macdonald
Pour les fans de la chanteuse, les amoureux de grandes voix et ceux qui se demandent ce qu’il se passe vraiment dans les coulisses, pendant, avant et après les scandales.

Climax de Gaspard Noé
Pour les clubbeurs, les passionnés de voguing et de break dance, ceux qui ont le cœur bien accroché et surtout plus de 16 ans.

Mission : Impossible - Fallout de Christophe McQuarrie
Pour tous ceux qui ont toujours rêvé de voir Tom Cruise voler au-dessus du Grand Palais (et s'amuser en moto à traverser Paris).

5 films français visent l’Oscar du meilleur film en langue étrangère

Posté par vincy, le 17 septembre 2018

La France a pré-sélectionné cinq films en vue de choisir celui qui représentera le pays dans la course à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère.

Avouons-le, on savait que la chose ne serait pas facile pour les responsables, qui a choisi cinq films réalisés par un homme malgré la prédominance des femmes dans la commission. D'une part, année après année, peu importe le genre, les prix, les critiques: la France n'est plus favorite. Le dernier Oscar dans cette catégorie remonte à 1993. On ne compte que deux films français nommés (trois avec Amour qui concourrait pour l'Autriche, qui au moins a gagné l'Oscar) et un en demi-finale depuis 2010.

A voir la liste, on se dit que ça ne va pas être plus facile face à des poids lourds comme Cold War, Une affaire de famille, Roma, Girl, Werk ohne autor, Burning... On tape dans le drame dur, la narration ou l'esthétique radicale, le sujet social. Ce qui ne retire rien à ces films, qui ont reçu de bonnes critiques y compris à Ecran Noir. Mais aucun n'a été un succès populaire, et, hormis Jusqu'à la garde, aucun n'a reçu de prix dans les grands festivals.

Climax de Gaspar Noé
La Douleur d’Emmanuel Finkiel
Jusqu’à la garde de Xavier Legrand
Mademoiselle de Joncquières d’Emmanuel Mouret
Les Quatre Sœurs de Claude Lanzmann

Le 21 septembre, la commission auditionnera le producteur et le vendeur international de chaque film présélectionné afin de désigner le candidat.

Teresa Cremisi, présidente de la commission d'Avance sur recettes, la cinéaste Claire Denis, Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes, Nicole Garcia, réalisatrice et comédienne, Isabelle Madelaine, productrice, Alain Terzian, président de l'Académie des César, et Serge Toubiana, président d'Unifrance, composent cette commission.

Cannes 2018 : Le palmarès de la Quinzaine des Réalisateurs

Posté par wyzman, le 17 mai 2018

Il y a quelques minutes seulement, les membres de la Société des réalisateurs de films (SRF) ont dévoilé leur palmarès. Et c'est Climax de Gaspar Noé qui remporte le Graal du cru 2018 de la Quinzaine des réalisateurs, l'Art Cinema Award remis par la Confédération internationale des cinémas d'art et essai (CICAE). De son côté, En liberté est reparti avec le prix SACD (Société des auteurs et compositeurs dramatiques).

Art Cinema Award : Climax de Gaspar Noé

Label Europa Cinemas : Troppa Grazia de Gianni Zanasi

Prix SACD : En liberté de Pierre Salvadori

Prix Illy du court métrage : Skip Day d' Ivete Lucas & Patrick Bresnan

Carrosse d'or : Martin Scorsese