Clermont-Ferrand 2019 : retour sur nos découvertes

Posté par MpM, le 21 février 2019

À Clermont Ferrand, il n’y a pas de notion d’exclusivité ou de première mondiale. Dans le foisonnement des courts métrages présentés, on retrouve donc de nombreux films déjà remarqués en 2018, et dont certains figuraient dans nos classements français et étranger de fin d’année.

Bien sûr, le plus grand festival de courts métrages du monde n’allait pas passer à côté de La chute de Boris Labbé, sélectionné dans la section « labo ». Même chose pour Pauline asservie de Charline Bourgeois-Tacquet, La nuit des sacs plastiques de Gabriel Harel, Je sors acheter des cigarettes dOsman Cerfon, Le baiser du silure de June Balthazard, Moi votre ami de Camille Polet, La chanson de Tiphaine Raffier, D'un château l'autre d'Emmanuel Marre, III de Marta Pajek, The migrating image de Stefan Kruse, Swatted de Ismaël Joffroy Chandoutis ou encore Last year when the train passed by de Pang-Chuan Huang.

Autant dire que les très nombreux et assidus festivaliers clermontois (où ailleurs voit-on des centaines de personne faire de longues files d’attente pour voir des courts métrages ?) ont pu s’en mettre plein les yeux, et vérifier l’immense diversité, inventivité et richesse esthétique du format court, qui ne cesse d’interroger son époque, quand ce n’est pas le cinéma lui-même.

Démonstration en une dizaine de films.

All inclusive de Corina Schwingruber Ilic (Suisse)


Sans commentaires ni dialogues, All inclusive nous immerge pendant 15 minutes dans le quotidien d’un paquebot de croisière de la taille d’un immeuble. Les plans sur la façade donnent immédiatement l’échelle de cette véritable ville flottante sur laquelle se détachent des centaines de fenêtres et de balcons tous identiques.

C’est dans le choix et la juxtaposition des plans (chorégraphies collectives, séances de poses photos, distribution de gel hydro-alcoolique avant de serrer la main du capitaine...) que se manifeste l’ironie dont fait preuve la réalisatrice. Les passagers de cette aberration maritime dansent, plongent, mangent, en un mot vivent, et nous renvoient l’image d’êtres factices, coincés pour toujours dans un rêve de pacotille dont ils ne peuvent sortir, répétant inlassablement les mêmes gestes joyeux et artificiels.

C’est à la fois drôle et vertigineux, pathétique et presque effrayant, comme la captation de rituels codifiés qui ne seraient pas faits pour être observés de l’extérieur.

Are you listening, mother ? de Tuna Kaptan (Turquie)


Probablement l’un des films les plus classiques que l’on ramène de Clermont. Dans une première scène intrigante, une femme âgée rentre chez elle, accompagnée par la police. Son fils l’attend à la porte, gêné et soulagé à la fois. Le spectateur pense qu’elle s’était perdue, mais découvre bientôt qu’elle est assignée à résidence, obligée de porter un bracelet électronique qui l’empêche de s’éloigner du boîtier de plus de 15 mètres. Tout l’enjeu du film est d’observer la résistance passive du personnage qui ne cesse de franchir la ligne invisible, déclenchant systématiquement une alarme et la venue des policiers. La répétition du motif est évidemment drôle, et le réalisateur n’hésite pas à aller vers cette tonalité comique. Mais en parallèle, il place quelques éléments à la fois plus absurdes et plus sombres. Chaque déclenchement d’alarme est ainsi sanctionné par une amende lourde à payer pour cette famille modeste. On sent aussi l’espace vital de la vieille femme se réduire. Cela se traduit par la mise en œuvre de moyens de plus en plus coercitifs pour la maintenir « à sa place » en même temps que par le dépouillement de son intérieur. Très peu dialogué, le film recourt ainsi à un langage très visuel et à des motifs quasi burlesques pour accompagner la narration.

La force du film est de laisser le drame à la porte, latent mais hors champ, pour se concentrer sur les personnages et notamment la très belle relation de complicité qui unit le fils et sa mère. Inattendue, une séquence de danse improvisée vient par exemple éclairer de l’intérieur cette maison dans laquelle les absents occupent une place gigantesque.

Un simple carton, à la fin, vient expliquer que l’intrigue est basée sur une histoire vraie, et explique la nature du délit commis par le personnage. Bien sûr cette fin apporte un éclairage tout à fait différent sur le récit, qui se teinte alors d’un discours politique et engagé, et y gagne une profondeur supplémentaire. Dommage pourtant qu’il n’ait pas été possible d’incorporer ces éléments directement à l’intrigue, sans avoir recours à l’effet un peu artificiel de ce texte presque pédagogique.

Le chant d’Ahmed de Foued Mansour (France)


Sur la trame classique d’une rencontre entre deux personnages qu’a priori tout oppose, Le chant d’Ahmed est un conte sensible et attachant qui s'attache avant tout au facteur humain. Ahmed est employé aux bains douches publics depuis des années et voit la retraite approcher. Pour l'épauler, on lui envoie Mike, un adolescent en délicatesse avec la justice et la société. Le vieil homme consciencieux et le jeune homme qui fait feu de tout bois se découvrent une complicité inattendue, pleine d'humour et de non-dits.

Le secret du film réside dans quelques scènes fortes, finement écrites (notamment celle où Mike rappe devant Ahmed, ou lorsqu'il tente désespérément de ramasser une savonnette à l'aide d'une pince), qui apportent sincérité et justesse au récit, mais aussi une forme d'émotion subtile. On se laisse emporter par ce conte tout en retenue qui n'assène aucun message, mais observe simplement avec bienveillance l'une de ces surprises que réserve parfois la vie.

Hurlevent de Frédéric Doazan (France)


Un livre posé sur le sol. Le vent qui se lève. Frédéric Doazan donne vie aux mots et aux signes dans un film poétique où les caractères d'imprimerie aux typographies diverses s'animent et se combinent pour former d'autres signes, d'autres images. On est fasciné par cette manière de montrer le langage en action, pris dans un tourbillon qui le malmène et l'agite, lui faisant vivre rencontres impromptues et existences changeantes.

Tout devient alors possible à l'écran, des combats aux mutations, tour à tour chargés de sens ou absurdes. Comme l'explique le réalisateur, c'est le vent qui est ici le narrateur, mais un narrateur involontaire qui crée les rafales et les bourrasques sans réellement se soucier des effets et du résultat. S'y manifeste pourtant la puissance toujours menacée du langage, via une nouvelle tour de Babel qui nargue les cieux.

Maria de los Esteros de Eugenio Borrero et Our song to war de Juanita Onzaga (Colombie)


Le hasard de la programmation crée souvent des échos et des correspondances entre les films, donnant le sentiment qu’ils se répondent, ou se complètent. C’est la cas de Maria de los Esteros de Eugenio Borrero et de Our song to war de Juanita Onzaga qui sont chacun à sa manière des évocations poétiques et politiques d'événements sanglants traumatiques.

Tous deux se déroulent dans une nature magnifiée (la mangrove, les différents bras de la rivière), captée par une caméra omnisciente qui se fait notre guide. Dans les deux cas, une voix off insuffle du mystère au récit. L’ambiance est trouble, la temporalité peu marquée.

Dans le premier film flotte le spectre de l’exil (des populations expulsées de leur territoire pour des raisons économiques, à Buenaventura en Colombie), dans le second celui de la mort (le massacre d'environ 120 habitants de Bojaya par les FARC, en mai 2002). Dans les deux cas, la question du territoire et du souvenir sont prégnants, interrogeant l'avenir possible. Comme une communauté d'esprit et d'esthétique dans la manière de traiter le poids lourd du passé et les ondes infinies de la tragédie.

Nuit chérie de Lia Bertels (Belgique)


Par une belle nuit bleutée d’hiver, une poignée d’animaux insomniaques se croisent. Il y a le Ouistiti qui a peur du yéti, l’ours mélancolique, le loup musicien. Tous veillent sous l’éclat majestueux d’un ciel couvert d’étoiles filantes.

Avec son esthétique ronde et douce et son camaïeu de bleus, le récit est plus contemplatif qu’initiatique. À la fois plein de spleen et de douceur. À destination des plus jeunes, mais pas uniquement, il rappelle l’inanité des préjugés et l’importance de ne pas passer à côté des belles choses de la vie : une croisière au clair de lune à dos de baleine, la surprise de surmonter ses peurs, la rencontre avec de nouveaux amis.

On est conquis par la simplicité, l'intelligence et la justesse de ce conte jamais mièvre, dans lesquels les personnages sont immédiatement attachants, et les dialogues profonds. Sans oublier une mention spéciale pour la musique déchirante jouée par le loup, et la chanson finale du poète maudit.

Screen de Christoph Girardet et Matthias Müller (Allemagne)


La pluie qui s'abat sur le sol, la neige qui tombe en flocons légers, le sable qui s'écoule inlassablement... Des voix qui se succèdent, impérieuses ou autoritaires : "ouvrez les yeux, écoutez ma voix, vos paupières sont lourdes..." Stimuli lumineux, bruit blanc d'une télé qui ne capte plus de programmes. Les réalisateurs Christoph Girardet et Matthias Müller utilisent des extraits d'images de films qu'ils mêlent aux extraits sonores d'autres films pour réfléchir sensoriellement, par le biais d'une recherche formelle et expérimentale, à l'impact des images sur le corps et l'esprit de celui qui les reçoit. Ils inventent ainsi une forme de séance d'hypnose cinématographique collective forcément hallucinée.

Sans trop savoir à quelle expérience on participe (est-on le sujet hypnotisé auquel s'adressent les voix de fiction ou le spectateur réel, incapable de détacher son regard de l'écran ? - l'analogie est aussi forte qu'évidente), on est fasciné au sens le plus fort du terme par cette succession de plans qui nous entraînent toujours plus loin dans la force incommensurable de l'image. On voudrait littéralement que l'écran ne s'éteigne plus jamais, nous permettant de baigner pour toujours dans cette alternance de lumière et d'obscurité capable de nous faire quitter notre corps et voyager bien au-delà des mondes connus sans jamais quitter notre fauteuil.

Solar walk de Reka Bucsi (Danemark)


On retrouve dans Solar walk l’esthétique qui nous avait séduits dans Love, présenté à Berlin en 2016. Des couleurs vives, des personnages au design naïfs, et une sorte de rêverie mystérieuse qui nous embarque dans son univers singulier. Aux confins d'un système solaire inconnu, des sortes de lapins cosmiques jouent avec les planètes, et envoient des cosmonautes miniatures dans l'espace.

N'hésitant pas à passer par l'abstraction pure, la réalisatrice nous entraîne dans un tourbillon onirique de formes et de couleurs. Parfois on se perd un peu dans ce récit déroutant, construit par couches successives, et qui fourmille d'intrigues et d'images. Mais il y a toujours une idée visuelle ou un passage particulièrement virtuose pour nous ramener dans le film, à l'écoute des sensations qui défilent à l'écran. Comme si Reka Bucsi avait inventé un langage esthétique se passant de mots et de causalités pour parler directement aux sens du spectateur.

Et sans doute fallait-il bien ce foisonnement sensitif vertigineux, aux multiples correspondances cachées, et cet affranchissement d'une narration traditionnelle pour réinventer avec un tel brio le space opéra existentiel.

Sous le cartilage des côtes de Bruno Tondeur (Belgique / France)


Comment vivre avec la douleur ? Comment appréhender ce mal étranger tapis en nous, prêt à nous dévorer à la moindre seconde d’inattention ? Bruno Tondeur nous plonge dans les affres de l’impuissance qui nous saisit lorsque notre corps, ce si intime étranger, se met à agir contre notre volonté. Lorsqu’il reprend en quelque sorte le contrôle, et par le mal qu’il abrite (réel ou supposé), se met à occuper la moindre de nos pensées. Quand chaque fibre de notre être n’est plus qu’instinct de survie et peur panique de la mort.

A l’écran, cœur qui bat, poumons qui palpitent. Tuyauterie complexe à laquelle nous ne pensons pas la plupart du temps. Le réalisateur nous la montre pourtant en alternance avec le quotidien du personnage. En interaction avec ce quotidien qui nous apparaît répétitif : mêmes scènes de bureau, de restaurant, de solitude. Juste le personnage et cette créature rose fantasmée qui occupe de plus en plus de place : la matérialisation de ce qui le ronge.

Le film de Bruno Tondeur crée une impression étrange, dérangeante, quasi anxiogène, renforcée par le contraste entre l’aspect enfantin de la « créature » (sorte de bibendum rose affectueux) et l’effet qu’elle a sur le personnage. L’effroi et la stupeur se matérialisent alors visuellement à l’écran, sous forme d’insectes-bactéries de toutes sortes qui grouillent sur et autour de lui dans des visions pas si éloignées de nos pires cauchemars.

Wild will d'Alan King (Australie)


Wild Will fait partie de ces films que l’on aime qualifier d’hypnotiques, et dans lesquels le cinéma s’affirme en tant qu’art du hors champ et de la suggestion. À l’image, un gros plan au ralenti sur le visage hagard d’un homme. Encore hagard est-il un grand mot : en vérité il est inexpressif. Absent à lui même. Vide.

En off, un échange par talkie-walkie. Histoire basique : un policier rencontre l’une de ses connaissances dans la rue, trouve son comportement étrange (il est désorienté et ne semble pas le reconnaître), le ramène au poste. C’est là que l’homme révèle sa vraie nature, dans une scène d’une violence inouïe dont on ne voit pourtant rien à l’écran, si ce n’est un reflet flou dans une paire de lunettes posée sur la table. Tout ou presque se joue au niveau sonore, avec des cris et des grognements qui glacent le sang. Mais ce qui est le plus effrayant, c’est probablement le plan qui revient au visage privé de réaction de Will.

Alan King, que l’on retrouve à tous les postes, y compris à celui d’acteur principal, nous emmène au confins de la monstruosité, dans une dimension parallèle où se révèle brutalement le vrai visage de l’être humain. Le minimalisme précis de son cinéma est en soi plus sidérant que des tombereaux d’effets spéciaux.

Clermont-Ferrand 2019 : retour sur le palmarès

Posté par MpM, le 18 février 2019

A Clermont, on a eu fugacement l'impression lors de cette 41e édition que les années se suivent et se ressemblent. Car après le triomphe l'an passé de Vilaine fille d'Ayce Kartal en compétition nationale (film actuellement en lice pour les César, et qui figurait dans la liste de nos courts métrages favoris en 2017), c'est un autre film d'animation qui remporte le même prix cette année : Ce magnifique gâteau de Emma De Swaef et Marc James Roels. Ce qui fait deux grands prix pour le cinéma d'animation d'affilée, alors que cela n'était jamais arrivé jusque-là. Evidemment, on ne peut que s'en réjouir ! Et peut-être même y voir le signe que la "frontière" entre image par image et prise de vues continue est tout doucement en train de s'estomper, pour ne garder que l'idée de cinéma au sens large.

La nouvelle est d'autant plus réjouissante que Ce magnifique gâteau est un moyen métrage absurde et cruel sur la colonisation, réalisé en stop-motion, avec des figurines rondelettes et duveteuses. On y assiste aux conséquences de la colonisation sur les populations locales (à travers notamment un personnage de pygmée assez bouleversant), aux pillages de ressources, et aux effets déshumanisants sur tout ceux qui y prennent part. Un pamphlet puissant et efficace qui ne cesse de récolter des prix (Ottawa, Toronto, Zagreb, Annecy...) partout où il passe depuis sa présentation à la Quinzaine des Réalisateurs en mai 2018.

Mais ce n’est pas tout, puisqu'en section labo, c’est carrément le même réalisateur qui remporte le Grand prix pour la 2e année consécutive ! Huang Pang-Chuan, primé pour Retour en 2018, fait en effet le doublé avec Last year when the train passed by, qui s'inscrit justement dans le prolongement du précédent. Le réalisateur y revient à Taïwan pour interroger les habitants dont il avait photographié les maisons l'année précédente, depuis le train : « Que faisiez-vous l’an dernier quand j’ai pris cette photo du train qui passait devant votre maison ? » Le récit débouche ainsi sur une série de portraits touchants et sensibles qui livrent au gré des rencontres quelques bribes d'un quotidien on ne peut plus "normal" : en un an, les joies et les peines, la vie et la mort, sont passées dans chacune des maisons photographiées par le réalisateur. A noter que les deux films figuraient dans nos courts métrages français préférés de l’année passée.

Côté compétition internationale, c’est un film roumain qui repart avec la récompense suprême. Cadoul de Craciun de Bogdan Mureseanu raconte comment un père de famille découvre avec horreur que son fils a envoyé une lettre au père Noël pour lui expliquer que son papa veut la mort de Ceausescu. Nous sommes le 20 décembre 1989, quelques jours seulement après la répression sanglante à Timisoara.

Parmi les autres prix décernés (ils sont une quarantaine), on remarque le prix spécial du jury pour un film dont nous nous avons déjà parlé à plusieurs reprises : Swatted de Ismaël Joffroy Chandoutis (section labo), le prix du meilleur film documentaire qui va également à Last year when the train passed by de Huang Pang-Chuan, ou encore le doublé prix spécial du jury / prix Canal + pour Leoforos Patision (Avenue Patission) de Thanasis Neofotistos, l'histoire d'une femme qui, en se rendant à un casting, s'aperçoit que son fils est resté seul à la maison.

Le prix du meilleur film d’animation va à Tracing Addai d’Esther Niemeier, un documentaire animé qui essaie de comprendre ce qui est arrivé à Addai, un jeune homme allemand qui a rejoint un groupe de Salafistes en Syrie en 2013.

Du côté français, il faut souligner le prix spécial accordé à Jupiter ! de Carlos Abascal Peiro (une comédie sur le pouvoir), le prix Égalité et diversité à Braquer Poitiers de Claude Schmitz (un portrait léger et drôle de la classe moyenne), le prix du public à Nefta Football club de Yves Piat (une comédie sur fond de foot, en Tunisie), le prix de la meilleure musique originale à Guillaume Bachelé pour La chanson de Tiphaine Raffier (comédie absurde sur l'imitation et la création) , ou encore le prix de la presse Télérama à Pauline asservie de Charline Bourgeois-Tacquet, comédie romantique de l'année 2018.

Compétition internationale

Grand Prix
Cadoul de cracium (Cadeau de Noël) de Bogdan Muresanu - Roumanie

Prix Spécial du Jury
Leoforos Patision (Avenue Patission) de Thanasis Neofotistos - Grèce

Prix du Public
Skin (Épiderme) de Guy Nattiv - États-Unis

Prix du meilleur film d’animation
Tracing Addai (À la recherche d'Addai) d'Esther Niemeier - Allemagne

Prix Étudiant
Binnu Ka Sapna (Binnu : sa vie, son histoire) de Kanu Behl - Inde

Prix CANAL+
Leoforos Patision (Avenue Patission) de Thanasis Neofotistos - Grèce

Compétition Labo

Grand Prix
Last Year when the Train Passed by (L’an dernier quand le train est passé) de Pang-Chuan Huang - France

Prix Spécial du Jury
Swatted d'Ismaël Joffroy Chandoutis - France

Prix du Public
Skin (Épiderme) de Guy Nattiv - États-Unis

Prix CANAL+
The Passage (La traversée) de Kitao Sakurai - États-Unis

Prix Festivals Connexion – Auvergne-Rhône-Alpes
The Sound of Falling (La bruit de la chute) de Chien Yu Lin - Royaume-Uni, Taïwan, Colombie


Prix du meilleur film documentaire (Documentaire sur grand écran)

Last Year when the Train Passed by (L’an dernier quand le train est passé) de Pang-Chuan Huang - France

Prix Allegorithmic des effets visuels
Twenty One Points (Vingt et un points) de Pete Circuitt - Nouvelle-Zélande

Compétition nationale

Grand Prix
Ce magnifique gâteau ! d'Emma de Swaef, Marc James Roels - France, Belgique, Pays-Bas

Prix Spécial du Jury
Jupiter ! de Carlos Abascal Peiro

Prix du Public
Nefta Football Club de Yves Piat

Prix Égalité et Diversité
Braquer Poitiers de Claude Schmitz

Prix de la meilleure musique originale (Sacem)
Guillaume Bachelé pour La chanson de Tiphaine Raffier

Prix du meilleur film d’animation francophone (SACD)
Cadavre exquis de Stéphanie Lasaque, François Leroy

Prix de la meilleure première œuvre de fiction (SACD)
Beautiful Loser de Maxime Roy

Prix Adami d’interprétation - Meilleure comédienne
Imane Laurence dans Côté cœur de Héloïse Pelloquet

Prix Adami d’interprétation - Meilleur comédien

François Créton dans Beautiful Loser de Maxime Roy

Prix Étudiant
Las Cruces de Nicolas Boone

Prix CANAL+
Tigre de Delphine Deloget

Prix de la Presse Télérama
Pauline asservie de Charline Bourgeois-Tacquet

Prix du Rire « Fernand Raynaud »
Pile poil de Lauriane Escaffre, Yvonnick Muller

Prix Procirep du producteur de court métrage
Insolence Productions

Bourse des festivals Auvergne-Rhône-Alpes
Fin de saison de Matthieu Vigneau / Mabel Films

Candidature European Film Awards
Leoforos Patision (Avenue Patission) de Thanasis Neofotistos - Grèce

Mentions spéciales du jury international
Desecho (Déchets) de Julio O. Ramos - Pérou, États-Unis
Brotherhood (Fraternité) de Meryam Joobeur - Tunisie, Canada, Qatar

Mentions spéciales du jury labo
María de los Esteros (María de la mangrove) - Colombie
Fest (Teuf) de Nikita Diakur - Allemagne

Mentions spéciales du jury national
Souvenir inoubliable d’un ami de Wissam Charaf
Pauline asservie de Charline Bourgeois-Tacquet
Mort aux codes de Léopold Legrand
Côté cœur de Héloïse Pelloquet
La chanson de Tiphaine Raffier

Mention spéciale du jury SACD (animation francophone)
Raymonde ou l’évasion verticale de Sarah Van den Boom - France

Mention spéciale du jury SACD (première œuvre de fiction)
La traction des pôles de Marine Levéel / France

Coup de cœur CANAL+ Family
After the Rain (Après la pluie) de Rebecca Black, Céline Collin, Valérian Desterne, Juan Pablo De La Rosa Zalamea, Juan Olarte, Lucile Palomino, Carlos Omar Salazar Tornero - France

Mention spéciale du jury CANAL+ Family
Nuit chérie de Lia Bertels - Belgique

Bourse La poule qui pond
Coucouleurs de Oana Lacroix - Suisse

Prix Orange des Brèves digitales
Ceva de Paul Muresan - Roumanie, République Tchèque

De Court Circuit à Top of the Shorts, le festival de Clermont Ferrand s’invite sur les petits écrans

Posté par MpM, le 6 février 2019

Alors que le festival de Clermont-Ferrand bat son plein, le court métrage est également à la fête sur le petit écran, avec plusieurs programmes télé spéciaux. L'occasion de découvrir en même temps que les festivaliers certains des courts des différentes sélections, et d'en savoir plus sur leurs secrets de fabrication. L'émission Libre court de France 3 diffuse ainsi ce vendredi 8 février Las Cruces de Nicolas Boone et La Parcelle de Mickaël Guerras, tandis que l'émission de la semaine précédente est encore disponible en ligne, avec trois films issus de la sélection nationale : Raymonde ou l'évasion verticale de Sarah van den Boom, Air comprimé de Antoine Gorgini et Fatiya de Marion Desseigne Ravel.

Sur Canal +, c'est Top of the shorts qui apporte un petit parfum clermontois à ses spectateurs, avec principalement des films sélectionnés en 2018 (Bonobo de Zoel Aeschbacher et Etat d'alerte sa mère en replay, Skuggdjur de Jerry Carlsson dans l'émission du 10 février) et l'une des découvertes 2019, Erebeta de François Vogel. Les films de la Collection Canal + consacrée au polar bénéficient eux-aussi d'une diffusion à l'antenne puis sur myCanal.

Sur France 2, Histoires courtes a également mis à l'honneur plusieurs films de la compétition nationale dont Egg de Martina Scarpelli et Comment Fernando Pessoa sauva le Portugal de Eugene Green.

Enfin, le prochain Court Circuit d'Arte, diffusé le 9 février, avant d'être ensuite disponible en replay pendant une semaine, met lui aussi l'accent sur le Festival de Clermont-Ferrand avec une programmation entièrement dédiée. Deux films parmi les plus excitants de l'année 2018 seront notamment diffusés en intégralité : Guaxuma de Nara Narmande, évocation sensible et délicate de l'amie d'enfance de la réalisatrice, et Le sujet de Patrick Bouchard, dissection au sens propre de l'artiste lui-même. Une interview du réalisateur canadien accompagnera cette oeuvre surprenante et vertigineuse.

Plus légers, Souvenir inoubliable d'un ami de Wissam Charaf, est une chronique adolescente pleine d'humour dans le Liban des années 80, tandis que Per tutta la vita de Roberto Catani est une plongée animée et colorée dans les souvenirs autrefois joyeux d'un couple. L'équipe de Court Circuit a également rencontré le réalisateur italien. Enfin, cinquième film proposé dans l'émission, Jauria (La meute) de Pedro Pio suit Acacio, un homme qui vit dans les montagnes au-dessus de Bogota, entouré d'une meute de chiens. Un portrait ultra naturaliste peu à peu contaminé par une forme de fantastique quasi mystique.

Les cinq courts métrages sont accompagnés d'un focus sur la réalité virtuelle avec le réalisateur Benjamin Nuel (L'île des morts) et sa productrice Oriane Hurard, d'un épisode de Short cuts consacré à Terminator 2 de James Cameron par le réalisateur et illustrateur Zaven Najjar et d'une rencontre avec Jean-Bernard Marlin (Shéhérazade) qui se souvient de ses premiers courts métrages.

Le 41e Festival de Clermont-Ferrand célèbre le Canada, la musique et le meilleur du court métrage mondial

Posté par MpM, le 1 février 2019

Alors que s'ouvre sa 41e édition, le Festival de Clermont-Ferrand affiche des chiffres à faire pâlir tout organisateur de manifestation consacrée au court métrage : en 2018, il a en effet comptabilisé plus de 165 000 entrées et attiré 3 500 professionnels venus du monde entier pour découvrir et faire la promotion des films courts les plus attendus ou réputés de l'année. Le marché est ainsi un rendez-vous incontournable pour les producteurs, acheteurs et autres organisateurs de festival, tandis que ses différentes compétition affichent régulièrement salle comble (quand le malheureux festivalier ne se retrouve pas refoulé après une heure à avoir patienté dans la file d'attente).

Cette année, c'est le Canada qui est à l'honneur à travers une rétrospective en six programmes, dont le premier, intitulé Flaskback, permettra de (re)découvrir les courts de réalisateurs confirmés comme Guy Madin, Denis Villeneuve ou Jean-Marc Vallée. On retrouvera aussi des courts signés Chloé Robichaud, David Cronenberg ou encore Matthew Rankin, et un programme entièrement consacré à Phillip Barker, producteur, réalisateur, décorateur et scénariste de cinéma canadien. Enfin, une "classe de maîtres" réunira les deux cinéastes d'animation Patrick Bouchard (Le sujet) et Theodore Ushev (Vaysha l'aveugle) autour de leur oeuvre respective.

Côté section thématique, Clermont nous entraîne cette année dans une forme de sublimation du dialogue de sourds à travers la sélection "Shorts in translation" qui s'attache à des rencontres entre des personnages n'ayant aucune langue commune, sans que cela les empêche de trouver un certain mode de communication. L'occasion de voir ou revoir des films comme Inupiluk de Sébastien Betbeder (deux Français en goguette au Groenland), Ato san nen de Pedro Collantes (un Japonais et une Espagnole tentent de se comprendre) ou encore Mindle Raeh de Hak Soon-Kim (une veuve américaine et une veuve coréenne lient connaissance en utilisant le langage des gestes).

La musique sera également à l'honneur à travers les programmes spéciaux "Décibels" ainsi que deux soirées musicales et un concours international de composition musicale pour l'écran. Pour compléter le programme, citons en vrac une carte blanche à l'école La Poudrière à travers deux programmes-anniversaire, avec notamment des films de Benjamin Renner, Rémi Chaye, Lucrèce Andreae, Gabriel Harel ou Rocio Alvarez, une carte blanche à Caïmans production, avec des films de Jacques Tati, Stéphane Demoustier, Ayce Kartal, Camille Lugan, Zaven Najjar ou encore Alain Resnais ; et des "Regards" sur la Palestine et sur l'Afrique.

Bien entendu, les trois traditionnelles compétitions ne seront pas en reste avec 78 films en compétition internationale, 54 films en compétition nationale et 31 en compétition labo. A noter la présence de Fauve de Jérémy Conte et Detainment de Vincent Lambe (tous deux sélectionnés aux Oscars), Interiør de Reek Van Dyk (qui avait gagné le Grand Prix à Clermont en 2017 avec Dekalb Elementary), Ce magnifique gâteau d'Emma de Swaef et Marc James Roels (sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs, primé à Ottawa, Toronto, Zagreb et à Annecy, par le prestigieux prix André Martin), Fest de Nikita Diakur (multiprimé lui-aussi à Ottawa, Bucheon ou encore Paris avec ce film et son précédent, Ugly) ou encore The evil eye du prolifique Clément Cogitore (nommé aux César avec deux autres courts).

De quoi vivre pendant une semaine au rythme du court métrage dont le grand avantage, pour les festivaliers, cinéphiles et autres amateurs, est qu'on peut en voir beaucoup plus que de longs sur une durée identique. Alors n'hésitez plus : vous aimez le cinéma ? Allez à Clermont !

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41e édition du Festival de Clermont-Ferrand
Du 1er au 9 février 2019
Programme et informations sur le site du festival