Oscars 2017: 85 films dans la course à l’Oscar du meilleur film en langue étrangère

Posté par vincy, le 4 octobre 2016

Pour la 89e édition des Oscars, 85 pays (quatre de plus que l'an dernier) ont proposé un candidat à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère (la date limite d'inscription était hier). L'Académie des Oscars peut encore en refuser quelques uns pour cause d'inégibilité. Le 17 novembre une liste de neuf ou dix films sera proposée aux membres votants pour qu'ils choisissent les cinq nominations finales.

On notera une forte présence du Festival cannois avec sept films de la compétition, trois d'Un certain regard et deux de la Quinzaine des réalisateurs. Il y a cependant eut quelques bugs. Du côté de la Tunisie qui a du démentir le choix initial et affirmer son film définitif (A peine j'ouvre les yeux). Du côté du Brésil surtout puisque Aquarius, film favori et évident pour représenter le pays, a été retiré pour des raisons politiques. le nouveau gouvernement brésilien en a même fait une affaire personnelle. Parce que l'équipe du film avait manifesté officiellement, à Cannes, son hostilité à la destitution de la présidente brésilienne (qu'ils apparentaient à un Coup d'Etat invisible), Aquarius a été puni, entraînant la colère de la profession. Certains réalisateurs ont retiré leurs films de la liste des oscarisables par solidarité envers le réalisateur d'Aquarius, Kleber Mendonça Filho, et par désapprobation envers le gouvernement. Aquarius avait aussi subit une censure déguisé en étant interdit aux moins de 18 ans.

Notons aussi que la Chine ne présente aucun film cette année. Mais que le Yemen est sélectionné pour la première fois dans cette liste de candidats. Et pour l'anecdote on parle espagnol dans 12 des films choisis et français dans 8.

Afghanistan : Parting de Navid Mahmoudi
Afrique du Sud : Call me Thief de Daryne Joshua
Albanie : Chromium de Bujar Alimani
Algérie : Le puits de Lofti Bouchouchi
Allemagne : Toni Erdmann de Maren Ade
Arabie Saoudite : Barakah Meets Barakah de Mahmoud Sabbagh
Argentine : El ciudadano ilustre de Gastón Duprat et Mariano Cohn
Arménie : Earthquake de Sarik Andreasyan
Australie : Tanna de Martin Butler et Bentley Dean
Autriche : Stefan Zweig, adieu à l’Europe de Maria Schrader

Bangladesh : The Unnamed de Tauquir Ahmed
Belgique : Les Ardennes de Robin Pront
Bolivie : Carga sellada de Julia Vargas Weise
Bosnie Herzégovine : Death in Sarajevo (Mort à Sarajevo) de Danis Tanovic
Brésil : Little Secret de David Schurmann
Bulgarie : Losers d’Ivaylo Hristov

Canada : Juste la fin du monde de Xavier Dolan
Chili : Neruda de Pablo Larraín
Colombie : Alias Maria de José Luis Rugeles Gracia
Corée du Sud : The Age of Shadows de Kim Jee-woon
Croatie : On the Other Side de Zrinko Ogresta
Cuba : El acompañante de Pavel Giroud

Danemark : Land of Mine de Martin Zvandvliet
Egypte : Clash de Mohamed Diab
Espagne : Julieta de Pedro Almodóvar
Estonie : Mother de Kadri Kõusaare

Finlande : Olli Mäki de Juho Kuosmanen
France : Elle de Paul Verhoeven
Georgie : House of Others de Rusudan Glurjidze
Grèce : Chevalier d’Athina Rachel Tsangari
Hongkong : Port of Call de Philip Yung
Hongrie : Kills on Wheels d’Attila Till

Islande : Sparrows de Runar Runarsson
Inde : Interrogation de Vetrimaaran
Indonésie : Letters from Prague d’Angga Dwimas Sasongko
Irak : El clasico de Halkawt Mustafa
Iran : Le client d’Asghar Farhadi
Israël : Tempête de sable d’Elite Zexer
Italie : Fuocoammare, par-delà Lampedusa de Gianfranco Rosi

Japon : Haha to Kuraseba de Yoji Yamada
Jordanie : 3 000 Nights de Mai Masri
Kazakhstan : Amanat de Satybaldy Narymbetov
Kosovo : Home Sweet Home de Faton Bajraktari
Kirghizistan : A Father’s Will de Bakyt Mukul et Dastan Japar Uulu

Lettonie : Dawn de Laila Pakalnina
Liban : Very Big Shot de Mir-Jean Bou Chaaya
Lituanie : Seneca’s Day de Kristijonas Vildziunas
Luxembourg : Voices from Chernobyl (La supplication) de Pol Cruchten

Macédoine : The Liberation of Skopje de Rade et Danilo Serbedzija
Maroc : A Mile in my Shoes de Said Khallaf
Mexique : Desierto de Jonás Cuarón
Monténégro : The Black Pin d’Ivan Marinovic
Népal : The Black Hen de Min Bahadur Bham
Norvège : The King’s Choice d’Erik Poppe
Nouvelle-Zélande : A Flickering Truth de Pietra Brettkelly

Pakistan : Mah e Mir d’Anjum Shahzad
Palestine : The Idol de Hany Abu-Assad
Panama : Salsipuedes de Ricardo Aguilar Navarro et Manuel Rodriguez
Pays-Bas : Tonio de Paula Van des Oest
Pérou : Videophilia (and Other Viral Syndromes) de Juan Daniel Fernandez
Philippines : Ma’Rosa de Brillante Mendoza
Pologne : Afterimage d’Andrzej Wajda
Portugal : Letters from War d’Ivo M. Ferreira

République dominicaine : Flor de azucar de Fernando Baez Mella
République slovaque : Eva Nova de Marko Skop
République tchèque : Lost in Munich de Petr Zelenka
Roumanie : Sieranevada de Cristi Puiu
Royaume-Uni : Under the Shadow de Babak Anvari
Russie : Paradise d’Andrei Konchalovsky

Serbie : Train Driver’s Diary de Milos Radovic
Singapour : Apprentice de Boo Jun Feng
Slovénie : Houston, We Have a Problem! de Ziga Virc
Suède : A Man Called Ove de Hannes Holm
Suisse : Ma vie de Courgette de Claude Barras

Taïwan : Hang in Ther, Kids! de Laha Mebow
Thaïlande : Karme de Kanittha Kwanyu
Tunisie : À peine j’ouvre les yeux de Leyla Bouzid
Turquie : Cold of Kalandar de Mustafa Kara

Ukraine : Ukrainian Sheriffs de Roman Bondarchuk
Uruguay : Breadcrumbs de Manane Rodriguez
Venezuela : From Afar de Lorenzo Vigas
Vietnam : Yellow Flowers on the Green Grass de Victor Vu

Yemen: I am Nojoom, Age 10 and Divorced de Khadija al-Salami

Edito: Clash investigation

Posté par redaction, le 15 septembre 2016

Lorsqu'on voit Clash, présenté à Un certain regard en mai dernier, on peut se dire que le même film est possible un peu partout. Rappelons que les flics égyptiens mettent arbitrairement des citoyens que tout opposent dans le même bus, où ils sont enfermés. La tension est maximale: personne n'est d'accord, tout le monde s'insulte ou se méprise. Et ils vont vivre une journée entière dans ce véhicule. La situation serait transposable en France, au Royaume Uni, en Turquie, aux Etats-Unis, au Brésil. Le monde semble dérailler vers une folie passionnelle. On a beau tous êtres "frères" et "sœurs", c'est comme si la guerre était déclarée au moindre mot de travers.

Dans ce contexte tendu et violent, destructeur et déshumanisé, on en vient à aspirer à un peu de zen. Comme le dit le Dalaï-Lama, il faudrait un peu plus de bonnes nouvelles. Et c'est vrai que l'état d'esprit est plutôt au "feel-good". Le drame, le sordide, le sombre et finalement les forces obscures ne sont pas très tendance. On peut s'émerveiller sur l'album endeuillé de Nick Cave, il n'est pas certain qu'on ait le désir d'écouter ça pour se remonter le moral. On se dit que les mélopées pop de La Femme, la folie des poèmes de Brigitte Fontaine ou les chansons mélancoliques et romantiques de Marvin Jouno feront mieux l'affaire. Il y a déjà eu tellement de décès cette année, tellement de tristes nouvelles. Pas besoin de finir chez le psy ou addict aux anti anxiolytiques.

Positivons

Il faut apprendre à voir le verre à moitié plein. Il pleut? Souvenez-vous du baiser de Hugh Grant et Andy MacDowell dans Quatre mariages et un enterrement, sous des trombes d'eau? Vous n'avez pas de 4G ou de Wifi dans le métro? C'est quand même mieux que d'être Seul au monde comme Tom Hanks. Vous êtes célibataire et vous n'avez pas de sex-friends? C'est toujours mieux que de finir mal accompagné(e) ou mal baisé(e), de finir avec un pot de glace ultra-calorique ou de se branler dans un sac de pâtes chaudes.

C'est là où on rejoint Victoria. Elle fume, elle boit, elle drague et elle cause. Elle vit pleinement. Elle assume tout: son âge, son corps, son époque, ses névroses. Victoria, c'est la "rom-com" moderne, loin du sexisme habituel où les femmes sont rabaissées au rêve de prince charmant qui les sauve de l'ennui. C'est là aussi où on peut s'emballer, malgré ses défauts, ses outrances, son point de vue un peu caricatural, pour Michael Moore qui nous montre à quel point l'Europe est supérieure aux Etats-Unis. Là aussi le Dalaï Lama en a rajouté en disant que nous devions pas cédés au pessimisme, que nous ne sommes pas dans une région en guerre ou particulièrement pauvre (même si la pauvreté existe). C'est enfin là que des films comme Toni Erdmann, Aquarius, Ma vie de courgette nous séduisent. Les personnages ne se laissent pas abattre malgré ce qui leur tombe dessus. Ils retrouvent le sourire, la hargne, l'envie d'avoir envie comme chantait l'autre.

Alors oui, on peut ne pas être d'accord avec son voisin, on peut connaître mille maux et quelques drames, mais il n'est pas surprenant de voir le public aller voir des films qui lui font du bien. Ce n'est pas remboursé par la sécurité sociale mais ça vaut toutes les pilules.