Cannes 2014 : un premier film français ouvrira Un Certain Regard

Posté par MpM, le 11 avril 2014

PARTY GIRLParty girl, réalisé par Marie Amachoukeli, Claire Burger et Samuel Theis, ouvrira la Sélection officielle Un Certain Regard le 15 mai prochain.

Il s'agit du premier long métrage des réalisatrices Marie Amachoukeli et Claire Burger, César du meilleur court métrage en 2010 pour C'est gratuit pour les filles, et de l'acteur et réalisateur Samuel Theis, qui avait travaillé avec elles sur Forbach, 2e Prix de la Cinéfondation au Festival de Cannes  2008 et Grand Prix du Festival de Clermont-Ferrand 2009.

Dans la lignée de Forbach, qui racontait librement l'histoire de la famille de Samuel Theis, Party girl s'inspire de la vie de sa mère. Il met en scène Angélique, soixante ans, "entraîneuse dans un bar de nuit, qui aime encore la fête et les hommes mais qui, devenue la doyenne, se sent en fin de course". C'est la véritable Angélique qui interprète le personnage principal.

Le scénario du film avait été sélectionné aux Ateliers Jeanne Moreau du Festival d'Angers 2012 où il a été développé pendant 8 jours en compagnie d’Oliver Ducastel, Jacques-Henri Bronckart, Bence Fliegauf, Catalin Mitulescu, Raphaël Nadjari et Vincent Poymiro.

A noter, en cette période de forte vigilance sur la représentation des femmes cinéastes au Festival de Cannes, qu'après The Bling Ring de Sofia Coppola en 2013, c'est la deuxième année consécutive que la section Un Certain regard choisit un film d'ouverture (notamment) réalisé par une femme.

10 films français à attendre pour 2014

Posté par kristofy, le 3 février 2014

une histoire banaleComme chaque année, on peut se féliciter du fait que plus de 250 films produits en France vont arriver dans les salles. Cependant, comme d’habitude, il y aura une grande disparité entre les gros films qui occuperont plus de 500 écrans pendant plusieurs semaines, et ceux qui seront vus dans moins d’une cinquantaine de villes et qui ne resteront à l’affiche que quelques jours avant d’être remplacés par une autre nouveauté…

C'est pourquoi nous vous proposons d'ores et déjà une sélection de 10 films français qu’il faudra soutenir cette année. Il s’agit pour la plupart de premiers films fragiles avec souvent des acteurs encore méconnus. La diversité des nouveaux talents qui feront peut-être le cinéma français de demain est là :

- Angélique, réalisé par Marie Amachoukeli, Claire Burger et Samuel Theis : les deux premières avait eu le César 2010 du meilleur court-métrage pour C’est gratuit pour les filles, et le trio avait obtenu le grand prix à Clermont-Ferrand pour Forbach en 2009. Angélique est leur premier long-métrage. Une femme travaille depuis longtemps comme entraîneuse dans un cabaret à la frontière franco-allemande, son tempérament déluré s‘accommode bien de cette vie nocturne de fêtes. Un ancien client propose de l’épouser, ce mariage serait pour elle l’occasion de changer de vie…

- L’année prochaine, réalisé par Vania leturcq : premier film avec Constance Rousseau (Tout est pardonné, Un monde sans femmes) et Jenna Thiam (la série Les Revenants, bientôt dans le nouveau film de Claude Lelouch), mais aussi Julien Boisselier, Frédéric Pierrot, Anne Coesens, Kevin Azaïs... Quand l’été arrive vient l’heure des grandes décisions pour deux meilleures amies qui ont maintenant 18 ans : que vont-elles faire, où, et avec qui ? En quittant leur petit village de province pour Paris, ce nouveau départ sonne peut-être le glas de leur amitié…

- Les combattants, réalisé par Thomas Cailley : premier film avec la toujours parfaite Adèle Haenel (Suzanne) et la révélation qui monte Kevin Azaïs (Vandal). Arnaud, 17 ans, rencontre Madeleine, 19 ans, qui elle se prépare pour une guerre qu'il n'est pas sûr de comprendre. Jusqu'où Arnaud doit-il aller pour elle puisqu'elle ne lui a rien demandé, et où la suivre puisqu'elle est la seule à connaître la voie qu'elle se trace ?

- Une histoire banale, réalisé par Audrey Esturgo : avec Marie Denarnaud que l’on retrouve enfin dans un premier rôle, sortie le 9 avril. Une jeune femme de 30 ans joyeuse et rêveuse,  avec une vie active simple et agréable, se prépare à emménager bientôt avec son fiancé. Mais un soir tout va basculer en quelques minutes, une histoire banale qui va laisser des traces... Le film a déjà été présenté au festival des jeunes réalisateurs de Saint-Jean-de-Luz.

- Ker Salloux, réalisé par Olivier Jahan ker salloux: C’est son second long-métrage, attendu depuis 14 ans, depuis Faites comme si je n’étais pas là (Quinzaine des Réalisateurs à Cannes en 2000). La scénario est co-écrit avec Diastème, et au casting on retrouve de nouveau Emma De Caunes (elle aussi trop rare) et Yannick Renier.

Éléonore, la trentaine, vient de perdre son père qui lui a légué sa maison en Bretagne qu'elle doit absolument vendre. Elle demande à Samuel, son ancien compagnon dont elle s'est séparée quelque mois auparavant, de l'accompagner là-bas, parce qu'il a son permis et parce qu'elle ne veut pas retourner seule dans cette maison. On verra un week-end riche en émotions, souvenirs, engueulades, en moments mélancoliques et absurdes, dont Éléonore et Samuel sortiront changés...

- Les Métamorphoses, réalisé par Christophe Honoré : après ses fresques sentimentales (Les chansons d’amour, La belle personne, Les bien-aimés…) avec les plus célèbres actrices, Christophe Honoré a tourné un petit film bien plus modeste avec un casting d’inconnus (venus du théâtre). Il s’agit de l’adaptation très libre d’un long poème latin d'Ovide (environ 12000 vers avec 250 récits) : les métamorphoses d'êtres humains en plantes, animaux ou minéraux ; avec Europe, Jupiter, Bacchus, Junon et Orphée. Dans son film, on verra une adolescente séduite par un homme devant son lycée, qui va l’enlever et lui raconter des histoires étranges de jeunes gens métamorphosés en animaux après l’avoir rencontré. L’adolescente curieuse va pénétrer peu à peu un monde de légendes où la frontière entre les mortels et les dieux n’existe plus…

- Les nuits d’été, réalisé par Mario Fanfani : avec Jeanne Balibar, Guillaume de Tonquédec et Nicolas Bouchaud, premier film co-écrit avec Gaëlle Macé (co-scénariste de Grand Central). En 1959. Michel notaire ambitieux et Hélène qui partage son temps entre des œuvres caritatives et l'éducation de leur fils forment un couple exemplaire. Mais Michel dissimule un lourd secret...

- Terre battue, réalisé par Stéphane Demoustier : Un père (Olivier Gourmet) connaît toutes les défaites : il est licencié, sa femme le quitte. Son fils de 11 ans brille dans les tournois de tennis de la région, il ne veut pas renoncer à ses rêves de champion... Soit les destins parallèles d’un père et de son fils qui ont l’obsession de réussir. Avec également Valeria Bruni Tedeschi et le jeune Charles Mérienne, le scénario est co-écrit avec Gaëlle Macé. C’est le premier film de Stéphane Demoustier (frère de l’actrice Anaïs Demoustier) déjà connu depuis plusieurs années comme réalisateur et producteur de brillants courts-métrages.

tristesse club- Tristesse Club, réalisé par Vincent Mariette : avec Laurent Lafitte, Ludivine Sagnier, Noémie Lvovsky, et Vincent Macaigne (déjà acteur de son court-métrage Les Lézards), premier film qui sort le 25 juin. Deux frères reviennent à Valloires, la ville où ils ont grandi et où doit se dérouler la crémation de leur père détesté. Sur place, pas de cérémonie, une fille qui se présente comme leur demi-sœur et qui leur avoue que leur père n’est pas mort mais disparu : elle a tout manigancé pour poursuivre sa quête de le retrouver…

- Vincent, réalisé par Thomas Salvador : La force, les réflexes et l'agilité de Vincent décuplent au contact de l'eau. Il ne l'a jamais révélé à personne. En s'installant dans un village, il fait la rencontre de Lucie, tombe amoureux et se dévoile... Après plusieurs courts-métrages, c’est le premier film de Thomas Salvador, co-écrit par lui avec Thomas Cheysson et Thomas Bidegain (le co-scénariste de Audiard), avec au casting Vimala Pons, Samir Guesmi et Eric Cantona.

Pour ces 10 films, deux seulement ont déjà une date de sortie prévue (9 avril pour Une histoire banale, 25 juin pour Tristesse Club) et certains espèrent être dans l’une ou l’autre sélection du Festival de Cannes.

Rencontre avec deux nouveaux talents : Claire Burger et Nassim Amaouche

Posté par Benjamin, le 10 décembre 2009

Arrivés le mardi 8 décembre, Claire Burger et Nassim Amaouche, membres du jury et jeunes cinéastes français, connaissent bien les Rencontres Henri Langlois pour y avoir participé et reçu des prix. Tout deux ont en effet été récompensés par le Prix spécial du jury (en 2004 pour Nassim et en 2008 pour Claire) et ils étaient également au dernier festival de Cannes à la Semaine de la Critique. Le court métrage de Claire précédait la projection du long de Nassim. Après une rencontre avec des lycéens et des étudiants en cinéma, ils ont bien voulu nous accorder un petit moment en totale décontraction et autour d'une tasse de café...

Regard sur les festivals.

Le ton est amical, les blagues circulent (surtout de la part de Nassim Amaouche) mais cela n'empêche pas le propos d'être sérieux. Et même s'ils sont encore de jeunes cinéastes, Claire et Nassim ont l'expérience des festivals et s'expriment sur ce type de manifestation. Sans parler des Rencontres Henri Langlois dans un premier temps, ils abordent leur présence dans de nombreux festivals. Tout deux insistent par exemple sur le fait que si un festival est un lieu d'échange, un réalisateur ne doit pas y passer sa vie: "notre métier c'est de faire du cinéma [...] On se perd à aller dans tous les festivals" confie Claire Burger. Non pas qu'ils n'apprécient pas d'y être conviés, bien au contraire, mais c'est parfois une tentation à éviter pour eux s'ils veulent garder leur concentration intacte.

Cependant, Nassim Amaouche déclare avoir "besoin des festivals" car "quand on fait des courts métranges, [c'est] le seul endroit où on peut les montrer" et que "gagner un prix, ça fait de l'argent". Il est vrai que pour des jeunes cinéastes qui débutent, les festivals sont l'occasion de pouvoir partager et discuter de leur oeuvre, notamment avec des professionnels et donc d'avoir l'opportunité de faire des rencontres qui peuvent leur être bénéfique pour l'avenir. Toutefois, le réalisateur d'Adieu Gary tient à rappeler (c'est son côté "engagé" qui s'exprime) que les festivals de courts métrages souffrent ces derniers temps. Des festivals "militant qui croient à l'éducation par l'image" mis à mal par le gourvenement (il cite celui de Clermont-Ferrand qui a eu des déboires avec le ministre Brice Hortefeux): "on a fait passer des équipes qui organisaient [des] festivals plus ou moins ambitieux pour des exploitants de bénévols. On est dans une période de résistance en terme de culture".

En acceptant d'être jurés pour les Rencontres Henri Langlois, Claire et Nassim ont exprimé leur envie "d'aider" ces petits festivals et ce  cinéma discret. De rendre, quelque part, ce que ces derniers leur avaient offert.

Les Rencontres Henri Langlois.

Les deux réalisateurs nous font part de leur joie, de leur plaisir d'être à Poitiers. Pour des raisons personnelles (Nassim Amaouche y a par exemple rencontré sa femme) mais aussi pour des raisons plus professionnelles, parce que Poitiers est un festival plus ouvert au public que d'autres, plus axé sur l'échange et le partage. Un festival véritablement vivant qui apporte "des rencontres qui encouragent" déclare Claire Burger, et qui "contrairement à d'autres festivals, nous propose de rencontrer des scolaires, d'aller montrer les films en prison, de rencontrer différents types de publics".

Il est vrai que le festival de Poitiers met 'accent sur cette participation des plus jeunes qu'ils soient collégiens, lycéens, étudiants voire maternelles (puisqu'un programme, Piou-piou, a été mis en place spécialement pour eux). Des jeunes à qui il est permis d'aller vers un autre cinéma (d'auteur, asiatique) et de rencontrer des cinéastes (tels que Rithy Panh) qui leur offrent de véritables leçons de cinéma. C'est sans doute ce savant mélange entre professionnalisme et amateurisme qui les charme tant.

Il ne leur reste plus désormais qu'à juger (une mission qu'ils prennent à la fois avec sérieux et détachement) les 40 films en compétition pour rendre leur palmarès samedi à 18h30. Un palmarès qu'ils disent déjà subjectif et très modeste...

A Poitiers, les femmes souffrent jusqu’au sang.

Posté par Benjamin, le 8 décembre 2009

 A Poitiers, le festival est définitivement lancé. Le jury, composé entre autre de Nassim Amaouche (réalisateur d'Adieu Gary, Grand Prix de la Semaine de la Critique au dernier festival de Cannes) et de Claire Burger (primée l'an dernier aux Rencontres Henri Langlois pour Forbach) est arrivé le mardi 8 décembre, venant remplir davantage les salles du TAP de Poitiers.

 Et en ce mardi 8 décembre, les femmes ont souffert en compétition aux 32ème Rencontres Henri Langlois. Du sang a coulé, des cris ont été poussés mais la joie est arrivée au final. Tout est bien qui finit bien donc pour ces deux films : le premier est mexicain et a pour titre Roma, réalisé par Elisa Miller et le second, Janna & Liv, réalisé par Thérèse Ahlbeck est suédois. Deux films qui n'ont pas laissé le public poitevin indifférent (surtout Janna & Liv) et qui abordent, chacun à leur façon, la femme, mais la femme en tant qu'être délaissé, souffrant physiquement et moralement.

 Roma montre une jeune immigrée qui descend d'un train de marchandises et vient se cacher dans les locaux d'une entreprise. Sale, affamée, on la découvre dans son intimité: lorsqu'elle va aux toilettes ou qu'elle prend sa douche, nue bien évidemment. La caméra de la réalisatrice s'attarde sur sa culotte, rouge de sang et sur ses jambes qu'elle nettoie de ses problèmes menstruels. Là encore, il y a un rapport direct au corps de cette jeune femme qui, contrainte à l'exil, à la clandestinité, à l'abandon, ne peut vivre sa féminité décemment. Le sang de ses menstruations coule sur elle et elle doit attendre la main tendue d'un inconnu pour enfin se sentir mieux dans son corps. Après avoir récupérée se dignité de femme, elle peut alors reprendre sa route de vagabonde.

Dans Janna & Liv, c'est la maternité qui est traitée. Une maternité vécue par deux femmes, Janna et Liv, que tout oppose excepté leur grossesse bien avancée. L'une est craintive et ne veut accoucher sans la présence de son mari, l'autre vit chaque instant avec tonus et ne s'inquiète guère de l'arrivée de son bébé. L'une se laisse déborder par la situation, l'autre en contrôle chaque élément... mais en façade seulement. Car le film dévoile rapidement deux femmes seules, abandonnées par la présence masculine et qui doivent assumer sans aucune aide ce ventre rond. Et, encore une fois, cet abandon, ce délaissement, cette souffrance intérieure ressurgit de façon violente sur le physique: la difficulté de se mouvoir à cause de la grossesse mais surtout dans un premier temps, le sang (de nouveau !) qui s'écoule entre les jambes de Liv et qui la paralyse. S'en suit l'accouchement douloureux, très douloureux. Filmé de façon magistral, le spectateur accompagne dans cette épreuve ces femmes courageuses qui se battent littéralement pour mettre au monde deux petits êtres.

 Janna & Liv, tout en s'inscrivant dans ce thème de la solitude qui parcours le festival, fait du bien et retient notre attention.

César 2010 : les 12 courts métrages en lice

Posté par vincy, le 1 octobre 2009

Ils sont douze. Douze courts métrages à avoir été sélectionnés par l'Académie française des arts et techniques du cinéma en vue d'être nommé parmi les cinq césarisables du meilleur court (et moyen) métrage.

Subjectivement, on vous annonce d'entrée notre affinité pour C'est gratuit pour les filles, de nos amies Claire Burger et Marie Amachoukeli. leur moyen métrage avait été présenté à la Semaine de la Critique cette année Cannes, juste avant Adieu Gary.

Les cinq finalistes seront connus le 22 janvier 2010. Le lauréat sera révélé le 22 février.

Masques de Jérôme Boulbès (Lardux Films)

Lila du Broadcast Club (Autour de Minuit Productions)

C’est gratuit pour les filles de Claire Burger et Marie Amachoukeli (Dharamsala)

¿ Dónde está Kim Basinger ? d'Édouard Deluc (Bizibi Productions)

Le feu, le sang, les étoiles de Caroline Deruas (Les Films au Long Cours)

Montparnasse de Mikhaël Hers (Les Films de la Grande Ourse)

Séance Familiale de Cheng-Chui Kuo (Ananda Productions)

Mei Ling de Stéphanie Lansaque et François Leroy (Je Suis Bien Content)

La raison de L’autre de Foued Mansour (C'est à Voir)

Les Williams d'Alban Mench (Les Films au Long Cours)

La harde de Kathy Sebbah (Ecce Films)

Voyage autour de ma chambre d'Olivier Smolders (Interscience Film)


Futurs talents romantiques à Cabourg

Posté par kristofy, le 22 juin 2009

C’est court mais c'est bon, et même parfois très bon. Le Festival de Cabourg fait une place importante aux courts-métrages avec plusieurs séances et une sélection de courts de haute volée en compétition. Robin Renucci présidait le jury, entouré de Cécile Cassel, François Vincentelli, Nick Rollinger, Bouraouïa Marzouk, Jeanne Cherhal (la chanteuse était ici l’année dernière en faisant l'actrice dans La copie de Coralie) et de cinéphiles.

Phone Story de Binevsa Berivan raconte une envie d’histoire d’amour d’un immigré kurde dans un Bruxelles en noir et blanc.

Clément Michel qui découvre la paternité dans Bébé (avec Marie Denarnaud) est certainement le plus drôle de tous.

C’est gratuit pour les filles déjà découvert à Cannes dans lequel on voit les dégâts que provoque une vidéo compromettante mise sur internet est une bouffée de fraîcheur. Vingt minutes après, on voudrait voir le long métrage...

Le réalisateur Nicolas Miard avait déjà eu son premier court remarqué à Cabourg avec le prix d’interprétation pour Adrien De Van, l’acteur est encore le personnage principal de son nouveau court Le chant des sirènes (avec aussi Pauline Acquart). C’est d’ailleurs un peu le point de départ d’une histoire que Nicolas Miard compte bien réaliser en long-métrage.

Nous aurions bien élu meilleur acteur le belge Thomas Roland pour La balançoire où il joue un père divorcé qui voudrait rester le plus longtemps possibles avec son fils avant que sa femme ne le récupère. La meilleure actrice aurait été Camille Claris pour En douce où elle est une adolescente qui fantasme sur son voisin.

Et j'aurai décerné le prix du meilleur court pour Les moineaux de Runar Runarsson où deux jeunes à peine ados vont basculer de manière dramatique dans le monde des adultes.

Autant de courts-métrages où l’originalité est une bonne surprise. Le Festival de Cabourg veut soutenir les jeunes talents du cinéma avec le Prix du Premier Rendez-vous qui récompense la première apparition à l’écran d’un acteur et d’une actrice.  Ce prix a été remis à Firat Ayverdi. Il a crevé l’écran en jeune clandestin dans Welcome de Philippe Lioret. C’est d'ailleurs son partenaire Vincent Lindon qui lui a donné son trophée : "ce prix est un encouragement à continuer mais pas n’importe comment."

Sandrine Bonnaire a même insisté : "pour continuer ce métier ce qui est important c’est aussi avec qui on commence." Elle a transmios le prix féminin à l’actrice Astrid Berges-Frisbey découverte dans Un barrage contre le Pacifique de Rithy Pan.

Cannes : la Semaine de la Critique dévoile ses films…

Posté par vincy, le 23 avril 2009

Les films en compétition :

Huacho de Alejandro Fernández Almendras (Chili)
Ordinary People de Vladimir Perisic (Serbie)
Lost Persons Area de Caroline Strubbe (Belgique)
Adieu Gary de Nassim Amaouche (France)
Mal día para pescar (Bad Day to Go Fishing) de Alvaro Brechner (Uruguay)
Sirta la gal ba (Whisper with the Wind) de Shahram Alidi (Irak)
Altiplano de Peter Brosens et Jessica Woodworth (Belgique)

Les Court-métrages en compétition:

Together de Eicke Bettinga (Allemagne)
Noche adentro de Pablo Lamar (Paraguay)
Runaway de Cordell Barker (Canada)
C’est gratuit pour les filles de Marie Amachoukeli & Claire Burger (France)
Tulum (La virée) de Dalibor Matanic (Croatie)
Logorama de H5 (France)
Slitage (Seeds of the Fall) de Patrick Eklund (Suède)

Séances spéciales :
Rien de personnel de Mathias Gokalp (France) - ouverture

Hierro de Gabe Ibañez (Espagne)

Séances spéciales courts et moyens métrages :

La baie du renard de Grégoire Colin (France)
1989 de Camilo Matiz (Colombie)
Faiblesses de Nicolas Giraud (France)
6 Hours de Moon Seong-hyeok (Corée du Sud)
Les Miettes de Pierre Pinaud (France)
Elo de Vera Egito (Brésil)
Espalhadas pelo ar (Dispercées dans l’air) de Vera Egito (Brésil)

Cinéma et prison (3) : le témoignage de Claire Burger

Posté par MpM, le 13 janvier 2009

Claire BurgerA Poitiers, les Rencontres Henri Langlois proposent différentes passerelles entre le festival et le milieu carcéral, parmi lesquelles des projections des films en compétition pour les détenus de la ville. C’est ainsi qu’accompagnée de sa coscénariste Marie Amachoukeli, la réalisatrice Claire Burger est allée présenter son court métrage Forbach à la maison d’arrêt de Poitiers. Pour Ecran Noir, elle a accepté de revenir sur cette expérience unique, ressentie comme le "point d'orgue" de son séjour poitevin.

La prison
C'était la première fois que Marie Amachoukeli et moi avions l'occasion de visiter un établissement pénitentiaire, et c'était pour nous réellement impressionnant. D'emblée, avant même de pouvoir voir les détenus, on est scotché par le lieu, les gardiens, le bruit des grosses clefs dans les grosses serrures, l'atmosphère ultra-sécuritaire… On réalise qu'on a vu ce genre d'images très souvent dans notre vie, mais toujours à la télévision. La visite d'un endroit comme celui-ci donne un sentiment d'"hyperréalisme". On prend conscience qu'on avait jusque-là un rapport naïf à la prison, un peu comme si c'était un décor de fiction. Tout à coup, on se sent responsable en tant que citoyen du fait que certaines personnes soient enfermées ici. On repense bien sûr à Surveiller et punir de Michel Foucault... On se sent obligé d'avoir un véritable avis sur la fonction d'une prison dans nos sociétés. Et surtout, on se sent un peu dépassé par l'ampleur de cette question.

Les détenus
Ce trouble se renforce à la rencontre des détenus. Le fait d'apprendre qu'ils n'ont droit qu'à une heure de sortie de leur cellule dans l'après-midi, et qu'ils ont choisis de venir voir le film [Forbach] nous met une pression d'un nouveau genre. Je n'avais pas le même trac que celui que j'ai pu ressentir lors de projections plus classiques. J'étais terrifiée à l'idée de leur faire perdre leur temps, qui semble particulièrement précieux en prison…

Projection dans le quartier hommes
Dans le quartier hommes, les détenus discutaient pendant la projection, ils exprimaient à voix haute ce qui les amusait ou ce qui les dérangeait dans le film, ça contrastait beaucoup avec le silence d'église qui règne en général pendant les projections. C'était aussi un peu stressant de les voir s'exprimer aussi franchement pendant le film, parce qu'on savait qu'après, ils ne nous ménageraient pas. Ils avaient l'air de trouver les comédiens pas assez virils, le rapport entre la mère et ses fils trop ambigu... Finalement, je ne sais pas s’ils ont réellement aimé le film. Je crois qu'ils sont restés très gentils avec nous et qu'ils ne nous ont pas dit que sans doute, ils auraient préféré voir un bon thriller. En tous les cas, le dispositif semi-documentaire du film les a intrigués. Ils étaient nombreux à dire qu'ils auraient aimés pouvoir raconter leur propre histoire dans un film.

Projection dans le quartier femmes
Dans le quartier des femmes, l'ambiance était radicalement différente. Elles étaient moins nombreuses, bien plus calmes, plus attentives aussi pendant la projection. Elles ont très bien réagi au film, elle nous dit avoir beaucoup aimé. Elles répétaient qu'elles trouvaient le film trop court. Elles étaient sensibles au rôle de la mère, compatissante avec les personnages des fils. Elles voulaient savoir si le personnage de Mario avait finalement fait de la prison. Elles trouvaient le personnage de Samuel très courageux.
Avec elles, nous avons surtout discuté des conditions de détention, leurs vies quotidiennes dans la prison. Ce qui est frappant, c'est qu'elles ont l'air abattu, triste. Et on lit cette tristesse sur leurs visages. Elles disent prendre beaucoup de médicaments pour supporter leur condition et certaines semblent effectivement un peu "flottantes". Selon leurs dires, le quartier des femmes est plus dur que celui des hommes. Les gardiennes sont moins souples que leurs collègues masculins, le quartier est plus petit, plus triste.

Et après ?
Avec Marie Amachoukeli, nous avons proposé à Julien Proust [le responsable des actions organisées par le Festival en milieu carcéral] de nous recontacter s'il souhaitait organiser un atelier cinéma avec les détenus. A ma connaissance, il y existe déjà un atelier scénario. Cette visite nous a réellement donné envie d'intervenir à nouveau dans une prison, peut-être de façon plus suivie…

Cinéma et prison (2) : projection de Forbach au quartier hommes

Posté par MpM, le 11 janvier 2009

A Poitiers, les Rencontres Henri Langlois proposent différentes passerelles entre le festival et le milieu carcéral, parmi lesquelles des projections des films en compétition à la maison d’arrêt de Poitiers. C’est au cours de la 31e édition de la manifestation que les détenus des quartiers hommes et femmes ont pu découvrir le court métrage Forbach de Claire Burger.

Pour entrer, il faut sonner. Puis déposer ses affaires dans un casier, passer le détecteur de métal, traverser des sas. Derrière le grillage qui plafonne le long couloir, on aperçoit des portes, toutes identiques. C’est un décor de films, presque exactement comme on l’attendait, et pourtant plus impressionnant qu’on ne l’aurait cru. Les pas, les bruits de porte, tout semble résonner. C’est à la fois labyrinthique et oppressant.

Enfin, on arrive dans la salle polyvalente où a lieu la projection. Celle-ci n’est pas très grande, mais certains murs sont décorés (par les détenus eux-mêmes, nous dit-on). On installe plusieurs rangées de chaises devant un téléviseur et même des tables pour compléter. Enfin, voilà les participants. Bien que ce soit jour de parloir et qu’il y ait d’autres activités en même temps, ils sont une petite vingtaine à se présenter. Encore un peu et il n’y aurait pas eu assez de place ! Après quelques mots de présentation, la séance commence.

forbach.jpgEt, hormis le lieu, forcément à part, rien ne la distingue vraiment de celles qui ont lieu dans la grande salle du Festival avec un public plus traditionnel. Assis en rang, les spectateurs réagissent diversement : certains ne quittent pas l’écran des yeux, d’autres se balancent sur leur chaise, beaucoup chuchotent ou échangent des commentaires. Lorsqu’à l’écran, le personnage féminin décrit la femme idéale pour son fils (une "gothique"), les rires fusent. Quand un autre personnage risque d’aller en prison, le ton se fait plus cynique : "Ca en fera un de plus !"…

Une fois la lumière rallumée, c’est le temps des questions. "C’est quoi, le message ?", demande un détenu visiblement troublé. "L’alcool !", lui répond quelqu’un. Un autre ajoute : "Qu’on peut tous finir ici un jour…" Très vite, les échanges ont lieu dans les deux sens et débordent le cadre du court métrage. Claire Burger se prête volontiers au jeu de cette conversation à bâtons rompus, relançant le débat et interpellant ses spectateurs. "Ca vous plairait de raconter votre histoire dans un film ?", demande-t-elle. "Que ressentez-vous devant nous, célèbres prisonniers ?" rebondit un détenu. "On devrait ressentir quelque chose de particulier ?" plaisante la réalisatrice, avant d’enchaîner sur la vie carcérale. Mais l’heure est déjà passée, chacun doit regagner sa cellule. Tous ont l’air heureux de ce petit moment volé à la réalité. Avant de sortir, l’un des plus passionnés avoue qu’il a beaucoup aimé le film et le débat. "Et puis vous venez vers nous, et ça c’est un grand pas…" conclut-il, un sourire aux lèvres.

La Cinéfondation vous présente les talents de demain

Posté par MpM, le 10 juin 2008

La Cinéfondation, encore un machin cannois réservé à une élite ? Pas du tout ! Cette sélection créée par le Festival de Cannes en 1998 a pour but de soutenir la création cinématographique internationale en ouvrant le chemin à une nouvelle génération de cinéastes. Elle permet ainsi chaque année à une quinzaine d’étudiants en cinéma de voir leur film d’école concourir pour l’un des trois prix remis par un Jury de professionnels du monde entier (il était présidé cette année par le cinéaste taïwanais Hou Hsiao-Hsien). Le lauréat du premier prix (d’une valeur de 15 000 euros) est par ailleurs assuré de voir son premier long métrage présenté au Festival de Cannes (toutes sélections confondues). Cette année, c'est l'Israélien Elad Keidan qui a remporté ce prix pour son film Himmon (Hymne), devant Forbach de Claire Burger (France) et Stop de Park Jae-ok (Corée du Sud), ex-aequo avec Kestomerkitsijät (Signalisation routière) de Juho Kuosmanen (Finlande).

Et parce qu’il n’y a rien de plus important pour un jeune cinéaste que de montrer son film devant un vrai public, le Reflet Médicis (Paris 6e) propose du 18 au 23 juin une reprise des œuvres primées, ainsi que de certains films de la Résidence (programme d’’aide à l’écriture de scénario de la Cinéfondation) et de l’Atelier (qui permet de mettre en relation des cinéastes avec des producteurs du monde entier). Le cinéma de demain, ce sont eux qui le feront, mais il ne tient qu'à vous de le découvrir aujourd'hui !

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Du 18 au 23 juin à 18h
Reflet Médicis
5 rue Champollion
75006 Paris