Une cinémathèque pour la Tunisie

Posté par vincy, le 7 novembre 2017

La Tunisie a lancé sa cinémathèque nationale ce 7 novembre 2017, après de longues années d'attente.

L'institution aura pour mission de sauvegarder le patrimoine cinématographique du pays, alors que ces dernières années une nouvelle génération de cinéastes remportent de prestigieux prix dans les grands festivals internationaux.

Hichem Ben Ammar, directeur artistique de cette nouvelle Cinémathèque, et par ailleurs réalisateur (Un conte de faits, 2010) et poète, cofondateur de l’Association des critiques cinématographiques tunisiens, a rappelé que c'était "un moment de bonheur qu'on attendait depuis 60 ans". Il rappelle l'histoire compliquée de ce cheminement : "Dès 1958, la Cinémathèque Tunisienne a eu des statuts propres. C’était alors une association culturelle à but non lucratif qui entretenait des relations très étroites avec la Cinémathèque Française. Mais en 1968, faute de soutien, de législation et de ressources, la Cinémathèque Tunisienne a dû mettre la clef sous la porte. Le projet a alors pris diverses formes. D’abord entre 1974 et 1980 en élisant domicile dans une petite salle de la rue d’Alger puis au Centre d’Art Vivant du Belvédère entre 1980 et 1988. Mais il lui a toujours manqué le socle juridique permettant à la Cinémathèque Tunisienne d’intégrer la Fédération Internationale des Archives du Films (FIAF) à travers laquelle peuvent se tisser des partenariats très fructueux et des échanges entre les 164 cinémathèques, de par le monde, constituées en réseau."

Rattachée au Centre national du Cinéma et de l'Image, créé en 2011, cette Cinémathèque va commencer par la constitution d'un fonds cinématographique de la bibliothèque nationale pour assurer la conservation et la sauvegarde du patrimoine cinématographique. La signature de l'accord s'est déroulée aujourd'hui à l'Hôtel Majestic dans le cadre de la 28ème édition des Journées Cinématographiques de Carthage. La Cinémathèque tunisienne constituera l'un des pôles attractifs de la Cité de la Culture dont l'ouverture est prévue en mars 2018.

Sauvegarder la mémoire cinématographique sera long, coûteux et fastidieux. " Pour numériser des films il est nécessaire de partir des négatifs et des originaux. Cependant de nombreux films tunisiens ont vus leurs négatifs saisis par des laboratoires à l’étranger à cause de litiges financiers. Il va falloir prendre le temps de négocier le rapatriement de ces films dispersés entre la France, l’Italie et l’Espagne" rappelle Hichem Ben Ammar.

Une cinémathèque pour le documentaire

Posté par vincy, le 6 juin 2017

La nouvelle ministre de la Culture, françoise Nyssen, aux côtés de Frédérique Bredin, Présidente du CNC, Christine Carrier, DG de la Bpi du Centre Pompidou, Anne Georget, Présidente de la Scam, Laurence Engel, Présidente de la BnF, Delphine Ernotte Cunci, P-DG de France Télévisions, Jean-Claude Petit, Président de la Sacem, Patrick Bézier, DG du Groupe Audiens, Jean-Marie Barbe, Fondateur de Ardèche Images, Arnaud de Mézamat, Président de Film-documentaire.fr et Jean-Yves de Lépinay, Président d'Images en Bibliothèques (ouf!), ont signé durant le festival de Cannes une convention en vue de créer la Cinémathèque du documentaire. La création avait été actée en août dernier, par l'ancienne ministre de la Culture Audrey Azoulay, lors des Etats généraux du documentaire de Lussas.

Ce groupement d'intérêt public sera en charge de fonder cette nouvelle institution culturelle, coordonnée par la Bpi. "La création de cette Cinémathèque marque la volonté des pouvoirs publics, associés à des partenaires privés, de permettre au documentaire d'investir l'espace public, et de jouer pleinement le rôle central qui est le sien depuis l'origine du cinéma : saisir le réel, éclairer le présent et libérer l'imaginaire" explique le communiqué. Cette Cinémathèque du documentaire sera basée à la Bibliothèque Publique d’Information du Centre Pompidou et devra donner une caisse de résonance aux nombreuses initiatives qui, partout en France œuvrent depuis des années en régions pour la conservation et la diffusion du documentaire.

"La Cinémathèque du documentaire aura pour mission de contribuer au recensement et à l'identification des oeuvres, de favoriser leur circulation en procédant à des acquisitions communes, de mettre en valeur les différentes actions du réseau et d'être force de propositions" ajoutent les signataires, qui veulent avant tout en faire "un réseau irriguant tous les territoires."

Un patrimoine à sauver et valoriser

Cette création est la concrétisation des recommandations du Rapport de décembre 2015 rédigé par François Hurard, de l'Inspection générale des Affaires culturelles du ministère. Il soulignait notamment que les coûts de numérisation et de conservation des catalogues ou des fonds constituaient "un frein pour l'exploitation et le rayonnement des œuvres documentaires", rappelant au passage le travail de l'ADAV, de la Bpi, de la BNF et du Forum des Images. Selon le rapport, "On peut chiffrer à près de 40 000 œuvres environ ce patrimoine francophone" documentaire. Il avait demander la création d'un lieu emblématique dédié à ce patrimoine, la contribution à la recherche et à l'élaboration d'outils permettant d'agréger ce patrimoine, de fédérer et de soutenir les initiatives de la mise en valeur du patrimoine sur tous les supports et dans tout le territoire.

Le marché du documentaire reste vigoureux en France avec en moyenne une grosse trentaine de films agréés chaque année pour le cinéma. Sur les vingt documentaires ayant attiré plus d'un million d'entrées dans l'histoire du cinéma français, 11 sont sortis après 2000, dont les récents Les saisons et Demain.

Baisse de la TVA pour les ciné-clubs, cinémathèques, festivals de cinéma

Posté par vincy, le 13 décembre 2013

Ce n'est pas encore Noël mais les cadeaux continuent de pleuvoir pour le cinéma en France. Après avoir baissé la TVA sur les entrées de cinéma à 5,5% (dont l'un des premiers effets a été l'annonce par la FNCF d'un ticket de cinéma à 4 euros pour les moins de 10 ans tout au long de l'année), l'Assemblée nationale a décider d'appliquer ce même taux réduit de 5,5% aux ciné-clubs, cinémathèques et festivals de cinéma.

L'amendement, adopté, permettra d'appliquer ce taux réduit de TVA à la cession de droits de films cinématographiques en vue d'une présentation lors de séances à caractère non commercial, ce qui comprend les Pôles d'éducation à l'image.

Cet amendement avait été proposé par le groupe écologique au Sénat dans le cadre de la Loi de finances 2014. Une fois voté, il a été soumis aux députés de l'Assemblée nationale, qui l'ont voté hier.

518 000 visiteurs à la Cinémathèque française en 2011

Posté par cynthia, le 26 juin 2012

L'Assemblée générale de la Cinémathèque française s'est réunit le 18 juin dernier et a rédigé un rapport d'activités des plus fructueux concernant la fréquentation de celle-ci durant l'année dernière.

518 000 spectateurs en 2011, soit une augmentation de 35% par rapport à l'année 2010, ont été enregistrés. Les cinéphiles ont été nombreux à visiter les expositions majeures comme celle autour du cinéaste Stanley Kubrick (140 000 entrées) ou celle autour du chef d'oeuvre de Fritz Lang, Metropolis (51 000 entrées).

Grâce à ces deux évènements, les activités régulières présentes dans la cinémathèque ont connu une affluence importante, en particulier les rétrospectives dédiées à Alfred Hithcock, Blake Edwards, Roberto Gavaldòn, Nanni Moretti ou Hong Sang-soo.

Même la librairie de la Cinémathèque voit son chiffre d'affaire en progression et devient par là "un lieu de référence pour les cinéphiles".

L'Assemblée générale a aussi changé une partie de son conseil d'administration.

Cette année le mandat de neuf administrateurs arrivaient à échéance. Ont été élus : le cinéaste Olivier Assayas, l'actrice Nathalie Baye, l'exploitant Bruno Blanckaert (le Grand Rex), le scénariste Jacques Fieschi, les réalisateurs Laurent Heynemann et Jean-Paul Rappeneau, l'actrice-réalisatrice Tonie Marshall, le documentariste Nicolas Philibert et enfin l'acteur et metteur en scène Denis Podalydès. Ils rejoignent les 9 autres administrateurs (dont le manda s'achèvera en 2014) : Jean-Michel Arnold, Laurence Braunberger, Serge Bromberg, Denis Freyd, Costa-Gavras, Pierre Grunstein, Martine Offroy, Sophie Seydoux et Alain Sussfeld.

La Cité du cinéma de Cannes s’esquisse

Posté par vincy, le 16 mai 2012

Dans une interview au Film Français, le maire de Cannes, Bernard Brochand, évoque la future Cité du cinéma qui pourrait s'installer  de l'autre côté du Suquet, près de la Médiathèque Rotschild.

"La définition la plus appropriée serait celle de Beaubourg du cinéma" explique-t-il. "L'idée est de regrouper toutes les archives du Festival de Cannes, les copies des films en compétition depuis l'origine et les collections de photos et, éventuellement, d'ouvrir une école de cinéma."

Le cahier des charges devrait être établi en septembre. Un appel à idées pour l'architecture sera ensuite lancé. La présentation "claire du projet" pourrait avoir lieu "lors de la 66e édition" du Festival, en 2013?

Metropolis retrouve sa splendeur originelle et s’expose à la Cinémathèque

Posté par MpM, le 20 octobre 2011

A l'échelle du cinéphile, c'est un petit miracle. Metropolis, dont chacun connaît l'histoire mouvementée (des pans entiers du film avaient disparu suite au 2e montage imposé par les distributeurs de l'époque, puis retrouvés en 2008 grâce à la découverte d'une copie argentine complète), est de retour à Paris, dans une version restaurée et flamboyante, presque identique à celle souhaitée par Fritz Lang en 1927. Et de ce fait, à la fois plus compréhensible et surtout plus impressionnante.

Bien sûr, le métrage conserve à jamais les traces des mutilations passées (la copie retrouvée était un contretype négatif 16mm, donc de qualité inférieure), mais il n'en a pas moins retrouvé une force d'évocation et une puissance visuelle suffisantes pour laisser bouche bée les spectateurs de 2011, pourtant gavés à la science fiction ultra spectaculaire. Il faut dire que la fluidité du film, l'adéquation entre les images et la musique exceptionnelle de Gottfried Huppertz, ainsi que la démesure des décors, apportent à Metropolis une modernité saisissante, confirmant son statut de chef d’œuvre futuriste et atemporel. On y retrouve non seulement des éléments qui ont influencé des générations de cinéaste, mais également une qualité de production artistique désormais exceptionnelle.

La première française du film (plus d'un an après sa projection en ouverture de la 60e Berlinale), s'est tenue mardi soir à la cinémathèque Metropolisfrançaise, lors de l'inauguration de la grande exposition que la Cinémathèque consacre à l'histoire de Metropolis, et en présence de Micheline Presle (qui a tourné avec Fritz Lang dans Guérillas en 1950) et de Jeff Mills, mais surtout d'une foule de spectateurs allant de 8 à 88 ans. Pour l'exposition, qui se tient jusqu'au 29 janvier prochain en partenariat avec Groupama, grand mécène de la Cinémathèque, l'affluence était même telle que de longues files se sont formées sous la pluie à l'entrée du bâtiment. Mais une fois l'attente passée, la récompense était là : photos de tournage, pages du scénario, partition, reproduction de costumes, projets de décors et de maquettes, extraits... C'est toute l'aventure Metropolis qui défile sous les yeux du visiteur, agencée par "espaces" faisant références aux différents lieux du film (la cité moderniste, la ville ouvrière, les catacombes... )

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Journée de soutien à Jafar Panahi : rassemblement à la Cinémathèque française

Posté par MpM, le 11 février 2011

liberté pour jafar panahiA l'appel du réalisateur Rafi Pitts, l'industrie cinématographique est invitée à respecter un arrêt de travail aujourd'hui entre 12h30 et 14h30 en soutien aux cinéastes iraniens Jafar Panahi et Mohammad Rasoulov, condamnés à six ans de prison et vingt années d'interdiction de travail.

De nombreuses personnalités ont apporté leur soutien à cette mobilisation qui a lieu symboliquement le jour du 32e anniversaire de la révolution iranienne. A Paris, un rassemblement est prévu au même moment devant la Cinémathèque française rue de Bercy. A Berlin, cette première journée du festival est également consacrée aux deux artistes.

Dans l'attente d'une décision de justice, Jafar Panahi et Mohammad Rasoulof peuvent être arrêtés à tout moment, aussi est-il important de montrer aux autorités iraniennes que le sort des deux hommes importe à des milliers de personnes à travers le monde et que quoi qu'il arrive,  nous ne les oublions pas.

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Rassemblement devant la Cinémathèque française, 51 rue de Bercy, 12e, de 12h30 à 14h30.

Un John Ford retrouvé en Nouvelle-Zélande !

Posté par Benjamin, le 10 juin 2010

john ford 75 films américains muets datant des années 10 et 20 viennent d’être découverts en Nouvelle-Zélande avec, parmi eux un film de John Ford que l'on croyait perdu à jamais, datant de 1927. Voilà une nouvelle qui a de quoi mettre en ébullition la planète cinéma tant cette découverte est importante et va permettre aux cinéphiles du monde entier de visionner des merveilles de l’époque du muet jusqu’alors inédite.

La restauration des films devrait dans un premier temps se faire par la New Zealand Film Archive et la National Film Preservation Foundation lors des trois prochaines années. Le tout en partenariat avec plusieurs organismes américains comme l’Academy of Motion Picture Arts & Sciences ou l’UCLA Film and Television Archive. Les studios Sony Pictures et 20th Century Fox participent également au projet.

La New Zealand Film Archive a d’ailleurs donné un nom à l’ensemble des 75 films : « a time capsule of American film production in the 1910s and 1920s » (un voyage dans la production cinématographique américain des années 10 et 20) qui comprend aussi bien des fictions que des documentaires, des westerns que des films d’actualités (qui étaient diffusés avant ou entre deux films à l’époque pour donner au spectateur les informations du monde entier).

Ainsi, dans cette collection, on peut dénicher par exemple un documentaire produit par « Henry Ford and Son » intitulé Fordson Tractors qui se charge donc de faire la promotion de tracteurs.

Mais les plus grandes trouvailles sont ailleurs. Comme cette comédie de et avec Mabel Normand, grande actrice burlesque du muet qui travailla notamment avec Buster Keaton ou Charles Chaplin. Le film a pour titre Won in a Closet et date de 1923.

Ensuite, a été découvert un film de George Méliès, l’un des pères du cinéma, celui qui a créé le cinéma dans sa forme divertissante avec par exemple son Voyage sur la lune. Film de 1911, Billy and his Pal est un western tourné à San Antonio (qui savait que Méliès avait fait des westerns ?!?) avec pour acteur principal un certain Francis Ford, qui n’est autre que… le frère de John Ford !

Enfin, le trésor de cette découverte incroyable est le film de John Ford, Upstream. Il a été produit par la Fox en 1927 et raconte l’histoire d’amour entre un homme qui rêve de devenir acteur et une femme qui se produit dans un spectacle de lancé de couteaux. Il devrait être présenté en septembre dans une version restaurée.

Il n’est cependant pas étonnant de retrouver des films de réalisateurs comme John Ford tant leur filmographie est imposante (plus de 150 films réalisés) et tant la production de l’époque était massive.

Cette découverte est tout de même capitale car il faut savoir qu’aujourd’hui, seule 15% des productions américaines de cette époque reste en notre possession. Une infime partie...

Et s’ils ont une telle importance c’est parce qu’ils permettent d’en savoir plus sur l’époque du cinéma muet, sur le développement des techniques cinématographiques et le mode de fabrication des films. Autant d’éléments qui sont primordiaux pour bien comprendre les racines du 7e art. Et enrichir nos mémoires.

Il faut alors que les cinémathèques, les différentes fondations cinématographiques et que les particuliers fouillent leurs caves, réserves et autres greniers à la recherche de ces trésors : notre savoir sur le cinéma muet est loin d’être complet.

La librairie spécialisée Cinedoc ferme…

Posté par vincy, le 21 septembre 2009

Enfin pas tout à fait. Ce qui est certain c'est que la librairie spécialisée dans le cinéma - affiches, photos, revues, livres, dossiers de presse, DVD, cartes postales ... - a abandonné le Passage Jouffroy, près des Grands Boulevards, à deux pas de la sortie du Musée Grévin.

Malgré une restauration récente, après 20 ans d'existence, le 4 septembre dernier Cinédoc a fermé. Laissant la place à des travaux (déjà entrepris) pour une future galerie / boutique de photographies.

Cependant la librairie va survivre et même renaître. Survivre car elle proposera sur son site internet ouvert en 2006 la même offre qu'auparavant. Renaître sous la forme d'un "corner" au 1er étage du cinéma Le Nouveau latina, dans Le Marais. Récemment le cinéma a été repris par le groupe Carlotta.

La concurrence reste rude sur ce créneau très restreint. Outre les grands réseaux comme la Fnac et Virgin, les librairies des MK2 ou celle de la Cinémathèque rivalisent avec les anciennes boutiques spécialisées.

La « Europa Film Treasures » ou la cinémathèque gratuite sur Internet…

Posté par geoffroy, le 14 février 2009

paul nadarEn juillet 2008, une nouvelle plate-forme de diffusion cinématographique a vu le jour sur la toile. Tout d’abord décliné sous la forme d’une offre de coffrets DVD, le projet s’est orienté, il y a maintenant deux ans, vers un formidable pari culturel unique en Europe. Cette évolution tout autant stratégique, qu’éditoriale – même s’il ne faut pas occulter son aspect économique – a permis la création d’un fond de référencement et de consultation en ligne dynamique aussi précieux qu’il demeure aujourd’hui indispensable. Ainsi, les Trésors des Archives Européennes deviennent la première cinémathèque interactive à proposer des joyaux oubliés ou jadis perdus du 7e art consultables gratuitement par les internautes.

Un homard dans le projecteur 

A l’origine du projet, il y a Serge Bromberg. Ce passionné de cinéma, collectionneur, restaurateur de vieux films, directeur artistique du Festival international du film d'animation d'Annecy et président-fondateur de Lobster Films, a compris l’extraordinaire potentiel d’une telle interface d’information accessible pour tous, qu’ils soient chercheurs, cinéphiles ou bien simples visiteurs d’un jour.

En proposant la (re)découverte du Patrimoine européen d’un art aussi universel, l'EFT offre une pluralité de regards sur un siècle d’images et dont le Programme Nadar, film réalisé par Paul Nadar en 1896, en est le porte étendard chronologique. Rendu possible par un effort d’investissement aussi bien public (la subvention européenne du Programme Média représente 50% du financement total ; aide substantielle du CNC) que privé (l’opérateur Orange assurant un rôle de sponsoring), le site met à disposition des films sans contrepartie financière.

Fort d’un partenariat unique avec pas moins de 28 cinémathèques venues de toute l’Europe (Russie inclus), l'EFT propose aujourd’hui un fond cinématographique regroupant 76 films diffusés en VoD au format Streaming (non téléchargeable) et en version originale. Le travail entre les différentes cinémathèques est systématiquement mis en avant. Il y a effort d'exhaustivité au travers des genres proposés . La qualité des films diffusés provient de la veille qualitative entres les cinémathèques, l’EFT et Lobster Films, qui peut conduire, le cas échéant, à effectuer un travail de restauration visuelle et sonore des films. L’harmonisation des différentes interfaces linguistiques et la cohérence éditoriale du site s'illustre à travers des fiches pratiques (origine, histoire et détails techniques des 76 films référencés). Ces paramètres révèlent une volonté non feinte de toucher un large public en faisant du Patrimoine cinématographique un vecteur de culture, de divertissement et de recherche.

Des films qui ont l'âge de la retraite

La programmation comporte 70% de films européens (quota imposé par le Programme Média) et doit proposer un sous-titrage d’au moins trois langues (le site en offre cinq avec le français, l’anglais, l’allemand, l’espagnol et l’italien). Les films, majoritairement de format court, s’échelonnent de 1896 à 1999 mais doivent avoir les autorisations des ayants droit (il faut attendre soixante dix ans pour que les œuvres tombent dans le domaine public) pour être diffusés légalement sur le site. C’est pour cette raison que la plupart des films datent d’avant 1950. la joie de vivre

Depuis le lancement du site au Festival de La Rochelle le 3 juillet dernier, l’apport reste irrégulier (dans ce domaine, l’Europa Film Treasures dépend beaucoup des cinémathèques) et doit, là aussi, se plier à un quota d’heures ou de titres/an fixé par le Programme Média. Si l’idée d’établir, à terme, un fond de plusieurs milliers de titres n’est pas envisagé, le choix des films (origine, genre ou durée) doit correspondre à un cahier des charges précis en lien avec l’idée de proposer un cinéma dit de Patrimoine. C’est tout l’enjeu du travail d’éditorialisation de Lobster Films, coordinateur du projet et véritable interlocuteur avec les cinémathèques participantes.

Dans ce cadre, la principale difficulté, comme aime à le souligner Serge Bromberg, n’est pas « tant de trouver des vieux films et de les restaurer, mais c’est de leur trouver un public ». A ce titre, L’European Film Treasures à tout pour devenir cette ouverture nouvelle et enrichissante à même de séduire un public curieux et surtout désireux de découvrir des films qui, sans l’existence de cette plate-forme, resteraient à moisir au fond d’un tiroir. Brynony Dixon, conservateur des archives du British Film Institute, considère, ni plus ni moins, que L’European Films Treasures est «en bonne position pour faire ce qui pourrait être les plus importantes archives de films en Europe ».

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Le site internet
photos : Le programme Nadar, de Paul Nadar, 1896 et La joie de vivre, de Anthony Gross et Hector Hoppin, 1934