6 événements de la rentrée à ne pas rater: Tous à Toulouse!

Posté par vincy, le 15 août 2017

Ciné Drive-in. 7-9 septembre. Labège 2.
Cartoon Forum. 11-14 septembre. Centre de Congrès Pierre Baudis.
Cinespana. 29 septembre-8 octobre. Cinémathèque de Toulouse.

On pourrait passer la rentrée à Toulouse tant la métropole occitane propose un agenda cinématographique aussi remplit que varié. Ainsi la Cinémathèque de Toulouse et Labège 2 présentent la 4e édition du festival Ciné Drive-In, pour voir un film comme aux Etats-Unis, de sa voiture ou sur un transat. Au programme cette année, Subway, Le Grand Bleu et Le Cinquième élément de Luc Besson.

Quelques jours plus tard, c'est le Cartoon Forum qui s'installe. Cet événement professionnel va réunir pendant 3 jours les producteurs qui sont à la recherche d'investisseurs et de diffuseurs. Depuis 1990, ce sont ainsi 700 séries qui ont trouvé leurs fonds. 950 participants de 38 pays sont attendus pour faire leurs pitchs. Le Cartoon Forum de Toulouse est dédié à la TV tandis que le Cartoon Movie, qui a lieu en mars à Bordeaux, est spécialisé pour le cinéma.

Tandis qu'on patientera jusqu'à la mi septembre pour connaître le programme de la Cinémathèque de Toulouse, on se précipitera fin septembre à cette même Cinémathèque, mais aussi à l'Institut Cervantes, et dans plusieurs salles de la région (dont l'UGC, l'American Cosmograph, l'Utopia...). La 22e édition de Cinespana attend près de 30000 spectateurs et proposera 120 longs et courts métrages venus d'Espagne, soit le plus important festival de films espagnols en France.

Toulouse s'impose ainsi comme un rendez-vous incontournable pour le cinéma pour la rentrée.

Le centenaire de Danielle Darrieux

Posté par redaction, le 28 avril 2017

Il y a un mois Dominique Besnehard se plaignait sur France Inter que personne n'avait voulu le suivre pour produire et réaliser un documentaire sur la comédienne Danielle Darrieux.

Pourtant l'occasion aurait été belle puisque le 1er mai prochain, Danielle Darrieux aura 100 ans. Cela en fait l'une des doyennes du cinéma. Aux Etats-Unis, Olivia de Havilland et Kirk Douglas ont célébré leur centenaire l'an dernier. En France, seule Gisèle Casadesus, 102 ans, est plus âgée, etSuzy Delair aura 100 ans à la fin de l'année. Le club est très restreint.

Danielle Darrieux a commencé sa carrière au début des années 1930 pour ne s'arrêter qu'en 2010, tournant pour Billy Wilder, Maurice Tourneur, André Cayatte, Joseph Mankiewicz, Sacha Guitry, Marc Allégret, Henri Verneuil , Claude Chabrol, Jacques Demy, André Téchiné, etc... Le Grand Action à Paris lui rend hommage tout ce week-end, en partenariat avec le Festival International de Films de Femmes de Créteil.

Avec au programme samedi soir à 20h Huit femmes de François Ozon (2001). Dimanche s'enchaîneront Marie-Octobre de Julien Duvivier (1959) à 14h, une conférence sur la carrière de la comédienne à 15h30, Premier Rendez-vous d'Henri Decoin (1941) à 17h, et le mythique Madame de... de Max Ophuls (1953) à 19h30. Lundi, jour férié, on passera de Occupe-toi d'Amélie de Claude Autant-Lara (1949) à 14h, à En haut des marches de Paul Vecchiali (1983) à 16h30, au Jour des Rois de Marie-Claude Treilhou (1991) à 19h.

Toutes les séances commenceront par la projection du court métrage inédit Tournons ensemble, Mademoiselle Darrieux, réalisé par Emmanuel Vernières (2016). Ce dernier ajoute que l'actrice "se porte bien et continue à boire son petit whisky tous les soirs."

Et aussi...

Par ailleurs, Hors Collection a sorti cette semaine Danielle Darrieux, une femme moderne, biographie signée de Clara Laurent. Bonus: la 4e de couverture est un témoignage concis de Catherine Deneuve: "Je lui ai toujours trouvé une grâce infinie, une légèreté inquiète et cette voix de pleins et de déliés si particulière (...) Ne jamais peser, laisser souvent une interrogation, un dote dans son phrasé, le charme absolu."
En juillet paraîtra Madame de..., réflexions sur le film de Max Ophuls et sur l'évolution de la critique du personnage de Danielle Darrieux, de sa sortie jusqu'à aujourd'hui, par Dominique Delouche.

Enfin, un colloque est organisé à l’université Bordeaux Montaigne du 3 au 5 mai et la cinémathèque de Toulouse lui rendra hommage en novembre.

L’instant vintage : Charley Bowers, le technicien du burlesque

Posté par Benjamin, le 18 mars 2012

Voilà un artiste du cinéma burlesque qui fut ramené à la vie grâce aux cinémathèques (celle de Toulouse dans les années 50), grâce aux festivals, au DVD de Lobster Films, à tous ces restaurateurs, amoureux des premiers films qui s’émerveillent devant ces petites pépites retrouvées presque par hasard.

Au départ, il n’y a qu’un nom « Bricolo » (son nom de scène en France), qui ne dit pas grand-chose à personne. Puis, en communiquant avec la Cinémathèque de Québec, un nom s’ajoute, celui de l’artiste : Charley Bowers. La cinémathèque de Québec connaît sa carrière d’animateur, celle de Toulouse celle d’acteur burlesque. Le tableau de la vie professionnelle de Bowers semble se compléter de plus en plus et livrer ses étonnants secrets.

Charley Bowers (1889-1946) n’a fait que peu de films (une douzaine de courts métrages, muets et parlants) mais plus de deux cents films d’animation en noir et blanc, très rudimentaires, sans scénario, simplement des enchaînements de gags. Car il est l'undes pionniers du dessin animé, adaptant des BD populaires du début du XXe siècle. Côté cinéma, il ressemble quelque peu à Buster Keaton dont il s’inscrit dans la même lignée. Buster Keaton et Charley Bowers sont des techniciens de l’image là où Chaplin était celui de l'émoition. Pour le premier, la machine n’est autre que son corps. Son corps aux compétences athlétiques qu’il soumet à de rudes épreuves. Pour Charley Bowers, c’est l’image même, c’est la technique cinématographique qui est source de gags et non une situation ou un évènement particulier. Il est davantage un héritier de Méliès, tout en étant un grand admirateur du surréaliste André Breton.

Les histoires des films de Bowers ne sont toujours que des prétextes à ses inventions : (il aura l’argent de son oncle décédé à la seule condition que son invention marche, ou bien il ne pourra épouser sa dulcinée que s’il se montre capable de quelque chose de génial. Car Bowers incarne un marginal, un inventeur incompris. Vivant en marge de la société, il ne se lève et ne respire que pour créer des inventions dans lesquelles il est le seul à croire. Cependant, tout ce qu’il veut, c’est rendre l’existence de chacun plus facile et ses inventions ont toutes pour but de faciliter les gestes du quotidien. Il veut par exemple créer une machine qui fait pousser n’importe quels légumes en quelques secondes tandis qu’une autre doit rendre les œufs incassables.

La Nature est d’ailleurs toujours au cœur de son œuvre, une Nature dont il cherche toujours à tirer profit. Les machines, d’un autre côté, sont des êtres vivants à part entière et elles ne font qu’un avec la Nature, comme si dans le futur, les deux étaient destinés à s’accorder, avec l’Homme au milieu. il n’est pas alors anormal de voir dans ses films dans œufs éclore et donner naissance à des voitures ! Dans un autre court métrage, un oiseau avale du fer. Et c’est les yeux écarquillés que l’on regarde ses voitures « naître » et ses objets de métal être mangés par cet oiseau animé.

Bowers est un vrai technicien du cinéma. Il ne joue pas sur l’image (pas de surimpressions ou autre) mais donne vit aux objets. Il se fait le chef d’orchestre et le mécanicien de tout ce cirque d'illusions.

Même 80 ans plus tard, les effets spéciaux de ses films sont toujours saisissants et Charley Bowers, bien qu’il demeure loin derrière les Chaplin, Keaton et Lloyd, demeure un artiste burlesque de premier ordre.

L’instant vintage : Charley Bowers, le technicien du burlesque

Posté par Benjamin, le 7 décembre 2011

?Voilà un artiste du cinéma burlesque qui fut ramené à la vie grâce aux cinémathèques (celle de Toulouse dans les années 50), aux festivals, au DVD de Lobster Films, à tous ces restaurateurs, amoureux des premiers films qui s’émerveillent devant ces petites pépites retrouvées presque par hasard.

Au départ, il n’y a qu’un nom « Bricolo » (son nom de scène en France), qui ne dit grand-chose à personne. Puis, en communiquant avec la Cinémathèque de Québec, un nom s’ajoute, celui de l’artiste : Charley Bowers. La cinémathèque de Québec connaît sa carrière d’animateur, celle de Toulouse sa carrière d’acteur burlesque. Le tableau de la vie professionnelle de Bowers semble se compléter de plus en plus et livrer ses étonnants secrets.

Charley Bowers n’a fait que peu de films (une douzaine de courts métrages, muets et parlants) mais plus de deux cents films d’animation en noir et blanc, très rudimentaires, sans scénario, simplement des enchaînements de gags. Il ressemble un peu à Buster Keaton dans la lignée duquel il s’inscrit. Tout deux sont différents de Chaplin, qui lui est un être sensible. Son personnage de Charlot est celui qui fait passer le plus d’émotions, celui qui rit à outrance, qui fait courir sur son visage mille expressions et grimaces. Au contraire, Buster Keaton et Charley Bowers sont des techniciens de l’image. Pour le premier, la machine n’est autre que son corps. Son corps aux compétences athlétiques qu’il soumet à maintes épreuves. Pour Charley Bowers, c’est l’image même, c’est la technique cinématographique qui est source de gags et non une situation ou un évènement particulier.

Les histoires des films du bricolo ingénieux Bowers ne sont toujours que des prétextes à ses inventions : il aura l’argent de son oncle décédé à la seule condition que son invention marche, ou bien il ne pourra épouser sa dulcinée que s’il se montre capable de quelque chose de génial. Car Bowers incarne un marginal, un inventeur incompris. Vivant en marge de la société, il ne se lève et ne respire que pour créer des choses en lesquelles il est le seul à croire. Cependant, tout ce qu’il veut, c’est rendre l’existence de chacun plus facile et ses inventions ont toutes pour but de faciliter les gestes du quotidien. Il veut par exemple créer une machine qui fait pousser n’importe quels légumes en quelques secondes, tandis qu’une autre doit rendre les œufs incassables.

La Nature est d’ailleurs toujours au cœur de son œuvre, une Nature dont il cherche à tirer profit. Les machines, d’un autre côté, sont des êtres vivants à part entière et elles ne font qu’un avec la Nature, comme si dans le futur, les deux étaient destinées à s’accorder, avec l’Homme au milieu. Il n’y a alors rien d’anormal à voir dans ses films des œufs éclore et donner naissance à des voitures ! Dans un autre court métrage, un oiseau avale du fer. Et c’est les yeux écarquillés que l’on regarde ces voitures « naître » et ces objets de métal être mangés par cet oiseau animé !

Bowers est un vrai technicien du cinéma, un Méliès des années 30, mais dans un style différent. Il ne joue pas sur l’image (pas de surimpressions ou autre) mais donne vie aux objets et aux choses de la nature. Il se fait le chef d’orchestre et le mécanicien de tout ce cirque des illusions. Même 80 ans plus tard, les effets spéciaux de ses films sont toujours saisissants et, bien qu’il demeure loin derrière les Chaplin, Keaton et Lloyd, Charley Bowers est un artiste burlesque de premier ordre.

Toulouse opère un « zoom arrière » sur le patrimoine cinématographique

Posté par MpM, le 5 mars 2009

Zoom arrièrePartager le patrimoine cinématographique avec un large public, tel est le crédo du Festival "Zoom arrière" dont la 3e édition se tient à la Cinémathèque de Toulouse jusqu’au 15 mars prochain. Cette manifestation unique en France a en effet à cœur de mettre à l’honneur non pas les nouveautés, mais bien d’anciens films méconnus, peu diffusés ou fraîchement restaurés, et de faire la chasse aux idées reçues sur les "vieux films" qui seraient forcément poussiéreux et rébarbatifs.

Sous le regard bienveillant du parrain Jean-Pierre Jeunet (qui présentera ses cinq longs métrages et animera une master-class), le festival se concentrera en effet cette année sur la thématique "magie et cinéma" permettant de présenter des films de Georges Méliès, l’inventeur des effets spéciaux, ainsi que des œuvres de George Franju, Marcel Lherbier, Terry Gilliam… ou encore le Faust de Friedrich Wilhelm Murnau et le Magicien de Rex Ingram.

En parallèle, le Gosfilmofond de Moscou, troisième fonds d’archive mondial, créé en 1948, sera mis à l’honneur au travers d’une rétrospective de 31 films à thématique juive (Kinojudaica) produits entre 1910 et 1960 dans l’Empire russe puis en Union soviétique, et dont 70% n’ont jamais été montrés hors d’URSS.  Afin de replacer cette production dans une perspective historique, un colloque scientifique consacré à l’image des Juifs dans le cinéma russe et soviétique complétera les projections les 12 et 13 mars.

Dernier grand axe de Zoom arrière, la présentation en avant-premières de films récemment restaurés par d’autres archives cinématographiques européennes invitées comme la cinémathèque de Lausanne, la filmoteca espagnola ou encore la cinetecca de Turin. A noter par exemple la soirée consacrée à la ville de Toulouse au travers d’une série de courts métrages en partenariat avec les archives françaises du film.

Viennent enfin s’ajouter à tout cela des rencontres, des ateliers jeunes publics, des expositions et des ciné-concerts endiablés qui permettent à chacun de trouver sa propre voie pour (re)découvrir le patrimoine. Qu’on se le dise, il n’y a pas de date de péremption sur le cinéma, et les dix ou quinze sorties hebdomadaires n’ont pas encore réussi à totalement effacer les œuvres du passé.
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Programmation et information sur le site de la cinémathèque.
Pour le public parisien, reprise d’une partie de la programmation en mars au musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme et au mémorial de la Shoah.