Cannes 2019 : La star du jour… Xavier Dolan

Posté par wyzman, le 23 mai 2019

A 30 ans, Xavier Dolan peut se targuer de fouler la Croisette depuis maintenant une décennie.

A 20 ans, son premier long-métrage J’ai tué ma mère (2009, prix Art et Essai, prix SACD, prix Regards jeunes) ravit la Quinzaine des Réalisateurs. L’année suivante, Les Amours imaginaires est sélectionné dans la section Un certain regard. En 2012, Laurence Anyways fait le bonheur de cette même section et lui vaut une Queer Palm.

Son grand moment, Xavier Dolan le connaît en 2014, lorsque son cinquième long métrage Mommy est sélectionné en compétition officielle. Malgré l’enthousiasme général des critiques et du public, le film repart seulement avec un Prix du jury, ex-aequo avec Adieu au langage de Jean-Luc Godard. Membre du jury en 2015, son sixième long métrage Juste la fin du monde lui vaut une nouvelle sélection en compétition officielle en 2016 ainsi qu’un Grand Prix. Finalement, il n'aura présenté que deux films hors de Cannes, Tom à la ferme (Venise) et Ma vie avec John Donovan (Toronto).

Cette année, il présente son huitième film, le très attendu Matthias & Maxime dans lequel il campe l’un des rôles principaux et est accompagné de Gabriel D’Almeida Freitas, Antoine Pilon ainsi que de sa muse, Anne Dorval.

Crise à Téléfilm Canada: le cinéma québécois dans la tempête

Posté par vincy, le 22 mai 2019

Deux films canadiens sont en sélection officielle à Cannes cette année: Monia Chokri avec La femme de mon frère qui ouvrait Un certain regard et Xavier Dolan, avec Matthias et Maxime.

Licenciements sans justification: la mèche est allumée

Pourtant le 7 mai, une lettre envoyée G. Grant Machum, président par intérim du conseil d'administration de Téléfilm, rappelait: "Quelle ironie d'ailleurs que de penser que les représentants de Téléfilm Canada monteront bientôt les marches du Palais des Festivals à Cannes pour y découvrir Matthias et Maxime de Xavier Dolan, un film qui n'aurait pas vu le jour si l'équipe dirigée par Monsieur Michel Pradier [directeur du financement, ndlr] et de Madame Roxanne Girard [directrice des relations d’affaires et de la coproduction, ndlr]  n'avaient pas donné son aval au projet pour un financement anticipé sur l'année fiscale 2019-2020". Pradier et Girard sont deux des trois directeurs, avec Denis Pion, directeur de l’équipe information, performance et risque, de Téléfilm Canada récemment congédiés, sans justification.

Depuis quelques semaines, c'est la crise dans l'institution canadienne depuis ces licenciements alors que les problèmes de financement du volet francophone sont au cœur des préoccupations de la profession puisque l'édition 2019-2020 est compromise. Trop de fonds ont été exploités dans cette enveloppe pour finir l’exercice 2018-2019: autrement dit les caisses sont déjà vides pour le cinéma francophone. Michel Pradier avait annoncé le 17 avril dernier l’absence de fonds supplémentaires alloués cette année aux films francophones, sauf si on redistribuait l'argent en ponctionnant dans divers programmes de Téléfilm.

Une directrice qui n'a plus la confiance de la profession: le feu se propage

En congédiant ces trois personnalités estimées des producteurs, le signal envoyé a semé un vent de panique. La nouvelle directrice générale de Téléfilm, l’Ontarienne (province anglophone) Christa Dickenson, n'est à son poste que depuis un an. Les Québécois se sentent maltraités puisque depuis quelques temps, les aides de Téléfilm Canada sont réparties deux tiers-un tiers au profit des productions de langue anglaise, au lieu de moitié-moitié.

En quelques semaines, Christa Dickinson s'est vue complètement discréditée par la profession qui l'accuse de vouloir saboter le cinéma québécois.

"C’est non seulement la tête dirigeante de Téléfilm qui est décapitée, mais également sa mission et sa raison d’être qui sont mises en danger", affirment différentes associations : l’Alliance québécoise des techniciens et techniciennes de l’image et du son (AQTIS), l’Association québécoise de la production médiatique (AQPM), l’Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec (ARRQ), Québec Cinéma, le Regroupement des distributeurs indépendants de films du Québec (RDIFQ), le Regroupement des producteurs indépendants de cinéma du Québec (RPICQ), la Société des auteurs de radio, télévision et cinéma (SARTEC), la Table de concertation de l’industrie du cinéma et de la télévision de la Capitale-Nationale, et l’Union des artistes (UDA).

Du côté de Téléfilm Canada, on assure qu'il est nécessaire d'opérer des changements dans le contexte actuel, en plein bouleversement. Mais le cinéma québécois est très dépendant des fonds de Téléfilm Canada et des aides de la Sodec. Le risque est devoir d'ici un à deux ans une chute de la production, et des emplois, au Québec. C'est un enjeu économique, culturel, et aussi linguistique puisque cela permet de défendre la langue française dans un marché dominé par les productions américaines.

Un ministre qui fait le pompier: la maison brûle

Les producteurs québécois avaient déjà interpellé cet hiver le ministre canadien du Patrimoine, Pablo Rodriguez, parce que plusieurs productions sont menacées faute de subventions. Outre le micmac politique, Odile Tremblay, du Devoir, pointait le mauvais timing de ce "remue-ménage", juste avant le Festival de Cannes (et le marché du film), essentiel pour lancer les projets de coproductions.

C'est d'ailleurs Pablo Rodriguez qui a réagit juste avant le Festival de Cannes en annonçant une aide exceptionnelle de 7,5 millions de dollars canadiens pour Téléfilm Canada, "pour atténuer les défis liés à l’allocation des fonds destinés aux productions francophones par Téléfilm Canada en 2019-2020."

Selon lui, "ça règle l’ensemble des besoin". "Pour nous, il n’était pas question que de bons films ne soient pas réalisés. C’est pour ça que ce nouvel investissement sera disponible dès cette année pour appuyer directement les projets en français" précise le ministre. Ce financement s'ajoute aux 2,5 millions de dollars canadiens disponibles pour des longs métrages en attente de financement, soit un total de "10 millions de dollars canadiens disponibles pour appuyer des productions de langue française en 2019-2020."

Il en a aussi profité, pour acheter la paix, en nommant deux nouveaux membres au conseil d'administration. Robert Spickler comme président, et Karen Horcher comme membre.

Dimanche 2 juin (eh oui, c’est bien tard !), le Gala Québec Cinéma célébrera les films de 2018 avec ses récompenses. On imagine l'ambiance qu'il y aura puisque désormais les professionnels se situent entre colère et indignation, même si les récentes annonces devraient calmer le jeu.

Cannes 2019: Qui est Monia Chokri ?

Posté par vincy, le 15 mai 2019

A bientôt 36 ans, la québécoise Monia Chokri va goûter les saveurs du Palais des festivals avec son premier long métrage en tant que réalisatrice, La femme de mon frère, qui ouvre aujourd'hui la section Un Certain regard.

Cannes, elle connaît. Elle y est venue plusieurs fois en tant qu’actrice pour Denys Arcand (L’âge des ténèbres) mais surtout pour Xavier Dolan (Les amours imaginaires, Laurence Anyways). Dans Les amours imaginaires, elle était Marie, partagée entre deux hommes, Dolan et Niels Schneider, dans ce trio amoureux. C’est ainsi qu’on la remarque.  Avec Laurence Anyways, elle franchit un cap en étant nommée aux Jutra en tant que meilleur second-rôle féminin.

Formée au conservatoire de Montréal puis au théâtre, la comédienne est rapidement repérée. On la croise en France chez Claire Simon (Gare du nord), Katell Quillévéré (Réparer les vivants), Morgan Simon (Compte tes blessures).

Elle était aussi à l'affiche de Je suis à toi du belge David Lambert, encore un trio amoureux qui se déjoue du genre. puisque Lucas (Nahuel Pérez Biscayart), un prostitué argentin vient travailler comme apprenti dans une petite boulangerie de Belgique. Le patron tombe amoureux de lui, alors que Lucas ne pense qu'à la vendeuse. Le film a été deux fois récompensé à Angoulême.

A cette filmographie libre et vagabonde, elle réplique: "Je pense surtout qu'on attire les gens qui nous ressemblent. Avec Xavier Dolan, on a des goûts communs, de fortes affinités. Ma filmographie, c'est donc un semi hasard, et un semi choix de ma part."

Pourtant, c’est son  premier court-métrage, il y a six ans, qui va la distinguer. Quelqu’un d’extraordinaire, avec une autre fidèle du clan Dolan, Anne Dorval, fait le tour du monde des festivals. Il glane plusieurs prix importants : le Jutra du meilleur court métrage au Québec, le prix jeunesse du meilleur court métrage à Locarno, le Grand prix du court métrage au festival du Nouveau cinéma à Montréal et le Grand prix du jury au festival d’Austin, le très hype SXSW. Cet étrange film est une histoire hivernale où l’on suit la reconstruction d’une jeune femme poussée à régler ses comptes avec son entourage, avec quelques digressions assez comiques.

Pour elle, "Raconter ou interpréter une histoire, c'est un peu le même métier, mais on a une prise différente sur la narration." Elle affirme que ce qui l'intéresse "c'est de créer. Quel qu'en soit le moyen." En voulant valoriser les rôles de femmes dans ce milieu encore trop masculin. "Il est temps que les femmes, elles aussi, racontent le monde et racontent les autres femmes. Avec, peut-être, un peu plus d'acuité et de vérité" explique-t-elle.

Pour son long métrage, tourné entre février et juin 2018 et concourant pour la Caméra d’or, c’est encore une relation tortueuse qui sera au centre d’un duo fusionnel entre une sœur et son frère, perturbés par l’arrivée d’une femme.

Prix Ecrans Canadiens 2019: Une colonie conquiert le palmarès

Posté par vincy, le 1 avril 2019

Le cinéma québécois a fait une razzia sur les "Oscars" canadiens, faute de concurrence anglophone. La remise des prix des Ecrans Canadiens a surtout vu triompher un premier film, Une colonie, réalisé par une femme (un tiers des films nommés était l'œuvre d'une réalisatrice). Le film récolte les trophées du meilleur film, du meilleur premier film et de la meilleur actrice. L'autre grand vainqueur est La grande noirceur qui repart avec cinq prix. Le reste est assez éclaté même si Firecrackers, Anthropocène et Dans la brume récoltent chacun deux prix.

Film: Une colonie de Geneviève Dulude-de Celles
Ecran d'or (champion du box office): 1991
Réalisation; Jasmin Mozaffari (Firecrackers)
Premier film: Une colonie
Documentaire: Anthropocène: une époque humaine
Actrice principale: Emilie Bierre (Une colonie)
Acteur principal: Théodore Pellerin (Chien de garde)
Second-rôle féminin: Sarah Gordon (La grande noirceur)
Second-rôle masculin: Richard Clarkin (The Drawer Boy)
Scénario original: Charlotte a du fun
Adaptation: Stockholm
Musique: Alaska B (Through Black Spruce)
Chanson: "Trials" (The Grizzlies)
Image: La grande noirceur
Image documentaire: Anthropocène: une époque humaine
Montage: Firecrackers
Montage documentaire : La part du diable
Direction artistique: La grande noirceur
Costumes: La grande noirceur
Maquillages: Dans la brume
Effets Visuels: Dans la brume
Son: The Hummingbird project
Montage sonore: La grande noirceur
Court métrage: Fauve
Court métrage documentaire: My Dead Dad's Porno Tapes
Court métrage d'animation: Animal Behaviour

Berlinale 2019 : Denis Côté fustige la tentation du repli sur soi avec Répertoire des villes disparues

Posté par MpM, le 11 février 2019

Habitué de la Berlinale (Vic+Flo ont vu un ours en 2013, Boris sans Béatrice en 2016), Denis Côté apporte une nouvelle fois sa singularité à la compétition, qui en a particulièrement besoin cette année. Son nouveau film Répertoire des villes disparues est un étrange portrait de groupe inspiré d'un roman de Laurence Olivier. En ouverture, un jeune homme d'Irénée-les-neiges se tue en voiture, d'une manière qui laisse peu de doute sur le caractère volontaire de l'accident. Peu à peu, d'étranges phénomènes se produisent dans la petite commune de 215 habitants, et notamment l'apparition au bord des routes d'étranges silhouettes immobiles.

Construit sur un mode choral, le film pourrait être le pilote particulièrement accrocheur d'une série fantastique. Le rythme est rapide, les scènes courtes, les personnages nombreux. On passe de l'un à l'autre avec une forme de gourmandise romanesque, chaque séquence apportant une nouvelle pierre à l'édifice complexe de l'intrigue, sous forme d'une question ou d'une autre sous-intrigue. L'humour, au départ, côtoie le drame. Puis on observe peu à peu un glissement vers le cinéma de genre, avec une inquiétude sourde qui envahit l'écran. C'est à ce moment-là que Denis Côté montre la maîtrise de son cinéma, en réussissant à nous faire peur avec un simple plan fixe sur des gens debout et immobiles.

Mais effrayer le spectateur n'est pas forcément le but ultime de Denis Côté, qui préfère de loin le surprendre avec de multiples ruptures de ton, et ménage notamment de vrais moments de comédie pure. Il pose surtout la question du repli sur soi, tentation caressée par les habitants de la commune suite au décès du jeune Simon, et explore les différentes facettes du deuil et de son impact sur les êtres. Il ausculte enfin le microcosme que forment ces villages minuscules où tout le monde se connait tellement que le moindre visiteur inhabituel apparaîtra comme un intrus, voire une menace.

Car ce sont bien les pires travers de ses semblables (méfiance envers ce qui est différent, rejet de ce que l'on ne connaît pas) que croque le cinéaste dans ce conte métaphorique où l'on reproche aux "arrivants" de ne pas être à leur place. Le personnage de la mairesse est à ce titre édifiant, de son discours lors de la veillée funéraire, à sa diatribe envers les inconnus qui envahissent son village, en passant par son propos condescendant face à la psychologue envoyée pour aider les habitants à surmonter le drame de la mort de Simon. Pour elle, Irénée-les-neiges doit rester perpétuellement la même, territoire presque sacré que menacent tout changement et tout nouveau venu. Ici, on règle ses problèmes entre-soi, et on est prêt à tout pour ne pas faire appel à l'extérieur.

Cette attitude de repli en évoque évidemment d'autres, terriblement contemporaines, et tout aussi mortifères. Denis Côté ne cache pas avoir pensé à la situation migratoire actuelle pour écrire le film, et dénonce en filigrane dans ce Répertoire des villes disparues l'idée que l'identité d'un territoire ou d'un peuple puisse être mise en péril par une poignée d'individus venus d'ailleurs. Ce faisant, le cinéaste démontre que si chacun gère comme il le peut son angoisse face au changement, la fraternisation est encore la solution qui conjure le mieux la peur irrationnelle de tout ce qui est autre et différent.

Le nouveau film de Xavier Dolan ne passerait pas par Cannes

Posté par vincy, le 29 mars 2018

susan sarnadon

Dans le quotidien montréalais Le Devoir, Ma vie avec John F. Donovan (The Death and Life of John F. Donovan), le premier film en anglais de Xavier Dolan, ne ferait pas son avant-première au Festival de Cannes. Selon le journal "Le film aurait été aimé et désiré par le comité cannois de la sélection officielle, mais pour des raisons stratégiques de mise en marché, son lancement serait reporté à l’automne, au Festival international du film de Toronto (TIFF)".

Il peut y avoir un revirement de situations, et des pressions sur les producteurs, de la part des distributeurs. Mais le réalisateur québécois n'a pas forcément besoin du festival pour ce film au casting hollywoodien (Kit Harington , Jacob Tremblay, Natalie Portman, Thandie Newton, Bella Thorne, Susan Sarandon, Kathy Bates). L'objectif visé serait plutôt les Oscars. En ce sens, Toronto apparaît comme le meilleur choix. A l'exception de Tom à la ferme, projeté à Venise, Xavier Dolan a présenté tous ses films à Cannes: J'ai tué ma mère (Quinzaine des réalisateurs), Les amours imaginaires et Laurence Anyways (Un certain regard), Mommy et Juste la fin du monde (Compétition). Xavier Dolan avait aussi été membre du jury de la compétition.

Pas la fin du monde

Le cinéaste avait déjà exprimé son désir de ne pas aller à Cannes cette année, même s'il avouait que ça ne dépendait pas seulement de lui. Il avait été meurtri par les projections de Juste la fin du monde, pourtant reparti avec le Grand prix du jury, et ne voulait "pas renouveler l'expérience" de ce "goût amer". A l'époque, il avait confié: "J’ai besoin de savoir ce que les gens pensent, mais j’avais l’impression de lire un diagnostic psychologique. C’était tellement personnel et cruel que je suis revenu au Québec dans un état de choc. Il y a quelque chose qui s’est brisé et je ne pense pas que cela pourra se réparer un jour."

Xavier Dolan prépare actuellement son nouveau long métrage, Matt Max, qui sera prêt pour ... Cannes 2019.

Cette année, le cinéma canadien mise sur les nouveaux films de Denys Arcand (La chute de l'Empire américain), Sébastien Pilote (La disparition des lucioles), Denis Côté (si Répertoire des villes disparues, tout juste tourné, est prêt) ou encore Kim Nguyen (The Hummingbird project) pour être présent sur la Croisette.

Xavier Dolan revient au Québec pour son prochain film

Posté par vincy, le 30 janvier 2018

xavier dolan tom à la ferme

Alors que son prochain film Ma vie avec John F. Donovan (The Death and Life of John F. Donovan) est attendu à Cannes ou à Venise, Xavier Dolan a confié qu'il reviendrait au Québec pour son prochain drame. Selon The Hollywood Reporter, il prépare actuellement Matt & Max, un film sur deux amis proches des trente ans qui se déroulerait dans la Belle province.

Le réalisateur incarnerait lui-même Max, et Anne Dorval (Comment j'ai tué ma mère, Mommy) retrouverait le rôle de sa mère.

Le reste des acteurs serait également québécois et proches du cinéaste.

A l'origine, Ma vie avec John F. Donovan devait parler d'homosexualité, et de la manière de vivre avec, sa représentation et sa place dans la société. Mais finalement, le film est davantage un drame familial qu'une réflexion sur l'identité gay. Or, depuis quelques temps, Xavier Dolan ne cache pas son intérêt pour les films LGBT, couvrant de louanges des œuvres comme Call Me By Your Name, Seule la terre ou encore Beach Rats.

Avec Matt & Max, il veut aborder plus frontalement le sujet. Il sera aussi comédien dans Boy Erased, un film sur les thérapies de conversion réalisé par Joel Edgerton. "Je ressens le besoin d'explorer des personnages qui ne sont pas nécessairement gays" explique-t-il dans un premier temps. "Mais quand j'ai lu le scénario de Boy Erased, j'ai été touché au cœur. (...) Cela m'a donné envie de revenir à l'écriture avec un scénario sur des personnages qui sont homosexuels."

Le script a été achevé il y a quelques semaines et il espère pouvoir tourner le film cet automne. "Ce sera une combinaison de Tom à la ferme, esthétiquement, et de Mommy en termes d'énergie et d'esprit."

Prometteur.

Les courts-métrages français et québécois se donnent rendez-vous à Trouville

Posté par vincy, le 1 septembre 2016

Pour ses 17e Rencontres France / Québec autour du Court, le festival Off Courts (2-10 septembre) installera son Ciné-mobile place de l'Hôtel de ville. Off Courts ce n'est pas qu'un Festival avec ses compétitions, ses cartes blanches, ses débats et ses rencontres ou encore ses ciné-concerts. Il s'agit aussi de la 14e édition des Laboratoires internationaux de création, et du 10e Marché international du court.

Les sélections mettent en compétition 18 courts québécois, 21 courts français et 14 courts européens ou francophones. Et en bonus, une grosse section hors-compétition, avec notamment une sélection polar pour le Prix SNCF et un focus Haïti.

S'ajoutent quelques événements comme une soirée "Effeuillage Burlesque" ou les 20 ans du collectif Phylactère cola, des tables rondes pro comme la "Mutualisation des moyens, enjeux de production du court" ou encore différents concerts de musique pour faire pétiller la nuit normande.
Enfin, 10 prix remis le 9 septembre au soir, dont le Prix France Télévisions Jeune Producteur que Sandrine Bonnaire, présidente du jury 2016, remettra à une structure ayant 6 années maximum d’existence.

Le Gala du cinéma québécois se prend de passion pour Augustine

Posté par vincy, le 21 mars 2016

Adieu les Jutra. En attendant un éventuel nouveau nom, les "César" du cinéma québécois ont été intitulés sobrement "Gala du cinéma québécois". Pour cette édition "particulière", entachée par le scandale posthume autour de Claude Jutra, un film a clairement dominé le palmarès.

La Passion d'Augustine, qui sort en France le 30 mars, a ainsi gagné six trophées (sur 11 nominations): meilleur film, meilleure réalisatrice (Léa Pool, sept ans après son "Jutra" du meilleur film  s'étant le plus illustré à l'extérieur du Québec), meilleure actrice (Céline Bonnier, son deuxième trophée dans cette catégorie), meilleur second rôle féminin (Diane Lavallée), meilleurs costumes et meilleure coiffure. On peut y ajouter le prix Hommage qui a distingué François Dompierre, compositeur de musiques de films, qui a notamment réalisé les bandes sonores de IXE-13, Le déclin de l’empire américain, Jésus de Montréal et, donc, La Passion d’Augustine.

Guibord s'en va-t-en-guerre a fait un triplé gagnant (sur quatre nominations): meilleur second rôle masculin (Irdens Exantus, dont c'était le premier film), meilleur montage, meilleure musique.

Six fois nommé, Félix et Meira, candidat canadien recalé pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère, a récolté le prix du meilleur scénario et le prix du film s'étant le plus illustré à l'extérieur du Québec.

Champion du box office en 2015, La guerre des Tuques 3D, film d'animation, a remporté le prix du meilleur son et la Bobine d'or du film ayant vendu le plus de tickets d'entrées.

Brooklyn, primé deux fois par les prix Ecrans canadiens (les Oscars du Canada) la semaine dernière, est repart avec deux prix pour des professionnels québécois (le film a été tourné principalement à Montréal): meilleure photo, meilleure direction artistique.

Pour le reste, tout a été un peu éparpillé. Des films avec de nombreuses nominations sont repartis bredouilles: Insoumis (Corbo en VQ) (10-0), Elephant Song (9-0), Les êtres chers (7-0), Chorus (3-0), Anna (3-0), L'amour au temps de la guerre civile (3-0), Scratch (3-0)...

Paul à Québec a réussi à être récompensé pour le prix du meilleur acteur - sa seule nomination - pour Gilbert Sicotte (son deuxième prix dans cette catégorie).

Turbo Kid a du se contenter des meilleurs maquillages (5 nominations). Les courts métrages honorés sont Maurice (fiction) et Autos portraits (animation). Enfin le prix du documentaire a été décerné à Ouïghours, prisonniers de l'absurde.

Cannes 2016: les prétendants américains

Posté par vincy, le 4 mars 2016

michael fassbender alicia vikander

Première liste des prétendants pour le Festival de Cannes 2016. A moins de deux mois du Festival, faisons un point sur les films qui pourraient être sur la Croisette. Certains ne sont pas prêts (Snowden et Silence notamment ; quant à Reygadas ce sera pour 2017), d'autres vont hésiter entre un positionnement cannois et un lancement pré-Oscar à Telluride ou Toronto (Sully par exemple). Le contingent nord et sud américain reste impressionnant malgré tout. Entre la sélection officielle (Compétition, Hors compétition, où il y a un sérieux embouteillage, et Un certain regard) et les sections parallèles (Quinzaine des réalisateurs, Semaine de la critique), il y a de la place pour se partager grandes signatures et talents émergents. Et puis il en manque forcément dans les radars: des films qu'on ne croit pas prêts ou des surprises surgies de nulle part, comme chaque année.

- Madly, de Gael García Bernal et Anurag Kashyap, avec Radhika Apte et Kathryn Beck (présenté à Tribeca)
- El Rey del Once, de Daniel Burman, avec Dan Breitman, Elisa Carricajo et Elvira Onetto
- Christine, d'Antonio Campos, avec David Alexander et Bernie Ask
- Las tinieblas (Darkness) de Daniel Castro Zimbron, avec Brontis Jodorowsky
- La La Land, de Damien Chazelle avec Emma Stone et Ryan Gosling
- Une vie entre deux océans (The Light Between Oceans), de Derek Cianfrance, avec Alicia Vikander, Michael Fassbender et Rachel Weisz
- O Grande Circo Místico, de Carlos Diegues, avec Vincent Cassel, Jesuíta Barbosa et Albano Jerónimo
- Juste la fin du monde, de Xavier Dolan, avec Léa Seydoux, Marion Cotillard, Vincent Cassel, Gaspard Ulliel et Nathalie Baye
- Sully, de Clint Eastwood, avec Tom Hanks, Aaron Eckhart, Anna Gunn et Laura Linney
- La región salvaje (Untamed), d'Amat Escalante
- Nocturnal Animals, de Tom Ford, avec Jake Gyllenhaal, Amy Adams, Isla Fisher, Aaron Taylor-Johnson et Armie Hammer
- Money Monster, de Jodie Foster, avec George Clooney, Julia Roberts et Jack O'Connell
- In Dubious Battle, de James Franco, avec Vincent D'Onofrio, Selena Gomez, Robert Duvall, Josh Hutcherson et Ed Harris
- The Lost City of Z, de James Gray, avec Charlie Hunnam, Tom Holland et Sienna Miller
- Paterson, de Jim Jarmusch, avec Adam Driver et Golshifteh Farahani
- Vida de Familia, de Cristián Jiménez et Alicia Scherson, avec Jorge Becker, Gabriela Arancibia
- Poesia Sin Fin, d'Alejandro Jodorowsky, avec Brontis Jodorowsky et Pamela Flores
- Neruda, de Pablo Larrain, avec Gael Garcia Bernal et Luis Gnecco
- Billy Lynn's Long Halftime, d'Ang Lee avec Kristen Stewart, Garrett Hedlund et Vin Diesel
- Weightless, de Terrence Malick, avec Ryan Gosling, Rooney Mara, Cate Blanchett, Christian Bale et Natalie Portman
- Zama, de Lucrecia Martel, avec Lola Dueñas et Daniel Giménez Cacho
- Aquarius, de Kleber Mendonça Filho, avec Sonia Braga et Jeff Rosick
- The 86, de Javier Mujica, avec Ernesto Ceballos et Erick Ronsó
- Two Lovers and a Bear, de Kim Nguyen, avec Tatiana Maslany, Dane DeHaan et John Ralston
- Loving, de Jeff Nichols, avec Joel Edgerton, Michael Shannon et Marton Csokas
- The Fixer, de Ian Ods, avec James Franco et Melissa Leo
- The Birth of a Nation, de Nate Parker, avec Armie Hammer, Jackie Earle Haley et Aja Naomi King (Grand prix à Sundance)
- The Last Face, de Sean Penn, avec Charlize Theron, Javier Bardem et Adèle Exarchopoulos
- Pays, de Chloé Robichaud, avec Nathalie Doumar, Macha Grenon et Emily VanCamp
- Free State of Jones, de Gary Ross, avec Matthew McConaughey, Keri Russell et Gugu Mbatha-Raw
- Silence, de Martin Scorsese, avec Adam Driver, Liam Neeson, Andrew Garfield et Ciaran Hinds
- X-Men: Apocalypse, de Bryan Singer, avec Michael Fassbender, Nicholas Hoult, Oscar Isaac, Jennifer Lawrence et James McAvoy
- Le bon gros géant (The BFG), de Steven Spielberg, avec Mark Rylance et Rebecca Hall
- Le monde de Dory, de Andrew Stanton et Angus MacLane (animation)
- Snowden, d'Oliver Stone, avec Joseph Gordon-Levitt, Shailene Woodley et Zacharie Quinto
- Vazante, de Daniela Thomas, avec Adriano Carvalho et Luana Tito Nastas
- Ice Age: Collision Course, de Mike Thurmeier (animation)
- Story of Your Life, de Denis Villeneuve, avec Amy Adams, Jeremy Renner, Michael Stuhlbarg et Forrest Whitaker
- Un caballo llamado Elefante, d'Andrés Waissbluth, avec Tomas Arriagada, Salvatore Basile et Ana Sofía Durand