Rideau pour le cinéma La Bastille

Posté par vincy, le 12 juillet 2016

Le 7 juillet, le ciné Metro Art Bastille, dit La Bastille a fermé son rideau de fer pour une période indéterminée. Les trois salles situées à deux pas de la Place de la Bastille ont été fermées précipitamment. Le cinéma a été contraint de fermer par un huissier, faute de loyers impayés. C'est le deuxième cinéma qui ferme cette année à Paris, après le Saint-Lazare Pasquier en janvier. Les deux sites ont le même propriétaire, le compositeur-peintre-producteur-distributeur-exploitant Galeshka Moravioff, par ailleurs directeur des Films sans Frontières.

Procédures

Trois mois de loyers impayés et trois salles art et essai qui disparaissent (provisoirement) du paysage. Selon le patron du réseau Ciné Métro Art, la trésorerie est en cause: la subvention destinée à la numérisation des salles n'a pas été versée par le CNC et il a fallu payer avec la trésorerie. Une procédure serait en cours pour récupérer les subventions et surtout obtenir réparation (il réclame 3,5M€ pour le préjudice). Si la Cour administrative donne raison au cinéma, La Bastille pourrait rouvrir rapidement. On veut bien croire à la réouverture du cinéma, mais les mêmes raisons avaient été invoquées pour le Pasquier. "Je comptais sur les aides financières du CNC pour financer les travaux de numérisation et de modernisation de mes 25 salles mais les subventions ont été bloquées en 2012 alors que j'avais déjà engagé les travaux" expliquait-il en janvier. Après s'être pourvu en justice, les tribunaux lui ont donné raison et le CNC a été contraint de lui verser les aides, trop tardivement puisque l'endettement avait déjà explosé.

Un petit empire en déclin

Pour l'instant les sept employés sont au chômage technique. Et les habitants du quartier doivent aller au MK2 ou au Majestic tous proches, ou à l'UGC Lyon-Bastille un peu plus loin.

Le cinéma s'était installé dans un ancien entrepôt de meubles en 1939. A l'époque il n'y avait qu'une seule (grande) salle où l'on diffusait des actualités. Après unee transformation à la fin des années 1950, il devient La Bastille en 1961 (doté d'un salle de 475 places). C'est en 1984 qu'il est divisé en trois salles.

Galeshka Moravioff voit son empire se réduire puisque sa société Cinéma National Populaire à Lyon (trois sites) est en cours de liquidation, tout comme Le Melville à Rouen, fermé depuis 2014. Il lui reste 8 salles à Marseille (le César et les Variétés).

Lyon: deux cinémas rachetés par l’Institut Lumière

Posté par Morgane, le 12 décembre 2014

cinéma national populaire lyonLes CNP (Cinéma National Populaire) se composait de trois sites de salles obscures à Lyon (Odéon, Terreaux et Bellecour). Malheureusement ils avaient vu le rideau tombé sur l'Odéon aujourd'hui transformé en salle de spectacle (après une longue bataille, le lieu est resté culturel et la jolie salle rouge est intacte). Ne restaient donc plus que les CNP Terreaux et Bellecour qui tentaient tant bien que mal de se maintenir à flots, offrant au public lyonnais une belle programmation de films d'art et d'essai. Les deux cinémas totalisent 531 fauteuils dans 7 salles.

Mais les temps cinématographiques sont parfois durs et leur ancien propriétaire (depuis 1998), Galeshka Moravioff, n'était pas du plus grand soutien et avait été très vivement critiqué lors de la fermeture en 2009 du CNP Odéon. Ancien propriétaire car, oui, les clefs ont changé de main! Et elles ne sont pas allées dans n'importe lesquelles puisque c'est l'Institut Lumière (quelques mois après son rachat de la Fourmi dont la réouverture est prévue durant le premier semestre 2015) qui devient le nouveau propriétaire des lieux! L'Institut Lumière s'offre ainsi une vitrine à l'année dans la capitale des Gaules.

Les CNP Terreaux et Bellecour fermeront donc leurs portes d'ici la fin de l'année pour faire peau neuve et accueillir de nouveau les cinéphiles lyonnais à partir du mois de septembre 2015.

Un week-end de cinéma avant la fermeture

Pour fêter cela et profiter des lieux avant leur fermeture, les CNP accueillent les lyonnais les 13 et 14 décembre pour un week-end spécial. Au programme, des films qui ont marqué 2014 et qui seront tous présentés par différentes personnes qui nous en diront un peu plus sur ce beau projet de réouverture. Ce sera donc l'occasion d'aller voir ou revoir Winter Sleep (la palme d'Or de cette année), Only lovers left alive, Still the water, Joe, Her, Ida, Les gens du monde, Se battre (aux CNP Terreaux) ainsi que Black Coal, Leviathan, My sweet pepper land, Wrong cops, Geronimo et La Cour de Babel (aux CNP Bellecour). Beaucoup de films cannois mais aussi deux films nominés aux Golden Globes cette année, un Ours d'or berlinois, et surtout un cosmopolitisme réjouissant.

Les CNP et L'Institut Lumière main dans la main, cela fait rêver les cinéphiles lyonnais! Les attentes sont là, l'envie aussi, ne reste donc plus qu'à réaliser ce beau projet, le porter à terme et redonner un second souffle à ces salles lyonnaises d'art et d'essai qui ne sont finalement pas si nombreuses dans la ville des frères Lumière... et, accessoirement, la deuxième métropole du pays.