Fernando Solanas (1936-2020), l’indigné permanent, est mort

Posté par vincy, le 7 novembre 2020


Le réalisateur argentin, connu pour ses documentaires militants, ancien député et sénateur, Fernando Salanas, est mort le 6 novembre, à l’âge de 84 ans des suites du virus Covid-19.

Né le 16 février 1936 à Buenos Aires en Argentine et mort à Paris, il avait reçu un Ours d'or d'honneur à Berlin en 2004 mais aussi le Grand prix spécial du jury à Venise pour Tangos, l'exil de Gardel, le prix du la mise en scène à Cannes pour Le Sud et le Grand prix de la commission supérieure technique, toujours à Cannes, pour Le Voyage.

Il a réalisé des films, fictions ou docus, très engagés dès les années 1960, en lutte contre la dictature argentine - L'Heure des brasiers, Argentina, mayo de 1969: los caminos de la liberación, Perón, la revolución justicialista, Les fils de Fierro, ... - avant de bifurquer vers un cinéma plus allégorique, après la fin du régime péroniste, avec Tangos, Le Sud, Le voyage, Le nuage, Les invisibles ou Le grain et l'ivraie, son dernier film il y a deux ans.

Surnommé « Pino », il considérait le cinéma comme un manifeste politique, devant ouvrir le débat, se confronter aux citoyens. Il voulait donner la parole au peuple, montrer les gens d'en bas, tout en refusant les conventions, souhaitant même, volontairement, déranger le pouvoir en place. Ses influences variées, son esthétique presque manuéline, était une recherche anticonformiste, rejetant les normes, presque d'inspiration baroque à la manière d'un Fellini. Sur la fin, son cinéma devenait plus nostalgique, pour ne pas dire désenchanté face aux chaos du monde, sans doute perdu dans la complexité de l'ère contemporaine, égaré dans ses exils multiples.

Il venait d'être nommé Délégué permanent de son pays à l’Unesco.

Bérénice Bejo chez Pablo Trapero

Posté par vincy, le 3 octobre 2017

Bérénice Bejo revient en Argentine, son pays d'origine. Elle va tourner avec Pablo Trapero, chouchou du Festival de Cannes. Le réalisateur de Leonera, Carancho, Elefante Blanco (avec Jérémie Renier) et El Clan (prix de la mise en scène à Venise en 2015) prépare actuellement son prochain film, en plus de son premier tournage en langue anglaise (The Professional).

Selon Le film français, La quietud devrait être tourné en novembre et décembre, augurant une avant-première au Festival de Cannes. Le film raconte l'histoire de deux sœurs qui se retrouvent après de nombreuses années de séparation, Eugenia (Bérénice Nejo) et Mia (Martina Gusman, épouse, coproductrice et muse du cinéaste). Les deux femmes sont aussi proches que différentes. L'état de santé délicat du père force cette réunion qui va rouvrir des blessures mal fermées…

Pour Bérénice Bejo, ce sera son premier tournage dans son pays d'origine et dans un film en espagnol. A l'affiche du Redoutable de son compagnon Michel Hazanavicius, elle sera bientôt au générique de Tout là-haut de Serge Hazanavicius, Three Peaks de Jan Zabeil et L'Extraordinaire Voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea de Ken Scott.

La Semaine de la Critique de Venise récompense trois films

Posté par vincy, le 8 septembre 2017


La 32e Semaine internationale de la Critique au Festival de Venise a décerné ses prix.

Temporada de Caza, premier long métrage de l'argentine Natalia Garagiola a reçu le prix du public. Le film suit un guide pour les chasseurs en Patagonie, qui doit gérer l'arrivée de son fils, suite à la mort de la mère, et qui s'avère turbulent et problématique, tout juste expulsé de l'école. Dans un environnement sauvage, il lui apprend le respect de la nature et des autres. Leur relation, qui fait ressurgir rancoeurs et ressentiments, se confronte à leur propre capacité à tuer et à pardonner.

Natalia Garagiola avait présenté son deuxième court métrage, Yeguas y Cotorras à la Semaine de la critique à cannes et son troisième, Sundays, à la Quinzaine des réalisateurs.

Deux autres prix ont été remis. Le prix Verona Film Club Award, récompensant le film le plus innovant de la sélection, a distingué Team Hurricane de la danoise Annika Berg, un film entre docu et fiction sur une bande de filles radicales et punk qui doivent gérer l'ouragan de l'adolescence.

Enfin, le Prix pour la meilleure contribution technique est revenu au réalisateur français Bertrand Mandico (deux de ses courts métrages avaient été sélectionnés à Cannes) pour son premier long Les garçons sauvages, qui mêle couleur et noir et blanc. Le film réunit Vimala Pons, Diane Rouxel et Nathalie Richard dans une histoire qui se déroule au début du vingtième siècle: cinq adolescents de bonne famille épris de liberté commettent un crime sauvage. Ils sont repris en main par le Capitaine, le temps d'une croisière répressive sur un voilier. Les garçons se mutinent. Ils échouent sur une île sauvage où se mêlent plaisir et végétation luxuriante. La métamorphose peut commencer... Le film est prévu dans les salles en février 2018, distribué par UFO.

Trois remakes pour Intouchables

Posté par vincy, le 24 octobre 2016

Le cinéma argentin est souvent pillé par les autres (Aux yeux de tous, remake de Dans ses yeux, Un homme à la hauteur, remake de Corazon de Leon). Pour une fois, c'est le cinéma argentin qui s'empare d'un succès étranger. Inseparable, sorti en août dernier, est le remake latino-américain d'Intouchables, d'Eric Toledano et d'Olivier Nakache.

La filiale de Disney, Buena Vista, a acquis les droits pour l'ensemble de l'Amérique latine, à l'exception du Chili, de la Colombie et du Mexique. Le film pourrait aussi être distribué aux Etats-Unis et en Europe.

Intouchables, énorme carton mondial avec 427M$ de recettes (dont 260M$ en dehors de la France), avait récolté 700000$ de recettes en Argentine. Le remake a déjà rapporté 1,9M$ depuis son lancement, devenant le 5e plus gros succès local de l'année.

Le film est réalisé par Marco Carnevale (Corazon de Leon). Oscar Martinez, qui a reçu en septembre le prix d'interprétation masculine à Venise pour El ciudadano ilustre, reprend le rôle tenu par François Cluzet , et le très "blanc" Rodrigo De la Serna (Carnets de voyage, Tetro) hérite du personnage créé par Omar Sy.

Hollywood prépare de son côté le remake etats-uniens du film. Le tournage de The Intouchables, débutera en janvier, réalisé par Neil Burger (L'illusionniste, Divergente), scénarisé par Jon Hartmer (The Electric Company) et réunissant Bryan Cranston et Kevin Hart. L’action devrait se situer à New York.

Et Bollywood a aussi réalisé son propre remake, Oopiri (Thozha). Réalisé par Vamsi Paidipally, la version indienne (télougou et tamoul pour être précis) dure 2h38! Nagarjuna Akkineni et Karthi tiennent les rôles principaux. Particularité: le film a été tourné en France. Le film est sorti en mars dernier en Inde. Le film a été un joli succès en Inde avec un milliard de roupies au box office (pour les deux versions télougou et tamoul) et 1,6 million de $ aux USA soit le 4e plus gros succès en langue télougou et/ou tamoul sur le territoire nord-américain.

Deux films brésiliens primés à Biarritz

Posté par vincy, le 3 octobre 2016

Le premier film de Marilia Rocha, A Cidade onde envelheço, qui avait fait son avant-première mondiale à Rotterdam en début d'année, a remporté l'Abrazo du meilleur film au 25e Festival Biarritz Amérique latine, qui se déroulait du 26 septembre au 2 octobre. Le film raconte l'histoire de deux jeunes femmes portugaises qui s'installent au Brésil.

Autre film brésilien honoré par le jury d'Alfredo Arias, Aquarius, qui est sorti en salles la semaine dernière et qui avait été en compétition au Festival de Cannes. Le film a reçu le prix du jury et le prix d'interprétation féminine pour Sonia Braga.

Le prix d'interprétation masculine a été décerné à l'acteur argentin Alejandro Sieveking pour son rôle dans El invierno, qui avait gagné deux prix au Festival de San Sebastian il y a une semaine. Le film d'Emiliano Torres repart aussi avec le prix de la critique.

Le prix du public a préféré distinguer le film venezuelien El Amparo de Rober Calzadilla.

Cannes 2016: les prétendants américains

Posté par vincy, le 4 mars 2016

michael fassbender alicia vikander

Première liste des prétendants pour le Festival de Cannes 2016. A moins de deux mois du Festival, faisons un point sur les films qui pourraient être sur la Croisette. Certains ne sont pas prêts (Snowden et Silence notamment ; quant à Reygadas ce sera pour 2017), d'autres vont hésiter entre un positionnement cannois et un lancement pré-Oscar à Telluride ou Toronto (Sully par exemple). Le contingent nord et sud américain reste impressionnant malgré tout. Entre la sélection officielle (Compétition, Hors compétition, où il y a un sérieux embouteillage, et Un certain regard) et les sections parallèles (Quinzaine des réalisateurs, Semaine de la critique), il y a de la place pour se partager grandes signatures et talents émergents. Et puis il en manque forcément dans les radars: des films qu'on ne croit pas prêts ou des surprises surgies de nulle part, comme chaque année.

- Madly, de Gael García Bernal et Anurag Kashyap, avec Radhika Apte et Kathryn Beck (présenté à Tribeca)
- El Rey del Once, de Daniel Burman, avec Dan Breitman, Elisa Carricajo et Elvira Onetto
- Christine, d'Antonio Campos, avec David Alexander et Bernie Ask
- Las tinieblas (Darkness) de Daniel Castro Zimbron, avec Brontis Jodorowsky
- La La Land, de Damien Chazelle avec Emma Stone et Ryan Gosling
- Une vie entre deux océans (The Light Between Oceans), de Derek Cianfrance, avec Alicia Vikander, Michael Fassbender et Rachel Weisz
- O Grande Circo Místico, de Carlos Diegues, avec Vincent Cassel, Jesuíta Barbosa et Albano Jerónimo
- Juste la fin du monde, de Xavier Dolan, avec Léa Seydoux, Marion Cotillard, Vincent Cassel, Gaspard Ulliel et Nathalie Baye
- Sully, de Clint Eastwood, avec Tom Hanks, Aaron Eckhart, Anna Gunn et Laura Linney
- La región salvaje (Untamed), d'Amat Escalante
- Nocturnal Animals, de Tom Ford, avec Jake Gyllenhaal, Amy Adams, Isla Fisher, Aaron Taylor-Johnson et Armie Hammer
- Money Monster, de Jodie Foster, avec George Clooney, Julia Roberts et Jack O'Connell
- In Dubious Battle, de James Franco, avec Vincent D'Onofrio, Selena Gomez, Robert Duvall, Josh Hutcherson et Ed Harris
- The Lost City of Z, de James Gray, avec Charlie Hunnam, Tom Holland et Sienna Miller
- Paterson, de Jim Jarmusch, avec Adam Driver et Golshifteh Farahani
- Vida de Familia, de Cristián Jiménez et Alicia Scherson, avec Jorge Becker, Gabriela Arancibia
- Poesia Sin Fin, d'Alejandro Jodorowsky, avec Brontis Jodorowsky et Pamela Flores
- Neruda, de Pablo Larrain, avec Gael Garcia Bernal et Luis Gnecco
- Billy Lynn's Long Halftime, d'Ang Lee avec Kristen Stewart, Garrett Hedlund et Vin Diesel
- Weightless, de Terrence Malick, avec Ryan Gosling, Rooney Mara, Cate Blanchett, Christian Bale et Natalie Portman
- Zama, de Lucrecia Martel, avec Lola Dueñas et Daniel Giménez Cacho
- Aquarius, de Kleber Mendonça Filho, avec Sonia Braga et Jeff Rosick
- The 86, de Javier Mujica, avec Ernesto Ceballos et Erick Ronsó
- Two Lovers and a Bear, de Kim Nguyen, avec Tatiana Maslany, Dane DeHaan et John Ralston
- Loving, de Jeff Nichols, avec Joel Edgerton, Michael Shannon et Marton Csokas
- The Fixer, de Ian Ods, avec James Franco et Melissa Leo
- The Birth of a Nation, de Nate Parker, avec Armie Hammer, Jackie Earle Haley et Aja Naomi King (Grand prix à Sundance)
- The Last Face, de Sean Penn, avec Charlize Theron, Javier Bardem et Adèle Exarchopoulos
- Pays, de Chloé Robichaud, avec Nathalie Doumar, Macha Grenon et Emily VanCamp
- Free State of Jones, de Gary Ross, avec Matthew McConaughey, Keri Russell et Gugu Mbatha-Raw
- Silence, de Martin Scorsese, avec Adam Driver, Liam Neeson, Andrew Garfield et Ciaran Hinds
- X-Men: Apocalypse, de Bryan Singer, avec Michael Fassbender, Nicholas Hoult, Oscar Isaac, Jennifer Lawrence et James McAvoy
- Le bon gros géant (The BFG), de Steven Spielberg, avec Mark Rylance et Rebecca Hall
- Le monde de Dory, de Andrew Stanton et Angus MacLane (animation)
- Snowden, d'Oliver Stone, avec Joseph Gordon-Levitt, Shailene Woodley et Zacharie Quinto
- Vazante, de Daniela Thomas, avec Adriano Carvalho et Luana Tito Nastas
- Ice Age: Collision Course, de Mike Thurmeier (animation)
- Story of Your Life, de Denis Villeneuve, avec Amy Adams, Jeremy Renner, Michael Stuhlbarg et Forrest Whitaker
- Un caballo llamado Elefante, d'Andrés Waissbluth, avec Tomas Arriagada, Salvatore Basile et Ana Sofía Durand

Cannes 2015 : l’Amérique du Sud à l’honneur dans le palmarès de la Semaine de la critique

Posté par MpM, le 21 mai 2015

Paulina

Traditionnellement première section parallèle à annoncer son palmarès, la Semaine de la Critique du Festival de Cannes récompense cette année les deux longs métrages sud-américains de la sélection. C'est en effet un drame argentin dérangeant, Paulina de Santiago Mitre, qui a séduit le jury Nespresso. Le film raconte le cheminement singulier d'une jeune femme victime de viol qui décide de protéger ses agresseurs.

La Tierra y la sombra de César Augusto Acevedo, film colombien sur le délitement d'un monde, repart lui avec le Prix Révélation France 4 et le Prix SACD. Il raconte à travers le destin d'une famille le déclin d'une région de Colombie condamnée à se vider de ses habitants

Enfin, l'aide Fondation Gan pour la diffusion revient au très beau film français Ni le ciel ni la terre de Clément Cogitore qui se déroule dans un camp de soldats français en Afghanistan.

Dans une compétition relativement homogène, les choix des jurés étaient particulièrement ouverts. Toutefois, on ne peut s'empêcher de regretter l'absence au palmarès du très captivant huis clos palestinien, Dégradé de Tarzan & Arab Nasser (voir notre lettre du 18 mai). Mais tout n'est pas fini : en tant que premier film, il est encore en lice pour la Caméra d'or.

Grand Prix Nespresso
Paulina de Santiago Mitre

Prix Révélation France 4
La Tierra y la sombra de César Augusto Acevedo

Prix SACD
La Tierra y la sombra de César Augusto Acevedo

Prix Découverte Sony CineAlta du Court Métrage
L'enfant est au coeur (Varicella) de Fulvio Risuelo

Prix Canal+ du Court Métrage
Ramona de Andrei Cretulescu

Aide Fondation Gan pour la diffusion
Ni le ciel ni la terre de Clément Cogitore

En compétition à Cannes, ils ont cartonné dans leurs pays

Posté par vincy, le 14 janvier 2015


Les nouveaux sauvages (Relatos Salvajes) débarque sur les écrans français ce mercredi 14 janvier. En compétition à Cannes, le film a cartonné dans son pays. Et pas seulement aux Premios Sur, les Oscars argentins remis début décembre, où il a récolté 15 prix sur 21 nominations. Les nouveaux sauvages a surtout attiré 3,4 millions de spectateurs, ce qui en fait le plus gros succès argentin de l'Histoire. Il a tenu deux mois au top du box office, et a battu tous les blockbusters hollywoodiens cette année. En 2009, dernière année où un film argentin a dominé le box office local, Dans ses yeux avait séduit moitié moins de spectateurs.

Mais ce n'est pas le seul film cannois à avoir cartonné dans son pays. Ainsi la Palme d'Or Winter Sleep, avec 1,7M$ de recettes se classe 35e dans le top annuel, ce qui est exceptionnel pour un film d'auteur de cette durée. Mr Turner de Mike Leigh est le plus gros succès du réalisateur au Royaume Uni avec 9,4M$ de recettes et une honorable place dans le Top 50 (là encore malgré sa durée). Mommy de Xavier Dolan est aussi le plus gros succès du jeune cinéaste dans son Québec. Avec 355 000 entrées, il est même le film québécois le plus populaire de l'année.

Par ailleurs, des films comme Deux jours une nuit ou Leviathan sont de loin les champions nationaux à l'étranger.

Mais il y a toujours une exception à la règle. Malgré un Grand prix du jury à Cannes, Les merveilles a subit une grosse déconvenue en Italie, ne récoltant même 1 million d'euros de recettes.

Espagnolas à Paris : Daniel Burman présente Felicidad

Posté par kristofy, le 8 octobre 2014

felicidadLe rendez-vous "Espagnolas en Paris" rassemble régulièrement les férus de cinéma espagnol et latino-américain, avec à chaque rencontre un film en avant-première et un buffet de spécialités ibères autour duquel se rencontrer.

La séance du 6 octobre a permis la découverte du film argentin Felicidad, avant sa sortie prochaine le 29 octobre en France, en compagnie de son réalisateur Daniel Burman. A tout juste 41 ans, Burman est auteur d’une dizaine de longs-métrages dont la plupart ont eu une sortie dans les cinémas français, ce qui est assez rare pour un cinéaste argentin : En attendant le Messie en 2001, Toutes les hôtesses de l'air vont au paradis en 2003, Le Fils d'Elias en 2004, Les Lois de la famille en 2006, Les Enfants sont partis en 2008, et donc à la fin du mois son nouveau film, Felicidad.

Une belle régularité qui cette fois devrait lui permettre de se faire mieux connaître : Felicidad est une joyeuse comédie sur l’amitié et le couple qui est déjà le 3e plus gros succès de l’année en Argentine. « La France est un marché important et exigeant, pour la sortie de Felicidad je salue le travail de ma distributrice (Eurozoom) qui est presque contre-nature en terme commercial. C’est une fierté que mon film venant d’Argentine soit présent dans des cinémas en France, comme ici à Paris au milieu de tant de films fabuleux en provenance de partout ailleurs. »

Le film raconte l'histoire de Santiago et Eugenio, deux amis de longue date également associés dans le travail. Ils se comprennent sans se parler, se complètent et ne se quittent pratiquement jamais. Lorsqu'Eugenio disparaît mystérieusement, voilà Santagio obligé de supporter Laura, l’épouse d’Eugenio qu’il a toujours pris soin d’éviter. Le moins qu'on puisse dire est que Laura et Santiago ne s'apprécient pas, mais désormais ils sont bien obligés de cohabiter en attendant le retour d’Eugenio.

« Ce qui pourrait être autobiographique, burmance sont certains dilemmes que l’on voit dans le film, liés à l’âge ou au temps qui passe. Ce qui m’intéresse beaucoup, c’est la peur de perdre quelqu’un au point de l’encapsuler, ou de se lier avec par un contrat comme le contrat de mariage par exemple. Avec le temps, on tient plus à ce contrat qu’à l’autre personne… »

L’Argentine est depuis de nombreuses années le pays latino qui a pris le plus d’importance sur la carte du cinéma mondial. Avant Felicidad, Daniel Burman avait déjà gagné un Ours d’argent au Festival de Berlin pour Le Fils d'Elias, qui avait été aussi le candidat de l’Argentine pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère.

Plus récemment la précieuse statuette a justement été remportée par le film Dans ses yeux de Juan José Campanella (le remake américain se prépare avec Julia Roberts et Gwyneth Paltrow). Ce dernier film, qui fut à l'époque le plus gros succès du box-office argentin, a depuis été dépassé par un autre film au succès encore plus énorme : Relatos Salvajes avec le très populaire Ricardo Darín qui a fait l’unanimité, en sélection officielle au dernier festival de Cannes. Il sera à l’affiche le 14 janvier 2015. Avant cela, rendez-vous en salles dès le 29 octobre pour découvrir Felicidad et sa quête du bonheur.

Le film cubain de Laurent Cantet primé à Biarritz

Posté par vincy, le 5 octobre 2014

retour à ithaqueLe Festival du film d’Amérique latine de Biarritz (29 septembre - 5 octobre), a fêté sa 23e édition avec un record de records de fréquentation (35 000 entrées).

Le Jury, présidé par Atiq Rahimi, entouré de María Kodama, Miguel Courtois Paternina, Catherine Dussart et Joan Aguilar, a décerné son grand prix au nouveau film de Laurent Cantet, déjà primé à Venise. Retour à Itahque se déroule sur une terrasse qui domine la Havane, au coucher du soleil. Cinq amis sont réunis pour fêter le retour d'Amadeo après 16 ans d'exil. Durant toute la nuit, ils évoquent leur jeunesse, la bande qu'ils formaient alors, les 400 coups qu'ils ont vécus à l'époque et la foi dans l'avenir qui les animait...

Le prix du jury a récompensé Las Búsquedas du mexicain José Luis Valle. Le film suit les traces d'Ulysse qui veut assassiner l’homme qui lui a volé son portefeuille, dans lequel il gardait l’unique photo de sa fille disparue.

Les nouveaux sauvages, en compétition à Cannes et récemment choisi comme représentant du cinéma argentin pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère, a reçu le prix d'interprétation féminine en plus de celui du public.

Le Syndicat français de la critique a élu La salada de Juan Martín Hsu, un premier film: Mosaïque de l’expérience vécue par les nouveaux immigrants, à leur arrivée en Argentine, La Salada raconte les histoires de 4 personnages qui font face à la nostalgie de leur pays
et à la solitude.

Palmarès de la compétition

  • Abrazo du meilleur film : Retour à Ithaque de Laurent Cantet (Cuba)
  • Prix du Jury : Las Búsquedas de José Luis Valle (Mexique)
  • Prix d’interprétation féminine : Erica Rivas pour Les nouveaux sauvages (Relatos Salvajes) (Argentine)
  • Prix d’interprétation masculine : Héctor Noguera et Néstor Guzzini pour Mr Kaplan(Uruguay)
  • Ont également été attribués :
  • Prix du public : Les nouveaux sauvages (Relatos salvajes) de Damián Szifron (Argentine)
  • Prix du Syndicat français de la critique de cinéma : La salada de Juan Martín Hsu