Venise 2018 : Suspiria, remake chic et choc

Posté par kristofy, le 2 septembre 2018

C'est le film iconique d'un maestro du 'giallo': Suspiria de Dario Argento, sorti en 1977, peut-il faire l'objet d'un remake ? Déjà à Venise en 2010, la question avait été directement posée à Natalie Portman, présentant alors Black swan, qui était intéressée par coproduire le projet pour jouer un autre rôle de danseuse effrayée... Il y a eu une vague de remake des classiques du cinéma fantastique des années 70: des films mal vieillis devenaient parfois plus efficaces (comme La colline a des yeux de Wes Craven mais par Alexandre Aja) tandis que des chefs d'oeuvre étaient inutilement caricaturés (comme Carrie de Brian de Palma par Kimberly Peirce).

Alors, qu'allait-il en être de Suspiria ? C'est resté une mauvaise idée pendant plusieurs années puis finalement un tournage a commencé... Le voila en compétition cette année à Venise. Sans doute parce que le réalisateur est devenu "hype" depuis son dernier film, alors que Venise l'a souvent snobé tout au long de sa carrière.

Quand l'équipe arrive on retient son souffle : le réalisateur Luca Guadagnino (auréolé du succès de Call me by your name), le scénariste de films et séries de genre David Kajganich, les actrices Dakota Johnson, Chloë Grace Moretz, Mia Goth, la grande Tilda Swinton, mais aussii Jessica Harper (la vedette du Suspiria d'Argento), et Thom Yorke (du groupe Radiohead) qui signe là sa première musique de film. Avec une telle réunion de talents ce remake est forcément attendu : et il est très réussi car il est assez différent de celui de Dario Argento.

Le début du film de 1977 voit l'héroïne arrivée sous la pluie à une prestigieuse école de danse de Fribourg au moment où une pensionnaire s'enfuit perturbée (personne ne la reverra)... Dans ce nouveau film l'histoire se déroule toujours en 1977 et l'académie de danse est à Berlin (ce qui fait un lien avec Cabaret), une pensionnaire perturbée s'en va sous la pluie, elle va parler à quelqu'un, elle (nous) explique ce qui l'inquiète dans cette école, et l'héroïne arrive plus tard.

Les amateurs de frayeur viscérale continueront de préférer l'original de Dario Argento qui fait beaucoup plus peur (malgré la peinture rouge grossière pour imiter le sang), cette peur étant provoquée pour ses mises à mort (les coups de poignard, l'attaque du chien, le piège de barbelés, les hurlements) et par la combinaison des éclairages contrastés (les lumières rouge, vert, jaune, et les ombres) et la musique composée de bruitages stridents. Et c'est seulement en cours de film que l'on découvre la sorcellerie : «Que font les sorcières ? leur seul but c’est de faire souffrir c’est tout en faisant appel au monde de l’occulte elles peuvent obtenir le pouvoir leur permettant d’influer sur la réalité d’agir sur des personnes dans le sens maléfique du concept».

Ce nouveau Suspiria joue plutôt avec une angoisse étrange et diffuse qui devient au fur et à mesure oppressante. Dès le début l'hypothèse de la possibilité de sorcières est déjà exprimée, le spectateur ne cherche pas vraiment quoi mais découvre comment. La tonalité des décors est d'ailleurs plutôt neutre ou sépia, et ce n'est qu'au moment du climax final que la couleur rouge-sang arrive. Dans le pensionnat de Dario Argento il n'y avait qu'une seule séquence d'échauffement de danse, cette fois il s'agit bel et bien vraiment d'une école de danse : on y voit une séquence d'audition, des séances d'exercices et de répétition, et même un spectacle devant un public. Chez Argento les phénomènes surnaturels perturbaient surtout l'esprit de l'héroïne et d'une amie, chez Luca Guadagnino les mauvais sorts s'acharnent surtout sur les corps de danseuses : les corps torturés sont tordus, cassés et désarticulés. Là où Argento était efficace c'était d'avoir concentré l'histoire dans un quasi huis-clos (l'école). Ce nouveau Suspiria raconte cette histoire avec une autre perspective et en parallèle d'autres points de vue, extérieurs à l'école (un vieux médecin, une femme catatonique).

C'est en fait tout la structure de ce nouveau Suspiria qui est différente : le générique d'introduction indique qu'il y aura un découpage en six actes et une épilogue, et surtout le récit va prendre une ampleur inédite : le film dure 2h30 ! Moins effrayant, plus esthétique, plus chic moins choc, se rapprochant davantage du cinéma de Fassbinder, plus dramatique mais moins drôle que l'original.

Prêt à retenir votre souffle ?

Deauville way of life: une ouverture en toute sécurité

Posté par cynthia, le 4 septembre 2016

Oyé oyé cinéphiles, Deauville a ouvert ses portes étincelantes ce week-end sous le signe de la sécurité. Entre les vigiles qui ont doublé de volume (on joue à où est Charlie pour se retrouver entre collègues dans la foule) et les dispositifs anti-camion (des blocs de pierre qui font penser à Hunger Games), la ville n'a pas minimisé les moyens pour notre sécurité. Mais cela est loin d'être critiquable après les événements tragiques survenus dans notre pays et ce dispositif de sécurité (qui ne fait pas plaisir à tous les festivaliers) n'enlève en rien le glamour du festival normand.

Ce 42e festival s'est ouvert en l'honneur de la douce et belle Chloé Grace-Moretz venue chercher son prix du Nouvel Hollywood (on attend Daniel Radcliffe avec impatience) avant de continuer avec le film Infiltrator de Brad Furman avec Bryan Cranston et Diane Kruger. Entre films de flic, de drogue et biopic, nos rétines ont été émerveillées en quelques minutes. Nous ne pouvons pas dire la même chose pour le film Certain Women de Kelly Reichardt avec Kristen Stewart. En bref, si vous souffrez d'insomnie ce film vous aidera à trouver le sommeil...un sommeil comateux!

Heureusement Captain Fantastic de Matt Ross, The Free World de Jason Lew et Le Teckel de Wiener-Dog ont redoré le blason du cinéma américain lors de ce week-end d'ouverture. De quoi nous mette en bouche pour la semaine pluvieuse qui nous attend!

Des hommages à gogos

Deauville c'est aussi des hommages . L'occasion de voir des stars de prêts donner des discours émotifs. Outre la graine de star Chloé Grace-Moretz, Stanley Tucci l'acteur caméléon a foulé le tapis rouge et puis s'en est allé. Tandis que Michael Moore a posé un lapin justifié (problème familial) à l'assemblée tout en nous laissant avec son dernier petit bijou Where To Invade Next.

Le prochain hommage sera dédié à l'acteur le plus paradoxal qui soit: James Franco, l'intellectuel, le narcissique accro aux réseaux sociaux et aux multiples casquettes (acteur, producteur, réalisateur, écrivain et même peintre).

Deauville 2016 : prix Nouvel Hollywood à Chloë Grace Moretz

Posté par kristofy, le 3 septembre 2016

Le Festival de Deauville remet depuis quelques années des prix « Nouvel Hollywood » à un(e) jeune talent dont la fraîcheur et l’expérience en font un nouveau visage qui compte dans le cinéma. Avant Daniel Radcliffe en fin de festival, c'est Chloë Grace Moretz qui l'a reçu lors de la cérémonie d’ouverture de cette 42e édition.

Impressionnante, la jeune actrice, qui n’a même pas encore vingt ans, compte déjà une trentaine de titres dans sa filmographie  ! Elle est même au générique de films particulièrement prestigieux comme Hugo Cabret de Martin Scorsese, Dark shadows de Tim Burton ou encore Equalizer d'Antoine Fuqua.

Mais c'est le chiffre 3 qui symbolise le mieux son parcours :

- 3 remakes de films d’horreur : les classiques de la génération de ses parents sont nombreux à avoir fait l’objet d’un remake : enfant, elle est dans la nouvelle version de Amityville (son premier film), puis plus tard dans celui de Carrie (également décevant). Elle a plus de chance avec la nouvelle version de Laisse-moi entrer.

- 3 fois filmée par un réalisateur français : on la voit dans The Eye (un autre remake) de David Moreau et Xavier Palud, Sils Maria de Olivier Assayas, et Dark places de Gilles Paquet-Brenner

- 3 rôles d’ado espiègle et délurée : une petite sœur qui donne des conseils sur l’amour dans 500 jours ensemble, une justicière masquée dans Kick Ass et sa suite Kick-Ass 2, et une lycéenne qui devient amie avec une jeune femme qui séduira son père dans Girls Only.

Depuis, Chloë Grace Moretz est devenue une jeune femme qui, pour le moment, est principalement appelée pour des films qui séduisent les ados, comme La cinquième vague, Nos pires voisins 2, ou encore La petite sirène(en préparation). On a hâte de la retrouver dans quelques temps dans d'autres registres, telle une chenille devenant papillon, encore toute étonnée du chemin parcouru : « J'ai commencé à jouer à 6 ans, et je suis ravie que jouer ait pu devenir mon métier ».

Deauville 2016 rend hommage à Chloë Grace-Moretz, Daniel Radcliffe, James Franco, Michael Moore et Stanley Tucci

Posté par cynthia, le 1 septembre 2016

Oyé oyé cinéphiles !  J-1 avant l'ouverture du 42e festival de Deauville. Comme tous les ans, nous serons présents, comme tous les ans nous avons tellement hâte d'y être que nos bagages sont déjà prêts depuis longtemps (peut-être trop longtemps, même...) et comme tous les ans cette grande fête du cinéma américain met à l'honneur une pléiade de stars !

Cette année, ce sont la belle Chloë Grace-Moretz (Kick Ass, La 5e vague...), récemment vue dans le second volet de Nos pires voisins, et l'acteur britannique aux yeux revolver Daniel Radcliffe (que l'on ne présente plus tant il reste pour toujours attaché au personnage d'Harry Potter) qui sont à l'honneur dans la catégorie "Le nouvel Hollywood" (puisque le cinéma c'est comme la garde de la Reine : il faut bien une relève).

Aux côtés de ces deux étoiles loin d'être filantes, le festival rend hommage au réalisateur Michael Moore (Bowling for Columbine, Fahrenheit 9/11) qui présentera Where to invade next, son nouveau film, l'acteur et réalisateur James Franco (127 heures, La planète des singes, Tandis que j'agonise...) et l'acteur et réalisateur Stanley Tucci (Kiss of death, Lovely bones, Hunger games...).

Tout ça met en bouche... il n'y a donc plus qu'à espérer le soleil (bien qu'on s'apprête à passer 20h par jour dans les salles, ce qui nous évitera de tomber dans la polémique du burkini) et en avant pour la nouvelle édition de l'un des plus célèbres festivals de cinéma du monde !

Chloë Grace Moretz, réalisatrice de rêve

Posté par cynthia, le 30 août 2014

si je resteDepuis le 25 août et jusqu'au 22 septembre, les internautes sont invités à partager sur Twitter leur plus grand rêve avec #SiJeReste et #SiJeRêve. Le plus chanceux verra peut-être son rêve réalisé par Chloë Grace Moretz et Warner Bros. France.

A l'occasion de la sortie le 17 septembre 2014 du film Si Je Reste, l'adaptation du célèbre roman de Gayle Forman avec Chloë Grace Moretz et Jamie Blackley, Warner Bros. France et Chloë Grace Moretz offrent une opportunité unique avec le jeu-concours « Si Je Rêve » qui se tient jusqu'au 22 septembre 2014.

Les internautes pourront tenter de réaliser leur rêve en le partageant sur Twitter avec les hashtags #SiJeReste et #SiJeRêve. Le gagnant aura la chance de voir son rêve se réaliser s'il est choisi par Chloë Grace Moretz.

Alors, à votre clavier, les rêveurs!

En savoir plus sur le concours

L’instant Glam: Uma Thurman, Kristen Stewart, John Travolta, Quentin Tarantino, Juliette Binoche, Chloë Grace Moretz…

Posté par cynthia, le 23 mai 2014

quentin tarantino uma thruman red carpet cannes 2014Oyé oyé cinéphiles! Et tel le diabolique réveil qui nous sort d'un doux songe, nous voici au dernier jour de la compétition de ce 67e Festival de Cannes . Autant vous dire que l'émotion était à son comble!! Et quoi de mieux que la bonne humeur pour exprimer ses émotions. Danses, retrouvailles et complicités étaient au rendez-vous en ce neuvième jour du festival de Cannes.

The Queen Catherine Deneuve est revenue monter les marches, plus décontractée que pour le film de Téchiné, mercredi. Une robe chemise montrait bien que le Festival touchait à sa fin. Des allures de vacances donc sur les marches? Ce n'est pas l'équipe de Pulp Fiction, venue fêter le vingtième anniversaire du film palmé, qui nous fera penser le contraire. Quentin Tarantino a offert à ses fans une danse suave devant les photographes. Suivis de très près par les mouvements de vagues de John Travolta et les petits rebonds d'Uma Thurman. S'il n'y avait pas le soleil à Cannes, il aurait fallu regarder la robe jaune et resplendissante d'Uma Thurman. La Kill woman était un vrai soleil sur le tapis rouge. Elle aurait dû monter les marches lorsqu'il pleuvait la veille, ça aurait remonté le moral des troupes usées par l'alcool, le manque de sommeil et des heures passées dans les salles. On avait qu'une seule envie, celle de les rejoindre sur ce dancefloor improvisé le temps de la montée des marches. C'était jour de fête puisque Madame Doubtfire a aussi dansé sur le tapis en attendant l'arrivée de l'équipe de Sils Maria. Les festivaliers ont des drôles de façon de nous faire patienter.

L'équipe du film d'Olivier Assayas est enfin arrivée. Juliette Binoche, Chloë (Grace) Moretz et Kristen Stewart étaient au bras d'Olivier Assayas. Le trio de femmes était vêtue de blanc. De loin, on se serait cru dans le clip Partir un jour des 2be3. Chloë Moretz portait une robe à plumes qui faisait penser davantage à un bal de promo de fin de lycée qu'au Festival de Cannes. Etant donné qu'elle est encore jeune, on lui pardonne. A ses côtés une boule à facette triste... ah non c'est juste Kristen Stewart, qui a snobé avec une grâce qui ferait pâlir Surya Bonaly, les journalistes de TV festival (et le photocall du matin). L'idole des adolescents faisait comme à son habitude la tête. Lui décrocher un sourire serait comme décrocher la lune. Ah attendez... elle se mordait les lèvres comme Bella Swan lorsqu'elle regarde son vampire de chéri... Serait-elle possédée par son rôle dans la saga Twilight? La belle (parce que tout de même elle est belle) portait un costume blanc pailletée qui laissait entrevoir une envie de disco, de danse, de fête et donc de sourire. Kristen as-tu des problèmes? Veux-tu en discuter autour d'un thé? Bon, Kristen comme je l'ai fait pour ton (ex?) petit copain Robert Pattinson, je vais te conseiller pour ta prochaine montée des marches. Parce que tu vois, ça m'attriste de te voir dépressive. Cannes c'est magique, c'est prestigieux, c'est glamour, c'est un grand événement et il y a des filles qui vendraient leur cheveux pour être à ta place, alors, la prochaine fois, fais travailler tes zygomatiques. Souris au public, souris aux photographes, souris aux marches, souris même à ton portier une fois rentrée dans ton hôtel! Profite du moment présent, tu es à Cannes! Carpe Diem quoi. Prend exemple sur ta partenaire Juliette Binoche: elle n'arrêtait pas de sourire à tout le monde.

Plus tard, dans la soirée ,c'est l'équipe du film  Léviathan qui, tout sourire (regarde bien et apprend Kristen) a monté les marches du Festival de Cannes. Ils ont su fermer avec classe et dignité (pas de tétons, de trous ou de culottes qui dépassent) la compétition de cette 67e édition. Il ne reste plus, nous pauvres mortels, qu'à attendre la grande cérémonie qui sera, sans nul doute, remplit de glamour, de beauté et de faux pas.

Carrie, la vengeance : le ridicule ne tue jamais, hélas

Posté par cynthia, le 4 décembre 2013

carrie la vengeance

Qui ne connaît pas Carrie? Je ne veux bien évidemment pas parler de la Carrie fashion et sensuelle de Sex and the city, mais de l'inquiétante Carrie de Stephen King. Celle  qui  est  persécutée  par  ses  camarades  de  classe  au  lycée  et  maltraitée  par  sa  mère (une extrémiste catholique) à la maison. Oui, elle n'a pas de chance cette Carrie là! Quoique la nature (ou peut-être bien Jésus) lui a donné un sacré pouvoir. Tellement immense qu'il devient incontrôlable lorsque la demoiselle n'est pas contente. Ça y est vous vous souvenez d'elle? Pas encore? Et si je vous dis sang? Bal de promo? Là vous l'avez en tête à coup sûre...et pour cause! Adapté plusieurs fois à l'écran (grand et surtout petit) Carrie est l'un des plus grands romans de Stephen King, le maître de l'épouvante littéraire (Shining, Christine, etc...).

Carrie rencontre sa première adaptation au cinéma sous la directive de Brian De Palma en 1976. Un chef-d'œuvre de l'épouvante qui doit autant au cinéaste qu'à son actrice, une Sissy Spacek inquiétante et redoutable.

Et comme toute réussite cinématographique, ce petit bijou (sanglant je vous l'accorde) est remis au goût du jour pour notre plus grande déception!

Le remake raté ou comment ternir l'image d'un grand classique du genre.

Carrie est la tête de turc de tout son lycée. Moqueries, insultes, humiliations, la timide jeune fille subit tout. Et pour cause : elle est différente de toutes les autres filles. Elle ne se pouponne pas pour aller en cours, ne drague pas les garçons, ignore tout de la vie (merci à la maman qui diabolise la femme et la sexualité) et porte les vieilles fringues de sa mère. Il est donc évident que lorsqu'elle se met à paniquer et hurler en publique à l'arrivée de ses règles tout le monde en profite. S'en suis une grosse humiliation qui fini sur le net...tiens le net, oh amère modernité qui vient tout gâcher de l'originalité de cette histoire!

Le remake de Carrie est un remake pur et dur. Vous ajoutez du sexe à gogo (les jeunes d'aujourd'hui adorent ça), de l'electro-rock en fond sonore, quelques iPhones, les réseaux sociaux et nous voilà dans un Carrie 2013, un Carrie bien plus décevant que flippant ou le goût du jour à remplacer le talent.

À vouloir plaire aux jeunes, la mise en scène en devient grossière et les jeux de Julianne Moore et de Chloë Grace Moretz déçoivent tout autant. Les mimiques exagérées de Carrie vont vous rendre dingue! (Sérieusement qui prend une douche au lycée en tirant la tronche comme si votre chéri était en dessous????). Entre ses narines qui s'ouvrent telle une fleur au printemps lorsqu'elle est en colère ou sa bouche entrouverte en permanence, on a même du mal à croire que c'est la talentueuse actrice de Laisse-moi entrer qui campe cette adolescente frustrée. Quand à Julianne Moore, elle gâche son génie en flirtant avec le ridicule. Grotesques.

Que vous soyez fan du genre ou novice un conseil éloignez-vous de ce désastreux remake et vite!!!

Kick-Ass : le super-héros pas ordinaire

Posté par kristofy, le 21 avril 2010

kick-ass"Pourquoi personne n’essaye d’être un super héros ?"

L’histoire : Dave Lizewski est un adolescent gavé de comics qui ne vit que pour ce monde de super-héros et d'incroyables aventures. Décidé à vivre son obsession jusque dans la réalité, il se choisit un nom - Kick-Ass - se fabrique lui-même un costume, et se lance dans une bataille effrénée contre le crime. Dans son délire, il n'a qu'un seul problème : Kick-Ass n'a pas le moindre superpouvoir... Le voilà pourchassé par toutes les brutes de la ville. Mais Kick-Ass s'associe bientôt à d'autres délirants copycats décidés eux aussi à faire régner la justice. Parmi eux, une enfant de 11 ans, Hit Girl et son père Big Daddy, mais aussi Red Mist. Le parrain de la mafia locale, Frank D'Amico, va leur donner l'occasion de montrer ce dont ils sont capables...

Notre avis : Disons le tout net : Kick-Ass avait le potentiel d’être un phénomène qui casse la baraque, mais au final ça ne casse pas des briques. Cependant, même si la déception se fait sentir, le film est tout de même un réel petit plaisir qu’il serait dommage de bouder.

On a tous l’envie d’être un super-héros, mais j’étais juste invisible pour les filles. 

On a tous été plus ou moins imprégné des images de Superman, Batman, Spiderman (voir même de Wonderwoman, Catwoman…) et autres personnages qui sont pour la majorités issus des comics américains avant d’être une mine d’or pour des adaptations au cinéma. La figure du super-héros fait partie de la culture populaire, alors autant ne pas l’ignorer et en profiter pour une histoire contemporaine. C’est dans cette optique que l’auteur Mark Millar et le dessinateur John S. Romita Jr ont imaginé Kick-Ass : un adolescent d’aujourd’hui bien dans ses baskets et mal dans sa peau qui voudrait faire comme les super-héros de son imaginaire. Un déguisement acheté sur internet et le tour est joué, si l’habit ne fait pas le moine il fait justicier. Le banal Dave Lizewski joue au pas très brillant Kick-Ass, dont le seul pouvoir est celui de s’attirer de gros ennuis…

J’étais un type normal, sans araignée radioactive.

L’enjeu était de transposer (presque) toutes les particularités de cette aventure dessinée sur grand-écran au cinéma. Le réalisateur britannique Matthew Vaughn (qui fut le complice de l’exubérance de Guy Ritchie) a développé le projet en collaboration même avec les auteurs du comic-book.

Si le film Kick-Ass est plutôt fidèle à la bande-dessinée d’origine, il semble tout de même s’en éloigner pour se rapprocher des clichés des autres films américains de super-héros, au point de ne devenir qu'une parodie du Spiderman de Sam Raimi. Un adolescent timide se découvre de l’assurance dans les vêtements d’un super-héros, va combattre le méchant et en bonus pourra embrasser la jolie fille. Ici dans Kick-Ass la plupart des acteurs principaux (Aaron Johnson, Christopher Mintz-Plasse, Mark Strong) apparaissent en fait eux-mêmes comme les parodies des personnages qu’ils doivent jouer. Il y a aussi du Robert Rodriguez des mauvais Spy Kids, (on aurait préféré les influences de Edgar Wright et de Takashi Miike). Matthew Vaughn a su quand même donner toute la dimension héroïque aux différentes scènes de combats qui rythment efficacement le film et qui sont particulièrement réussies et inventives. Mais là encore les scènes d’action auraient gagné plus d’impact sans quelques musiques regrettables (le thème du film 28 jours plus tard, une reprise passable de la ‘Bad reputation’ de Joan Jett) qui diminuent leur intensité.

Sans pouvoir pas de responsabilité, sauf que ce n’est pas vrai. 

Dave Lizewski est bien de son époque : il est branché sur YouTube et il compte ses amis virtuels sur MySpace, il attend la fin de Lost et il va voir au cinéma The Spirit (super-héros de Frank Miller). Et curieusement on a du mal à s’attacher à sa nullité. On se détourne de lui encore plus quand arrivent dans l’histoire deux autres personnages : la gamine qui se transforme en Hit-Girl et qui est entraînée par son papa Big Daddy déguisé en Batman de pacotille. Nicolas Cage et la jeune Chloë Grace Moretz collent tellement bien à leurs personnages qu’ils éclipsent carrément le héros Kick-Ass . Nicolas Cage interprète un père qui rumine sa vengeance, et ici il joue de manière idéale avec le ridicule de son allure. Il provoque d’ailleurs la réplique la plus intéressante : "un justicier masqué n’est-il pas un tueur en série ?" Et c’est la fillette de onze ans qui vole la vedette à tout le monde, présente dans toutes les séquences les plus cools où elle cascade dans tout les sens avec une arme à la main. Kick-Ass peut aller se rhabiller, la véritable héroïne du film c’est Hit-Girl !

Kick-Ass était la promesse d’un grand film qui botte les fesses mais c’est devenue une petite comédie ‘in your face’. En cas de succès au box-office la fin est ouverte pour une hypothétique suite (‘Hit-Girl kick ass 2 ’ ?), cependant la jeune Chloë Grace Moretz (graine de star vue dans 500 jours ensemble, et les remakes de Amityville, The Eye, Morse…) risque d’être bientôt trop grande pour son personnage. Too Bad (girl).