Bilan 2013 : année noire pour le cinéma en Europe

Posté par vincy, le 18 février 2014

fréquentation des salles en europe

La fréquentation des cinémas en Europe a reculé de 4,1% entre 2012 et 2013. L'Observatoire européen de l'audiovisuel, qui a publié ses premières estimations de l'année passée lors du Festival international de Berlin (les chiffres définitifs seront révélés à Cannes), a constaté que 908 millions de billets ont été vendus en 2013, soit 39 millions de moins qu'en 2012. Il s'agit du deuxième niveau de fréquentation le plus bas dans l'Union européenne (UE) depuis le début du XXIè siècle.

Les pays émergents européens à la fête

La fréquentation n'a augmenté que dans 8 des 26 pays de l'UE dont les données sont disponibles. Ainsi quatre des cinq principaux marchés de l'UE -  Espagne (-15,2 millions ; -16 %), France (-10,8 millions ; -5,3 %), Royaume-Uni (-7 millions ; -4 %) et Allemagne (-5,4 millions ; -4 %) - accusent une forte baisse de fréquentation. L'Espagne a souffert notamment de la forte hausse de la TVA sur les billets de cinéma. La France subit le contre-coup d'une année 2012 record. Seule l'Italie a résisté avec une progression estimée à 6,6 %, soit 106,7 millions de billets vendus, confortant sa 5e position, devant l'Espagne, dans la hiérarchie européenne.

C'est l'Europe de l'Est qui limite la casse :  la Bulgarie (+16,7 %), la Roumanie (+13,8 %) et la Lituanie (+6,8 %) ont connu une croissance largement supérieure à 1 %. Et comme souvent ces dernières années, ce sont les pays hors UE qui ont enregistré une croissance significative. Ainsi la Fédération de Russie est désormais le deuxième plus grand marché européen en termes d'entrées, devant le Royaume-Uni, avec une progression de la fréquentation supérieure à 10,5 %, soit 173,5 millions de billets vendus en 2013. Le marché Russe est juste derrière le marché français, toujours leader.

En Turquie, la fréquentation a augmenté de plus de 14,8 % avec 50,4 millions d'entrées, son niveau le plus haut des dernières décennies. Le pays confirme sa 7e place dans la hiérarchie européenne, loin devant la Pologne et les Pays-Bas.

Seulement 4 pays européens avec des parts de marché de films nationaux supérieures à 30%

La part de marché des films nationaux a augmenté dans 13 pays et diminué dans 10 marchés de l'UE pour lesquels des données sont disponibles. Par ailleurs, la part de marché des films américains a augmenté dans 11 des 13 marchés pour lesquels des données provisoires sont disponibles, passant de 63 % à 68 % en moyenne.

Bien qu'elle ait atteint son plus bas niveau depuis des années, la France reste le marché de l'UE où la part de marché des films nationaux est la plus élevée, avec 33 % du total des entrées (contre 40 % en 2012), suivie par l'Italie (31 %), le Danemark (30 %) et l'Allemagne (26 %). Dans 10 pays, les films nationaux totalisent moins de 10% de parts de marché.

Parmi les pays hors UE, la Turquie reste le premier pays européen en termes de part de marché des films nationaux, les films turcs représentant 58 % du total des entrées en 2013, niveau record au plan national et inégalé par les autres marchés européens au cours des dernières décennies.

fréquentation des cinémas par pays européens

Bilan 2013 : moins de gros budgets mais toujours autant de films français

Posté par vincy, le 27 janvier 2014

lea seydouxLes premières estimations du CNC concernant la production de films français en 2013 ont été publiées mercredi dernier. Le bilan est mitigé : le nombre de films produits est toujours élevé (sans doute trop de l'avis général) et les budgets sont, en moyenne, en baisse. Le nombre de jours de tournage stagne (mais les tournages sont relocalisés en France).

270 films produits en 2013, c'est seulement 9 de moins qu'en 2012. Ce sont d'ailleurs les films européens et les coproductions internationales qui diminuent alors que l'heure est à la coopération et à l'exportation. Au total, 209 films sont d'initiative française, le même chiffre qu'en 2012. Cela représente 5 sorties par semaine. On comprend mieux pourquoi les 2/3 d'entre eux ne trouvent pas leur public.

Cependant, les devis des films d'initiative française sont en baisse de 4%. L'investissement dans les films s'élève à 1,02 milliard d'euros. 45,5 millions d'euros de moins, soit deux gros budgets ou dix films "du milieu". La chute est évidemment plus spectaculaire si l'on prend en compte l'ensemble des productions françaises, incluant les participations minoritaires : 96,5 millions d'euros en moins, soit 7,2% de baisse par rapport à 2012 (pour un investissement total de 1,24 milliard d'euros).

La crise est passée par là. En 2013, un devis moyen est désormais inférieur à 5 millions d'euros, le plus bas niveau en 10 ans. La moitié des films sont produits pour moins de 2,5 millions d'euros, là encore un triste record en dix ans.

Le cinéma français investit moins dans les productions supérieures à 10 millions d'euros : seulement 19 en 2013, contre 33 en 2012. C'est la première fois que le cinéma français produit moins de 20 gros films sur une année. La volonté de ne pas prendre de risque? l'absence d'audace? La résignation à un modèle économique plus raisonnable? Il semblerait que les producteurs préfèrent miser sur le volume de films que sur le volume d'euros dépensés. Une manière de ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier et d'espérer que l'un d'entre eux deviendra une poule aux oeufs d'or.

© CNC 2004 2008 2012 2013
Nombre de films agréés 167 196 209 209
Dont 100% français 130 145 150 154
Investissements totaux (en millions d’euros) 1048,8 1490,4 1342,3 1245,8
Films > 15 millions d’euros 9 18 18 12
Films > 10 millions d’euros 15 17 15 7
Films de 4 à 10 millions d’euros 58 53 47 57
Films de 1 à 4 millions d’euros 65 74 71 79
Films > 1 million d’euros 20 44 58 54

Bilan 2013 : mauvaise année pour le cinéma français à l’étranger

Posté par vincy, le 17 janvier 2014

michelle pfeiffer dans malavita de luc besson

Les films français à l'étranger ont atteint leur plus bas niveau depuis 10 ans avec 50 millions d'entrées et 280 millions d'euros de recettes. Le box office international des productions françaises n'avait pas été aussi faible depuis 2004 (avec 50 millions d'entrées à l'époque). Et seulement la moitié des entrées a été captée par des films qui sont en langue française.

En 2013, 480 films français ont connu une vie dans une salle de cinéma étrangère. 87 de moins qu'en 2012.

En cause, sans doute le manque de film fort et fédérateur. Le Top 5 ne représente que 37,7% des entrées (contre 70% en 2012). 66 productions et coproductions ont dépassé les 100 000 entrées, mais un seul franchit le cap des 5 millions de spectateurs.  Cette atomisation ne suffit pas à tout expliquer. Des gros marchés comme l'Espagne ou l'Italie ont vu leur fréquentation cinématographique chuter. Et le dynamisme du marché chinois, désormais le 2e du monde mais aussi 2e marché pour le cinéma français, ne suffit pas à compenser les pertes.

Normal que la chute soit dure : l'année 2012 fut exceptionnelle avec Taken 2, Intouchables et The Artist soit 144 millions d'entrées en 2012! (lire notre actualité)
Aussi, relativisons un peu : avec les entrées enregistrées en France, le cinéma français reste l'un des plus attractifs du monde, cumulant 114 millions de spectateurs, marché français inclus, en 2013.

L'Europe reste toujours le plus gros marché pour le cinéma français avec 23,4 millions spectateurs étrangers, devant l'Asie (9,4 millions), l'Amérique du nord (8,6 millions) et l'Amérique latine (5,6 millions). Il est intéressant de noter qu'il y a dorénavant plus de chinois qui vont voir des films français que d'allemands ou d'italiens.  L'Amérique latine stagne. La France peine à s'imposer sur les marchés émergents, déjà très américanisés dans leurs habitudes "cinéphiliques".

Les productions de Luc Besson, avec stars hollywoodiennes et dialogues en anglais, dominent toujours le classement. Une bonne recette. Mais on notera aussi la présence très diversifiées de comédies et de films art et essai, dont deux Palmes d'or. 2013 a surtout profité à de nombreux films sortis en 2012. 4 d'entre eux occupent encore ce Top 10 annuel. Certains films comme Paulette et La Cage dorée ont fait l'essentiel de leur succès dans un seul pays (respectivement, l'Allemagne et le Portugal).

Reste que l'export devrait être priorité pour les producteurs français. Certains films doublent leurs recettes grâce à leurs sorties internationales, comme La vie d'Adèle. Pour cela, il ne suffit pas de se reposer sur l'aide bienveillante d'Unifrance : il faut aussi choisir des histoires qui peuvent plaire au plus grand nombre, et ne pas hésiter à s'aventurer dans des genres populaires comme le polar ou l'action. Deux genres complètement absents du Top 10, hormis les films du roi Besson.

On appelle ça le "soft power" : une manière d'imposer la culture française dans le monde, comme le Japon l'a si bien réussit avec le manga, comme Hollywood l'exploite depuis 80 ans et comme la Chine l'a très bien compris en investissement massivement dans des films à gros budgets dédiés aux marchés asiatiques. Les pouvoirs publics réfléchissent à une incitation fiscale ou financière soit envers les distributeurs étrangers soit envers les producteurs français. L'autre piste, plus évidente, serait de contourner le problème de la distribution dans les marchés émergents et les zones mal équipées en cinémas art et essai (ce qui fait quand même une grande partie de la planète) en diffusant plus et mieux des films français sur des plateformes numériques en vidéo à la demande.

Top 5 des pays
(en nombre de spectateurs)

1. Etats-Unis
2. Chine
3. Allemagne
4. Italie
5. Russie

Top 10 des films
(entrées (cumul total)/recettes (cumul total))

1. Malavita 8,3 millions / 47,4 millions d'euros
2. Amour 2,4 millions (3,6 millions) / 23,4 millions d'euros (31,5 millions d'euros)
3. Un plan parfait 1,6 million (1,9 million) / 7,6 millions d'euros (9,4 millions d'euros)
4. Colombiana 1,5 million (9,6 millions) / 6,3 millions d'euros (51 millions d'euros)
5. La vie d'Adèle 1,1 million / 7,5 millions d'euros
6. La cage dorée 1 million / 5,8 millions d'euros
7. De l'autre côté du périph' 800 000 / 5 millions d'euros
8. Paulette 760 000 / 4,7 millions d'euros
9. Renoir 700 000 / 4,3 millions d'euros
10. De rouille et d'os 700 000 (1,4 million) / 4,8 millions d'euros (9,6 millions d'euros)

Locarno 2013 : Casanova, le VIH, Mouton et Gabrielle au palmarès

Posté par vincy, le 18 août 2013

histoire de ma mort alberto serra locarno 2013

Le 66e Festival del film Locarno s’est achevé avec la traditionnelle remise des prix, samedi soir. Les premiers chiffres sont encourageants : fréquentation en légère hausse (162 919 spectateurs contre 161 690 l’an dernier), nombre d’accrédités en progression (4 114 contre 3 950 en 2012), mais aussi un peu plus de journalistes et de professionnels de l’industrie. Locarno fait cependant face à ses limites en matière d’extension : le nombre d’hôtels n’augmente pas, et la petite ville lacustre helvétique peine à pouvoir attirer plus de monde…

Le Président Marco Solari a clôturé officiellement la 66e édition : « au nom du conseil de direction, j'exprime toute ma reconnaissance aux nouveaux directeurs Carlo Chatrian et Mario Timbal qui ont réussi, grâce à leur travail et à l'effort de leurs équipes respectives, à renforcer, avec l'édition 2013, les atouts artistiques et l'organisation du Festival del film Locarno dans un contexte international actuellement difficile pour les festivals de cinéma ». Locarno prépare déjà sa 67e édition, qui se tiendra du 6 au 16 août 2014.

Du Léopard pour Casanova

Côté palmarès, c’est le film espagnol Histoire de ma mort (photo) qui a remporté le prestigieux Léopard d’or. Le film sortira dans les salles françaises le 23 octobre prochain. Il s’agit de l’histoire de Casanova et de son nouveau serviteur. Ce dernier sera le témoin des derniers moments de la vie du séducteur, dans les terres pauvres et sombres de l’Europe septentrionale. Là-bas, son monde de légèretés et de mondanités ainsi que sa pensée rationaliste s’effondre face à une force nouvelle, violente, ésotérique et romantique représentée par Dracula et son pouvoir éternel. Toujours d’Espagne, Lois Patiño a reçu le prix du Meilleur réalisateur émergent pour son film Costa da Morte.

La péninsule ibérique a été également récompensée par le prix spécial du jury, E Agora ? Lembra-me (Et maintenant ? Souviens-toi de moi), le très long film de Joaquim Pinto. Le cinéaste vit avec le VIH et l’hépatite C depuis près de vingt ans. Son film retrace une année d’études cliniques sous psychotiques et médicaments toxiques dont la commercialisation n’a pas encore été approuvée.

Dessine-moi un Mouton

Notons aussi que le cinéaste sud-coréen Hong Sang-soo, fidèle habitué des festivals européens, a été sacré par un prix du meilleur réalisateur. Des films comme Short Term 12 (USA), Manakamana (Népal/USA) et Mouton (France) sont repartis avec plusieurs récompenses. Manakamana a reçu ainsi le Léopard d’or dans la section Cinéastes du présent et la mention spéciale dans la catégorie Première œuvre ; Mouton a été, à l’inverse, choisi comme Meilleure première œuvre et a hérité d’un prix spécial dans la section Cinéastes du présent.

Mouton, film français à petit budget, de Gilles Deroo et Marianne Pistone, remarqués en 2008 avec le moyen-métrage Hiver (Les Grands Chats), suit Aurélien Bouvier, dit "Mouton", 17 ans. Durant 3 ans, il habitera une petite chambre à l’étage de La Crémaillère où il est embauché comme écailler poissonnier. Il y est logé, blanchi et nourri. Il est sérieux et respectueux du service et des autres… Il vit sa vie avec ses camarades, sans aucun incident notoire. Le soir du 22 juin, il se rend en compagnie de ses camarades à la fête Sainte Anne. A 3h30 du matin, Monsieur Delobel, 42 ans, lui tronçonne le bras. Il est transféré à l’hôpital. Il en sortira 2 semaines plus tard. Plus jamais on ne verra Mouton. On est avec ses potes… Courseulles sur mer, presque inchangée et pourtant il y a de plus en plus de chiens…Tout le monde a sans se le dire parfois quelque chose en leur cœur saignant…

Enfin, finissons avec le prix du public remis au film canadien Gabrielle, de Louise Archambault, qui sortira en France le 16 octobre.

LE PALMARÈS
Compétition internationale

Léopard d’or
HISTORIA DE LA MEVA MORT (HISTOIRE DE MA MORT) d’Albert Serra, Espagne/France

Prix spécial du jury
E AGORA? LEMBRA-ME de Joaquim Pinto, Portugal

Meilleur réalisateur
HONG SANG-SOO pour U RI SUNHI (Our Sunhi), Corée du Sud

Meilleure actrice
BRIE LARSON pour SHORT TERM 12 de Destin Cretton, États-Unis

Meilleur acteur
FERNANDO BACILIO pour EL MUDO de Daniel Vega et Diego Vega, Pérou/France/Mexique

Mentions spéciales
SHORT TERM 12 de Destin Cretton, États-Unis
TABLEAU NOIR de Yves Yersin, Suisse

Cinéastes du présent

Léopard d’or Cinéastes du présent - Prix George Foundation
MANAKAMANA de Stephanie Spray et Pacho Velez, Népal/États-Unis

Meilleur réalisateur émergent
COSTA DA MORTE de Lois Patiño, Espagne

Prix spécial du jury Ciné+ Cinéastes du présent
MOUTON de Gilles Deroo et Marianne Pistone, France

Mention spéciale
SAI NAM TID SHOER (By the River) de Nontawat Numbenchapol, Thaïlande

Première œuvre

Lépoart de la meilleure première oeuvre
MOUTON de Gilles Deroo et Marianne Pistone, France

Mention spéciale
MANAKAMANA de Stephanie Spray et Pacho Velez, Népal/États-Unis

Léopards de demain

Compétition internationale
Meilleur court métrage international
LA STRADA DI RAFFAEL d’Alessandro Falco, Italie/Espagne

Léopard d’argent Swiss Life
ZIMA de Cristina Picchi, Russie

Nomination de Locarno pour les European Film Awards - Prix Pianifica
ZIMA de Cristina Picchi, Russie

Prix Film und Video Untertitelung
TADPOLES d’Ivan Tan, Singapour

Mention spéciale
ENDORPHIN de Reza Gamini, Iran

Compétition nationale
Meilleur court métrage suisse
'A IUCATA de Michele Pennetta, Suisse

Léopard d’argent Swiss Life
VIGIA de Marcel Barelli, Suisse/France

Prix Action Light pour le meilleur espoir suisse
LA FILLE AUX FEUILLES de Marina Rosset, Suisse

Piazza Grande

Prix du Public UBS
GABRIELLE de Louise Archambault, Canada

Variety Piazza Grande Award
2 GUNS de Baltasar Kormákur, États-Unis

Boom de la fréquentation en Chine : le cinéma français s’y attaque enfin!

Posté par vincy, le 14 juillet 2013

Le premier semestre 2013 confirme que la Chine est bien le 2e plus important marché mondial du cinéma. Alors qu'aux USA, les recettes ont baissé de 2% par rapport au premier semestre 2012, que la fréquentation en France subit un coup de froid de plus de 6%, le box office chinois a vu ses recettes progresser de 36%! 11 milliards de Yuans soit 1,36 milliards d'euros sont entrés dans les caisses des 13 000 salles de l'Empire du milieu ces six premiers mois de l'année.

Cela a essentiellement profité aux films chinois (+144%) alors que les films étrangers ont vu le public les bouder (-21%). Déjà les analystes pensent que le marché chinois sera plus important que le marché américain (leader historique) d'ici la fin de la décennie. Le box office US a quand même récolté 4,2 milliards d'euros du 1er janvier au 30 juin 2013.

A date, les champions de l'année sont le nouveau Stephen Chow (200 M$ de recettes), Iron Man 3 (123M$) et le romantique So Young (117M$).

Les films européens sont inexistants. Pour remédier à cette régression (il fut un temps où il allait jusque dans les campagnes chinoises) liée notamment à un manque de films d'action ou d'aventures mais surtout aux limites protectionnistes imposées par le gouvernement de Pékin (quotas de 80 films étrangers par an, censure), Eric Garandeau (futur ex-président du CNC) a profité d'un déplacement en Chine pour jouer les Ambassadeurs, changer de stratégie et convaincre ses homologues. Depuis la signature d'un accord de coproduction entre les deux pays en 2010, les choses bougent un peu. Même François Hollande a évoqué le dossier lors de sa visite en Chine en avril (lire notre actualité). Le Festival du Film français en Chine a rencontré un beau succès, public comme professionnel.


Visas simplifiés, partenariats multipliés

Fin juin, la Commission du film d'Ile-de-France a annoncé que les ressortissants chinois qui viennent tourner des films en France obtiendront des visas plus facilement. Le texte précise que "les demandes groupées sont désormais instruites par le consulat dans le ressort duquel une entreprise chinoise a son siège social et non en fonction du lieu de résidence des employés."

On note une augmentation des tournages audiovisuel dans l'Hexagone ; récemment Jackie Chan a profité d'un château en région parisienne. Et l'inverse est aussi vrai. En visite récemment en Chine, Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, s'est rendue sur les plateaux de Portrait de femme, de Charles de Meaux, avec Melvil Poupaud et Fan Bingbin.

Europacorp a signé un accord avec le distributeur chinois Fundamental pour 15 films à venir, dont 3 seront coproduits par son partenaire chinois. La comédie noire maffieuse Malavita (de Luc Besson, avec De Niro et Pfeiffer) sera le premier film à bénéficier de ce partenariat de distribution. Pierre-Ange le Pogam a créé en mai une coentreprise avec le Chinois Bruno Wu pour développer des films d’action. Jean-Jacques Annaud a choisi un best-seller chinois, un producteur chinois et un tournage dans la région de la Mongolie intérieure pour son prochain film, Wolf Totem.

Les producteurs et les cinéastes chinois accèdent ainsi à des financements extérieurs et, surtout, au savoir-faire français. Les français de leurs cotés gagnent des écrans pour diffuser leur film, mais avant tout, ils créent des oeuvres qui sont certaines de plaire au public local et à la censure.

Reste à vérifier d'ici quelques années, la réussite de cette stratégie.

The Lone Ranger mord la poussière : Hollywood tremble

Posté par vincy, le 8 juillet 2013

johnny depp the lone ranger

Avec un troisième fiasco financier pour cette saison estivale, les studios hollywoodiens tremblent. The Lone Ranger, 250 millions de $ de budget, pourrait faire perdre 100 millions de à Disney, déjà un peu échaudé par l'aventure John Carter l'an dernier.

La fin des blockbusters?

Et si Steven Spielberg et George Lucas avaient eu raison? Le 12 juin lors d’une conférence à la University of South California, ceux qui ont fait naître le concept de blockbuster estival dans les années 70 ont attaqué le système avec une virulence particulière.

« Tout ce qui les motive, c’est l’argent. Ça ne tiendra pas indéfiniment. Ils se crispent de plus en plus sur leur quête de profit. Les gens finiront par se lasser. Et les studios ne sauront rien faire d’autre. Il y aura une implosion le jour où trois, quatre, voire une demi-douzaine de ces films au budget démesuré vont se planter au box-office. Le modèle qu’on connaît aujourd’hui va changer » expliquait le réalisateur de Lincoln, qui avouait que son dernier film avait faillit ne jamais voir le jour.

Lucas jouait aux prédicateurs, et confirmait ce que James Cameron imaginait déjà à la fin des années çà :

« Vous allez vous retrouver au final avec de moins en moins de salles de cinéma, de plus en plus grosses avec beaucoup de belles choses. Aller au cinéma coutera 50, 100 voire 150 dollars, comme un ticket pour Broadway ou un match de foot. Ce sera une chose chère… Les films resteront à l’affiche un an, comme les shows à Broadway. Et on appellera ça l’industrie du cinéma. »

Et tout cela arrive plus vite que prévu. Ce week-end, The Lone Ranger, produit et réalisé par le duo de Pirates des Caraïbes, Jerry Bruckheimer et Gore Verbinski, avec Johnny Depp en tête d'affiche, a essuyé un cuisant revers au box office, malgré le long week-end férié. Le film a rapporté à peine 49 millions de $ en 5 jours, près de trois fois moins que Moi moche et méchant 2. Même pas certain que le film rapporte la moitié de ses dépenses. Disney encaissera le coup après les cartons d'Iron Man 3, du Magicien d'Oz et Monstres Academy, mais risque de manquer d'audace dans les prochaines années...

Un gros flop financier par semaine

Rien que cet été, Hollywood a enregistré deux grosses déconvenues : After Earth (qui a sauvé les meubles sur les marchés internationaux) et White House Down, tous deux ayant coûté plus de 130 millions de $. Mais ce ne sont pas les seuls échecs de l'année: Epic, G.I. Joe 2, Very Bad Trip 3, Oblivion, Die Hard 5, Jack et le chasseur de géants, Gangster Squad, et à des niveaux de budgets différents des films avec stars comme Beautiful Creatures, Hansel et Gretl, Le dernier rempart, Bullet to the Head, The Big Wedding, Les stagiaires et Broken City ont tous eut besoin des spectateurs internationaux pour couvrir en partie ou totalement leur budget de production et de marketing. Ces gros échecs en Amérique du nord ont aussi subit l'affront de voir des films peu coûteux devenir (très) rentables comme Mud, Mama, Quartet, Olympus has Fallen, Now You See me, 42, Identity Thief, Warm Bodies, The Purge...

Avec le fiasco de Lone Ranger, les studios comptent leurs succès. Parce que Disney a produit 3 des 5 plus gros succès de l'année, l'échec du western de Verbinski est à relativiser. Tout comme Universal : le flop d'Oblivion a été compensé par 5 hits parfois inattendus. Mais, de plus en plus dépendants des spectateurs étrangers, les studios vont peut-être revoir leur stratégie du "tentpole" (le mât qui tient la tente) où l'on investit des sommes astronomiques dans un film plutôt que de répartir les risques entre plusieurs.

Spielberg comme Lucas ont raison (même si pour ce dernier, la critique est un peu gonflée) : en misant sur le spectacle dispendieux plutôt que la créativité et la diversité, Hollywood est peut-être en train de muter. Cependant, si les actionnaires constatent que l'industrie n'est plus rentable (parce que les spectateurs sont déçus ou parce qu'ils préfèrent se divertir ailleurs), alors c'est tout le système qui s'effondrerait. Pour l'instant, personne ne panique parce que les marchés étrangers compensent largement les pertes, la plupart du temps. 7 films ont dépassé le cap des 400 millions de $ dans le monde depuis janvier. Quasiment toutes les grosses productions américaines ont réalisé plus de 60% de leurs recettes à l'international.

Et justement Lone Ranger compte dessus et Disney espère que la côte de popularité de Johnny Depp est toujours intacte à l'étranger, pour que la ligne ne soit pas trop rouge dans le bilan financier.

+27,5% : la fréquentation de la Fête du cinéma 2013 par rapport à l’an dernier

Posté par vincy, le 4 juillet 2013

Gros succès pour la 29e Fête du Cinéma - 30 juin / 3 juillet - puisque l'événement a attiré 3,5 millions de spectateurs, soit son meilleur résultat en cinq ans.

C'est une hausse de 27,5% par rapport à l'an dernier, jugée catastrophique. Selon l'organisateur de l'événement, la FNCF, ce score est lié au nouveau dispositif mis en place cette année qui permettaient aux spectateurs de payer 3,5 € dès la première séance (voir notre actualité du 5 juin).

Le dernier jour fut le meilleur avec près d'un tiers des spectateurs. World War Z a ainsi attiré 458 000 spectateurs, soit le meilleur démarrage de l'année.

Tout cela devrait légèrement rattrapé le retard pris depuis le début de l'année : la fréquentation des salles était en baisse de 7,4% sur les cinq premiers mois de l'année par rapport à la période équivalente en 2012.

Madrid de Cine 2013 : 40 films pour défier la crise du cinéma espagnol

Posté par vincy, le 23 juin 2013

logo madrid de cine 2013La 8e édition de Madrid de Cine, l'équivalent des rendez-vous d'Unifrance pour le cinéma espagnol, avait lieu la semaine dernière, du 17 au 19 juin, dans la capitale des Ibères. L'occasion pour la presse internationale et plus de 400 professionnels de découvrir 40 films locaux prêts à être exportés.

Carmina o revienta de Paco Leon (3 fois nommé aux Goyas), Encierro 3D : Bull Running in Pamplona, documentaire de Olivier van der Zee, Alpha de Joan Cutrina, Esto no es una cita de Guillermo Fernández Groizard, The extraordinary tale of the times table de Jose F. Ortuño, Ali de Paco R. Baños, avec Veronica Forque, Somos Gente Honrada de Alejandro Marzoa et Una pistola en cada mano ont été parmi les films les plus vus durant ces journées d'après l'organisation.

Ainsi la comédie de Cesc Gay, Una pistola en cada mano, sortie fin 2012, portée par un casting alléchant - Ricardo Darín, Luis Tosar, Javier Cámara, Eduardo Noriega, Cayetana Guillén et Candela Pena, qui a remporté un Goya du meilleur second-rôle féminin pour ce film - a trouvé un distributeur en France. On a aussi appris que le duo de Cellule 211, Daniel Monzon et Luis Tosar, tourne un autre polar, El niño ; ou que L'orphelinat, le film phénomène de Juan Antoni Bayona, va faire l'objet d'un remake aux USA.

Pendant 3 jours, acheteurs de 29 pays, producteurs, journalistes (35 médias) se sont croisés dans un lieu unique pour rencontrer réalisateurs et comédiens des films participants.

Box office en chute libre

Ce succès croissant de Madrid de Cine a consolé une industrie cinématographique déprimée. Le box office est en chute libre depuis le début de l'année, après une année 2012 déjà désastreuse. Depuis 2009, le cinéma en Espagne est passé de 110 millions de spectateurs à 94 millions l'an dernier! En cause : la hausse de la TVA sur les billets de cinéma qui rend le ticket hors de prix (voir notre actualité du 4 octobre 2012). Le plus gros succès de l'année, The Croods, a rapporté 18 millions de $ quand l'an dernier déjà deux films avaient dépassé les 20 millions de $. Côté espagnol, le film le plus populaire cette année, à l'exception de Mama, reste le Pedro Almodovar, Les amants passagers, avec 6,5 millions de $ de recettes et une modeste 10e place dans le classement annuel.

Le nombre de tournage s'effondre avec seulement 43 productions lancées entre janvier et début juin, soit 25% de moins qu'en 2012 et 56% de moins qu'en 2011. Les mois à venir risquent de ne pas être plus réconfortants. Les budgets moyens par films sont eux aussi en forte baisse : 3 millions d'euros en 2010, à peine 1,8 million d'euros en ce début d'année.

Un cinéma tiré par ses recettes internationales

Cependant, la part de marché des films espagnols augmente (de 11,5% pour les six premiers mois de 2012 à 17,9% pour le premier semestre 2013). Cela confirme la tendance enregistrée l'année dernière, où le cinéma espagnol avait battu son record de 27 ans avec une part de marché de 19,3%. The Impossible a même été le plus gros succès de l'année avec 5,86 millions d'entrées.

Et l'exportation des films espagnols n'a jamais été aussi dynamique - ce qui renforce la nécessité d'un rendez-vous comme Madrid de Cine. En 2012, les recettes internationales ont rapporté 150 millions d'euros à l'industrie du cinéma espagnol, soit largement plus que les recettes du cinéma espagnol dans le pays (110 millions d'euros); au total, 141 films ont été vendus en 2012 pour des marchés étrangers (soit une trentaine de plus qu'en 2011) alors que le nombre de films produits diminue.

Bilan 2012 : 279 films français dont 18 à plus de 15 millions d’euros

Posté par vincy, le 29 mars 2013

En 2012, la France a produit un nombre record de 279 films, dont 209 films d'initiative française. Le documentaire a le vent en poupe (+23%) Tel est le bilan rendu public mardi par le Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC), qui a annoncé simultanément le lancement d'une étude sur la rentabilité des films, toujours difficile à déterminer. Cette étude contribuera à coup sûr à définir l'avenir du financement d'un cinéma français en pleine crise existentielle avec la polémique sur les cachets des stars.

L'an dernier, la production cinématographique française a bénéficié de 1,34 milliard d'euros en 2012 (- 3,4% au total et - 5,5% pour les films d'initiative française). L'apport des télévisions, notamment les chaînes gratuites, a fortement baissé : elles se concentrent sur les budgets les plus élevés. Ce sont donc "les films du milieux" qui souffrent le plus de la crise. Ainsi le nombre de jours de tournage a atteint son plus bas historique (27 jours). Ajoutons que le nombre de films sans financement de chaîne de télévision augmente fortement en 2012 à 112 films agréés (+14 films), soit le plus haut niveau de la décennie

Par ailleurs, la production cinématographique française est marquée par l’augmentation du nombre de films tournés en vidéo numérique (182 films, contre 150 en 2011). Ainsi, 87,1 % des films d’initiative française sont tournés en vidéo numérique en 2012, contre 72,5% en 2011.

En revanche, l'animation se porte bien. Pour la première fois, deux films animés entrent dans le classement des budgets les plus élevés de l'année. Et avec 12 films agréés, 2012 a été une année record dans ce secteur très porteur, y compris à l'international.

Voici le Top 20 des films les plus chers de l'année.

1. Pourquoi j’ai (pas) mangé mon père de Jamel Debbouze (31,80 M€, en photo)
2. Astérix et le domaine des dieux de Louis Clichy (31,03 M€)
3. L’extravagant voyage … TS Spivet de Jean-Pierre Jeunet (26,81 €)
4. Grace de Monaco d’Olivier Dahan (25,22 M€)
5. Eyjafjallojokull d’Alexandre Coffre (23,13 M€)
6. L’écume des jours de Michel Gondry  (21 M€)
7. Blood Ties de Guillaume Canet 19,79 M€)
8. Passion de Brian de Palma (18 M€)
9. Des gens qui s’embrassent de Danièle Thompson (17,45 M€)
10. Casse-tête chinois de Cédric Klapish (17,29 M€)
11. En solitaire de Christophe Offenstein (16,99 M€)
12. Zulu de Jérôme Salle (16,23 M€)
13. Vive la France de Michael Youn (16 M€)
14. Là où tombent les anges de Fred Cavayé (16 M€)
15. Angélique marquise des anges d’Ariel Zeitoun (15,75 M€)
16. 100% cachemire de Valérie Lemercier (15,54 M€)
17. Miserere de Sylvain White (15,41 M€)
18. Möbius d’Éric Rochant (15,24 M€)
19. La grande boucle de Laurent Tuel (14,08 M€)
20. L’homme qui rit de Jean-Pierre Améris (13,34 M€)

Le Prénom, champion de la rentabilité en 2012

Posté par vincy, le 22 février 2013

Comme chaque année, Le Film Français a calculé le ratio budget/entrées pour déterminer le taux de rentabilité des films. On en déduira que Bruel n'est pas forcément bankable malgré le carton du Prénom puisque Paris Manhattan est 57e de cette liste de 136 films. En revanche Omar Sy, Jean Dujardin, Jamel Debbouze et Fabrice Luchini méritent davantage leurs gros cachets que des Dany Boon, Gérard Depardieu, Mathilde Seigner, Gad Elmaleh, Yvan Attal et autres Audrey Tautou... D'autant que dans les 10 films les plus rentables de l'année, on compte deux films d'animation et deux films avec des inconnus en vedettes. Par ailleurs 7 films sur les 10 plus rentables ont coûté moins de 9 millions d'euros.

Le podium.

Champion toute catégorie, la pièce à succès transposée sur grand écran, Le prénom, en lice pour le César du meilleur film ce soir. Le film affiche un taux de 93,57% grâce à ses 3,34 millions de spectateurs pour un film qui a coûté 11 millions d'euros. Seuls deux autres films ont dépassé les 75% de rentabilité : De l'autre côté du périph' et Les kaïra.

Césarisables.

Parmi les césarisables pour le meilleur film, l'ordre est le suivant : Camille redouble (12e), Dans la maison (14e), De rouille et d'os (16e), Quelques heures de printemps (28e), Amour (37e, mais plus rentable grâce aux entrées à l'étranger), Les adieux à la reine (38e). Seul Holy Motors fait figure de vilain petit canard avec sa 46e place.

Animation.

Zarafa domine les films d'animation avec un taux de 52,3%. 9e film le plus rentable de l'année, il devance le troisième épisode de Kirikou, 10e. Ernest et Celestine est le seul autre film animé rentable (30e), surclassant largement Le jour des corneilles (47e) et surtout le fiasco de Patrice Leconte, Le magasin des suicides (77e). Il fait partie des 5 films ayant coûté plus de 10 millions d'euros à avoir une rentabilité de mois de 8%.

La comédie en forme.

Contrairement à ce qu'on entend depuis des mois, la comédie française ne se porte pas si mal. Ainsi Mince alors!, Les infidèles, La vérité si je mens 3 sont dans les 10 films les plus rentables de l'année. Sur la piste du Marsupilami (13e), Les seigneurs (15e), Les vacances de Ducobu, malgré des budgets supérieurs à 10 millions d'euros affichent une rentabilité supérieure à 30% et se classent parmi les 25 films les plus rentables. Parmi les budgets moyens, à ce niveau de rentabilité on retrouve Et si on vivait tous ensemble?, Les saveurs du palais, Du vent dans mes mollets, Le grand soir et Radiostars.

Petits films costauds.

Si on prend en compte les budgets inférieurs à 4 millions d'euros, on remarque quelques jolis succès financiers. Rengaine et Adieu Berthe sont ainsi 4e et 5e du classement. Le premier a coûté un demi million d'euros et a séduit plus de 109 000 spectateurs ; le Podalydès avec 702 000 entrées a couvert 63% de son budget avec les seules entrées. Ainsi dans les films ayant une rentabilité de 20% et plus, soit 40 longs métrages, 7 sont des très petits budgets.

Gros fiascos.

Chers ou pas assez populaires, Cendrillon au Far West, La traversée, Confession d'un enfant du siècle, Bye Bye Blondie, Dans la tourmente, Mauvaise fille, Do not Disturb, David et Madame Hansen, Trois mondes, Sport de filles, A coeur ouvert n'ont même pas rapporté 6% de leurs budgets. Dans une moindre mesure, Populaire, Astérix 4, Nous York, Bowling, Un plan parfait, Thérèse Desqueyroux, Comme un chef et L'oncle Charles ont beau voir dépensé de 10 à 61 millions d'euros pour leur production, ils n'ont même pas atteints les 25% de rentabilité. De même des cinéastes comme Costa-Gavras, Assayas, Arcady, Salles, ou encore Resnais n'ont pas satisfait les attentes des producteurs.