Mathieu Demy réunit Salma Hayek, Chiara Mastroïanni et Géraldine Chaplin

Posté par vincy, le 3 juin 2011

Fils de Jacques Demy, dont on célèbre les 45 ans du tournage des Demoiselles de Rochefort ces jours-ci et d'Agnès Varda, Mathieu Demy avait déjà réalisé deux courts métrages : Le Plafond en 2000 et La bourde en 2005. Il passe dorénavant dans la cour des grands avec la réalisation d'un premier long métrage : Americano. Le film a été tourné à Los Angeles, Paris et Tijuana (frontière mexicaine au sud de San Diego) en septembre et octobre dernier et, actuellement en post-production, devrait arriver dans les Festivals de la fin d'été.

Pour ça, il a réussit à réunir un joli triplé de comédiennes très cosmopolites : Salma Hayek, Géraldine Chaplin (L'orphelinat, Parle avec elle) et Chiara Mastroïanni. L'acteur Demy, qu'on peut voir actuellement à l'affiche de Tomboy, sera aussi de la partie, ainsi que Carlos Berdem (Cellule 211) et le cinéaste Jean-Pierre Mocky.

Avec ce scénario, il avait été le lauréat de l'aide à la production de la Fondation Groupama en 2009.

Le film suit un certain Mathieu qui s’appelait Martin quand il était enfant et vivait à Los Angeles. Martin a grandi et vit à Paris. Lorsqu’il perd sa mère, restée en Californie, il doit retourner dans la ville de son enfance pour s'occuper des formalités liées à son héritage. Mais incapable de faire face à la mort, il fuit vers Tijuana et s’égare sur les traces d'une danseuse Mexicaine qu’il a connue jadis, et qui avait depuis occupée une place importante dans la vie de sa mère. Pour faire son deuil, Martin devra revisiter son passé. Pour faire son film, Mathieu doit se réapproprier Martin, l’enfant fictif d’un film d’Agnès…

40 avant-premières mondiales pour le Festival de Locarno

Posté par vincy, le 4 août 2010

homme au bain tournage francois sagatPour sa première année, le nouveau directeur artistique du Festival, le Français Olivier Père (ancien directeur de la Quinzaine des réalisateurs) n'a pas lésiné sur ... les films français. Jusqu'à l''ouverture qui se fera avec le nouveau film de Benoît Jacquot, Au fond des bois, drame en costumes. Si majoritairement les films viennent d'Europe (surtout scandinave), on constate un importante délégation francophone (Canada inclus) et peu de films venus d'Asie (hormis la Chine) et d'Amérique latine.

Du 4 au 14 août, la petite ville suisse accueille l'un des plus beaux festivals de cinéma. On connaissait déjà le jury (Eric Khoo en président de celui de la compétition officielle), une partie de la programmation, la rétrospective annuelle (Ernst Lubitsch) et la plupart des hommages (Jia Zhang-Ke, Alain Tanner). Actualité du 25 juin 2010. On nous avait même surpris avec l'annonce du prix d'excellence pour Chiara Mastroianni et sa Master Class. Actualité du 30 juin 2010.

Entre temps Locarno a ajouté un Léopard d'honneur pour l'ensemble de son oeuvre, qui sera attribué au cinéaste italien Francesco Rosi le 13 août. En plus d'un dialogue pblic avec le critique italien Sergio Toffeti, les festivaliers pourront (re)voir en copie restaurée son film pacifiste Uomini Contro (Les hommes contre).

Le Festival proposera au total 40 avant-premières mondiales. L'objectif d'Olivier Père est de faire de Locarno une rampe de lancement pour les nouveaux talents et les jeunes cinéastes, un lieu de découverte.

Cela n'empêche pas quelques événements avec des stars, ou même de flirter avec différents genres populaires comme le L.A. Zombie de Bruce LaBruce (voir actualité du 31 juillet 2010), avec la star du porno gay François Sagat, qui sera aussi à l'affiche du film de Christophe Honoré avec son Homme au bain (photo), ou encore un film de science-fiction avec Eva Green (Womb), ou toujours une "comédie" indépendante américaine, Cyrus dans la lignée de Little Miss Sunshine qui avait fait son avant-première européenne à Locarno.

Cette année, aucun blockbuster. Mais un regard sur le monde et son cinéma, en mutations. Une épreuve test pour le nouveau directeur dans un festival qui séduit toujours autant de monde mais qui peine à s'étendre faute de capacité d'hébergement importante.

Une 63e édition qui lance aussi la saison des festivals : Venise, Toronto, San Sebastian pour les plus importants, mais aussi Montréal, Telluride, Deauville, Londres ou encore New York.

Compétition
Bas Fonds, Isild Le Besco, France
White White World, Oleg Novkovic Serbia, Suède
Beyond The Steppes, Vanja d'Alcantara, Belgique
Cold Weather, Aaaron Katz, U.S.A
Curling, Denis Cote, Canada
Winter Vacation, Li Hongqi, Chine
Homme au bain, Christophe Honore, France
At Ellen's Age, Pia Marais, Allemagne
Karamay, Xu Xin, Chine
La Petite Chambre, Stephanie Chuat & Veronique Reymond, Suisse
L.A. Zombie, Bruce LaBruce, U.S.A.
Luz Nas Trevas – A Volta Do Bandido Da Luz Vermelha, Helena Ignez & Icaro C. Martins, Brésil
Morgen, Marian Crisan, Roumanie
Periferic, Bogdan George Apetri, Roumanie
Pietro, Daniele Gaglianone, Italie
Sac, Tayfun Pirselim, Turquie
Songs of Love and Hate, Katalina Godros, Suisse
Womb, Benedek Fliegauf, Allemagne

Hors-compétition
C'etait Hier, Jacqueline Veuve, Suisse
Get Out of the Car, Thom Andersen, U.S.A
Hell Roaring Creek, Lucien Castaing-Taylor U.S.A
Io Sono Tony Scott. La Storia Del Piu Grande Clarinettista Del Jazz,
Franco Maresco, Italie
Les Champs Brulants, Catherine Libert & Stefano Canapa, France
Mademoiselle Else, Isabelle Prim, France
The Indian Boundary Line, Thomas Comerford, U.S.A
Low Cost, Lionel Baier, Suisse

Compétition Cinéastes du présent
Aardvark, Kitao Sakurai, U.S.A
The Belly of the Whale, Ana Lungu & Ana Szel, Roumanie
Foreign Parts, Verena Paravel & J.P. Sniadecki, U.S.A/France
Songs of Tomorrow, Jonas Holmstrom & Jonas Bergergard, Suède
Ivory Tower, Adam Traynor, Canada
Jo Pour Jonathan, Maxime Giroux, Canada
La Lisiere, Geraldine Bajard, France
The Life Sublime, Daniel V. Villamediana, Espagne
Mandoo, Ebrahim Saeidi, Irak
Memory Lane, Mikhael Hers, France
Intolerance Now, Takahiro Yamauchi, Japon
Norberto's Deadline," Daniel Hendler, Uruguay/Argentina
Paraboles, Emmanuelle Demoris, France
Prud'Hommes, Stephane Goel, Suisse
Pulsar, Alex Stockman, Belgique
September 12, Ozlem Sulak, Allemagne/Turquie
The Fourth Portrait, Chung Mong-Hong, Taiwan
Tilva Ros, Nikola Leraic, Serbie
You Are Here, Daniel Cockburn, Canada

Projections sur la PIAZZA GRANDE
Au Fond Des Bois, Benoit Jacquot, France - ouverture
Cyrus, Jay Duplass and Mark Duplass, U.S.A
The Silence, Baran bo Odar, Allemagne
The Ugly Duckling, Garri Bardine, Russie
Hugo Koblet -- Pedaleur De Charme, Daniel von Aarburg, Suisse
Invisibleboy, Philippe Parreno, France
King's Road, Valdis Oskarsdottir, Islande
L'avocat, Cedric Anger, France
Monsters," Gareth Edwards, U.K.
Rammbock," Marvin Kren, Germany
Rare Exports: A Christmas Tale, Jalmari Helander, Finlande
Rubber, Quentin Dupieux, France
Little Paradise, Paul Riniker, Suisse
The Light Thief, Aktan Arym Kubat, Kirgizistan
The Mission Of the Human Resources Manager, Eran Riklis, Israel
To Be or Not to Be, Ernst Lubitsch, U.S.A
Uomini Contro, Francesco Rosi, Italie

Catherine Deneuve tourne (enfin) avec Christophe Honoré

Posté par vincy, le 28 juillet 2010

Il y a quelque chose de naturel à voir Catherine Deneuve dans l'univers de Christophe Honoré. Peut-être parce qu'il donné le plus beau rôle de la jeune filmographie de sa fille, Chiara Mastroianni, avec Non, ma fille tu n'iras pas danser. Peut-être parce qu'il fait partie de cette génération de cinéastes qui font partie d'une famille du cinéma qui lui est assez proche. Après tout, il y a parfois du Téchiné ou du Demy dans les films du réalisateur. Pour son neuvième film, Christophe Honoré dirigera la grande dame du cinéma français dans un film joliment intitulé, Les Biens-aimés.

Il s'agira d'une comédie romantique croisant plusieurs histoires d'amours à différents époques, dans de multiples endroits, de Prague en 1968 au Londres contemporain. Deneuve retrouvera Ludivine Sagnier (Huit femmes) et Chiara Mastroianni (Ma saison préférée, Conte de Noël). Elle jouera pour la première fois avec Louis Garrel, fils du réalisateur Philippe Garrel (qui l'avait fait tourner dans Le vent de la nuit).

Le tournage devrait débuté à l'automne, après un été de festivals pour les deux artistes. Deneuve doit en effet passer par la case Venise avec Potiche de François Ozon. Et Christophe Honoré sera en coméptition officielle à Locarno pour son Homme au bain.

Le Festival de Locarno met Chiara Mastroianni à l’honneur

Posté par vincy, le 30 juin 2010

Le Festival du film Locarno remettra le prix d'Excellence Moët & Chandon 2010 à l’actrice française Chiara Mastroianni. Un honneur exceptionnel (prématuré?) pour une si jeune comédienne. La cérémonie de remise du prix aura lieu vendredi 6 août sur la Piazza Grande. Le samedi 7 août, au Forum, elle fera sa Master Class avec le public.

Olivier Père, nouveau directeur artistique de la manifestation, justifie ce choix : "Sans aucun doute l'une des actrices les plus douées de sa génération, Chiara Mastroianni a su parfaitement gérer l'héritage du talent et de la beauté grâce à une filmographie exigeante et prestigieuse, où l'on retrouve quelques uns des grands maîtres du cinéma contemporain, associés aux meilleurs réalisateurs du moment."

Décerné  depuis 2004, ce prix a récompensé l'acteur russe Oleg Menchikov, la comédienne américaine Susan Sarandon, le comédien et metteur en scène américain John Malkovich, l'acteur américain Willem Dafoe, le comédien et réalisateur français Michel Piccoli, l'actrice espagnole Carmen Maura et l'acteur italien Toni Servillo.

Bilan 2009 : Sophie Marceau et les autres actrices françaises

Posté par vincy, le 31 décembre 2009

sophiemarceau_blogen.jpgS'il y en a bien une qui fait mentir l'adage comme quoi une actrice est moins "bankable" qu'un acteur, c'est elle. 30 ans après La boum, Sophie Marceau est restée la comédienne préfére des Français, sondages après sondages. Que ce soit le barômètre du JDD ou la récente enquête annuelle du Parisien et de RTL, la grande Sophie domine tout le monde en matière de notoriété et d'attachement. Cela se vérifie dans le box office. LOL est le 2e film français le plus vu de l'année, et se classe 8e au box office avec 3,6 millions de mordus. De l'autre côté du lit est 9e parmi les films français et 26e toutes nationalités confondues, avec 1,8 millions de fans. Ses deux autres films auront moins convaincus.  Ne te retourne pas a peiné pour atteindre les 230 000 curieux et L'homme de chevet, avec son compagnon Christophe Lambert, n'a pas fait mieux. Mais le premier lui a permis de mesurer sa cote à Cannes, malgré l'ombre de Monica Bellucci. Et le second lui a offert un rôle cassant un peu son image.

En France, comme aux Etats-Unis, les vedettes féminines n'ont pas été à la fête. Mention spéciale quand même pour Valérie Lemercier (Le Petit Nicolas, leader français, et un second rôle dans Neuilly sa mère),  Alexandra Lamy (Lucky Luke, un mariage "people" et une révélation dans Ricky de François Ozon), Charlotte Gainsbourg (un prix à Cannes, un album, un film de Chéreau), Chiara Mastroianni (qui a enfin eut le rôle de sa vie avec Non ma fille tu n'iras pas dansé), Catherine Frot (la bankable discrète avec Le Vilain et un fabuleux numéro de tragédienne dans Les derniers jours du monde), Sandrine Kiberlain (Le Petit Nicolas mais surtout Mademoiselle Chambon). Marie-Josée Croze, Marina Hands et Catherine Deneuve ont partagé l'affiche de Mères et filles (un flop) mais ont connu les faveurs du public avec respectivement Je l'aimais, Le code a changé et Cyprien.

Parmi les vétérans, Josiane Balasko a bien défendu son Hérisson. Isabelle Adjani a retrouvé les faveurs de la critique et du public dans La journée de la jupe. Dominique Blanc n'a pas été beaucoup vue dans L'Autre (pourtant admirable) mais a suscité l'enthousiasme sur les planches (La douleur). Kristin Scott-Thomas a elle aussi triomphé sur scène (sur Broadway, excusez la classe) et semble parmi les favroites pour le César de la meilleur actrice grâce à Partir, film louangé par la critique, et joli succès surprise de l'été.

Cependant, la jeune génération n'a pas démérité. Audrey Tautou, icône du Chanel n°5, a emporté un succès international incroyable avec Coco avant Chanel (6 millions d'entrées au total, leader du cinéma français à l'étranger). Marion Cotillard qui a aligné un succès hollywoodien international (Public Enemies), une nomination aux Golden Globes (la comédie musciale Nine) et un gros budget français qui n'a pas convaincu le public  (Le dernier vol). Et Mélanie Laurent, entre ses Inglourious Basterds et Le Concert (sans oublier Jusqu'à toi) s'est installée parmi les comédiennes sur qui il fallait désormais compter, et pas seulement en France.

Un chat un chat : une comédie qui ne retombe pas sur ses pattes

Posté par MpM, le 23 mars 2009

Un chat un chat"Je sais, je suis d’un abord compliqué"

L’histoire : Célimène a le syndrome de la page blanche. Ecrivain à succès, elle n’arrive plus à écrire. Il faut dire que dans sa vie, c’est un peu la confusion : elle vit chez sa mère, est harcelée par une adolescente persuadée d’être un sujet de roman idéal et fait des crises de somnambulisme. Pour couronner le tout, ça fait des années qu’elle se fait appeler Nathalie.

Notre avis : Mais quel dommage ! Sophie Fillières tient un sujet riche en possibilités, elle dirige une actrice formidable (Chiara Mastroianni, lunaire, paumée et gentiment insupportable) et est capable, on le sait, de faire preuve d’une fantaisie totalement fantasque (cf Gentille), et malgré cela elle nous livre un film plus que mitigé manquant d’audace et de folie. Il y a de très bons moments, pourtant, dans ce Un chat un chat aux faux airs de comptine enfantine : une scène fantasmée dans un avion, des séquences de cuisine nocturne sous influence, de très beaux échanges mère-fils (Mateo Julio Cedron, qui donne l’impression de bien mieux comprendre les adultes qu’ils ne le font eux-mêmes), des dialogues de sourds… D’où vient, alors, que l’on s’ennuie poliment devant les aventures pas si déjantées que ça de cette auteure névrosée ?

Peut-être, justement, parce que Sophie Fillières n’a pas su se concentrer sur les névroses de son héroïne, la confrontant à une galerie de personnages mal exploités, et surtout changeant de point de vue en cours de film pour suivre les intrigues secondaires autour d’Anaïs, la jeune "groupie", dès lors que Célimène commence à écrire sur elle. Il y a aussi quelques scènes maladroites avec Antoine, le fiancé éconduit, interprété par un Malek Zidi pas assez consistant (trop jeune ?) pour le rôle. Or, non seulement ces séquences n’apportent rien au récit, mais en plus elles créent des longueurs, presque des interférences qui génèrent l’ennui, voire l’agacement. Quand on en arrive enfin à l’épilogue, le ton pétillant du début est depuis longtemps éventé.

Glamour et paillettes : qui croisera-t-on à Berlin ?

Posté par MpM, le 3 février 2009

clive owen naomi wattsLe rêve de tout festival, c’est probablement le doublé réussi par la Mostra de Venise en août dernier : s’offrir en même temps Brad Pitt et George Clooney sur le tapis rouge. Mais ce n’est pas mal non plus de créer l’événement quotidiennement en proposant une ronde continuelle de vedettes et de célébrités. De ce côté-là, le pari risque de s’avérer fructueux pour la 59e Berlinale qui pourrait voir défiler du 5 au 15 février prochains Naomi Watts et Clive Owen (L’enquête de Tom Tykwer, en ouverture), Sean Penn et Gus van Sant (Milk, cité dans huit catégories aux Oscar), Kate Winslet (The reader de Stephen Daldry), Gael García Bernal et Michelle Williams (pour Mammoth de Lukas Moodysson), Zhang Ziyi (Forever Enthralled de Chen Kaige), Keanu Reeves, Julianne Moore et Robin Wright Penn (The Private Lives Of Pippa Lee de Rebecca Miller), on en passe et pas des moindres.

Le glamour français ne devrait pas être en reste, puisque La journée de la jupe de Jean-Paul Lilienfeld, qui compte Isabelle Adjani dans son casting, est présenté en section Panorama. Kate winslet La présence de la star dans les rues de Berlin pourrait faire considérablement grimper la température… On attend également Julie Delpy qui présente The countess, son nouveau film, Chiara Mastroianni et Agathe Bonitzer réunies par Sophie Fillières dans Un chat, un chat ou encore Roschdy Zem qui joue, aux côtés de Brenda Blethyn (Secrets et mensonges), dans le dernier Rachid Bouchareb, London river.

Enfin sont assurés d’être là Tilda Swinton (dite : "Madame la Présidente du Jury") qui aux côtés notamment du cinéaste Wayne Wang et de la réalisatrice Isabelle Coixet aura la lourde tâche de décerner l’Ours d’or, Arta Dobroshi, l’impressionnante Lorna du Silence de Lorna (jury des courts métrages), Maurice Jarre, qui recevra un ours d’or d’honneur venant couronner toute sa carrière et Claude Chabrol récompensé par la "Berlinale camera" (prix décerné à une personnalité ou une institution auquel le festival est particulièrement attaché) en même temps que le producteur allemand Günter Rohrbach.

Certes, tout cela réjouit avant tout les journalistes, que la célébrité attire en masse (on se souvient de la quasi émeute lors de la présence de Madonna ou encore le duo Natalie Portmann / Scarlett Johansson l’an dernier), mais également le public berlinois qui a la possibilité d’assister aux différentes projections et même de rencontrer certaines équipes de film. Un festival d’envergure internationale qui pense aux simples spectateurs de proximité, ce n’est pas si courant ! Pendant dix jours, c’est certain, Berlin va être la capitale du cinéma, du glamour mais aussi de la cinéphilie.

Christophe Honoré adapte La Princesse de Clèves

Posté par MpM, le 28 juin 2008

La belle personne

Tout est parti de l’une de ces sorties populistes dont Nicolas Sarkozy a le secret. Alors président de l’UMP et futur candidat à la présidentielle, il se moque du "sadique ou de l’imbécile" qui a mis La princesse de Clèves au concours d’attaché d’administration, ironisant sur l’intérêt que ce roman poussiéreux et vieillot pourrait bien avoir pour la guichetière de la poste. Comme bien d'autres, Christophe Honoré s’en émeut, et réfléchit aux résonances que ce livre du 17e siècle trouve justement dans notre société. Aussi, lorsque la productrice Florence Dormoy lui parle de son désir de produire pour Arte un film autour de ce célèbre récit de Madame de Lafayette, c’est pour lui l’occasion d’apporter un démenti à cette négation de l’importance et de l’utilité des œuvres culturelles même les plus anciennes. Très vite, le réalisateur et son coscénariste Gilles Taurand décident d’ancrer le récit dans notre époque et de lui donner pour cadre un lycée parisien. "L’adolescence va bien à La princesse de Clèves", souligne le réalisateur.

Le résultat, un long métrage d’1 h 30 intitulé La belle personne, sera diffusé sur Arte le 12 septembre prochain, avant de connaître une exploitation en salles. Il réunit un casting d’envergure (Louis Garrel est le Duc de Nemours, Grégoire Leprince-Ringuet le prince, Léa Seydoux la princesse, et l’on retrouve dans de petits rôles Clotilde Hesme et Chiara Mastroianni) et donne une étonnante actualité à l’intrigue de Madame de Lafayette. Car lorsque l’on mêle adolescence et amour, tout est toujours exacerbé, même les secrets les plus insignifiants et les trahisons les plus minimes. Aussi comprend-on les émotions extrêmes qui bouleversent les personnages et les poussent parfois à des actes irréparables. Seule Junie, que Lea Seydoux interprète avec une apathie affectée, reste malheureusement opaque et distante, princesse si soucieuse de contenir ses sentiments qu’elle n’expose rien aux yeux du spectateur. Mais l’essentiel est là, et le pari du réalisateur semble pleinement rempli. Petit détail chicissime et raison supplémentaire pour attendre avec impatience la diffusion du film : quand on se tue dans cette Belle personne, c'est en fredonnant du Alex Beaupain.