Debbie Reynolds (1932-2016) singin’ in Heaven

Posté par vincy, le 29 décembre 2016

Elle fut une star de cinéma dans les années 1950 et 1960. Debbie Reynolds s'est éteinte cette nuit à Los Angeles après avoir été hospitalisée d'urgence. L'actrice et chanteuse était la mère de Carrie Fisher, décédée la veille. Autant dire que le choc n'a pas été supportable pour ce couple mère-fille. Elle préparait les funérailles de sa fille lorsqu'elle a eu une attaque. Effondrée de tristesse. "Elle voulait être avec Carrie", a déclaré son fils Todd Fisher à Variety.

Née le 1er avril 1932 à El Paso au Texas, Debbie Reynolds avait 84 ans. Son dernier message public, sur Facebook, était dédié à Carrie Fisher:  "Merci à tous ceux qui ont su embrasser les dons et les talents de ma fille géniale et adorée. Je vous suis reconnaissante pour vos pensées et vos prières qui vont désormais la guider vers sa prochaine étape" et elle l'avait sobrement signé "la maman de Carrie".

Musicals

Un comble pour celle qui fut une des vedettes les plus connues d'Hollywood. Dès son premier grand rôle, dans Trois petits mots (Three Little Words), comédie musicale de Richard Thorpe avec Fred Astaire, elle obtient une nomination pour le Golden Globe du Meilleur Espoir. Dès lors, elle va devenir une grande du musical américain. En 1952, Gene Kelly la choisit pour être sa partenaire dans Chantons sous la pluie (Singin' in the Rain), bien qu'elle ne sache pas danser. Elle apprend à toute vitesse. Le film est un immense succès international et devient un des classiques du genre, parfois même considéré comme le meilleur "musical" de cinéma avec West Side Story. C'est d'ailleurs le film préféré de Woody Allen qui s'en est inspiré pour Tout le monde dit I Love You.

Parfaite "girl-next-door", douée de fantaisie, Debbie Reynolds enchaîne les comédies musicales et les comédies de séries B.: Donnez-lui une chance de Stanley Donen, Suzanne découche de Frank Tashlin, Le démon de midi de Blake Edwards, Le repas de noces de Richard Brooks, avec Bette Davis, où elle est nommée au palmarès du National Board of Review en tant que meilleur espoir féminin, ou encore Le bébé de mademoiselle de Norman Taurog, qui lui vaut une nomination aux Golden Globes et sa rencontre avec le chanteur Eddie Fisher, père de sa fille Carrie.

Variété

A partir de 1957, grâce au tube issu de Tammy and the Bachelor, elle se lance dans la chanson. Elle enregistre son premier album en studio, "Debbie", en 1959. Elle varie aussi ses choix cinématographiques et s'aventure dans d'autres styles de films : la comédie romantique avec Tout commence par un baiser et la comédie policière Le mort récalcitrant, tous deux de George Marshall et avec Glenn Ford, le mélo Les pièges de Broadway de Robert Mulligan, avec Tony Curtis, et le Western. En 1962, elle partage l'affiche avec les plus grandes stars de l'époque dans La conquête de l’Ouest de Henry Hathaway, John Ford et George Marshall. Notons que c'est la seule femme en tête d'affiche dans cette fresque où l'on croise James Stewart, John Wayne, Henry Fonda et Gregory Peck.

Debbie Reynolds tient encore quelques grands rôles dans les années 1960. Avec La Reine du Colorado, biopic sur la militante Margaret Brown, elle obtient sa seule nomination à l'Oscar de la meilleure actrice. Mais c'est aussi là que le cinéma commence à prendre moins d'importance dans sa vie. On la voit dans divers films (Au revoir Charlie!, Dominique, Divorce à l'Américaine. Elle commence alors une autre carrière, à la télévision, avec The Debbie Reynolds Show où elle met à profit ses multiples talents. Elle s'éclipse dès le début des années 1970, malgré quelques apparitions sur le petit écran, et opte pour les planches de théâtre (Irene, pour lequel elle est nommée aux Tony Awards, The Unsinkable Molly Brown, où elle reprend son rôle de Margaret Brown).

Un déclin brutal

Dans les années 1980, s'ennuyant loin des plateaux de tournage et malgré ses nombreuses activités caritatives, elle accepte des participations à des séries (soulignons son rôle récurrent dans la sitcom "Will & Grace") ou téléfilms, fait quelques doublages (de Miyazaki aux Razmokets) et obtient des seconds-rôles ou des caméos dans des films. On la voit notamment dans son propre rôle dans The Bodyguard. Elle a un personnage plus conséquent dans In & Out, avec Kevin Kline, et joue la mère d'Albert Brooks dans la comédie tendre Mother qui lui permet d'obtenir sa cinquième nomination aux Golden Globes. C'est d'ailleurs dans le rôle d'une mère, celle de Liberace, qu'elle fera sans le savoir ses adieux au cinéma, dans Ma vie avec Liberace de Steven Soderbergh. Cette vie de Vegas décrite dans le film, elle la connaît bien. Elle avait investit dans un Debbie Reynolds Hotel & Casino qui la conduite à une faillite personnelle à la fin des années 90, l'obligeant à vendre nombre de ses biens aux enchères. Elle avait collectionné des milliers de costumes de films au fil des ans, dont la célèbre robe blanche de Marilyn Monroe qui se soulève au dessus du métro dans 7 ans de réflexion.

Debbie Reynolds venait de recevoir un Jean Hersholt Humanitarian Award (Oscar d'honneur) en 2016 et un prix pour l'ensemble de sa carrière aux Screen Actors Guild Awards en 2015.

César : le clin d’oeil du papa à sa fille

Posté par vincy, le 27 février 2009

Le saviez-vous, Le film préféré d'Emma de Caunes est ... Chantons sous la pluie. L'introduction de son père, Antoine de Caunes, est donc un clin d'oeil appuyé. Emma en a parlé en détail, avec passion et expertise, dans l'émission n° 84 de Plan(s) Rapproché(s) diffusée sur TCM.

Cyd Charisse quitte la scène (1921-2008)

Posté par MpM, le 18 juin 2008

Cyd Charisse

Cyd Charisse incarnait la Danseuse idéale, celle dont les jambes interminables semblent douées de vie propre. D'ailleurs ses guiboles étaient assurées une fortune (quelques millions de dollars) tant elles étaient une matière première qui valait de l'or pour les studios de l'époque... On la surnommait The Legs.

La native du Texas nommée Tula Ellice Finklea avait commencé, à 13 ans, dans le corps des ballets russes. Elle commença à changer de noms, souvent connotés d'un certain "exotisme slave" avant de faire ses premières pointes devant la caméra en 1943 (Something to shout about) et surtout en 1945 aux côtés de Fred Astaire (Ziegfeld Stories), qui la surnommera "Beautiful Dynamite". Elle attendra quelques années avant de devenir Cyd Charisse. Le nom lui vient de son premier mari. Le prénom serait lié au surnom que lui donnait son petit frère zozottant "sis' de "sister").

Le grand public ne l’a pourtant réellement découverte que sept ans plus tard, dans une scène d’anthologie de Chantons sous la pluie : tout de vert vêtue, cheveux courts et fume-cigarette, elle ensorcelait Gene Kelly en quelques entrechats, après avoir fait tourner son canotier au bout de ses escarpins vertigineux… Elle incarne le fantasme (la femme vamp, belle, et la danseuse exceptionnelle, à l'égale du danseur) dans un décor onirique et daliesque. Un quart d'heure de chorégraphie millimétrée qui l'a fait rentré dans le bal des grandes.

Elle allait ensuite être très vite associée à l’âge d’or de la comédie musicale américaine, notamment grâce à ses rôles dans des cartons de l'époque comme Brigadoon, Tous en scène, Traquenard (l'un de ses plus grands rôles, qui plus est dans un film noir) ou encore la Belle de Moscou, remake de Ninotchka. Hélas, le genre s’essoufflait déjà, et pour elle le début des années 60 marque le commencement du déclin. Elle figure au générique du dernier film de Marilyn, inachevé et de triste mémoire (Something’s got to give), puis dans des œuvres mineures de Vincente Minnelli et Stanley Donen. Privée de son moyen d’expression favori, la ballerine disparut peu à peu des plateaux. "Hurler et crier, ce n'était pas vraiment mon style" avait-elle déclaré en 1994.

Agée de 87 ans, elle a exécuté mardi sa dernière révérence et s’en est allée, sur la pointe des pieds, rejoindre tous ses compagnons de la grande époque.