Festival 2 Valenciennes : « Ça c’est off the record ! »

Posté par wyzman, le 21 mars 2016

La sixième édition du Festival 2 Valenciennes aura été l'occasion de voir de très beaux films et de rencontrer les équipes de certains d'entre eux. Qu'il s'agisse des documentaires ou des films de fiction, la sélection était impressionnante. A l'instar du palmarès côté fictions au sein duquel Chala, une enfance cubaine d'Ernesto Daranas et La Saison des femmes de Leena Yadav ont brillé. Mais parce qu'un festival de cinéma ce n'est pas que des films et de la compétition, aujourd'hui, intéressons-nous aux coulisses, à ce que l'on ne montre que trop peu, à ce que l'on ne dit jamais.

Voici les meilleures pépites lues, entendues ou émises pendant cette folle semaine ! Par charité, elles resteront anonymes.

"Ne t'inquiète pas, ce qui se passe dans ce car, reste dans ce car. Enfin j'espère pour toi."

"Quand un film est bien, c'est toujours agréable de se déplacer en festival [pour le présenter]."

"- Vous prendrez aussi des brochettes de bœuf ?
- Ah non ! Moi c'est frites et carpaccio."

"A Valenciennes, on n'a pas dormi une heure ! Travail, danse, travail, danse. Je vais m'ennuyer à Cannes !"

"Je ne fais pas la bise à tout le monde, je me suis pas encore lavée les dents."

"- Pourquoi avez-vous accepté cette invitation ?
- Ah mais moi j'accepte toutes les invitations !"

"Il a reçu l'Oscar à Cannes !"

"Il est trash, il est un peu homophobe mais ça reste un mec top !"

"- Tout le monde veut sa photo avec elle…
- Normal quand on vient de faire 4 millions avec Les Tuche 2 !

Festival 2 Valenciennes : La Saison des femmes et Chala, une enfance cubaine font sensation !

Posté par wyzman, le 20 mars 2016

Au terme de 4 jours de compétition acharnée, le Festival 2 Valenciennes côté Fictions referme ses portes avec de belles, de très belles surprises. En effet, hier soir, le Prix Etudiant a été remis à Dégradé d'Arab et Tarzan Nasser, un film franco-qatari-palestinien sur des femmes coincées dans un salon de coiffure de Gaza. Atypique et drôle mais parfois un peu fouillis, le film avait déjà été présenté lors de la Semaine de la Critique du dernier festival de Cannes.

Sans grande surprise, le Prix du Public est revenu à Colonia de Florian Gallenberger, film dur mais parfaitement porté par Emma Watson et Daniel Brühl. Par la suite, Mia Hansen-Love s'est vue décerner le Prix de la Critique avec son nouveau bébé, L'Avenir, dans lequel on retrouve une Isabelle Huppert en pleine déliquescence et un Romain Kolinka plein de doutes. La surprise est venue du Prix d'interprétation masculine. Alors que l'on pouvait s'attendre à ce que les deux acteurs principaux de Quand on a 17 ans (Kacey Mottet Klein et Corentin Fila) soient sacrés ex-aequo, le premier s'est vu détrôner par le plus jeune Armando Valdes Freire pour sa prestation d'enfant des rues dans Chala, une enfance cubaine. En voilà des récompenses logiques et justifiées.

Et le penchant féminin du Prix d'interprétation n'a pas démérité non plus. Parce que le film est politiquement engagé et scénaristiquement intense, ce sont les quatre actrices principales de La Saison des femmes (Tannishta Chatterje, Radhika Apte, Surven Chawla, Lehar Khan) qui ont été récompensées. Et c'est pas fini ! Eh oui, la réalisatrice du film, Leena Yadav qui avait spécialement fait le déplacement depuis Bombay, est repartie avec le Prix du Jury. Plus que mérités, ces deux prix devraient booster le film lors de sa sortie en salles, le 20 avril prochain.

Pour finir, le Grand Prix a été attribué à Chala, une enfance cubaine d'Ernesto Daranas. Ce film poignant mais non moins percutant sort le 23 mars au cinéma et a désormais tout pour faire parler de lui. C'est en tout cas ce qu'on lui souhaite ! Très cohérent et appréciable, le palmarès de cette sixième édition reflète parfaitement l'éclectisme propre à la sélection. Une chose est sûre : le petit Festival de Valenciennes a une nouvelle fois prouvé qu'il avait tout d'un grand. Seul regret, l'absence d'A War de Tobias Lindholm et Demolition de Jean-Marc Vallée parmi les gagnants car ils avaient secoué la salle lors de leur projection respective.

Festival 2 Valenciennes : André Téchiné et Tobias Lindholm reviennent par la grande porte !

Posté par wyzman, le 19 mars 2016

Une chose est sûre, côté fiction, le Festival 2 Valenciennes comblerait de bonheur n'importe quel cinéphile. Comédie sociale (Tout pour être heureux) ou drame psychologique (Colonia), il y a en pour tous les goûts. Et hier, la troisième journée n'a pas manqué de délivrer son lot de bonnes surprises. A commencer par Chala, une enfance cubaine d'Ernesto Danaras. Avec cette histoire de jeune garçon malin et débrouillard livré à lui-même, le réalisateur parvient à montrer un Cuba que l'on ne voit que trop peu, le vrai Cuba, celui que l'on fantasme et qui fait froid dans le dos à la fois. Tout cela à travers les destins de ces deux personnages principaux : Chala et son enseignante Carmela. Le jeune Armando Valdes Freire est impressionnant de justesse, tandis qu'Alina Rodriguez éblouit. Mercredi prochain, à défaut d'aller voir Batman v. Superman, nous vous conseillerons Chala !

La semaine suivante, il ne faudra certainement pas manquer Quand on a 17 ans, le nouveau film d'André Téchiné qui narre le chassé-croisé tumultueux entre deux garçons un brin paumés. Le film a été injustement boudé par le jury à Berlin. Deux ans après L'homme qu'on aimait trop, le réalisateur de La Fille du RER réalise (et co-signe avec Céline Sciamma) un film touchant, au scénario fort et aux dialogues parfaits. Plus encore, son trio d'acteurs principaux est absolument bluffant. Bientôt à l'affiche de Keeper, Kacey Mottet-Klein impressionne. A l'instar de l'alchimie qui existe avec son partenaire Corentin Fila, dont c'est le premier rôle au cinéma mais certainement pas le dernier ! En doctoresse aimante et douce, Sandrine Kiberlain subjugue et devrait attirer en masse. Drame peut-être, Quand on a 17 ans n'en demeure pas moins salvateur et porteur d'espoir.

Et l'espoir, nous avons failli le perdre devant A War de Tobias Lindholm. Déjà auteur du brillant Hijacking, le réalisateur danois retrouve son acteur fétiche (Pilou Asbaek) dans ce drame qui suit le procès instigué à l'encontre d'un militaire qui a donné l'ordre qui a ôté la vie à 11 civils alors qu'il tentait de protéger ses hommes. Intense, passionnant et violent, A War n'a laissé aucun spectateur insensible. Plus encore, dans cette course à l'acquittement, Tobias Lindholm a réussi l'exploit de nous rendre aussi anxieux que la femme du militaire Claus, Maria, incarnée avec brio par Tuva Novotny. En salles le 1er juin, A War vaut largement le détour, et méritait sa nomination pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère,  et il ne serait pas étonnant de le voir repartir avec le Prix du public.

Pour rappel, le festival 2 Valenciennes se termine ce dimanche.