Cannes 2016 : le court métrage en cinq rendez-vous incontournables

Posté par MpM, le 11 mai 2016

Bonne figure

Même si les stars, les paillettes et les films attendus ont tendance à monopoliser le devant de la scène, le Festival de Cannes n’en est pas moins un carrefour important pour le court métrage. Que ce soit pour découvrir de jeunes auteurs qui débutent, prendre des nouvelles de réalisateurs confirmés, ou tout simplement parce que l’on aime ce format qui, quoi qu’on en dise, existe pour lui-même, il serait dommage de faire l’impasse sur les temps forts qui lui sont consacrés au cours de la Quinzaine.

Short Film Corner : le paradis du format court

C’est évidemment le lieu le plus évident pour voir des courts métrages sur la croisette. En 2015, près de 2500 étaient inscrits, venus de 105 pays, et accessibles au visionnage sur l’un des 56 postes de consultation. Cette année, ce véritable marché du film court prendra place du 16 au 22 mai et devrait proposer un panorama plus que complet de la production mondiale.

Compétition officielle : la course à la Palme d’or

Qui succédera à Waves'98 de Ely Dagher ? Les concurrents sont au nombre de dix, et certains d’entre eux sont précédés d’une certaine notoriété : Simon Mesa Soto (Colombie) a déjà remporté cette distinction prestigieuse en 2014 avec Leidi et revient avec Madre, un film sur la pédo-pornographie ; João Paulo Miranda Maria (Brésil) était en compétition à la Semaine de la Critique en 2015 avec Command Action et propose A moça que dançou com o diablo ; le metteur en scène Lofti Achour présente La laine sur le dos… Quant à l’acteur Felix Moati, il montera les marches avec Après Suzanne qui réunit notamment Vincent Lacoste, Antoine de Barry et François Morel.

La Cinéfondation : étudiants sur tapis rouge

Ils sont encore à l’école, et leurs films (parfois le tout premier) auront les honneurs d’une sélection officielle dans l’un des plus prestigieux festivals du monde. De quoi présager du meilleur pour 14 réalisateurs sélectionnés cette année, et qui marchent dans les traces de Nadav Lapid et Deniz Gamze Ergüven (sélectionnés en 2006) ou de Claire Burger, présente en 2008. A priori, on a envie de tout voir, mais on suivra avec une attention particulière les films qui représentent deux pays sélectionnés pour la première fois : la Bosnie-Herzégovine (Dobro de Marta Hernaiz Pidal) et le Venezuela (La culpa, probablemente de Michael Labarca) ; ainsi que le documentaire d’animation Bei Wind und Wetter de Remo Scherrer (Suisse).

La Quinzaine des Réalisateurs : un grand maître, des débutants et de jeunes talents à suivre

Sélection gourmande pour la 48e Quinzaine des réalisateurs qui réunit de tout jeunes talents et un cinéaste réputé, pour un panorama éclectique et passionnant du court métrage contemporain. Ainsi, on retrouvera avec beaucoup de plaisir le nouveau film du réalisateur russe Gari Bardine, grand maître de l’animation de retour avec Listening to Beethoven. A ses côtés, les débuts derrière la caméra de Romane Gueret, qui coréalise Chasse royale avec Lise Akoka, la première fiction de Damien Ounouri (Fidaï en 2012) et même un film de fin d’étude, Happy end de Jan Saska. On surveillera également Léthé, le nouveau film de Dea Kulumbegashvili qui concourait pour la Palme d’or du court métrage en 2014 avec Invisible spaces, Hitchhiker de Jero Yun, réalisateur sélectionné à la résidence de la CInéfondation en 2012 et participant de la Taipei Factory en 2013, et Decorado de Alberto Vásquez, cinéaste espagnol qui vient de terminer son premier long métrage, Psiconautas.

La Semaine de la Critique : des courts à tous les étages

A la Semaine de la Critique, le court fait quasiment jeu égal avec le long, et s’octroie pas moins de quatre séances. Pour prendre des nouvelles de la jeune création, on privilégiera la compétition et ses dix films qui proposent un petit tour du monde de la fiction contemporaine (Europe, Asie, Amériques). Côté français, il faudra suivre Le soldat vierge, nouveau film d’Erwan Le Duc déjà découvert aux festivals de Vendôme et Angers, et L’enfance d’un chef, une comédie signée Antoine de Barry avec Vincent Lacoste et Felix Moati. On surveillera également l’intrigant dynamisme du cinéma portugais qui a lui-aussi deux films en course : Ascensão de Pedro Peralta et Campo de víboras de Cristèle Alves Meira. A noter que les 10 films de la selection seront disponibles gratuitement sur le site FestivalScope du 20 au 27 mai.

Plus people, mais tout aussi intrigante, la clôture réunit le premier court métrage de trois actrices passées pour la première fois derrière la caméra : Sandrine Kiberlain (Bonne figure, avec Chiara Mastroiani, notre photo), Chloé Sevigny (Kitty) et Laetitia Casta (En Moi avec Yvan Attal). Quant à la séance spéciale 50 + 5, elle donne des nouvelles de deux cinéastes révélés par la Semaine : Nadav Lapid (Myomano shel tzalam hatonot) et César Augusto Acevedo (Los pasos del agua).

Cannes 2016 : la Semaine de la Critique dévoile sa 55e sélection

Posté par MpM, le 18 avril 2016

Pour son édition anniversaire "50 + 5", la Semaine de la Critique propose une sélection riche de 10 longs métrages, dont 6 premiers films, et 15 courts et moyens métrages, sélectionnés parmi les 1500 courts et 1100 longs visionnés. En tout, dix-sept pays sont représentés avec une forte présence de l'Asie (Cambodge, Philippines, Taïwan, Singapour...) et de l'Europe du sud : Italie, Espagne, Grèce... et bien sûr Portugal, dont le dynamisme est visible à travers la sélection en compétition de deux courts métrages.

Bien que la Semaine fasse traditionnellement la part belle aux premiers films, on retrouve dans cette 55e sélection plusieurs réalisateurs qui sont loin d'être des inconnus. Ainsi, c'est Justine Triet (La bataille de Solférino) qui fait l'ouverture avec son deuxième long métrage Victoria qui compte Laure Calamy, Vincent Lacoste et Melvil Poupaud au générique. On retrouve également en séances spéciales Alessandro Comodin (L'été de Giacomo) et Jean-Christophe Meurisse de la compagnie Les chiens de Navarre ainsi que les nouveaux courts métrages de deux cinéastes confirmés révélés par la Semaine de la Critique : César Augusto Acevedo et Nadav Lapid.

Côté courts métrages, on retrouve des comédiennes passées pour la première fois derrière la caméra, Sandrine Kiberlain, Laetitia Casta et Chloë Sevigny, qui proposeront une séance de clôture pleine de fraîcheur. Enfin, la compétition longs métrages invite Julia Ducournau (dont le court métrage Junior avait été sélectionné par le comité court en 2011) et Davy Chou, qui passe à la fiction après l'étonnant documentaire Le sommeil d'or.

Séances spéciales longs métrages

Victoria de Justine Triet (France) - 2e film, film d'ouverture
Happy Times Will Come Soon d'Alessandro Comodin (Italie) - 2e film
Apnée de Jean-Christophe Meurisse (France) - 1er film

Compétition longs métrages

Albüm de Mehmet Can Mertolu (Turquie) - 1er film
Diamond Island de Davy Chou (Cambodge / France) - 2e film
Grave de Julia Ducournau (France) - 1er film
Mimosas d'Oliver Laxe (Espagne) - 2e film
Shavua ve Yom d'Asaph Polonsky (Israël) - 1er film
Tramontane de Vatche Boulghourjian (Liban) - 1er film
A Yellow Bird de K. Rajagopal (Singapour) - 1er film

Compétition court métrages

Arnie de Rina B. Tsou (Taïwan / Philippines)
Ascensão de Pedro Peralta (Portugal)
Campo de víboras de Cristèle Alves Meira (Portugal )
O Delírio é a redenção dos aflitos de Fellipe Fernandes (Brésil)
L’Enfance d’un Chef d'Antoine de Bary (France)
Limbo de Konstantina Kotzamani (Grèce)
Oh What a Wonderful Feeling de François Jaros (Canada)
Prenjak de Wregas Bhanuteja (Indonésie)
Le Soldat vierge d'Erwan Le Duc (France)
Superbia de Luca Tóth (Hongrie)

Séances spéciales courts métrages

* Séance 50+5
Myomano shel tzalam hatonot de Nadav Lapid (Israël)
Los pasos del agua de César Augusto Acevedo (Colombie)

* Films de Clôture
Bonne Figure de Sandrine Kiberlain (France)
En Moi de Laetitia Casta (France)
Kitty de Chloë Sevigny (États-Unis)

Cannes 2015 : l’Amérique du Sud à l’honneur dans le palmarès de la Semaine de la critique

Posté par MpM, le 21 mai 2015

Paulina

Traditionnellement première section parallèle à annoncer son palmarès, la Semaine de la Critique du Festival de Cannes récompense cette année les deux longs métrages sud-américains de la sélection. C'est en effet un drame argentin dérangeant, Paulina de Santiago Mitre, qui a séduit le jury Nespresso. Le film raconte le cheminement singulier d'une jeune femme victime de viol qui décide de protéger ses agresseurs.

La Tierra y la sombra de César Augusto Acevedo, film colombien sur le délitement d'un monde, repart lui avec le Prix Révélation France 4 et le Prix SACD. Il raconte à travers le destin d'une famille le déclin d'une région de Colombie condamnée à se vider de ses habitants

Enfin, l'aide Fondation Gan pour la diffusion revient au très beau film français Ni le ciel ni la terre de Clément Cogitore qui se déroule dans un camp de soldats français en Afghanistan.

Dans une compétition relativement homogène, les choix des jurés étaient particulièrement ouverts. Toutefois, on ne peut s'empêcher de regretter l'absence au palmarès du très captivant huis clos palestinien, Dégradé de Tarzan & Arab Nasser (voir notre lettre du 18 mai). Mais tout n'est pas fini : en tant que premier film, il est encore en lice pour la Caméra d'or.

Grand Prix Nespresso
Paulina de Santiago Mitre

Prix Révélation France 4
La Tierra y la sombra de César Augusto Acevedo

Prix SACD
La Tierra y la sombra de César Augusto Acevedo

Prix Découverte Sony CineAlta du Court Métrage
L'enfant est au coeur (Varicella) de Fulvio Risuelo

Prix Canal+ du Court Métrage
Ramona de Andrei Cretulescu

Aide Fondation Gan pour la diffusion
Ni le ciel ni la terre de Clément Cogitore