BAFTA 2019: La favorite évidemment favorite

Posté par vincy, le 9 janvier 2019

La Favorite, film de Yorgos Lanthimos deux fois primé à Venise (Grand prix du jury et prix d'interprétation féminine) a récolté 12 nominations aux British Academy of Film and Television Art's Awards (BAFTA), qui avaient révélé il y a quelques jours la liste de ses espoirs nommés.

Derrière, First Man, Roma, A Star is born récoltent 7 nominations chacun, devançant les 6 citations de Vice, les 5 de BlacKkKlansman, et les 4 de Green Book et Cold War.

On aurait pu croire que Bohemian Rhapsody et You Were Never Really here soient plus présents dans la liste. Mais, hormis La Favorite, on constate bien qu'aucun des films n'est britannique, affaiblissant chaque année cette cérémonie colonisée par les studios américains.

Notons quand même que les films sélectionnés à Cannes et Venise surclassent les autres: preuve que les deux grands festivals continuent de dominer le monde du cinéma art et essai malgré les productions hollywoodiennes.

Les lauréats seront dévoilés le 10 février.

Principales nominations:

Film: BlacKkKlansman ; La favorite ; Green Book ; Roma ; A Star is born

Film britannique: Beast ; Bohemian Rhapsody ; La favorite ; McQueen ; Stan & Ollie ; You Were Never Really Here

Film étranger: Capharnaüm ; Cold War ; Dogman ; Roma ; Une affaire de famille

Documentaire: Free Solo ; McQueen ; RBG ; They Shall not grow old ; Three identical Strangers

Film d'animation: Les indestructibles 2 ; L'île aux chiens ; Spider-Man:New Generation

Réalisateur: Spike Lee (BlacKkKlansman) ; Pawel Pawlikowski (Cold War) ; Yorgos Lanthimos (La favorite) ; Alfonso Cuaron (Roma) ; Bradley Cooper (A Star is born)

Actrice: Glenn Close (The Wife) ; Lady Gaga (A Star is born) ; Melissa McCarthy (Can you ever forgive me?) ; Olivia Colman (La favorite) ; Viola Davis (Les veuves)

Acteur: Bradley Cooper (A Star is born) ; Christian Bale (Vice) ; Rami Malek (Bohemian Rhapsody) ; Steve Coogan (Stan & Ollie) ; Viggo Mortensen (Green Book)

Second-rôle féminin: Amy Adams (Vice) ; Claire Foy (First Man) ; Emma Stone (La favorite) ; Margot Robbie (Marie, reine d'Ecosse) ; Rachel Weisz (La favorite)

Second-rôle masculin: Adam Driver (BlacKkKlansman) : Mahershala Ali (Green Book) ; Richard E. Grant (Can You Ever forgive me?) : Sam Rockwell (Vice)  Timothy Chalamet (Beautiful Boy)

Nos films les plus attendus en 2019 (1/3)

Posté par redaction, le 3 janvier 2019

Première partie
Troisième partie

Le 30 janvier, Si Beale Street pouvait parler, va être l'un de nos films les plus attendus de l'année. Deux ans après l'Oscar du meilleur film pour Moonlight, il s'agit du grand retour de Barry Jenkins, d'après le roman de James Baldwin.

Une semaine avant, ce sera aussi le retour de l'acteur révélé par Moonlight, Mahershala Ali, aux côtés de Viggo Mortensen, avec Green Book, premier film solo et mélo (et chouchou à Toronto) de Peter Farrelly. Dans les deux cas, ces films tenteront s'être oscarisables et oscarisés.

Mais le premier gros coup de semonce hollywoodien sera malgré tout donné par Disney/Universal avec Glass le 16 janvier. M. Night Shyamalan fait un crossover de deux de ses plus gros hits. Box office assuré? Disney comptera aussi dans les premiers mois de l'année sur Dumbo, version non animée de Tim Burton (27 mars) et deux autres adaptations "live action": Aladdin le 22 mai et Le Roi Lion le 17 juillet.

Avec Marvel, il faudra aussi compter sur Captain Marvel, avec l'oscarisée Brie Larson, qui va enfin débarquer sur les écrans le 6 mars, en vue de sauver les Avengers dans Endgame, leur final, le 24 avril. La question est de savoir comment vont revenir à la vie les superhéros, dont Spider-man, dont le prochain opus, Far From Home, est prévu chez Sony le 3 juillet. Et on sait déjà que Chris 'Captain America' Evans tirera sa révérence.

Face à l'Empire, les autres studios contre-attaqueront notamment avec Shazam! en provenance de DC Comics le 3 avril et Alita: Battle Angel, le 13 février, adaptation du manga Gunnm co-scénarisée par James Cameron.

Mais,  pour la SF, c'est peut-être et sans doute Ad Astra de James Gray (22 mai), avec Brad Pitt dans une quête spatiale inattendue, qui nous excite le plus. On le voit mal éviter l'orbite de la Croisette. Parasite signe à la fois le grand retour et le retour aux sources de Bong Joon-ho. On le voit mal échapper à un grand festival.

Car, il y aura aussi tous les films pressentis pour Cannes ou sélectionnés à Berlin d'ailleurs. Le plus emblématique est sans aucun doute Douleur et gloire, le nouvel Almodovar, en salles en Espagne début mars, film quasi autobiographique en lisant le pitch avec Antonio Banderas et Asier Etxeandia. Ou le film de François Ozon, Grâce à Dieu, en compétition à la Berlinale, au cinéma le 20 février, avec un sujet à buzz et trois acteurs "hype" : Melvil Poupaud, Denis Ménochet et Swann Arlaud.

Pas mal de films vus à Cannes, Venise, Toronto l'an dernier ne vont sortir qu'en 2019. A commencer par Un grand voyage vers la nuit, en salles le 30 janvier, film chinois de Bi Gang sélectionné à Un certain regard en mai dernier. Il a récolté 38M$ pour ses premiers jours d'exploitation en Chine. Un exploit pour un film d'auteur.

Sunset, en compétition à Venise: le nouveau film de Laszlo Nemes se déroule dans l'empire austro-hongrois avant la Première guerre mondiale. Sortie le 20 mars. Ou Funan, le film d'animation de Denis Do, prévu le 13 mars, qui a reçu le Grand prix à Annecy. Ou encore C'est ça l'amour, primé à Venise, triomphateur aux Arcs: le film de Claire Burger (Caméra d'or avec Party Girl) est attendu le 27 mars. Et enfin, Les oiseaux de passage, de Ciro Guerra et Maria Camila Arias, qui ont longtemps retardé leur arrivée en provenance de la Quinzaine des réalisateurs, et qui seront en salles le 19 avril.

Ciro Guerra sera peut être doublement dans l'actualité avec son autre film, actuellement en production, Waiting for Barbarians, d'après un roman de J.M. Coetzee et avec Johnny Depp. Autre cinéaste qui passe aux Etats-Unis: le flamand Felix Van Groeningen, avec My beautiful boy, qui réunit Steve Carell et Timothée Chalamet (le 6 février).

Chalamet sera aussi dans le buzz cannois avec l'historique et shakespearien The King, de David Michôd, diffusion Netflix. Netflix mise aussi très gros sur le coûteux The Irishman, de Martin Scorsese avec Joe Pesci, Robert De Niro et Al Pacino. Outre le duo Pacino/De Niro, retrouvez le trio des Affranchis et de Casino est "cinéphiliquement" palpitant.

Des stars, il y en aura beaucoup cette année à l'affiche. Et notamment pas mal d'acteurs et d'actrices qui vont incarner des personnalités existantes ou ayant existé. Kristen Stewart sera Jean Seberg dans All Against Enemies, Christian Bale sera méconnaissable en Dick Cheney dans Vice (13 février), Renee Zellweger sera Judy Garland dans Judy, Jesse Eisenberg sera Marcel "le mime" Marceau dans Resistance, Christian Bale (again) et Matt Damon seront respectivement Ken Miles et Carroll Shelby dans Ford v Ferrari (de James Mangold). La variété débutera dès le 16 janvier avec Keira Knigthley en écrivaine bisexuelle Colette (puis, plus tard dans le calendrier, en lanceuse d'alerte dans Official Secrets). On dansera le rock avec un crocodile de la pop, aka Elton John dans Rocketman, incarné par Taron Egerton (29 mai).

Toujours côté LGBT, on priera pour que le film de Paul Verhoeven, Benedetta, soit le récit d'une nonne sulfureuse italienne d'un autre siècle (Virginie Efira) soit à Cannes. Toujours dans des costumes d'époque, Marie Stuart, Reine d'Écosse (27 février), avec l'affrontement entre Saoirse Ronan et Margot Robbie, promet son lot de "bitcheries. mais sans doute pas autant que dans La favorite, nouvel opus de Yorgos Lanthimos (6 février), avec Olivia Colman, favorite pour un Oscar, Emma Stone et Rachel Weisz. Là encore une histoire de queen, cinq fois nommée aux Golden Globes après un Grand prix et une Coupe Volpi à Venise en septembre.

Première partie
Troisième partie

2018 en 40 films (4/4): Blackkklansman, Les garçons sauvages, En liberté!, du genre, du docu, du noir et blanc, et une Palme d’or!

Posté par vincy, le 30 décembre 2018

Les garçons sauvages de Bertrand Mandico
Pour l'exploration fantastique, poétique, onirique des genres, ceux du cinéma et ceux des sexes. Le XXIe siècle est définitivement féminin.

Blackkklansman de Spike Lee
Une jubilation divertissante pour ceux qui veulent comprendre comment Trump est arrivé au pouvoir et pourquoi l'Amérique est toujours aussi raciste.

The House that Jack built de Lars Von Trier
Quand l'artiste qui a été persona non grata gratte l'art comme personne : le génie du crime est (toujours) là, sans limites.

High Life de Claire Denis
Pour ceux qui aiment douter au cinéma. Parce qu'avec cette incursion de Claire Denis dans le space opera, on n'est jamais totalement sûr de savoir si ce que l'on voit est sublime, ou un peu ridicule. Après réflexion intense, on penche définitivement pour la première option.

RBG de Betsy West et Julie Cohen (10/10)
Pour un portrait fidèle de l’une des plus grandes figures de la politique américaine, une femme qui a su poser son empreinte dans la pop culture.

Leto de Kirill Serebrennikov
Un remède rock et chic à la dépression hivernale.

Utoya 22 juillet d'Erik Poppe
Pour s'interroger sur la manière dont le cinéma doit, ou non, raconter l'horreur.

Wildlife de Paul Dano
Un premier film envoûtant et mélancolique qui nous hante par la force des sentiments qui se dégagent de ce sublime récit intime.

Grass de Hong Sang-soo
Pour une variation réconfortante et humaniste sur les thèmes de prédilection de Hong Sang-soo (les rapports amoureux, le milieu du cinéma, le hasard et les coïncidences). Et pour ceux qui, généralement, pensent que le Coréen n'est pas un véritable metteur en scène.

Roma d'Alfonso Cuaron
Ceci n'est pas un film. C'est du cinéma. Que l'on ne peut voir que chez soi, hélas. Mais Cuaron continue ainsi de raconter une histoire de mère(s), sans réel fil conducteur, dans un espace familier et une époque révolue. Splendide et bouleversant.

Cassandro, The exotico! de Marie Losier
Un portrait iconoclaste et allégorique d'un homme passionnant, par son métier (la lutte mexicaine), ses croyances (entre catholicisme et chamanisme), et sa différence sexuelle. Queer jusqu'au bout des talons aiguilles.

Spider-Man New Generation de Peter Ramsey, Bob Persichetti et Rodney Rothman
Pour tous ceux qui rêvent de voir un grand film Marvel, qui veulent se faire plaisir avec un pur et palpitant Blockbuster, et qui espèrent enfin contempler un film américain d'animation qui s'aventurent dans les esthétiques du comics et osent toutes les audaces du cartoon et du manga.

Carmen et Lola d’Arantxa Echevarría
Pour les romantiques fascinés par les histoires d’amour impossibles.

Une affaire de famille de Hirokazu Kore-eda.
Pour les humanistes et les universalistes qui aiment les beaux récits où le cœur a toujours ses raisons, dans une société pleine de déraison.

Diamantino de Gabriel Abrantes et Daniel Schmidt
Pour les amateurs de foot et ceux qui le détestent, pour ceux qui aiment les chiens roses et ceux qui leur donnent des coups de pied, pour ceux qui aiment l'humour noir et ceux qui préfèrent l'auto-dérision absurde.

En liberté ! De Pierre Salvadori
Pour celles et ceux qui aiment les comédies françaises, les acteurs français et l’autodérision à la française !

2018 dans le rétro: un bilan mitigé pour le cinéma français

Posté par vincy, le 29 décembre 2018

L'année 2018 finit plutôt bien pour le cinéma français, avec une part de marché cumulée de 35%. Plus d'un ticket sur trois achetés a été dédié à un film français. Cocorico? Presque. Car tout n'est pas au beau fixe.

Mais ne soyons pas aigris. Commençons par les bonnes nouvelles de l'année. Quatre gros hits, onze millionnaires: les films nationaux continuent de plaire. La comédie et le film familial restent les genres les plus attractif. Le César du film le plus populaire sera décerné cette année aux troisième opus des Tuche. A 50000 entrées près, Dany Boon remontait sur a scène des César pour la deuxième année consécutive. Avec La Ch'tite famille, lui aussi a passé le cap des 5,6 millions d'entrées. La famille Tuche et la famille Ch'ti, ce sont deux France "gilets jaunes" (comme le prouve la photo) qui finalement dictent leur loi au parisiannisme, en bon héros gaulois résistant à l'envahisseur Disney (Pixar, Marvel), à l'instar du nouvel Astérix animé, qui vise les 3 millions d'entrées avec son secret de la potion magique.

La surprise finalement est ailleurs: celle du déclin du mâle alpha qui séduit plus avec son slip de bain et son ventre un peu rondouillard que le sexy Gastambide dans Taxi 5, le populaire Dubosc dans Tout le monde debout ou l'ex star de la Génération Y, Kev Adams, dans Alad'2. Clairement Le Grand bain, avec 4,2 millions d'entrées est un carton pour un film moins formaté et moins farce que les deux champions. Si on ajoute les beaux scores, même s'ils sont parfois en dessous des attentes, de la suite de Neuilly sa mère, du Jeu, des Vieux fourneaux, de Larguées, de Ma reum, du Flic de Belleville ou d'En liberté, tous au-dessus des 600000 tickets, il reste peu de place pour des œuvres plus dramatiques (Belle et Sébastien 3, Sauver ou périr, Pupille...). On peut quand même être heureux de voir qu'un film animé d'Ocelot (Dilili) ou un mélo spirituel de Mouret (Mademoiselle de Joncquières) trouvent leur public.

Cette diversité se retrouve également dans les films qui ont séduit la critique, sans forcément avoir une force de frappe nécessaire pour attirer un large public. On appellera ça les cinéastes "hypes", ceux qui sont parfois hors des sentiers battus mais font le bonheur de festivals qui cherchent à montrer d'autres formes narratives ou visuelles que celles d'un film formaté pour la télévision ou alignant un casting de stars très pros pour les promos TV.Cet écart entre critique et public semble de plus en plus marqué. C'est un effet d'optique. Comment peut-on avoir un succès populaire si un film n'est pas projeté dans plus de 50 cinémas? Il faudra s'interroger, mais pas trop tard car les plateformes de streaming sont prêtes à faire une OPA sur les cinéastes en vogue, sur la manière dont on défend réellement l'exception culturelle quand on ne donne pas sa chance à des films d'auteurs qui ont pourtant un bon potentiel. A une autre époque, un film comme Nos batailles aurait doublé son box office et dans un pays comme les USA, un film de genre comme Ghostland aurait été un carton inespéré, un film comme L'homme fidèle aurait bien mieux dragué les cinéphiles urbains. Le box office ne reflète pas la variété et la qualité du cinéma hexagonale. On n'expliquera jamais l'insuccès de Mektoub my love d'Abdellatif Kechiche ou de En guerre de Stéphane Brizé.

De nouveaux cinéastes tentent des esthétiques et des récits qui se distinguent de la tradition de la nouvelle vague ou du film calibré pour le prime-time télévisuel. On y parle ou on montre du cul, de l'asociabilité, des vérités tabous, des visions pessimistes ou des danses en transes. A l'instar de Yann Gonzalez (Un couteau dans le cœur) et Bertrand Mandico (Les garçons sauvages), de Camille Vidal-Naquet (Sauvage) ou Franck Ribière (La femme la plus assassinée du monde), de Alexandre Espigares (Croc-Blanc) ou Claire Denis (High Life), de Gaspar Noé (Climax) ou Guillaume Brac (L'île au trésor), d'Antony Cordier (Gaspar va au mariage) ou Andréa Bescond et Eric Metayer (Les chatouilles) . Le cinéma français ose, que ce soit dans l'animation ou le genre, comme on l'a vu cette semaine, mais aussi en s'aventurant dans la SF ou en préférant des influences différentes, étrangères, moins classiques.

C'est ce qui ternit cette année. De très bons films, parfois sensationnels, parfois saisissants, souvent émouvant, toujours dramatiques quand même, ont été ignorés des palmarès. Il y a, heureusement, l'exception vénitienne. L'an dernier, Jusqu'à la garde triomphait, à juste titre au festival de Venise. Le film a su s'imposer parmi les meilleurs de l'année. Cette année, Venise et Les Arcs ont récompensé C'est ça l'amour de Claire Burger, qui sera, sans aucun doute dans notre bilan de l'année prochaine. Mais sinon, hormis Plaire, aimer et courir vite, qui sauve son honneur avec un Louis-Delluc inattendu, et En guerre, dont on parlait plus haut, ou Amanda primé à Tokyo, La prière, récompensé à Berlin, quatre films qui parlent de l'époque (sexualité, social, terrorisme et foi à travers un prisme de lutte de classes ou du détachement du monde), le cinéma français n'a pas brillé dans les palmarès internationaux. Au point qu'aucun film français n'est reparti avec un prix cannois de la sélection officielle. Au point que le sublime film de Finkiel, La douleur, n'a pas atteint la demi-finale des Oscars. Tout un symbole qu'on nous recale Duras.

En fait, cette année, on a aimé le cinéma français, mais les films que nous avons aimés - on peut le regretter - n'ont pas profité de l'enthousiasme que nous espérions. Pourtant indéniablement, le cinéma français continue d'avoir la frite... Prenons un peu de sérotonine et voyons les choses du bon côté.

2018 en 40 films (2/4): En guerre, Chris the Swiss, L’île aux chiens, La route sauvage, Senses et Love Simon!

Posté par MpM, le 26 décembre 2018

Coup de coeur : Chris The Swiss d'Anja Kofmel
Pour les amateurs de cinéma hybride, entre enquête policière et portrait intime.

Coup de coeur : En guerre de Stéphane Brizé
Pour continuer la lutte sociale jusque devant un écran de cinéma.

Senses de Ryusuke Hamaguchi
Pour ceux qui aiment les sagas intimistes et l'autopsie frontale du tumulte des sentiments.

La route sauvage d'Andrew Haigh
Pour découvrir un jeune acteur prometteur (Charlie Plummer) et s'élancer avec lui dans un récit initiatique du décidément talentueux Andrew Haigh.

The Cured de David Freyne
Pour ceux qui attendent 28 mois plus tard : l'épidémie pourrait être sous contrôle, mais...

Chasseuse de géants (I Kill Giants) de Anders Walter
Pour ceux qui ont encore des yeux d'enfant et pas encore un cœur de pierre : la fabuleuse mignonnerie de l'année.

L'île aux chiens de Wes Anderson
Pour l'inventivité et le délire au service d'une fable "orwellienne" qui a du chien...

Have a nice day de Liu Jian
Pour une vision vitriolée de la société chinoise contemporaine.

Love, Simon de Greg Berlanti
Pour celles et ceux qui ont toujours rêvé de voir une comédie romantique centrée sur un personnage LGBTQ.

Les 9 finalistes encore en course pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère

Posté par vincy, le 18 décembre 2018

Les Oscars ont raccourci les listes dans 9 catégories.

La douleur, film qui représentait la France, n'y est plus, confirmant la "mauvaise" année internationale du cinéma français tous festivals et palmarès confondus. En revanche 6 des 9 films retenus sont passés par le Festival de Cannes, confirmant la force du plus grand festival du monde. 5 d'entre eux étaient en compétition (4 d'entre eux étaient même au palmarès, dont la Palme d'or) et un à la Quinzaine des réalisateurs. Venise impose son Lion d'or ainsi que le film allemand de Florian Henckel von Donnersmarck, déjà oscarisé pour La vie des autres. Le film restant, The Guilty, a été récompensé à Sundance.

Géographiquement, on note deux films latino-américains, trois films européens et quatre films asiatiques. La bataille devrait se jouer entre la Palme d'or, Une affaire de famille, et le Lion d'or, Roma, diffusé par Netflix. Une bataille politique pour les votants en plus d'un choix cinématographique radicalement différent, qui pourrait finalement faire un gagnant, Cold war, du, déjà oscarisé, Pawel Pawlikowski.

Les nominations finales seront dévoilées le 22 janvier.

Birds Of Passage (Colombie), de Cristina Gallego et Ciro Guerra
The Guilty (Danemark), de Gustav Moller
Never Look Away (Allemagne), de Florian Henckel von Donnersmarck
Une affaire de famille - Shoplifters (Japon), de Hirokazu Kore-eda
Ayka (Kazakhstan), de Sergei Dvortsevoy
Capharnaüm (Liban), de Nadine Labaki
Roma (Mexique), d'Alfonso Cuaron
Cold War (Pologne), de Pawel Pawlikowski
Burning (Corée du sud), de Lee Chang-dong

Cold War triomphe aux European Film Awards

Posté par vincy, le 16 décembre 2018

Cold War de Pawel Pawlikowski a remporté cinq prix, autant dire une razzia lors de la 31e édition des European Film Awards qui avait lieu à Séville en Espagne hier soir. Le film, primé pour sa mise en scène au Festival de Cannes en mai, est le troisième long métrage polonais à repartir avec le prix du meilleur film, après Tu ne tueras point en 1988 et Ida, du même Pawlokowski, en 2014. Le cinéaste rejoint le club très fermé des double-primés aux EFA (Almodovar, Haneke, Sorrentino, Loach). Lars von Trier reste le plus titré avec trois films sacrés.

Alors qu'Agniezska Holland et Mike Downey ont fait un appel à la libération d’Oleg Sentsov et de Kirill Serebrennikov (Leto est reparti avec un prix), la cérémonie a honoré Costa-Gavras, rendu hommage pour sa carrière à Carmen Maura et distingué par un prix européen pour sa contribution au cinéma mondial à Ralph Fiennes.

Constatons la grande débandade du cinéma français qui peut au moins se rassurer avec les coproductions pour faire flotter le drapeau tricolore sur un palmarès sans aucun artiste ou film national. Heureusement, le Festival de Cannes peut se réjouir, notamment face à ses concurrents. Outre les cinq prix de Cold War et celui de Leto, des films en compétition comme Dogman (3 prix dont meilleur acteur) et Heureux comme Lazzaro (un trophée, le prix des étudiants), des films d'Un certain regard (Border, mais surtout Girl, prix Découverte européenne-Prix Fipresci) et même ceux en séance spéciale (Another Day of Life, meilleur film d'animation) ont laissé peu de récompenses aux films sélectionnés à Berlin(Utoya, 22 juillet et 3 jours à Quiberon) ou ailleurs.

En tout cas, on remarquera que la meilleure comédie européenne de l'année est un film vraiment européen: une bande dessinée française sur la russie soviétique avec un réalisateur et un casting britannique (La mort de Staline), produit par trois pays de l'Union. Et last but not last, le public a choisi Call Me By Your Name comme meilleur film. Sans doute le dernier prix que recevra le film franco-italien, mais pas des moindres.

Film européen :
Cold War de Pawel Pawlikowski

Réalisateur européen :
Pawel Pawlikowski pour Cold War

Acteur européen :
Marcello Fonte pour Dogman

Actrice européenne :
Joanna Kulig pour Cold War

Prix du public :
Call me by your Name de Luca Guadagnino

Comédie européenne :
La mort de Staline d’Armando Iannucci

Scénariste européen :
Pawel Pawlikowski pour Cold War

Film d'animation européen :
Another Day of Life de Raul de la Fuente et Damian Nenow

Documentaire européen :
Ingmar Bergman, une année dans une vie de Jane Magnusson

Découverte européenne-Prix Fipresci :
Girl de Lukas Dhont

Prix EUFA des étudiants :
Heureux comme Lazarro d’Alice Rohrwacher

Court métrage européen :
The Years de Sara Fgaier

Directeur de la photographie européen-Prix Carlo di Palma :
Martin Otterbeck pour Utoya, 22 juillet

Monteur européen :
Jaroslaw Kaminski pour Cold War de Pawel Pawlikowski

Décorateur européen :
Andrey Ponkratov pour Leto de Kirill Serebrennikov

Costumier européen :
Massimo Cantini Parrini pour Dogman de Matteo Garrone

Coiffeur et maquilleur européen :
Dalia Colli, Lorenzo Tamburini et Daniela Tartari pour Dogman de Matteo Garrone

Compositeur européen :
Christoph M. Kaiser et Julian Maas pour 3 jours à Quiberon d'Emily Atef

Ingénieur du son européen :
André Bendocchi-Alves et Martin Steyer pour The Captain - L'usurpateur de Robert Schwentke

Superviseur effets visuel européen :
Peter Hjorth pour Border d'Ali Abbasi

Prix européen de la coproduction-Eurimages :
Konstantinos Kontovrakis et Giorgos Karnavas

Prix honorifique du président et du Comité EFA :
Costa-Gavras

Lifetime Achievement Award :
Carmen Maura

Prix European Achievement in World Cinema :
Ralph Fiennes

Trois films récompensés par le jury du Prix Louis-Delluc

Posté par vincy, le 12 décembre 2018

Ni Douleur, ni Frères Sisters, ni Mademoiselle de Joncquières, ni Prière, ni comédie, ni film flyé. Le prix Louis-Delluc 2018 a été décerné à Plaire, aimer et courir vite de Christophe Honoré, qui était en compétition à Cannes en mai dernier, tout en repartant bredouille. Le 11e long métrage du réalisateur avait séduit 206000 spectateurs. C'est de loin le plus important prix qu'a reçu Honoré dans sa carrière cinématographique. Etre sélectionné à Cannes donne une véritable chance à un film puisque c'est la 7e fois en dix ans qu'un film présenté sur la croisette remporte le prix.

Le Prix Louis-Delluc du premier film a distingué deux films ex-aequo: Jusqu'à la garde de Xavier Legrand et Les garçons sauvages de Bertrand Mandico, tous deux présentés à Venise en 2017.

Ce qui donne un palmarès assez "queer" avec deux films sur le genre et l'identité LGBT (sans doute pour se rattraper de ne pas avoir récompensé 120 BPM l'an derner). Mais aussi un palmarès où la "famille" est explosée, décomposée ou recomposée. Le plus surprenant est sans aucun doute que, formellement, l'audace cinématographique est davantage du côté des deux Louis-Delluc du premier film que du Louis-Delluc "classique".

Les critiques de Los Angeles plébiscitent Roma et Burning

Posté par vincy, le 10 décembre 2018

Le cinéma étranger a eu les faveurs des critiques de Los Angeles. Avec Roma, le mexicain Alfonso Cuaron a ainsi reçu deux prix, dont celui du meilleur film, tout en étant finaliste dans deux autres catégories. Cuaron réalise l'exploit de recevoir pour la 2e fois ce prix, 5 ans après Gravity. Il rejoint ainsi Ang Lee, Alexander Payne, Steven Spielberg, Martin Scorsese, Milos Forman et Clint Eastwood dans ce tableau d'honneur des cinéastes doublement primés par les LAFCAA.

Le sud-coréen Lee Chang-dong, avec Burning, a reçu deux prix lui aussi, tout en étant finaliste dans la catégorie meilleur film. La Palme d'or japonaise Une affaire de famille et le cinéaste nippon Hayao Myazaki ont également été distingués.

L'autre vainqueur de la soirée est Netflix avec les prix pour Roma mais aussi le prix du meilleur documentaire et une mention pour le film posthume restauré d'Orson Welles.

On retrouvera la plupart de ces films et personnalités récompensées aux Oscars. : parmi les meilleurs films récompensés, Les démineurs, Spotlight et Moonlight ont reçu l'Oscar du meilleur film.

Meilleur film: Roma (finaliste: Burning)
Meilleur réalisateur: Debra Granik pour Leave No Trace (finaliste: Alfonso Cuaron pour Roma)
Meilleur acteur: Ethan Hawke pour First Reformed (finaliste: Ben Foster pour Leave No Trace)
Meilleure actrice: Olivia Colman pour La Favorite (finaliste: Toni Collette pour Hereditary)
Meilleur second-rôle masculin: Steven Yeun pour Burning (finaliste: Hugh Grant pour Paddington 2)
Meilleur second-rôle féminin: Regina King pour If Beale Street Could Talk (finaliste: Elizabeth Debicki pour Les veuves)
Meilleur scénario: Nicole Holofcener et Jeff Whitty pour Can You Ever Forgive Me? (finaliste: Deborah Davis et Tony McNamara pour La favorite)
Meilleur film d'animation: Spider-Man New Generation (finalistes: Les indestructibles 2)
Meilleur film en langue étrangère ex-aequo: Burning, Une affaire de famille
Meilleur documentaire: Shirkers (finaliste: Minding the Gap)
Meilleure image: Roma (finaliste: If Beale Street Could Talk)
Meilleur montage: Minding the Gap (finaliste: Roma)
Meilleure musique: If Beale Street Could Talk (finaliste: First Man)
Meilleurs décors: Black Panther (finaliste: La Favorite)

Prix pour l'ensemble de sa carrière: Hayao Miyazaki
Prix Douglas Edwards pour un film expérimental: The Green Fog
Prix Nouvelle génération: Chloe Zhao
Mention spéciale: The Other Side of the Wind d'Orson Welles

Une affaire de famille et Burning couronnés aux Asia Pacific Screen Awards

Posté par vincy, le 29 novembre 2018

Deux films cannois ont été sacrés aux Asia Pacific Screen Awards (APSA). Une affaire de famille de Kore-eda Hirokazu, Palme d'or au festival de Cannes, a reçu le prix du meilleur film, tandis que Burning de Lee Chang-dong a été distingué d'un Grand prix du jury.

Le prix de la mise en scène a aussi couronné un film de la compétition cannoise en récompensant Nadine Labaki pour Capharnaüm, tout comme le prix de la meilleure actrice, décerné à Zhao Tao pour Les éternels.

Une affaire de famille était aussi nommé pour la réalisation et le scénario. Le film a reçu d'autres prix depuis son sacre cannois: meilleur film à Denver, prix du jury de l'International Cinephile Society, Meilleur film étranger au National Board of Review, Meilleur film étranger à Munich, prix du public à Oslo et Vancouver.

La cérémonie a eu lieu à Brisbane en Australie. Les APSA priment des films de pays aussi différents que l'Inde, la Turquie, l'Indonésie, ou l'Australie.

Tous les lauréats