Cannes 2012 : Qui est Matthias Schoenaerts ?

Posté par vincy, le 17 mai 2012

Cette masse physique a 35 ans. Né en pays flamand, dans la ville des diamantaires, il est plutôt brut mais bien taillé. Et quand il joue, Matthias Schoenaerts est aussi délicat qu'une pierre précieuse. Cela fait 20 ans qu'il tourne et 12 ans qu'il brille, étoile montante du cinéma belge.

Fils d'acteur (Julien Schoenaerts), il connait parfaitement les rouages du métier et enchaîne courts métrages, séries télévisées, premiers films. Il est souvent enrôlé pour des personnages violents, cassés par le destin, conflictuels. Puis Paul Verhoeven (Basic Instinct, Total Recall) l'engage pour un second rôle important dans Black Book. Sa notoriété prend son envol. Malgré une incursion en France en gothique dans La Meute, rien qui ne le fasse vraiment connaître en dehors du Royaume de Belgique.

Il faut attendre 2011 pour que Schoenaerts devienne un comédien qui compte. D'abord avec Bullhead, sorti en février en France, qui lui a permis de récolter tous les prix belges cette année. En paysan trafiquant des hormones (et s'en injectant), le corps transformé, ressemblant à un taureau prêt à boxer, il épate. Lorsque Jacques Audiard le choisit pour le rôle principal de son nouveau film, De rouille et d'os, aux côtés de Marion Cotillard, l'acteur change de dimension. Cannes va sans doute le révéler à de nombreux spectateurs. Il reviendra dans le remake américain de Loft, thriller belge qui a triomphé au box office il y a quelques années et où il était l'un des rôles principaux. Là il sera "rétrogradé" dans le générique, mais promu aux yeux des producteurs américains. Il tourne actuellement sous le regard de Guillaume Canet, Blood Ties, toujours avec Marion Cotillard.

Travelling Rennes 2012 : Bruxelles et la Belgique à l’honneur

Posté par MpM, le 7 février 2012

Chaque année, le festival Travelling à Rennes propose de découvrir une ville à travers les films qui l'évoquent ou s'y déroulent. Après Mexico, Istanbul, Jérusalem ou encore Buenos Aires, c'est donc au tour de Bruxelles de faire son cinéma durant toute une semaine d'avant-premières, de compétitions, et de rencontres.

Pour rendre hommage à la cité cosmopolite dont les dix-neuf communes forment l'identité multiple, le festival a sélectionné 35 longs métrages des années 30 à nos jours, parmi lesquels Le Départ de Jerzy Skolimowski, Jeanne Dielman 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles de Chantal Akerman, C’est arrivé près de chez vous de Rémy Belvaux, André Bonzel et Benoît Poelvoorde (le film fête ses 20 ans !!!), Dikkenek d’Olivier Van Hoofstadt ou encore Élève libre de Joachim Lafosse. Une compétition de courts métrages vient compléter la sélection, ainsi qu'un hommage au dessinateur et scénographe François Schuiten et une carte blanche au cinéma Nova de Bruxelles, géré par un collectif de bénévoles depuis 15 ans.

D'autres grandes sections accompagnent ce focus bruxellois, comme des portraits de cinéastes belges au présent (qui mettent à l'honneur Bouli Lanners, Jaco Van Dormael, Dominique Abel et Fiona Gordon, les frères Dardenne...), un gros plan sur le cinéma d'animation belge (et notamment Stéphane Aubier et Vincent Patar) et un retour sur "une certaine histoire politique et sociale de la Belgique". Sans oublier la création du ciné-concert Monsieur Fantômas & Cie par David Euverte, un concours de scénario, un concert, des expositions... et bien sûr le festival Travelling Junior réservé aux plus jeunes spectateurs.

Parmi les nombreux films présentés, tout est alléchant, mais plusieurs inédits valent particulièrement le détour : Bullhead de Michaël R. Roskam qui a raflé quatre prix aux Magritte et concourra pour l'Oscar du film étranger (dans les salles françaises le 22 février), Turquaze de Kadir Balci, une comédie familiale sur l'intégration, l'intolérance et le choc des différences, ou encore Hasta la vista de Goeffrey Enthoven, jumeau cru et déjanté, mais non dépourvu d'une (grosse) dose de bons sentiments, de notre Intouchables national (dans les salles françaises le 7 mars).

Difficile d'imaginer qu'avec tous ces temps forts, et surtout en présence de ces nombreux invités, l'ambiance ne soit pas à la fête dans la belle ville de Rennes ! Une fête qui, bien sûr, sera avant tout celle du cinéma et de ceux, comme les organisateurs de Travelling Rennes, qui l'aiment, le défendent et le partagent.

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Travelling Rennes : Bruxelles
Du 7 au 14 février 2012
Informations et programme sur le site de la manifestation

Les Géants et Bullhead se partagent les prix Magritte

Posté par vincy, le 5 février 2012

Les Magritte du cinéma belge, 2e clap, l'équivalent de nos Césars, ont couronné Les Géants, de Bouli Lanners, qui avait fait la clôture de la Quinzaine de réalisateurs en mai dernier à Cannes. Le film a remporté cinq Magritte, dont celui de meilleur film et de meilleur réalisateur.

Les Magritte sont censés récompensé le cinéma belge francophone. Le gamin au vélo aurait pu ainsi prétendre à de nombreux prix. Mais c'est un film flamand, cofinancé avec des producteurs francophones, Bullhead, qui a été l'autre grand vainqueur de la soirée d'hier, présidée par Bertrand Tavernier. Le film a récolté quatre prix et sera présent aux Oscars dans la catégorie meilleur film en langue étrangère.

Le film des Dardenne n'est reparti qu'avec le prix du meilleur espoir masculin tandis que Lubna Azabal a reçu celui de la meilleure actrice pour le film québécois Incendies. Les émotifs anonymes, de Jean-Piere Améris, a été distingué comme meilleur film étranger en coproduction. Et le belge Jérémie Rénier n'a pas été oublié en fils à maman de Potiche, comme second rôle masculin. Enfin Nathalie Baye a reçu un Magritte d'honneur pour l'ensemble de sa carrière.

Le palmarès:

Les géants : film, réalisateur (Bouli Lanners), second rôle féminin (Gwen Berrou), image, musique (Bram Van Parys (The Bony King of Nowhere))

Bullhead : film flamand, scénario, acteur (Matthias Schoenaerts), montage

La fée : son, costumes

Les émotifs anonymes : film étranger

Incendies : actrice (Lubna Azabal)

Potiche : second rôle masculin (Jérémie Rénier)

Elle ne pleure pas, elle chante : espoir féminin (Erika Sainte)

Le gamin au vélo : espoir masculin (Thomas Doret)

Quartier lointain : décors

Dimanches : court métrage

LoveMEATender : documentaire

La guerre est déclarée écarté de la liste des pré-finalistes pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère

Posté par vincy, le 18 janvier 2012

A moins d'une semaine de la révélation des nominations aux Oscars, le 24 janvier prochain, l'Académie organisatrice de la cérémonie a dévoilé les 9 finalistes pour la catégorie du Meilleur film en langue étrangère. Mardi, il n'en restera que 5 qui pourront rêver d'obtenir la précieuse statuette. Il y avait au total 63 candidats.

La guerre est déclarée, qui représentait la France, a été écarté. Le joli succès de Valérie Donzelli, qui avait fait sensation sur la Croisette en mai dernier, n'a pas été retenu. Mais la France, avec The Artist, devrait être largement représentée dans plusieurs catégories, aux côtés de films américains.

Une séparation semble le favori incontestable. On notera la présence du très beau film québécois Monsieur Lazhar, de la production franco-marocaine réalisée par le français Roschdy Zem Omar m'a tuer, du prix de scénario cannois Footnote, du documentaire en 3D de Wim Wenders, Pina.

  • Bullhead, Michael R. Roskam - Belgique
  • Monsieur Lazhar, Philippe Falardeau - Canada
  • Superclásico, Ole Christian Madsen - Danemark
  • Pina, Wim Wenders - Allemagne
  • Une Séparation, Asghar Farhadi - Iran
  • Footnote, Joseph Cedar - Israël
  • Omar m'a tuer, Roschdy Zem - Maroc
  • In Darkness, Agnieszka Holland - Pologne
  • Warriors of the Rainbow: Seediq Bale, Wei Te-sheng - Taiwan

Les votants pourront voir ces 9 films durant le week-end.

Les Arcs 2011 : le palmarès après une semaine de cinéma, de tartiflettes et de ski

Posté par vincy, le 17 décembre 2011

Les Arcs accueillent depuis trois ans le Festival du cinéma européen. Une initiative issue de la passion de ses créateurs et de l'ambition de désenclaver une région qui dispose de peu de salles : un joyeux mélange où le chaleureux accueil et l'ambiance "cool" n'enlèvent rien au désir de cinéma.

10 000 spectateurs l'an dernier se sont déplacées pour découvrir des avant-premières européennes au castings étoilés ou des films d'auteurs inconnus venus de différents pays européens. De Bourg-Saint-Maurice dans la Vallée aux Arcs 2000 au plus près des pistes, le Festival s'étend sur toute une montagne enneigée.

Cela incite à skier (en journée), à recharger les batteries (tartiflettes, tourtes savoyardes, bref charcuterie, fromages, et vin blanc pétillant), et se laisser porter d'une salle à l'autre.

Les étudiants de cinéma côtoient les jeunes réalisateurs ; les distributeurs et producteurs encadrent les talents plus confirmés ; les actrices font des blagues (Leila Bakhni a improvisé une imitation d'Audrey Tautou, absente) ; la presse écrite, qui réduit sa place pour le secteur culturel, est peu présente alors radio, télé, blogueurs font connaissance. On parle anglais autour d'une bière à minuit par moins 5 degrés, les pieds dans la neige.

Et puis il y a les avant-premières. Les vedettes défilent. Présentation, projection, questions. Les savoyards jouent les timides. Claude Duty s'amuse en Maître de Cérémonie.

La 3e édition du Festival de Cinéma Européen des Arcs s'est clôturée vendredi 16 décembre, malgré la tempête de neige. Le jury, présidé par le réalisateur et comédien italien Michele Placido, a salué la qualité de la sélection qui lui a permis de découvrir de « vrais films d’auteurs intransigeants et magnifiques ». Il a décerné six prix :

- La Flèche de Cristal, en partenariat avec LVT Digimage, a été remise au long-métrage Portrait au crépuscule (en photo) de la russe Angelina Nikonova qui sortira en France le 22 février 2012, distribué par Rezo Films. Le film a déjà reçu de nombreux prix : Meilleur premier film, Meilleure actrice et Meilleur scénario (Honfleur), Grand Prix aux Festivals de Reykjavik, Varsovie, Cottbus, Thessalonique et Estoril.
- Le prix du Jury a été attribué à Gypsy, film slovaque du réalisateur Martin Sulik, pour sa capacité à faire découvrir un monde dans lequel on se sent bien, loin des clichés exotiques gitan.
- le prix de la révélation féminine Métro a été attribué à la jeune comédienne Emma Levie pour son rôle dans le film néerlandais Lena de Christophe Van Rompaey.
- le prix de la révélation masculine Métro a récompensé le comédien Matthias Schoenaerts pour son rôle dans le film belge Bullhead de Michaël R. Roskam qui sortira le 22 février 2012 distribué par Ad Vitam.
- Le prix de la meilleure photographie, en partenariat avec Panavision, a été décerné au film allemand Dreilbeben : Une minute d’obscurité de Christoph Hochhaülser.
- le prix de la meilleure musique a été attribué à Jan Inge (Ginge) pour le film norvégien Sons of Norway de Jens Lien.

De leur côté, es lycéens de Bourg Saint Maurice ont remis le prix du Jury Jeune, au film Death au a superhero de Ian Fitzgibbon avec Thomas Brodie-Sangster. Une mention spéciale a été attribuée à Terraferma d’Emmanuele Crialese, primé au dernier festival de Venise.

Enfin, le prix du public, remis en partenariat avec Ciné+ et Télérama, a lui aussi récompensé Death of a superhero.

Le prix Cineuropa, attribué à un film produit ou co-produit par un pays participant au programme MEDIA ou membre du programme Eurimages, a été attribué au film espagnol Extraterrestre de Nacho Vigalondo.