Festival de la Rochelle 2018 : Voyage au bout du 7e Art

Posté par redaction, le 27 juin 2018

La 46e édition du Festival international du film de La Rochelle sera placée une nouvelle fois sous le signe de l’éclectisme. Dans cette très jolie ville située au bord de l’océan Atlantique, connue notamment pour les tours de son Vieux-Port, les amoureux du 7e Art pourront découvrir du 29 juin au 8 juillet 200 films venus du monde entier, avec des rétrospectives, des hommages, des longs métrages inédits ou présentés en avant-première, et de nombreux autres événements dont une nuit avec l’acteur américain Christopher Walken !

Le festival s’ouvrira le 29 juin par la projection de Dogman, le dernier film de l’Italien Matteo Garrone, récompensé au dernier Festival de Cannes par le prix d’interprétation masculine pour Marcello Fonte. Il incarne un toiletteur pour chiens qui va peu à peu sombrer dans une spirale criminelle.

Des rétrospectives seront consacrées au Suédois Ingmar Bergman à l’occasion du centenaire de sa naissance, par le biais de 20 longs métrages restaurés (dont Sourires d’une nuit d’été qui a inspiré l’affiche de cette édition), et au Français Robert Bresson, avec 13 longs métrages.  Les "drôles de dames du cinéma muet" (Clara Bow, Marion Davies, Colleen Moore, Beatrice Lillie, Ossi Oswalda) seront aussi à l’honneur à travers neuf films accompagnés au piano.

Des hommages seront par ailleurs rendus à Aki Kaurismäki, Philippe Faucon et Lucrecia Martel. Dix-sept films du Finlandais, dont L’autre côté de l’espoir, et huit longs métrages du Français, dont Fatima (César du meilleur film en 2016), seront proposés aux spectateurs. La réalisatrice argentine fera le déplacement de Buenos Aires pour rencontrer le public et présenter ses quatre films, dont Zama en avant-première.

Le cinéma d’animation sera lui aussi présent à La Rochelle à travers des courts métrages du Canadien d’origine bulgare Theodore Ushev (Vaysha, l'aveugle), ainsi qu’avec des films signés par Nick Park et les Studios Aardman (Chicken Run, Wallace et Gromit, Cro Man).

Une quarantaine de films venus du monde entier, inédits ou en avant-première, seront également présentés, avec notamment la dernière Palme d’or cannoise, Une affaire de famille, du Japonais Kore-eda Hirokazu.

Parmi les autres événements du festival : la projection de douze films venus de Bulgarie et, autour d’une thématique « Musique et Cinéma », celle du film Œdipe roi (1967) suivie d’une lecture musicale de Pier Paolo Pasolini par Béatrice Dalle, Virginie Despentes et le groupe post-punk Zëro le 4 juillet à la Sirène.

Le festival se clôturera par une nuit avec l’acteur américain Christopher Walken. Sous les étoiles, les spectateurs pourront ainsi découvrir ou redécouvrir le magnifique Voyage au bout de l’enfer de Michael Cimino (1978), Brainstorm de Douglas Trumbull (1984) et The King of New York d’Abel Ferrara (1990). De quoi réjouir les cinéphiles, et convertir les autres !

Pierre-Yves Roger

Bilan 2011 : une fréquentation en légère baisse en Europe

Posté par vincy, le 11 février 2012

Comme tous les ans, à l’occasion du Festival international du film de Berlin, l'Observatoire européen de l'audiovisuel a publié ses premières estimations sur la fréquentation des cinémas européens en 2011 : "les entrées en salles dans l’Union européenne ont légèrement reculé de 0,4 %, soit 960 millions de billets vendus contre 964 millions en 2010" annonce le communiqué.

L'année 2011 est cependant plus contrastée avec un peu plus de la moitié, seulement, des territoires enregistrant une diminution de leur fréquentation. Mais on constate surtout que le niveau de 2009 (982 millions d'entrées) n'a pas été retrouvé. Certes, la fréquentation en Europe est largement supérieure aux années 2005-2008, mais on est loin du milliard d'entrées de 2002 et 2004.

C'est en Bulgarie que la hausse du nombre d'entrées a été la plus forte (+19,2%). Globalement, les pays de l'ancien bloc de l'Est s'en tirent bien : on note des fortes hausses en Estonie, Lituanie, Roumanie et une belle augmentation en Pologne. Mais c'est aussi dans cette zone qu'on enregistre la plus forte baisse avec - 20,3% en République Tchèque. Les pays en pleine crise économique souffrent plus que les autres : Espagne, Grèce, Italie, Portugal, Slovaquie...

Autres données significatives, la part de marché des films nationaux. La Turquie (championne avec 50,2%), la France (2e avec 41,6%), l'Italie, le Royaume Uni (certes avec l'aide des coproductions américaines) et la Pologne sont les seuls pays où leurs films attirent plus de 30 % des spectateurs. A l'inverse, quelques pays, plus nombreux, voient leur part de marché inférieure à 10%, démontrant qu'il y a péril en la demeure : Estonie, Lettonie, Slovénie, Suisse, Irlande, Autriche, Croatie, Roumanie et Portugal (0,7%!!!).

Dans la hiérarchie rien ne bouge vraiment. La France reste de loin la première puissance cinématographique du continuent. 5 pays dépassent les 100 millions d'entrées et représentent près de 83% des spectateurs sur le continent.

1- France  216 millions (22,5 % des entrées en Europe)

2- Royaume Uni  172 millions

3- Russie  165 millions

4- Allemagne  130 millions

5- Italie  111 millions

6 - Espagne  94 millions

7- Turquie  42 millions

8- Pologne 39 millions

9- Pays Bas  30 millions

10- Suède 16 millions

La Bulgarie raye le cinéma de son budget, ou presque

Posté par vincy, le 27 juin 2010

Le parlement Bulgare a décidé de réduire de plus de moitié son apport au cinéma. Les fonds publics destinés au financement des films ne seront ainsi dotés en 2010 que de 4 millions d'euros (au lieu de 9,5 millions l'an dernier). Le cinéma subit ainsi la rigueur budgétaire que s'impose ce pays européen (qui veut diminuer son déficit de 1 milliard d'euros à 250 millions d'euros). La Bulgarie connaît une forte croissance mais souffre d'un déficit public très important.

Après cette révision du budget en plein milieu d'année, les professionnels s'inquiètent de voir les fonds diminuer encore lors du prochain examen du budget. Pour eux, ces coupes sont disproportionnées et vont tuer le secteur. De quoi déprimer en effet puisque le Centre national du film a d'abord annoncé un report de certains financements à 2011 ou la réduction de moitié des financements publics. Puis le même Centre a décidé qu'aucun projet ne serait sélectionné d'ici la fin de l'année en vue d'une demande de financement.

De quoi anéantir une industrie qui peine à renaître, mais y parvient. Outre quelques succès épisodiques au Box office  - The World Is Big and Salvation Lurks around the Corner vient de passer le cap des 100 000 $ de recettes - dominé par less films américains, le cinéma bulgare a remporté de nombreuses récompenses dans des festivals (Stolen Eyes et Crayfish à Moscou, Eastern Plays à Tokyo et Varsovie, In Black and White à Annecy). Par ailleurs, l'atelier de la Cinéfondation présente cette année Zincograph de Javor Gardev.

La fréquentation cinématographique est  en forte hausse. Avec près de 13 millions d'euros en 2009, ce petit marché a connu une croissance de 31% par rapport à 2008. La fréquentation s'élève à 3,2 millions d'entrées en 2009.

En 2007, le cinéma européen affiche des résultats stables

Posté par vincy, le 7 mai 2008

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Comme chaque année avant Cannes, l’Observatoire européen de l’audiovisuel, rattaché au Conseil de l’Europe, publie le bilan 2007 des 27 pays membres de l’Union européenne. En trois chiffres cela donne : 919 millions d’entrées (-1.3% par rapport à 2006), 28.8% de part de marché pour les films européens (28.6% en 2006) et 921 longs métrages réalisés (911 en 2006). La progression est plus notable dans la durée puisqu’en 2003 on enregistrait 754 longs métrages réalisés et seulement 25% de part de marché pour les films européens.

Les pays de l’Est tirent la fréquentation

Si les publics anglais et surtout italiens sont revenus dans les salles l’an dernier, ce sont principalement les pays émergents, en Europe de l’Est, qui ont connu une augmentation des entrées dans leur salle : +34% en Lituanie, +11.4% en République Tchèque, et des hausses supérieures à 4% en Bulgarie, Chypre et Roumanie. Les pays alémaniques et scandinaves souffrent énormément. De même les publics français et espagnols, à la baisse, ne sont pas compensés par les spectateurs des nouveaux pays européens. La France reste cependant le premier pays cinéphile d’Europe avec 177 millions d’entrées, devant le Royaume Uni, L’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, tous au dessus des 1000 millions d’entrées par an. Un seul autre marché majeur pourrait perturber ce classement quasiment inchangé depuis cinq ans : la Russie, qui dépasse pour la première fois cette barre symbolique des 100 millions d’entrées (contre 68 millions entre 2003).

Les latins produisent plus

La France, l’Espagne et l’Italie sont les trois pays produisant le plus de films, et ceux dont la croissance est la plus forte. C’est plus d’un tiers des films européens qui sont produits entièrement dans ces pays là. Avec les coproductions, ces trois pays sont partie prenante de 439 films !

L’influence américaine continue de diminuer

En part de marché, les productions américaines continuent de séduire moins de spectateurs avec une part de marché de 62.7% (contre 69.3% en 2003). Même en ajoutant les coproductions américano-européennes, la tendance est à la légère baisse. Cela bénéficie aux productions européennes qui continuent de séduire de plus en plus de spectateurs. Tandis que la Journée de l’Europe à Cannes s’ouvre aux productions extra-occidentales, il est intéressant de voir que la part de marché des films venus d’Asie, d’Amérique Latine, d’Océanie et d’Afrique ne parvient pas à décoller de son seuil de 2-3%...( à peine 20 millions de spectateurs).

(photo : Vincy Thomas / Berlin 2008)