BIFFF 2018 : 3 films pour comprendre que la fin du monde sera catastrophique…

Posté par kristofy, le 9 avril 2018

Le BIFFF, aka le Bruxelles International Fantastic Film Festival, fait aussi la place au cinéma qu'on appelait autrefois d'anticipation. Désormais les catastrophes sont de plus en plus proches (réchauffement climatique, surpopulation...) : la fin du monde. On peut en rire, s'en inquiéter, ou carrément paniquer, et c'est justement ce que fait le cinéma fantastique.

Voilà trois films sur le sujet qu'il est recommandable de voir avant... la fin du monde :

Survival Family, de Shinobu Yaguchi (Japon).
Comme d'habitude dans cette famille japonaise, le soir, le père rentre de ses trop longues heures de travail fatigué, avec comme seule envie de regarder la télé ou de se coucher. Le fils rentre avec le casque sur les oreilles sans même un bonjour pour se connecter à son ordinateur et la fille reste dans sa chambre avec l'écran de son smartphone, alors que la mère a essayé de faire plaisir à tous en faisant les courses pour un diner qui ne sera pas partagé autour de la table. Une situation familière ? Un matin il n'y a plus d'électricité, tout ce qui est électrique ne fonctionne plus! Plus d'ascenseur pour la quinzaine d'étages du logement, plus de télévision/ordinateur/téléphone, plus de trains ni de voitures ni d'avions, plus de profs à l'école, les portes de bureaux de travail restent fermées, plus de distributeurs de billets... Et en plus il n'y a plus d'eau dans les robinets. C'est le chaos qui se profile avec plus rien à manger. Alors l'idée est de rejoindre en vélo un grand-père à plusieurs centaines de kilomètres en bord de mer : la famille va apprendre à de nouveau communiquer et s'entraider au fur et à mesure de leur multiples péripéties.

Human, Space, Time and Human, de Kim Ki-duk (Corée du Sud).
Il semble loin le temps où presque chaque année il y avait un film de Kim Ki-duk qui sortait dans nos salles ou en DVD. Depuis 10 ans, il alterne entre drame poignants d'antan (et donc sortie au cinéma, comme Pieta Lion d'or à Venise en 2012, Entre deux rives en 2017) et une nouvelle forme de violence bien plus radicale (invisible en France mais vus au BIFFF pour Moebius et One on one). Son 23ème film Human, Space, Time and Human étant au BIFFF il s'inscrit dans cette seconde catégorie : son morceau de consistance étant "manger avant d'être mangé". Oui il y a un peu de cannibalisme puisque c'est une situation de fin du monde. Le film est rythmé en quatre parties inégales (les quatre mots du titre). La première présente en fait les différents personnages sur un bateau : un sénateur et son fils, un voyou chef de bande, un couple en lune de miel, l'équipage, des prostituées, quelques autres passagers. Il y aura une femme violée par plusieurs hommes... L'histoire prend son envol ensuite quand le bateau se retrouve tout seul dans une immensité sans pouvoir communiquer avec la terre ferme. Le constat est vite fait que ça va durer beaucoup plus longtemps que les réserves de nourritures et qu'un rationnement va être nécessaire. C'est le sénateur aidé des voyous qui prend le contrôle de la nourriture. Eux mangent bien tandis que tout les autres auront droit à une demi-portion certains jours : les diverses manigances et tentatives de mutineries sont punies, mais ceux qui ont pris le pouvoir envisagent de tuer tous les autres! Et quand il n'y aura plus du tout de nourriture, l'inévitable tabou moral arrive : manger de la chair humaine... L'audace de Kim Ki-duk va loin dans ce film entre récit survivaliste violent et allégorie à propos de l'humanité : "la vie c'est satisfaire nos désirs jusqu'à la mort".

Matar a Dios, de Caye Casas et Albert Pintó (Espagne).
C'est le réveillon du nouvel an chez ce couple sans enfant en crise - le mari soupçonne une infidélité de sa femme -, où sont invités le frère tout juste plaqué par sa compagne et le père malade. Le repas avance quand arrive un visiteur imprévu : il ressemble à un nain ventripotent qui jure et boit du vin mais annonce être Dieu ! Et il le prouve en faisant mourir puis revenir à la vie le père de famille. Il est venu pour demander une seule chose : dans quelques heures sonnera la fin du monde puisque tous vont mourir. Il n'y aura plus aucun humains vivants à l'exception de deux individus. Et ce sont les quatre membres de cette famille qui doivent choisir les deux survivants... Avec comme base cette situation surréaliste portée par des comédiens extraordinaires, le film est un déroulé d'humour noir et féroce qui dézingue à la fois le couple, la famille, le machisme des hommes, et la religion. Le film a déjà reçu le Prix du public au festival de Sitges et ses réalisateurs sont désormais considérés comme des héritiers de Alex de la Iglésia. Comment choisir 2 survivants ? Les quatre membres de cette famille vont s'affronter de plus en plus ouvertement et même envisager de tuer Dieu, mais la fin du monde approchant il faudra bien choisir ...

BIFFF 2018 : Anna Mouglalis est « La femme la plus assassinée du monde »

Posté par kristofy, le 8 avril 2018

Paris en 1932, quelqu'un marche dans une rue sombre, un coup de couteau fait ressortir sa lame par la bouche. Un peu plus loin, il y a de l'agitation devant un théâtre de Grand Guignol, des gens y entrent pour assister à la représentation, sous les huées de manifestants soit-disant gardiens de la morale. Il y a des véritables tueurs dans Paris pendant que là on y joue des spectacles macabres... «Vous êtes ici pour la voir ? Paula Maxa, la femme qu'on assassine le plus au monde ?» Ce soir-là Paula Maxa joue une femme qui se retrouve dans un asile de fous, on lui arrache un oeil et le sang gicle puis elle sera guillotinée sur scène et sa tête décapitée montrée à tous... Paula Maxa commence à être assez célèbre pour remplir chaque soir ce théâtre : "flagellée, martyrisée, coupée en tranches, recollée à la vapeur, passée au laminoir, écrasée, ébouillantée, saignée, vitriolée, empalée, désossée, pendue, enterrée vivante, bouillie au pot-au-feu, éventrée, écartelée, fusillée, hachée, lapidée, déchiquetée, asphyxiée, empoisonnée, brûlée vive, dévorée par un lion, crucifiée, scalpée, étranglée, égorgée, noyée, pulvérisée, poignardée, revolvérisée et violée"... La performeuse qui, chaque soir, durant des milliers de soirs, semble mourir pour de vrai sur scène va vraiment risquer sa peau en coulisses: elle reçoit des lettres anonymes d'un mystérieux criminel...

Le tournage de La femme la plus assassinée du monde a eu lieu l'année dernière en avril en Belgique (et un peu à Paris), et un an après, le voici présenté au BIFFF. Le lieu idéal pour une première puisque Paula Maxa a vraiment existé : c'est l'une des premières comédiennes de fantastique et d'horreur. Pour l'incarner dans un film d'époque, les années 30, il fallait une actrice à la fois envoutante d'un simple regard et troublante dès qu'on écoute sa voix rocailleuse : Anna Mouglalis.

Dans le film il y a toute une galerie de personnages qui s'intéressent à elle pour différents motifs et possiblement une personne qui désire la tuer plus que les autres à cause d'un évènements dramatique de son passé : Niels Schneider, André Wilms, Jean-Michel Balthazar, Michel Fau, Constance Dollé (et Keren Ann pour la musique)... La femme la plus assassinée du monde est moins un biopic qu'un thriller sur fond de solide reconstitution historique. C'est le premier film - en tant que réalisateur - de Franck Ribière. Son expérience de producteur de films de genre comme ceux du duo Alexandre Bustillo & Julien Maury et surtout depuis plus d'une dizaine d'années des films de Alex de la Iglesia a sans aucun doute un lien avec le soin qu'il apporte à l'image et aux décors. Le film est très réussi visuellement mais aussi dans la narration maniant le suspens et un récit assez habile pour glisser quelques réflexions sur notre époque.

"Les gens veulent ressentir l'horreur en vrai" : ce qui faisait le succès des spectacles de Paula Maxa, mauvais-goût et sensationnalisme pour ses détracteurs et frissons à se faire peur et s'encanailler pour son public, serait toujours valable de nos jours. Le film dévoile la préparation des spectacles, pour mieux connaître l'héroïne et pour témoigner d'une certaine passion à représenter l'horreur (avec la fabrication de prothèses de faux-sang par exemple) car "faire peur au gens c'est aussi intéressant que de les faire rire ou pleurer". Ce qu'on pouvait voir sur scène en 1932 dans ce théâtre Grand-Guignol c'était en fait comme un film d'horreur mais sans écran 3D puisque selon la soirée le spectateur pouvait recevoir un peu de giclure de sang: "beaucoup pensent que les jours du théâtre sont comptés à cause du cinéma"...

Justement, quand sera-t-il possible de voir ce bon film sur un grand écran de cinéma tout comme au BIFFF ? Le film étant la première coproduction en Belgique financée par Netflix, il sera donc visible prochainement en streaming...

BIFFF 2018 : Shauna Macdonald piégée dans le cube de « White Chamber »

Posté par kristofy, le 7 avril 2018

Le 36ème BIFFF, le Bruxelles International Fantastic Film Festival, apporte frayeurs et tremblements depuis le 3 avril et ce jusqu'au 15 : certains des plus grands noms du genre viennent hanter le festival à la nuit tombée. Pour l'ouverture Pascal Laugier est venu présenter son éprouvant Ghostland, et le maestro Guillermo del Toro est attendu pour une master-class. Mais pour le moment, c'est l'une des nouvelles screaming-queen du cinéma fantastique moderne qui est était là cette année : Shauna Macdonald !

Durant les années 70-80 une screaming-queen était essentiellement une actrice dont le personnage hurle quand elle est poursuivie par un tueur: Marilyn Burns dans Massacre à la tronçonneuse ou Jamie Lee Curtis dans Halloween par exemple. Il s'agit pour la victime d'essayer de s'échapper ou de se défendre. Vers la fin des années 90 et début des années 2000, la femme est moins une victime qu'une cible qui contre-attaque le tueur, la screaming-queen devient beaucoup plus une héroïne et le personnage principal du film, telles Neve Campbell dans Scream ou Maika Monroe dans It follows. En 2005 un film allait redéfinir pour des années le film d'horreur claustrophobique : The Descent avec Shauna Macdonald, encore endeuillée de la mort de son mari et et de sa fille, qui se trouve piégée dans une sombre grotte avec des créatures... Evidemment le fantastique allait la suivre : elle se retrouve dans un train en panne au milieu d'une forêt de loups-garous dans Howl, et paralysée sur un lit d'hôpital hanté par un fantôme dans Nails.

Shauna Macdonald et le jeune réalisateur Paul Raschid (25 ans, déjà un long à son actif: Servants' Quarters) étaient au BIFFF pour la première de White Chamber. Dans un futur (proche ?), l'Angleterre post-Brexit a connu une montée de problèmes avec davantage de racisme et de xénophobie, plus de pauvres qui meurent faute d'accès aux soins, la menace d'une guerre civile, un nouveau régime militaire et un leader d'un mouvement d'opposition engagé dans une résistance armée, bref c'est un climat de guerre. Shauna Macdonald se réveille dans un cube blanc dont elle est prisonnière et victime, on lui demande des informations sur ses activités. Pour la torturer via ce cube, on lui envoie des températures extrêmes et des chocs électriques. Qui est-elle vraiment, qui a conçu ce cube et pourquoi, qui la retient prisonnière, que s'est-il passé avant pour en arriver là ? Le mystère de cette chambre blanche va révéler plusieurs retournements de situation...

Shauna Macdonald s'explique: « J'ai rarement joué un rôle de simple demoiselle en détresse, au début du film ce rôle ressemble à ça mais après il y a une tout autre évolution de sa personnalité, c'est cette évolution qui était quelque chose qui m'intéressait ». Une nouvelle fois le corps de Shauna Macdonald est agressé et son visage, ici filmé en très gros plan, est particulièrement expressif avant que la perception de son personnage ne change et qu'on en découvre un autre angle. White Chamber évoque une guerre hors-champs, depuis l'intérieur d'un laboratoire avec la question du bourreau et de la victime.

Pour Paul Raschid, « dans une guerre il n'y a pas forcément un camp du bien et un camp du mal, la morale est quelque chose de subjectif dans chaque camp selon le contexte. Cette histoire évoque une expérience de l'obéissance, obéissance à suivre des ordres, tout comme à faire du mal pour torturer quelqu'un ».

Guillermo del Toro en plat principal du BIFFF 2018

Posté par kristofy, le 26 mars 2018

C’est un festival unique en son genre avec son public (très ‘participatif’ durant les projections) et son très large panorama des ‘films de genre’ : le célèbre BIFFF, le Bruxelles International Fantastic Film Festival. Sa 36ème edition prendra place du 3 au 15 avril dans la capitale belge qui deviendra donc celle du cinéma orienté fantasy, thriller, science-fiction, zombies… Au menu cette année quelques monstres inconnus et des boucles temporelles perdues, un peu de maléfices et beaucoup de sang, avec le plein de films coréens, espagnols, britanniques, japonais, américains, chinois, australiens, russes, et mexicains.

L’invité d’honneur du BIFFF 2018 qui deviendra Chevalier de l’Ordre du Corbeau (l’hommage du festival) avait déjà été annoncé : c’est Guillermo del Toro, qui a, depuis, été 4 fois oscarisé pour The Shape of the water. Le cinéaste sera invité à se livrer lors d’une master-class exceptionnelle (animée par le réalisateur Fabrice du Welz). De plus il présentera une séance spéciale de son tout premier film Cronos. Sa présence au BIFFF sera donc l’occasion d’un regard particulier sur presque 25 ans de carrière: Cronos était en competition au BIFFF en 1994 et y avait gagné le prix du Corbeau d’argent.

Le jury de la compétition internationale réunira Lloyd Kaufman qui présentera d’ailleurs Return to Return to Nuke Em High aka Vol.2 (son dernier film Troma), Julia Ducournau (réalisatrice de Grave), l’acteur Laurent Lucas et la comédienne Stéphanie Crayencour.

Au total, avec ses multiples autres sections et autres jurys , le BIFFF va projeter une centaine de films : 12 avant-premières mondiales, 13 avant-premières internationales, 9 avant-premières européennes. Pour une fois il y aura aussi une poignée de films réalisés par des français : Ghostland de Pascal Laugier en ouverture, Cold Skin de Xavier Gens, Crooked House de Gilles Paquet-Brenner, La Femme la plus assassinée du monde de Franck Ribière avec Anna Mouglalis.

Ce nouveau BIFFF sera le rendez-vous pour découvrir certaines pépites comme par exemple The 1000 Faces of Dunjia de Yuen Woo-Ping, Human, space, time and human de Kim Ki-duk, Muse de Jaume Balagueró, Veronica de Paco Plaza, Bees make Honey avec Alice Eve, Marjorie Prime avec Jon Hamm, Downrange de Ryuhei Kitamura, Shock Wave de Herman Yau avec Andy Lau, The Cured avec Ellen Page, Tigers are not afraid de Issa Lopez, Avant que nous disparaissions de Kiyoshi Kurosawa, I kill Giants avec Zoe Saldana et Imogen Poots, Jungle avec Daniel Radcliffe, White Chamber avec Shauna Macdonald, Gringo avec Charlize Theron en clôture.

La nouveauté cette année sera la présence de la Réalité Virtuelle dans le festival, avec une quinzaine de films tournés dans ce format. Et pour vous mettre en appétit de ce BIFFF 2018 en voici un avant-goût :

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36e édition du Brussels International Fantastic Film Festival
Du 3 au 15 avril 2018, au Palais des Beaux-Arts à Bruxelles
Infos et programmation sur le site du BIFFF

BIFFF 2017 : Corbeau d’or pour Safe Neighborhood

Posté par kristofy, le 18 avril 2017

Le 35e BIFFF, le Bruxelles International Fantastic Film Festival, a fait le plein de fidèles qui ont vidé le bar et de nouveaux convertis aux projections où on peut crier "derrière toi..., la porte..., mais pourquoi est-il si méchant? " : d'ailleurs après The girl with all the gifts de Colm McCarthy en ouverture c'était le bien nommé Le Bar de Alex de la Iglésia en clôture. Quelques pointures du genre sont venues au BIFFF cette année : hommage aux réalisateurs Park Chan-wook et Alejandro Amenabar, une masterclass de Fabrice Du Welz, le légendaire Stanley Tong, le retour de Dick Maas, l'arrivée du nouveau maître du polar coréen Hyun Na avec The Prison... et même Timo Vuorensola avec des images de la suite à venir de Iron Sky.

Génération XX

Un anniversaire où, pour la Compétition Internationale, il y avait un jury 100% féminin : présidé par Euzhan Palcy, avec Christina Lindberg, Macarena Gomez, Mar Targarona, et Axelle Carolyn. Un symbole comme pour signifier qu'il y aurait un manque de visibilité des femmes dans le fantastique: la réalisatrice Axelle Carolyn a d'ailleurs remarqué à ce sujet qu'on voit une parité hommes-femmes dans les écoles, à la réalisation de courts-métrages, mais que cela devient plus compliqué au niveau des producteurs pour financer le budget d'un long-métrage réalisé par une femme...

L'autre film de clôture était tout aussi féminin : XX, quatre histoires filmées par Karyn Kusama, Roxane Benjamin, Jovanca Vucovic et Sofia Carillo.

Espagne et Corée du sud

On constate que le fantastique à toutes les sauces est toujours vivant en particulier en Espagne "option suspens et revanche" avec The Invisible guest de Oriol Paulo, La colère d'un homme patient de Raul Arevalo, Orbiter 9 de Hatem Khraiche (dans le palmarès), Boy missing de Mar Targarona (et la participation de Macarena Gomez) ; et en Corée du Sud "option voyages dans le temps et gangsters" avec Vanishing Time : A Boy who returned de Um Tae-hwa (dans le palmarès), Luck Key de Lee Gye-Byeok (2ème film le plus drôle cette année), The Tunnel de Kim Seong-hun (aussi au palmarès), Seras-tu là ? présenté par la réalisatrice Hong Ji-young avec l'écrivain Guillaume Musso (puisqu'il s'agit d'une adaptation de l'écrivain le plus lu de France), Sori, voice from the heart de Lee Ho-Jae, The Prison de Hyun Na... soit autant de films dont on croise les doigts pour les voir arriver en salles en France (mais sans trop d'espoir pour la plupart). Par contre on est resté plutôt tiède avec les films originaires du Japon, dont Innocent Curse de Takashi Shimizu en avant-première mondiale où la suite de Death Note: light up the new world de Shinsuke Sato.... Reste l'exception Hentai Kamen:the abnormal crisis aussi improbable que jouissif (qui figurait d'ailleurs en compétition).

Toutes sélections confondues (Compétition internationale, Compétition 7e Orbit, la Compétition Thriller…) il y avait beaucoup de démons, de combats au corps à corps en Asie, de serial-killers...   ...et sur le moment nos films préférés ont été : Free Fire de Ben Wheatley, Headshot de The Mo Brothers, Cold Hell de Stefan Ruzowitzky, Luck Key de Lee Gye-Byeok, Strangled de Arpad Sopsits, Tunnel de Kim Seong-hun, The Autopsy of Jane Doe de Andre Ovredal, The Limehouse Golem de Juan Carlos Medina (un autre favori de la compétition). On place sur un podium Small Town Killers de Ole Bornedal (le film le plus drôle du BIFFF, d'ailleurs au palmarès), Call of Heroes de Benny Chan (épique), et la belle surprise Safe Neighborhood de l'Australien Chris Peckover qui a d'ailleurs reçu le Corbeau d'Or. Le film fait le tour des festivals depuis quelques mois et d'ailleurs reçu deux prix en Australie l'automne dernier.

Le palmarès de ce 35ème BIFFF 2017 :

- Corbeau d’Or : Safe Neighborhood de Chris Peckover
Corbeau d’Argent ex aequo: The Mermaid de Stephen Chow ; We Go On de Jesse Holland & Andy Mitton
- Mention spéciale : Vanishing Time : A Boy who returned de Um Tae-hwa

Le palmarès des autres sections :

Méliès d’Argent : Small Town Killers de Ole Bornedal + Mention Spéciale pour Orbiter 9 de Hatem Khraiche
Prix Thriller At The End of the Tunnel de Rodrigo Grande + Mention Spéciale pour Free Fire de Ben Wheatley
Prix du 7e Parallèle : Swiss Army Man de Dan Kwan & Daniel Scheinert + Mention spéciale pour Saving Sally de Avid Liongoren
- Prix de la Critique : Tunnel de Kim Seong-hun
- Prix du Public : The Autopsy of Jane Doe de Andre Ovredal

BIFFF 2017 : Rencontre avec Stanley Tong (Kung-Fu Yoga)

Posté par kristofy, le 15 avril 2017
Sonu Sood, Stanley Tong et Disha Patani

Sonu Sood, Stanley Tong et Disha Patani

Stanley Tong est connu pour avoir réalisé plusieurs films avec Jackie Chan (Police Story 3 (Supercop), Jackie Chan dans le Bronx, The Myth... ). Il a commencé comme cascadeur puis a occupé différents postes sur des tournages de films, avant de devenir scénaristes et réalisateur. Il est aussi producteur de films comme de séries télé, il gère également un circuit de salles de cinéma. Il est venu au BIFFF de Bruxelles pour présenter son nouvel opus, encore avec Jackie Chan : Kung-Fu Yoga.

Le pitch

Après une introduction en forme de cours d'histoire sur une bataille en Inde à ses élèves, un archéologue du nom de Jack Chan (!) rencontre une consœur venant d'Inde avec une ancienne carte abimée qui évoque un trésor légendaire du Royaume de Magadha : c'est parti pour une expédition pleine d'aventures. Des combats dans une grotte glacée sous une montagne au Tibet, un bijou volé qu'il faut retrouver à Dubai sans se le refaire voler avec une folle poursuite en voitures (et un lion), et enfin l'Inde : le groupe sera attaqué sur un marché typique (et donc bagarre avec dresseur de cordes et avaleur de sabres, ce qui n'existe plus vraiment en dehors des cartes postales), il faudra s'échapper d'une fosse d'hyènes affamées, explorer le labyrinthe d'un temple et ses pièges (façon Indiana Jones)... Bref un trésor convoité par une bande de mercenaires avec au générique 3 vedettes chinoises et 3 vedettes indiennes dont la belle Disha Patani. Les connaissances en kung-fu des uns et en yoga des autres vont leur permettre de se sortir de situations périlleuses et pour plusieurs combats. On y retrouve Jackie Chan comme on le connaît en train de sautiller dans tout les sens et d'utiliser ce qu'il a sous la main pour combattre, toujours avec agilité et humour...

Jackie Chan

"Je travaille avec Jackie Chan depuis 26 ans, on est amis, Jackie est un grand acteur. On connaît tout les deux les cascades, on imagine des scènes d'action qui doivent être originales et aussi amusante. Quand j'ai fait Supercop (Police Story 3) à cette époque la plupart des films de Jackie Chan se terminaient dans un entrepôt, j'ai voulu autre chose avec des hélicoptères. Une bonne scène d'action doit suivre un certain rythme, oller au tempo de la musique qu'il y aura, c'est essentiel de penser à l'avance au montage. Avec l'âge et l'expérience on fait plus attention durant les prises, il y a eu moins de prises où Jackie se fait mal. A la fin du générique de ses films il y a souvent un petit best-of de prises ratées, il n'y en a pas pour Kung-Fu Yoga. La raison principale est que le film devait sortir en période de nouvel an en Chine donc on ne pouvait pas terminer sur des prises ratées où quelqu'un tombe en se faisant mal, à la place il y a cette séquence de danse finale qui rend tout le monde heureux."

Jackie Chan dans Kung Fu Yoga

Une coproduction Chine-Inde

"Le tournage a eu lieu en Chine, en Islande, à Dubai et en Inde. J'étais déjà allé à Dubai avant et je m'étais dit qu'un jour je mettrais dans un film ce que j'y avais vu : des courses de chameaux, les voitures de luxe de la police, des hôtels gigantesques; c'est donc dans Kung-Fu Yoga. Si un jour j'avais le budget pour ça je ferais une poursuite de voitures avec les voitures les plus luxueuses qui soit, j'ai pu faire ça aussi.
En Chine le public en salle de cinéma est plus majoritairement féminin, et leur type de film préféré est d'abord les comédies, puis les films d'action, puis les romances. Kung-Fu Yoga est aussi un film de fille, d'ailleurs il y a 3 personnages de femmes. Kung-Fu Yoga c'est un 'family-picture', de l'action spectaculaire mais pas vraiment de violence et pas de sang, vous pouvez emmener vos enfants voir ce film. C'est difficile de plaire à d'autres publics dans différents pays asiatiques en dehors de la Chine ou en Europe, certains pays préfèrent beaucoup des explications pour l'intrigue quand d'autres pays préfèrent que ça parle moins. Pour les cinéastes c'est de plus en plus difficile d'attirer le public de masse dans les salles: beaucoup de gens attendent quelques semaines pour voir le film sur internet."

Jim Jarmusch aux Galeries de Bruxelles: une autre vision du cinéaste

Posté par wyzman, le 21 décembre 2016

En sélection officielle au dernier festival de Cannes, le douzième long métrage de Jim Jarmusch sort aujourd'hui en salles. Drôle et poétique, Paterson est un nouveau coup d'éclat dans la filmographie d'un cinéaste qui n'a eu de cesse de surprendre dès ses débuts. Désormais âgé de 63 ans, résumer Jim Jarmusch à son seul titre de cinéaste serait néanmoins malencontreux tant les talents de cet homme né dans l'Ohio sont divers.

Cinéma, musique, poésie, photographie, celui qui est déjà apparu dans des épisodes de Bob l'éponge et Les Simpson semble capable de tout faire. Et ça tombe bien puisqu'il est au centre d'une exposition qui se tient jusqu'au 12 février 2017 au Cinéma Galeries de BruxellesUne autre allure. Conçue comme une exploration de l'imaginaire et du travail de Jarmusch, l'exposition a le mérite de faire découvrir aux non-initiés certains plans et scènes phares de films tels que Permanent Vacation, Dead Man, Ghost Dog ou encore Only Lovers Left Alive. Une très bonne idée. Complètement libre, le parcours d'Une autre allure est un beau moment d'errance nécessaire pour tenter de comprendre les inspirations de ce cinéaste accompli.

Conçue par le directeur de Creatis Edouard Meier et le critique de cinéma Philippe Azoury, l'exposition devrait ravir les fans de Jarmusch qui attendent avec impatience la sortie de Gimme Danger, le documentaire qui retrace les aventures des Stooges. Et pour les plus impatients, le Cinéma Galeries propose en parallèle une rétrospective de l'oeuvre de celui à qui l'on doit Broken Flowers, tandis que l'ouvrage Une autre allure de Philippe Azoury sortira le 5 janvier prochain aux éditions Capricci. Ce livre, composé à partir d'entretiens entre le journaliste et le réalisateur, décrypte la filmographie de Jarmusch et apporte un éclairage nouveau sur les thèmes et les influences qui parcourent ses films. Dans son introduction, Azoury interpelle le lecteur-cinéphile. Jarmusch c'est quoi? "N'être surtout pas dans l'actualité: le voilà sans doute le vieux rêve de Jarsmusch!" Tous ses films reçus comme des lettres, du moins c'est ce qu'il espère, sont autant de façons "de rendre tout personnel, au point que tous tes lecteurs, out tous tes spectateurs, pensent être la seule et unique personne à qui est destiné ce poème ou ce film" explique-t-il dans un entretien retranscrit dans le livre.

Pour les fans, voilà donc trois voyages atemporels et intérieurs qui s'offrent à eux: le beau Paterson, l'expo bruxelloise et le livre à lire à toute allure (ou pas) chez Capricci.

Pour plus d'informations, rendez-vous ici.

Ecrans noirs à Bruxelles

Posté par vincy, le 22 mars 2016

Avec au moins 30 morts, le double attentat suicide revendiqué par l'EI qui a visé l'aéroport de Bruxelles et une station de métro dans le centre ville est l'un des plus importants survenus en Europe ces dernières années. Comme pour les attentats de Paris le 13 novembre dernier, la capitale belge s'est placé dans un état d'urgence, à un niveau d'alerte 4 selon la nomenclature du pays.

Les conséquences sont à peu près les mêmes : commerces fermés ou vides, transports bloqués, événements culturels annulés. Les cinémas ont suivi. Le multiplexe Kinepolis de Bruxelles baissé le rideau pour la journée, tout comme les deux complexes UGC. Les cinémas Galeries et Aventure ont aussi décidé de ne pas ouvrir malgré le festival du film documentaire Millenium qui s'y tient cette semaine.

Le BIFFF - Festival international du Film Fantastique de Bruxelles - qui doit se lancer la semaine prochaine n'a pas encore communiqué ses intentions. Tout comme les salles de cinéma bruxelloises, il faudra attendre les décisions de sécurité prises au niveau national et local pour savoir si ces mesures sont maintenues dans les jours qui suivent.

BIFFF 2016 : Kevin Smith, Les Visiteurs et les cinémas asiatiques et espagnols à l’honneur

Posté par kristofy, le 14 mars 2016

Le 34ème BIFFF (Bruxelles International Fantastic Film Festival) se déroulera du 29 mars au 10 avril: chaque année Bruxelles se transforme en capitale du fantasy, thriller, science-fiction, zombies et autres films du genre mais-pourquoi-est-il-si-méchant-? dans une ambiance festive.

L’invité d’honneur du BIFFF qui deviendra Chevalier de l’Ordre du Corbeau (l’hommage du festival) est d’ailleurs un des plus gros fans de ce type de films et l'un des réalisateurs les plus fantasques de ces dernières années (des religieux tortionnaires dans Red State, un homme mutilé en morse dans Tusk…) : Kevin Smith viendra présenter en avant-première Yoga Hosers (après le festival de Sundance en janvier). En vedette les actrices Harley Quinn Smith (sa fille) et Lily-Rose Depp (la fille de Johnny Depp et Vanessa Paradis, qui font d’ailleurs une apparition dans le film). Elles avaient toutes deux fait leur première apparition au cinéma dans le film précédent du cinéaste, Tusk. Elles reprennent leurs rôles dans Yoga Hosers, cette fois-ci centré sur elles : les deux amies seront invitées à une soirée plutôt démoniaque...

Parmi les autres invités il y aura l’espagnol Javier Luiz Caldera (Grand prix du BIFFF 2013 pour Ghost Graduation) avec son nouveau film Anacleto, Agente Secreto (un genre de Kingsman), le coréen Ryoo Seung-wan (No Blood No Tears et Arahan c’était lui) avec ses polars Veteran et The Unjust, l’autrichien Hartl Dominik pour Attack of the Lederhosenzombies, la réalisatrice taïwanaise Hsieh Lingo et son angoissant The Bride, l’actrice chinoise Bai Ling pour le film parodique ABC’s of Superheroes

Les films asiatiques seront encore une fois très nombreux et prestigieux: Ghost Theater de Hideo Nakata, Tag et aussi The Virgin Psychics les derniers films de Sono Sion, Yakuza Apocalypse de Takashi Miike, The Strange House de Danny Pang, Memories of the sword avec  Lee Byung-hun, le succès chinois Monster Hunt, les thrillers coréens The Deal de Son Young-ho, The Exclusive : Beat the Devil’s Tattoo de Roh Deok, The Phone de Kim Bong-joo, The Tattooist de Lee Seo, la curiosité The Beauty Inside de Baek Jong-yeol, le film d’animation Seoul Station de Yeon Sang-ho, l’adaptation du manga japonais I am a Hero par Shinsuke Sato…

Les films espagnols seront aussi bien présents avec El Cadaver de Anna Fritz de Hector Hernandez Vicens, El Desconocido de Dani de la Torre, Segon Origen de Carles Porta, Summer Camp de Alberto Marini... Et bien d'autres films en provenance d'Argentine, du Méxique, de Suède... Du côté français, la production de films fantastiques étant assez faible, on se contentera de The End de Guillaume Nicloux (avec Gérard Depardieu, qui était au festival de Berlin et qui ne sortira qu'en vidéo à la demande en France) et, gloups, Les Visiteurs:la Révolution (avec Christian Clavier et Jean Réno de retour dans les couloirs du temps)... C'est dire le niveau de fantaisie dans l'Hexagone.

Chaque jour des films très attendus feront l’évènement : 31 de Rob Zombie (qui a secoué le festival de Sundance), The Invitation de Karyn Kusama, Hardcore Henry (filmé en caméra subjective façon fps), The Wave du norvégien Roar Uthaug, Into the Forest avec Ellen Page et Evan Rachel Wood, aussi Green Room de Jeremy Saulnier (découvert à Cannes puis Deauville) et The Survivalist de Stephen Fingleton (que nous avions rencontré à Dinard)... Le BIFFF s'ouvrira avec Orgueil et Préjugés et Zombies et pour la clôture le tout nouveau Alex de le Iglésia, Mi gran noche.

Et pour vous mettre en appétit de ce BIFFF 2016 en voici un avant-goût :

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34e édition du Brussels International Fantastic Film Festival
Du 29 mars au 10 avril 2016, au Palais des Beaux-Arts à Bruxelles
Infos et programmation sur le site de la manifestation

Le BIFFF 2015 récompense Frankenstein de Bernard Rose

Posté par kristofy, le 20 avril 2015

La 33e édition du Bruxelles International Fantastic Film Festival (BIFFF pour les intimes) a fait couler des larmes et du sang, et sa résurrection d’outre-tombe est bien entendue déjà prévue pour 2016, ‘à l’aise’ selon l’expression belge.

Pendant 13 jours il y a eu une centaine de films, quelques unes en avant-première mondiale. Plusieurs jurys se répartissaient la Compétition Internationale, la Compétition Européenne, la Compétition 7ème Orbit, la Compétition Thriller… Pour les films en Compétition Internationale le jury 2015 était composé de Richard Stanley, Andy Muschietti, Timo Vuorensola et Jonas Govaerts.

Une fois n'est pas coutume, c'est un film britannique qui a remporté le Corbeau d'or. C'est la quatrième fois qu'un film anglais repart avec le prix suprême et la deuxième fois que Bernard Rose est sacré, 26 ans après Paperhouse. Le cinéma espagnol, toujours très en forme, est quand même reparti avec quelques prix puisque 3 des 6 films que nous avions vus sont repartis récompensés.

Le palmarès de la Compétition Internationale :

- Corbeau d’Or, Grand Prix : Frankenstein réalisé par Bernard Rose (lire Bernard Rose revient aux sources avec Frankenstein)

- Corbeau d’Argent ex aequo: The Infinite Man réalisé par Hugh Sullivan
- Corbeau d’Argent ex aequo: Goodnight Mommy réalisé par Veronika Franz et Severin Fiala

-mention spéciale : Starry Eyes réalisé par Kevin Kolsch & Dennis Widmyer
-Prix spécial du jury (prix Hong-Kong Economic and Trade Office pour leur 50e anniversaire de présence à Bruxelles) : The Blue Elephant réalisé par Marwan Hamed

Le palmarès des autres sections :

- Méliès d’Argent : L’altra Frontera réalisé par André Cruz Shiraiwa
- mention spéciale pour la direction artistique : Musaranas réalisé par Juanfer Andres & Esteban Roel

- Prix Thriller : La Isla Minima réalisé par Alberto Rodriguez

- Prix du 7e Parallèle : Liza,The Fox-Fairy réalisé par Karoly Ujj-Meszaros
-mention spéciale : l’acteur Leland Orser dans Faults réalisé par Riley Stearns

-Prix du Public : Liza,The Fox-Fairy réalisé par Karoly Ujj-Meszaros

L’année dernière le Corbeau d’Or et le Prix du Public était du même avis en sacrant Les Sorcières de Zugarramurdi de Alex de la Iglesia, et cette année 3 films espagnols sont encore cités. Pour la Compétition Internationale il y avait 15 films. Frankenstein, The Infinite Man, Goodnight Mommy étaient clairement dans les favoris, aux côtés de Spring et The House at the end of times.

Certains des films les plus forts étaient hors-compétition ou n’ont pas été récompensés puisque la plupart des jurys délibèrent pour un seul prix (et cette année plusieurs mentions spéciales), comme par exemple Sea Fog (sorti déjà en France le 1er avril), Eat, Therapy for a vampire, The stranger, Luna de miel, The terror live… Un élément troublant distingue l’ensemble de ce palmarès : certains films primés reposent sur une ambiance étrange où presque tout est permis (même à la limite du crédible) pourvu qu'un twist final sauve l'absurde situation. C’est le cas de Goodnight Mommy, Starry Eyes, Another Frontier, et Faults où selon le cas seule la fin justifie un film un peu mou dans sa durée.

Dans le vaste programme des films toutes sections confondues le public a préféré Liza,The Fox-Fairy qui est une comédie très réussie, avec une histoire romantique contrariée par un fantôme (le BIFFF c’est aussi quelques films romantiques drôles). En voici une bande-annonce :