Bourges : rencontre avec Jean Gruault

Posté par MpM, le 29 mars 2009

Jean GruaultC'est une Pascale Ferran très émue qui accueille le scénariste Jean Gruault sur la scène du théâtre Jacques Coeur où, en tant qu'invitée d'honneur du Festival, elle l'a convié à un "séminaire-hommage" venant conclure ces cinq jours de débats et de rencontres . "J'ai l'impression d'avoir énormément appris en décortiquant vos films", déclare-t-elle notamment, avant de se lancer dans la longue litanie des réalisateurs pour lesquels ce vétéran du scénario a travaillé : François Truffaut, Alain Resnais, Roberto Rossellini, Jacques Rivette, Jean-Luc Godard, Chantal Akerman... "L'exercice, donc, consiste à ne pas être transie d'admiration", avoue-t-elle en guise de conclusion. Réponse du principal intéressé : "oui, mais vous ne parlez pas de tous les mauvais films !". Immédiatement, la glace est rompue.

Jean Gruault est comme ça : spontané, ne s'embarrassant pas de précautions oratoires et prenant un plaisir évident à démonter certains mythes ("Truffaut était très franco-français... voire franchouillard"). Il embarque donc l'auditoire avec lui dans l'histoire complexe et passionnante de sa vie : le théâtre de guignol de son grand père, le Napoléon d'Abel Gance visionné en bobines de 10 mètres, le journal de Mickey ("une révolution dans ma vie")... et puis la rencontre avec Rivette et Truffaut, les séances de cinéma ou encore l'influence de Rossellini qui le pousse à écrire. Il se lance finalement avec Rivette et ce sera Paris nous appartient. "Vous n'avez peut-être pas vu le film... ce n'est pas une grosse perte ! On n'avait aucune méthode et aucune expérience..."

Lui-même se laisse entraîner par les souvenirs, un sujet en appelant un autre. En bon scénariste qu'il est, ses digressions le mènent toujours quelque part, de préférence vers une anecdote acide ou amusante ("Le séminaire était une pépinière de communistes", "Ce qui m'intéressait, au fond, au théâtre comme au cinéma, c'était d'être dans le coup", "Truffaut , il fallait toujours qu'il corrige mes scénarios, même si ça lui plaisait. Il avait besoin de réécrire pour que ce soit sa langue, et plus la mienne", etc.), et il finit ainsi par retomber sur ses pieds. A défaut de connaître sa méthode de travail (il s'entête à assurer qu'il n'en a pas), on voit le cheminement de sa pensée en action, toujours aussi vive. Mais déjà le séminaire s'achève, et c'est à peine si l'on a abordé le tiers de son œuvre foisonnante. Heureusement, pour un prochain rendez-vous avec Jean Gruault, on peut toujours se tourner vers ses livres ou tout simplement revoir l'un des nombreux chefs d'œuvre qu'il a co-signés : Jules et JimMon oncle d'Amérique, Les carabiniers, La religieuse... L'avantage, c'est qu'il y a l'embarras du choix.

Crédits photo : Alfredo Altamirano pour le Festival des Scénaristes.

Bourges : 3 questions à Pascale Ferran

Posté par MpM, le 27 mars 2009

La 12e édition du festival des Scénaristes de Bourges met à l'honneur la réalisatrice et scénariste Pascale Ferran en présentant ses principaux films, dont la version longue (prévue pour une diffusion télévisée) de son dernier film, Lady Chatterley et l'homme des bois. L'occasion pour elle de proposer une analyse comparative entre les deux adaptations du roman de D.H.Lawrence dans le cadre d'un séminaire public, mais aussi de répondre aux questions d'Ecran Noir.

Pourquoi existe-t-il deux versions du film Lady Chatterley ?
Dès le départ, je savais que le film serait long. Par estime et amitié pour Pierre Chevalier de la chaîne Arte, je lui ai parlé du projet. j'avais besoin de convaincre quelqu'un que je pouvais, moi, envisager de faire ce film. Il m'a proposé deux épisodes d'1h40, ce qui semblait assez logique pour adapter le roman. Et puis, très vite, on s'est dit avec mon coscénariste Roger Bohbot que ce serait vraiment dommage de ne pas en faire un film de cinéma, car c'est un projet très cinématographique. Dès l'écriture, on savait donc qu'il y aurait deux versions différentes. On s'est amusé à les écrire. Le principe était que la seconde, pour le cinéma, soit recentrée sur le couple tandis que la version télévisée tourna autour du quatuor : les deux amants, le mari et la garde-malade. Cela crée une vraie différence de point de vue d'un film à l'autre.

Contrètement, comment avez-vous travaillé ?
Une fois la version longue terminée, quand on en a été content, on est passé à une version plus courte en enlevant des scènes ou en en ajoutant pour faciliter le passage d'une séquence à l'autre. Sur le tournage, il n'y avait que moi qui savais pour quelle version on était en train de tourner. Tout le monde faisait comme si c'était un seul et même film, sinon ç'aurait été trop dur. Ce qui a rendu les choses assez faciles dans ma tête, c'est que D.H.Lawrence a écrit trois versions du roman... donc c'est comme s'il n'y avait plus d'original, mais une histoire racontée de plusieurs façons.

Comment avez-vous distingué ce qui était "cinématographique" ou au contraire plus adapté à la télévision ?
En fait, pour moi, il s'agissait surtout de deux films de cinéma de durée différente. A partir du moment où je tourne, dans ma tête, c'est dans le but d'être projeté sur un écran, parce que je suis un peu constituée comme ça... Mais la version télévisée a quand même des particularités. Comme elle était en deux parties, elle était au départ destinée à être diffusée deux jours de suite. Pour moi, c'est le goût du feuilleton qui revenait... Donc on a terminé la première partie sur un petit suspense. La scène finale de la version télévisée ne raconte pas la même chose que dans le film. On s'est bien amusé avec ça, à imaginer une structure en chapitres qui produit des effets de sens. Même si au final, Arte a diffusé les deux épisodes le même soir.

Bourges : appel à candidatures…

Posté par vincy, le 24 octobre 2008

petit_orange_72dpi1.jpgPour aller au 12e festival international des scénaristes (25/29 mars 2009 à Bourges), il faut s'y prendre dès maintenant.

Les inscriptions sont ouvertes pour participer au Marathon d’écriture du court métrage et aux Forums des auteurs de fiction, d’animation et de documentaire.

Le marathon laissera des cernes à 26 aspirants scénaristes qui passeront 48 heures de leur vie à écrire un script d'une dizaine de pages. Date limite d'envoi : le 24 décembre 2008.

Les forums reçoivent les inscriptions jusqu'au 20 décembre 2008. Ils sont réservés aux auteurs sans producteurs ayant écrit en langue française un scénario sous forme de continuité dialoguée. Les sélectionnés pourront ainsi défendre leur projet devant les professionnels et les festivaliers.

Tous les renseignements pratiques, incriptions en lignes ou formulaires se trouvent sur le site du festival .

Court mais bon

Posté par vincy, le 31 mars 2008

La remise des prix du Festival des scénaristes de Bourges a récompensé essentiellement deux jeunes auteurs, qui se sont partagés toutes les récompenses, par trois jurys distincts. Deux scénarii écrits en 48 heures autour du thème de l'obésité. "24 heures dans la vie d'un gros." Le grand prix, Agathe Colbert n'épargnera personne (ou presque), de Sandrine Chauvin, est une histoire relativement classique d'une femme pondéralement surchargée, guichetière dans une banque et aux goûts douteux pour les chemises. L'écriture est fluide même si rien ne surprend vraiment dans cette petite chronique de la vie ordinaire, qui égratigne au passage cette société de consommation et d'apparences. Lorsque les (formidables) comédiens de l'Adami le lisent, on s'imagine ce qu'une telle histoire de personnage complexé pourrait donner entre les mains des Frères Coen ou de Jean-Pierre Jeunet...

L'autre scénario est beaucoup plus audacieux. Comme un plume, d'Aymeric Fromentin, traite de la perception du poids (ce qui visuellement donnerait l'inverse du film des frères Farrelly, L'amour extra-large) et ses dialogues sont parfois proches de Audiard. Peut-être trop référencé mais indéniablement subtil et bien trouvé, surtout dans des conditions créatives extrêmes. On faisait remarquer à l'aspirant scénariste qu'il avait des petits yeux. "C'est pas seulement à cause du marathon." Ce jeune homme a un sens inné de la réplique.

Les deux repartent avec un encrier en cristal de Baccarat. Un "Mathias" du nom du designer. Attention, ça casse...

Trois questions à Brigitte Roüan

Posté par MpM, le 29 mars 2008

Ecran Noir : C’est vous qui avez choisi le sujet du marathon d'écriture organisé par le Festival [24h dans la vie d’un gros], parce que vous avez vous-même écrit sur ce thème…
Brigitte Roüan : J’ai écrit un scénario sur le droit à la différence qui met en scène des gens qui font une cure pour maigrir. Un jour, ils en ont marre et se révoltent. J’ai fait ce travail sous la houlette d’un producteur qui a décidé finalement de ne pas faire le film car il ne le trouve pas assez commercial. Mais c’est mon idée originale et je le ferai quand même ! J’ai l’habitude que les projets soient difficiles à monter...

Pourquoi proposer aux marathoniens de travailler sur le même sujet que vous ? Qu’attendez-vous de ces scénarios ?
BR : Ca m’intéresse de voir le point de vue des autres. Je suis curieuse comme si mes enfants faisaient leurs premiers dessins… C’est toujours émouvant les premiers films et scénarios. Et puis je suis ravie de voir les relèves en tout genre. Et je suis à l’abri d’un plagiat puisque j’ai déposé mon propre travail en 2006. En plus, l’histoire de la grosseur est dans l’air du temps…

Vous avez des conseils pour les jeunes scénaristes ?
BR : Je ne m’autoriserais pas à donner des conseils. Il faut faire ce qu’on a envie de faire. J’aime quand on soigne très fort l’entrée et la sortie, mais c’est juste mon avis. C’est tellement difficile d’écrire, c’est de l’ordre de l’inconscient et c’est très bien comme ça. Quand j’ai fait Post coïtum, je pensais traiter du chagrin d’amour. Et un soir, lors d’une projection, un spectateur m’a dit que c’était un film sur l’abandon : voir que j’avais été comprise à ce point-là m’a donné envie de pleurer. C’était un éclairage que je n’avais jamais entrevu.

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A la carte

Posté par mp, le 28 mars 2008

Ce qui devait à l’origine être le portrait de l’un des comédiens de l’ADAMI (Société civile pour l'administration des droits des artistes et musiciens interprètes) s’est finalement transformé en portrait de groupe. Quoi de plus normal pour illustrer l’ambiance qui règne au sein de cette fine équipe. Les cinq comédiens, Elise Bertero, Selim Clayssen, Julien Goetz, Virginie Guillou et Brice Ormain, se sont rencontrés par le biais de l’ADAMI. Bien que leurs parcours se croisent au festival de Cannes, ils ont tous un cheminement différent et revendiquent leur éclectisme. “En France, on aime mettre les gens dans des cases. Mais nous sommes assez polyvalents”, affirme Selim. Le festival est l’occasion pour eux de jouer de cette diversité en utilisant toutes les ressources du spectacle vivant : chant, danse, musique… pour interpréter un script prévu pour le cinéma. Ainsi, “la multitude des pensées et de leurs langages s’accorde”, constate Elise. D’ailleurs, pour Julien, “une bonne histoire, c’est la clé de tous les rêves. Qu’on parle de théâtre, de cinéma, d’animation ou de bouquins”.
Devant le 22 d’Auron, la pause clope est l’occasion de se défouler. Ca chambre gentiment : “On est les rois de la formule”, déclare Brice. Et Julien de renchéri : ”Ouais la formule entrée-plat-dessert à 10€ !”

Leur mot d’ordre : “Ne pas se prendre au sérieux et garder les pieds sur terre.” Car, comme l’explique Brice, “le métier de comédien est précaire, et pour ne pas perdre la tête il faut garder du recul et pratiquer l’autodérision”.
Quand tu veux faire quelque chose, il y a ceux qui sont contre toi, ceux qui sont avec toi, mais la majorité s’en fout”, annonce Selim. Pas blasé pour un sou, celui-ci justifie l’importance d’aller de l’avant et de garder la soif d’apprendre, sans se soucier du jugement des autres.
L’aspect le plus important de leur démarche est, selon Virginie, de “cultiver l’éveil des enfants, leur donner envie de retourner au théâtre, de voir que le spectacle vivant peut être simple, pas forcément élitiste”. Cette volonté de simplicité est une véritable ligne directrice. Le travail, certes, “mais avant tout du plaisir”.

Portrait sonore : quand le son surpasse l’image

Posté par mp, le 28 mars 2008

Cette année, le festival a décidé d’explorer une tout autre dimension du scénario avec un nouvel atelier : les portraits sonores. Pendant 3 jours, 10 participants doivent réaliser des courts-métrages en mettant en valeur le son. A la clé : la projection de deux projets lors de la soirée de clôture.

"Le but est de raconter une histoire en soulignant son ambiance sonore", commente Etienne Duval, monteur vidéo et son. "Cela nécessite donc une autre façon d’appréhender le scénario." Mais il ne faut oublier la dimension visuelle de cette production, grâce à des photos mises les unes à la suite des autres.

Au deuxième étage de l’Ecole nationale des Beaux Arts, une petite poignée de participants s’affaire. L’atmosphère est studieuse. Certains ont déjà enregistré des sons. D’autres classent leurs images, comme Aminatou. "J’aime ces moments intenses où l’on se concentre sur un projet. Il y a des contraintes inédites, il faut trouver de nouvelles méthodes de réalisation", constate la jeune femme. "Je travaille sur le marathon de l’écriture mais ce n’est pas facile de faire ressortir l’aspect sonore. Il y règne une atmosphère feutrée…", ajoute-t-elle. Il va falloir ruser !

Dans le cadre du Quotidien du Festival, par Sophie

Une représentation Unique

Posté par mp, le 28 mars 2008

Dans le cadre de l’atelier Tout est langage, des écoliers ont assisté jeudi matin à une représentation théâtrale du film d’animation U de Serge Elissalde. Après avoir travaillé sur le scénario au cours de l’année, les enfants, curieux de voir le résultat de cette adaptation, piaffaient d’impatience dans l’auditorium bondé. Et ils ne furent pas déçus ! Sitôt les lumières éteintes, les comédiens déboulent du fond de la salle en interpellant les jeunes spectateurs.

Le dispositif scénique léger permet aux cinq acteurs d’utiliser l’espace pour se livrer à des chorégraphies endiablées sous le regard d’un public très réactif. La partie est gagnée : c’est une véritable ovation qui récompense les comédiens pour leur performance.

 S’engage alors une série de questions-réponses au cours de laquelle les enfants tentent de décortiquer toutes les étapes de la mise en scène : "Comment vous faites pour savoir quand rentrer sur scène ?",  "En quoi est faite la corne de U ?"… Chaque question trouve une réponse, ou presque. Lorsque l’un des enfants se heurte à un problème plus métaphysique -le sexe des licornes- l’imaginaire reprend sa place, rappelant que finalement on ne peut pas tout comprendre, même en grandissant.

Dans le cadre du Quotidien  du Festival, par Sidonie.

Trois questions à Gérard Krawczyk

Posté par MpM, le 27 mars 2008

Ecran Noir : Vous êtes surtout connu du grand public en tant que réalisateur, mais à Bourges, c’est votre travail de scénariste qui est à l’honneur. Quelle résonance cela a-t-il pour vous ?
Gérard Krawczyk : M’avoir invité ici m’honore, non pour moi, mais pour participer au coup de projecteur que le festival met sur le scénario. Le scénario est essentiel pour toute œuvre audiovisuelle, or on ne lui accorde pas la place qu’il mérite. Dans un budget, en France, cela représente à peine 5%...

EN: Quels conseils donneriez-vous aux jeunes scénaristes présents au Festival ?
GK : Déjà, je pense que scénariste c’est un métier d’avenir, même s’il y en a plein qui n’arrivent pas à en vivre. La planète entière cherche de bonnes histoires, et l’on a surtout besoin de gens qui écrivent ces histoires. Il y a un manque. De bons scénaristes nous éviteraient Le Loft… enfin, chacun ses goûts. Alors je leur conseille d’écrire et de faire lire, de confronter les expériences, de rencontrer de jeunes réalisateurs. Surtout, ne pas rester seul, être dans des courants. Il faut avoir une grande capacité d’écoute et de remise en cause. C’est important aussi de ne pas essayer de copier les autres mais de rester soi-même. Enfin, il faut vivre, ne pas être coupés de la réalité. Il n’y a rien de magique là-dedans, mais s’il existait un conseil magique, je l’aurais pris pour moi !

EN : Nicole Garcia, qui était à votre place l'an dernier, nous disait que l'écriture comme la mise en scène peuvent être rudes. Qu'en pensez-vous ? GK : C'est vrai, c'est un mélange de plaisir et de douleur. A l'écriture, tout est possible mais au tournage, on est confronté avec la réalité : la météo, l'humeur du comédien principal… Les minutes ne sont pas les mêmes quand on écrit et quand on est sur le plateau. Ce n'est pas un métier propre, on a les mains dans le cambouis ! J'aime beaucoup la phrase de Renoir qui disait : "Le cinéaste est comme un pêcheur : il met en place les meilleures conditions pour prendre le poisson, mais il ne le fabrique pas". C'est très juste. Ce que nous faisons, c'est de l'artisanat.

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Trois questions à Eric Serra

Posté par MpM, le 27 mars 2008

Ecran Noir : Comment est-ce que vous composez les musiques des films auxquels vous collaborez ?

Eric Serra : En général, je travaille en deux phases. D’abord, je lis le scénario, même si, parfois, Luc [Besson] me contacte avant même de l’avoir écrit. Mais je passe à la composition de la musique seulement lorsque le montage est fait. Entre ces deux moments, j’opère une sorte de travail abstrait, quasi inconscient. Quand je passe à l’écriture, je sais déjà où je vais.

EN : Alexandre Desplat nous disait l'an dernier : “on oublie trop souvent qu’il y a trois auteurs pour un film : le réalisateur, le scénariste et le compositeur”. Pensez-vous que le compositeur ait une telle place ?

ES : Oui, c’est même officiel. Mais la place de la musique dépend aussi du réalisateur, du film, et même des scènes. Quand je compose, il faut que la musique ait un rôle important et c’est le réalisateur qui le lui confère car elle va placer la perception du spectateur. Grâce à elle, il va s’identifier à un personnage en particulier au moment d’une scène. Si le réalisateur a une idée précise, comme c’est souvent le cas de Luc Besson, il va me dire de souligner ce que ressent tel ou tel personnage grâce à la musique. Pour moi, la relation avec le réalisateur est essentielle, je sélectionne mes films en fonction de ça, c’est ce qui me motive : j’estime que le réalisateur est cent fois plus important que le scénario ! C’est pour ça que j’accepte très souvent de composer une musique avant même qu’il soit écrit.

EN : Comment traduisez-vous en musique les idées du réalisateur, comment est-ce que la communication s’établit?

ES : Souvent, ses idées peuvent être abstraites, comme tout ce qui est artistique. Mais si cette communication entre lui et moi pose problème, c’est qu’il n’a pas de sensibilité musicale, donc ça ne prend pas.

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