Adèle Exarchopoulos et Pierre Niney logiquement récompensés

Posté par vincy, le 8 avril 2014

pierre niney et adèle exarchopoulos prix patrick dewaere prix romy schneiderIl n'y avait pas vraiment de suspens.Les prix Romy Schneider et Patrick Dewaere ont logiquement récompensé les deux jeunes comédiens les plus remarqués de ces derniers mois, respectivement Adèle Exarchopoulos et Pierre Niney. Exarchopoulos avait face à elle sa propre partenaire dans La vie d'Adèle, Léa Seydoux, et Marine Vacth. Niney a triomphé sur Guillaume Gallienne et Reda Kateb.

Grâce à La vie d'Adèle, Adèle Exarchopoulos, qui succède à Céline Sallette, a reçu cette année le César du meilleur espoir féminin, le Globe de cristal de la meilleure actrice, deux Etoiles d'or (meilleure actrice, meilleure révélation), le Prix Lumières du meilleur espoir, et ce rien qu'en France. Elle avait partagé la Palme d'or de La Vie d'Adèle avec le réalisateur Abdellatif Kechiche et sa partenaire Léa Seydoux. Depuis Cannes 2013, la jeune actrice s'est engagée dans plusieurs films, dont M de Sara Forestier.

Succédant à Raphaël Personnaz, Pierre Niney a reçu son prix pour Yves Saint Laurent. Il était déjà nommé en 2012 pour Comme des frères et en 2013 pour 20 ans d'écart. La troisième fut la bonne.  C'est son premier grand prix en tant qu'interprète. Il a été deux fois nommés au César du meilleur espoir masculin. Sociétaire de la Comédie française, réalisateur, il est principalement occupé par la tournée promotionnelle internationale du film de Jalil Lespert. Mais un projet devrait être bientôt annoncé.

Beaune vibre pour un polar drôle venu de Norvège

Posté par vincy, le 6 avril 2014

in order of disappearance

Le Festival International du film policier de Beaune, dont la 6e édition s'est achevée ce soir, a couronné l'un des coups de coeur de la compétition de la dernière Berlinale, le polar drôle et saignant de Hans Petter Moland, In order of Disappearance (lire notre actualité et avant-critique sur le film). Le film devrait sortir au second semestre sous la bannière de Chrysalis Films. Il va être présenté à Tribeca la semaine prochaîne.

Le jury de Cédric Klapisch lui a décerné le Grand Prix. Deux prix du jury ex-aequo ont été remis : '71 de Yann Demange, qui avait aussi été présenté en avant-première à Berlin (il avait reçu une mention spéciale du jury écuménique). Pas de date de sortie prévue mais le film sera distribuée par Ad Vitam ; et Les poings contre les murs de David Mackenzie, qui a déjà fait le tour des festivals (Toronto, Londres, prix du public aux Arcs, Rotterdam et bientôt Tribeca).  Il sortira dans les salles françaises le 4 juin avec Le Pacte/Wild Side.

Le jury spécial Police a également récompensé In Order of Disappearance. Le prix de la Critique a été remis à l'Ours d'or du Festival de Berlin, Black Coal, Thin Ice, de Diao Yinan. Memento le distribuera en France le 11 juin. Autre film asiatique, R100, de Hitoshi Matsumoto, qui avait tourné à Toronto et Rotterdam, et qui a reçu le prix Sang neuf du jury présidé par Jacques Maillot.

Cinélatino 2014: un palmarès très brésilien

Posté par Morgane, le 30 mars 2014

o homem das multidoes cinélatinoAprès 10 jours, le festival Cinélatino touche à sa fin. C’est donc le temps des palmarès! Et cette année, le cinéma venu du Brésil a eut le vent en poupe en recevant 4 des 7 prix avec 3 films différents.

Compétition long-métrage:

*Le Grand Prix Coup de Coeur - O Homem Das Multidoes de Marcelo Gomes et Cao Guimaraes (Brésil, 2013).

Le film suit deux personnages : Juvenal, conducteur de métro, et Margo, qui contrôle le flux des trains. Chacun vit, à sa manière, un état de profonde solitude au sein d’une ville densément peuplée. Peu à peu, cependant, leurs routes vont se croiser. Librement inspiré d’une nouvelle éponyme d’Edgar Allan Poe, ce film fait appel à toute une série de situations inédites, à la frontière du réel. Le film avait déjà récolté le prix de la mise en scène au festival de Rio de Janeiro.

Mention spéciale attribuée à Atlantida de Ines Maria Barrionuevo (Argentine-France, 2014). Ce film était en sélection au Festival de Berlin 2014.

*Le Prix du Public La Dépêche du Midi - Casa Grande de Fellipe Barbosa (Brésil, 2014). Ce film était en sélection au Festival de Rotterdam 2014.

*Le Prix CCAS, prix des électriciens gaziers - Somos Mari Pepa de Samuel Kishi Leopo (Mexique, 2013). Ce film était en sélection au Festival de Berlin 2014.

*Le Prix Fipresci, prix de la fédération internationale de la presse cinématographique - Casa grande de Fellipe Barbosa (Brésil, 2014)

*Le Prix découverte de la critique française - Casa grande de Fellipe Barbosa (Brésil, 2014)

*Le Rail d’or, prix des cheminots - La ninas Quispe (Les soeurs Quispe) de Sebastian Sepulveda (Chili, France, Argentine, 2013). Ce film sort le 4 juin en France. Il a reçu le prix de la meilleure image à la Semaine de la Critique à Venise en 2013.

Compétition court-métrage:

*Le Prix « courtoujours » - El rama de Mena Duarte (Argentine, 2013)

*Le Prix Signis du court-métrage - O Caminho de Meu Pai de Mauricio Osaki (Brésil, Vietnam, 2013)

Ont aussi été remis les Prix pour la compétition Documentaire ainsi que le Prix Cinéma en Construction.

Palmarès Documentaire:

Pour le Prix documentaire rencontres de Toulouse sous l'égide des médiathèques de Midi-Pyrénées, sont ex-aequo, Le grill de César de Darío Aguirre et La muerte de Jaime Roldos de Lisandra I. Rivera et Manolo Sarmiento.
Le prix a été décerné par un jury de médiathécaires de Midi-Pyrénées et de professionnels du cinéma européen et latino-américain.

Le grill de César de Dario Aguirre a également remporté le Prix SIGNIS (créé en 2003, il est remis par SIGNIS, Association Catholique Mondiale pour la Communication) ainsi que le Prix lycéen (prix remis par une classe du lycée agricole Beaulieu-Lavacant d'Auch, suite à la résidence de la documentariste María-Isabel Ospina.

Prix Cinéma en Construction:

Le Prix Cinéma en Construction (organisé conjointement entre les festivals de Toulouse et de San Sabastian) a pour objectif d'aider à la finalisation, la distribution et/ou la promotion de films latino-américains qui rencontrent des difficultés lors de la phase de postproduction. Six films en cours de finalisation ont donc été montrés à un public de professionnels exclusivement susceptibles d'apporter leur contribution pour que ces oeuvres puissent arriver jusqu'à leur public.

Cette année il a été attribué à Aurora de Rodrigo Sepulveda (Chili).

Cinélatino 2014: Fin de journée avec les nerfs à vif

Posté par Morgane, le 29 mars 2014

affiche de cinélatino 2014En cette fin de journée toulousaine au Festival Cinélatino, les nerfs sont mis à rude épreuve avec les projections de Matar a un hombre d’Alejandro Fernandez Almendras (chilien) et Historia del miedo de Benjamin Naishtat (argentin), deux films de la compétition.

Basé sur des faits réels, et récemment couronné par le Grand prix du jury au Festival de Sundance, Matar a un hombre (To Kill a Man) débute par l’agression d’un homme et l’engrenage qui s’en suit. Le réalisateur filme tout en retenue une famille modeste harcelée par un voyou et sa bande de leur quartier. On suit le cheminement et l’évolution pas à pas de cette violence vers une issue qui apparait comme inévitable.
La tension est digne d’un thriller mais le film n’en est pas un. Proche du fait divers, il respire la cruauté et transpire la peur qui peut malheureusement, comme c’est le cas ici, faire partie du quotidien.
Le réalisateur dépeint le portrait d’un homme lambda qui finalement ne voit (et n’a pas semble-t-il) d’autre moyen pour s’en sortir que d’avoir recours à une violence extrême.
Le film est dur, le film est noir, mais en même temps il sonne juste. La colère, la tristesse, le désemparement puis la résolution d’un homme à faire le nécessaire sans pour autant pouvoir vivre avec…

Matar a un hombre et Historia del miedo se rejoignent dans une certaine mesure. Tous deux évoluent dans un univers oppressant et angoissant. Mais là où dans Matar a un hombre cette violence a un visage bien réel, dans Historia del miedo, elle est certes quotidienne aussi, mais elle également latente. Jamais on n'en voit le véritable visage.

En compétition au dernier Festival de Berlin, Historia del miedo est un film beaucoup moins classique de par sa forme et sa narration. Il n’y a ni « début » ni « fin » mais plutôt des situations, un contexte, un climat de peur, quasi de terreur, que le réalisateur met en lumière à travers plusieurs scènes, parfois très métaphoriques. Les personnages très éparpillés semble-t-il au départ finissent tous par se croiser mais les liens restent parfois flous. Le seul point commun qu’ils ont tous est cette Peur.

Le contexte du film lui est bien réel. Il se déroule dans un quartier sécurisé dans la banlieue de Buenos Aires où vivent des gens très aisés ou de milieux plus modestes « protégés » par une sorte de milice privée. Ces familles qui ont peur de la ville se sont barricadées dans des sortes de ghettos qui se trouvent souvent à côté de bidonvilles. Ici la peur est donc une peur sociale. Le contexte est ici latino-américain mais pour le réalisateur cette peur sociale s’éprouve à l’échelle mondiale.

Film ancré dans une certaine réalité il n’en parait pas moins parfois irréel dans sa forme et donne fortement à réfléchir. Mais film politique, film engagé? Pour Benjamin Naishtat, non. Il dit d’ailleurs: « je ne crois plus au cinéma engagé mais je crois aux gens qui s’engagent ». En attendant, son film sème de nombreuses pistes de réflexion sur lesquelles il faut laisser passer quelque temps avant de les voir se dessiner réellement. Un film intrigant qui ne laisse certainement pas indifférent!

Deauville Asia 2014 : retour sur la compétition et le palmarès

Posté par kristofy, le 10 mars 2014

Zhanna Issabayeva NAGIMA festival cinéma asiatique deauville © ecrannoir.frLes films en compétition du 16e Festival asiatique de Deauville étaient au nombre de huit, mais pas un ne s’est imposé comme un gros coup de cœur unanime. Pourtant, il y a eu une certaine unanimité. Le public, la critique et le jury se sont entendus pour primer le film de Lee Su-Jin, Han Gong-Ju, déjà très récompensé dans plusieurs festivals.

Le jury, présidé par la réalisatrice Claire Denis, était composé de Roxane Mesquida, Florence Loiret-Caille, Gilles Marchand, Samir Guesmi et René Bonnell, a rendu son palmarès samedi 8 mars :

Lotus d’or: Nagima de Zhanna Issabayeva
Prix du jury ex-aequo: Ugly de Anurag Kashyap et Han Gong-Ju de Lee Su-Jin
Prix de la Critique:
Han Gong-Ju de Lee Su-Jin
Prix du Public: Han Gong-Ju de Lee Su-Jin

No man’s land du chinois Ning Hao (Crazy Stone) avait ouvert la compétition sur les chapeaux de roues : un jeune avocat citadin rentre chez lui au volant d’une voiture rouge récupérée de son client. Dans le désert, il sera poursuivi par plusieurs camions et plusieurs individus sans compter la présence d’une danseuse qui s’est collée à lui. Presque tout le film se déroule sur cette route au milieu du désert où durant presque deux heures, chacun à son tour, tous vont s’affronter avec une violence cartoonesque. Le film était en compétition à la dernière Berlinale.

uglyUgly de l’indien Anurag Kashyap (Gangs of Wasseypur) était l’évènement attendu de la compétition. Le kidnapping d’une petite fille et l’enquête pour trouver le coupable vont déclencher une réaction en chaîne étonnante : un thriller haut en couleur. Un vrai film de "ripoux" que nous avions adoré à la Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes en 2013.

Toilet Blues, premier film de l’indonésien Dirmawan Hatta. C'est l'histoire d'un jeune homme qui aspire à devenir prêtre et qui rejette les avances d’une amie qui veut échapper à l’autorité de son père. Ce film a été le chemin de croix des spectateurs restés dubitatifs (il est pourtant signé du scénariste du très réussi The mirror never lies de Kamila Andini).

Steel cold winter du documentariste coréen Choi Jin-Sung est le récit de la rencontre entre un étudiant venu de Séoul dans un lycée de campagne avec une jeune-fille. Lui veut s'éloigner du suicide d’un camarade victime d’une rumeur ; elle sera elle-aussi victime de l’opinion des autres suite à un drame avec son père. Chacun va s’interrogre sur cette jeune-fille avant que ce garçon ne réagisse avec une effarante violence.

nagimaNagima de la kazakh Zhanna Issabayeva (Karoy) montre une jeune femme à qui l’on s’intéresse avec peine au début tant elle manque de relief. Le récit débute sans dialogue. Ce n’est qu’à partir du moment où sa meilleure amie enceinte doit être emmenée à l’hôpital que son personnage prend de l’épaisseur : élevée dans un orphelinat, cette jeune fille de 18 ans travaille dans un restaurant sans pour autant gagner assez d’argent pour le loyer et sa nourriture. Quand son amie disparaît en laissant au monde un bébé, elle va vouloir s’en occuper sans savoir ni pouvoir le faire…

Mater Dolorosa du philippin Adolfo Alix Jr. (Death March, sélectionné à Un Certain regard à Cannes en 2013) se regarde avec ses couleurs désaturées jusqu’au noir et blanc. Lourdes est une mère de famille autant crainte que respectée. Ses fils, qui ont des activités liées aux jeux d’argent et à la revente de voitures volées, ont des frictions avec des rivaux et la police. Quand un de ses fils est assassiné, elle leur interdit à tous de se venger, pour s’occuper elle-même du règlement de compte…

a capellaHan Gong-Ju (A Cappella) de Lee Su-Jin, autre film coréen de la compétition, raconte l’histoire d’une lycéenne qui est transférée dans une nouvelle école en cours d’année suite à un drame qui l’implique. Le film navigue entre son présent, avec de nouvelles amies, et son passé, pour faire découvrir au fur et à mesure ce qu’elle fuit. Le procès en cours pour un viol collectif change le regard des autres sur elle… le film a été primé à Marrakech (meilleur film), Pusan (prix du public) et Rotterdam (meilleur film).

Enfin, le dernier film en compétition, Trapped, de l’iranien Parviz Shahbazi (Deep Breath) raconte les mésaventures d’une étudiante en médecine trop gentille qui va aider sa nouvelle colocataire à sortir de prison pour un chèque sans provision, mais sa naïveté va lui attirer beaucoup d'ennuis.

Ce sont surtout les deux films Han Gong-Ju et Nagima qui étaient les favoris avant que le jury ne fasse connaître son choix, tandis Ugly et No man’s land ont aussi fait forte impression. Le palmarès qui les récompense n’est pas surprenant et représente bien les échos du Festival. Si Nagima gagne la plus haute récompense c’est Han Gong-Ju (un premier film) qui apparaît comme le favori de l'année en cumulant les prix du public, de la critique, et du jury, il sortira en salles sous le titre A Cappella à la fin de l’année.

jury et primés du festival cinéma asiatique deauville © ecrannoir.fr

1922. Alain Resnais. 2014. Fin.

Posté par vincy, le 2 mars 2014

alain resnaisL'un des plus grands cinéastes français de ses cinquante dernières années, Alain Resnais, né le 3 juin 1922 à Vannes, est mort le 1er mars 2014 à Paris à l'âge de 91 ans. Appelant à des funérailles nationales comme Fellini en avait reçu de l'Italie, Gilles Jacob, président du Festival de Cannes, a réagit sur tweeter : "Alain n'est plus, nous sommes orphelins: le cinéma français, le cinéma tout court. Il a passé sa vie à chercher et à trouver. Il est vivant."

Il voulait être comédien. Il est devenu un Maître du cinéma européen. Il commence comme monteur, juste après la seconde guerre-mondiale. Dans les années 40 et 50, il réalise des courts et moyens métrages documentaires : Van Gogh, Gauguin, Guernica et en 1956, Nuit et brouillard, premier film de référence sur les camps de concentration.

En 1959, il réalise son premier long métrage, Hiroshima mon amour, suivit de L'Année dernière à Marienbad en 1961. Les récits sont déstructurés, la poésie omniprésente. Il devient l'un des représentants du Nouveau cinéma, brisant les codes narratifs classiques. Mais, contrairement à de nombreux cinéastes, il n'écrit pas ses scénarios. Cela ne l'empêche pas d'être considéré comme un grand auteur, changeant de style, de genre, film après film, jusqu'à déconcerter ou dérouter les cinéphiles avec un cinéma très expérimental où la peinture, la bande dessinée, la musique, la peinture et le théâtre pouvaient déconstruire un film artistiquement, le transformant parfois en concept.

En 18 films, il fait appel aux plus grands pour lui écrire ses films, de Marguerite Duras à Alain Robbe-Grillet, de Jorge Semprún à Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui, en passant par Jean-Michel Ribes. Derrière les artifices et parfois même un formalisme factice ou trop stylisé, Resnais savait valoriser ses comédiens, les fidèles comme les vedettes, avec un cadrage parfait, sans faute, et un montage précis. Qu'il évoque la mort ou le rêve,  la difficile appréhension de la vie ou l'art, l'impossible harmonie permanente des couples ou le conditionnement des classes (principalement la bourgeoisie), Resnais était le cinéaste de la mélancolie mais aussi de la joie, de la jeunesse et de l'envie. Celle d'aimer, de boire, de chanter, de se risquer sur des territoires inexplorés. Il était un aventurier du 7e art. Un curieux capable d'adapter les thèses d'un biologiste (Mon oncle d'Amérique), un fait divers réel (Stavisky)  ou une pièce d'Henry Bernstein (Mélo).

Avant-gardiste jusqu'au bout

Malade, Resnais, chevelure blanche et lunettes noires, n'était pas au dernier Festival de Berlin, où son ultime film, Aimer, boire et chanter, a remporté le prix Alfred Bauer, qui récompense, ô ironie!, les cinéastes avant-gardistes. Son producteur Jean-Louis Livi, qui venait d'annoncer que le cinéaste préparait son prochain film, a officialisé son décès. Il n'y aura plus de prochain film. Thierry Frémaux, directeur général du Festival de Cannes, s'en est désolé sur l'antenne de France Info : "Ce n'est pas tant qu'Alain Resnais est mort, c'est qu'il n'y aura plus de films d'Alain Resnais". Resnais tire sa révérence avec une oeuvre inclassable, iconoclaste, audacieuse et théâtrale, un hymne à la vie, comme tous ses récents films, chacun bravant la Mort.

Du nouveau roman à la comédie musicale, de la fantaisie au drame, le cinéaste puisait son inspiration dans des "vaudevilles" où le mouvement disparaissait au profit d'une mise en scène figée. Mais chaque plan devenait un tableau. Chaque scène se transformait en photographie. Rien n'était naturaliste, ni même naturel. Comme si l'art devait métamorphoser la réalité, comme si l'esprit était plus fort que les mots.

Cinéaste du rêve. Réalisateur de l'irréel. Il était le témoin, hors-champs, et racontait ce qu'il voyait, à sa manière, usant d'astuces populaires comme une chanson de variété (On connaît la chanson) ou une case de bande dessinée (I Want to Go Home) pour traduire les inconscients embrouillés des personnages.

Il y a un mystère Resnais. L'homme était fantomatique. L'artiste, incontestablement, était singulier. Un joueur. Il avait abordé le cinéma avec des oeuvres romantiques (et cérébrales) puis politiques (Muriel ou le Temps d'un retour, La guerre est finie) mais avait rapidement bifurqué vers la comédie et parfois l'absurde (Mon oncle d'Amérique, Smoking / No smoking, Les herbes folles) et même le délire d'une nuit d'ivresse (Providence). Resnais était aussi un voyageur. Il se transportait dans d'autres mondes (comme les héros des "comics" qu'il affectionnait tant). Sa vie était finalement un roman.

L'amour comme seul moteur

Et justement rien de plus emblématique que ce film qu'il réalise en 1983, avec pour la première fois Sabine Azéma devant sa caméra : La vie est un roman est l'histoire de ce comte Forbek (comment ne pas y voir un double du cinéaste) qui propose une expérience pour vivre un état de bonheur permanent, à condition d'être enfermé, totalement, "déconditionné" en oubliant son passé, rééduqué en sélectionnant tout ce qui est harmonieux. Tout ce beau schéma s'écroule avec l'intrusion de l'amour et de la passion. Si tous ses films sont formellement différents, chacun d'entre eux raconte la même chose : cette quête perpétuelle de la jeunesse, cette envie permanente d'être aimé et d'aimer.

Alain Resnais quitte le monde réel. Il laisse derrière lui une oeuvre qu'on analysera longtemps dans les écoles de cinéma. Son palmarès est impressionnant : Oscar du meilleur court métrage (Van Gogh), trois César du meilleur film (Providence, Smoking / No Smoking, On connaît la chanson), deux César du meilleur réalisateur (Providence, Smoking / No Smoking) et six autres nominations dans cette catégorie, deux fois Prix Jean Vigo (Les statues meurent aussi, Nuit et brouillard), Lion d'or à Venise (L'Année dernière à Marienbad), Lion d'argent de la meilleure mise en scène à Venise (Coeurs), trois fois Prix Louis-Delluc (La guerre est finie, Smoking / No Smoking, On connaît la chanson), Grand prix du jury à Cannes (Mon oncle d'Amérique) et Prix exceptionnel du jury pour Les Herbes folles et l'ensemble de son œuvre, deux fois Ours d'argent à Berlin pour la meilleure contribution artistique (Smoking / No Smoking et pour On connaît la chanson et l'ensemble de sa carrière).

D'abord marié avec Florence Malraux, la fille d'André Malraux, il partageait depuis la fin des années 80 la vie de Sabine Azéma, qu'il a épousée en 1998.

Insatiable jouisseur, le promeneur aimait la vie, la légèreté et la grâce. Discret et modeste, il rappelait que "Faire des films c'est bien mais voir des films c'est encore mieux".

Sylvie Pialat reçoit le 7e Prix Daniel Toscan du Plantier

Posté par vincy, le 25 février 2014

sylvie pialat berlinale 2011Traditionnellement, le prix Daniel Toscan du Plantier est décerné quelques jours avant la cérémonie des César. Lundi 24 février, pour sa 7e édition, le prix a été remis à Sylvie Pialat.

Le prix Daniel Toscan du Plantier récompense le meilleur producteur de l'année. Sylvie Pialat, à la tête des Films du Worso, a produit L'inconnu du Lac d'Alain Guiraudie et La religieuse de Guillaume Nicloux. L'inconnu du lac a reçu le prix Un certain regard de la mise en scène et la Queer Palm au dernier festival de Cannes et il est nominé huit fois aux Césars. La religieuse était en compétition au Festival de Berlin 2013. Les films du Worso ont également coproduit Quand le soir tombe sur Bucarest ou Métabolisme de de Corneliu Porumboiu, en compétition au dernier Festival de Locarno.

Après la mort de son compagnon Maurice Pialat, Sylvie Pialat, scénariste des films du réalisateur (Police, Sous le soleil de Satan - Palme d'or et Le garçu), se lance dans la production en 2003. Depuis, les films du Worso ont produit une trentaine de fictions (principalement des long-métrages mais aussi quelques court-métrages, documentaires et téléfilms), parmi lesquelles A perdre la raison, Maman, Bouquet final ou Meurtrières.

Elle est revenue à Berlin cette année avec le film événement L'enlèvement de Michel Houellebecq, de Guillaume Nicloux, et avec l'écrivain Michel Houellebecq. Le nouveau film d'Abderrahmane Sissako, Chagrin des oiseaux, tourné durant l'automne 2013, devrait être présenté au prochain Festival de Cannes. Elle reviendra en Afrique avec le nouveau projet de Joachim Lafosse sur l'affaire de l'Arche de Zoé (lire notre actualité de décembre 2012), qui se tournera à partir de la mi-mars.

Notons enfin que Sylvie Pialat avait rencontré Maurice Pialat sur le tournage d'A nos amours, produit par Daniel Toscan du Plantier (producteur de chacun des films du cinéaste par la suite). La boucle est bouclée.

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Les précédents récipiendaires du Prix Daniel Toscan du Plantier :
- 2008 : Claude Berri
- 2009 : (ex-æquo) Pascal Caucheteux ; Thomas Langmann
- 2010 : Pascal Caucheteux et Grégoire Sorlat
- 2011 : Yaël Fogiel et Laetitia Gonzalez
- 2012 : Alain Attal
- 2013 : Gaëlle Bayssière et Didier Creste

Berlin 2014 : un Festival qui cherche un nouveau souffle

Posté par vincy, le 17 février 2014

un ours à berlin

Dieter Kosslick, le directeur du Festival international de Berlin, peut se réjouir : 330 000 billets ont été vendus cette année. Un record de fréquentation pour la Berlinale. Nommé en 2000 par la Ville de Berlin et le gouvernement fédéral allemand, Kosslick a pourtant été vertement critiqué par la presse et les professionnels : la compétition fut jugée trop inégale, voire faible. Les médias professionnels se sont ainsi fait le plaisir de placer Kosslick sur le départ. Le Ministre de la culture de l'Etat de Berlin a brutalement du démissionner, accusé d'évasion fiscale : Kosslick semblait favori pour le remplacer, ce qu'il a nié officiellement jeudi, affirmant qu'il irait jusqu'au bout de son mandat en 2016.

berlinale street foodUn festival très populaire et très rentable

La Berlinale est à une croisée des chemins. Son marché est performant, les salles sont pleines, le Festival trouve de nouvelles idées pour séduire ses accrédités (cette année, la Street food, avec ces petites camionnettes à deux pas du Berlinale Palast qui servaient des boissons et repars sur le pouce). Cependant, la sélection de films, qui manquent de grands auteurs ou de films événements, séduit moins des médias en crise, moins aptes à payer le déplacement de leurs journalistes. Comparé à Cannes où les journalistes se bousculent, on remarque que deux salles moyennes suffisent à projeter à la presse le dernier Resnais. Malgré la présente importante de films asiatiques, il y a avait beaucoup moins de journalistes venus d'Orient que ce que l'on peut constater sur la Croisette.

Le Festival de Berlin perd-il de son impact? Pas forcément. De bons films y ont été présentés et la manifestation reste un formidable révélateur et découvreur de talents. Si on prend en compte les différents palmarès toutes sélections confondues, on peut noter qu'une dizaine de films ont marqué autant les jurys que la critique ou le public. La plupart ont même trouvé leur distributeur dans des pays comme la France, les Etats-Unis ou les gros marchés européens. Et les Berlinois remplissent les salles du Zoo Palast, de Friedrisch Palast ou du CinemaXXX. Les retombées économiques sont en hausse constante.

monuments men clooney damon dujardin murrayUne sélection qui manque d'événements mondiaux

Pourtant, il est loin le temps où Berlin attirait les productions américaines oscarisables en avant-première internationale ; il est notable de constater que la Berlinale avait peu d'avant-premières mondiales y compris dans sa compétition (Monuments Men comme Boyhood avaient déjà été projetés ailleurs) ; il est surprenant de voir un Festival qui a doublé de taille en quelques années se transformer davantage en événement populaire qu'en rendez-vous cinéphilique ou médiatique incontournable.

Comme Cannes il y a une dizaine d'années ou Venise depuis quelques temps, Berlin fait face à un calendrier qui commence à desservir sa programmation. La mutation de l'industrie audiovisuelle et le surgissement des nouvelles technologies conduisent ainsi à des sorties de plus en plus simultanées de films américains. Il n'est plus possible pour la Berlinale de promettre un 12 Years a Slave ou un American Bluff en avant-première internationale. Le film de David O. Russell était bien à Berlin, mais en guise d'avant-première allemande, pour appuyer sa sortie en salles. Et aucun studio d'Hollywood ne sort un blockbuster d'action avant mars, et surtout ne souhaite le montrer autant en amont de sa sortie. La Berlinale est ainsi coincée : les films oscarisables lui échappent, les blockbusters du printemps aussi.

Le déclassement allemand

A cela s'ajoute la féroce compétition avec Cannes. Leader incontestable des festivals, Cannes est le graal de tous producteurs. Par son poids artistique, il attire tous les grands cinéastes : certains choisissent même leurs dates de tournage et le délai de post-production pour être prêts en mai ; d'autres, notamment les cinéastes français, ne montrent pas leur film au comité berlinois, espérant toujours une sélection cannoise. Cannes a asphyxié Berlin avec les années. Il faut qu'un film comme Une séparation soit refusé par Thierry Frémaux pour que ce soit Berlin qui le récupère (avec le succès que l'on sait). De même l'exigence cannoise d'avoir des avant-premières internationales ou mondiales en compétition obligent les producteurs et distributeurs de films art et essai à se caler sur le rendez-vous français du printemps. Berlin ne peut plus se payer ce luxe et doit composer avec ce qu'on lui propose, même si le film a déjà été présenté à Sundance un mois avant. C'est Cannes qui dicte sa loi. La Berlinale est donc obligée d'aller chercher des nouveaux talents, de fidéliser ses anciens primés, d'explorer les territoires ignorés par ses concurrents (cinéma nordique, cinéma gay...) ou même de diffuser les premiers épisodes de la nouvelle saison d'House of Cards!

zoo palast © vincy thomasLes palmiers méditerranéens plutôt que le froid prussien

C'est tout le défi de la Berlinale pour les prochaines années : retrouver son pouvoir de séduction auprès des grands auteurs tout en maintenant sa capacité à promouvoir une véritable diversité de genres et un équilibre entre talents confirmés et cinéastes de demain, sans forcément se fermer à de nouveaux formats. Ce ne sont pas les blockbusters chinois qui manquent. Ce ne sont pas les les auteurs américains, européens qui font défaut. Ce n'est pas le défilé de stars (de Scorsese à Deneuve) sur le tapis rouge qui suffisent. Il y a dix ans, Le loup de Wall Street aurait fait son avant-première internationale à Berlin. Aujourd'hui, Berlin en est réduit à faire le buzz avec une version non censurée d'un Lars Von Trier dont la version soft est déjà sortie dans toute l'Europe.

On pensait qu'avec le phénomène d'Une séparation, le Festival de Berlin allait reconquérir des cinéastes qui n'ont pas forcément envie de guerroyer sur la Croisette ou même le Lido. Or, le film d'Asghar Farhadi semble une exception depuis dix ans. L'Ours d'or a récompensé des films audacieux, souvent bons, mais très confidentiels. Si on prend l'ère Kosslick, cela contraste fortement avec le début des années 2000 où ont été sacrés Miyazaki, Paul Greengrass et Fatih Akin. Et avant eux, Paul Thomas Anderson, Terrence Malick, Walter Salles, Ang Lee, Patrice Chéreau...

Mais Malick, Salles, Lee, Anderson, Akin, Miyazaki vont désormais à Cannes et à Venise. Hormis Wes Anderson et Alain Resnais, cette année Berlin n'a pas pu proposer aucun grand nom populaire du cinéma d'auteur international. Egoyan, Cronenberg, Loach, Leigh, Kusturica, les Dardenne, Inarritu ont tous le sud de la France en mai dans le viseur. Cela rappelle la concurrence entre le prestigieux FFM de Montréal et le TIFF de Toronto. Le premier était un festival de catégorie A : il a été, au fil des ans, pour diverses raisons, complètement déclassé, ignoré par les grands distributeurs, concentré sur une offre très "world cinema", misant tout sur sa fréquentation, au profit de son rival, qui est devenu le 2e festival de la planète et le tremplin pour la saison des Oscars.

C'est donc là que Kosslick est attendu : redonner du brillant à sa compétition pour que la compétition entre les Festivals ressemble de nouveau à un match de tennis de type Nadal/Djokovic plutôt qu'à un simple Nadal/Berdych.

Berlin 2014 : un Palmarès où l’argent vaut plus que l’or

Posté par vincy, le 15 février 2014

black coal thin ice

Avec une aussi forte présence asiatique, il n'est pas étonnant que le palmarès récompense essentiellement les films venus d'Orient. Le jury de la 64e Berlinale avait un défi à relever : donner du relief à une compétition très inégale, voire assez faible dans l'ensemble. En couronnant Bai Ri Yan Huo (Black Coal, Thin Ice) de Diao Yinan (qui avait présenté son dernier film Train de nuit il y a sept ans à Cannes), la Berlinale s'offre un film noir venu de Chine. Memento distribuera en France cette histoire d'un policier devenu agent de sécurité qui part sur les traces d'un tueur en série dont toutes les victimes sont liées à une seule et même femme dont il tombe amoureux. C'est la quatrième fois dans l'histoire de la Berlinale qu'un film chinois est récompensé par un Ours d'or. Le film remporte également le prix d'interprétation masculine pour Liao Fan, acteur de 40 ans.. Le cinéma chinois, qui a envoyé trois films en compétition, tous autorisés par le système de censure des autorités du pays, est aussi récompensé par un prix technique pour le nouveau film de Lou Ye, Tui Na (Blind massage).

Le cinéma japonais s'est vu distingué par le prix d'interprétation féminine pour la jeune Haru Kuroki pour Chiisai Ouchi (The little House) du vétéran Yoji Yamada (83 ans). L'actrice était notamment la voix de Yuki dans Les enfants loups, Ame & Yuki.

Consécration de deux cinéastes américains

Au-delà de ces trois films archétypes du cinéma oriental, dont la force visuelle ne comble pas forcément le manque de scénario, le jury a récompensé deux autres cinématographies : le cinéma américain et le cinéma français. Oubliant au passage un film comme ' 71 qui avait su fédérer les festivaliers.
Côté américain, le Grand prix du jury pour le fantaisiste et enlevé The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson est une surprise. Cet Ours d'argent si prestigieux récompense sans aucun doute l'oeuvre d'Anderson puisqu'il ne s'agit pas de son plus grand film. A moins que ça ne révèle, en creux, la très grande faiblesse de cette Berlinale, ou le besoin de récompenser un film populaire et léger, en contraste avec un Ours d'or très sombre.
Autre cinéaste indépendant américain, à la marge d'Hollywood, Richard Linklater et son immense Boyhood, est sacré par un Ours d'argent de la mise en scène. Le choix est logique, même si le film méritait davantage, puisque Linklater a passé douze ans à tourner cette histoire et la découpe avec une fluidité saisissante. Diaphana n'a pas encore daté la sortie du film en France.  Avec ces deux films, clairement les Ours d'argent pèsent plus que l'Ours d'or.

Le cinéma français n'est pas en reste : Alain Resnais hérite d'un prix primant une oeuvre "avant-gardiste". Mais surtout, Berlin offre ses deux prix les plus prestigieux dans la catégorie court-métrage à des talents hexagonaux : Caroline Poggi et Jonathan Vinel pour l'Ours d'or et Guillaume Cailleau pour l'Ours d'argent.

Pour sauver le déshonneur du cinéma latino-américain, un film mexicain, Güeros , reçoit le prix du meilleur premier film et pour éviter l'humiliation, un film allemand, Kreuzweg (Chemin de croix), là encore une de ses rares oeuvres fédératrices au Festival, reçoit le prix du meilleur scénario. C'est encore Memento qui distribuera le film dans les salles françaises.

Palmarès de la compétition

- Ours d'or du meilleur film: Bai Ri Yan Huo (Black Coal, Thin Ice) de Diao Yinan (Chine)

- Grand prix du jury, Ours d'argent: The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson (Etats-Unis)

- Ours d'argent du meilleur réalisateur: Richard Linklater pour Boyhood (Etats-Unis) - lire notre actualité

- Ours d'argent de la meilleure actrice: Haru Kuroki pour Chiisai Ouchi (The little House) de Yoji Yamada (Japon)

- Ours d'argent du meilleur acteur: Liao Fan pour Bai Ri Yan Huo (Black Coal, Thin Ice) de Diao Yinan (Chine)

- Ours d'argent de la meilleure contribution artistique: Tui Na (Blind massage) de Lou Ye (Chine)

- Ours d'argent du meilleur scénario: Kreuzweg (Chemin de croix) d'Anna et Dietrich Brüggemann (Allemagne)

- Prix Alfred Bauer (en mémoire du fondateur du festival pour un film qui ouvre de nouvelles perspectives): Aimer, boire et chanter d'Alain Resnais (France) - lire notre actualité

- Prix du Meilleur premier film: Güeros d'Alonso Ruizpalacios (Mexique)

- Ours d'or du meilleur court métrage: Tant qu'il nous reste des fusils à pompe de Caroline Poggi et Jonathan Vinel (France)

- Ours d'argent du court métrage, Prix spécial du jury: Laborat de Guillaume Cailleau (France)

- Ours d'or d'honneur: Ken Loach (Grande-Bretagne) - lire notre actualité

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- Les autres prix remis à la Berlinale 2014
- Les prix du public de la sélection Panorama
- Les Teddy Awards 2014

Berlin 2014 : Boyhood reçoit deux prix avant le Palmarès final

Posté par vincy, le 15 février 2014

poster 64e festival de berlin 2014Prix de la Guilde des cinémas art & essai allemands
- Boyhood, de Richard Linklater

Prix Fipresci / critique internationale :
- Compétition : Aimer, Boire et Chanter, de Alain Resnais
- Panorama : Hoje eu quero voltar sozinho (The Way He Looks), de Daniel Ribeiro
- Forum : Forma, de Ayumi Sakamoto

Prix CICAE (Confédération Internationale des Cinémas d’Art et d’Essai)
- Panorama : Kuzu (The Lamb), de Kutlu? Ataman
- Forum : She's Lost Control, de Anja Marquardt

Prix Label Europa Cinemas
- Blind, de Eskil Vogt

Prix du jury écuménique
- Compétition : Kreuzweg (Stations of the Cross), de Dietrich Brüggemann
Mention spéciale : '71, de Yann Demange
- Panorama : Calvary, de John Michael McDonagh
Mention spéciale : Triptyque de Robert Lepage, Pedro Pires
- Forum : Sto spiti (At Home), de Athanasios Karanikolas

Prix ARTE international
Emir Baigazin (Kazakhstan)

Prix des lecteurs du Berliner Morgenpost
- Boyhood, de Richard Linklater