Chéries Chéris ouvrira avec Gérontophilia de Bruce LaBruce

Posté par vincy, le 9 septembre 2013

Gerontophilia

Le 19e Festival du film gay, lesbien, bi trans et +++ de Paris, alias Chéries Chéris, se déroulera du 15 au 20 octobre au Forum des images. La programmation a été révélée. On retrouve en compétition de nombreux films qui ont été sélectionnés dans les grands festivals ces derniers mois, avec, en ouverture, le très attendu Gérontophilia de Bruce LaBruce (photo). D'un hommage à Cocteau par Dombasle à une superbe fiction autour d'un prêtre homosexuel polonais (In the name of, Teddy Award à Berlin), la sélection s'annonce variée tant dans les genres que dans les styles.

Le jury
Océanerosemarie
Thomas Riera
Maria Di Giovanni
Gérard Lefort
Philippe Tasca
Stéphane Riethauser

La compétition
Gérontophilia, de Bruce LaBruce (Venise 2013, Toronto 2013) - film d'ouverture
Concussion, de Stacie Passon (Sundance 2013, Berlin 2013) - Prix du jury Teddy à Berlin
Sarah préfère la course, de Chloé Robichaud (Un certain Regard, Cannes 2013)
Noor, de Guillaume Giovanetti et Cagla Zencirci (Acid, Cannes 2012)
Two Mothers, d'Anne Zohra Berrached (Berlin 2013)
Les rencontres d'après-minuit, d'Yann Gonzalez (Semaine de la critique, Cannes 2013)
My Brother the Devil, de Sally El Hosaini (Sundance 2012, Berlin 2012- - Meilleure image Sundance 2012, Prix Label Europa Cinémas Berlin 2012
The Comedian, de Tom Shkolnik (Dinard 2012, Les Arcs 2012)

Autres longs métrages
Jenny Bel Air de Régine Abadia (patrimoine)
Morgan de Michael Akers
Qui a peur de Vagina Wolf? d'Anna Margarita Albelo (séance spéciale)
Les Diaboliques d'Henri-Georges Clouzot (patrimoine)
Une longue journée qui s'achève de Terence Davies (patrimoine, séance spéciale)
Pulsions de Brian De Palma (patrimoine)
Opium d'Arielle Dombasle
Lesbiana : une révolution parallèle de Myriam Fougère (documentaire)
Cruising de William Friedkin (patrimoine) et Interior Leather Bar de James Franco et Travis Matthews
Amazona del Oeste de Maximaliano Gonzalez (documentaire)
La partida (Le dernier match) d'Antonio Hens
Little Gay Boy d'Antony Hickling (séance spéciale)
Inconditionnel de Bryan Higgins
M. Angel de Dan Hunt (documentaire)
Monster de Patty Jenkins (patrimoine)
Free Fall de Stéfan Lacant
She : their love story de Sranya Noithai
Vito et I am Divine de Jeffrey Schwarz (documentaire)
Gay Best Friend de Darren Stein
In the Name of de Malgorzata Sumowska
Last Summer de Mark Thiedeman
Wildness de Wu Tsang (documentaire, séance spéciale)

Berlin 2013 : Raoul Peck, Haïti et l’assistance humanitaire

Posté par vincy, le 7 février 2013

Documentaire présenté dans le cadre de la sélection Berlinale Speciale, Assistance mortelle est un choc. On savait les ravages qu'avait causé le tremblement de terre il y a trois ans sur ce pays, l'un des plus pauvres du monde. Mais Raoul Peck, haïtien de 60 ans , directeur de la prestigieuse Fémis, membre du jury à Berlin en 2002 puis à Cannes l'an dernier , ancien Ministre de la culture de son pays, a réussit à filmer l'envers du décor : la reconstruction du pays, "la bulle financière" des "institutions humanitaires" (églises, ONG, agences de coopération...") et les dommages structurels qu'elles causent sur le pays.

L'assistance humanitaire réagit en fonction d'un système très codé, qui révulsera les donateurs de tous les pays. Non pas que l'argent n'est pas employé, mais il est gâché, dispersé, et souvent peu utile. Le portrait de ces généreuses personnes qui ont foi dans leur mission est ébranlé par le cirque politique qui palabre mais ne résout rien. Le cumulard Clinton, les stars comme Sean Penn et Angelina Jolie servent à attirer l'attention d'occidentaux égocentriques. Mais sur place, c'est une autre affaire. Haïti n'est pas plus peuplé que Paris, ce n'est qu'une grosse métropole pauvre du tiers-monde. Les puissances occidentales, les organismes bilatéraux et multilatéraux, les ONG font comme si le gouvernement n'existait pas, comme s'ils n'écoutaient pas les réels besoins à pourvoir, pensant qu'une maison préfabriquée sans cuisine ni toilettes vaut mieux qu'une tente.

Un documentaire choc mais un film presque doux

Raoul Peck n'est jamais agressif, violent, ni même joueur. Il donne la parole aux puissants et aux miséreux, aux bienfaiteurs et aux citoyens engagés, parfois révoltés. Il teinte même son discours de belles phrases, littéraires, bien écrites, même quand il s'agit d'ironiser sur un ancien dictateur, accueillit comme une star people malgré son passé de tortures et d'exactions en tous genres. Il filme les faits, et leur donne parfois une dimension cinématographique.

Les choses pourraient en être autrement. Mais les donateurs auraient sans doute trop à perdre : Haïti souffre d'avoir une image de pays corrompu, ingouvernable... Peck, heureusement, ne fait pas que pointer la caméra sur les absurdités d'un tel système ; il ne fait pas qu'écouter les doléances d'haïtiens qui ne demandent qu'à réorganiser tout ce bordel pour leur bien commun ; il montre  aussi à quel point cette île est belle, et ses habitants dévoués, parfois festifs, abattus mais pas anéantis.

Independent Spirit Awards 2013 : Moonrise Kingdom et Happiness Therapy en tête des nominations

Posté par vincy, le 28 novembre 2012

Première salve de nominations aux USA, : les Oscars du cinéma indépendants, les Independent Spirit Awards 2013, ont fait leur choix. Et parmi eux des films primés par le public ou/et les critiques à Sundance, Berlin, Cannes, Toronto... mais aussi quelques beaux succès en salles (Moonrise Kingdom, 46 M$, End of Watch, 39 M$), quatre films issus de pays francophones dans la catégorie des films étrangers (dont deux en compétition à Cannes), etc.

On notera aussi la double nominations de Matthew McConaughey, la présence de Jennifer "Hunger Games" Lawrence dans la liste des meilleures actrices.

4 films se disputent les principales nominations (films, réalisateur, ...) : Moonrise Kingdom, qui avait ouvert Cannes, Happiness Therapy, film favori à Toronto, Les bêtes du sud sauvage, primé à Sundance, Cannes et Deauville, et Keep the Lights on, Teddy Award à Berlin.

5 nominations
Moonrise Kingdom : Film, réalisateur (Wes Anderson), scénario (Wes Anderson & Roman Coppola), second rôle masculin (Bruce Willis), image
Happiness Therapy (Silver Linings Playbook) : Film, réalisateur (David O. Russell), scénario (David O. Russell), actrice (Jennifer Lawrence), acteur (Bradley Cooper)

4 nominations
Les bêtes du sud sauvage : Film, réalisateur (Benh Zeitlin), actrice (Quvenzhané Wallis), image
Keep the Lights On : Film, réalisateur (Isa Sachs), scénario (Ira Sachs), acteur (Thure Lindhardt)

3 nominations
Middle of Nowhere : actrice (Emayatzy Corinealdi), second rôle féminin (Lorraine Toussaint), second rôle masculin (David Oyelowo)

2 nominations
Bernie : Film, acteur (Jack Black)
Seven Psychopaths : scénario (Martin McDonagh), second rôle masculin (Sam Rockwell)
Fill the Void : premier film, premier scénario
Gimme the Loot : premier film, Someone to Watch Award
Safety Not Guaranteed : premier film, premier scénario
Sound of My Voice : premier film, second rôle féminin (Brit Marling)
The Sessions : acteur (John Hawkes), second rôle féminin (Helen Hunt)
End of Watch : second rôle masculin (Michael Pena), image

1 nomination
The Loneliest Planet : réalisateur (Julia Loktev)
Elle s'appelle Ruby (Ruby Sparks) : scénario (Zoe Kazan)
The Perks of Being a Wallflower : premier film
Robot & Frank : premier scénario
Celeste and Jesse Forever : premier scénario
Gayby : premier scénario
Return : actrice (Linda Cardellini)
Smashed : actrice (Mary Elizabeth Winstead)
Killer Joe : acteur (Matthew McConaughey)
Four : acteur (Wendell Pierce)
Your Sister's Sister : second rôle féminin (Rosemarie DeWitt)
Compliance : second rôle féminin (Ann Dowd)
Magic Mike : second rôle masculin (Matthew McConaughey)
Valley of Saints : image
Here : image
Pincus : Someone to Watch Award
Electrick Children : Someone to Watch Award

  • et sinon :

Prix Robert Altman (récompensant le réalisateur, le directeur de casting et l'ensemble des comédiens)
Starlet, de Sean Baker, avec Dree Hemingway, Besedka Johnson, Karren Karagulian, Stella Maeve et James Ransone. Le film est également nominé pour le Prix John Cassavetes.

Prix John Cassavetes (pour les films au budget inférieur à 500 000$) :
Breakfast with Curtis, de Laura Colell
Middle of Nowhere, d'Ava DuVernay
Mosquita y Mari, d'Aurora Guerrero
Starlet, de Sean Baker
The Color Wheel, d'Alex Ross Perry

Film étranger :
Amour, de Michael Haneke
Il était une fois en Anatolie, de Nuri Bilge Ceylan
De rouille et d'os, de Jacques Audiard
L'enfant d'en haut, d'Ursula Meier
Rebelle, de Kim Nguyen

Piaget producers Award :
Nobody Walks - Alicia Van Couvering
Prince Avalanche - Derrick Tseng
Stones in the Sun - Mynette Louie

Documentaire :
How to Survive a Plague, de David France
Marina Abramovic: The Artist is Present, de Matthew Akers
The Central Park Five, de Ken Burns, Sarah Burns et David McMahon
The Invisible War, de Kirby Dick
The Waiting Room, de Peter Nicks

Stella Artois Truer than Fiction Award (documentaire jamais récompensé auparavant)
Leviathan, de Lucien Castaing-Taylor et Véréna Paravel
The Waiting Room, de Peter Nicks
Only the Young, de Jason Tippet & Elizabeth Mims

4 des 8 films en lice pour le prix Louis-Delluc étaient à Cannes

Posté par vincy, le 26 octobre 2012

En attendant la liste des nominés pour le prix du premier film, le prix Louis-Delluc a sélectionné ses 8 finalistes pour le prix du meilleur film. La remise des prix aura lieu le 14 décembre pour ce "Goncourt" du cinéma. Qui succèdera au finlandais Aki Kaurismäki? Un autrichien, doublement palmé?

On note que quatre des huit films étaient sélectionnés au Festival de Cannes, dont trois en compétition. Parmi les finalistes, Noémie Lvovsky et Lucas Belvaux avaient reçu ce prix, la même année en tant qu'ex-aequo, avec, respectivement, Les sentiments et la trilogie Un couple épatant / Cavale / Après la vie. C'était en 2003. Léos Carax a déjà été sacré par le Delluc en 1986 avec Mauvais sang. Jacques Audiard avait été récompensé pour Un prophète en 2009. Reste qu'Haneke, Assayas, Jacquot et Faucon ne l'ont jamais obtenu. Le premier avait cependant figuré dans la sélection de 2005 avec Caché. Le deuxième avait été retenu pour L'heure d'été et Clean. Le troisième figurait dans la liste en 2001 avec Tosca.

La sélection (par ordre de préférence de la rédaction)

Amour de Michael Haneke
La désintégration de Philippe Faucon
Holly Motors de Leos Carax
Après mai d'Olivier Assayas
De rouille et d'os de Jacques Audiard
38 témoins de Lucas Belvaux
Camille redouble de Noémie Lvovsky
Les Adieux à la reine de Benoît Jacquot

Oscars 2013 : 71 pays pour seulement 5 places

Posté par vincy, le 9 octobre 2012

Au final, ils sont 71 pays à concourir pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère.

C'est un record, et ce, malgré l'absence de pays comme l'Iran (nommé en 99 et vainqueur l'an dernier avec Une séparation (photo)), l'Egypte, Cuba (nommé en 95), les pays d'Afrique occidentale, le Liban, le Nicaragua (nommé en 83), Porto Rico (nommé en 90), le Népal (nommé en 2000) ou même le Royaume Uni (souvent cité dans cette catégorie).

71 pays et donc 71 films pour seulement 5 places : les primés à Berlin et à Cannes ne manquent pas à l'appel.

Le record dans cette catégorie est toujours détenu par la France (36 nominations, 14 Oscars-, devant l'Italie (27 nominations, 13 Osvars), l'Espagne, le Japon et l'Allemagne.

La 85e cérémonie se tiendra le 24 février 2013. Nous connaîtrons les nominations le 10 janvier.

Afrique
Afrique du Sud, Little One, Darrell James Roodt
Algérie, Zabana!, Said Ould Khelifa
Kenya, Nairobi Half Life, David 'Tosh' Gitonga
Maroc, Death for Sale, Faouzi Bensaïdi

Amériques
Argentine, Enfance clandestine, Benjamín Ávila
Brésil, The Clown, Selton Mello
Canada, Rebelle, Kim Nguyen
Chili, No, Pablo Larraín
Colombie, The Snitch Cartel, Carlos Moreno
Mexique, Después de Lucia, Michel Franco
Rép. Dominicaine, Jaque Mate, José María Cabral
Pérou, Les mauvaises intentions, Rosario García-Montero
Uruguay, The Delay, Rodrigo Plá
Vénézuela, Rock, Paper, Scissors, Hernán Jabes

Asie / Océanie
Afghanistan, Pierre de patience, Atiq Rahimi
Australie, Lore, Cate Shortland
Bangladesh, Pleasure Boy Komola, Humayun Ahmed
Cambodge, Lost Loves, Chhay Bora
Chine, Caught in the Web, Chen Kaige
Corée du sud, Pieta, Kim Ki-duk
Hong Kong, La vie sans principe, Johnnie To
Inde, Barfi! Anurag Basu
Indonésie, The Dancer, Ifa Isfansyah
Israël, Fill the Void, Rama Burshtein
Japon, Our Homeland, Yang Yonghi
Kazakhstan, Myn Bala: Warriors of the Steppe, Akan Satayev
Kirghizistan, The Empty Home, Nurbek Egen
Malaisie, Bunohan, Dain Iskandar Said
Palestine, When I Saw You, Annemarie Jacir
Philippines, Bwakaw, Jun Robles Lana
Singapour, Already Famous, Michelle Chong
Taïwan, Touch of the Light, Chang Jung-Chi
Thaïlande, Headshot, Pen-ek Ratanaruang
Vietnam, The Scent of Burning Grass, Nguyen Huu Muoi

Europe
Albanie, Pharmakon, Joni Shanaj
Allemagne, Barbara, Christian Petzold
Arménie, If Only Everyone, Natalia Belyauskene
Autriche, Amour, Michael Haneke
Azerbaïdjan, Buta, Ilgar Najaf
Belgique, A perdre la raison, Joachim Lafosse
Bosnie-Herzégovine, Djeca - enfants de Sarajevo, Aida Begic
Bulgarie, Sneakers, Valeri Yordanov et Ivan Vladimirov
Croatie, Vegetarian Cannibal, Branko Schmidt
Danemark, A Royal Affair, Nikolaj Arcel
Espagne, Blancanieves, Pablo Berger
Estonie, Mushrooming, Toomas Hussar
Finlande, Purge, Antti J. Jokinen (voir actualité du 20 septembre)
France, Intouchables, Olivier Nakache & Eric Toledano
Georgie, Keep Smiling, Rusudan Chkonia
Grèce, Unfair World, Filippos Tsitos
Groenland, Inuk, Mike Magidson
Hongrie, Just the Wind, Bence Fliegauf
Islande, The Deep, Baltasar Kormákur
Italie, César doit mourir, Paolo Taviani et Vittorio Taviani
Lettonie, Gulf Stream under the Iceberg, Yevgeny Pashkevich
Lituanie, Ramin, Audrius Stonys
Macédoine, The Third Half, Darko Mitrevski
Norvège, Kon-Tiki, Joachim Rønning & Espen Sandberg
Pays-bas, Kauwboy, Boudewijn Koole
Pologne, 80 Million, Waldemar Krzystek
Portugal, Le sang de mon sang, João Canijo
Roumanie, Au-delà des Collines, Cristian Mungiu
Russie, White Tiger, Karen Shakhnazarov
Serbie, When Day Breaks, Goran Paskaljevic
Slovénie, A Trip, Nejc Gazvoda
Suède, The Hypnotist, Lasse Hallström
Suisse, L'enfant d'en haut, Ursula Meier
Rép. Slovaque : Made in Ash, Iveta Grófová
Rép. Tchèque, In the Shadows, David Ondrícek
Turquie, Where the Fire Burns, Ismail Gunes
Ukraine, The Fire Crosser, Mykhailo Illienko

European Film Awards 2012 : la sélection de Berlin l’emporte d’un cheveu sur celle de Cannes

Posté par vincy, le 11 septembre 2012

12 films en provenance de la Berlinale, 11 arrivant de la Croisette, 6 de la Mostra de l'an dernier, auxquels il faut ajouter 10 films sélectionnés dans l'un des grands festivals européens (mention spéciale cette année à Karlovy Vary)... Sur les 47 films sélectionnés cette année pour concourir aux European Film Awards, les 3/4 proviennent de ces festivals, véritables pépinières à prix.

Parmi les "listés", notons la présence de Polanski, Haneke, Mungiu et Loach qui ont déjà remporté le prix du meilleur film aux EFA. Avec seulement trois films français en lice, difficile d'imaginer que Le fabuleux destin d'Amélie Poulain, seul film hexagonal à avoir gagné le prix du meilleur film depuis 1988, aura un successeur tricolore. Intouchables devrait, cependant, assez logiquement, remporté le prix du public.

Géographiquement, l'Europe du sud est à la peine. Si aucun pays ne domine (26 réalisateurs de nationalités différentes sont représentés, 31 pays producteurs), seuls l'Espagne et le Royaume-Uni en placent trois chacun. Le bloc germanophone (5), la Scandinavie (5), l'Europe centrale et de l'Est (12, 14 si on compte la Russie)) dominent largement le reste de l'Europe (la méditerranée dans son ensemble, incluant Israël et la Turquie) résiste un peu avec 10 films). Ainsi des cinématographies comme l'Italie sont quasiment absentes.

On pourra toujours arguer que la moitié des films retenus sont des coproductions européennes. Il est d'ailleurs intéressant de noter que les capitaux français ont financé 15 films sur 47. Mais, le financement allemand est tout aussi rayonnant (ce qui explique également la domination du festival de Berlin cette année dans cette liste) avec, également 15 films.

Pour le prix du public, les internautes européens peuvent voter en ligne pour les films suivants : The Artist, Barbara, Indian Palace, César doit mourir, Hasta la Vista, Headhunters, In Darkness, Intouchables, La dame de fer, La taupe Des Saumons dans le désert et Shame.

Les nominations seront annoncées le 3 novembre à Séville (Espagne). Les prix seront remis le 1er décembre Malte.

Liste complète des films sélectionnés pour les nominations.

Berlin 2012
A Royal Affair de Nikolaj Arcel (Danemark) - Prix du meilleur scénario, prix d'interprétation masculine
Avalon de Axel Petersén (Suède)
Barbara de Christian Petzold (Allemagne) - Prix de la mise en scène
César doit mourir de Paolo et Vittorio Taviani (Italie) - Ours d'or
Diaz : Don't Clean up this Blood de Daniele Vicari (Italie/Roumanie/France)
Juste le vent de Bence Fliegauf (Hongrie/Allemagne/France) - Grand prix du jury
L'enfant d'en haut d'Ursula Meier (Suisse/France) - prix du jury
La parade de Sr?jan Dragojevi? (Serbie) - Prix du public Panorama
La taupe de Tomas Alfredson (France/Royaume-Uni/Allemagne)
Little Bird de Boudewijn Koole (Pays-Bas)
Tabou de Miguel Gomes (Portugal/Allemagne/Brésil/France) - Prix Alfred Bauer
The Woman who Brushed off her Tears de Teona Strugar Mitevska (EYR Macédonie/Belgique/Slovénie/Allemagne)

Cannes 2011
Il était une fois en Anatolie de Nuri Bilge Ceylan (Turquie) - Grand prix du jury

Cannes 2012
A perdre la raison de Joachim Lafosse (Belgique/France/Suisse/Luxembourg) - Prix d'interprétation Un certain regard
Amour de Michael Haneke (Autriche/France/Allemagne) - Palme d'or
Au-delà des collines de Cristian Mungiu (Roumanie/France/Belgique) - Grand prix du jury
Dans la brume de Sergei Loznitsa (Allemagne/Russie/Lettonie/ Pays-Bas/Biélorussie)
De rouille et d'os de Jacques Audiard (France)
Djeca d'Aida Begic (Bosnie Herzégovine/Allemagne/France/Turquie) - Mention spéciale Un certain regard
La chasse de Thomas Vinterberg (Danemark) - Prix d'interprétation masculine
La part des anges de Ken Loach (Royaume-Uni/France/Italie) - Prix du jury
Paradis : Love d'Ulrich Seidl (Autriche/Allemagne/France)
Sueno Y Silencio de Jaime Rosales (Espagne/France)

Karlovy Vary 2012
Come as You Are de Geoffrey Enthoven (Belgique) - Prix du public
Gypsy de Martin Šulík (République Tchèque/Slovaquie) - Prix spécial du jury
Mort d'un home dans les Balkans de Miroslav Mom?ilovi? (Serbie)
Poupata de Zden?k Jiráský (République tchèque)

Locarno 2011
Policeman de Nadav Lapid (Israël)

Moscou 2012
Naked Harbour de Aku Louhimies (Finlande)
Sneakers de Ivan Vladimirov et Valery Yordanov (Bulgarie) - Mention spéciale du jury
The Door de István Szabó (Hongrie/Allemagne)

San Sebastian 2011
Adikos Kosmos de Filippos Tsitos (Grèce) - Prix de la mise en scène, prix d'interprétation masculine
The Sleeping Voice de Benito Zambrano (Espagne) - Prix d'interprétation féminine

Venise 2011
Alps de Yorgos Lanthimos (Grèce) - Prix du meilleur scénario
Carnage de Roman Polanski (France/Allemagne/Pologne/Espagne) - Lionceau d'or
Faust d'Alexander Sokurov (Russie) - Lion d'or
Io Sono Li d'Andrea Segre (Italie)
Shame de Steve McQueen (Royaume-Uni) - Prix d'interprétation masculine
The Exchange d'Eran Kolirin (Israël/Allemagne)

Autres films
Combat Girls de David Wnendt (Allemagne)
Grupo 7 d'Alberto Rodriguez (Espagne)
In Darkness d'Agnieska Holland (Allemagne/Pologne/Canada)
Intouchables d'Olivier Nakache et Eric Tolédano (France)
Iron Sky de Timo Vuorensola (Finlande/Allemagne/Australie)
Once Upon a Time There Lived a Simple Woman de Andrey Smirnov (Russie)
Rose de Wojciech Smarzowski (Pologne)
Une éducation norvégienne de Jens Lien (Norvège)

3 finalistes européens pour le prix LUX du cinéma 2012

Posté par vincy, le 27 juillet 2012

Le Prix LUX du cinéma est décerné chaque année par le Parlement européen. Le gagnant bénéficie d'aides sur le sous-titrage dans les 23 langues officielles de l'Union européenne, l'adaptation de la version originale pour les malvoyants et les malentendants et la production d'une copie au format 35mm dans chaque Etat-membre de l'UE.

Pour succéder aux Neiges du Kilimandjaro de Robert Guédiguian, trois films ont été retenus. Ils ont été annoncés à Rome lors d'une conférence de presse mardi dernier.

Csak a szél (Just the Wind) de Bence Fliegauf - Hongrie, Allemagne, France. Le film a déjà gagné le Grand prix du Jury au Festival du film de Berlin et le Prix du jury au festival du film Paris Cinéma.

Io sono Li (La petite Venise) d'Andrea Segre - Italie, France. Le film a remporté le David (César italien) de la meilleure actrice, le prix Satyajat Ray du Festival de Londres, trois prix au Festival de Venise 2011 ainsi que le Grand prix du jury et le prix du public au Festival de Valenciennes.

Tabu (Tabou) de Miguel Gomes - Portugual, Allemagne, France, Brésil. Prix de la critique internationale à Berlin, prix du public à Las Palmas, il a également reçu un coup de coeur du jury au dernier Paris Cinéma.

Pour la première fois, les trois films retenus seront projetés du 16 octobre au 20 novembre dans tous les Etats membres, sous-titrés dans les 23 langues officielles de l'UE. Le gagnant sera connu le 21 novembre.

Horizon sombre pour le cinéma hongrois : Bela Tarr mène la révolte

Posté par vincy, le 24 février 2012

Entre l'élection présidentielle, la crise économique, Jean Dujardin, et la Syrie, on oublie qu'à une heure de vol de la France, un pays de l'Union européenne glisse lentement vers un régime autoritaire de plus en plus inquiétant. Si l'Europe commence à prendre des mesures de rétorsion (un blâme vient d'être prononcé par la Commission, accompagné de la suspension d'un versement de 495 millions d'euros pour l'aide aux régions les plus défavorisées), cela ne suffit pas à calmer les dérives du pouvoir.

Dernier acte en date : le cinéma. Le Monde a consacré un passionnant reportage sur un secteur qui connait aussi bien une crise économique qu'un conflit larvé avec le pouvoir en place. Il n'y a pas que la Russie, l'Iran, la Chine et la Biélorussie, entre autres, qui ont décidé de contrôler le 7e art. Depuis la nomination d'Andrew G. Vajna, ancien producteur des Rambo, Total Recall et autres Terminator au titre de Commissaire du gouvernement chargé du cinéma, rien ne va plus entre les cinéastes et le régime du premier ministre Viktor Orban. Ce dernier a donné à Vajna la mission de restructurer le secteur. Avec comme objectif souterrain de le calquer sur celui du théâtre ou de la presse, devenue muselée, censurée, pressurisée depuis son arrivée au pouvoir.

Les réalisateurs hongrois commencent à se rebeller. Bela Tarr a lancé l'idée de créer un fonds indépendant pour produire les films (sous entendu librement). Désormais président de l'Association des réalisateurs hongrois, Tarr avait organisé le 4 février dernier un débat au cinéma Urania à Budapest où des dizaines de cinéastes avaient répondu à l'appel. Ce forum s'est tenu dans le cadre de la 43e Semaine du film hongrois, qui ne dure que quatre jours, faute de moyen. L'ordre du jour était simple : survivre et déclarer la guerre contre la politique "arbitraire" du commissaire.

Celui-ci était présent. Il a du encaisser toutes les critiques à son encontre. Depuis l'entrée en vigueur en septembre dernier du Fonds national du cinéma, qui remplace la Fondation publique MMKA, il est au centre des mécontentements. Doté de 20 millions d'euros de budget, ce Fonds semble très opaque. Les réalisateurs s'interrogent sur les critères décidés par l'Etat pour choisir les films qui seront aidés. D'autres se demandent pourquoi les professionnels du cinéma ne sont plus impliqués dans le processus de sélection? Poser la question c'est y répondre. Le pouvoir politique veut décider lui-même, sans forcément retenir les qualités cinématographiques d'un projet.

Pire, l'Etat veut s'introduire jusque dans la salle de montage. Un des cinéastes présents confie : "Quand un réalisateur signe le contrat, une clause stipule que l'Etat financeur a le dernier mot sur le montage. Pour contrebalancer ce pouvoir, il va falloir trouver des coproductions étrangères." Les jeunes cinéastes, trop effrayés à l'idée de ne pas pouvoir faire leurs premiers films, sont absents : c'est la vieille garde qui monte au créneau. Bela Tarr, primé dans tous les festivals du monde et reconnu comme le plus grand cinéaste vivant du pays, n'a en effet rien à perdre.

Les Festivals internationaux comme vitrine

" Je voyais mes amis pleurer, attendre de l'argent qui ne venait pas. Je leur ai proposé de tourner un film à zéro budget, pour raconter la situation. Tout le monde a travaillé gratuitement, les comédiens, les techniciens ", raconte Béla Tarr au journal Le Monde. Il a décidé de produire Hongrie 2011, un film sur la détresse des réalisateurs hongrois, présenté en ouverture de la Semaine du cinéma hongrois. 11 courts métrages compilés qui ont été projetés à Berlin.

C'est aussi à Berlin que Juste le vent, de Bence Fliegauf, en compétition, a reçu le Grand prix du jury. De quoi redonner du baume au coeur à la profession, un an après l'Ours d'argent du meilleur réalisateur pour Bela Tarr.

A Cannes, on devrait voir le prochain film de György Palfi, Final cut. Ladies & Gentlemen. Sans financement pour son nouveau projet, il a décidé de puiser dans 450 films du cinéma mondial, de Chaplin à Cameron, pour créer des histoires d'amour entre les plus grands comédiens du 7e art, faisant ainsi rencontrer les légendes de l'âge d'or avec les stars actuelles. Pour que le film soit projeté, il faut cependant résoudre le délicat problème des droits d'auteur.

Pour l'instant, le cinéma hongrois est en suspens : entre désespoir et angoisses, entre méfiance et vigilance. Vajna a décidé de financer quatre films d'auteur. Mais nombreux y voient un subterfuge pour endormir les esprits révoltés. Car pour le pouvoir, il s'agit avant tout de dynamiser la part de marché des films nationaux (entre 5 et 10% selon les années) dans un marché plutôt en croissance. Complètement dominé par Hollywood, le marché local a, par exemple, été absent des trente plus gros succès de l'année 2011.

Berlin 2012 : un Ours d’or pour les frères Taviani et leur César doit mourir

Posté par MpM, le 19 février 2012

Comme prévu, le jury du 62e Festival de Berlin, présidé par Mike Leigh, a rendu un palmarès équilibré faisant la part belle au cinéma humain et engagé. César doit mourir des frères Taviani, adaptation sensible et poignante de la pièce de Shakespeare Jules César par les détenus d'un quartier de haute sécurité, remporte logiquement l'Ours d'or. Son humanité, la réflexion politique qu'il induit et son intelligence de mise en scène en faisaient l'un des plus évidents favoris.

A ses côtés, le film hongrois sur les meurtres de Roms, Juste le vent, est justement récompensé pour ses aspects naturalistes et sa force dramatique à la limite du documentaire, sans compter les résonances que le sujet peut avoir dans toutes les régions du monde.

Sans grande surprise non plus, l'Allemand Chistian Petzold, habitué de Berlin et chouchou de la critique internationale, repart avec un prix d'envergure (l'Ours d'argent du meilleur réalisateur) pour son drame situé dans l'Allemagne de l'Est au début des années 80 (Barbara).

Seul vrai "faux pas" du palmarès, le double prix pour la médiocre Affaire royale du Danois Nikolaj Arcel, mélange prévisible de la Reine Margot et de The duchess dans le Danemark du XVIIIe. Autant l'on peut comprendre le prix d'interprétation pour l'acteur Mikkel Boe Folsgaard, qui se démène beaucoup pour interpréter ce roi danois désaxé, autant le prix du scénario semble avoir été attribué par erreur, tant l'écriture du film est formatée et lourdingue.

On est en revanche très heureux de voir saluée l'inventivité et l'audace cinématographiques de Miguel Gomez (Tabu) qui invente un cinéma quasi sociologique où le comportement humain est décortiqué comme dans un documentaire animalier. Troublant et captivant.

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Tout le palmarès

Ours d'or du meilleur film
César doit mourir de Paolo et Vittorio Taviani (Italie)

Ours d'argent - Grand prix du jury
Juste le vent de Bence Fliegauf (Hongrie)

Ours d'argent du meilleur réalisateur
Christian Petzold pour Barbara (Allemagne)

Ours d'argent de la meilleure actrice
Rachel Mwanza (RDC) dans Rebelle de Kim Nguyen (Canada)

Ours d'argent du meilleur acteur
Mikkel Boe Folsgaard (Danemark) dans A Royal affair de  Nikolaj Arcel (Danemark)

Ours d'argent de la meilleure contribution artistique
La photo de Bai lu yuan de Wang Quan'an (Chine)

Ours d'argent du meilleur scénario
A Royal affair de Nikolaj Arcel (Danemark)

Prix Alfred Bauer de l'innovation, en mémoire du fondateur de la Berlinale
Tabu de Miguel Gomes (Portugal)

Mention spéciale du jury
L'Enfant d'en haut d'Ursula Meier (Suisse)

Teddy Awards 2012 : des films entre romances amères et engagement politique

Posté par vincy, le 18 février 2012

Les Teddy Awards de cette 62e Berlinale ont été remis hier soir, récompensant les meilleurs films ayant pour thématique l'homosexualité de la sélection du Festival.

Teddy du meilleur film, Keep the lights on (photo) de l'américain Ira Sachs est une histoire d'amour de dix ans entre deux garçons assez opposés, qui vont tomber amoureux et connaître une romance intense. Fort, cru, émouvant, le film avait été remarqué à Sundance.

Teddy du meilleur documentaire, Call me Kuchu de Malika Zouhali-Worrall et Katherine Fairfax Wright retrace le parcours de David Kato, militant gay ougandais qui a notamment lutté contre la loi anti-homosexuels régulièrement présentée devant le parlement du pays. Ce militant a été assassiné durant le tournage du film.

Prix du jury, Jaurès, du français Vincent Dieutre, est une docu-fiction où les confessions du cinéastes à une amie comédienne, Eva Truffaut, entrecroisent deux histoires, celle d'une rupture avec son copain et une autre autour d'un groupe de réfugiés afghans qui résident en bas de chez lui

Prix Siegesaule (du nom du magazine gay berlinois), Parada, film serbo-croate de Srdan Dragojevic, est une comédie à la Kusturica. On y suit un groupe de militants gays qui essaie d'organiser une gay pride (en Serbie, les homosexuels ont beaucoup de mal à imposer leurs droits). Il s'associe avec des mafieux locaux pour organiser leur protection face aux menaces des groupes néo-nazis. Le film est paradoxalement un succès dans toute l'ex-Yougoslavie, l'une des régions les plus homophobes d'Europe.

Prix du meilleur court métrage à la réalisatrice péruvienne Claudia Llosa pour Loxoro.

Deux Teddy Awards d'honneur ont été remis :

- l'un à Ulrike Ottinger, cinéaste, documentariste et photographe allemande : son documentaire Prater en 2007 avait reçu l'équivalent du César du meilleur documentaire tandis que sa Jeanne d'Arc de Mongolie avait été en compétition à Berlin en 1989.

- l'autre à Mario Montez, acteur et icône d'Andy Warhol, l'un des pionniers de la culture gay underground au cinéma.