Brèves de Berlin : Gosling, Streisand et Jacquot

Posté par vincy, le 11 février 2013

Ryan Gosling va lui aussi se lancer dans la réalisation. Alors que James Franco et Joseph Gordon-Levitt présentent leurs films à Berlin, l’acteur a confirmé qu’il filmerait How to Catch A Monster. Il a annoncé que Saoirse Ronan tiendrait le rôle principal de son projet.

Grand retour derrière la caméra pour Barbra Streisand. Son dernier film, Leçons de séduction (The Mirror has Two Faces), date de 1996. La star doit encore choisir parmi les multiples projets qu’elle a en tête, mais elle déjà signé un contrat avec une société de production. Ce sera son quatrième long métrage depuis Yentl en 1983.

Est-ce bien utile ? Toujours est-il que <a href="http://www.ecrannoir.fr/recherche/recherche.php?rech=benoit%20jacquot"<Benoît Jacquot, dont Les Adieux à la Reine avait été en compétition à Berlin l’an dernier, va réaliser une nouvelle version du Journal d’une femme de chambre. Luis Bunuel et Jean Renoir ont déjà filmé l’adaptation d’Octave Mirbeau, avec respectivement Jeanne Moreau et Paulette Goddard. Jacquot promet une version plus fidèle au roman. On connaîtra le nom de l’actrice au prochain festival de Cannes.

Louis-Delluc 2012 : Les adieux à la Reine l’emporte sur Amour

Posté par vincy, le 14 décembre 2012

berlin 2012 les adieux à la reine léa seydoux benoit jacquot

Est-ce l'oeuvre en elle-même ou la carrière du réalisateur qui a déterminé le choix du jury du prix Louis-Delluc? Toujours est-il que pour la première fois, Benoît Jacquot a reçu le "Goncourt" du cinéma, face à 7 autres concurrents (voir les nominations). Les adieux à la Reine serait donc meilleur qu'Amour, Holy Motors ou De rouille et d'os. Si Carax et Audiard ont déjà obtenu le Delluc dans le passé, ce n'était pas le cas de Michael Haneke. Etrange choix.

"Le choix était difficile mais Benoît Jacquot n'a jamais eu le Prix Louis-Delluc. Il a une carrière qui monte. C'est bien qu'un film historique mais en même temps très moderne dans sa facture soit enfin récompensé", a expliqué Gilles Jacob, prisdent du jury. Il précise tout de même qu'"il a fallu pas mal de tours" pour départager les films.

Tourné au château de Versailles, le film est interprété par Léa Seydoux, Diane Kruger (qui a remplacé Eva Green) et Virginie Ledoyen. Il avait été présenté au Festival de Berlin, au début de l'année. Léa Seydoux avait reçu le prix de la meilleure actrice au Festival du film romantique de Cabourg quelques mois plus tard.

Le film a séduit 540 000 spectateurs depuis sa sortie en mars.

Le prix Louis-Delluc du premier film a été décerné à Louise Wimmer, de Cyril Mennegun. Sorti en janvier, le film a attiré 156 000 spectateurs. Il avait été sélectionné à la Semaine de la critique de Venise 2011. L'actrice Corinne Masiero, qui devrait être nommée aux Césars, avait elle aussi été récompensée à Cabourg, en recevant un prix coup de coeur.

4 des 8 films en lice pour le prix Louis-Delluc étaient à Cannes

Posté par vincy, le 26 octobre 2012

En attendant la liste des nominés pour le prix du premier film, le prix Louis-Delluc a sélectionné ses 8 finalistes pour le prix du meilleur film. La remise des prix aura lieu le 14 décembre pour ce "Goncourt" du cinéma. Qui succèdera au finlandais Aki Kaurismäki? Un autrichien, doublement palmé?

On note que quatre des huit films étaient sélectionnés au Festival de Cannes, dont trois en compétition. Parmi les finalistes, Noémie Lvovsky et Lucas Belvaux avaient reçu ce prix, la même année en tant qu'ex-aequo, avec, respectivement, Les sentiments et la trilogie Un couple épatant / Cavale / Après la vie. C'était en 2003. Léos Carax a déjà été sacré par le Delluc en 1986 avec Mauvais sang. Jacques Audiard avait été récompensé pour Un prophète en 2009. Reste qu'Haneke, Assayas, Jacquot et Faucon ne l'ont jamais obtenu. Le premier avait cependant figuré dans la sélection de 2005 avec Caché. Le deuxième avait été retenu pour L'heure d'été et Clean. Le troisième figurait dans la liste en 2001 avec Tosca.

La sélection (par ordre de préférence de la rédaction)

Amour de Michael Haneke
La désintégration de Philippe Faucon
Holly Motors de Leos Carax
Après mai d'Olivier Assayas
De rouille et d'os de Jacques Audiard
38 témoins de Lucas Belvaux
Camille redouble de Noémie Lvovsky
Les Adieux à la reine de Benoît Jacquot

150 millions d’euros en moins pour le CNC : la numérisation des films menacée

Posté par vincy, le 29 septembre 2012

L'Etat va ponctionner 150 millions d'euros dans les caisses du CNC (voir notre actualité d'hier). Et cela pourrait avoir un impact sur le chantier de la numérisation des oeuvres du patrimoine, qui vient de commencer.

Eric Garandeau, président de l'institution, a déclaré au Monde : "Ces 150 millions d'euros, c'est justement la réserve dont nous disposons pour dresser l'inventaire des oeuvres, les restaurer et les numériser. Cette enveloppe sert aussi à soutenir le passage au numérique des petites salles de cinéma, et des circuits itinérants. Ces chantiers risquent de passer à la trappe, ou bien il va falloir ralentir le calendrier, et rééchelonner les contrats." La cinémathèque en ligne, qui est un outil d'éducation artistique, ne semble pas menacée.

Deux formes d'aides existent pour la numérisation des films. Le grand emprunt et le dispositif du CNC pour les films dont la rentabilité n'est pas assurée (voir notre actualité du 21 mars dernier). A en croire le CNC, cette aide aux films vulnérables pourraient faire les frais de la baisse du budget du CNC.

Il faut compter en moyenne 100 000 euros pour restaurer et numériser un film (les aides s'étalent entre 40 et 90 milles euros). En juillet, des films comme Le Joli Mai de Chris Marker, Jour de fête, Playtime et Mon oncle de Jacques Tati, Avoir vingt ans dans les Aurès de René Vautier, Peau d'âne de Jacques Demy ou encore Jacquot de Nantes d'Agnès Varda avaient été retenus lors de la première session.

Cette semaine, la deuxième session vient de rendre son verdict. Le groupe d'experts d'aide à la numérisation des œuvres du CNC a décidé d'aider 16 longs métrages, de 45 000 euros à 150 000 euros : L'homme de Rio et Les tribulations d'un chinois en Chine de Philippe de Broca, Le carrosse d'or de Jean Renoir, Hiroshima mon amour d'Alain Resnais, Shoah de Claude Lanzmann (le plus cher), L'assassin musicien et em>Les enfants du placard de Benoît Jacquot, et 9 films de Robert Guédiguian (dont Marius et Jeannette). Six courts métrages sont également concernés (dont certains signés d'Alain Cavalier ou Cyril Collard).

Toute une filière en danger

C'est autant de travail pour les laboratoires mentionnés dans les dossiers : Eclair, Digimage, Mikros et l'italien Immagine Ritrovata. Des industries techniques qui souffrent depuis quelques années (on se souvient du feuilleton autour de la faillite de Quinta Industries l'an dernier). La réduction du chantier de numérisation, lancé en grande pompe en mai au Festival de Cannes, aurait des conséquences sur l'emploi et la filière toute entière alors que la France dispose d'un véritable savoir-faire dans le domaine.

Surtout, alors que l'Hadopi est en voie de disparition (budget réduit pour l'an prochain, mission Lescure pour trouver d'autres solutions), c'est l'offre légale (et sa diversité) qui est menacée. Or, le gouvernement actuel a fait de cette offre légale un pilier essentiel de sa lutte contre le piratage.

Eric Garandeau, dans un récent discours, rappelait que "Le basculement dans le "tout numérique" est synonyme de mondialisation totale, immédiate : une simple vidéo postée sur un réseau social acquiert une audience potentiellement mondiale... ou peut rejoindre le cimetière des oeuvres jamais vues car jamais visibles sur les moteurs et les portails." Un film du patrimoine qui n'est pas numérisé est un film qui part au cimetière.

Cela n'empêchera pas le CNC de tenir sa prochaine session le 15 novembre. Les dossiers doivent être déposés au plus tard le 15 octobre. Mais combien de films seront retenus? Et en 2013, quel sera le programme...?

Berlin 2012 : la sélection officielle avec Jacquot, Mendoza, Taviani, Thornton, Jolie, Soderbergh, Daldry et les autres

Posté par MpM, le 9 février 2012

La sélection officielle du 62e festival de Berlin qui s'ouvre aujourd'hui fait une nouvelle fois la part belle à un cinéma d'auteur exigeant venu en priorité d'Europe (Danemark, Grèce, Hongrie, Portugal, Espagne...) et d'Asie (Philippines, Indonésie, Chine), laissant peu de place aux films venus d'Amérique du Nord : seulement deux sur dix-huit (le premier long métrage réalisé par Billy Bob Thornton et le nouveau film du Canadien Kim Nguyen) !

Automatiquement, les cinéastes retenus ne font pas partie (à quelques rares exceptions-près) des grands habitués des palmarès et des tapis rouges, ce qui promet à la fois un renouvellement salutaire, et de belles découvertes.

Pour trouver des réalisateur plus "grand public", il faudra donc se tourner du côté du "hors-compétition", qui accueille le premier film d'Angelina Jolie, les nouveaux opus de Stephen Daldry et de Steven Soderbergh, le très attendu Iron lady, et deux films d'action asiatiques signés par des maîtres du genre : Zhang Yimou et Tsui Hark.

Sur la papier, la section la plus prestigieuse du festival semble donc d'ores et déjà bien équilibrée, entre découvertes intrigantes et retrouvailles attendues. Exactement ce que l'on espère chaque année de Berlin, grand pourvoyeur en surprises cinématographiques, à qui l'on doit d'avoir su attirer l'attention avant tout le monde sur des auteurs comme Wang Quan'an, Hans-Christian Schmidt ou Asghar Farhadi. Le prochain est peut-être dans la liste ci-dessous...

Compétition

  • Les adieux à la reine de Benoît Jacquot
  • À moi seule de Frédéric Videau
  • Aujourd´hui d'Alain Gomis
  • Bel Ami de Declan Donnellan et Nick Ormerod
  • Captive de Brillante Mendoza
  • Cesare deve morire de Paolo et Vittorio Taviani
  • Childish Games d'Antonio Chavarrías
  • L´enfant d’en haut d'Ursula Meier
  • Gnade de Matthias Glasner
  • Home for the Weekend de Hans-Christian Schmid
  • Jayne Mansfield’s Car de Billy Bob Thornton
  • Just the Wind de Bence Fliegauf
  • Meteora de Spiros Stathoulopoulos
  • Postcards From The Zoo d'Edwin
  • Rebelle de Kim Nguyen
  • A Royal Affair de Nikolaj Arcel
  • Tabu de Miguel Gomes
  • Bai lu yuan de Wang Quan'an

Hors compétition

  • Au pays du miel et du sang d'Angelina Jolie
  • Extremely Loud and Incredibly Close de Stephen Daldry
  • The Flowers of War de Zhang Yimou
  • Haywire de Steven Soderbergh
  • Shadow Dancer de James Marsh
  • The Iron lady de Phyllida Lloyd
  • Flying swords of Dragon Gate de Tsui Hark

Benoît Jacquot ouvrira le Festival de Berlin

Posté par vincy, le 4 janvier 2012

Les adieux à la Reine de Benoît Jacquot fera l'ouverture du 62e Festival de Berlin, le 9 février prochain. Le film se déroule durant la révolution française et scrute la relation entre la Reine Marie-Antoinette (Diane Kruger) et l'une de ses liseuses (Léa Seydoux).

Le scénario, écrit par Jacquot et Gilles Taurand, est l'adaptation du livre de Chantal Thomas, prix Femina en 2002. L'affiche comprend aussi Xavier Beauvois dans le rôle du Roi Louis XVI, Virginie Ledoyen et Noémie Lvovsky.

Le film devrait sortir au printemps.

« Spectaculaire » rencontre entre Benoît Jacquot et Cédric Klapisch

Posté par Claire Fayau, le 24 septembre 2010

C'est la rentrée. Le moment des bonnes résolutions, celui où l'on commence à planifier ses sorties culturelles de l'année. Entre les journées du Patrimoine et la Nuit Blanche, la troisième édition de Spectaculaire, la fête des sorties culturelles, propose justement un avant-goût de la saison à venir, à savoir des extraits d'une centaine de spectacles et de concerts. Beaucoup de nouveautés et de jeunes talents, mais aussi quelques célébrités.

Ainsi, Cédric Klapisch et Benoît Jacquot participeront à une rencontre publique sur le thème des rapports et des frontières entre spectacle vivant et cinéma. Illustré par des extraits de films des deux cinéastes, le débat abordera notamment trois points spécifiques :
- La captation pour la télévision ou le grand écran ;
- Un documentaire autour de l'univers de la scène réalisé par Cédric Klapisch. En 2009, il dressait en effet le portrait de la danseuse étoile Aurélie Dupont ( Aurélie Dupont danse). L'objectif était de filmer le monde de la danse, et les mouvements de danse... tout en restant fidèle à la réalité de l'artiste ;
- La fausse captation théâtrale.

Benoît Jacquot met en scène au théâtre, en investissant la scène mais aussi l'envers du décor, les coulisses... et joue sur la mise en abîme d'une mise en scène, le théâtre étant un monde d'illusions.

On devrait donc s'y perdre agréablement entre cinéma et théâtre, spectateur et acteur... Looking for Richard et En attendant Godot ! Une rencontre qui semble une bonne introduction aux quelque 100 spectacles proposés par Spectaculaire, et en attendant les prochains films de Jacquot et Klapisch.

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"Filmer la scène ", samedi 25 septembre à partir de 16 heures
Auditorium de la BNF, entrée libre
Tout le programme de Spectaculaire (les 25 et 26 septembre) sur www.spectaculaire.com

Quand les pompes funèbres se refont une beauté

Posté par Morgane, le 13 octobre 2008

le-104-001.jpgL’événement incontournable du week-end parisien était bien évidemment l’ouverture du Cent Quatre (104), nouvel établissement artistique de la ville de Paris, qui a pris place en plein cœur des HLM de l'avenue de Flandres, à l’endroit où se tenaient auparavant les pompes funèbres. "Un trait d'union entre les XIXe (Porte rue de Curial) et le XVIIIe (Porte rue d'Aubervilliers) arrondissements", soulignait Bertrand Delanoë lors de l'inauguration samedi matin. Amira Casar, Pierre Arditi, Benoît Jacquot étaient parmi les "people" présents à cette ouverture, qui fut champagnisée comme il se doit. Baigné de lumière, mais avec une sonorisation épouvantable, le lieu se dévoilait prudemment à des mondains venus de toutes les disciplines.

Entre squat berlinois organisé et résidence d'artistes improvisée, le site gigantesque (près de 40 000 m²) a accueilli dès samedi après midi un nombre très important de Parisiens curieux. Ateliers pour enfants (jardinage, construction, dessin…), expositions, concerts et autres se sont déployés sosu les yeux des badauds, même si pour y accéder la file d’attente était souvent très longue.

Christian Prigent a lu "104 slogans pour le Cent Quatre", du slam a envahi la salle 400, Berger&Berger ont présenté leur installation lumineuse Dr Jekyll & Mr Mouse, Andrea Cera a fait participer le public à son installation interactive et d’autres encore ont arpenté et occupé les nombreux espaces du Cent Quatre en cette journée d’ouverture.

Un cinéaste à la marge pour une sélection radicale

Le cinéma est évidemment présent avec Sébastien Lifshitz (Les corps ouverts, Presque rien, Wild Side) qui réalise une sélection de films d'écoles. "Cette sélection, je la voudrais subjective, différente des habituelles compilations que l’on retrouve souvent dans les festivals. Diriger mon regard vers des esthétiques radicales, neuves (s’il en est) pour mieux faire ressortir la part de recherche et de liberté. Par « esthétique radicale », j’entends une proposition plastique originale et des sujets personnels, filmés sur tous supports, de la dv au portable d’un téléphone comme du film argentique. " Il espère que "ces projections auront pour but de mettre en relation les réalisateurs avec le milieu de la production et de l’industrie en général, afin de faciliter leur parcours dans leur projet de futur premier long métrage."

Ouvert à tous les arts, le Cent Quatre se veut un lieu d’exposition mais aussi un lieu de création. Toutefois, certaines questions font tout de même débat. Le Cent Quatre souhaite s’ouvrir à tous, y compris aux jeunes des quartiers défavorisés environnant (17% de chômage !). Réussira-t-il à atteindre cet objectif ou deviendra-t-il un établissement réservé à une certaine élite ? Par exemple, la librairie et le restaurant ne seront ouverts qu'au printemps : mais si la bouquinerie promet un effort d'action culturelle envers les jeunes, le restaurant offrira-t-il un menu à moins de 30 euros ? Souvent le parisianisme a du mal à se conjuguer avec les couches populaires. Et le 104 risque de virer au "hype" : un défilé de mode y a déjà eu lieu. On a connu plus convenant et moins indécent.

De plus, le Cent Quatre coûte cher  (100 millions d'euros d'investissement, plus de 8 millions d'euros en fonctionnement) et certains s’interrogent sur ce budget qui pourrait manquer à d'autres. En bref, ses portes sont ouvertes mais le débat aussi…

photo : morgane postaire