Biutiful Bardem pour Inarritu

Posté par vincy, le 2 novembre 2008

Il s'agit du premier projet de Alexandro Gonzalez Inarritu depuis Babel (2006, prix de la mise en scène à Cannes). Il s'agit aussi du premier film écrit sans le compère Guillermo Arriaga, qui a préféré réaliser lui-même son prochain scénario (The Burning Plain, présenté à Venise, avec Charlize Theron et Kim Basinger). Ils avaient collaboré sur Amours chiennes, 21 grammes et Babel. Arriaga ne semblait plus supporter que son nom soit après celui d'Inarritu dans les génériques, et un divorce public s'en suivit.

Inarritu reprend donc la caméra cette semaine à Barcelone. Biutiful réunit autour de Javier Bardem les comédiens Ruben Ochandiano et Blanca Portillo (Volver). Le film raconte l'histoire de deux amis d'enfance, un dealer et un flic, qui se retrouvent par les malheureux hasards de la vie. Il en a écrit le scénario tout seul.

Le risque de l'aventure en solitaire trouvera une réponse concrète - critique et publique - en décembre 2009. Le film est produit par Cha Cha Cha, une entité spécifique co-dirigée par Alfonso Cuaron, Guillermo del Toro et Alexandre Inarritu.  Cha Cha Cha doit produire 5 films pour Universal et Focus Features. Deux autres projets en sont déjà issus : le Rodrigo Garcia (Mother and Child) et le Carlos Cuaron (Rudo y Cursi avec Gael Garcia Bernal).

Les 50 ans du cinéma marocain : Ouarzazate (2)

Posté par vincy, le 27 septembre 2008

ouarzazate-clastudios.jpgEntre Marrakech et le Sahara, par delà les monts de l'Atlas, l'oasis de Ouarzazate, au bord d'un lac artificiel causé par un barrage, est devenu le "Hollywood (sur sable)" du Maroc. Ouarzazate est d'ailleurs jumelée à Hollywood (et à Maubeuge aussi). La ville - de larges avenues qui étendent le tissu urbain le long des grands axes - est devenue un carrefour pour tout le sud du pays. Avec le cinéma, le tourisme, et finalement une clientèle anglo-saxonne, Ouarzazate a perdu du charme marocain. L'accueil s'est uniformisé.

Ici, un musée du cinéma fait face à la Kasbah, dédale de vieilles baraques en pisé, où la pauvreté s'est installée. Les studios de production sont à l'extérieur. Ils appartiennent à Dino de Laurentiis, propriétaire des fameux studios de Cinecitta à Rome. Ils sont visitables. Un vaste enclos au milieu de nulle part. A proximité, la région offre toutes sortes de paysages : gorges, désert, vieilles villes arabes... De quoi combler un chef opérateur.

ourazazate-monument.jpgAinsi Lawrence d'Arabie a planté ses tentes ici, en profitant de la proximité (à peine 200 kilomètres) des dunes de sables sahariennes. Mais les studios ont surtout accueillis de grosses productions comme Gladiator, la chute du faucon noir, Kingdom of Heaven, le segment marocain de Babel, Un thé au Sahara, Troie, Sahara, Alexandre le Grand, Hidalgo, la première et la deuxième Momie

Plus étonnant comme "délocalisation" géographique : Kundun, de Martin Scorsese. Le Tibet au Maroc... Mais aussi >James Bond, Tuer n'est pas jouer. Le plus impressionnant reste la liste des cinéastes venus dans ce coin d'Afrique du nord. Il n'y a rien d'étonnant. Les coûts sont 30 à 50% moins élevés qu'en Europe. Le pays est sécurisé. Pour cette région très pauvre, les 100 millions d'euros de retombées économiques (les bonnes années) sont une aubaine.

C'est Michael Douglas, producteur et interprète du Diamant du Nil, qui a lancé l'activité cinématographique dans le pays, plus de 20 ans après Lawrence d'Arabie. Douglas a profité des infrastructures mais aussi du village voisin d'Ait Ben Haddou pour servir de décor à son blockbuster. Grâce à cela, le village s'est transformé en lieu touristique incontournable, et bien entretenu. aitbenhaddou.jpg

C'est aussi en venant tourner ici Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, l'une des productions françaises les plus dispendieuses, que Jamel Debbouze a décidé d'investir dans le cinéma au Maroc...

crédit photo : Studio CLA de Ouarzazate (c) Laurent Jourdren ; Ait Benhaddou (c) vincy thomas