Morse : de quoi être mordu…

Posté par denis, le 4 février 2009

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A savoir : Morse a reçu le Grand prix et le prix de la critique du festival de Gerardmer. Il avait déjà obtenu le prix de la critique aux festival de Toronto, au Nat Film festival et au festival du film fantastique de Puchon mais aussi le prix du meilleur film au festival du film nordique de Göteborg, au festival du film de Tribeca, au festival FantAsia. Un remake est déjà en préparation aux Etats-Unis. Matt Reeves (Cloverfield) en sera le réalisateur.

L'histoire : Oskar est un jeune adolescent de 12 ans, vivant près de Stokholm, au début des années 1980. Il est régulièrement martyrisé par ses camarades de classe, ne trouvant pas la force de répliquer il passe ses nuits à rêver de vengeance, répétant des attaques au couteau dans la cour de son immeuble. Un soir il rencontre la jeune Eli, qui est depuis peu sa voisine, habitant seule avec un homme. Eli semble être une jeune fille de 12 ans mais elle est étrangement pâle, ne sort que la nuit et ne semble pas être affectée par le froid de l'hiver Suédois. Très vite, Eli intrigue Oskar, de plus son arrivée dans le quartier coïncide avec une série de meurtres et de disparitions mystérieuses. Oskar ne tardera pas a découvrir la vérité : Eli est un vampire. Leur complicité n'en souffrira pas au contraire elle n'en sera que plus forte.

Notre avis : Petit film venu du froid, cette étrange histoire d’amour et de sang parvient magistralement à renouveler le mythe du vampire. Primé dans de nombreux festivals, Morse, de Tomas Alfredson, en effet mérite sa réputation et va bien au-delà de ce que l’on a l’habitude de voir au cinéma.

Sur fond d’amitié et d’enfance, ce drame humain est avant tout d’une parfaite maîtrise tant au niveau du cadre que de la photo. Bleutée et vacillante, l’image de Morse est à contre-pied de celles chaudes et sanguines des films habituels de vampires. Posée, voire lente, elle prend le temps d’installer ses personnages dans leurs tourments existentiels (même si la plupart des protagonistes ne sont que des enfants), et de les définir dans leurs fragilités. Tout le film semble d’ailleurs soutenu par une mince couche de glace pouvant se briser à tout instant. Reste à savoir sous les pieds de quel enfant : le gentil albinos, la mystérieuse petite fille, ou les bêtes et méchants camarades d’école.

Cette incertitude donne au film sa tonalité tragique et belle à la fois. Plus l’intrigue informe le spectateur et plus elle se distingue des clichés auxquels elle est rattachée. Morse en cela se permet même des scènes jusque là inédites dans la mythologie vampirique et que peu de pays oserait mettre en images.

Morse est un bijou délicat, à peine sculpté, un drame humain bouleversant confirmant après Les Prédateurs et Aux frontières de l’aube la porté universelle du mythe vampirique.