Bilan 2011 : le cinéma dope les chaînes de la TNT

Posté par vincy, le 21 janvier 2012

Au palmarès des audiences, le cinéma peut apparaître comme un petit joueur. Sur les 30 audiences les plus fortes, seul un film se hisse parmi les séries, le sport, l'information et les divertissements. De l'autre côté du lit, avec Dany Boon et Sophie Marceau, est en effet le film le plus vu de l'année sur le petit écran, le 6 février dernier sur TF1 : 9,4 millions de téléspectateurs (un tiers de l'audience ce soir là) ont regardé cette comédie française qui n'avait attiré que 1,8 million de spectateurs dans les salles.

Cependant, le cinéma reste un vecteur fort d'audience. En 2011, M6 (Le petit Nicolas), sa filiale W9 (Une journée en enfer), TMC (L'arme fatale), NT1 (Shooter, tireur d'élite), France 4 (Alvin et les Chipmunks) et Gulli (Garfield 2) ont réalisé leur plus fort score de l'année, tous genres confondus, grâce à un film.

Hors TF1, Le petit Nicolas sur M6 est aussi le seul film à se classer parmi les 20 plus fortes audiences pour un film en 2011. France 2 semble hors-course malgré la très belle audience de son leader, Quantum Of Solace, le plus récent James Bond (6,3 millions de téléspectateurs). TF1 place donc 29 des plus fortes audiences, dont 6 au dessus des 8 millions de téléspectateurs. Ce Top 20 est très égalitaires entre blockbusters hollywoodiens (11 titres) et comédies françaises (8 titres). Largo Winch fait presque figure d'intrus en tant que film d'action français.

Si De l'autre coté du lit a largement séduit, ses interprètes ont aussi charmé avec un autre film, séparément : Dany Boon avec Le code a changé et Sophie Marceau avec LOL, respectivement 4e et 3e meilleures audiences de l'année. Toujours dans ce Top 20, on peut dénombrer 2 dessins animés (DreamWorks), 2 Harry Potter (pourtant rediffusés), 9 épisodes de franchise, 6 rediffusions (Prête-moi ta main, en tête, après, déjà un succès télévisuel en 2008). On constate aussi qu'un flop en salles peut être rattrapé par la télé : RTT n'avait vendu que 730 000 billets pour le grand écran et il a été vu par 8 millions de français sur le petit écran.

Mais cette année, on remarque surtout que le cinéma a dopé les nouvelles chaînes de la TNT, qui égalisent voire dépassent désormais avec les scores de Canal + et ARTE. Les films les plus vus sur ses chaînes ont attiré entre 1,3 millions et 2,2 millions de téléspectateurs, quand ARTE a captivé 1,6 millions de curieux pour Tom Horn, sa véritable histoire, meilleure audience 2011 pour un film sur la chaîne franco-allemande culturelle. La TNT double voire triple ses scores de l'an passé grâce à des films populaires vus de multiples fois. Ainsi James Bond, On ne vit que deux fois et toute la série diffusée semaine après semaine a fait mouche auprès des français.

Finalement, le succès de TF1, M6 et de la TNT font le malheur de ARTE, qui, avec des films parfois pointus, ne parvient pas à lutter et voit sa part d'audience décliner. On peut se consoler, cependant, avec la réalité du chiffre le plus bas : 136 000 téléspectateurs pour un film muet allemand comme Les Nibleungen, c'est presque inespéré.

Une cérémonie des César à oublier

Posté par geoffroy, le 4 mars 2010

cesar 2010La soirée des César 2010 n’a pas conquis les foules. L’audience, en chute libre, incite l’académie à revoir sa copie au plus vite.  

Soutenir que la 35e cérémonie des César fut sage et sans surprise relève du doux euphémisme tant elle aura été soporifique comme laborieuse. Ce triste constat, n’en déplaise aux lauréats, démontre la difficulté des César à célébrer comme il se doit – c'est-à-dire au-delà de la simple récompense – l’ensemble des professionnels du cinéma français. Sans remettre en cause le cru 2010, dominé par Un Prophète de Jacques Audiard, la cérémonie tourna court en égrenant sans âme les prix les uns à la suite des autres.

Vous me rétorquerez qu’un prix se décerne, s’acclame, se siffle à l’occasion – rarement aux César je vous l’accorde – et se remercie. Difficile, en effet, de changer un modus operandi balisé depuis 35 ans. Cela veut-il dire que la manière de s’y prendre n’aurait plus aucune importance ? A entendre les « pitch » d’avant récompense, oui. Au fil des années ils deviennent de plus en plus sirupeux et « télévisuellement » très plats, à l’instar du traditionnel discours d’ouverture prononcé cette année par une Marion Cotillard sans conviction ni originalité.

Quelques mots mous et pompeux prononcés avec hésitation pour rappeler que nous avons la chance de "partager ici ce soir le même rêve de cinéma, la chance d'être dans un pays qui rend ce rêve possible, un cinéma d'une grande richesse". Une chance en effet de pouvoir "aimer, vivre, rire" puis "de nous battre, nous mettre en colère... de hurler même si ça nous chante..."

Comme de coutume, les invités discourent sans gêne à la recherche du plus bel aphorisme afin d’éviter l’errance du lieu commun. N’empêche qu’ils furent nombreux un peu à l’image d’une soirée lente, statique, verbeuse, déclarative à en perdre la tête et le fil. Pourquoi ne pas avoir lâché la bride sur la scène du Châtelet en proposant un spectacle fait de surprises et de rebondissements, de bonne humeur et de spontanéité ? Il semblerait, au grand dam des spectateurs, que cela ne soit pas le genre de la maison. Que voulez-vous, chez nous, on ne badine pas avec les César quitte à plomber sévèrement l’ambiance.

Conséquence : notre duo vedette Gad Elmaleh / Valérie Lemercier s’est laissé étouffer par le rythme de sénateur d’une cérémonie morne, sans vivacité ni liberté de ton. Trois heures à faire du surplace et à attendre que chaque lauréat termine son discours, faut quand même assumer. Dans ce registre ils ont été plutôt bons, comblant autant que faire se peut un vide artistique pour le moins troublant. La soirée, exceptés les grognements lyriques d’une Jeanne Balibar en transe n’ayant pas peur du ridicule, l’émotion vraie d’une Adjani en larmes, l’hommage « lucchinien » à l’immense Eric Rohmer et le César d’honneur rendu à la star hollywoodienne Harrison Ford fut, il faut le reconnaitre, d’une platitude rarement atteinte.

Sans forcément prendre en exemple la cérémonie des Oscars, rendons à César ce qui est aux Oscars : le souffle, le show, les paillettes, le rêve. Il suffit de voir ou revoir  la « perf » d’un Hugh Jackman survolté en président de cérémonie des Oscars 2009 pour s’en convaincre. A côté d’un tel savoir-faire scénique, notre édition 2010 fait pâle figure. Résultat des courses, le programme diffusé en clair sur Canal+ a réuni 1,7 millions de téléspectateurs (9,1% de part d'audience, divisée de moitié depuis 2005).

Si les César 2010 auront plébiscité Un Prophète, récompensé par deux fois Tahar Rahim (une première un peu étrange faisant du jeune acteur aussi bien le meilleur espoir masculin que le meilleur acteur), mis un zéro pointé au Welcome de Lioret et récompensé une comédie comme meilleur premier film (Les Beaux Gosses), un dernier point s’impose. Il est navrant de constater qu’il n’y a toujours pas de César du meilleur film d’animation. Un comble pour le pays inventeur du dessin animé (Emile Cohl a projeté sa Fantasmagorie le 17 août 1908 à Paris).

Il serait judicieux de réparer cette injustice dès la revue 2011 qui, on l’espère, sera bien plus palpitante. Le maintient de sa diffusion sur une chaîne nationale en dépend.

Le cinéma à la télévision couronne la programmation de TF1 et… de W9.

Posté par vincy, le 16 janvier 2010

 Sur le petit écran, les films du grand écran ne réprésentent plus que 11 des 100 meilleures audiences en France en 2009 et seulement deux des 30 meilleures audiences de l'année.

Ils sont de moins en moins fédérateurs : Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre a rassemblé 35,5 % de l'audience le jour de sa diffusion, ce qui en fait le film le plus dominateur de l'année ; on est loin des Enfoirés (53,1%), du foot (47,3%), de Dr. House (40,9%).

Parmi les six chaînes généralistes prises en compte par Médiamétrie, W9 (filiale de M6) a fait son record d'audience annuelle avec un film (toujours Astérix, mais en version animée avec Astérix et les vikings), Arte l'a réalisé avec le téléfilm diffusé au cinéma, La journée de la jupe et France 2 a réussi à être à son meilleur grâce à un documentaire, lui aussi projeté au cinéma, Home.

Avec sa 15e Grande Vadrouille, TF1 emporte la médaille d'or de l'audience

Mais force est de constater que les vingt plus grosses audiences "cinéma" en 2009 ont toutes été diffusées sur TF1. 11 films français (que des comédies ou des films familiaux à l'exception de La Môme) et 9 films américains (plutôt des thrillers et des films d'action, à l'exception du Diable s'habille en Prada et de Bruce Tout-Puissant). Le film américain le plus vu fut un Spielberg, La guerre des mondes avec 8,3 millions de téléspectateurs. Mais le grand vainqueur de l'année, la meilleure audience c'est ... La grande vadrouille. Inusable. 9 millions de téléspectateurs pour sa 15e rediffusion, un poil devant Astérix 2 et La maison du bonheur. Sinon, Besson, les acteurs du Splendid et Francis Veber cumulent plusieurs films dans ce classement.

Mais ces valeurs sûres voient leur emprise se fragiliser. Majoritairement inédits, les films les plus vus l'ont aussi moins été que les années précédentes, en moyenne. Avec davantage de films diffusés en première partie de soirée, on s'attendait à mieux. Le cinéma ne semble plus le produit d'appel idéal. France 2 a cartonné avec un James Bond, sans réussi à le placer dans les 20 meilleures audiences annuelles, et faisant à peine plus que Je vais bien ne t'en fais pas, le record de France 3, et Nos jours heureux, le record de M6.

En fait, la surprise provient de W9, la petite chaîne de la TNT. Jusque là Arte dominait le classement des films ayant eu plus d'audience que prévue, à jour comparable. La filiale de M6, avec une programmation grand public, a réussi à séduire davantage de téléspectateurs qu'habituellement. De nombreux films sont parvenus à attirer plus d'un million de téléspectateurs, et notamment le dimanche (face à TF1) et le lundi (jour de séries).  En prenant de gros risques de programmation, Arte a même souvent fait moins bien que les autres années avec le cinéma. Tendance inquiétante car si W9 a cartonné avec des films hollywoodiens et des dessins animés, Arte a l'avantage de  promouvoir des films d'auteur pointus et des oeuvres européennes rares sur le petit écran.

Home a-t-il réussi son pari?

Posté par vincy, le 24 août 2009

90% des recettes iront à la société de Yann Arthus-Bertrand, le reste payant les frais généraux et les 150 personnes collaboratrices. YAB reverse tout à sa fondation. Mais Home a-t-il réellement été regardé?

Luc Besson a affirmé qu'il avait été vu par environ 90 millions de personnes dans 134 territoires. Même si les chiffres sont surévalués, ou disons, gonflés - l'audimat est difficile à calculer dans certains pays - reconnaissons que le documentaire a reçu un accueil peu commun.

Son échec dans les salles françaises (moins de 100 000 entrées) ne doit pas faire oublier qu'il a été vu par 8,5 millions de téléspectateurs sur France 2. Ils étaient 40 millions derrière leur petit écran au Brésil, 2,5 millions en Egypte, 500 000 en Espagne...

Sur YouTube, on dénombrait 8,6 millions de visionnages. Et en France, on sait déjà que 200 000 DVD ont été écoulés. Il reste à attendre des chiffres provenant de Chine, qui bloquait l'importation du film. Quant aux Etats-Unis, il n'a été diffusé que sur une chaîne cablée (6 millions de téléspectateurs).

En fait le film a essentiellement marché dans les pays arabes, d'Amérique du sud, mais beaucoup moins en Occident, où l'audience des télévisions est très fragmentée.

Avec un budget de 12 millions d'euros, dont 10 financés par le groupe PPR, le film avait moins un enjeu économique que politique. Il s'inscrira un genre propre à notre époque : les documentaires écolo-moralistes.

César : l’audience s’effrite, l’ambiance se maintient

Posté par MpM, le 2 mars 2009

Antoine de CaunesLa 34e cérémonie des César diffusée en clair sur Canal + entre 21 h et 23 h a accusé une petite baisse de forme avec seulement 2,18 millions de téléspectateurs au rendez-vous (11,4% du total) contre 2,4 millions (11,9%) en 2008 et 2,3 millions (12%) en 2007. Le record d'audience de la Cérémonie demeure les 3,3 millions de téléspectateurs réunis en 2005 par le présentateur de l'époque, Gad Elmaleh.

Au mieux de la soirée (vers 23 h 10), Antoine de Caunes est tout de même parvenu à attirer 3,4 millions de personnes, juste avant la révélation des lauréats dans les catégories les plus prestigieuses, meilleur film, meilleur réalisateur et meilleurs acteurs. Certains spectateurs regardant la télé sur le réseau non hertzien (notamment free et numéricable) ont toutefois eu la mauvaise surprise d'être coupés avant la fin : en raison du retard pris par la cérémonie, le cryptage s'est automatiquement mis en route vers 23 h 30, heure à laquelle devait commencer le film programmé par Canal +...

On retiendra de cette soirée la tentative louable d'apporter un peu de légèreté à la litanie des prix avec une mention spéciale pour les fausses publicités mettant notamment en scène Carole Bouquet et Pilodent, un produit pour appareil dentaire, et Valérie Lemercier et Matranche, un jambon sulfureux... Moins réussis, voire complètement ratés, le reportage bébête sur la culture bio des César et surtout l'intervention de Julie Ferrier (singeant une actrice prête à tout pour réussir) lors de la remise du César du court métrage, prouvant une nouvelle fois le peu de respect accordé à cette catégorie pourtant prédominante du cinéma français (d'après Unifrance, la vente des courts métrages français à l'étranger aurait représenté au moins 300 000 euros en 2007, soit plus du double de 2006).

Côté personnalités, en plus de la présence glamour de Sean Penn et de Dustin Hoffman, on a remarqué la venue "inattendue" de Dany Boon qui a plutôt bien rattrapé son mouvement de mauvaise humeur de début février tandis que c'est une très touchante Julie Depardieu, tout de noir vêtue, qui a remis le César du second rôle masculin en rendant hommage à Guillaume Depardieu : "Ce qui m'anime, moi, ce soir, c'est l'âme de mon frère qui nous regarde peut-être." Enfin, plutôt insolite, l'apparition d'Arnaud Desplechin venu chercher le César du second rôle à la place de son acteur , qui a bafouillé un assez cocasse : "Je ne suis pas Jean-Paul Roussillon, je suis le réalisateur".

Une piste pour relancer l'intérêt du public l'an prochain ? Peut-être moins de blabla corporatiste et politiquement correct, au profit de propos intelligibles sur le cinéma, mais aussi plus d'extraits et de rencontres, voire de show, pour gommer l'aspect figé d'une cérémonie qui a de plus en plus l'air d'être exactement la même chaque année.

510 000 téléspectateurs pour La belle personne

Posté par vincy, le 14 septembre 2008

Le film de Christophe Honoré, transposition moderne de La princesse de Clèves, a séduit 510 000 téléspectateurs vendredi soir sur Arte, soit 2,1 % de part de marché.

La belle personne est aussi diffusé ce dimanche.

Ce n'est pas la première fois qu'une chaîne de télévision française fait bénéficier les téléspectateurs d'une "avant-première"  cathodique. Malgré son satut de chaîne élitiste, Arte est très performante avec ses cases cinéma, réunissant parfois plus d'un million de téléspectateurs derrière un vieux film.

Il faudra voir si le film parvient, malgré le bon score de vendredi soir, à séduire les cinéphiles dans les salles. Porté par une critique élogieuse, profitant d'une belle campagne d'affichage, et de nombreux articles dans la presse, La belle personne sort mercredi au cinéma. Le résultat au box office risque d'être atteint par cette pré-diffusion ur le petit écran.