Cannes 2017: La Fabrique Cinéma sélectionne 10 projets

Posté par vincy, le 4 avril 2017

La Fabrique Cinéma (anciennement La Fabrique des Cinémas du Monde), organisé par l’Institut français a annoncé les dix projets de sa sélection pour le prochain Festival de Cannes.

Depuis 2009, La Fabrique des Cinémas du Monde a aidé 148 réalisateurs et producteurs, en provenance de 56 pays, dont 21 pays francophones, pour 81 projets. En 2017, un film de La Fabrique Cinéma a fait l'ouverture de la section Panorama au Festival de Berlin (le Sud-Africain John Trengove), et cinq nouveaux films sont prêts à être distribués en salle et en festival.

On compte six projets de premier film et quatre projets de deuxième film. Un film d'animation et un documentaire complètent huit fictions. Les dix projets seront représentés par 7 productrices, 3 producteurs, 7 réalisateurs et 3 réalisatrices.

Les réalisateurs et producteurs profiteront du Festival de Cannes pour promouvoir leur projet.

The Sovereign, de Wim Steytler et produit par Cait Pansegrouw (Urucu Media) – 1er long métrage (Afrique du Sud) ;
Amanda and caio, de Daniel Ribeiro (photo) et produit par Diana Almeida (Lacuna Filmes) – 2e long métrage (Brésil) ;
Shock labor, de Marcos Diaz Sosa et produit par Maria Carla Del Rio (Marinca Filmes) - 1er long métrage (Cuba) ;
The Bridge, de Hala Lotfy et produit par Mohamed Samir (Day Dream Art Production) - 2e long métrage (Egypte) ;
Hawa Hawaii, de Amirah Tajdin et produit par Wafa Tajdin (Seven Thirty Films)- 1er long métrage (Kenya) ;
The Maiden’s Pond, de Bassem Breche et produit par Jana Wehbe (The Attic) - 1er long métrage (Liban) ;
A Love Of Boluomi, de Kek-Huat Lau et produit par Stefano Centini (Hummingbird Studio) - 1er long métrage (Malaisie) ;
Renaissance, de Andrey Diarra et produit par Awa Traoré (DS Production) - 2e long métrage (Mali) ;
One Summer Day, de Zay Yar Aung (We Ra) et produit par Aiess Alonso (Green Age Film) – 1er long métrage (Myanmar) ;
Nuna: The Last Myth Of The Wamani, de Jimy Carhuas Tintaya et produit par Diego Lòpez Mobilia (Origami Studio) – 1er long métrage (Pérou).

Vesoul 2016 : premières révélations sur la 22e édition

Posté par MpM, le 27 juin 2015

FICA

Désormais seul festival de premier plan consacré au cinéma asiatique en France, le Festival international des Cinémas d'Asie de Vesoul continue de creuser son sillon. Ce qui signifie, pour ses organisateurs, une mobilisation permanente pour préparer l'édition à venir. Martine et Jean-Marc Thérouanne ainsi que leur équipe de fidèles travaillent donc d'arrache-pied à l'élaboration du FICA 2016, qui se tiendra du 3 au 10 février.

Une des nombreuses étapes de leur marathon annuel les a mené comme chaque année au Festival de Cannes, où ils ont retrouvé plusieurs de leurs anciens invités d'honneur tel Hou Hsiao-Hsien, Brillante Mendoza (ci-dessus en photo avec l'équipe) et Kore-Eda Hirokazu. C'est souvent lors de ces rencontres informelles que se nouent les contacts primordiaux pour le festival, notamment lorsqu'il s'agit d'inviter acteurs, réalisateurs et producteurs à venir découvrir Vesoul. Qui sera le prochain Cyclo d'honneur ? Le mystère reste pour le moment entier... mais on peut être sûr que les organisateurs nous concoctent quelques belles surprises de leur cru.

Mais s'il est trop tôt pour annoncer les personnalités qui seront honorées au prochain FICA, les grandes lignes de cette 22e édition commencent malgré tout à se mettre en place. Ainsi, on sait d'ores et déjà que la section thématique sera intitulée "entre l'Orient et l'Occident". "C'est une thématique très actuelle", explique Jean-Marc Thérouanne. "On est sans conteste dans le village global où tout s'interpénètre." Ce sera donc l'occasion de présenter des coproductions entre Asie et Occident (à l'image d'Another country de Hong Sang-soo, ou du Barrage contre le pacifique de Rithy Panh) mais aussi des films traitant du colonialisme, des flux migratoires et de la fascination des Occidentaux pour l'Asie.

"Nous avons également reçu le label pour participer à l'Année France-Corée qui commémore le 130e anniversaire des relations diplomatiques entre la France et la Corée du Sud", déclare par ailleurs le délégué général du FICA. "Pour le moment, nous sommes l'un des trois projets cinéma retenus ! Nous avons décidé de proposer une rétrospective de films qui sont des adaptations littéraires. Soit des films coréens basés sur des livres fraçais, soit l'inverse. Cela nous permet de nous renouveler".

Se renouveler, c'est bien l'une des préoccupations majeures de l'équipe de Vesoul, qui propose chaque année un savant dosage de découvertes, de valeurs sûres et de petites pépites rarissimes. Ce sera probablement à nouveau le cas en 2016, ne serait-ce qu'avec le troisième temps fort dévoilé par Jean-Marc Thérouanne : un regard sur "Les maîtres oubliés du cinéma thaïlandais" qui devrait dévoiler les années fondatrices de cette cinématographie aujourd'hui si dynamique.

Cela fait déjà trois bonnes raisons d'aller passer une semaine à Vesoul en février prochain... et c'est loin d'être fini ! D'autant que, cette année, la manifestation se tiendra juste avant Berlin (11-21 février), permettant aux plus gourmands d'entre nous d'enchaîner les deux festivals, pour une double dose de plaisir cinématographique.

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22e Festival international des Cinémas d'Asie de Vesoul
Du 3 au 10 février 2016
Site de la manifestation

Deauville Asia 2014 : Monsterz de Hideo Nakata en première mondiale

Posté par kristofy, le 7 mars 2014

Hideo NakataC’est l’un des maîtres du cinéma de genre, sauf que son genre à lui est plus le surnaturel que l’hémoglobine… C’est avec ses mots que le réalisateur Hideo Nakata a reçu un hommage du Festival du film asiatique de Deauville. La vidéo maudite à ne pas voir dans Ring a été vue partout, et depuis la figure de la femme fantôme avec des longs cheveux qui masquent ses yeux est devenue un nouveau mythe du cinéma fantastique.

En 1998, Ring fut un tel succès que Hideo Nakata en réalisa la suite Ring 2 l’année suivante, il sera même appelé aux USA pour diriger le remake avec Naomi Watts. Son film culte Dark Water en 2002 aura aussi un remake américain, et en 2010 il réalise Chatroom avec un casting britannique (Aaron Taylor-Johnson, Imogen Poots, Hannah Murray…) qui sera présenté à Un Certain regard à Cannes. Si son influence va jusqu’en occident, Hideo Nakata tourne surtout ses films au Japon, et déjà avant le phénomène Ring, son premier film en 1996 était L’actrice Fantôme qui avait marqué les esprits.

« Je suis très honoré de recevoir cet hommage à mon travail, même si je me suis dit que c’était un peu tôt. J’ai fait 17 films, et j’ai bien envie d’en faire 17 autres et même plus. Vous n’avez encore rien vu ! C’est aussi un plaisir d’accompagner en France mon nouveau film Monsterz, au Japon il n’a pas encore été vu puisqu’il sortira en mai, c’est la première mondiale ici. »

Monsterz est en fait le remake d’un film coréen (Haunters de Kim Min-Suk) transposé au Japon par Hideo Nakata. On y entend Kenji Kawai pour la musique, les acteurs principaux sont Tatsuya Fujiwara (le héros de Battle Royale, Death Note, à Cannes dans Shield of Straw) et Takayuki Yamada (Crows Zero, à Venise dans 13 assassins). Un homme développe depuis son enfance un pouvoir de télékinésie unique, il peut à distance manipuler les autres : faire s’immobiliser les gens ou en guider certains comme des robots sans qu’ils ne se souviennent de rien ensuite. Par exemple, il fait un hold-up dans une banque tout en restant à l’extérieur : pendant que tous sont immobiles, une personne lui apporte l’argent, puis tous reprennent ce qu’ils étaient en train de faire l’instant avant qu’il les contrôle.

Dès le début du film ce pouvoir est montré comme une sorte de malédiction, dans son enfance son père détestait son anormalité et voulait l’abandonner…  Devenu adulte, il utilise son pouvoir à différentes occasions, jusqu’au jour où il découvre que celui-ci est totalement inefficace sur un autre homme qu'il ne peut pas manipuler comme les autres. Cette résistance inhabituelle en fait quelqu’un à éliminer, mais cet autre homme a un don tout aussi incroyable qui en fait un rival : s'il n’est pas manipulable, alors il doit quitter ce monde…

Après différentes séquences qui exposent la personnalité des deux hommes, ils vont ensuite s’affronter lors de différents duels qui impliquent au fur et à mesure de plus en plus de gens autour d’eux  jusqu’à un final grandiloquent puis mélodramatique. Monsterz rappelle par plusieurs aspects des caractères de héros américains (les X-Men, Incassable) mais s’attache surtout à deux personnages hors-normes (des mutants ?) qui s’interrogent sur leur place dans l’humanité, avec comme profond désir de ne pas être considéré comme des monstres.

Deauville Asia 2014 : Hommage à l’actrice Malani Fonseka

Posté par kristofy, le 6 mars 2014

Malani FonsekaA l’est, il y a du nouveau : toujours la Chine, la Corée du Sud, le Japon, l’Inde mais aussi les Philippines, le Kazakhstan, l’Indonésie, l’Iran… Ce sont en tout cas les pays d'où viennent les films en compétition lors de ce 16e Festival du film asiatique de Deauville, qui se tient jusqu'au 9 mars. Parmi les concurrents, il y a des premiers films qui rivaliseront avec ceux de réalisateurs ayant déjà été sélectionnés à Cannes, comme Ugly de Anurag Kashyap (Gangs of Waeeypur) et Mater Dolorosa de Adolfo B. Alix Jr (Death March).

Pour remettre à l’un d’eux le lotus d’or 2014, le jury est composé des actrices Roxane Mesquida et Florence Loiret-Caille, du réalisateur et scénariste Gilles Marchand, du comédien Samir Guesmi, du producteur René Bonnell et du réalisateur Rachid Bouchareb, sous la houlette de la réalisatrice Claire Denis comme présidente.

En ouverture, Deauville a rendu hommage à une grande dame du cinéma du Sri-Lanka, dont les films sont souvent méconnus, qui célèbre cette année ses 50 ans de carrière : Malani Fonseka. Depuis son premier film en 1968, elle figure au générique de plus de 150 films sri-lankais. Elle a également produit et réalisé 3 longs-métrages.

Pour l’occasion, le festival permet de voir un choix de trois films qu’elle considère comme emblématiques de trois générations différentes de cinéastes sri-lankais : Le trésor de Lester James Peries (1972), Les wasps sont arrivés de Bambaru Avith (1978) et Les fleurs du ciel de Prasanna Vithanage (2010).

Par ailleurs, les festivaliers présents à Deauville attendent la venue des réalisateurs Hideo Nakata pour la première de Monsterz et Tsai Ming-Lang pour Les chiens errants, qui recevront eux-aussi un hommage en présentant leur derniers films, et Kiyoshi Kurosawa déjà venu pour présenter Real.

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16e Festival du film asiatique de Deauville
Du 5 au 9 mars 2014

Programme et informations sur le site de la manifestation

Vesoul 2014 : reprise d’une partie des films primés au Musée Guimet

Posté par MpM, le 2 mars 2014

On vous a beaucoup parlé de la 20e édition du Festival international des Cinémas d'Asie de Vesoul qui se tenait en février dernier. Pour tous ceux qui n'ont pas eu la chance d'assister à cette édition d’exception, l'auditorium du Musée Guimet de Paris propose du 5 au 7 mars l'occasion unique de découvrir certains des lauréats : 10 minutes de Lee Yong-seung (Corée du Sud), Summer's end de Kumakiri Kazuyoshi (Japon) et The Ferry de Shi Wei (Chine).

10 minutes10 minutes, déjà lauréat du prix FIPRESCI au Festival de Pusan en 2013, a reçu à Vesoul le Cyclo d'or et le coup de coeur du jury INALCO. Construit comme un quasi huis clos, le film suit le parcours de Kang Ho-chan, un étudiant rêvant de devenir producteur de télévision, dans l'administration où il est embauché comme stagiaire. Le récit très elliptique et la narration presque éparse donnent l'impression d'un film fuyant, fait de sensations et d'anecdotes.

Pourtant, un fil directeur émerge peu à peu de cette observation presque chirurgicale des relations professionnelles et familiales. L'ambivalence des rapports humains, l'absence de loyauté, les difficultés économiques et l'individualisme forcené sont notamment autant de thèmes effleurés par le cinéaste.
A voir le 5 mars à 12h15.

summer's endSummer's end, qui a été récompensé par le prix "Coup de cœur" du jury Guimet, est  l'adaptation élégante et feutrée du best-seller écrit par Setuchi Jakucho.

Il raconte comment une jeune femme gagne peu à peu sa liberté en s'affranchissant des différents hommes qui partagent sa vie. La mise en scène soignée et la beauté des images font oublier l'aspect parfois un peu statique du récit ainsi que ses quelques passages à vide.
A voir le 6 mars à 12h15.

The Ferry, prix du jury Emile Guimet, mais également prix NETPAC, raconte la relation ténue entre un vieil homme et son fils de retour au village pour les vacances.

En plus d'observer avec beaucoup de pudeur les liens qui se nouent entre les deux hommes, le film est un hymne à la solidarité et à la loyauté indéfectible. Une œuvre épurée d'une grande beauté formelle.
A voir le 7 mars à 20h30.

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Auditorium du Musée Guimet
6, place d'Iéna
75 016 Paris

Informations sur le site du Musée

Vesoul 2014 : fréquentation record pour une édition d’exception

Posté par MpM, le 23 février 2014

"Pour nos vingt ans, nous avons dépassé les 30000 spectateurs", s'enthousiasme Jean-Marc Thérouanne, délégué général du Festival international des cinémas d'Asie de Vesoul (photo de gauche, en compagnie de son épouse et complice Martine, la directrice du Festival,  lors de la soirée d'ouverture). "Nous n'avions jamais fait autant !" Un succès à la fois mérité et logique, tant les organisateurs avaient concocté une édition anniversaire d'exception, mêlant une compétition de haute volée et des rétrospectives d'envergure sur les cinémas philippin et vietnamien. En tout, exactement 100 films présentés en une semaine.

"C'était un cru d'excellente qualité en raison aussi de nos nombreux invités", explique Jean-Marc Thérouanne.  "Par exemple l'actrice fétiche d'Ashgar Farhadi, Taraneh Alidoosti, la réalisatrice libanaise Jocelyn Saab, le critique et programmateur Philip Cheah, le directeur de la photographie Sunny Joseph, l'universitaire philippin Rolando B. Tolentino... et bien sûr le président du jury international Brillante Mendoza qui a la simplicité des plus grands." La gentillesse et la disponibilité du talentueux cinéaste philippin resteront d'ailleurs comme l'un des meilleurs souvenirs de cette 20e édition. "Il nous a rappelé Hou Hsiao-Hsien ou Jafar Panahi. Savoir rester simple quand on sait qu'on fait partie des meilleurs est une vraie preuve de grandeur."

Lorsqu'ils ont créé la manifestation en 1995, Martine et Jean-Marc Thérouanne n'imaginaient probablement pas recevoir un jour des personnalités d'envergure comme celles qui se sont succédé à Vesoul depuis. D'ailleurs, à l'époque, ils étaient peu nombreux à parier sur le succès de la manifestation. "On nous a beaucoup dit qu'on n'y arriverait pas seuls, ou que l'on n'arriverait pas à grandir" se souvient en effet Jean-Marc Thérouanne. "Il a fallu s'adapter au terrain, tisser des liens de confiance, constituer une équipe... Car un festival, c'est aussi une équipe fidèle : les projectionnistes, les photographes, les chauffeurs, ceux qui s'occupent des plannings... Tous participent à l'âme du FICA."

Sans oublier le public, qui est toujours au centre des préoccupations des organisateurs du Festival, soucieux de proposer un programme populaire de qualité. "Nous ne sommes pas une manifestation élitiste", explique le délégué général du FICA. "Nous avons donné le goût du cinéma asiatique à des gens qui n'auraient jamais pensé aller voir ce genre de films, parce que nous l'avons popularisé. Par exemple, nous avons eu des thèmes porteurs, comme cette année avec "avoir 20 ans". On a tous eu 20 ans ! C'est comme cela qu'on arrive à rendre les gens curieux."

Et la curiosité, c'est justement le maître-mot de cette manifestation qui met la découverte et la singularité au cœur de sa programmation, en privilégiant les cinématographies atypiques et les premiers films. Désormais, tout le monde a des raisons de vouloir voir Vesoul ! Et ça tombe bien, puisque le FICA ouvrira un nouveau chapitre de son histoire dès 2015, soucieux de poursuivre le travail de défrichage qui, en moins de 20 ans, en a fait l'un des plus importants festivals européens consacrés à l'Asie.

Vesoul 2014 : trois questions à l’actrice Eugene Domingo

Posté par kristofy, le 20 février 2014

Eugene DomingoEugene Domingo, l'une des actrices les plus populaires des Philippines, avait fait le voyage jusqu'à Vesoul pour accompagner la rétrospective consacrée au cinéma de son pays lors de la 20e édition du Festival international des Cinémas d'Asie.

Cette habituée des comédies alterne grosses productions comme Here comes the bride de Chris Martinez et films indépendants comme The woman in the septik tank de Marlon Rivera, tous deux d'énormes succès au box office local, qui figuraient dans la sélection du FICA 2014. Elle a également joué dans des films plus dramatiques ou sociaux comme 100 de Chris Martinez, primé à Vesoul en 2009, ou John John de Brillante Mendoza.

Au cours d'une rencontre chaleureuse et décontractée, Eugene Domingo nous a parlé du cinéma philippin, populaire comme indépendant, et de ses choix en tant qu'actrice.

Ecran Noir : Pour le public français qui n’a pas la chance d’être familier du cinéma philippin et qui ne vous connaît pas encore comme actrice, quels films faudrait-il voir pour vous découvrir ?
Eugene DomingoEugene Domingo : Oh, pas seulement moi… Justement, ce film ici à Vesoul, Woman in the septik tank, pourrait être le premier film à voir pour me voir jouer mais aussi pour découvrir un aspect des films indépendants aux Philippines en ce moment. On y voit des jeunes cinéastes qui essaient de faire un film en visant une sélection en festival de cinéma pour être remarqués.

En plus, dans l’histoire, ils veulent engager l'actrice Eugene Domingo, donc je joue une parodie de moi-même. Ils pensent qu’en montrant le pire de la pauvreté, ils pourraient gagner un prix... Cela vient d’une observation faite à un moment où le circuit des festivals choisissait toujours des films avec des pauvres dans des bidonvilles… En tant qu’actrice, je trouve important de garder un équilibre entre films commerciaux ou projets à la télévision qui me font vivre et des films indépendants qui manquent d’argent, et pour lesquels je suis prête à m’engager pour le plaisir. Un film indépendant parle de choses plus substantielles à propos de notre pays.

EN : Est-ce que le film Woman in the septik tank est plus une critique du cinéma philippin (avec ses jeunes réalisateurs qui veulent se faire remarquer plus que raconter une histoire) ou une critique des festivals internationaux (qui recherchent des films à thèmes misérabilistes) ?
Eugene Domingo : Parfois la vie here comes the brideest encore plus étrange que dans une fiction. Je crois que Chris Martinez le scénariste et Marlon Rivera le réalisateur, qui sont aussi les producteurs, ont eu l’idée de ce film en se souvenant qu’il y a quelques années, au festival du film d'Osaka, ils ont présenté le film 100, à propos d’une femme atteinte d’un cancer. Or, quelqu’un dans le public leur a demandé pourquoi cette femme semblait riche et non pauvre…

Alors ils se sont demandés si les festivals ne montraient que des films philippins à propos de pauvreté ! Woman in the septik tank est une satire de cette idée que montrer un film avec de la pauvreté a beaucoup plus de chances de gagner un prix dans un festival. C’est une parodie des jeunes réalisateur ambitieux qui pensent exploiter la misère des gens pour intégrer le circuit des festivals internationaux.

EN : Vesoul fait découvrir Woman in the septik tank, film indépendant à très petit budget et la comédie Here comes the Bride, film commercial à gros budget…
woman in the septik tankEugene Domingo : Here comes the Bride a été produit par une grosse compagnie, avec un important budget pour les décors et les acteurs et beaucoup plus de jours de tournages. Ils espéraient une longue exploitation du film en salles pendant plus d’un mois. Pour gagner beaucoup d’argent, avoir beaucoup de moyens ça aide, et Here comes the Bride a été un gros succès. Woman in the septik tank a été produit avec une bourse obtenue du festival Cinemalaya (environ 10 000 dollars) et ne devait être montré aux Philippines que dans le cadre de ce festival spécialisé en films indépendants.

Ce qui s’est passé, c’est qu'après avoir été montré là-bas, le film a ensuite été acheté par un distributeur important qui voulait le placer dans les salles de cinéma commercial. A ce jour, c’est devenu le film indépendant qui a gagné le plus d’argent. On a eu de la chance. La qualité du film est une chose, mais il faut aussi bien en faire la promotion.

Le public va toujours voir en priorité les films commerciaux, les comédies romantiques et les films d’horreur. Les jeunes et les étudiants sont un peu plus ouverts aux films indépendants. C’est très important pour nous qu’un festival comme Vesoul organise ce genre de rétrospective des films philippins, quand je rentrerai à Manille je n’arrêterai pas d’en parler.

Lire l'intégralité de l'interview

Portraits d'Eugene Domingo : Michel Mollaret

Vesoul 2014 : cinq films pour s’initier au cinéma philippin

Posté par MpM, le 15 février 2014

Non, le cinéma philippin, ce n'est pas seulement Brillante Mendoza ! En mettant ce pays à l'honneur pour son 20e anniversaire, le Festival international des Cinémas d'Asie de Vesoul a eu envie de montrer des œuvres marquantes, mais souvent méconnues en France, qui donnent un aperçu des différentes facettes de la cinématographie philippine.

Parmi la vingtaine de films présentés, cinq ont particulièrement retenus notre attention (nous avons volontairement exclu Brillante Mendoza de ce florilège, mais on ne peut bien sûr que conseiller Kinatay, John John et surtout le magnifique Lola) :

C'est ainsi que nous vivons de Eddie Romero (1976)

En suivant le parcours initiatique de Kulas, jeune homme simple et naïf qui a le chic pour toujours se retrouver au mauvais endroit au mauvais moment, le film retrace une époque charnière dans la conquête d'indépendance des Philippines et dans la création d'une identité commune.

Une chronique douce-amère qui vaut toutefois plus pour son éclairage historique souvent ironique que pour l'histoire d'amour un peu mièvre du personnage principal avec une actrice arriviste.

The bet collector de Jeffrey Jeturian (2006)

Une plongée caméra à l'épaule dans le quotidien d'une collecteuse de paris qui fait partie des nombreux rouages d'une économie parallèle illégale mais parfaitement organisée.

Jeffrey Jeturian lorgne du côté du cinéma documentaire et dresse un portrait touchant de son héroïne tout en décortiquant un système, basé à la fois sur l'exploitation de la misère et sur la corruption, qui s'auto-entretient à l'infini. 

Here come the bride de Chris Martinez (2010)

Énorme succès du box-office philippin, cette comédie populaire à gros budget raconte comment cinq personnes échangent accidentellement leurs apparences physiques. Basé sur le comique de situation (un vieil homme retrouve la jeunesse dans la peau d'un bel homme, un travesti vit son rêve en se retrouvant avec un corps de femme...), le film joue à fond la carte des stéréotypes sexuels, sociaux et culturels. Déjanté, oui, mais très sagement, et avec un petit fond de morale qui explique probablement le plébiscite public.

The woman in septik tank de Marlon Rivera (2011)

Pour être invités dans les plus grands festivals internationaux, un cinéaste débutant et son producteur imaginent une histoire sordide de mère pauvre contrainte de vendre l'un de ses enfants à un pédophile. On les voit imaginer différentes variantes du film (même sous forme de comédie musicale), visiter un bidonville avec émerveillement et s'énerver face à un concurent qui revient de la Mostra de Venise.

Un regard acerbe sur la tendance opportuniste d'un certain cinéma indépendant philippin mais aussi sur la soif de misérabilisme des grands festivals occidentaux. Et, accessoirement, le plus gros succès à ce jour d'un film philippin issu du circuit indépendant.

Posas de Lawrence Fajardo (2012)

Un jeune pickpocket arrêté par la police fait l'expérience du circuit judiciaire philippin : pressions, passage à tabac, chantage, jugement hâtif, manipulation, extorsion, etc. Une dénonciation coup de point de la corruption de certaines branches de la police qui tentent de s'approprier le profit des petits délinquants au détriment de toute notion de justice ou de droit.

La légende des arts-martiaux Run Run Shaw disparaît (1907-2013)

Posté par kristofy, le 8 janvier 2014

run run shawLe célèbre producteur Run Run Shaw est décédé à l’âge vénérable de 106 ans. Avec son frère Runme Shaw, il a imprimé en lettres d’or son nom aux génériques des meilleurs films de kung-fu. La compagnie Shaw Brothers a été longtemps la marque de fabrique du genre, de son renouvellement à sa large popularisation en Asie jusqu’en occident (avec ensuite la compagnie concurrente Golden Harvest).

Les 4 frères Shaw étaient déjà producteurs de cinéma dès la fin des années 1920 avec leur société Tianyi Film Productions à Shanghai, des films muets puis le premier film parlant en cantonais au début des années 30. L'invasion de la Chine par le Japon les fait se délocaliser à en Malaisie puis ensuite à Hong-Kong en 1957 où ils installent leur nouvelle compagnie Shaw Brothers en 1958. Déjà en 1962 le film The Magnificent Concubine de Li Han-Hsiang est au Festival de Cannes où il remporte un grand prix. Au studio le rythme production-tournage va devenir quotidien avec plus de 1000 personnes travaillant et vivant sur place.

En 1966 c'est le succès du film L'Hirondelle d'or de King Hu, puis en 1967 celui de Un seul bras les tua tous de Chang Cheh : le logo Shaw Brothers va devenir légendaire...
Le chiffre 7 revient souvent dans sa vie. En plus de ses activités au cinéma, Run Run Shaw a co-fondé en 1967 une chaîne de télévision (TBL, Television Broadcasts Limited), en 1977 il est adoubé chevalier par la reine Elizabeth notamment pour son engagement en faveur de la Croix Rouge, en 2007 à l’âge de 100 ans il a reçu un Hong-Kong Film Award d’honneur pour sa carrière, il y a quelques mois en 2013 c’était un British Academy of Film and Television Award d’honneur pour sa contribution exceptionnelle au cinéma. Run Run Shaw est devenu milliardaire autant que philanthrope, il a crée le Shaw Prize (équivalent au Prix Nobel mais pour l’’Asie) qui récompense tout les ans des chercheurs scientifiques, il est aussi co-producteur du film Blade Runner de Ridley Scott.

Les Shaw Brothers ont produit plus d’un millier de films, avec durant leur période la plus faste des années 60 et 70 quantité d’énormes succès : La 36e Chambre de Shaolin est le début d’une trilogie culte avec Gordon Liu, La Main de fer a été le premier film en provenance de Hong-Kong importé avec succès aux Etats-Unis. Les titres les plus célèbres ont été restauré pour ensuite ressortir en salles de cinéma et en coffrets dvd agrémentés de divers bonus (une cinquantaine de titres).  Le Festival de Cannes (dans sa sélection Cannes Classics) montre La rage du tigre en 2004, La Main de fer en 2005 et Les 14 amazones en 2006.

Il y a quelques mois, c’est l’acteur-directeur de combats-réalisateur Liu Chia-liang qui disparaissait, lui qui avait justement réalisé La 36e Chambre de Shaolin produit par Run Run Shaw, le film de kung-fu emblématique. L’influence des productions Shaw Brothers est encore citée en clins d’œil dans différents films, par exemple avec la présence de Gordon Liu dans Kill Bill de Quentin Tarantino ou un combat à la lance au début de Man of Tai Chi de Keanu Reeves (sortie le 30 avril 2014).

20th Century Fox va ouvrir son premier parc en Malaisie

Posté par vincy, le 25 décembre 2013

Après Walt Disney et Universal, c'est la 20th Century Fox qui se lance dans le Parc à thèmes. Pour 300 millions de dollars, le studio va ouvrir en 2016 en Malaisie, avec des attractions liées à son catalogue de films : L'âge de glace, Rio, La Planète des Singes, Alien vs. Predator, Une nuit au musée...

Twentieth Century Fox World comprendra un total de 25 attractions pour tous les âges. Dans ce lieu à 50 kms de la capitale Kuala Lampur, nommé Resorts World Genting, on peut déjà aller au Casino (l'unique du pays), loger dans des hôtels (qui vont être agrandis et rénovés), jouer au golf et même s'offrir le premier parc d'attraction en intérieur au monde, ou profiter de la neige à SnowWorld, dans un pays tropical. Le site, localisé dans une région montagneuse, attire déjà 20 millions de visiteurs par an.

La Malaisie a fait du tourisme l'un de ses axes stratégiques pour le futur, en visant plus de 36 millions de touristes étrangers chaque année d'ici 2020. Le parc espère contribuer à cet objectif et estime qu'il créera 560 000 emplois directs et indirects dans la région.