Champs-Elysées Film Festival 2018 : Sollers Point et 68, mon père et les clous raflent la mise

Posté par wyzman, le 21 juin 2018

Depuis 2012, le Champs-Elysées Film Festival est l'événement de juin que les cinéphiles (qu'ils soient parisiens ou pas) ne veulent surtout pas manquer. Et à voir le palmarès de la 7e édition qui se tenait du 12 au 19 juin, il y a de quoi !

Un festival éclectique et incontournable

Fondé par Sophie Dulac, le CEFF comme l'appellent ses initiés a pour vocation de "devenir pour le public un révélateur de talents du cinéma indépendant français et américain". Et il faut bien admettre que depuis son lancement, le CEFF n'a eu de cesse de nous apporter des pépites de cinéma indépendant.

Ses adeptes le savent, c'est au CEFF que l'on découvre des bijoux tels que Fort Bliss de Claudia Myers, American Promise de Michèle Stephenson & Joe Brewster, The Road Within de Gren Wells, Weiner de Josh Kriegman et Elyse Steinberg ou encore From Nowhere de Matthew Newton.

Conçu autour de la notion de découverte, le CEFF a d'ores et déjà accueilli des invités de prestige : Donald Sutherland (2012), Halle Berry (2013), Keanu Reeves et Agnès Varda (2014), les frères Safdie (2015), Mia Hansen-Love et Brady Corbet (2016). Cette année, les festivaliers ont eu la possibilité de croiser et d'échanger avec Tim Roth, Jennifer Jason Leigh, John Cameron Mitchell et les frères Zellner (Nathan et David) lors de masterclass, d'avant-premières et de rétrospectives.

En parallèle des projections, l'organisation du CEFF propose chaque année de nouvelles expériences. Cette année, les plus chanceux ont pu profiter des showcases de Vendredi sur mer, Aloise Sauvage, Tim Dup, Raphele Lanna-dère, Pépite et des DJ Sets de Piège à Garçon sur le Rooftop. La soirée d’ouverture a accueilli le groupe FAIRE tandis que la clôture a été marquée par Arnaud Rebotini et French 79.

Un palmarès impressionnant

Cette année, le CEFF s'est justement ouvert sur une projection en avant-première de How to Talk to Girls at Parties de John Cameron Mitchell - qui est visible en salle depuis hier. Le jury des longs métrages était composé des réalisateurs Serge Bozon (président) et Sébastien Betbeder et des acteurs Naidra Ayadi, Damien Bonnard, Judith Chemla, Pierre Deladonchamps et Ana Girardot. Côté courts métrages, il fallait compter sur les yeux avisés des réalisateurs Katell Quillévéré (présidente) et Hubert Charuel, des acteurs Esther Garrel et Arnaud Valois et du responsable Pôle Court Métrage à France Télévision Christophe Taudière.

Longs métrages français

Prix étudiant : 68, mon père et les clous de Samuel Bigiaoui

Prix du public  : La Trajectoire du homard de Vincent Giovanni et Igor Mendjisky

Prix du jury : Contes de juillet de Guillaume Brac ex-aequo avec 68, Mon père et les clous de Samuel Bigiaoui

Longs métrages américains

Prix étudiant : 1985 de Yen Tan / Mention spéciale pour Madeline's Madeline de Josephine Decker

Prix du public : 1985 de Yen Tan

Prix du jury : Sollers Point - Baltimore de Matt Porterfield

Courts métrages français

Prix du public : But You Look So Good de Marina Ziolkowki

Prix du jury : Plus fort que moi de Hania Ourabah

Prix France Télévisions : Ordalie de Sacha Barbin

Courts métrages américains

Prix du public : Absent de Sudarshan Suresh

Prix du jury : The Shivering Truth de Vernon Chatman et Cat Solen

Prix France Télévisions : Ready For Love de Dylan Pasture et Lauren McCune

120 battements par minute fait une razzia sur les 23e Prix Lumières

Posté par vincy, le 6 février 2018


120 battements par minute a fait une razzia sur les Prix Lumières de la presse internationale hier soir à l'Institut du Monde Arabe à Paris. Nommé dans six catégories, il a gagné tous ses prix: meilleur film, meilleur réalisateur pour Robin Campillo, meilleur acteur pour Nahuel Pérez Biscayart, meilleure révélation masculine pour Arnaud Valois, meilleur scénario pour Robin Campillo et Philippe Mangeot, meilleure musique pour Arnaud Rebotini.

Cela ne signifie pas qu'il aura le César du meilleur film (les Lumières font souvent un choix différent) mais le Grand prix du jury cannois semble l'incontournable de l'année.

Barbara de Mathieu Amalric, est reparti avec deux prix, pour Jeanne Balibar comme meilleure actrice et pour l’image de Christophe Beaucarne.

Laetitia Dosch a été distinguée comme révélation féminine dans Jeune femme.

Le prix du documentaire est allé à Visages Villages, d’Agnès Varda et JR, nommés aux Oscars.

Le grand méchant Renard et autres contes de Benjamin Renner et Patrick Imbert a reçu le prix de l’animation.

Une famille syrienne, du réalisateur belge Philippe Van Leeuw, qui a récolté cinq prix Magritte samedi soir dont celui du meilleur film belge, a été distingué par le prix du meilleur film des pays francophones et En attendant les hirondelles de Karim Moussaoui, s'est vu décerné le prix du meilleur premier long métrage.

Deux hommages spéciaux ont été rendus: Jean-Paul Belmondo et Monica Bellucci ont été honorés pour leur contribution au rayonnement mondial du cinéma français.

5 raisons d’aller voir 120 battements par minute

Posté par wyzman, le 23 août 2017

En salle à partir d'aujourd'hui, 120 battements par minute est sans l'ombre d'un doute l'incontournable de la semaine. Mais pourquoi faut-il le voir ?

1. C'est un film important et nécessaire - dont voici le pitch : au début des années 1990, alors que le sida tue, les militants d'Act Up-Paris tentent de contrer l'indifférence générale. Parce qu'en 2017 on pourrait penser que l'épidémie de sida est derrière nous, le film de Robin Campillo s'avère d'autant plus important. Comme l'a prouvé la série When We Rise, l'histoire des luttes LGBT+ est encore trop méconnue - et cela même par les membres de la communauté "concernée". Et à défaut de vous sentir concerné par les combats d'Act Up-Paris, il convient de rappeler que 120 BPM (comme l'appellent les initiés) est une vraie leçon d'histoire et de lutte sociale.

2. C'était l'événement de Cannes 2017. Comme nous, vous adorez aller au cinéma et vous jetez forcément un coup d'œil aux films présents (et récompensés) au Festival de Cannes. Grand prix du jury, 120 BPM méritait la Palme d'or pour notre rédaction tant l'histoire des membres d'Act Up-Paris a passionné et touché le public et la critique. Si l'on zappe la polémique Netflix et le revival de Twin Peaks, 120 BPM est l'œuvre dont on a le plus entendu parler sur la Croisette. Ce serait dommage de passer à côté !

3. Le casting est on point. Commençons avec Arnaud Valois, puisque c'est l'acteur sur lequel les yeux des spectateurs (et des journalistes) ne peuvent s'empêcher de se poser. Personnage principal de 120 BPM, il incarne Nathan, un jeune militant séronégatif qui tombe amoureux de Sean. Ce dernier est interprété par l'Argentin Nahuel Pérez Biscayart, déjà vu dans Je suis à toi et Grand Central. Autour d'eux gravitent petits nouveaux, visages familiers et acteurs bankables : Adèle Haenel, Antoine Reinartz, Felix Maritaud, Mehdi Touré, Simon Bourgade, Aloïse Sauvage et j'en passe. Ensemble, ils forment une distribution de rêve, jeune et impressionnante.

4. La bande originale est géniale. Omniprésente, la musique (et en particulier la house) permet de faire vivre les corps des personnages de 120 BPM qui, bien qu'ils luttent, sont nombreux à se diriger vers une mort certaine. Composée par Arnaud Rebotini, celle-ci est moderne, entraînante et aide à oublier la maladie et ses symptômes. Je valide personnellement et plus particulièrement les infrabasses et l'usage du piano. (Ne jamais sous-estimer l'effet du piano dans une bande originale !)

5. Les dialogues sont aussi bons que les scènes de sexe. De "Des molécules pour qu'on s'encule" à "On n'a pas envie de crever, darling !", 120 BPM est truffé de répliques bien senties et qui font un bien fou. A l'instar de ces scènes de baise qui, en plus d'être ultra réalistes, dénotent de l'envie du réalisateur d'Eastern Boys de montrer comme il se doit le quotidien de ces militants passionnants et passionnés.