Le Festival Télérama fête ses 20 ans

Posté par vincy, le 18 janvier 2017

Le 20e Festival Cinéma Télérama commence aujourd'hui, pour une semaine. 15 films de 2016, sélectionnés par l'équipe cinéma du magazine, seront "rattrapables" en salles pour ceux qui les ont manqués. L'an dernier, l'opération avait séduit 315000 spectateurs. La séance est à 3€50 dans 322 salles de France.

Les 15 films retenus, avec leur box office (en gras, les 5 films que l'on vous conseille de découvrir absolument). On y retrouve des habitués du festival (et donc chouchous des lecteurs de l'hebdomadaire), Woody Allen, Pedro Almodovar et Xavier Dolan. Mais cette année, ni Coen, ni Fontaine, ni Dumont, ni même Divines, The Assassin, Carol ou Spotlight, ne sont dans la liste qui ne comprend aucun film de genre (hormis peut-être le Nichols), ni aucun documentaire. En tout cas, on remarque que 12 des 16 films (avec le film "jeune public") ont été présentés au Festival de Cannes.

Juste la fin du monde – Xavier Dolan - 1,03 million d'entrées **/****
Café Society – Woody Allen - 0,95 million d'entrées **
Moi, Daniel Blake - Ken Loach - 0,91 million d'entrées **
Julieta – Pedro Almodovar - 0,77 million d'entrées **
Victoria - Justine Triet - 0,64 million d'entrées ***
Frantz - François Ozon - 0,61 million d'entrées ****
Elle - Paul Verhoeven - 0,56 million d'entrées ***
La Tortue rouge – Michael Dudok de Wit - 0,34 million d'entrées ***
Toni Erdmann – Maren Ade - 0,34 million d'entrées ***
Paterson - Jim Jarmusch - 0,29 million d'entrées ***
Midnight Special - Jeff Nichols - 0,26 million d'entrées **
L’économie du couple - Joachim Lafosse - 0,19 million d'entrées ***
Aquarius – Kleber Mendonça Filho - 0,16 million d'entrées ****
Les Ogres - Léa Fehner - 0,1 million d'entrées *
Nocturama – Bertrand Bonello - 0,05 million d'entrées ***

Un film « Jeune public» s'ajoute à la sélection, l'incontournable Ma vie de courgette de Claude Barras (680 000 entrées).

A cela s'ajoute, pour le 20e anniversaire, des séances événements avec 20 films de 20 ans choisis par les lecteurs (dont deux Woody Allen et seulement cinq films français).

1. Mommy, de Xavier Dolan
2. Mulholland Drive, de David Lynch
3. Little Miss Sunshine, de Jonathan Dayton et Valérie Faris
4. Match Point, de Woody Allen
5. De battre mon coeur s’est arrêté, de Jacques Audiard
6. Mustang, de Deniz Gamze Erguven
7. Le Voyage de Chihiro, de Hayao Miyazaki
8. Des hommes et des dieux, de Xavier Beauvois
9. The Big Lebowski, de Joel et Ethan Coen
10. Eternal Sunshine of the spotless mind, de Michel Gondry
11. Drive, de Nicolas Winding Refn
12. Tout sur ma mère, de Pedro Almodovar
13. Blue Jasmine, de Woody Allen
14. Une séparation, d’Asghar Farhadi
15. Ida, de Pawel Pawlikowski
16. Valse avec Bachir, d’Ari Folman
17. Dans ses yeux, de Juan José Campanella
18. Camille redouble, de Noémie Lvovsky
19. The Grand Budapest Hotel, de Wes Anderson
20. L’Exercice de l’Etat, de Pierre Schoeller

Mon film de l’année : Aquarius, œuvre libertaire et anti-libérale

Posté par vincy, le 26 décembre 2016

Parmi la quinzaine de films marquants cette année, c'est Aquarius, la fresque intime et politique de Kleber Mendonça Filho, qui me vient immédiatement à l'esprit. Sans doute parce qu'il allie parfaitement deux états d'esprit qui ne son pas dans l'air du temps. Un personnage principal, Clara, magnifié par une Sonia Braga impériale qu'on avait perdu depuis plusieurs années, revendiquant sa liberté de penser, de vivre, affirmant à la fois sa place conquise en tant que femme, assumant pleinement son indépendance, se désolant du conservatisme ambiant, et constatant que ses victoires du passé (sur le racisme, le sexisme, les droits fondamentaux) sont plus vulnérables qu'elle ne le croyait. Et puis il y a sa lutte, sa résistance même, contre un ordre établi, corrompu et cupide, déshumanisé et cynique. La destruction de son immeuble n'est pas qu'un symbole dans ce conflit. C'est un avertissement.

Ironiquement, l'histoire du film a croisé l'histoire du Brésil cette année avec un "coup d'état" institutionnel et une succession de démissions et de poursuites judiciaires dans le système politique, tous bords confondus. La crise évoquée dans Aquarius n'est qu'une infime représentation des symptômes qui gangrènent le développement du pays. D'ailleurs le pouvoir en place a fait pression pour qu'Aquarius ne représente pas le Brésil aux Oscars. Ces ultra-libéraux n'ont pas supporté la contestation des artistes et l'opposition des équipes du film (jusque sur les marches de Cannes) à leur hold-up sur la présidence et le gouvernement.

Mais ce qui épate avec cette épopée d'une veuve pleine de vigueur contre des promoteurs véreux est ailleurs: dans des séquences hors-limites, dans ce récit ample et multi-dimensionnel, dans cette incarnation chaleureuse d'une famille éclatée. Tel un feuilleton, d'une folle intelligence, on suit le temps qui passe, les rebondissements de cette sale affaire, entre le calme et les tempêtes, le sexe cru et le carpe diem. Mais si les répliques sont franches, si les nus sont frontaux, tout est contourné avec une mise en scène qui maîtrise parfaitement ses limites, n'allant jamais trop loin dans la critique, la satire, le mélo, le drame ou la dénonciation manichéenne. Car au bout de cette bataille, il y a la volonté de croire qu'on peut changer les choses, qu'on peut refuser le fatalisme. Le film est aussi riche dans sa complexité que son personnage est radieux dans l'adversité.

Evidemment, ce ne sera pas forcément le cas, et c'est là toute la beauté de l'immoralité. Après tout Aquarius fait l'éloge du désir, du souvenir, de la conscience, de la transmission. Mais c'est aussi un manifeste qui rappelle les points faibles de cette liberté tant aspirée dans un monde profondément chaotique où la loi du plus fort est aussi celle du plus riche, où l'ignorant, l'inconscient et l'aveugle sont soumis aux règles dictées par les puissants. Et malgré le propos sombre, l'œuvre demeure lumineuse de bout en bout. Pourtant, cet immeuble Aquarius est une utopie qu'on détruit. Mais tant qu'il y aura des Clara pour se tenir debout, danser et baiser comme elle en a envie, alors tout n'est sans doute pas perdu.

Mes autres coups de cœur : Mademoiselle et Carol pour leur esthétisme hypnotisant et le soufre immoral de leurs liaisons dangereuses, Ma vie de Courgette et Quand on a 17 ans car dans les deux cas Céline Sciamma prouve qu'elle traduit les émotions et sentiments de la jeunesse avec une justesse impressionnante, Diamant noir parce qu'il s'agit assurément du meilleur film noir de l'année, genre snobé par le cinéma francophone, Mekong Stories et L'ornithologue pour leurs audaces narratives où spiritualité, sexualité et nature s'entrelacent merveilleusement et Manchester by the Sea car il s'agit de loin du plus beau drame familial de l'année, aussi sobre et pudique que ténu et tragique.

Mon film de l’année : Peace to us in our dreams de Sharunas Bartas, humanisme à l’état brut

Posté par MpM, le 25 décembre 2016

Pour qui tient Sharunas Bartas pour une sorte de chaman aux pouvoirs quasi mystiques, Peace to us in our dreams ne peut pas être un film comme les autres. Parce que chaque nouvelle production du cinéaste lituanien est un événement, bien sûr, qui fut d'ailleurs accompagné d'une rétrospective au Centre Pompidou. Mais aussi parce que dès le titre, c’est déjà un programme, presque une promesse. La certitude d’assister à un moment de cinéma tout en participant à une expérience profondément universelle.

Le mal de vivre des personnages, leurs doutes et leurs interrogations, leurs lâchetés et leurs faiblesses, aussi, en font donc pour moi le film le plus marquant de l’année 2016, celui qui hante longuement le spectateur, et l’oblige même à y revenir encore, et encore, dans l’espoir d’y trouver à chaque fois quelque chose de plus. Pas de réponses, non, mais ce sentiment unique de ne pas être seul. Voilà sans doute la plus grande force du cinéma de Sharunas Bartas en général, et de son dernier long métrage en particulier : nous relier au reste de l’Humanité par le biais d’une immense fraternité non pas formelle, mais essentielle, voire originelle.

Le film prouve ainsi que l’incommunicabilité bien réelle qui est au cœur du récit, et qui empêche les Hommes de se comprendre et d’être véritablement ensemble, peut être dépassée par le langage visuel et sensoriel du cinéma. Grâce à Peace to us in our dreams, à cet art si fragile et si ténu, exigeant aussi, on s’est tout simplement senti moins seuls cette année.

Deux autres types de films ont profondément marqué cette année 2016 par ailleurs si brutale et douloureuse : les récits de lutte et de résistance, qui rappellent qu’aucun combat n’est perdu d’avance, et les œuvres plus formelles, qui explorent toutes les ressources du langage cinématographique, quitte à s’abstraire parfois de récit et de narration au profit d’une expérience esthétique plus expérimentale.

Sélection subjective par ordre alphabétique :

Aquarius de Kleber Mendonça Filho : la lutte d’une femme seule et digne contre des promoteurs véreux. Quel meilleur symbole de résistance à la fois dans un Brésil en proie à un coup d’état institutionnel et plus généralement dans un monde où les plus forts écrasent systématiquement les plus faibles ?

The Assassin de Hou Hisao-Hsien : un vrai faux film d’arts martiaux qui expérimente une narration en creux, faite d'ellipses et d'esquisses. Comme une allégorie de film qui confine au sublime.

Fuoccamare de Gianfranco Rosi : un documentaire sur l’île de Lampedusa qui met toute l'intelligence, la force de conviction et la magie du cinéma au service de la sensibilisation au sort des réfugiés. Bouleversant, oui, mais surtout brillant et nécessaire.

Mademoiselle de Park Chan-wook : une kaléidoscopique histoire d’arnaque et de trahison dans la Corée des années 30, teintée d’érotisme et de cruauté. D’une beauté plastique à couper le souffle, et d’une perversité joyeusement rafraîchissante.

Merci patron de François Ruffin : la démonstration jubilatoire que, parfois, il est possible de retourner les règles du capitalisme le plus violent contre ceux qui les ont inventées. Un documentaire faussement potache qui redonne confiance dans l’action militante, qu’elle soit individuelle ou plus collective.

Pour finir, deux œuvres découvertes en festival mais pas encore sorties sur les écrans français : Grave de Julia Ducournau (Semaine de la Critique 2016), film de genre aux différents niveaux de lecture qui oscille brillamment entre ironie et angoisse, humour noir et clins d'œil au cinéma gore ; et Crosscurrent de Yang Chao (Berlin 2016), une errance hallucinée et métaphysique le long du fleuve Yangtze, à la beauté fulgurante et à la poésie violemment mélancolique. Preuves que, quoi qu’il arrive en 2017, il reste de belles choses à découvrir.

American Honey, Moonlight, Manchester by the Sea mais aussi Huppert et Desplechin nommés aux 32e Spirit Awards

Posté par vincy, le 22 novembre 2016

Six nominations pour American Honey, prix du jury à Cannes et autant pour Moonlight, la sensation du cinéma indépendant américain cette saison. Et juste derrière, on retrouve le splendide Manchester by the Sea (5 nominations). Voilà la première salve de la saison lancée par les Independent Spirit Awards qui a révélé ses nominations en fin de matinée ce mardi 22 novembre (heure de Los Angeles).

La 32e cérémonie des Spirit Awards se déroulera la veille des Oscars, le 25 février 2017.

On note la belle présence de Jackie (film, réalisateur, actrice), le jackpot inattendu de Chronic, primé à Cannes en 2015, et distingué pour le film comme pour Tim Roth, ou la nomination d'Isabelle Huppert pour sa performance dans Elle. Plus surprenant, deux succès en salles comme Hell or High Water (Comancheria en vf) ou Captain Fantastic ont été relativement snobés.

Dans la catégorie du meilleur film international on retrouve deux chouchous cannois, Aquarius et Toni Erdmann, oubliés au palmarès sur la Croisette, mais aussi le film grec Chevalier, le film de Desplechin, Trois souvenirs de ma jeunesse, et le film britannique horrifique Under the Shadow.

Enfin notons que Moonlight est certain de repartir avec un prix puisqu'il est d'ores et déjà récompensé par le Robert Altman Award, qui consacre un film pour l'ensemble de ses acteurs, son réalisateur et son directeur de casting. Un prix remis l'an dernier à Spotlight, la veille de son Oscar. C'était la première fois qu'un film réalisé le doublé.

Les principales nominations

Meilleur film
American Honey
Chronic
Jackie
Manchester by the Sea
Moonlight

Meilleur réalisateur
Andrea Arnold (American Honey)
Barry Jenkins (Moonlight)
Pablo Larrain (Jackie)
Jeff Nichols (Loving)
Kelly Reichart (Certain Women)

Meilleur premier film
The Childhood of a Leader
The Fits
Other People
Swiss Army Man
The Witch

Meilleur acteur
Casey Affleck (Manchester by the Sea)
David Harewood (Free in Deed)
Viggo Mortensen (Captain Fantastic)
Jesse Plemons (Other People)
Tim Roth (Chronic)

Meilleure actrice
Annette Bening (20th Century Women)
Isabelle Huppert (Elle)
Sasha Lane (American Honey)
Ruth Negga (Loving)
Natalie Portman (Jackie)

Meilleur second-rôle masculin
Ralph Fiennes (A Bigger Splash)
Ben Foster (Hell or High Water)
Lucas Hedges (Manchester by the Sea)
Shia LaBeouf (American Honey)
Craig Robinson (Morris from America)

Meilleur second-rôle féminin
Edwina Findley (Free in Deed)
Paulina Garcia (Little Men)
Lily Gladstone (Certain Women)
Riley Keough (American Honey)
Molly Shannon (Other People)

Meilleur scénario
Moonlight
Manchester by the Sea
20th Century Women
Little Men
Hell or High Water

Meilleur premier scénario
The Witch
Other People
Barry
Jean of the Joneses
Christine

Meilleur film international
Aquarius
Chevalier
Trois souvenirs de ma jeunesse
Toni Erdmann
Under the Shadow

Meilleur documentaire
13th
Cameraperson
I Am Not Your Negro
O.J.: Made in America
Sonita
Under the Sun

Oscars 2017: 85 films dans la course à l’Oscar du meilleur film en langue étrangère

Posté par vincy, le 4 octobre 2016

Pour la 89e édition des Oscars, 85 pays (quatre de plus que l'an dernier) ont proposé un candidat à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère (la date limite d'inscription était hier). L'Académie des Oscars peut encore en refuser quelques uns pour cause d'inégibilité. Le 17 novembre une liste de neuf ou dix films sera proposée aux membres votants pour qu'ils choisissent les cinq nominations finales.

On notera une forte présence du Festival cannois avec sept films de la compétition, trois d'Un certain regard et deux de la Quinzaine des réalisateurs. Il y a cependant eut quelques bugs. Du côté de la Tunisie qui a du démentir le choix initial et affirmer son film définitif (A peine j'ouvre les yeux). Du côté du Brésil surtout puisque Aquarius, film favori et évident pour représenter le pays, a été retiré pour des raisons politiques. le nouveau gouvernement brésilien en a même fait une affaire personnelle. Parce que l'équipe du film avait manifesté officiellement, à Cannes, son hostilité à la destitution de la présidente brésilienne (qu'ils apparentaient à un Coup d'Etat invisible), Aquarius a été puni, entraînant la colère de la profession. Certains réalisateurs ont retiré leurs films de la liste des oscarisables par solidarité envers le réalisateur d'Aquarius, Kleber Mendonça Filho, et par désapprobation envers le gouvernement. Aquarius avait aussi subit une censure déguisé en étant interdit aux moins de 18 ans.

Notons aussi que la Chine ne présente aucun film cette année. Mais que le Yemen est sélectionné pour la première fois dans cette liste de candidats. Et pour l'anecdote on parle espagnol dans 12 des films choisis et français dans 8.

Afghanistan : Parting de Navid Mahmoudi
Afrique du Sud : Call me Thief de Daryne Joshua
Albanie : Chromium de Bujar Alimani
Algérie : Le puits de Lofti Bouchouchi
Allemagne : Toni Erdmann de Maren Ade
Arabie Saoudite : Barakah Meets Barakah de Mahmoud Sabbagh
Argentine : El ciudadano ilustre de Gastón Duprat et Mariano Cohn
Arménie : Earthquake de Sarik Andreasyan
Australie : Tanna de Martin Butler et Bentley Dean
Autriche : Stefan Zweig, adieu à l’Europe de Maria Schrader

Bangladesh : The Unnamed de Tauquir Ahmed
Belgique : Les Ardennes de Robin Pront
Bolivie : Carga sellada de Julia Vargas Weise
Bosnie Herzégovine : Death in Sarajevo (Mort à Sarajevo) de Danis Tanovic
Brésil : Little Secret de David Schurmann
Bulgarie : Losers d’Ivaylo Hristov

Canada : Juste la fin du monde de Xavier Dolan
Chili : Neruda de Pablo Larraín
Colombie : Alias Maria de José Luis Rugeles Gracia
Corée du Sud : The Age of Shadows de Kim Jee-woon
Croatie : On the Other Side de Zrinko Ogresta
Cuba : El acompañante de Pavel Giroud

Danemark : Land of Mine de Martin Zvandvliet
Egypte : Clash de Mohamed Diab
Espagne : Julieta de Pedro Almodóvar
Estonie : Mother de Kadri Kõusaare

Finlande : Olli Mäki de Juho Kuosmanen
France : Elle de Paul Verhoeven
Georgie : House of Others de Rusudan Glurjidze
Grèce : Chevalier d’Athina Rachel Tsangari
Hongkong : Port of Call de Philip Yung
Hongrie : Kills on Wheels d’Attila Till

Islande : Sparrows de Runar Runarsson
Inde : Interrogation de Vetrimaaran
Indonésie : Letters from Prague d’Angga Dwimas Sasongko
Irak : El clasico de Halkawt Mustafa
Iran : Le client d’Asghar Farhadi
Israël : Tempête de sable d’Elite Zexer
Italie : Fuocoammare, par-delà Lampedusa de Gianfranco Rosi

Japon : Haha to Kuraseba de Yoji Yamada
Jordanie : 3 000 Nights de Mai Masri
Kazakhstan : Amanat de Satybaldy Narymbetov
Kosovo : Home Sweet Home de Faton Bajraktari
Kirghizistan : A Father’s Will de Bakyt Mukul et Dastan Japar Uulu

Lettonie : Dawn de Laila Pakalnina
Liban : Very Big Shot de Mir-Jean Bou Chaaya
Lituanie : Seneca’s Day de Kristijonas Vildziunas
Luxembourg : Voices from Chernobyl (La supplication) de Pol Cruchten

Macédoine : The Liberation of Skopje de Rade et Danilo Serbedzija
Maroc : A Mile in my Shoes de Said Khallaf
Mexique : Desierto de Jonás Cuarón
Monténégro : The Black Pin d’Ivan Marinovic
Népal : The Black Hen de Min Bahadur Bham
Norvège : The King’s Choice d’Erik Poppe
Nouvelle-Zélande : A Flickering Truth de Pietra Brettkelly

Pakistan : Mah e Mir d’Anjum Shahzad
Palestine : The Idol de Hany Abu-Assad
Panama : Salsipuedes de Ricardo Aguilar Navarro et Manuel Rodriguez
Pays-Bas : Tonio de Paula Van des Oest
Pérou : Videophilia (and Other Viral Syndromes) de Juan Daniel Fernandez
Philippines : Ma’Rosa de Brillante Mendoza
Pologne : Afterimage d’Andrzej Wajda
Portugal : Letters from War d’Ivo M. Ferreira

République dominicaine : Flor de azucar de Fernando Baez Mella
République slovaque : Eva Nova de Marko Skop
République tchèque : Lost in Munich de Petr Zelenka
Roumanie : Sieranevada de Cristi Puiu
Royaume-Uni : Under the Shadow de Babak Anvari
Russie : Paradise d’Andrei Konchalovsky

Serbie : Train Driver’s Diary de Milos Radovic
Singapour : Apprentice de Boo Jun Feng
Slovénie : Houston, We Have a Problem! de Ziga Virc
Suède : A Man Called Ove de Hannes Holm
Suisse : Ma vie de Courgette de Claude Barras

Taïwan : Hang in Ther, Kids! de Laha Mebow
Thaïlande : Karme de Kanittha Kwanyu
Tunisie : À peine j’ouvre les yeux de Leyla Bouzid
Turquie : Cold of Kalandar de Mustafa Kara

Ukraine : Ukrainian Sheriffs de Roman Bondarchuk
Uruguay : Breadcrumbs de Manane Rodriguez
Venezuela : From Afar de Lorenzo Vigas
Vietnam : Yellow Flowers on the Green Grass de Victor Vu

Yemen: I am Nojoom, Age 10 and Divorced de Khadija al-Salami

Deux films brésiliens primés à Biarritz

Posté par vincy, le 3 octobre 2016

Le premier film de Marilia Rocha, A Cidade onde envelheço, qui avait fait son avant-première mondiale à Rotterdam en début d'année, a remporté l'Abrazo du meilleur film au 25e Festival Biarritz Amérique latine, qui se déroulait du 26 septembre au 2 octobre. Le film raconte l'histoire de deux jeunes femmes portugaises qui s'installent au Brésil.

Autre film brésilien honoré par le jury d'Alfredo Arias, Aquarius, qui est sorti en salles la semaine dernière et qui avait été en compétition au Festival de Cannes. Le film a reçu le prix du jury et le prix d'interprétation féminine pour Sonia Braga.

Le prix d'interprétation masculine a été décerné à l'acteur argentin Alejandro Sieveking pour son rôle dans El invierno, qui avait gagné deux prix au Festival de San Sebastian il y a une semaine. Le film d'Emiliano Torres repart aussi avec le prix de la critique.

Le prix du public a préféré distinguer le film venezuelien El Amparo de Rober Calzadilla.

Edito: Merci patrons!

Posté par redaction, le 29 septembre 2016

Cette semaine, un Ours est dans les salles. Un Ours d'or qui rappelle que le documentaire peut à la fois réveiller les consciences, sensibiliser les spectateurs et contrecarrer l'information au quotidien. Fuocommare, par delà Lampedusa place notre regard sur île-frontière, entre Europe et Afrique, là où des milliers de migrants s'échouent (quand ils sont encore vivants), une île abandonnée par les pouvoirs italiens et européens. Un Ours engagé donc.

Il y a aussi une Palme. Pas une Palme d'or, mais une Palme de cœur. Aquarius. Un portrait de femme éblouissant. Un récit qui croise les inégalités sociales (et raciales), les fossés entre générations, le combat contre le capitalisme et la corruption, l'hymne à la liberté et une certaine idée du "carpe diem". Une fresque féministe qui embrasse et entrelace tous ces thèmes avec délicatesse et finesse, et qui vous emporte comme un grand roman. Le roman d'une vie, et en arrière plan, le tableau de tous les maux du Brésil. Mais le jury cannois n'a pas voulu offrir un seul prix à ce film "politique" alors que le Brésil était en pleine crise institutionnelle, que l'équipe d'Aquarius se révoltait sur les marches contre un "coup d'Etat" qui ne disait pas son nom. Une Palme manquante mais assurément un film marquant.

Il y a également des chevaux. Le remake des Sept mercenaires renoue avec la grande tradition du Western. Hollywood revisite le classique avec un casting black-indien-asiatique-latino-Wasp-cryptogay. Du fun avant tout. Mais surtout l'idée là encore que le capitalisme, ennemi son amie la démocratie (dixit le salaud du film), est parfois bien plus hors-la-loi que les hors-la-loi officiel. Ici encore, le mal à combattre n'est pas un simple psychopathe mais ce qu'il symbolise: la tyrannie de l'argent. Allégorie prolétaire inattendue où les citoyens préfèrent être protégés par des "criminels".

Sale semaine pour les "boss". Les incorruptibles et les victimes prennent leur revanche. Pendant ce temps là, le cinéma français nous offre Radin! avec Dany Boon. Un film qui n'a rien d'engagé et qui essaie de faire rire avec l'avarice. Du Molière adapté. Cherchez l'erreur quand les autres cinémas offrent une vision résistante et généreuse de l'être humain. Bien sûr, la radinerie du "héros" est moquée. Pourtant, de ces quatre sorties, on retiendra que le film français est un peu à côté de la plaque sur notre époque. Le personnage incarné par Boon révèle surtout que nous avons peur de l'avenir. Quand les autres se battent au présent pour assurer un futur meilleur, ou en tout cas agréable.

Cannes 2016: Femmes (agressées), actes de résistance, IPhones complices, de l’ultra-moderne solitude, du cul et du rire

Posté par vincy, le 25 mai 2016

Si on ne prend que la compétition cannoise, les cinéastes ont livré cette année une drôle de vision du monde, assurément féminine et engagée. Ce 69e Festival de Cannes fut celui du "clito" affirmé.

Des femmes
Elles sont illuminées (Ma Loute), hystériques (Sieranevada, Juste la fin du monde, American Honey), manipulatrices et lesbiennes (Mademoiselle), vulnérables et combattantes (Moi, Daniel Blake, Ma'Rosa), dominantes et fragiles (Toni Erdmann, Elle), libres (Loving, Paterson, Elle), mal dans leur peaux et même dépressives (Mal de pierres, Mademoiselle, Toni Erdmann, Julieta, Juste la fin du monde, The Last Face, The Neon Demon, Personal Shopper, Baccalauréat, Le client), résistantes (Aquarius), artistes (Julieta, Aquarius, Mademoiselle, The Neon Demon, Paterson), troublées et un peu paumées (Elle, La fille inconnue, Mal de pierres). Une chose est sûre, elles sont toutes amoureuses: seniors, bisexuels, amant de passage, violeur, wasp quand elle est noire, basque quand elle est madrilène, patronne, fantôme, salaud, samaritain, ... Mais une chose est certaine, il y a des femmes agressées de toute part cette année: Ma Loute, Baccalauréat, Elle, Le client, The Neon Demon, la fille inconnue. Attaquées ou violées, assassinées ou kidnappées, la femme a reçu de sacré coups.

De la résistance
D'une manière ou d'une autre, il y a eu beaucoup de rébellion. Dans Sieranevada, les intellos essaient de convaincre les complotistes. Dans Moi, Daniel Blake, vainement, les pauvres combattent un système social et économique absurde. Dans Toni Erdmann, le père cherche à faire rire sa fille pour qu'elle prenne son métier plus à la légère. Dans Loving, le couple se bat contre des lois racistes et inhumaines. Dans beaucoup de films, les personnages cherchent à vaincre une dépression. Dans Aquarius, l'héroïne fait la guerre à un promoteur immobilier (et au passage à l'élite brésilienne). Dans La fille inconnue, la jeune médecin essaie de se racheter une bonne conscience en cherchant "l'assassin" d'une jeune réfugiée. Dans Paterson, le conducteur de bus s'évade de sa routine en écrivant des poèmes. Dans Baccalauréat, la fille veut rester intègre dans un système corrompu. Dans Juste la fin du monde, le fils prodigue tente de survivre à une journée en famille. Dans The Neon Demon, la jeune top model doit se protéger des mauvaises intentions de ses rivales. Dans The Last Face, deux humanitaires veulent sauver l'Afrique (alors qu'ils ne sauvent pas leur couple). Dans Elle, la femme violée, bafouée, rejette tous préjugés et toute solution convenue pour vivre librement.

Des IPhones complices
L'intermittent du spectacle le plus sollicité cette année était l'IPhone. Outre, les scènes devenues communes d'un personnage téléphonant avec son mobile (Rester vertival, Sieranevada, Toni Erdmann...), il y a des films où il est devenu central. Dans Personal Shopper, c'est même un acteur à part entière qui dialogue par sms avec Kristen Stewart. Dans La fille inconnue, Adèle Haenel n'a pas de copain, puisque son meilleur compagnon c'est siri et sa voix soumise. Dans Ma'Rosa, c'est un objet de transaction. Dans Elle, on ne supporte pas que sa batterie soit vidée. Il y a une exception: Adam Driver dans Paterson, qui refuse d'en avoir un.

De l'ultra-moderne solitude
A la campagne ou dans les villes portuaires (Rester vertical), à l'étranger (Toni Erdmann) ou chez soi (Aquarius), la solitude est prégnante dans de nombreux films. Un veuf (Moi, Daniel Blake) ou un homme marié mais malheureux (Sieranevada), époux (Paterson) ou épouse (Mal de pierres), séparée de sa fille (Julieta) ou de sa famille (Loving), pleurant son frère disparu (Personal shopper) ou regrettant le départ de son stagiaire (La fille inconnue), être seul n'est pas facile. Face à soi-même la plupart du temps (Elle, Baccalauréat, Le client, etc...), les personnages sont finalement dans l'incommunicabilité la plus totale à l'instar du quintet désaccordé de Juste la fin du monde. La mondialisation est en arrière plan souvent, tout comme le libéralisme sauvage. Les systèmes de production et l'absence de respect de l'individu, écrasés, sont au coeur ou en marge de Rester vertical, Moi, Daniel Blake, Toni Erdmann, Loving, Aquarius, La fille inconnue, Baccalauréat, The Last Face et bien entendu de The Neon Demon...

De la résistanceDu cul
On a vu l'origine du monde et des seins, des phallus en érection et des langues. Mention spéciale à Rester vertical: un cunilingus, un missionnaire, une sodomie homosexuelle (en guise d'euthanasie), une bite en érection sous le jogg. Dans Ma Loute c'est juste subversif: un pauvre ch'ti anthropophage qui tombe amoureux d'un garçon qui se préfère en fille (jusqu'au moment où il tâte les couilles). Dans Mademoiselle, le sexe est lesbien et torride. le cuni d'ailleurs déclenche la passion après des préliminaires très sensuels. L'érotisme, ici, est surtout oral, en racontant des contes pornographiques. Dans Toni Erdmann, il y a une scène naturiste cocasse mais il y a surtout une masturbation masculine avec éjaculation dans un petit four, avalé par sa partenaire voyeuse. Dans Ma de pierres, l'étreinte est classique. Dans American Honey, ils sont assez exhibs (fesses, queues, seins) et les deux protagonistes principaux baisent dès qu'ils peuvent, à même l'herbe. Au passage, on nous cache pas grand chose même si on connaissait déjà l'anatomie de Shia LaBoeuf. Sinon la branlette d'un mec se fait plus pudique. Dans Julieta, la baise se pratique dans le train, et avec fougue. Dans Personal Shopper, la Kristen se masturbe en se déguisant avec les fringues de sa boss. Dans Aquarius, il y a une scène de partouze, sans floutage, et un gigolo qui expose son matos face caméra avant de niquer sa cliente un peu plus âgée. Dans The Neon Demon, il ne se passe pas grand chose, sauf si on considère la dévoration comme un acte sexuel. Dans Elle, enfin, on ne voit pas grand chose, mais on devine tout.

Et sinon... on a souvent vu la mer. Côté Bretagne dans Rester vertical, côté Pas de calais dans Ma Loute, côté méditerranée dans Mal de Pierres. Elle a toujours son importance. Elle est aussi mortelle dans Julieta et vitale dans Aquarius. On a vu deux médecins - La fille inconnue et Baccalauréat - se prendre pour des Sherlock Holmes. Beaucoup d'appartements ou de maisons et peu de grands espaces. Le foyer était même un personnage central de certains films (Sierranevada, Mademoiselle, Paterson, Loving, Aquarius, Juste la fin du monde, Le client...).

Les métiers étaient variés: scénariste, médecins, visiteur médical, bibliothécaire, industriel, menuisier au chômage, servante, arnaqueur, lectrice, consultante, professeurs, maçons, VRP, conducteur de bus, pâtissière intermittente, shoppeuse, journaliste à la retraite, commerçante et trafiquante, dramaturge, mannequin, patronne de start-up, comédien...

Et puis il y a du rire. Beaucoup d'humour et de dérision ont allégé de longs films. Décalé ou noir, second de gré ou burlesque, les cinéastes ont réussi, souvent, à nous muscler les zygomatiques. Mention spéciale au film de Jim Jarmusch, qui s'offre le chien psychopathe le plus comique du cinéma et l'intrusion d'un Japonais dans l'épilogue dont une expression toute nippone devient un running-gag. Il y a quelques exceptions: on ne rigole vraiment pas dans Mal de pierres, American Honey, Moi, Daniel Blake, Loving, Personal Shopper, Baccalauréat, Juste la fin du monde, Le client ou The Neon Demon. Ou on rit franchement, involontairement avec The Last Face qui offre une série de répliques cultes malgré lui.

Bien sûr, il n'y a pas que la compétition, et les films des autres sélections ont aussi ces points communs. La femme est à l'honneur de Victoria et de Divines. On se dévore aussi bien dans Ma Loute, The Transfiguration, Grave que dans The Neon Demon (attention aux végétariens: l'homme est une viande comme les autres, parfois un peu plus indigeste). Le foyer est aussi le décor central de L'économie du couple ou de Parc, The Transfiguration et Périclès le noir. Le huis-clos a inspiré de nombreux films, à commencer par Clash et Apprentice. Les familles élargies et recomposées sont des objets très bien identifiés et source de drames et jalousies, de passions et d'incompréhensions (Juste la fin du monde, Baccalauréat, Elle, Sierranevada, Le cancre, Harmonium, Divines, American Honey, Rester vertical, Moi, Daniel Blake, Au delà des montagnes et des collines, Toni Erdmann, La tortue rouge, Loving, Ma vie de courgette etc...)

Mais s'il fallait aussi garder un thème, ce serait celui du temps. Les 8 jours de Paterson. L'après midi de Sierranevada. La journée de Juste la fin du monde. La nuit blanche de Ma'Rosa. La semaine d'Aquarius. Et aussi les manipulations du temps: les décennies de Julieta, les vacances de Ma Loute, la semaine à Bucarest de Toni Erdmann, la virée sans fin de American Honey, le combat sans fin, sur dix ans et quelques de Loving, les jours qui passent dans La fille inconnue, le compte-à-rebours de quelques jours de Baccalauréat, les années qui roulent de Mal de Pierres. Le temps se tord, se distord, mais la durée fut soit courte soit très longue. Soit très bien définie, soit assez floue. C'est un prétexte au récit où le temps sert de cadre strict ou accompagne une vie.

Cannes c'était finalement 12 jours pile-poil et quelques films qui marquent nos esprits.

Cannes 2016: Qui est Kleber Mendonça Filho?

Posté par vincy, le 19 mai 2016

Observateur de la société brésilienne, et notamment de la classe moyenne, passionné de foot mais néanmoins très critiques vis-à-vis des événements sportifs internationaux organisés dans son pays, Kleber Mendonça Filho est aussi un touche à tout: critique de cinéma, ingénieur du son, journaliste, programmateur, documentariste et bien entendu cinéaste. Né en 1968 à Récife, dans le "Nordeste" du pays, il a vécu au Royaume Uni durant son adolescence. A 43 ans, il cesse de se disperser et décide de réaliser enfin un film, Les Bruits de Récife, qui sort en 2012, et qui récolte une dizaine de prix.

Il s'était fait la main sur des documentaires et des courts expérimentaux, travaillant sur plusieurs supports techniques. Son cinéma social cherche à restituer une réalité brésilienne souvent éloignée des clichés.
Chez lui les démons du Brésil ne sont jamais loin et la tension est aussi sociale que psychologique. De la même manière, il rejette un formatage de l'image et s'attache à créer un style propre à sa culture. Fondamentalement engagé, Kleber Mendonça Filho revendique son identité brésilienne et rejette le système incestueux des médias et des grandes fortunes de son pays. Avec son épouse, il a créé la société de production Cinemascopio, qui lui permet d'accompagner ses projets en toute indépendance. Avec Cinemascópio, l'objectif est de produire aussi les films des autres, amis ou confrères, qui partagent le même point de vue.

Grand défenseur du court métrage, il vient cependant de terminer un deuxième long, Aquarius, en compétition au Festival de Cannes, où une retraitée lutte contre des promoteurs immobiliers pour conserver son appartement dans une vieille résidence des années 1940. Il aussitôt enchainer avec la préparation de Bacurau, co-réalisé avec Juliano Dornelles, son chef décorateur.

Plutôt du côté de Dilma Rousseff, nul ne doute que son cinéma sera aussi vu sous l'angle politique, lui qui oppose si bien un urbanisme dévorant à un individu enfermé, un consumérisme tentant à une tentation violente, une société qui n'en a pas finit avec l'esclavagisme à l'horreur économique aux allures kafkaiennes.

[L'instant Glam'] Cannes 2016 – Jours 6 et 7: du glam aux larmes

Posté par cynthia, le 17 mai 2016

Oyé oyé cinéphiles... et oui deux jours en un, car les journalistes aussi tombent malade. Nous ne sommes pas des stars nous... On ne peut pas se pavaner sur la Croisette en petite tenue et résister à une s****** d'angine! La maladie touche les journalistes tandis que la loi de la gravité frappe nos stars.

Première chute cette année pour (non, ce n'est pas Jennifer Lawrence) le mannequin tchèque Petra Nemcova qui s'est mangé le sol avec classe, puisque cette dernière s'est relevée en se recoiffant et en faisant comme si de rien était. Tiens, je vais suivre son délire et la prochaine fois que je rends mon déjeuner je m’essuie la bouche, me recoiffe et continue mon chemin comme si de rien était *chouette idée de glam*.

Sinon côté célébrité qui sait marcher, autant vous dire que l'actrice brésilienne Sonia Braga reflétait parfaitement l'ambiance de ces deux jours avec sa robe terne marron-bordeaux trop triste! Ce ne sera plus L'instant Glam mais L'instant larme... On ne comprend pas : Sonia est si belle, si sexy. En même temps, nos regards étaient surtout posés sur le reste du casting du film Aquarius, qui a brandi des pancartes (c'est toujours plus digne que les bras et doigts d'honneur de l'équipe de Captain Fantastic à Un certain regard) dénonçant le "coup d'Etat" par voie judiciaire et politique au Brésil.

Bien qu'il ait eu Usher et Robert De Niro sur la croisette (le baromètre de la classe était à son apogée), on ne peut pas dire que les stars nous éblouissent en ce milieu de 69e festival de Cannes. Depuis Ryan SEXling notre bassin a arrêté de faire des ronds! Nos yeux par contre tournent en rond!

Rappelons tout de même que Robert De Niro a reçu un hommage pour l'ensemble de sa carrière (sauf pour ses collaborations laborieuses avec David O'Russell et son duo débile et pas drôle avec Zach Efron)!

Frédéric Bel, dont le métier est d'amuser Facebook, est arrivée toute transparente dans une robe coquelicot... heureusement qu'il y avait les coquelicots en fleurs, sinon on était partis pour le festival du genre où on défleure les filles. Serais-ce parce que c'est la 69e édition que les stars se lâchent de la sorte? Le chiffre 69 doit pas mal titiller nos stars du red carpet! En effet, même Lady Victoria Harvey était sans soutif! (N.B: si je tente de faire ça, je crois que mes seins raclent le sol telle une truelle sur un chantier!)

Niveau nudité, Michelle Yeoh a choisi également la transparence dans une sublime robe noire en dentelle tandis que Marthe Villalonga est venue en pyjama, juste au cas où le film serait soporifique. Donc... pour résumer à Cannes, soit on en a envie de tirer son coup, soit on en a envie de se taper un roupillon... En parlant de tirer son coup Kim KardaCHIANTE est arrivée à Cannes vêtue de soie... Mais comme on s'en fout comme du premier verre de Gérard Depardieu, on ne va pas s'éterniser sur le sujet!

George Miller, quant à lui, reste classe tout en portant les mêmes lunettes depuis le début du festival. Ce n'est pas parce qu'on est président du jury qu'on doit faire des caprices de stars. Jean-Paul Gaultier portait une étrange cravate avec une lame de rasoir au bout. Vu les tonnes de fashion faux pas présent(e)s sur la Croisette, on comprend que le créateur de mode ait envie de mettre fin à ses jours... On n'a pas compris non plus Valérie Damidot sur la croisette en basket... Peut-être qu'elle voulait refaire la déco du Palais, qui sait? En tout cas si elle a besoin de maçon elle peut toujours faire appel à Agnès B qui a déboulé en combinaison de chantier. On se serait cru dans le clip Work from Home des Fifth Harmony ou plus anciennement celui des Village People.

Oh Cannes mon Cannes rend nous nos stars et notre glam...