2018 dans le rétro : des minorités de plus en plus visibles

Posté par wyzman, le 4 janvier 2019

Après vous avoir dit pourquoi 2018 était une année remplie de films LGBT plus ou moins marquants, un autre constat s’impose à nous. 2018 était une année où acteurs et réalisateurs de couleur ont pris la lumière, réalisant parfois des scores exceptionnels au box-office.

Films populaires et énormes blockbusters

Un an après l’oscarisé Moonlight, Black Panther était le grand film noir qu’il faisait bon d’avoir vu. Premier film Marvel réalisé par un homme noir (Ryan Coogler) et porté par un casting principal presque exclusivement noir, il se murmure que le plus gros carton américain de l'année (700 millions de dollars de recettes) pourrait atterrir dans la catégorie meilleur film des prochains Oscars.

Quatre ans après le succès surprise Equalizer, tonton Denzel Washington rempile dans le rôle de Robert McCall. La dynamique est la même dans Equalizer 2 mais la sensation de fraîcheur a disparu. A l’inverse, Spike Lee avait rarement été aussi inspiré que sur son BlackKklansman. L’histoire de Ron Stallworth, le premier officier Noir américain à avoir infiltré le Ku Klux Klan a fait beaucoup de bruit. Et ce, dès son passage sur la Croisette où le film porté par John David Washington, Adam Driver, Laura Harrier et Topher Grace est reparti avec le Grand prix.

Toujours à Cannes, Burning de Lee Chang-dong était présenté en sélection officielle. Lauréat du prix FIPRESCI, le film de 148 minutes a permis de découvrir Steven Yeun dans un rôle à des années-lumière de celui qu’il campe dans The Walking Dead. Et parce que la Croisette nous a offert de belles surprises cette année, impossible de ne pas mentionner Whitney de Donald MacDonald. Le documentaire centré sur la diva aux 200 millions d’albums vendus a permis de mettre en lumière l’homophobie et la misogynie propres à la communauté noire américaine. Un film qu’il faut avoir vu !

Quoi de plus logique que d’évoquer le premier gros film hollywoodien porté par un casting 100% asiatique depuis 1993 ? Crazy Rich Asians de Jon M. Chu a reboosté les carrières respectives de Constance Wu et Michelle Yeoh tandis que le grand public a fini par craquer pour le beau Henry Golding. Le film a rapporté près de 8 fois son budget, d'où l'idée d'en faire une suite !

Cinq ans après 12 Years A Slave, Steve McQueen effectuait son grand retour avec un film de braquage aux accents féministes. Sans surprise, sa collaboration avec Viola Davis, Michelle Rodriguez, Cynthia Erivo et Daniel Kaluuya a donné naissance à un nouveau grand film : Les Veuves. Enfin, notez que l'adaptation d'A tous les garçons que j'ai aimés, la comédie de Netflix qui a vu briller Lana Condor et Noah Centineo aura également droit à une suite. Eh oui, l'idylle scénarisée entre l'idole Americano-vietnamienne et le petit ami d'Internet aux origines italiennes et hollandaises en a ému plus d'un.

Entre choix subtiles et gros ratages

Le casting presque exclusivement asiatique de The Outsider s’explique par son pitch : un Américain (Jared Leto) reste au Japon après avoir été libéré d’un camp de prisonniers durant la Seconde guerre mondiale. Le film de Martin Zandvliet est disponible depuis mars sur Netflix mais n’évite pas quelques écueils et clichés sur les Yakuzas. Dommage !

Du côté de Disney, l’adaptation d’Un raccourci dans le temps était très attendue. Malheureusement, avoir Oprah Winfrey au casting et Storm Reid en tête d’affiche n’a pas empêché le film d’Ava DuVernay (Selma) de faire un bide : seulement 132 millions de dollars de recettes pour un film qui en a coûté autant si l’on inclut le marketing…

Après avoir ravi la critique et le public avec l’excellent Dernier train pour Busan, Sang-Ho Yeon était de retour en avril avec Psychokinesis. L’histoire d’un homme ordinaire qui se découvre des super-pouvoirs qu’il utilise pour défendre sa fille hyperactive n’a peut-être pas généré le buzz espéré mais les fans de films fantastiques venus du Corée du Sud étaient comblés.

Spider-Man : New Generation n’est certainement pas un film noir ou particulièrement porté sur la diversité. Mais les présences au casting (pour les voix françaises) de Stéphane Bad (Spider-Man) et du footballeur Presnel Kimpembe (Le Scorpion) étaient rafraîchissantes. Pour rappel, Shameik Moore, Mahershala Ali, Brian Tyree Henry et Luna Lauren Velez faisaient partie de l'équipe de doublage de la version originale !

De son côté, après avoir fait ses armes du côté du cinéma d’horreur (Saw, Insidious, Conjuring), James Wan s’est offert un nouveau blockbuster. Il nous avait déjà surpris sur Fast and Furious 7 mais son Aquaman vaut davantage le détour. Avec un budget de 160 millions de dollars, le réalisateur malaisien et australien s’est fait plaisir. Et ce n’est pas son acteur principal, l’Hawaïen Jason Momoa qui dira le contraire. A l’heure où nous écrivons ces lignes, le film a d’ores et déjà rapporté 846 millions de dollars dans le monde.

Et les autres ?

Un peu plus discret, Kings de Deniz Gamze Ergüven aurait mérité une meilleure couverture médiatique. Porté par Halley Berry et Daniel Craig, le film raconte comment, en 1992, le procès Rodney King va avoir une incidence sur le quotidien d’une mère de famille. De son côté, David Diggs peut se vanter d’avoir participé à l’un des films les plus utiles de l’année dernière. Blindspotting de Carlos Lopez Estrada est en effet une belle incursion dans cette Amérique remplie de jeunes hommes en liberté conditionnelle constamment confrontés à des bavures policières. Un drame comme on les aime.

Et pour refermer cette liste non-exhaustive des films qui ont fait la part belle aux minorités, intéressons-nous brièvement au cas particulier de Back to School. Cette comédie portée par Kevin Hart et Tiffany Haddish aurait pu faire un carton en France si le premier ne s’était pas retrouvé au coeur d’une polémique mêlant Oscars et vieux tweets homophobes. Ne reste qu’un film de Malcolm D. Lee potache mais furieusement drôle !

Supergirl : Le scénariste de 22 Jump Street planche sur un script

Posté par wyzman, le 7 août 2018

Alors que Marvel vient de faire un un carton en sortant à la suite Black Panther, Avengers : Infinity War et Ant-Man et la Guêpe, DC Comics tente de riposter. Malgré des projets porteurs dévoilés au Comic-Con, le salut pourrait bien venir avec une certaine kryptonienne !

Un projet plus fun

D'après les informations recueillies par Deadline, le scénariste de The Cloverfield Paradox et 22 Jump Street Oren Uziel est actuellement en pleine écriture d'un script pour un potentiel film centré sur la cousine de Superman. Comme le rappelle très justement le webzine, la possibilité d'un nouveau film centré sur Superman est en discussions depuis 2013. Sous les traits du kryptonien le plus célèbre de la planète, Henry Cavill avait essuyé pas mal de critiques émanant de la presse lors de la sortie de Man Of Steel. Néanmoins, le film a rapporté plus au box-office mondial que Justice League (!) ou encore Batman Begins.

Vivement moqué pour son désir de créer un univers particulièrement sombre dès l'intronisation de Batman, DC Comics tenterait aujourd'hui d'offrir un ton plus léger à ses films. Un changement que l'on a pu voir dans Wonder Woman, seul film de l'écurie pour le moment à disposer d'une femme à la réalisation. Bien qu'il soit encore trop tôt pour se demander qui interprétera le rôle-titre de ce Supergirl, force est de reconnaître que cela permettrait de remettre Henry Cavill sur le devant de la scène.

Plus qu'applaudi pour sa performance dans Mission : Impossible - Fallout face à un Tom Cruise plus en forme que jamais, l'acteur de 35 ans demeure l'un des favoris des fans de DC Comics. Son personnage, figure majeur de la pop culture, était déjà un élément-clé de Batman v Superman et Justice League. Une apparition dans Supergirl permettrait de rassurer les fans et de déclencher officiellement le développement d'un nouveau film centré sur son personnage - si Henry Cavill est toujours sous contrat à ce moment-là.

DC Comics cherche une pépite

La société à qui l'on doit notamment Suicide Squad n'est pas prête de s'arrêter là dans son développement de films centrés sur des super-héros. Aquaman est toujours attendu pour le 19 décembre tandis que Shazam! devrait prochainement disposer d'une date de sortie. Par la suite, Todd Phillipps réalisera The Joker, avec Joaquin Phoenix dans le rôle principal et Robert De Niro comme mentor. Le tournage débute en septembre à New York et le film devrait sortir en octobre 2019.

Dans la foulée, DC Comics entamera la production de Birds Of Prey, film permettant de faire revenir Harley Quinn, le personnage campé par Margot Robbie dans Suicide Squad. Réalisé par Cathy Yan, le film verra se croiser des anti-héroïnes toutes plus remarquables les unes que les autres. Enfin, le réalisateur des deux derniers La Planète des Singes, Matt Reeves, réalisera Batman. Un projet sur lequel Ben Affleck avait jusque-là la main mise. Pour le plus grand bonheur des fans, il a été complètement écarté du projet. Le film doit désormais s'intéresser à un Batman plus jeune, permettant de reconquérir le cœur de cible de DC Comics, les jeunes fans de romans graphiques. Enfin, notez que le tournage de The Flash débutera (enfin) en février prochain avec toujours Ezra Miller en tête d'affiche

Comic-Con 2018 : Warner Bros. dégaine la grosse artillerie côté cinéma

Posté par wyzman, le 25 juillet 2018

Une fois n'est pas coutume, c'est ce week-end qu'avait lieu le San Diego Comic-Con International, soit l'événement le plus prisé au monde par les fans de pop culture (cinéma, séries télé, animes, mangas, jouets, jeux vidéo, etc.).

Acte I : Warner Bros. voit grand

Le moins que l'on puisse dire c'est que malgré ses petits 10,5% de parts de marché sur le territoire marché pour cette année, Warner Bros. était le studio qu'il fallait suivre de près au Comic-Con - comme presque toutes les autres années.

Aquaman

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Sans surprise, le panel que personne ne souhaitait rater était celui d'Aquaman. Le film de James Wan est attendu pour le 19 décembre et Jason Momoa était plus que partant pour faire le show face à des fans hystériques. En quelques heures seulement, la bande-annonce a été vue plus de 18 millions de fois, un joli petit record pour Warner Bros. et DC Comics qui se remettent à peine du semi-échec de Justice League et n'ont décidé de sortir qu'Aquaman cette année !

Shazam!

Nouvel arrivant dans l'univers DC Comics/Warner Bros., Shazam! raconte comment le jeune Billy Batson se retrouve doté de pouvoirs (sagesse, force, endurance, puissance, courage, vitesse) dès lors qu'il dit "SHAZAM". Le film n'a pas encore de date de sortie officielle (bien que le mois d'avril 2019 soit un bon pari) et est réalisé par Savid F. Sandberg (Annabelle 2). Au casting, on retrouve Zachary Levi, Mark Strong ou encore Ross Butler. Perçu comme le Deadpool de DC Comics, le trailer de Shazam a déjà captivé plus de 11 millions de personnes.

Godzilla : King of the Monsters

S'il y a bien une bande annonce qui aura marqué les esprits au Comic-Con 2018, c'est bien celle-ci. Les passionnés ont en effet été incapables de retenir quelques cris en voyant Millie Bobby Brown dès les premières secondes. Absolument impressionnant, le trailer présage de très bonnes choses. Annoncé pour le 20 mai 2019, le film de Michael Dougherty avec Vera Farmiga et Kyle Chandler fait suite à celui de 2014 réalisé par Gareth Edwards.

Les Animaux fantastiques - Les Crimes de Grindelwald

Il semblerait que cette année, J.K. Rowling a officiellement succombé aux sirènes du queerbaiting, cet ensemble de techniques visant à attirer l'attention de l'audience queer. Après avoir annoncé qu'Albus Dumbledore était gay mais sans l'avoir inclus dans la saga Harry Potter, la romancière a déclaré que cette partie de sa vie serait mise en avant dans les films précédent les Harry Potter, c'est-à-dire la saga des Animaux fantastiques. Résultat : la nouvelle bande annonce des Crimes de Grindelwald (qui sort le 14 novembre) n'évoque en rien la sexualité du personnage phare. Plus encore, Jude Law a reconnu n'avoir tourné aucune scène de ce second volet avec Johnny Depp dans Entertainment Weekly. Pourtant, leurs personnages respectifs (Dumbledore et Grindelwald) sont censés être très proches…

Acte II : Fox et Disney voient encore plus grand

Alita : Battle Angel

Robert Rodriguez est de retour par la très grande porte ! Quatre ans après Sin City : J'ai tué pour elle, il s'est associé à son ami de longue date James Cameron pour développer Alita : Battle Angel, l'adaptation en live-action du manga Gunnm de Yukito Kishiro. On y suit le parcours d'Alita, une adolescente cyborg du XXVIe siècle qui lutte dans un monde post-apocalyptique ravagé par la guerre. Le talent combiné des deux hommes promet déjà des scènes d'action révolutionnaires et inédites (comme ont pu l'être celles de Ready Player One plus tôt cette année).

Glass

Peu de temps après les événements relatés dans Split, David Dunn (l'homme incassable) poursuit sa traque de La Bête (Kevin Crumb) que l'on sait capable d'endosser 23 personnalités différentes. Attendue par des millions de fans sur terre, la bande annonce a généré un véritable buzz sans pour autant faire l'unanimité. Comme cela était déjà le cas avec Incassable puis Split, il faudra attendre d'avoir vu le produit fini  (dès le 16 janvier 2019 en salle) pour avoir une idée précise de ce thriller censé conclure la trilogie. D'ici là, les fans vont pouvoir continuer à fantasmer sur la réunion James McAvoy - Bruce Willis - Samuel L. Jackson - Sarah Paulson !

Acte III : Disney vole la vedette grâce à un scandale Les Gardiens de la galaxie 3

Pas de bande annonce ici mais un véritable bad buzz ! Après que des supporteurs de Trump ont décidé de faire remonter dans les internets des tweets du réalisateur James Gunn, Disney l'a tout simplement renvoyé du tournage des Gardiens de la galaxie 3. Dans ces tweets qui datent parfois de 2008 et que vous pouvez retrouver ici, James Gunn, un provocateur notoire à l'époque, plaisante à propos de la pédophilie, d'atteinte à la pudeur ou encore de l'Holocauste... Le co-scénariste et réalisateur des deux premiers Gardiens de la galaxie a présenté des excuses publiques et une pétition a d'ores et déjà été lancée pour le faire revenir à bord mais pour l'instant rien n'y fait.

Ben Affleck et Warner: Toxic affair ?

Posté par wyzman, le 21 avril 2016

Ben Affleck n'aurait pas dû accepter de réaliser le prochain Batman. Voilà qui est dit. Si vous avez pris la peine d'aller voir Batman v Superman : L'Aube de la justice au cinéma, vous n'aurez aucun mal à comprendre où nous venons en venir. Si ce n'est pas le cas, nous allons dès maintenant expliciter.

A 43 ans seulement, Ben Affleck n'a eu de cesse de nous épater. Eh oui, il n'y a pas si longtemps que ça, l'acteur qui jouait dans l'horrible Daredevil était le simple boytoy de Jennifer Lopez. Mais depuis son mariage (et son divorce) avec Jennifer Garner, l'homme et l'acteur ont bien changé. Plus encore, nous avons découvert des facettes de sa personnalité dont nous ignorions tout simplement l'existence. Outre le fait de savoir écrire de bons scénarios, Ben Affleck est un excellent réalisateur : Gone Baby Gone ? The Town ? Argo ? Si vous ne les avez pas vus, vous savez ce qu'il vous reste à faire.

Mais pourquoi ne pas se réjouir à l'idée de le voir réaliser le prochain film centré sur Batman ? Eh bien tout simplement parce que son interprétation de l'homme-chauve-souris ne casse pas trois pattes à un canard ! Plus encore, nous aurions aimé un peu de nouveauté dans l'univers DC Comics. Très à l'aise dans ce que l'on appellera grossièrement des films d'auteurs (The Company Men, Gone Girl par exemple), l'acteur pourrait avoir bien dû mal à surpasser - ou même égaler - ce que Christopher Nolan a fait avec sa trilogie The Dark Knight. Alors oui, les challenges sont formateurs mais celui-ci sonne creux.

Présent dans Suicide Squad qui sort en août prochain, le contrat qui lie Ben Affleck à la Warner ressemble de plus en plus à un pacte avec le diable. Rappelons dès maintenant que Live By Night, le prochain film de et avec Ben Affleck (forcément produit et distribué par la Warner) devait sortir le 25 décembre dernier. Cela avant d'être repoussé au 7 octobre 2016 puis carrément relégué au 20 octobre 2017... Si la logique de l'Oscar season est intéressante, les plus stratèges d'entre nous auront compris que cela "libère" Ben Affleck pendant un moment.

Pile ce qu'il faut pour continuer le tournage de Justice League Part One (qui vient de commencer), mettre en chantier The Batman (c'est le titre actuel du projet) et tourner des scènes de The Flash et Aquaman ! Seul hic : Justice League Part One sortant le 17 novembre 2017, Ben Affleck sera tôt ou tard contraint de faire le tour du monde pour assurer en même temps la promotion du blockbuster qui doit rivaliser avec les Avengers et celle de son film d'auteur oscar-worthy. Pas sûr que le résultat soit à la hauteur. Et surtout, pas sûr que Warner Bros. soit vraiment gagnant, vu la tête que l'acteur révélé pas Will Hunting faisait déjà en découvrant les critiques négatives de Batman v Superman

En ne sortant presque que des blockbusters pour la fin 2016 (Conjuring 2, The Legend of Tarzan, Suicide Squad, Les Animaux Fantastiques) et 2017 (The Lego Batman Movie, Kong : Skull Island, Wonder Woman, Dunkirk, Justice League Part One), Warner Bros. semble bel et bien donner la priorité à la rentabilité autour de licences et de marques, même si le studio continue de suivre fidèlement des auteurs comme Clint Eastwood et Christopher Nolan. Les projets personnels de Ben Affleck semblent s'éloigner encore et toujours un peu plus. Et en cas de succès de The Batman, on voit difficilement comment il aurait le temps de tourner des films sans collants. Ainsi, si Live By Night finit par sortir en octobre 2018... cela n'étonnera personne !

Comment Batman v Superman est devenu un vulgaire « film de fans »

Posté par wyzman, le 29 mars 2016

A moins de vivre dans une grotte depuis une semaine, vous n'avez pas pu échapper à tout ce ramdam entourant la sortie de Batman v Superman : L'Aube de la justice. (Oui, je me rends compte que ce titre est horrible. Surtout maintenant que j'ai vu le film... mais peu importe !) La nouvelle œuvre de Zack Snyder, quoiqu'un peu farfelue, était très intéressante sur le papier. Réunir deux héros majeurs de la pop culture dans une superproduction, nous en avions tous rêvé. Et d'entrée de jeu, le réalisateur de 300 avait tout pour lui : un talent certain, deux gros studios prêts à financer, des teasers et autres bandes annonces excellents et un casting impressionnant (Henry Cavill, Ben Affleck, Amy Adams, Jesse Eisenberg, Diane Lane, Laurence Fishburne, Jeremy Irons, Holly Hunter, Kevin Costner pour une séquence et Gal Gadot en cerise sur le gâteau).

Plus encore, après l'avant-première mondiale, les spectateurs semblaient plus que ravis. Comme on dit outre-Atlantique, les premiers avis étaient in. Bref, tout allait bien. Puis l'embargo a été levé et là, le massacre a commencé. Genre, vraiment. "Inachevé" pour Indie Wire. Juste "visuellement spectaculaire" pour Variety. Sauvé de sa "monotonie vaseuse" par Gal Gadot d'après The Wrap"Pas fun" et "absurde" pour le New York Times. Bref, vous avez compris l'idée. Et en France, même son de cloche. "Anti-spectaculaire" et "décevant" pour Première. De son côté, Le Figaro pointe "la lourdeur de l'intrigue, la lenteur des plans, l'omniprésence écrasante des effets pyrotechniques". C'est "une pâté réflexive" pour Le Plus. Et même Le Journal du Geek l'a perçu comme "supermou" et sans "aucun frisson". Ecran Noir y a vu "une valse de pantins" dans "un script peu subtil".

De manière simpliste, on pourrait mettre le décalage d'avis fans/critiques sur le dos du marketing : 250 millions de dollars de budget, 150 millions (minimum) pour la promotion, des teasers bandants, un "combat du siècle" promis, tout était là. En allant mater Batman v Superman, ce que l'on voulait voir c'est du grand spectacle, des trucs qui pètent, avoir le souffle coupé et se dire que c'était l'idée du siècle que de réunir les deux hommes dans un film. Sauf que cela n'arrive pas. On pourrait blâmer le scénario qui se veut politisé mais ennuie souvent. Nous pourrions évoquer la noirceur que Zack Snyder a voulu insuffler grâce à la présence de Batman. Mais cela ne prend pas car Christopher Nolan a déjà fait tout cela. Ce que le Hollywood Reporter a noté au moment de conseiller à Zack Snyder de "laisser les films de Christopher Nolan à Christopher Nolan".

Le fan, rempart bulletproof ?

Et une fois n'est pas coutume, au moment de vendre un film et d'esquiver des critiques unanimes, le fan est parfait. Le fan permet de se dédouaner de tout. Le fan est une excuse imparable. Pour le fan, studios, distributeurs et acteurs seraient prêts à faire ou dire n'importe quoi. Et cela notamment parce que le fan est souvent un bon client. Oui, le fan est loyal - jusqu'à ce que le résultat soit vraiment trop mauvais. Le fan vous soutiendra du mieux qu'il peut. Le fan ira voir le film. Une fois, deux fois, peut-être même plus. Le fan parlera du film sur les réseaux sociaux, à ses amis, au boulot, aux repas de famille. Le fan fera le travail pour vous, à partir du moment où vous le contentez. En d'autres termes, faire "un film de fans" ou "un film pour les fans" expliquerait la qualité moindre de certaines adaptations. Voilà qui est sympa pour les fans ! Mais de là à dire que les fans présents à l'avant-première mondiale ont été éblouis par les acteurs présents, il n'y a qu'un pas…

Le fan n'est pas nécessairement aveugle car fan ou pas fan, il faut bien reconnaître que la communication autour du film était géniale, que notre attente à tous était élevée et qu'au fond de nous, nous voulions y croire. En cela, nous pourrions faire le parallèle avec Le Réveil de la Force. Son réalisateur, J. J. Abrams, est un homme de génie et sur le plan technique, on ne peut rien reprocher à son film. Mais le scénario ne casse pas trois pattes à un canard ! C'est un fait, une vérité générale presque. Fans et/ou critiques, nous avons fait avec et sommes passés à autre chose. Malheureusement, et comme c'est souvent le cas, c'est plus simple à dire qu'à faire.

Une industrie pourrie ?

Tandis que certains fans ont déjà commencé à signer une pétition pour évincer  Zack Snyder des prochains projets de DC Comics, Rolling Stone a mis le doigt sur ce qui est peut-être la véritable raison d'un tel bad buzz autour de Batman v Superman : "les films de super-héros ne sont pas en train de tuer l'industrie du film. L'industrie du film est en train de tuer les films de super-héros" écrit le magazine. Eh oui, à force d'enchaîner les adaptations, de multiplier séries dérivées, remakes et autres reboots, il faut bien que quelqu'un se casse la figure. Daredevil et Green Lantern étaient de bons exemples de ratage complet, mais ça n'a pas arrêté Hollywood. A l'inverse, le carton de Deadpool prouve qu'on peut encore divertir avec une certaine singularité et un super-héros qui ne se prend pas au sérieux.

Persuadés que les fans de comics et le public en général seront toujours au rendez-vous, Marvel a réussi à incruster Spider-Man dans la dernière bande annonce de Captain America : Civil War (ou Avengers 3 si vous préférez), tandis que DC Comics a plus ou moins bien introduit ses prochains hits grâce à Batman v Superman. Nous attendrons avec impatience Wonder Woman, Aquaman sera un véritable plaisir coupable que James Wan annonce déjà comme plus "fun" que L'Aube de la justice, Flash devrait faire du bruit et Cyborg méritera le coup d'œil. Et il y aura bien évidemment cette Justice League qui devrait tout déchirer.

Une chose est sûre : au moment d'attirer les fans, Marvel et DC Comics savent y faire. A l'instar de Michael Bay ces dernières années, Batman v Superman vient de prouver que les studios pouvaient officiellement se passer de critiques positives dans la presse pour amasser du fric. Plus gros lancement de Pâques aux Etats-Unis avec 166 millions de dollars en 3 jours, quatrième meilleur démarrage dans le monde en dépassant les 400 millions de dollars en 5 jours… Batman v Superman va marquer l'histoire du cinéma côté recettes. Et ça sans l'adhésion de la presse ! Cela mérite qu'on lui lève notre chapeau. Du coup, bien malgré nous et ce que l'on en a pensé, on ne saurait que trop vous recommander de vous faire votre propre opinion sur l'œuvre en la voyant directement en salles. Ou pas. Dans un mois, Captain America affronte Iron Man dans un autre match de titans. Leur invincibilité garantit aux franchises d'être sans fin. Et hélas, c'est aussi ça qui tue le suspense. Car pour Hollywood, la seule incertitude n'est pas de savoir si un super-héros peut mourir (c'est impossible), mais de savoir combien les fans dépenseront et à quelle place il terminera au box office !

Flash, Aquaman, Suicide Squad, Shazam… Warner Bros programme ses superhéros

Posté par redaction, le 16 octobre 2014

C'est désormais officiel : la guerre des superhéros entre Walt Disney et Warner est lancée. En précisant son programme d'adaptation de comics, la Warner, alliée à DC Entertainment, a décidé de jouer dans la même cours que Disney/Marvel. Ce ne sont pas 9 films qui seront produits en 2016 et 2020, mais 10. Et c'est un minimum, puisque le studio ne s'interdit pas un Batman ou/et un Superman en plus.
Les superhéros vont nous envahir (lire notre actualité du 7 août).

La Warner se permet donc d'anticiper en donnant plus de précision sur le programme.

Batman vs Superman: Dawn of Justice de Zack Snyder, avec Ben Affleck et Henry Cavill (2016)
Suicide Squad de David Ayer (2016)
Wonder Woman avec Gal Gadot (2017)
Justice League Part One de Zack Snyder, avec Ben Affleck, Henry Cavill et Amy Adams (2017)
The Flash avec Ezra Miller (2018)
Aquaman avec Jason Momoa (2018)
Shazam avec Dwayne Johnson (2019)
Justice League Part Two de Zack Snyder (2019)
Cyborg avec Ray Fisher (2020)
Green Lantern (2020)

Le plus intéressant dans cette annonce est bien entendu la révélation ou la confirmation de certains castings.
Pour l'instant, Suicide Squad courtise Ryan Gosling, Tom Hardy et Will Smith. Mais le film a son réalisateur.
La franchise Justice League est enfin dans les tuyaux et presqu'au complet. On connaissait déjà les incarnations d'Aquaman, Wonder Woman et Cyborg (chacun étant dans le Batman vs Superman). On ignorait qui allait être Flash. Et c'est Ezra Miller qui va s'y coller. Changement de registre total pour le jeune acteur, habitué aux rôles torturés ou barrés dans des films d'art et essai.

Reste à trouver la Green Lantern. Et espérons que le public ne se lasse pas trop d'ici là.