Belmondo de nouveau sur un plateau?

Posté par vincy, le 19 décembre 2017


16 ans après son grave accident vasculaire cérébral, 8 ans après son dernier film - Un homme et son chien de Francis Huster (un échec total au box office en plus d'une critique stupéfaite du ratage) -, Jean-Paul Belmondo pourrait de nouveau revenir sur les plateaux de cinéma.

La star (160 millions d'entrées en France, 58 films millionnaires) aurait accepté de de tenir le premier rôle dans le prochain film de Fabien Onteniente, selon Antoine Duléry, un proche de l'acteur, qui a révélé l'information dans le journal La Meuse. Oui, nous savons: il faut que ce soit un acteur de la trempe de Belmondo pour que Ecran Noir parle d'Onteniente et d'un journal belge. Snobisme cinéphile...

Mais l'information est essentielle pour quiconque apprécie l'acteur de 84 ans, qui a débuté au cinéma il y a plus de 60 ans. Le réalisateur de Camping prépare un "road-movie" qui sera un hommage au comédien. Le projet a été initié par Antoine Duléry lui-même et Pathé aurait donné son accord pour la production. Même si le comédien reste handicapé par les séquelles de son AVC, il parvient, avec un effort palpable, à parler et à marcher.

Pluie d'honneurs

Il a reçu de nombreux hommages ces dernières années, dont une Palme d'honneur à Cannes en 2011, un Prix Lumière en 2013, et un Lion d'or d'honneur à Venise en 2016. En février, il a reçu un Hommage de l'Académie des César pour l'ensemble de sa carrière. La dernière fois qu'un projet autour de "Bébel" avait circulé c'était au début des années 2010. Claude Lelouch préparait un film, intitulé Les bandits manchots, qui ne s'était jamais fait.

Claude Lelouch en tournage avec Dujardin, Dalle, Hallyday, Foly, Perez et Seigner (entre autres)

Posté par vincy, le 6 juillet 2016

Claude Lelouch est en tournage depuis lundi, dans la région de Beaune, réputée pour ses vignobles. Pour son 46e film, Chacun sa vie et son intime conviction, le réalisateur a rassemblé un casting très varié (mais pas forcément signe de diversité), entre stars du cinéma, de l'humour et de la chanson, couples déjà vus au 7e art et couples sur scènes, habitués du réalisateurs et nouveaux venus.

Jean Dujardin, Elsa Zylberstein et Christophe Lambert, déjà à l'affiche de son dernier film, Un + Une, son plus gros succès depuis 1996, seront cernés par Johnny Hallyday (Salaud, on t'aime), Thomas Dutronc (fils de Jacques qui avait joué dans Les Bons et les Méchants), Béatrice Dalle (La belle histoire), Mathilde Seigner, Antoine Duléry, Julie Ferrier, Gérard Darmon, Audrey Dana, Déborah François, Francis Huster, Philippe Lellouche, Vanessa Demouy, Michel Leeb, Jean-Marie Bigard (And now... Ladies and Gentlemen), Rufus, Nadia Farès, Zinedine Soualem, Marianne Denicourt, Liane Foly, Stéphane De Groodt, Pascal Elbé, Vincent Perez, Isabelle Pasco, Chantal Ladesou et l'avocat Eric Dupond-Moretti (ce qui change un peu de Bernard Tapie).

Un soleil, chacun son ombre.

L'histoire optimiste (car selon lui on surdramatise le malheur) sera décomposée en 13 rounds (son chiffre porte-bonheur). Une seule séquence, la finale, réunira tous les comédiens vers la mi-août. Il sera question de "12 hommes, 12 femmes, et 12 signes du zodiaque mais d'un seul soleil, et chacun son ombre. Leurs histoires se mêlent et s'entrecroisent autour d'un festival de jazz dans la capitale du vignoble bourguignon, Beaune. Un jour, la vie les rassemble pour juger un homme, et ils doivent faire appel à leur intime conviction" explique le réalisateur au Parisien. "Ces histoires tirées de faits divers seront reliées les unes aux autres. Pour moi, la vie est un grand procès, qu'on le veuille ou non, dont on attend tous le verdict, la mort. C'est ce procès que je vais essayer de filmer."

Le tournage de ce film "heureux" a lieu dans les Ateliers du cinéma de Beaune, son école, dont quelques élèves participeront au film. On peut imaginer ce film à Cannes en 2017. Mais d'ici là, il sera occupé à accompagner la célébration des 50 ans de sa Palme d'or et à être président du jury de Dinard fin septembre.

Claude Lelouch fait revenir Belmondo sur les plateaux de cinéma

Posté par vincy, le 5 août 2012

Le Parisien a révélé hier le retour de Jean-Paul Belmondo au cinéma. 11 ans après un AVC qui l'a profondément diminué, 2 ans après Un homme et son chien, son dernier film, de Francis Huster, plutôt raté, "Bébel" revient sur les plateaux de Claude Lelouch. C'est le réalisateur lui-même qui a divulgué l'information, après une projection d'Itinéraire d'un enfant gâté au Festival de Nîmes. Le film, l'un des meilleurs de Lelouch en 50 ans de filmographie, avait valu à Belmondo le seul César de sa carrière.

A 79 ans, Belmondo retrouve donc un cinéaste avec qui il a tourné 3 films. Un homme qui me plaît en 1969 avec Annie Girardot, Itinéraire d'un enfant gâté en 1988 avec Richard Anconina et Les Misérables du XXe siècle en 1994.

Le nouveau projet de Lelouch (le premier depuis Ces amours-là en 2010, le 44e depuis ses débuts), Les bandits manchots, sera une comédie. Belmondo incarnera un prisonnier qui cherche à s'évader. Mais, sur le toit du pénitencier, il chute et se blesse gravement. Selon les propres mots du cinéastes, il s'agira de la confrontation entre "une bande de vieux cons" et "une bande de jeunes cons". Charles Gérard et Aldo Maccione seront sans doute dans la première catégorie face à Franck Dubosc et Antoine Duléry dans la seconde. une femme se glisse dans l'affaire, interprétée par Audrey Dana.

A noter qu'il s'agira aussi du grand retour de Maccione, qui n'a rien tourné depuis Travaux, on sait quand ça commence... de Brigitte Roüan en 2005 et qui a connu un véritable trou d'air dans sa carrière cinématographique depuis 1987. Lelouch l'avait immortalisé dans L'aventure c'est l'aventure en 1972. Charles Gérard, fidèle de "Bébel" (6 films ensemble), est aussi un habitué de Lelouch. Ce sera leur 19e collaboration. Audrey Dana a déjà tourné deux fois avec le réalisateur.

Espérons que Belmondo aura la main plus chanceuse avec Lelouch qu'avec Huster et qu'il emportera la mise. Lelouch a par ailleurs signalé à Nîmes qu'il préparait les deux longs métrages suivants  : Salaud, on t'aime et L'intime conviction. Les trois films auront une séquence en commun.

Victor : « C’est la misère, là… »

Posté par vincy, le 5 octobre 2009

victor.jpg « Soyez pas trop gentille Alice, les hommes aiment les salopes. »

L'histoire : Alice est stagiaire au magazine Global . Son voisin, Victor, un vieux monsieur, va être expulsé dans un mois. Elle décide de passer une petite annonce pour lui trouver une famille d'accueil. Mais le nombre de réponse donne l'idée à Courcelle, le rédacteur en chef, d'en faire un concours avec un feuilleton autour de ce miséreux. Global choisit parmi les familles postulantes (et avides des 150 000 euros pour le vainqueur) les Saillard.

Notre avis : Comédie sympathique réalisée comme un téléfilm du lundi soir, Victor sauve sa dignité cinématographique grâce à Pierre Richard – son personnage, ses dialogues, son jeu. Un tel degré de fantaisie chez ce vétéran de la comédie permet de dynamiter une plate mise en scène avec un simple jonglage de verre. Entre Incorrigible façon Bébel ou Boudu style Simon, ce misérable un peu fourbe et gentiment anar enchante dans ce monde brutal, pourtant pas très réaliste. Poète au langage d’un autre temps, au regard un peu cynique, il ne va jamais très loin dans la méchanceté.

Manquant de cruauté, le film, en plus, est bricolé de clichés. La rédaction du journal ressemble à un décor de sitcom, jusqu’au jeu de Lambert Wilson, à côté de la plaque. Les bourgeois du XVe arrondissement sont bien campés par le duo pêchu et un peu largué Duléry / Célarié. Mais rien ne tient sur la longueur. Les rebondissements sont mous et les cataclysmes bien sages. Le script se découd au fur et à mesure, oubliant de temps en temps sa candide qui tenait de fil conducteur.

Puisque nous sommes dans une société où les gens libres sont ceux qui s’en vont avant d’être virés, on peut aussi être libre d’aller voir ailleurs si Pierre Richard y est.

L’autre émoi : portraits intimes de comédiens

Posté par MpM, le 14 mars 2009

l’autre émoiPour obtenir de ses interlocuteurs des propos vraiment personnels et intimes, la réalisatrice Raphaëlle Catteau a imaginé en 2006, pour la première série de l’Autre émoi, un dispositif original et novateur d’auto-interview. Concrètement, elle met l’acteur face à lui-même en lui demandant tout d’abord de répondre, en tant que comédien, à une série de questions sur sa vie et son travail, puis d’interpréter un personnage de journaliste qui poserait ces questions. Au montage, cela donne un fascinant dialogue entre deux facettes bien distinctes (par le biais notamment de costumes, voire de voix ou d’accent différents) d’une seule et même personne.

Diffusée depuis le début de l’année sur TPS star, la 2e saison de cette excellente série propose des rencontres avec treize comédiens aussi variés que Jean-Pierre Darroussin, Florence Foresti ou encore Arié Elmaleh, qui abordent tous sensiblement les mêmes thèmes : méthode de travail, distance avec le personnage, influence de son vécu personnel pour expliquer son choix de carrière, doutes et joies du métier de comédien… C’est tour à tour drôle et émouvant, farfelu et profond, léger et complexe, témoignant de la belle relation de confiance que Raphaëlle Catteau a su tisser avec ses interlocuteurs.

Et même si le dispositif du dédoublement de personnalité pourrait paraître artificiel, surtout quand certains comédiens s’inventent des personnages de journalistes Autre émoiparticulièrement hauts en couleurs (mais peut-être y-a-t-il du vécu derrière tout ça…), qu’il s’agisse du fan compulsif imaginé par Thierry Frémont ou de l’anglo-saxonne ultra-stressée composée par Sara Forestier, il n’en est rien. Les deux points de vue que cela donne sur chaque comédien se complètent et se répondent en effet avec une certaine justesse. Le choix de l’interviewer (un professeur pour Bernard Campan, une réincarnation d’Henry Chapier pour Antoine Duléry, une sorte de Johnny Depp rocker pour Stéphane Rousseau…) n’est d'ailleurs jamais innocent, en disant parfois presque aussi long sur le comédien que ses propres paroles.

Chaque épisode vaut la peine d’être vu indépendamment des autres, mais il est également passionnant de dresser des parallèles entre les réactions des différents protagonistes. Ainsi ne faut-il pas manquer le best-of (programmé le dernier week-end de mars) permettant de revivre les meilleurs moments, fous rires, répliques inopinées et propos enflammés de ces treize rencontres. Sara Forestier qui vante le métier de comédien comme "expression dans sa forme la plus entière", Antoine Duléry avouant que son premier public a été composé d’arbres, Aïssa Maïga qui peut tout jouer ("Si on me demande de jouer une pute, je peux la trouver… en moi"), Bernard Campan racontant sa première tentative de suicide, Thierry Frémont qui au début de sa carrière voulait "être extraordinaire tout le temps", Mathias Mlekuz et ses exercices de diction loufoques pour combattre le trac, Bruno Lochet qui a besoin de croire en son personnage pour l’interpréter, Hafsia Herzi en pleine démonstration de danse orientale, Mélanie Laurent qui déclare s’effacer totalement derrière le personnage au moment où elle joue… Autant de sensations, de vécu et de convictions qui constituent une plongée fascinante et souvent instructive dans l’univers mystérieux du jeu et de la création.
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Les derniers épisodes de la saison 2 sont diffusés chaque dimanche soir sur TPS star jusqu’au 29 mars.
Extraits et informations sur le site de Canal+.