Festival 2 Valenciennes 2018 : La Route sauvage, L’Île aux chiens et La Révolution silencieuse raflent la mise

Posté par wyzman, le 24 mars 2018

C'est ce soir qu'avait lieu la cérémonie de clôture de la 8e édition du Festival 2 Valenciennes. Pendant 7 jours, 8 jurys se sont chargés de regarder les 40 longs métrages (documentaires et fictions) sélectionnés avant de remettre 13 prix. Invitée très spéciale de cette cérémonie de clôture, Annie Duperey était accompagnée de l'équipe de Comme des garçons. Sans plus attendre, voici le palmarès de la 8e édition :

Compétition fictions "Images du monde"

  • Grand Prix : La Route sauvage d'Andrew Haigh (sortie le 25 avril)
  • Prix du Jury : Une année polaire de Samuel Collardey (sortie le 30 mai)
  • Prix d'interprétation féminine : Marie Baümer dans Trois jours à Quiberon d'Emily Atef (sortie le 13 juin)
  • Prix d'interprétation masculine : Tom Gramenz et Léonard Scheicher dans La Révolution silencieuse de Lars Kraume (sortie le 2 mai)
  • Prix de la Critique : La Route sauvage d'Andrew Haigh
  • Prix du Public : La Révolution silenceuse de Lars Kraume
  • Prix des Etudiants : La Mauvaise réputation d'Iram Hacq (sortie le 13 juin)
  • Prix du Jury Cinépass : L'Île aux chiens de Wes Anderson (sortie le 11 avril)

Compétition documentaires "Rumeurs du monde"

  • Prix du Jury : Les Enfants du hasard de Thierry Michel et Pascal Colson
  • Prix de la Critique : Coby de Christian Sonderegger (sortie le 28 mars)
  • Prix des Etudiants : Les Enfants du hasard de Thierry Michel et Pascal Colson
  • Prix du Public : Blue de Keith Scholey, co-réalisé par Alastair Fothergill (sortie le 28 mars)

Jury des Jeunes étoiles 2 Valenciennes

  • Etoile d'or du meilleur court-métrage : Les becs brûlés du Lycée des métiers Henri Sénez à Hénin-Beaumont
  • Etoile d'argent du meilleur court-métrage : Halte au massacre du Lycée professionnel Louise de Bettignies à Cambrai
  • Etoile de bronze du meilleur court-métrage : Melody du Lycée Charlotte Perriand à Genech

Les Arcs 2017 couronne Lean on Pete de Andrew Haigh

Posté par MpM, le 23 décembre 2017

C'est Lean on Pete, le nouveau film d'Andrew Haigh, déjà acclamé pour 45 ans en 2015 et Week-end en 2011, qui a triomphé au 9e festival de cinéma européen des Arcs.  Basé sur un roman de Willy Vlautin, il raconte l'histoire de Charley, un adolescent de quinze ans, qui se prend de passion pour Lean on Pete, un cheval de course appartenant à son employeur.

Andrew Haigh poursuit dans la veine du récit intimiste qui a fait son succès, mais le situe dans les vastes paysages de l'Ouest des Etats-Unis qui lui apportent une certaine ampleur. Si la trajectoire du personnage principal a des accents déchirants, la construction de l'histoire elle-même laisse grandement à désirer. On a l'impression d'un film qui voudrait aborder tous les sujets et tous les styles à la fois, multipliant les rebondissements dramatiques plus ou moins convenus, et les digressions inutiles. Lean on Pete mélange ainsi road movie traditionnel, portrait d'un pays au fil des rencontres archétypales du personnage (les vétérans, les laissés pour compte...),  film initiatique et même mélodrame. Cela fait beaucoup pour un seul film, qui paraît de ce fait très long et un peu indigeste, malgré quelques beaux passages.

Le jury, présidé par la réalisatrice française Céline Sciamma et composé de la comédienne belge Natacha Régnier, du réalisateur hongrois László Nemes, du compositeur russe Evgueni Galperine, de la comédienne française Clotilde Courau, de la réalisatrice franco-lituanienne Alanté Kavaïté et de l'acteur et réalisateur franco-tunisien Sami Bouajila, n'en a toutefois pas jugé ainsi, et remet quatre prix (sur six) au film : Flèche de Cristal, Prix d'interprétation masculine (Andrew Plummer), meilleure musique originale (James Edward Baker) et meilleure photographie (Magnus Nordenhof Jonck). Il a également choisi de récompenser Nico, 1988 de Susanna Nicchiarelli (Grand prix du jury) et Mademoiselle Paradis de Barbara Albert (Prix d’interprétation féminine pour Maria-Victoria Dragus).

A noter que deux autres films ont tiré leur épingle de la compétition : La Mauvaise Réputation de Iram Haq, prix du public et mention spéciale du jury jeune, ainsi que The Captain- L’Usurpateur, de Robert Schwentke qui reçoit le prix du jury jeunes, le Prix 20 Minutes d’Audace et une mention décernée par le jury de la presse.

Enfin, côté courts métrages, c'est un de nous chouchous de 2017 qui a séduit le jury présidé par le réalisateur Rémi Bezançon, et composé de la comédienne Frédérique Bel, le réalisateur Nicolas Bary, la comédienne Alysson Paradis, le réalisateur Morgan Simon, le comédien Swann Arlaud, et le programmateur Laurent Guerrier : le très beau Los Desheredados de la réalisatrice espagnole Laura Ferrès.

Le palmarès complet

Flèche de Cristal
Lean on Pete de Andrew Haigh

Grand Prix du Jury
Nico, 1988 de Susanna Nicchiarelli

Prix d’interprétation féminine
Maria-Victoria Dragus dans Mademoiselle Paradis de Barbara Albert

Prix d’interprétation masculine
Andrew Plummer dans Lean on Pete de Andrew Haigh.

Prix de la meilleure musique originale
James Edward Baker pour Lean on Pete de Andrew Haigh.

Prix de la meilleure photographie
Magnus Nordenhof Jonck pour Lean on Pete de Andrew Haigh

Prix du Public
La Mauvaise Réputation de Iram Haq

Prix de la Presse
Arrhythmia de Boris Khlebnikov.
Mention spéciale pour The Captain- L’Usurpateur, de Robert Schwentke

Prix 20 Minutes d’Audace
The Captain - L’Usurpateur de Robert Schwentke

Prix Cineuropa
Sonate pour Roos de Boudewijn Koole

Prix du Meilleur court-métrage
Los Desheredados de Laura Ferrès
Mention spéciale pour Koropa de Laura Henno.

Prix du Jury Jeune
The Captain - L’Usurpateur de Robert Schwentke
Mention spéciale pour La Mauvaise Réputation d’Iram Haq.

Cannes 2016 – Télex du Marché: Joann Sfar, Andrew Haigh, Abbas Kiarostami et un carré

Posté par vincy, le 14 mai 2016

- Joann Sfar revient à l'animation cinq ans après la sortie du Chat du rabbin. Une fois de plus il va adapter une de ses bandes dessinées, Petit Vampire (qui date du siècle dernier). Studiocanal et Autochenille Production l'accompagneront pour son 4e long métrage. La BD, publiée chez Delcourt, a été déclinée en 7 albums et une série pour la télévision.

- Andrew Haigh (45 ans), va tourner cet été aux Etats-Unis Lean on Pete. Il s'agit de l'adaptation d'un des romans de Willy Vlautin, Cheyenne en automne, qui raconte les aventures et les errances de Charley Thompson, un adolescent, et de son cheval Lean on Pete, à travers trois Etats de l'Ouest américain : l'Oregon, l'Idaho et le Wyoming, visitant ainsi une Amérique des oubliés et des paumés.

- Quatre ans après Like Someone in Love (en compétition à Cannes), Abbas Kiarostami donne enfin de ses nouvelles. Le producteur Charles Gillibert a annoncé le projet du cinéaste iranien, 24 Frames , sans en dévoiler l'intrigue. Cela fait trois ans que Kiarostami réalise ce film qui voulait faire un film de 24 heures et dont 24 Frames compiler certains moments.

- Elisabeth Moss quitte l'univers des Mad Men et rejoint Claes Bang (la série TV nordique Bron) pour le nouveau film du réalisateur de Snow Therapy (et membre du jury Un certain regard cette année), Ruben Ostlund. The Square s'intéressera à un ambitieux directeur de musée qui veut exposer une installation de forme carré qui doit révolutionner le monde de l'art. l s'agit à la fois d'une critique de la société du spectacle et de l'hypocrisie des médias. Le tournage débutera en juin entre Stokholm, Gotenburg et Berlin.

Le « scabreux » Week-end d’Andrew Haigh censuré par l’Eglise catholique en Italie

Posté par vincy, le 11 mars 2016

L'homosexualité n'est pas encore un problème réglé en Italie. Alors que Matteo Renzi, Président du Conseil des ministres italien, est parvenu difficilement à faire passer le mariage entre personnes du même sexe il y a moins de deux semaines, le pays vient de connaître un nouvel épisode qui démontre une fois de plus que le Pape est un Chef d'Etat bis dans la péninsule.

L'AFP rapporte que le film Week-end, premier long métrage du Britannique Andrew Haigh (qui a depuis réalisé 45 ans), ne sort cette semaine en Italie que dans 10 salles seulement. L'Eglise catholique, qui contrôle beaucoup de salles indépendantes italiennes, a en effet décidé de boycotter cette histoire d'amour homosexuelle, sortie partout ailleurs en Europe sans heurts.

Pourtant le film est juste interdit aux moins de 14 ans. Cependant, pour la commission d'évaluation de la Conférence des évêques italiens (CEI), il est "déconseillé, inutilisable et scabreux".

L'Eglise contrôle 1100 cinémas indépendants

Conséquence: le film a été refusé par les plus de 1 100 cinémas appartenant à l'Eglise, qui forment l'essentiel du réseau des salles indépendantes du pays, en marge des grandes chaînes d'exploitation, selon son distributeur, Teodora Film.

Ce réseau est un héritage de l'époque où chaque paroisse avait son cinéma et où le prêtre du quartier faisait couper les scènes qu'il jugeait inappropriées. L'AFP précise qu'aujourd'hui ces salles sont louées par les paroisses à des gérants qui, selon Cesare Petrillo, président de Teodora, ne sont pas religieux mais doivent s'engager à suivre les directives des évêques.

"Normalement, un film comme ça aurait été diffusé par beaucoup de ces salles. Mais en fait on n'a pas pu le sortir dans des régions entières et des villes comme Florence, Bergame ou Padoue. Et la seule raison c'est que les personnages principaux sont gays", a dénoncé M. Petrillo à l'AFP.

Réalisé en 2011, Week-end sort en Italie pour profiter du récent succès de 45 ans, qui a valu à Charlotte Rampling une nomination aux Oscars et avait été, lui, validé avec enthousiasme par la CEI.

le club de pablo larrainFilm sur des prêtres pédophiles, El Club a subit le même sort

La commission de la CEI évalue tous les films sortant en Italie, approuvant la majorité mais signalant certains comme "problématiques", en invitant les exploitants à accompagner leur diffusion d'un débat sur les questions qu'ils soulèvent, comme ce fut le cas pour The Danish Girl, sur la pionnière transgenre Lili Elbe, ou Spotlight, sur le scandale des prêtres pédophiles à Boston.

Il est très rare que la commission aille jusqu'à recommander que le film ne soit pas diffusé. Le dernier en date était El Club, du Chilien Pablo Larrain, prix du jury à la Berlinale en 2015, qui immerge le spectateur dans une communauté religieuse au Chili, déstabilisée et traumatisée par un scandale de pédophilie.

On comprend bien que le cinéma, pour l'Eglise catholique en Italie en 2016, ne doit pas aborder les questions de genre, de sexualité "déviante" et surtout ne pas critiquer l'institution religieuse, qui a toujours autant de mal à reconnaître ses erreurs.

Andrew Haigh et Chris Urch s’unissent pour un biopic sur Alexander McQueen

Posté par vincy, le 22 janvier 2016

Alors que 45 ans sort sur les écrans français mercredi prochain (et vaut à Charlotte Rampling sa première nomination aux Oscars, un an après son prix d'interprétation à Berlin), Andrew Haigh (Week-end) a annoncé qu'il réaliserait un film sur le styliste britannique Alexander McQueen.

Selon Deadline, le scénario de Lee sera écrit par Chris Urch (jeune auteur de 28 ans à qui l'on doit les pièces à succès Land of our Fathers et The Rolling Stone au théâtre). Il s'agit d'une adaptation libre de la biographie inédite en France, Blood Beneath The Skin, d’Andrew Wilson. Le scénariste s'aidera aussi de documents rassemblés lors de ses recherches.

Génie de la mode, Alexander McQueen, né Lee McQueen en mars 1969, est mort, pendu, le 11 février 2010, la veille des obsèques de sa mère, décédée une semaine avant. Surnommé "l'enfant terrible" dans son milieu, provocateur (parfois un peu gore, souvent baroque) et inventif, sa vie est digne d'un scénario hollywoodien avec son ascension et sa fin tragique. Il a commencé à travailler à 16 ans et lance sa première collection à à l'âge de 23 ans. En 1996, il remplace John Galliano chez Givenchy. et finalement, crée sa propre maison de couture (qui s'est déclinée en boutiques). Il a notamment conçu la robe de mariée de Kate Winslet en 1999. Le cinéma avait une forte influence sur ses créations.

Ouvertement homosexuel depuis l'âge de 6 ans, il s'est uni en 2000 à son compagnon, le documentariste George Forsyth. Il a aussi collaboré avec de nombreux artistes comme David Bowie, Rihana, Nicole Kidman, Pénélipe Kruz, Sarah Jessica Parker, Lady Gaga, Björk, ou Céline Dion mais aussi le Prince Charles. Pour le reste, il luttait contre son addiction à différentes drogues et contre une dépression de plus en plus profonde. Cela ne l'avait pas empêché de dessiner une dernière collection pour la Fashion Week de Paris, qui organise un défilé posthume un mois après son décès.

4 mois après son prix à Berlin, Charlotte Rampling (45 years) de nouveau récompensée

Posté par vincy, le 26 juin 2015

Le 69e Festival du Film d'Edimbourgh (Ecosse) a annoncé son palmarès aujourd'hui, deux jours avant la remise des prix.

45 Years d'Andrew Haigh, qui a déjà été honoré d'un double prix d'interprétation à Berlin et qui vient de faire son avant-première française au Festival de Cabourg, a reçu la plus haute distinction, le Prix Michael Powell du meilleur film britannique. Ce prix a récompensé par le passé des films comme Priest, Jude, Young Adam, My Summer of Love, Tsotsi, Moon...

L'actrice principale du film, Charlotte Rampling, a été récompensée en tant que meilleure interprète, prix qu'elle partage avec James Cosmo (The Pyramid Texts). Eddie Marsan avait été l'unique récipendaire l'an dernier.

Le prix du meilleur film international a distingué The Diary of a Teenage Girl de l'américaine Marielle Heller, le prix du documentaire a été décerné à The Wolfpack de Crystal Moselle et le prix du public récompensant un film d'animation anglais a couronné Stems d'Ainslie Henderson.

Berlin 2015 : Panahi, Haigh, Guzman, Larrain, Schipper attendus au palmarès

Posté par MpM, le 14 février 2015

taxi

À moins de 24h de la proclamation du palmarès de la Berlinale 2015, les pronostics et classements des meilleurs moments de cette 65e édition vont bon train.

Pour l'AFP, l'événement le plus marquant de la quinzaine aura été la projection de Taxi de Jafar Panahi, nouveau film clandestin du cinéaste iranien toujours sous le joug d'une interdiction de travailler. Il y sillonne Téhéran à bord d'un taxi dans lequel il fait diverses rencontres. Un candidat solide à un grand prix, ne serait-ce que pour le symbole.

L'agence de presse relève également la prouesse technique de l'Allemand Sebastian Schipper, qui a tourné son film Victoria en un seul et unique plan, soit un plan- séquence de plus de deux heures, et souligne le bon accueil réservé à deux premiers films, Ixcanul du Guatémaltèque Jayro Bustamante, et Sworn Virgin de l'Italienne Laura Bispuri. Le premier raconte l'histoire d'une jeune femme dont les projets de départ sont remis en question quand elle tombe enceinte tandis que le second s'attache au destin d'une jeune Albanaise ayant, selon la coutume, décider de vivre comme un homme pour échapper à un destin d'épouse soumise. Peut-être un prix d'interprétation féminine en perspective ?

Côté presse internationale, 45 years du Britannique Andrew Haigh figure parmi les favoris des critiques recensés dans le quotidien berlinois de Screen international. Les chiliens Le bouton de nacre de Patricio Guzman et El Club de Pablo Larrain sont eux-aussi bien placés (lire notre article). Ils pourraient définitivement se hisser sur l'une des plus hautes marches du palmarès.

Enfin, la surprise pourrait venir de deux films exigeants qui ont leurs adorateurs autant que leurs destructeurs : Knight of cups de Terrence Malick et Eisenstein in Guanajuato de Peter Greenaway, qui l'un comme l'autre mériteraient amplement un prix de mise en scène, ou encore du film russe, Under electric clouds d'Alexey German Jr., vaste fresque poétique et engagée sur la Russie contemporaine.

Face à une compétition aussi ouverte, rien ne semble joué d'avance, et on pourrait fort être surpris par les choix du jury mené par Darren Aronofsky. L'excellente nouvelle, c'est qu'au vu de la qualité de la sélection 2015, il y a peu de chance que le lauréat de ce 65e Ours d'or ne soit pas un film réellement intéressant, à défaut d'être un pur chef d'oeuvre.

Terrence Malick et Cendrillon en sélection officielle à Berlin

Posté par vincy, le 15 décembre 2014

cendrillon afficheLe 65e Festival de Berlin a révélé 7 films de sa compétition ce lundi 15 décembre. On note la présence très attendue du nouveau film de Terrence Malick, Knights of Cup, mais aussi, hors compétition, le nouveau Kenneth Branagh qui s'est attaqué à Cendrillon. Les deux films ont Cate Blanchett en tête d'affiche.

Parmi les films attendus et possibles, on peut espérer lors de la prochaine Berlinale (5-15 février 2015) American Sniper de Clint Eastwood, Hacker de Michael Mann, Big Eyes de Tim Buron, ou encore Journal d'une femme de chambre de Benoît Jacquot.

45 Years (Royaume Uni) de Andrew Haigh (Week-end), avec Charlotte Rampling et Tom Courtenay
Als wir träumten / As We Were Dreaming (Allemagne) de Andreas Dresen (Pour lui) avec Merlin Rose et Julius Nitschkoff.
Cinderella / Cendrillon (Etats-Uns) de Kenneth Branagh (Thor) avec Cate Blanchett, Richard Madden et Helena Bonham Carter
Eisenstein in Guanajuato (Pays-Bas/Mexique) de Peter Greeneaway (Le ventre de l'architecte) avec Elmer Bäck et Luis Alberti
Ixcanul Volcano (Guatemala) de Jayro Bustamente (premier film), avec Maria Mercedes Coroy et Maria Telon
Knights of Cup (Etats-Unis) de Terrence Malick (The Tree of Life) avec Christian Bale, Cate Blanchett et Natalie Portman
Pod electricheskimi oblakami / Under Electric Clouds (Russie) d'Alexey German (Kroustaliev, ma voiture!) avec Lui Frank et Merab Ninidze

Une semaine d’amour pour tous au MK2 Beaubourg

Posté par vincy, le 19 août 2013

beaubourg mon amourLe MK2 Beaubourg à Paris propose du 21 au 27 août le Festival "Beaubourg, mon amour", qui assemble une (excellente) série de films à thématique homosexuelle. 7 films "gays" dont une avant-première qui va être rapidement complète : Interior Leather Bar, la variation SM et explicite de Cruising (de William Friedkin) par James Franco et Travis Mathews. La projection aura lieu le mardi 27 août à 20h. Interior Leather Bar a fait le tour de plusieurs festivals, dont ceux de Sundance, Berlin et le Champs Elysées Film Festival à Paris.

Au programme : I want Your Love de Travis Mathews, Keep the Lights On d'Ira Sachs, Homme au bain de Christophe Honoré, Laurence Anyways de Xavier Dolan (Queer Palm 2012), Les Invisibles de Sébastien Lifshitz (César du meilleur documentaire), Tu n'aimeras point d'Haim Tabakman, et Week-end d'Andrew Haigh.

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Beaubourg, mon amour : horaires des séances et réservation des billets

L’instant Court : Week-end, réalisé par Andrew Haigh

Posté par kristofy, le 23 mars 2012

Comme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après le clip Time to dance avec l’acteur Jake Gyllenhaal, voici l’instant Court n° 71.

A l’automne dernier, le 22e Festival du film britannique de Dinard avait présenté en compétition le film Week-end qui y a d'ailleurs reçu la mention spéciale "La règle du jeu" décerné par un jury d'exploitants de salles.

Week-end sort enfin sur nos écrans ce mercredi 28 mars, et c’est le coup de cœur d'Ecran Noir parmi les (nombreuses) nouveautés à l’affiche la semaine prochaine.

Avant de découvrir dans quelques jours l'interview intégrale de son réalisateur, Andrew Haigh, voici une bande-annonce du film accompagnée des premières réactions du cinéaste lors de sa venue à Dinard.

Ecran Noir : Week-end est l’histoire d’une rencontre entre deux personnes qui s’aiment, mais il s’agit de deux hommes. Dans quelle mesure est-ce difficile de trouver des financiers et des acteurs prêts à s'investir dans ce type de projet ?

Andrew Haigh : Il est vrai que ça n’a pas été facile, ça a été même un peu difficile justement parce le sujet était une histoire d’amour entre deux hommes. Quand vous démarchez les gens avec ce genre de projet en expliquant qu’on veut le faire avec une certaine authenticité, on ressent de leur part comme une anxiété. Les interrogations qui arrivent sont du genre "quel va être le genre de public de ce film ?", et donc ça a été dur de réunir des fonds. Au début les gens ont un peu peur de s’engager sur un film comme ça, on a eu beaucoup de ‘non’ et de ‘peut-être’ comme réponses avant qu’on nous dise ‘oui’. Trouver des acteurs a été beaucoup plus simple en fait. On leur a simplement envoyé le scénario donc ils savaient ce qu’il en était, et les comédiens qui sont venus aux auditions étaient motivés. Trouver des financements et des distributeurs pour sortir le film a pris un peu de temps et la raison est la suivante : un film sur des homosexuels ne fait pas venir beaucoup de spectateurs.

EN : Quelles ont été les premières réactions autour du film ?

AH : Le film est sorti aux Etats-Unis durant l’été 2011, ensuite était prévue la sortie en Angleterre pour novembre, décembre pour l’Allemagne, mars pour la France. C’est un peu bizarre que le film ne soit pas sorti en premier dans notre pays l’Angleterre, en fait il est d’abord sorti aux Etats-Unis car le film avait été vu et remarqué dans des festivals et on a eu vite des propositions pour sa distribution, ce qui est plutôt bon signe. On a eu de très bonnes critiques. Pour un film à petit budget, on a eu la chance d’avoir eu une sortie dans une cinquantaine de villes américaines environ avec un très bon accueil, c’est mieux que ce qu’on aurait pensé.

EN : Dans le film, on remarque que les hétéros parlent facilement de leurs expériences sexuelles en public mais pas les gays. Pourquoi se sentent-ils gêné de le faire eux aussi ?

AH : C’est quelque chose de bizarre, aujourd’hui en 2011 on pourrait penser que les mentalités ont évolué sur ces questions d’identités sexuelles, mais en fait pas assez. Les choses ont certes changé par rapport à l’acceptation et l’intégration des différences et c’est vraiment mieux. Toutefois, dans un bar avec plein de monde, une personne ne se sent toujours pas à l’aise pour raconter une rencontre homosexuelle, tandis que les autres gens en majorité hétéros le font sans aucun problème de leur côté. Une personne homosexuelle ressent comme une pression sociale avec un poids du passé où il y avait discrimination, même si les personnes qui vous entourent sont très ouvertes d’esprit. Le film évoque d’ailleurs cette difficulté de se confier, même à des amis.

EN : Qu’est ce qui était le plus difficile à tourner entre les scène de sexe et celle de tendresse ?

AH : Ce sont les scènes de tendresse entre les deux personnages qui ont été les plus délicates. En fait, les scènes de sexe ont été assez faciles à faire, ce qu’on filmait restait plutôt soft, les acteurs le font et voila. Là, il s’agit surtout de savoir où placer la caméra et de comment cadrer. Pour les scènes de tendresse entre les deux hommes, il y avait beaucoup de dialogues et en plus des émotions à jouer. Ce sont ces différentes émotions qu’il faut obtenir de la manière la plus juste.

EN : Un des personnages note que la norme hétéro est partout à la télévision, dans les livres, dans les publicités, dans les films... Week-end veut-il aller à l’encontre de cette situation ?

AH : De manière très modeste, peut-être, il s’agit d’amener un peu d’homosexualité dans un environnement très hétérosexuel. C’est très bien de raconter des histoires où un prince rencontre une princesse, mais on peut aussi raconter une histoire où un prince rencontre un prince. Les choses mettent beaucoup de temps à évoluer, des dizaines d’années. Il faudrait que plus de gens s’engagent à raconter des histoires différentes.

Crédit photo : image modifiée d’après un extrait du film Week-End et portrait de Andrew Haigh à Dinard par kristofy