Et si on regardait… Tootsie

Posté par vincy, le 23 mars 2020

Ce soir, sur France 5 à 20h50, on vous recommande Tootsie. Cette comédie (un peu dramatique) de Sydney Pollack et datant de 1982 a été un énorme succès (3,85 millions d'entrées en France).

Tootsie ((surnom de Dorothy) n'est autre que Dustin Hoffman, au sommet de son jeu en jeune mâle, comédien et chômeur, qui ose se travestir en femme pour obtenir un rôle dans un soap opéra. Ce qui transcende le film est bien qu'Hoffman y est une formidable comédienne. Il est entouré de Jessica Lange, amoureuse de Tootsie mais incapable de devenir lesbienne pour autant, Teri Garr, Dabney Coleman, Charles Durning, Bill Murray, évidemment loufoque, Sydney Pollack et Geena Davis.

Cette comédie sur le travestissement et sur la télévision est considéré comme un classique, et même, selon l'American Film Institute, comme l'une des meilleures comédies de tous les temps. Si Jessica Lange a été la seule à recevoir un Oscar (du meilleur second-rôle), Tootsie a quand même cumulé la plupart des nominations possibles: meilleur film, meilleur acteur pour Dustin Hoffman, meilleure actrice dans un second rôle pour Teri Garr, meilleure photographie, meilleur réalisateur, meilleur montage, meilleure musique originale, meilleure direction artistique, meilleur son, meilleur scénario original.

Il parait, selon l'équipe de tournage, que Dustin Hoffman, perfectionniste et réputé très pointilliste sur les plateaux, étaient bien plus "gentil" en étant travesti en femme. De l'aveu même de l'acteur, Tootsie lui aurait permis de prendre conscience à quel point il avait été sexiste dans la vie. C'est ironiquement aussi le vrai sujet du film: le personnage masculin sans emploi et dragueur un peu lourdingue devient meilleur en étant une femme, confrontée à de multiples problèmes comme le harcèlement, le rejet des actrices d'un certain âge ou les inégalités entre sexe. Autant de sujets toujours d'actualité et qui empêche le film de vieillir.

Cette subversion masque aussi les deux failles du film, qui l'empêche d'être totalement féministe et totalement queer. D'une part, c'est un homme qui vole un job à une femme, avec un subterfuge aujourd'hui inacceptable, d'autre part, l'ambiguïté sexuelle ne va pas jusqu'au bout (comme souvent dans ce genre de films) et n'ose jamais la transgression ultime de ce genre (l'homosexualité).

Reste que la mécanique du scénario, le brio du jeu des acteurs, les rebondissements et quiproquos, la touche de perversité dans certaines situations font de ce film un divertissement réussi, avec cette touche d'années 80 (brushings, fringues, lunettes...) délicieuse.

Conte cruel sur la TV et sa fabrique de rêves factices, fable romantique sur le deuxième sexe, Tootsie, avec Victor, Victoria, sorti la même année, est devenu une icône du cinéma américain des eighties. Mais, bien plus que ça, c'est avant tout, une mise en abime du métier de comédien, soit un homme capable de se transformer en un personnage diamétralement opposé et qui l'a finalement dans la peau jusqu'à se transformer lui-même.

Le palmarès 2019 de l’American Film Institute

Posté par redaction, le 5 décembre 2019

L'American Film Institute a dévoilé ses dix meilleurs films, dix meilleures séries TV et deux prix spéciaux. Dans la catégorie cinéma, c'est la palme d'or Parasite, qui rafle tous les prix depuis une semaine, qui a été distinguée. On le voit mal manquer l'Oscar du film international. Dans catégorie TV, c'est la série britannique déjà très récompensée, Fleabag, qui a reçu cet honneur. Soit deux productions non-américaines.

Les dix lauréats cinématographiques comprennent deux productions Netflix, un Lion d'or et quelques cinéastes vétérans et oscarisés (Scorsese, Tarantino, Eastwood, Mendès): 1917 ; The Farewell ; The Irishman ; Jojo Rabbit ; Joker ; A couteaux tirés (Knives Out) ; Little Women ; Marriage Story ; Once Upon a Time in Hollywood ; Richard Jewell.

Les programmes télévisés retenus sont: Chernobyl ; The Crown ; Fosse/ Verdon ; Game of Thrones ; Pose ; Succession ; Unbelievable ; Veep ; Watchmen ; Dans leur regard (When They See Us).

Black Panther, A Star Is Born et Roma parmi les meilleurs films de 2018 selon l’AFI

Posté par wyzman, le 4 décembre 2018

Il y a quelques minutes, l'American Film Institute a dévoilé sa liste annuelles des meilleurs films de l'année.

Un palmarès éclectique

Comme chaque année depuis 2001, l'organisation fondée en 1967 par le producteur et scénariste George Stevens Jr. a tenu à récompenser les productions audiovisuelles les plus remarquables selon elle. Basée sur un vote de fiduciaires, universitaires, artistes et critiques, cette liste est toujours vue comme une surprise car elle mélange blockbusters, films indépendants et/ou d'auteur et demeure un bon indicateur pour la suite de l'awards season. Cette année, le cannois BlackKklansman et le très attendu If Beale Street Could Talk sont de la partie. Mais ce qu'il faut retenir, c'est que Roma, disponible le 14 décembre prochain sur Netflix, s'est vu remettre un prix spécial. L'organisme a tenu à saluer Alfonso Cuaron pour son travail d'excellence en dehors des critères de l'Institut pour les films américains. L'an dernier, Call Me By Your Name, Get Out et Wonder Woman faisaient partie des lauréats.

FILMS DE L'ANNEE

BlackKklansman
Black Panther
Eighth Grade
If Beale Street Could Talk
The Favourite
First Reformed
Green Book
Mary Poppins Returns
A Quiet Place
A Star Is Born

PRIX SPECIAL

Roma

Call Me By Your Name, Get Out et Wonder Woman parmi les 10 meilleurs films de 2017 selon l’AFI

Posté par wyzman, le 9 décembre 2017

Une fois n'est pas coutume, le classement de l'AFI qui vient d'être dévoilé fait étonnamment penser à celui des Critics' Choice Awards sorti un peu plus tôt cette semaine. Ainsi, cette année, l'American Film Institute a décidé de faire dans le compromis, optant à la fois pour des films indépendants (Call Me By Your Name, Get Out), des blockbusters (Dunkerque, Wonder Woman) sans oublier les réalisateurs incontournables (The Post est signé Steven Spielberg).

Côté télévision, presque le même son de cloche. Si l'AFI n'a pas souhaité encourager les longs métrages de Netflix, force est de reconnaître que l'organisation a comme nous craqué pour ses séries. Voici dès maintenant les 20 meilleurs films et séries de l'année selon l'AFI.

FILMS DE L’ANNÉE

The Big Sick
Call Me By Your Name
Dunkirk
The Florida Project
Get Out
Lady Bird
The Post
The Shape of Water
Three Billboards Outside Ebbing, Missouri
Wonder Woman

SÉRIES DE L’ANNÉE

Big Little Lies, HBO
The Crown, Netflix
Feud: Bette and Joan, FX
Game of Thrones, HBO
The Good Place, NBC
The Handmaid’s Tale, Hulu
Insecure, HBO
Master of None, Netflix
Stranger Things 2, Netflix
This Is Us, NBC

Mustang, Maryland et La Terre et l’ombre récompensés à L.A.

Posté par vincy, le 14 novembre 2015

Le Festival de l'American Film Institute (AFI Fest) a récompensé deux films français lors de sa cérémonie de clôture jeudi soir, à Los Angeles.

Mustang de Deniz Gamze Ergüven, candidat français pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère, a reçu le prix du Public "Nouveaux auteurs" et Maryland d’Alice Winocour a été distingué par une mention spéciale du jury pour sa mise en scène.

Le grand vainqueur reste le film colombien de César Augusto Acevedo, La Terre et l'ombre, gagnant du Grand prix du jury dans la section "Nouveaux auteurs". Le film est la Caméra d'or du dernier festival de Cannes.

Dans cette même section "Nouveaux auteurs", une mention spéciale du jury a été décernée au film vénézuélien Desde Alla de Lorenzo Vigas, Lion d'or au dernier festival de Venise.

En plus de la récompense pour Mustang, deux autres prix du Public ont été remis à Landfill Harmonic de Brad Allgood, Graham Townsley, Juliana Penaranda-Loftu (Prix du Public Cinéma du monde) et à James White de Josh Mond (Prix du Public cinéma américain indépendant), déjà honoré à Deauville et Sundance.

L'AFI Fest est généralement l'occasion d'avant-première hollywoodiennes de films d'auteurs venus du monde entier, en parallèle de l'American Film Market. Il s'agit de l'un des tremplins pour la campagne des Oscars et des prix de fin d'année, même si les primés sont rarement nommés aux Oscars.

American Film Institute: 11 films dans le Top 10 de l’année

Posté par vincy, le 9 décembre 2014

Foxcatcher

Pour la première fois, l'American Film Institute a choisit 11 films, et non 10, dans son palmarès de l'année. Rappelons que l'an dernier, 7 des 10 films élus par l'AFI, s'étaient retrouvés dans la catégorie meilleur film des Oscars.

- American Sniper de Clint Eastwood
- Birdman d'Alejandro Gonzalez Inarritu
- Boyhood de Richard Linklater
- Foxcatcher de Bennett Miller
- The Imitation game de Morten Tyldum
- Interstellar de Christopher Nolan
- Into the Woods de Rob Marshall
- Nightcrawler (Night Call) de Dan Gilroy
- Selma de Ava DuVernay
- Unbroken (Invincible) d'Angelina Jolie
- Whiplash de Damien Chazelle

On notera les absences de Gone Girl, The Grand Budapest Hotel, A Most Violent Year, Fury ou encore d'Inherent Vice.

Les dix films de l’année selon l’American Film Institute

Posté par vincy, le 16 décembre 2009

C'est l'une des listes les plus attendues de chaque fin d'année. La Cinémathèque américaine a annoncé sa sélection 2009.

- A Serious Man (comédie)

- A Single Man (drame) 

- Coraline (animation)

- Démineurs (guerre)

- In the Air (comédie dramatique)

- Là-haut (animation)

- The Messenger (guerre)

- Precious (drame)

- Sugar (drame)

- Very bad trip (comédie)

AFI (11). Films épiques : Le Roi Lean

Posté par vincy, le 8 juillet 2008

lawrence.jpgAvouons-le, on pensait y voir Le Pont de la Rivière Kwai, Docteur Jivago, La fille de Ryan… Il n’y aura que Laurence d’Arabie, en première place. Un film pour rassembler une œuvre. Celle de David Lean, le réalisateur qui  a transformé le genre, en le faisant passer des films mythologiques à des films humanistes. Cela explique la schizophrénie du top 10. D’un côté les Ben Hur (William Wyler, 2e), Autant en emporte le Vent (Victor Fleming, 4e), Spartacus (Stanley Kubrick, 5e), Titanic (James Cameron, 6e) et Les dix commandements (Cecil B. De Mille, 10e). Du mastodonte. De l’autre, la révolution rouge de Warren Beatty (Reds, 9e), les traumas de la première guerre mondiale (All is Quiet on the Western front, 7e) et surtout les tourments destructeurs de la seconde guerre mondiale, tous deux signés Steven Spielberg : Il faut sauver le soldat Ryan (8e) et La liste Schindler (3e). Un véritable sacre pour le réalisateur qui, au moment de L’empire du soleil, confessait que son film référence en la matière était… Laurence d’Arabie.

Notre avis : Obsolétant les péplums, sublimant le scope et défiant les limites du cinéma, Laurence d’Arabie est une leçon de cinéma, de philosophie et même de politique. Inaltérable.

AFI (10). Drames judiciaires : quatre grands films en tête

Posté par vincy, le 7 juillet 2008

mockingbird.jpgLe tribunal de justice méritait bien son genre tant de films s’y passent. De Preminger (Autopsie d'un meurtre, 7e) à Wilder (Témoin à charge, 6e), tous les grands cinéastes s’y sont collés. Notamment Sidney Lumet qui place Douze hommes en colère (2e) et 25 ans plus tard The Verdict (4e). Idem pour les écrivains : amis dans la vie, Harper Lee et Truman Capote se croisent aussi dans ce top 10, avec, respectivement, Du silence et des ombres (1e) et De sang froid (8e). Et même les plus grandes actrices y trouvent quelques-uns de leurs plus grands films. Meryl Streep (Kramer vs Kramer, A Cry in the Dark) et Marlene Dietrich (Témoin à charge, Jugement à Nuremberg) classent deux films chacune dans cette liste. C’est un Top 10 très stars avec Gregory Peck, Henry Fonda, Dustin Hoffman, Paul Newman, Tom Cruise, Jack Nicholson, James Stewart, Spencer Tracy, Burt Lancaster… De la peine capitale aux crimes nazis, du divorce à une accusation d’infanticide, du sadisme militaire aux préjugés raciaux, ce classement est bizarrement le plus politique, le plus ancré dans les problèmes de la société.

Notre avis : Difficile de départager les deux premiers tant ils ont installés les bases de ce genre, et ouvert la voie à un cinéma socialement progressiste et politiquement avant-gardiste.

Dernier épisode : les épopées, du péplum à la seconde guerre mondiale

AFI (9). La comédie romantique : une affaire de couples

Posté par vincy, le 4 juillet 2008

citylights.jpgIl n’y a pas d’hommes sans la femme. Les duos font la force de ce genre. Et aucun ne revient deux fois. On croise ainsi Katharine Hepburn aux côtés de Spencer Tracy (Madame porte la culotte, 7e) ou de Cary Grant (Indiscrétions, 5e), Meg Ryan avec Billy Crystal (Quand Harry rencontre Sally, 6e) et Tom Hanks (Nuits blanches à Seattle, 10e). Deux princesses de la comédies romantiques qui ne nous dupent pas : aucune Julia Roberts, même pas une Marilyn Monroe. Ne pas insérer dans la liste Certains l’aiment chaud, et tout le classement est discrédité. Nuits blanches à Seattle ? Harold et Maude ? Films d’une époque, ils ont mal vieillis et n’ont pas leur place comparés à un Billy Wilder. Heureusement, pour calmer notre colère, il y a Woody Allen et Diane Keaton (Annie Hall, 2e), Clark Gable et Claudette Colbert (New York-Miami, 3e) , Audrey Hepburn et Gregory Peck (Vacances romaines, 4e) et même Cher et Nicolas Cage (Moonstruck, 8e). Au dessus de tous ces films, trône Charlie Chaplin et ses Lumières de la ville. Mais là encore, point de Buster Keaton ni de Stanley Donen, autres anges facétieux qui savaient faire succomber les cœurs.

Notre avis : Chaplin en héros de la comédie romantique, davantage que Capra ou Hawks, cela laisse dubitatif malgré des grands films et à cause d’autres surévalués.

Prochain épisode : les drames judiciaires s’offrent les quatre fantastiques