[Extrait] Le vent se lève : la terre tremble à Tokyo

Posté par vincy, le 22 janvier 2014

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C'est notre premier coup de coeur de l'année. On pourra toujours préférer Le Voyage de Chihiro, ou rester nostalgique du choc de Princesse Mononoke, l'ultime film d'Hayao Miyazaki, Le vent se lève (notre critique) est un mélodrame historique d'une ambition folle. Un film à la fois autobiograhique et épique.

Miyazaki cite ainsi Fellini et Ozu et voyage à Tokyo (lire aussi : Une ville dans le cinéma : Tokyo). La ville a subit un violent séisme en 1923, que le cinéaste reproduit, à sa façon, comme si un monstre soulevait la ville par dessous la terre. La séquence rappelle le bombardement d'Hiroshima et de Nagazaki, le tremblement de terre de Kobe, ou encore, plus récemment, la catastrophe de Fukushima. Tout le film tire des liens entre le passé du pays et le Japon d'aujourd'hui.

Lors de ce séisme, on dénombre plus de 100 000 morts et près de 40 000 disparus. Tokyo est dévastée. Dans Le vent se lève, c'est aussi le moment où le héros du film Jiro, qui vient à Tokyo pour étudier, rencontre sa future épouse Naoko.

Le séisme de Kant? a déjà été l'objet de films et même de reportages (vidéo Pathé). La Submersion du Japon, le roman de Sakyo Komatsu, a été adapté deux fois sur grand écran : par Shir? Moritani en 1973 et par Shinji Higuchi en 2006. Le documentariste Choonkong Oh a également réalisé des films sur le sujet dans les années 80. Akira Kurosawa a souvent évoqué le traumatisme qu'il a vécu avec ce tremblement de terre, expliquant que certaines scènes de ses films, comme Ran et Kagemusha, puisaient leur influence artistique dans cet événement. De même, Yasujiro Ozu restera profondément marqué : la maison de sa famille a été détruite par le choc des plaques tectoniques.

Mais avant tout, le séisme a été dommageable au cinéma japonais. Avec lui, il a emporté la plupart des cinémas de la capitale mais aussi les archives cinématographiques du pays, soit une vingtaine années de films détruits.

L’artisan bricoleur Chris Marker a soufflé sa dernière bougie (1921-2012)

Posté par vincy, le 30 juillet 2012

Chris Marker est mort le jour de son anniversaire, hier, 29 juillet 2012, le jour de ses 91 ans. Dans un tweet, Gilles Jacob, président du Festival de Cannes, lui a immédiatement rendu hommage : "Esprit curieux, cinéaste infatigable, poète amoureux des chats, vidéaste, personnage secret, immense talent, sommes orphelins de Chris Marker."

Christian François Bouche-Villeneuve, alias Chris Marker, gârce à ses documentaires et films expérimentaux, a profondément influencé le cinéma mondial. Il a commencé en coréalisan avec Alain Resnais Les Statues meurent aussi (1953). Il fut aussi directeur de collection chez un grand éditeur, écrivain, illustrateur, traducteur, intellectuel, réalisateur, photographe, éditeur, philosophe, essayiste, critique, poète, artiste vidéaste, professeur à la Fémis, voyageur, communiste, existentialiste (il a eu Sartre comme professeur), résistant, moraliste... Ses photos avaeint aussi fait l'objet d'expositions (y compris aux Rencontres d'Arles).

Son cinéma, singulier et poétique, s'est affirmé au moment où la Nouvelle vague cherchait une nouvelle voie narrative : Dimanche à Pékin (1956), Lettre de Sibérie (1957), Description d’un combat (1961), Cuba Si (1961). Il témoigne d'un monde en pleine guerre froide, entre Guerre du Vietnam et Mai 68, luttes gauchistes et pouvoirs communistes...

C'est évidemment avec La Jetée (1962), montage cinématographique composé de photos fixes qu'il inventa un style et une nouvelle écriture cinématographique.La durée total des rushes e ce photo-roman était de 55 heures! Le film sera culte et inspirera de nombreux cinéastes et sera la base du scénario Twelve Monkeys (L'armée des douze singes) de Terry Gilliam.

En 1963, avec Pierre Lhomme, il coréalise son premier long métrage, Le joli mai (prix de la meilleure oeuvre au Festival de Venise).you

Dans les années 70, il réalisera La Solitude du chanteur de fond (sur Yves Montand, en 1974), Le fond de l’air est rouge (1977), Junktopia (César du meilleur cout métrage), Sans Soleil (1983), A.K. , film sur le tournage de Ran, d’Akira Kurosawa (1985), Mémoires pour Simone (1986), en hommage à Simone Signoret, sa grande amie et sa protectrice, L’Héritage de la Chouette (1989), Le Tombeau d’Alexandre (1993), Level Five (1997), Le Souvenir d’un avenir (2003), et enfin dernier court-métrage réalisé en 2007 Leila Attacks.

La Cinémathèque française lui a immédiatement rendu hommage : "Grand moraliste, Chris Marker avait le regard d’un ethnographe engagé, soucieux de styliser son écriture cinématographique. Ecrivain, photographe, auteur de nombreux collages qu’il envoyait à ses amis de par le monde, au Japon, en Amérique et partout ailleurs, en se servant des nouvelles technologies et d’Internet, grand voyageur solitaire, Chris Marker, figure libre et souveraine, aimait entretenir le mystère sur sa personne, refusant d’être photographié ou de présenter ses propres films."

"Dans le monde cinématographique de Marker, tout se tient : l’individuel et le collectif, le présent et la mémoire, l’intime et le spectaculaire des luttes, le bricolage et la haute technologie, la « petite forme » (la danse sublime de l’éléphant sur une musique de Stravinsky pendant les quatre minutes de Slon Tango, 1993) et la grande histoire (Le fond de l’air est rouge, L’Héritage de la chouette). Du grand art à l’échelle d’un seul homme" poursuit le communiqué.

Dans un entretien à Image & Son en 1963, Resnais disait de lui : "Chris Marker me paraît un personnage fascinant, à ma connaissance unique au monde. Je ne connais personne qui puisse avoir à la fois ce sens des problèmes politiques contemporains, ce goût du beau, cette espèce de joie devant la culture et devant l'art, cet humour ; et qui arrive, lorsqu'il fait un film à ne se séparer d'aucune de ces tendances." Il avait été son assistant réalisateur sur Nuit et brouillard.

Il a également collaboré avec Costa Gavras (L'aveu, photographe de playeau), Jorge Semprun (Les deux mémoires, monteur, ingénieur du son), Patrico Guzman et Alexandre Sokourov (producteur) , Arielle Dombasle (conseiller artistique avec Eric Rohmer sur Les Pyramide bleues). Sans oublier ses innombrables participations (devant la caméra ou à d'autres format comme les vidéo-clips).

Sur Youtube, il diffusait des vidéos sous le pseudo de Kosinki.

Les Weinstein osent produire un remake des Sept Samouraïs

Posté par vincy, le 5 mai 2011

Les Sept Samouraïs, chef d'oeuvre d'Akira Kurosawa (Lion d'argent à Venise en 1954), avait déjà donné lieu à une version hollywoodienne autrement légendaire : Les Sept mercenaires, western de John Sturges de 1960.
Les frères Weinstein ont enrôlé le réalisateur britannique Scott Mann pour faire un remake. The Weinstein Company s'est associé avec Kurosawa Prods pour financer le film, estimé à 60 millions de $.
Il s'agira d'une variation contemporaine de la même histoire, qui se déroulerait dans le nord de la Thaïlande, avec sept mercenaires du monde entier chargés de protéger une ville contre une attaque. Le scénario a été écrit par John Fusco (Young Guns et sa suite, The Babe, Hidalgo, Le Royaume Interdit). Tournage prévu d'ici à la fin de l'année.

Scott Mann a tourné en 2007 The Tournament, inédit en salles en France, et sorti au début de l'année en DVD.

Paris Cinéma s’ouvre au pays du Soleil levant

Posté par Morgane, le 10 avril 2010

paris cinémaPour cette 7e édition, qui se tiendra du 3 au 13 juillet 2010, la compétition, les hommages et les avant-premières de  Paris Cinéma s'accompagneront d'une plongée au cœur du cinéma japonais après s’être penché, les années précédentes, sur les cinémas brésilien, coréen, libanais, philippin et turc.

Le MK2 Bibliothèque proposera un panorama contemporain avec une quarantaine de films (courts, longs, documentaires) de ces trois dernières années ainsi que des rencontres avec leurs réalisateurs et acteurs. Ce panorama fera également un petit retour au sein des années 80 par le biais de quelques films rares considérés comme des œuvres incontournables.

Cette année est aussi celle du centenaire de la naissance du grand maître Akira Kurosawa. C’est donc l’occasion pour (re)découvrir son œuvre durant l’hommage qui lui sera rendu à la Cinémathèque française.

Sadao Yamanaka sera également à l’honneur, cinéaste mort en 1938 et plutôt méconnu en France. Sur la vingtaine de films qu’il a réalisés, seuls trois ont survécu et seront alors projetés à la Maison de la Culture du Japon.

Koji Wakamatsu sera quant à lui présent au Forum des Images où il présentera une sélection de ses films.

Shinobu Terajima, qui a reçu l’Ours d’argent de la meilleure actrice au dernier Festival de Berlin pour sa prestation dans le Soldat de Dieu, sera à l’honneur au MK2 Bibliothèque.

Le CentQuatre accueillera les 10, 11 et 12 juillet trois projections événementielles autour du thème Histoires de fantômes japonais.

Alors à tous les adeptes du cinéma japonais et à tous ceux qui souhaitent le découvrir, je dirai juste mata né

Meilleur film en langue étrangère : Departures, un Oscar arrivé à temps

Posté par vincy, le 23 février 2009

Il a battu les deux favoris: Valse avec Bashir et Entre les murs. Okuribito (Departures) est le quatrième Oscar pour un film japonais dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère. C'est surtout la première fois depuis 1955 qu'un film nippon emporte la statuette, succédant ainsi à Rashomon (Akira Kurosawa, 1951), Jigokumon (Teinosuke Kinugasa, 1954) et Samurai The Legend of Musashi (Hiroshi Inagaki, 1955). 54 ans d'attente, malgré de nombreuses sélections. La dernière remontait cependant à 2003.
Departures n'est pas sorti de nulle part. Le film de Yojiro Takita avait même remporté le Grand prix des Amériques au Festival des Films du monde de Montréal l'an dernier.
Grâce à cet Oscar, le Japon entre dans le club très fermé des cinématographies ayant reçu plus de 4 Oscars, après l'Italie, la France et ex-aequo avec l'Espagne.

Une planète métisse qui se mêle aux hommes

Posté par Claire Fayau, le 14 avril 2008

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En pénétrant dans la galerie ouest du musée du quai Branly, le spectateur est accueilli par une citation de Montaigne : ''Un honnête homme, c'est un homme mêlé.''

Un auteur classique dans le musée des arts premiers ? D'emblée, l'exposition se veut éclectique ! Logique quand il s'agit de traiter du métissage...

La première section de l'exposition, ''Métis ?'' donne quelques définitions visuelles du métissage en opposant /rassemblant statues, tableaux, robes de diverses origines. Difficile, pour nos yeux occidentaux, de distinguer l'exotique du traditionnel.

La seconde partie "Chocs et rencontres des mondes" et la troisième "La fabrique des métissages" s’intéresse au fameux choc des cultures et mélanges qui en résultent, par un jeu d’influences variées.

Enfin la dernière partie, plus accessible, plaira au plus grand nombre et surtout aux cinéphiles :

Au centre d’un cercle, le spectateur peut visionner via trois "split screens" les représentations, aller-retour et mélanges entre les cinémas d’Asie et d' Hollywood. Extraits projetés : Les sept samouraï d’Akira Kurosawa, Les sept mercenaires de John Sturges, Cleopatra Jones de Jack Starrett, La rage du tigre de Chang Cheh, Happy Together de Wong Kar-Wai, Wedding Banquet, Garçon d’honneur et Brokeback Mountain d’Ang Lee ou encore Ghost in the shell 2 de Mamuro Oshi…

Intéressante réflexion sur la mondialisation, la globalisation, l’import-export- fusion des cultures, l’exposition souffre peut-être d’un traitement trop académique surtout au début… Cela manque un peu de folie, pourtant le titre et l’affiche présageaient d’une belle originalité. Pourquoi ne pas avoir été plus loin, et par exemple "mixer" les ambiances avec de la musique du monde, des photos, des vidéos, du "morphing" ? D’autant plus que dans ses expositions permanentes le Quai offre différentes présentations et supports innovants.

Cependant, Planète métisse reste un événement dépaysant, et les objets présentés sont magnifiques et curieux. Le cinéma y a sa part avec le cycle de rencontres mensuelles (le derneir samedi du mois à 16h) "villes métisses". Mexico et Amours chiennes, Rio et Orfeu Negro, Buenos Aires et Bolivia, ou encore Dakar et Kinshasa...

Plus d'informations sur le site de l'expo.

Un peu d’EDO pour le Musée Guimet

Posté par Raphaël, le 20 février 2008

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Pour célébrer le 150ème anniversaire des relations franco-japonaises, le Musée Guimet, spécialiste des Arts Asiatiques, propose un cycle de films sur le pays du soleil levant du 12 mars au 25 juin. Une programmation éclectique qui réunit des grands classiques de Akira Kurosawa ( Rashômon, Les Sept Samouraïs, Ran, etc. ) ou Kenji Mizoguchi ( Les Contes de la lune vague après la pluie, Les amants crucifiés, etc. ) et des documentaires, parfois rarissimes, notamment cinq films sur l’histoire du Japon réalisés par Jean Antoine. Le Musée Guimet sera donc sous le signe de l'EDO...

Ce terme désigne une des 14 subdivisions traditionnelles de l’histoire du Japon. Cette période débute vers 1600 avec la prise de pouvoir de Tokugawa Leyasu et se termine vers 1868, avec la restauration meiji. EDO est aussi le nom de la capitale Tokyo à cette période-là.

Cette époque se caractérise notamment par une fermeture du pays sur lui-même. Le Japon ne conserve que quelques liens diplomatiques avec la Corée. Seules la Chine et la Hollande ont le privilège d'entretenir des relations commerciales avec lui.

Ecran Noir, partenaire de cet événement, proposera à ses abonnés de gagner des laissez-passer valables pour la totalité des projections ! Il suffit de s’inscrire à la newsletter pour participer au prochain jeu-concours.

L'intégralité des projections a lieu à 12H15 ! Par ailleurs, depuis le début de l'année, le Musée national des arts asiatiques est gratuit (excepté pour les expositions temporaires).

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Evénement sur Ecran Noir