Adieu Bacri (1951-2021)

Posté par vincy, le 18 janvier 2021

bacri

Il avait le goût des autres. Un certain sens de la fête. Un air de famille. Il faisait partie dans l'inconscient collectif de nos meilleurs copains, ceux avec qui on aurait aimé passer l'été en pente douce. Jean-Pierre Bacri est mort des suites d'un cancer à l'âge de 69 ans. Et ça nous rend triste.

Pour beaucoup, il restera un peu ce grincheux permanent, ce loser à l'humour grinçant, ce charmeur aux répliques acides, celui qui jouait le drôle comme un drame. Durant près de 40 ans, il a été l'incarnation d'un Français "moyen" mais humaniste, humble mais flamboyant, sentimental et attachant. Il est révélé par Alexandre Arcady (Le grand pardon et Le Grand carnaval). Il éclate dans Coup de foudre de Diane Kurys. Il empoche sa première nomination aux Césars avec Subway de Luc Besson. Il peut être sombre dans la comédie et lumineux dans le noir. Il attirait le personnage à son tempérament, quitte à faire oublier toutes les subtilités de son jeu, beaucoup plus riche qu'en apparence.

Jaoui

Avant de devenir l'un des premiers rôles (et râleurs) les plus aimés du cinéma français, il avait débuté au théâtre avec Lorenzaccio, Ruy Blas, Don Juan (en Sganarelle) puis Ribes / Topor , Pinter et Brecht. C'est d'ailleurs la scène qui va le rendre incontournable. Observateur des mœurs, conscient des luttes sociales, engagé, il écrit ses premières pièces des ses débuts à la fin des années 1970. Mais c'est sa rencontre avec Agnès Jaoui, en 1987 sur le plateau de L'anniversaire, qui deviendra sa compagne durant un quart de siècle, et qui va sceller un destin d'écriture à quatre mains hors du commun. Elle-même l'a confié au Monde ce week-end: "Je ne serais pas arrivée là, bien sûr, si je n’avais pas rencontré Jean-Pierre Bacri. Voilà quelqu’un qui exprimait ce que je ressentais sans même me l’être formulé ; qui avait des réflexions qui me percutaient, me soulageaient, témoignaient de valeurs communes, d’un rapport au bien et au mal que je partageais, avec une conviction qui m’émerveillait car elle était si singulière !"

Les "Jabac" - surnom donné par Resnais - se lancent dans Cuisine et dépendances en 1991 puis Un air de famille en 1996, devenus des classiques sans cesse repris, en plus d'avoir été des succès populaires et cultes au cinéma. Il fera un dernier tour sur les planches avec Les Femmes savantes, mis en scène par Catherine Hiegel.  Il est couronné par un Molière du comédien, 25 ans après avec partagé celui de l'auteur avec sa compagne d'alors pour Cuisine et Dépendances.

Sur le grand écran, il passe par la sensibilité de L'été en pente douce, le délire des Saisons du plaisirs, la mélancolie de La Baule-Les-Pins, l'authenticité de Mes meilleurs copains... Il est un second-rôle idéal, celui qui met du relief aux dialogues et qui renvoi si bien la lumière sur l'ensemble du groupe. Populaire, il n'avait jamais transigé. Employé de banque, venu par hasard au théâtre, le méditerranéen était beau gosse (avec des cheveux) avant de se métamorphoser parisien plein d'esprit et dont les prises de paroles faisaient du bien. Il menait une vie peinarde. Discret, avec ses habitudes, sans trop de contraintes.

Chabat

Comme pour Jaoui, c'est l'adaptation de leur propre pièce, Cuisine et dépendances, qui révèle sa nature comme son don pour les personnages un brin cynique ou désillusionné. Un air de famille le rend alors populaire, sans qu'il ne fasse de compromis. Il enchaîne avec trois films très différents qui le positionne parmi les comédiens les plus bankables: Didier d'Alain Chabat, poussant vers l'humour absurde, On connaît la chanson d'Alain Resnais, déclinant son personnage d'angoissé, et Place Vendôme de Nicole Garcia, protecteur de Catherine Deneuve. Cette fois-ci, il est au premier plan, incisif, hilarant ou séducteur.  Avec Alain Chabat, c'est l'histoire d'une fidélité: projectionniste tué dans La Cité de la peur, invité de "Les Nuls l'émission" ou de "Burger Quiz", scénariste invité dans Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre (en plus d'en être le narrateur), participation dans Santa & Cie...

Jean-Pierre Bacri tourne peu, mais sûrement. Il réfute les clichés et préfère chercher l'humanité, l'empathie, la profondeur d'un personnage, peu importe qu'il soit chef d'entreprise proche du burn-out, barman sifflotant un générique de jeu TV, proxénète, éditeur égocentrique, ou vendeur de brosses à dents. "Je ne joue pas toujours des personnages râleurs !" rappelait-il en 2015 l’AFP. Certes, il n'aimait pas l'irréel des héros, la triche du surjeu, le mensonge du bonheur total. Il préférait "traquer le vécu, la sobriété, la pudeur", même si le rôle est abject. C'était une gueule. On lui reprochait de toujours faire la gueule. A tort. Lançons un (Ba)cri du coeur, il souriait, riait même, et savait montrer sa générosité et sa chaleur. Car, on l'oublie, il aimait aimer. Ses personnages courait après l'amour, ceux fanés, inaccessibles ou maladroits. L'amour au centre de tout: se fichant d'être aimé, il faisait quand même tout pour que son personnage le plus antipathique ne soit pas détestable. "Je joue des gens qui ont des problèmes, placés face à des contradictions, c'est ce qui m'amuse le plus" précisait-il, préférant jouer "vraiment le contraire" de ce qu'il pensait être.

Lauriers

Il est évidemment formidable dans Le Goût des autres d'Agnès Jaoui, leur meilleure satire, mais il sait aussi transcender les scènes chez Noémie Lvovsky (Les sentiments) ou Pascal Bonitzer (Tout de suite maintenant) ou dans Une femme de ménage de Claude Berri. Pourtant, ce sont dans des films plus décalés qu'il brille et qui démontre son goût très sûr pour les bons scénarios, les grands personnages, souvent seuls dans des univers singuliers, et les cinéastes au ton si personnel (Adieu Gary de Nassim Amaouche, Kennedy et moi de l'ami Sam Kermann, La vie très privée de Monsieur Sim de Michel Leclerc...).

Choisir Bacri dans un film c'est lui donner une tonalité particulière, où l'on ne voit plus que ce faux misanthrope, ce bougon faussement détaché ou ce solitaire malgré lui. Et à chaque fois, aucune fausse note. Un naturel confondant au point de le confondre avec ses rôles. "Je fais en sorte qu'on ne voie pas les coutures, qu'on ait l'impression que je suis en train de vivre la situation. Je crois qu'un acteur doit avoir une certaine empathie pour les gens, pour les comprendre et donc pour les jouer, ressentir leurs émotions" disait-il dans Le Figaro il y a trois ans. Le sens de la fête en 2017, d'Olivier Nakache et Eric Toledano, représente à ce titre l'acmé de son jeu dans une troupe où il sait être à sa place: centrale mais collective. Ce sera la dernière de ses sept nominations aux César (celui-là, il le méritait pourtant), César qu'il aura eu en tant qu'acteur pour un second-rôle (1998) mais quatre fois comme scénariste avec Jaoui (en plus d'un prix du scénario à Cannes et deux European Awards).

On ne le dira jamais: auteur génial, il était aussi un grand acteur. Sans aucune nostalgie pour l'enfance, il s'était épanoui avec la maturité, comme un grand vin. Il avait conquis sa liberté, son indépendance. "Je ne veux plus des dimanches soir mortels d’ennui de mon enfance, des levers à l’aube pour aller travailler à l’école, au lycée, à la banque. J’ai trop vécu alors de petit spleen en petit spleen" clamait-il dans Télérama. Il lui restait de sa jeunesse "Une certaine futilité, un goût stupide de l’amusement, des plaisirs gamins... Une paresse de cancre aussi".

Dans l'hebdomadaire, il affirmait: "Je ne regrette aucun des films où j’ai joué, je n’en mythifie aucun non plus. Une vie d’acteur est nourrie de l’accumulation d’expériences, quelles qu’elles soient. Je ne sacralise pas ce métier." Nous, on aurait quand même bien envie de le sacriliser tant il a offert des barres de rire, de grands moments d'émotion et une vision de l'humain à contre-courant des comédies populaires et du diktat artificiel du bonheur imposé par la télévision. Il y avait quelque chose en nous de Bacri.

Cannes 2017 – Télex du marché: Catherine Deneuve, Mamoru Hosoda, Mia Hansen-Love, Michael Moore et Jaoui-Bacri

Posté par vincy, le 19 mai 2017

- Auteure des récents documentaires La cour de Babel et Dernières nouvelles du cosmos, Julie Bertuccelli vient de commencer le tournage de son troisième film de fiction, produit par Les Films du Poisson et qui sera distribué par Pyramide. Le dernier vide-grenier de Claire Darling réunit une nouvelle fois Catherine Deneuve et sa fille Chiara Mastroianni, auxquelles s'ajoutent Alice Taglioni, Samir Guesmi, Laure Calamy, Olivier Rabourdin et Johan Leysen. Le scénario coécrit avec Sophie Fillières est l'adaptation du roman Le dernier vide-grenier de Faith Bass Darling (éditions J. Chambon) de Lynda Rutledge. L'histoire est celle d'une femme persuadée que c'est son dernier jour à vivre. Elle décide de vendre toutes ses antiquités dans son jardin, lui rappelant un à un toute sa vie passée.

- Mamoru Hosoda (Le garçon et la bête, Les Enfants loups Ame et Yuki, Summer Wars) a annoncé son nouveau projet au sein du Studio Chizu. Mirai (titre de travail) a été officialisé au marché du film de Cannes. Le film d'animation suivra un garçon âgé de quatre ans dont la vie va changer avec l'arrivée d'une petite sœur. Ce sera le début d'une aventure magique. Le jardin de sa maison se révèle en effet une passerelle permettant à Mirai de voyager vers le passé, où il rencontre ainsi sa mère, à l’époque où elle était petite fille, et son grand-père qui était alors un jeune adulte. Mais aussi sa sœurs quand elle aura grandit. Mirai, qui a peur que ses parents ne l'aiment plus, va alors comprendre son rôle de grand frère. Le réalisateur a écrit le scénario.

- Mia Hansen-Løve se lance dans un film entièrement en langue anglaise. Bergman Island rassemblera Greta Gerwig, John Turturro et Mia Wasikowska. La réalisatrice de L'avenir filmera ainsi un couple de cinéastes américains débarquant sur l’île de Farö, en Suède, où résidait le réalisateur Ingmar Bergman. Ils cherchent l'inspiration pour écrire, chacun de leur côté, leur nouveau film. Le film est produit par Charles Gillibert (CG Cinéma). Avant de le tourner dans un an, la réalisatrice filmera Maya, avec Roman Kolinka, Aarshi Banerjee et Cédric Kahn.

- Michael Moore revient au documentaire politique américain. Lui qui avait prévu la victoire de Donald Trump, a décidé de s'attaquer au nouveau Président des Etats-Unis, ou plutôt à sa nouvelle bête noire. Après Farhenheit 9/11 autour du 11 septembre, il a décidé de tourner Fahrenheit 11/9 (le 9 novembre étant la date où ont été proclamés les résultats de l'élection présidentielle). "Peu importe les révélations, il reste droit dans ses bottes. Les faits, la réalité, les méninges, rien ne l'atteint. Même quand il se fait mal lui-même, il se lève le lendemain et continue à tweeter. Tout ça termine dans ce film", a affirmé dans la presse américaine Michael Moore, au sujet de Trump. Les Weinstein reviennent dans la production, treize ans après la Palme d'or pour Farhenheit 9/11.

- Agnès Jaoui, membre du jury cannois, a dévoilé son prochain film, qu'elle a coécrit avec son complice Jean-Pierre Bacri une fois de plus. Place Publique, produit par SBS (Elle) et distribué par Le Pacte, se tournera cet été. Bacri incarnera un présentateur télé célèbre, qui retrouve ses vieux amis, dont son ex-femme, dans une soirée parisienne. Au cours de cette soirée, chacun constatera que le succès l'a changé. Alors que son ex-femme a conservé ses opinions politiques idéalistes, lui est devenu plus réaliste, voire cynique. Le film renoue avec l'esprit des deux pièces de théâtre adaptées au cinéma, Cuisine et dépendances et Un air de famille.

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Cannes 2017 : le jury du 70e Festival

Posté par wyzman, le 25 avril 2017

A trois semaines de la 70ème édition, les organisateurs du festival de Cannes viennent de dévoiler la liste des jurés. Du 17 au 28 mai, et comme nous vous l'avions déjà annoncé, Pedro Almodóvar (réalisateur espagnol) présidera ce jury.

Il sera épaulé par Jessica Chastain (actrice américaine), Will Smith (acteur américain), Fan Bingbing (actrice chinoise), Maren Ade (réalisatrice allemande), Park Chan-wook (réalisateur sud-coréen), Agnès Jaoui (actrice française), Paolo Sorrentino (réalisateur italien), Gabriel Yarde (compositeur français). Très international, ce jury est également assez paritaire : quatre femmes et quatre hommes aux côtés de Pedro Almodovar.

Pedro Almodovar, Prix Lumière 2014 : « Ça, c’est ma Palme d’Or! »

Posté par Morgane, le 18 octobre 2014

pedro almodovar juliette binocheComme chaque année, le festival Lumière atteint son sommet lors de la remise du Prix Lumière, qui se déroule à l'Amphithéâtre du Centre des Congrès. Cette année, le prix est décerné à Pedro Almodovar, aussi logique qu'évident. Véritable défilé de personnalités du 7e Art sont de plus en plus nombreuses d'édition en édition. Beaucoup de figures du cinéma français sont là (Juliette Binoche, Jean-Pierre Marielle, Gilbert Melki, Tahar Rahim, Guillaume Gallienne, Brigitte Fossey, Bérénice Béjo etc.) ainsi que plusieurs personnalités étrangères telles que Keanu Reeves et Christopher Kenneally, Franco Nero (le Django originel), Michael Cimino, Valeria Golino, Isabella Rossellini, John McTiernan (arrivé à Lyon aujourd'hui pour une visite surprise) ainsi que Xavier Dolan et le grand Paolo Sorrentino qui filmeront tous deux un "remake" de la sortie des usines des frères Lumière rue du Premier Film.

Almodovar et la musique

Connaissant l'importance de la musique dans les films d'Almodovar, l'hommage a grandement été chanté ce soir. Que ce soit par Agnès Jaoui ("grâce à toi ou à cause de toi, je ne m'arrête pas de chanter en espagnol car j'aime à me prendre pour une héroïne de tes films") qui a repris Piensa en mi. Puis Camelia Jordana, avec une maîtrise de voix impeccable, a admirablement interprété C'est irréparable de Nino Ferrer puis Cucurucucu paloma de Caetano Veloso, chanson que l'on retrouve dans Parle avec elle. Et pour clore l'épisode musical était invité Miguel Poveda, très grand interprète espagnol, qui a entonné A ciegas, chanson du film Les étreintes brisées, puis deux morceaux de flamenco. La soirée s'est même finie en karaoké géant sur Resistiré!

Hommages multiples

Elena, Marisa, Rossi, trois de ses muses féminines étaient présentes ce soir pour lui rendre un bel hommage. Elena Anaya a pris le micro en premier et a ainsi déclamé, en français s'il-vous-plait: "Mon Pedro chéri, voici ma déclaration d'amour. Je te le dis en français, c'est plus romantique. Je t'aime! (…) Merci de me laisser faire partie de ta vie et de vous faire rêver grâce à ton cinéma." Rossy de Palma n'a rien préparé pour son "Pedrito" mais comme elle le dit elle-même, ce n'est pas grave car elle a plein d'anecdotes à raconter et en effet c'est ce qu'elle a fait! Quant à Marisa Paredes de conclure par cette phrase: "Son aventure fait partie de mon aventure et j'ai envie de continuer à avoir des aventures avec toi!".

Agustin Almodovar a également pris la parole pour parler de ce cinéaste exceptionnel qu'est son frère et proclamer en public haut et fort: "Viva Pedro y viva el Cine!!!"

Des messages vidéos de certains absents ont ajouté leur pierres aux discours comme ce fut le cas de Javier Camara (depuis Amsterdam), Antonio Banderas et Penelope Cruz.

Puis Xavier Dolan, Tahar Rahim et Guillaume Gallienne (avec son timbre de voix sublime et si particulier, parfait pour "lire" une histoire) ont lu tour à tour un texte publié dans plusieurs journaux que Pedro Almodovar avait rédigé à la mort de sa mère, "Le rêve de ma mère".

Le Prix Lumière comme un Prix Nobel

Cette année, c'est des mains de Juliette Binoche que Pedro Almodovar recevra son Prix. On peut se questionner quant à ce choix sachant qu'habituellement il y a un lien plus que direct entre le lauréat et la personne qui lui remet le prix (Fanny Ardant pour Gérard Depardieu, Éric Cantona pour Ken Loach et Uma Thurman pour Quentin Tarantino)… mais pas cette fois. "De la vie, de la vie, de la vie… jusqu'à la mort, voilà ce que tu cries dans tes films. (…) Au nom de tous, MERCI!!!"

Puis c'est au tour de Bertrand Tavernier, qui s'est de nouveau paré de son inséparable écharpe, de dire quelques mots au grand maître du cinéma espagnol. Hommage sublime et émouvant, véritable déclaration d'amour qui ne laissera pas Almodovar de marbre. "Pedro, tu as été la fortune de beaucoup de coeurs."

Et c'est finalement au tour du héros du jour de prendre la parole, commençant par dire que cette soirée a été "une vraie montagne russe". Beaucoup d'émotions l'ont submergé. Il remercie tout le monde en essayant de n'oublier personne, ceux qui ont rendu cette soirée si belle pour lui, ceux qui ont permis ce festival et les spectateurs qui remplissent les salles obscures. Avant de venir il avait demandé à Thierry Frémaux quel type de discours on s'attendait qu'il fasse pour le Prix Lumière. Ce dernier lui a répondu, le plus sérieusement du monde, "fais comme si c'était un Nobel!" Et de conclure avec ces mots: "Thierry, ça c'est MA Palme d'or…"

Almodovar ça pétille, ça explose, ça se chante, ça se danse, ça se boit, ça s'écoute beaucoup, ça se regarde aussi. Bref, Almodovar nous remue l'intérieur, interpelle tous nos sens et ne laisse certainement pas indifférent! Chapeau bas señor Pedro, ton cinéma, c'est certain, a déjà laissé son empreinte dans le monde infini du 7e Art.

Occupy Méliès à Montreuil

Posté par vincy, le 21 mars 2013

greve au cinéma le meliesLes Socialistes sont embourbés dans le bocage nantais à cause d'un aéroport... Mais les Écologistes s'enlisent dans un autre conflit, politico-économico-culturel, à deux pas de Paris... Le Méliès, l'historique cinéma municipal situé à Montreuil, créé en 1897, a subit 46 jours de grève (seules les séances destinées aux scolaires étant maintenues) avant de rouvrir le 6 mars, avec le film d'Agnès Jaoui, Au bout du conte... Et au bout du compte, on assiste affligés à une guérilla juridique et médiatique entre une maire, l'ancienne ministre Dominique Voynet, et des artistes, employés municipaux et autres professionnels de la profession.

Voynet versus "La Diva"

Cependant la maire a gagné une bataille puisque la grève est terminée. Le bilan est lourd. Outre les trois salariés suspendus de leurs fonctions, le directeur artistique, Stéphane Goudet, "La Diva" selon Voynet comme le rapporte Le Canard Enchaîné, a été licencié : "manquement au devoir de réserve, insultes subliminales sur internet, non-dénonciation d'une irrégularité comptable et nuisance à l'image de la ville et du projet". Cela risque de coûter cher aux prud'hommes si aucun de ces motifs n'est juste. Depuis 2002 Goudet avait pourtant réussi à résister à la concurrence des multiplexes tout en conservant une programmation art et essai assez pointue et salutaire dans cette banlieue écartelée entre cités HLM et nouveaux lofts pour "bobos". Grâce à lui, le Méliès a vu défiler quelques uns des plus grands cinéastes du moment. "Stéphane Goudet a fait un travail exceptionnel et a subi un traitement honteux" raconte David Henochsberg, exploitant parisien.

143 000 € détournés selon la Mairie

Petit rappel des faits. Le 3 décembre 2012, la ville de Montreuil ordonne une "enquête administrative", présumant de dysfonctionnements dans la gestion du cinéma municipal. 143 000€ manqueraient dans les caisses selon la commune. Le 6 décembre Dominique Voynet saisit le procureur et porte plainte contre X pour "détournement de fonds publics" : caisse noire, double billetterie, ...  Tout cela devait être confidentiel, mais chaque parties a préféré s'envoyer ses arguments par voie de presse. De fausses accusations sont échangées au passage.

En février, le Trésor Public annonce qu'il manque 8 000 € (abonnements scolaires de la saison en cours). Soit 0 € en juin, puisque ces abonnements doivent être payés à la fin de l'année scolaire. On est loin de la somme totale évoquée par la mairie.

Mais la Ville évoque d'autres soucis de gestion : ainsi elle affirme que les séances dites non commerciales auraient généré 77 000 € de recettes, qui n'auraient pas été reversées dans les caisses de cinéma. Le Méliès se défend en arguant que la municipalité a gonflé le nombre de spectateurs allant voir des films expérimentaux ou autoproduits ou des documentaires sans distributeurs… Au mieux cela ne concerne finalement qu'une quinzaine de séances et une moyenne de 30 spectateurs payants (trois fois moins que le chiffre retenu par le rapport de la Mairie). Et le rapport confirme que les sommes étaient bien reversées dans les caisses.

Mais l'absurde va plus loin : tous les cinémas disposent du droit d'exonérer un spectateur (équipes de films, cartes professionnelles, cartes vertes des critiques, carte CICAE des exploitants, invités...). Mais en 2009, les élus municipaux ont révisé tous les tarifs du cinéma à la hausse, oubliant de mettre une exception sur cette "gratuité". Légalement, donc, les exonérations sont facturables au tarif d'un billet de cinéma, soit 58 000 € à récupérer. Ce serait une première et un non-sens total.

Pas un centime n'a été détourné selon le Méliès
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2013 : 13 événements que l’on attend…

Posté par vincy, le 29 décembre 2012

Ils changent de registre. Ou reviennent, après une longue absence, à leurs origines. Ils excitent nos désirs cinéphiles. Ou prennent des risques. 12 films ou/et stars, et un Festival sont déjà inscrits à notre agenda parce qu'ils stimulent notre curiosité. De quoi voir venir 2013 avec le sourire. En espérant du plaisir.

Wong Kar-wai. Trois ans de retard et quelques semaines. Le perfectionnisme du Maître de Hong Kong a atteint des niveaux qu'on croyait indépassables. 6 ans après My Blueberry Nights, Il retrouve son acteur fétiche Tony Leung. Zhang Ziyi revient également dans un rôle qui rappellera celui de Tigre et Dragon qui la révéla.

WKW revient avec un film où les Arts martiaux prennent le pas sur le mélo. Changement de genre pour l'esthète. Le cinéaste présentera The Grandmasters en ouverture à Berlin, où il présidera le jury.

Le film sortira le 17 avril en France.

Ryan Gosling. Culte, vénéré, adulé, bandant. Il est incontestablement l'acteur dont on attend le plus les trois films dans lesquels il va jouer.

The Place Beyond the Pines, prévu en mars (sûrement à Berlin pour l'avant-première) de Derek Cianfrance (Blue Valentine) ; The Gangster Squad, au milieu d'un casting 4 étoiles, blockbuster hivernal ; et Only God Survives, où il retrouve le cinéaste de Drive, Nicolas Winding Refn.

On le verra donc tour à tour papa poule cascadeur et braqueur, flic intègre des années 30 et boxeur trafiquant de drogue à Bangkok. En moto, avec un flingue ou avec ses poings, Gosling a décidé de parvenir à ses fins par tous les moyens.

Pedro Almodovar. Il boudera Cannes cette année. En pleine crise économique et culturelle en Espagne, il a décidé de sortir une comédie légère et délurée, gay-friendly et "planante".

A bord d'un avion en folie, Les amants passagers sera une histoire de "famille" avec les retours de Cecilia Roth, Javier Camera, Penelope Cruz, Antonio Banderas, Paz Vega et Lola Duenas. Ce sera sa première comédie (hystérique) depuis Attache-moi en 1989. Un véritable retour aux sources, ou une envie de ne pas se répéter.

Comme s'il voulait hisser les couleurs arc-en-ciel dans un monde si grisâtre, voire un peu orageux...

L'Ecume des jours. Boris Vian. Michel Gondry. Un roman culte et un cinéaste qui ne cesse de surprendre. C'est sans doute le pari le plus insensé de l'année.

Prévu pour sortir avant Cannes, fin avril, on imagine mal, s'il est réussit, ne pas voir sa sortie décalée. Romain Duris, Audrey Tautou (le couple sera aussi à l'affiche du nouveau Klapisch), Omar Sy et Gad Elmaleh auront la responsabilité d'incarner à la fois la poésie, la mélancolie et le romantisme dans un film où les objets et inventions ont autant d'importance que les êtres.

Ce drame fantaisiste sera aussi la première fiction française depuis 7 ans.

Promised Land. C'est avant tout la réunion de Gus Van Sant et de Matt Damon, après Good Will Hunting et Gerry. C'était il y a une éternité. Tout comme pour Will Hunting, Van Sant a accepté de tourner un scénario coécrit par Damon.L'acteur devait passer à la réalisation avec ce film et a préféré passer la caméra à l'éclectique Gus.

C'est aussi un film engagé, écolo et politique. Après le combat d'Harvey Milk, ce sera celui d'un enseignant contre un groupe énergétique. Damon en Erin Brokovitch?

Le film fera sa première à Berlin et sortira dans la foulée en France.

Jean Dujardin à Hollywood. En février, l'Oscarisé français sera à l'affiche de Möbius, qui signera le grand retour d'Eric Rochant dans un genre qu'il avait abandonné, le thriller. Face à Cécile de France et Tim Roth, il sera pour la première fois un espion.

Mais c'est surtout de l'autre côté de l'Atlantique que nos yeux seront tournés. Martin Scorsese l'a enrôlé pour Wolf of Wall Street, où il est confronté à Leonardo DiCaprio, Jonah Hill et Matthew McConaughey.

Vers la fin de l'année, il sera aussi du casting du prochain film de George Clooney, The Monuments Men, où se côtoieront Daniel Craig, Cate Blanchett et Bill Murray. Chouchou dans les étoiles...

Stoker. Ou l'arrivée du sud-coréen Park Chan-wook aux Etats-Unis. L'invasion asiatique continue à Hollywood. Le réalisateur d'Oldboy débarque avec un thriller hitchcockien, à sa sauce.

Le casting est à la hauteur puisqu'on y verra Mia Wasikoswka, Matthew Goode et Nicole Kidman. Respectivement la fille, son oncle (mystérieux) et sa mère (instable), ils seront immergés dans un drame familial teinté d'horreur et de suspens psychologique. La manipulation, grand thème du cinéaste, sera au coeur de l'intrigue.

Le film sort en mars. Il fera son avant-première mondiale à Sundance en janvier. A noter que Spike Lee sortira le remake d'Oldboy à l'automne.

Jaoui / Bacri. Il aura fallu cinq ans pour se remettre du semi-échec d'Après la pluie. Premier faux pas dans la carrière triomphale du duo à la plume comme à l'écran. Bacri en a profité pour jouer ailleurs, Jaoui pour chanter et materner. Ils se sont remis au travail, se donnant rendez-vous dans un restaurant italien à Odéon régulièrement.

Au bout du conte est un retour au film choral pour les "Jabac". Un film sur les croyances, la foi, le doute, les incertitudes, avec, encore une fois, un sens du casting détonnant : Agathe Bonitzer, Arthur Dupont, Benjamin Biolay, Dominique Valadié, Clément Roussier.

Pas de stars mais beaucoup de curiosité. Réponse début mars.

Julia/Meryl. C'est le choc féminin de l'année. La reine de la comédie romantique et la reine des Oscars. Deux championnes du box office qui ont déjà tout obtenu (récompenses, dollars, grands films) et sont assurées de rester dans le panthéon hollywoodien. C'est un peu comme réunir les deux Hepburn.

Dans August : Osage County, de John Wells (The Company Men), adaptation d'une pièce de théâtre à succès,les deux monstres sacrés sont de la même famille dans une histoire qu'on promet hilarante, noire et émouvante. Des femmes fortes, pleines d'esprit, un peu névrosées pour un match au sommet.

Avec Weinstein en producteur, on peut imaginer les Oscars en 2014.

Marjane Satrapi. Elle fut auteure de BD reconnue. Persépolis l'a fit percer dans le cinéma (prix à Cannes, nomination aux Oscars). Poulet aux prunes a déçu mais montrait une véritable envie de cinéma. Elle revient avec un film bricolé avec un très très petit budget (même pas le prix d'un appartement), La bande des Jotas, comédie trash et saignante.

Un délire improvisé qui montre qu'on peut encore faire du cinéma juste pour le plaisir, entre potes. Satrapi ne change pas seulement de style cinématographique, en se détachant de son oeuvre BD, elle fera aussi son grand saut dans le monde de la peinture, où elle exposera ses toiles du 30 janvier au 23 mars à la galerie Jérôme de Noirmont.

Avant de partir à Hollywood pour réaliser son premier film américain...

Saving Mr Banks. Ou la résurrection de Mary Poppins. Le grand classique de Disney sera sur les planches de Mogador à Paris, sous forme de "musical", si les producteurs parviennent à trouver la perle rare qui l'incarnera. Mais c'est surtout sur le grand écran qu'elle sera attendue. Ni en 3D, ni en remake. Juste avec l'histoire vraie des tractations qui ont permis à Walt Disney d'adapter le roman de Pamela Lyndon Travers. L'écrivain australienne, revêche, exigeante, en a fait baver au roi du dessin animé. Plus de 20 ans de négociations.

Un film sur les coulisses d'un des plus grands succès populaires de l'histoire du cinéma, avec Tom Hanks et Emma Thompson dans les rôles principaux. Réalisé par John Lee Hancock, le film s'annonce comme l'un des grands événements des fêtes de fin d'année.

Jacques Demy. La Cinémathèque française va rendre un hommage qui attirera des fans du monde entier : une exposition parmi les plus attendues, tous arts confondus, de la saison. Le prince de la comédie musicale français sera à l'honneur du 10 avril au 4 août. L'occasion de redécouvrir son univers : les villes portuaires, les chassés-croisés amoureux, les couleurs flamboyantes et pastels.

Ce sera pop, nostalgique, "en-chanté", féerique...

19 films qui seront reliés les uns aux autres, 23 après la mort du cinéaste, qui inspire les plus grands, de Kar-wai à Almodovar. On y découvrira aussi pour la première fois ses travaux photographiques et ses tableaux. L'occasion aussi de revoir ses films les plus cultes, avec Deneuve, Aimée, ... et de découvrir ses plus méconnus.

Et puis il y aura Cannes. On y attend Desplechin, Gray, Refn, Dahan, Von Trier, Luhrmann, Coppola (fille), Ferran, Sattouf, Kechiche, Jarmusch, Farhadi... Forcément c'est sur la Croisette que les événements se concentreront. Un treizième mois cinématographique à lui-seul, ce Festival.

Cinespana 2012 : Cinq bonnes raisons d’assister à la 17e édition du Festival

Posté par MpM, le 27 septembre 2012

cinespanaDu 28 septembre au 7 octobre, le cinéma espagnol est à la fête à Toulouse. Pour sa 17e édition, Cinespana propose un programme plus foisonnant que jamais, proposant des dizaines de longs métrages, de courts et de documentaires. Pour vous y retrouver, Ecran Noir, partenaire de la manifestation pour la 6e année consécutive, a dressé la liste des cinq raisons essentielles de faire le déplacement.

La compétition officielle

C'est le cœur du festival. Sept longs métrages de fiction, tous inédits, concourent pour la Violette d'or, décernée par le jury d'Agnès Jaoui. Parmi les concurrents, on retrouve un huis clos étonnant dans une salle de bains (Madrid 1987 de David Trueba), un road-movie en compagnie d'un tueur à gages mourant (El muerto y ser feliz de  Javier Rebollo, lauréat de la Violette d'or en 2010 pour La mujer sin piano) ou encore un film à six yeux se déroulant au Mozambique (Kanimambo de Adán Aliaga, Carla Subirna et Abdelatif Hwidar). En parallèle, le Festival propose également une compétition de premiers films, de courts métrages et de documentaires.

Les avant-premières

Les festivaliers toulousains auront également la chance de découvrir en avant-première plusieurs longs métrages très attendus comme la nouvelle folie d'Alex de la Iglesia, La chispa de la vida, l'histoire d'un homme qui obtient popularité et attention lorsqu'il se retrouve avec une barre de fer plantée dans la tête,  Rêve et silence de Jaime Rosales, sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs de Cannes cette année, ou encore Insensibles de Juan Carlos Medina qui aborde la question des enfants insensibles à la douleur internés et martyrisés pendant la guerre civile.

Les hommages

Cette année, plusieurs hommages sont rendus à des célébrités du cinéma espagnol, en leur présence. C'est notamment le cas du jeune réalisateur Isaki Lacuesta (La noche que no acaba, Los condenados…) à qui est consacré une rétrospective et de l'acteur Luis Tosar (Les lundis au soleil, Ne dis rien…), présent pour évoquer son travail de comédien. Par ailleurs, le critique et programmateur du Festival du film européen de Séville José Luis Cienfuegos (voir aussi notre actualité du 22 septembre) s'est vu offrir une carte blanche.

Les rencontres

L'une des particularités de Cinespana est de permettre aux spectateurs de rencontrer les (nombreuses) équipes de films présentes. A l'issue des séances s'engagent ainsi des débats et des conversations qui se poursuivent régulièrement dans la cour de la cinémathèque, autour d'un verre ! Une occasion unique d'échanger en toute convivialité avec de grands artistes espagnols. Sont ainsi attendus cette année Jaime Rosales, Juan Carlos Medina, Montxo Armendáriz, Javier Rebollo... sans oublier Agnès Jaoui, la présidente du jury longs métrages !

L’ambiance

Qui dit cinéma espagnol dit bonne humeur et même "fiesta" ! En effet, à Cinespana, la tradition veut que la cour de la cinémathèque où se déroule le festival se transforme chaque soir en salle de spectacles. Ces fameux "apéro-concerts" ouverts au public permettent de danser au rythme du tango, du jazz ou encore de musique latino-américaine ou caribéenne. De quoi se restaurer mais aussi décompresser entre deux séances...

« Au bout du conte », Jaoui et Bacri se retrouvent

Posté par vincy, le 8 janvier 2012

Trois ans après Parlez-moi la pluie, reçu de manière mitigée par le public comme par la critique, Agnès Jaoui va repasser derrière la caméra pour sa quatrième réalisation avec Au bout du conte. Par ailleurs, il s'agira de sa neuvième collaboration avec Jean-Pierre Bacri pour l'écriture.

Leur société Les Films A4 s'est associée à Memento Films (Une séparation) pour coproduire, vendre et distribuer Au bout du conte. Jean-Pierre Bacri, Agathe Bonitzer et Arthur Dupont commenceront le tournage le 5 mars.

Laurent Laffite, Benjamin Biolay, Yann Barthès et Nicolas Bedos autour d’Agnès Jaoui

Posté par vincy, le 26 août 2011
Brice Cauvin (De Particulier à Particulier) s'apprête à tourner, dès le 20 septembre, L'art de la fugue, d'après le roman éponyme de Stephen McCauley. Le tournage devrait durer trente jours entre Paris et Bruxelles.
Agnès Jaoui sera pour l'occasion entourée d'une pléiade de vedettes cathodiques : l'humoriste Laurent Laffite (à qui l'on doit la présentation désopilante des récents Molière, et sinon vu dans les films de Guillaume Canet), son collègue plus cynique Nicolas Bedos (qui va commencer une chronique dans Marianne), le présentateur sexy et pince-sans-rire Yann Barthès, une ex-vedette de la Star Academy Elodie Frégé (dont les clips signés Catherine Breillat ont fait sensation), sans oublier le chanteur-compositeur-auteur-acteur Benjamin Biolay... A ces chanteurs et humoristes s'ajoutent Guy Marchand et Marie-Christine Barrault, récemment éclairés par Christophe Honoré, respectivement Dans Paris et Non ma fille, tu n'iras pas danser.
Ce sera l'histoire d'Antoine (Laurent Laffite), oyagiste, son compagnon avec qui il doit acheter une maison, sa collègue et amie Ariel (Agnès Jaoui), ses frères le névrosé Gérard et Louis qui est fiancé, son père cardiaque, sa mère acariâtre… Tout va bien, mais rien ne va puisqu'il ne veut pas de la maison, que Gérard ne s’en sort pas de son ex-femme, que Louis trompe sa future… Pendant ce temps, Ariel fait figure d’ouragan dans ce petit monde. Adepte de "l’art de la fugue", d'où le titre, Antoine va devoir prendre une décision…
Le film sera en salles au second trimestre 2012.

2000-2009 : Les 10 César du meilleur film

Posté par vincy, le 23 décembre 2009

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La décennie a été coupée en deux. La première moitié a fait la part belle aux films à dimension populaire (et même à des gros succès français de l'année), divertissant ou spectaculaires. Le César du meilleur film n'apporte alors pas grand chose à Jaoui/Bacri, Jeunet, Polanski ou même Arcand, si ce n'est une reconnaissance, un sacre, après, souvent, une récolte fructueuse de prix dans le monde.

Puis, après le couronnement d'une production anglophone et d'un film québécois, les professionnels ont changé de styles. En 2005, L'Esquive surprend tout le monde. Les César vont redécouvrir l'intérêt de primer des films d'art et d'essai. Le box office est moindre, mais souvent les récompenses l'aident à vendre des DVD ou à doper sa fréquentation.

Le palmarès continue de se féminiser mais aussi de s'ouvrir au monde et au métissage. Le drame reste le genre majeur de la catégorie reine. On peut juste remarquer que la moitié des films a une femme comme personnage principal. Mais surtout, on notera qu'un réalisateur a réussi à en obtenir deux César durant ces dix ans : Abdellatif Kechiche. Il rejoint Polanski et Resnais dans les multi-césarisé. En attendant Audiard en 2010?

2000 : Vénus Beauté (Institut) - 1 240 000 entrées
2001 : Le goût des autres - 3 859 000 entrées
2002 : Le fabuleux destin d'Amélie Poulain - 9 290 000 entrées
2003 : Le Pianiste - 1 400 000 entrées
2004 : Les invasions barbares - 1 301 000 entrées
2005 : L'esquive - 477 000 entrées
2006 : De battre mon coeur s'est arrêté - 931 000 entrées
2007 : Lady Chatterley - 420 000 entrées
2008 : La graine et le mulet - 805 000 entrées
2009 : Séraphine - 770 000 entrées