Cannes 2014 : qui est Chen Daoming ?

Posté par MpM, le 21 mai 2014

chen daomingL'EMPEREUR DE CHINE

"Tout le monde sait que Chen Daoming et Gong Li sont les meilleurs acteurs de Chine". Même si la phrase vient de Zhang Yimou, qui met en scène les deux comédiens dans son dernier opus Coming home (présenté hors compétition à Cannes), impossible de nier qu'il n'est pas si loin de la réalité. Il n’est en effet plus besoin de présenter Gong Li, actrice internationalement reconnue et adulée. Chen Daoming, lui, semble moins connu du grand public occidental, mais s’avère être une célébrité de premier plan dans son pays, où il fut classé parmi les dix premières stars de cinéma et de télévision en 1995.

Son succès initial vient de la série télévisée The Last Dynasty, où il tient le rôle de l’empereur Puyi au milieu des années 80, puis de la série Walled City qui lui vaut le Golden Panda du meilleur acteur du Festival international de Sichuan et le Prix du meilleur acteur aux 11e High Flying Awards.

En parallèle, il fait ses débuts au cinéma : décidément d’allure royale, il est encore un empereur dans Xi tai hou (The Empress Dowager) de Han Hsiang Li et tient également le rôle principal de Peach blossom de Xing Sheng Wang. Mais c’est en 2002 qu’il fait irruption sur la scène internationale avec un nouveau rôle d’empereur dans le film à grand spectacle Hero de Zhang Yimou.

Alternant séries télévisées et films de cinéma, Chen Daoming est ensuite à l'affiche du polar Infernal affairs 3 (2003), puis du drame Rainbow (2005) de Gao Xiaosong et des deux films commémoratifs (et de propagande) Fondation d’une république (2009) et Fondation d’un parti (2011) dans lesquels, à l’image de quantités de stars chinoises, il accepte de faire une courte apparition.

En 2010, il devient l’acteur fétiche du réalisateur Feng Xiaogang qui lui offre l’un des rôles principaux du blockbuster historique Aftershock, avant de lui donner celui de l’homme politique Chiang Kai-shek dans Back to 1942 deux ans plus tard.

Indubitablement, Chen Daoming a le vent en poupe, et l'art de choisir ses rôles, extrêmement éclectiques, ce qui lui permet de montrer des facettes variées de son talent. Sa nouvelle collaboration avec Zhang Yimou pourrait encore accélérer le mouvement en faisant de lui la nouvelle coqueluche du public occidental avide d'idoles venues d’Asie… ou à défaut, des festivaliers cannois si prompts à s'enthousiasmer devant une composition sensible et habitée.

Berlin 2011: Taïwan et la Chine continentale en pleine mutation cinématographique

Posté par MpM, le 15 février 2011

L'absence de films taïwanais sélectionnés à Berlin cette année n'empêche pas le pays d'être bien présent sur Potsdamer Platz, et notamment au marché. C'est que Taipei a des films à vendre ! En 2010, 45 longs métrages ont été tournés dans l'ile. En tout, 278 films (incluant les téléfilms et courts métrages) ont été soutenus par la commission du film de Taipei. Les co-productions sont également nombreuses et concernent principalement Hong Kong et la Chine continentale. Cette dernière représente notamment un marché considérable, à condition de jouer le jeu et de ne pas aborder de questions taboues.

De son côté, la Chine continentale est confrontée elle aussi à de nouveaux enjeux. En dépassant les 1,5 milliards de dollars en 2010, le box-office chinois a gagné 64% par rapport à 2009. Il est aussi bien parti pour devenir le deuxième marché le plus important du monde.

Par ailleurs, de plus en plus de films sont produits en Chine (520 en 2010) mais peu d'entre eux bénéficient d'une sortie en salles. Paradoxalement, près de 1000 nouveaux écrans verront le jour en 2011, portant le total à plus de 7000, et il faut bien les alimenter.

Le quota de films étrangers (limités à 20 chaque année) pourrait ainsi être remis en question, d'autant que la demande pour les films étrangers est de plus en plus forte. En 2010, Avatar a rapporté 210 millions de dollars contre 100 millions pour le meilleur film chinois, Aftershock de Feng Xiaogang. En tout, les films locaux ne représentent que 56% du box-office chinois.

Si les quotas sont modifiés, la marge de progression du box-office pourrait atteindre des sommets, dans la mesure où avec un écran pour 200 000 personnes, la Chine a encore un gigantesque potentiel de croissance. De quoi inciter ses voisins les plus proches, comme Taïwan ou Hong Kong, à la fournir en films, mais également Hollywood ou le marché européen. Et parmi eux, la France, qui occupe actuellement six des vingt places disponibles pour des films étrangers, a indéniablement une carte à jouer.

1er Festival du Cinéma Chinois en France sous le signe du Lapin

Posté par Claire Fayau, le 22 janvier 2011

Le premier Festival du Cinéma Chinois en France se  déroulera sur quatre villes (Paris, Toulouse, Lyon et Versailles), du 26 janvier au 8 février 2011. Il complète l'incroyable foison de festivals autour du cinéma chinois et asiatique qui existe déjà dans le pays. Mais celui-ci a quelque chose de spécifique.

D'abord il se déroule au moment du Nouvel An chinois (chunjie, la fête du printemps), l'année du  Lapin (ou du Chat) de Métal débutant  le 3 Février 2011, pour se terminer le 22 Janvier 2012 .

Mais surtout l'objectif  du festival est double : montrer des films chinois inédits en France et créer des liens entre professionnels du cinéma des deux pays.

Voici quelques films Inédits programmés :

  • Tremblement de terre à Tangshan de Feng Xiaogang ("Aftershock", un succès au box office chinois,  en lice pour l'Oscar du Meilleur Film en langue étrangère)
  • Bienvenue à Shama city de Li Wei Ran
  • Océan paradis de Xue Xiaolu
  • Voyage d’enfer de Ye Weimin
  • Sans pilote de Zhang Yang
  • La vengeance de Sophie de Yi Meng
  • Confucius de Hu Mei
  • Génération 80 de Li Fangfang
  • Le message de Gao qunshu, Chen Guofu
  • Les rêves de Jinsha de Chen Deming (film d’animation)
  • Retrouvailles de Wang Quan An
  • Parmi les temps forts du festivals, la soirée d'ouverture le 25 janvier 2011 à 19h 30 au Gaumont Marignan en présence des parrains du festival Jean RENO et JIANG Wen et de l'actrice ZHOU Yun,  avec la projection du film: Gardes du corps et assassins.

    Deux jours  plus tard, toujours au Gaumont Marignan, une soirée Hommage à JIANG Wen, parrain de la manifestation aux c^tés de Jean Réno (adulé dans l'Empire du Milieu) sera organisée avec la projection du film Le Soleil se lève aussi.

    Les Lyonnais pourront aussi découvrir La basketteuse numéro 5 (1957) de XIE JIN , film programmé l'Institut Lumière.

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    Plus d'informations sur le site internet de la manifestation

    Bilan 2010 – Croissance à deux chiffres pour les B.O. Chinois et Russes

    Posté par vincy, le 13 janvier 2011

    Voilà deux puissances émergentes dans la planète cinéma. La Chine a franchit le cap des 10 milliards de Yuan (1 milliard d'euros) de recettes en 2010, grâce à des films nationaux très performants, soit 60% de croissance par 2009. Les autorités chinoises espèrent doubler les recettes en 2012.

    Parmi les clés du succès, les triomphes des 24 films étrangers autorisés qui représentent 1/3 du B.O. total, avec en tête Avatar (50% de part de marché parmi les films étrangers, 15% tous films confondus), Inception et Harry Potter 7, qui ont tous dépassé les 50 millions de $..

    Les films chinois s'en sortent aussi très bien, avec en tête Let the Bullets Fly, If You are the One 2, Sacrifice (le nouveau Chen Kaige) et surtout Aftershock (100 millions de $, plus gros succès de l'année pour un film chinois, mais deux fois moins qu'Avatar). La Chine a décidé de poursuivre son soutien à l'industrie cinématographique en investissant lourdement sur des productions à gros budgets et surtout, exportables.

    Du côté du voisin russe, la progression du B.O. n'est "que" de 43%. Mais avec un Box office total de 804 millions d'euros, il s'agit d'un record historique. La Russie passe ainsi devant l'Australie et se classe sixième mondialement. Là encore Avatar, mais aussi les films en 3D, ont déclenché la dynamique. En revanche, le désinvestissement public dans le cinéma a porté atteinte aux productions nationales dont la part de marché chute de 24% en 2009 à 15% en 2009.

    Avatar a quand même rapporté 117 millions de $ (soit environ 10% du B.O. total), devant Shrek 4 (52 millions de $) et Alice au pays des merveilles (43 millions de $).

    Aftershock fait trembler les Asia Pacific Screen Awards

    Posté par vincy, le 3 décembre 2010

    Les 4e Asia Pacific Screen Awards ont consacré la super-production chinoise Aftershock. Sa puissance hollywoodienne a été saluée comme un acte de résistance contre l'hégémonie américaine dans les salles. Son triomphe public dans tous les pays de la région promet même un succès international.

    La Chine fait ainsi partie des 7 pays qui se voient récompensés cette année avec Israël, l'Australie, la Turquie, l'Iran, l'Inde et la Corée du sud. Le Japon et Taïwan sont les grands perdants malgré des films proposés intéressants. Mais la Palme d'or thaïlandaise n'était même pas nommée, et la Russie était à peine citée. La Chine monte en puissance tandis que la Corée du sud confirme son incroyable vitalité cinématographique.

    Et justement le meilleur réalisateur est coréen : Lee Chang-dong (photo), sélectionné et primé à Cannes pour son scénario, a reçu son troisième prix dans la courte vie de la cérémonie (après Secret Sunshine, meilleur film, et Ya Haeng Ha, meilleur film pour la jeunesse). Son actrice, la légendaire Yun Jung-hee, qui n'avait pas joué depuis 15 ans, a évidemment eut les honneurs du prix de la meilleure comédienne.

    Meilleur film : Aftershock (Chine)

    Meilleur film pour la jeunesse : Digari / L'autre (Iran)

    Meilleur film d'animation : Piercing 1 (Chine)

    Meilleur documentaire : Last Train Home (Chine / Canada)

    Meilleur scénario : Lebanon (Israël). Lion d'or à Venise 2009.

    Meilleure image. Vihir / Le puits (Inde / Australie)

    Meilleure actrice : Yun Jung-hee dans Poetry (Corée du sud)

    Meilleur acteur. Chen Daoming dans Aftershock (Chine)

    Mention spéciale pour le meilleur acteur : Tony Barry dans Home for Christmas (Nouvelle Zélande)

    Meilleur réalisateur : Lee Chang-dong pour Poetry (Corée du sud).

    Prix FIAPF pour sa contribution exceptionnelle au cinéma : Christine Hakim (Indonésie), actrice

    Prix Unesco : Bal / Miel. (Turquie). Ours d'or à Berlin 2010.

    Mention spéciale pour les effet spéciaux : Le Royaume de Ga'Hoole (Australie / USA)

    Grand prix du jury Screen International : l'actrice Shinobu Terajima dans Caterpillar (Japon) et le réalisateur-scénariste Samuel Maoz pour Lebanon (Israël).

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    site internet de la cérémonie

    65 films en lice pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère

    Posté par vincy, le 14 octobre 2010

    65 films. 65 pays. Pour la première fois, un film du Groënland et un autre d'Ethiopie vont entrer dans la compétition. Puis il y aura une sélection de 9 films qui aboutira aux cinq nommés (le 25 janvier 2011) et à un unique gagnant (le 27 février).

    La France présente Des Hommes et des Dieux, de Xavier Beauvois. Il s'agit d'un des nombreux films cannois de la liste : la Palme d'or (Oncle Boonmee), mais aussi Hors-la-Loi, Carancho, Illegal, Dogtooth, Biutiful, Life above all, Illégal, Eastern Plays...

    Albanie - East, West, East, Gjergj Xhuvani

    Algerie - Hors-la-Loi, Rachid Bouchareb

    Argentine - Carancho, Pablo Trapero

    Autriche - La Pivellina,  Tizza Covi & Rainer Frimmel

    Azerbaijan - Precinct,  Ilgar Safat

    Bangladesh - Third Person Singular Number,   Mostofa Sarwar Farooki

    Belgique - Illegal,  Olivier Masset-Depasse

    Bosnie-Herzegovine - Cirkus Columbia,  Danis Tanovic

    Brésil - Lula, o filho do Brasil,   Fábio Barreto

    Bulgarie - Eastern Plays,  Kamen Kalev

    Canada - Incendies,   Denis Villeneuve

    Chili - The Life of Fish,  Matías Bize

    Chine - Aftershock,  Feng Xiaogang

    Colombie - Crab Trap,  Oscar Ruíz Navia

    Costa Rica - Of Love and Other Demons,  Hilda Hidalgo

    Croatie - The Blacks,  Goran Devic & Zvonimir Juric

    Rép. Tchèque - Kawasaki’s Rose,  Jan Hrebejk

    Danemark - In a Better World,  Susanne Bier

    Egypte - Messages From The Sea,  Daoud Abdel Sayed

    Estonie - The Temptation of St. Tony,  Veiko Öunpuu

    Ethiopie - The Athlete,  Davey Frankel & Rasselas Lakew

    Finlande - Steam of Life,  Joonas Berghail & Mika Hotakainen

    France - Des Hommes et des Dieux,  Xavier Beauvois

    Georgie - Street Days,  Levan Koguashvili

    Allemagne - When We Leave,  Feo Aladag

    Grèce - Canine,  Yorgos Lanthimos

    Groenland - Nuummioq,   Torben Bech & Otto Rosing

    Hong Kong - Echoes of the Rainbow,  Alex Law

    Hongrie - Bibliteque Pascal,   Szabolcs Hajdu

    Islande - Mamma Gógó,  Friðrik Þór Friðriksson

    Indie - Peepli Live,  Anusha Rizvi

    Indonesie - How Funny (This Country Is),  Deddy Mizwar

    Iran - Farewell Baghdad, Mehdi Naderi

    Irak - Son of Babylon,  Mohamed Al-Daradji

    Italie - The First Beautiful Thing,  Paolo Virzì

    Israël - The Human Resources Manager,   Eran Riklis

    Japon - Confessions,  Tetsuya Nakashima

    Kazakhstan - Strayed, Akan Satayev

    Lettonie - Hong Kong Confidential,  Maris Martinsons

    Macedonie - Mothers,  Milcho Manchevski

    Mexique - Biutiful,  Alejandro González Iñárritu

    Pays-Bas - Tirza, Rudolph van den Berg

    Nicaragua - Le Yuma, Florence Jaugey

    Norvège - Angel,  Margreth Olin

    Pérou - Undertow,  Javier Fuentes-León

    Philippines - Noy,  Dondon Santos

    Pologne - All That I Love,  Jacek Borcuch

    Portugal - Mourir comme un homme,  João Pedro Rodrigues

    Puerto Rico - Miente, Rafi Mercado

    Roumanie - If I Want to Whistle…I Whistle,  Florin Serban

    Russie - The Edge,  Aleksei Uchitel

    Serbie - Besa,  Srdjan Karanovic

    Slovaquie - The Border,  Jaroslav Vojtek

    Slovénie - 9:06,  Igor Sterk

    Africa du Sud - Life, Above All,  Oliver Schmitz

    Corée du Sud - A Barefoot Dream,   Tae-gyun Kim

    Espagne - Even The Rain,  Iciar Bollain

    Suède - Simple Simon, Andreas Ohman

    Suisse - La petite chambre,  Stéphanie Chaut & Véronique Reymond

    Taiwan - Monga,   Doze Niu

    Thailande - Oncle Boonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieures, Apichatpong Weerathesakul

    Turquie - Miel, Semih Kaplanoglu

    Venezuela - Hermano, Marcel Rasquin

    Aftershock a tenu ses promesses au box office chinois

    Posté par vincy, le 25 septembre 2010

    20 millions d'euros de budgets. 4 000 écrans lors de sa sortie. 15 millions de chinois l'ont vu dans les salles durant la première semaine. Aftershock (voir actualité du 4 juillet 2010) a tenu toutes ses promesses. Avec un premier jour rapportant 3,6 millions de $, il a même battu le record précédent, détenu par Avatar. Même si les chiffres chinois sont toujours à prendre avec des pincettes, le film (135 minutes) a séduit le public chinois, avide de grands spectacles.

    En une semaine, le film retraçant le plus meurtrier tremblement de terre de ses 50 dernières années, a récolté 40 millions d'euros. Dans un contexte de forte croissance (on estime que le box office annuel pourrait grimper de 60% cette année dans l'Empire du milieu), on prévoit un résultat final dépassant les 100 millions d'euros, ce qui est deux fois moins qu'Avatar. Pour l'instant il n'en est qu'à 75 millions d'euros en un mois.

    Les Chinois sont en demande de films permettant une forme de catharsis pour évacuer des névroses enfouies. Deux ans après le traumatisme du tremblement de terre du Sitchuan (3 fois moins de morts pourtant que celui de Tangshan en 1976 qui est raconté dans le film), l'oeuvre de Feng Xiaogang arrive à point nommé.

    La Chine a annoncé que de nombreuses salles de cinéma allait sortir de terre. Le ministère continue à soutenir la surenchère des budgets cinématographique sur des sujets fédérateurs et patriotiques. Avec Aftershock, cette stratégie est confrontée. Le film est leader au box office taïwanais depuis quelques jours et a été sélectionné au Festival de Toronto.