Cannes 2019: le Festival met Agnès Varda en pleine lumière

Posté par vincy, le 15 avril 2019

Flore Maquin / Festival de Cannes

L'image est extraite de La pointe courte. L'affiche rend hommage à Agnès Varda, en pleine lumière, récemment disparue. Le 72e Festival de Cannes s'approche et son visuel est ensoleillé. "Tout en haut. En équilibre. Juchée sur un technicien impassible. Accrochée à une caméra qui paraît l’absorber. Une jeune femme de 26 ans tourne son premier film." Voilà pour le storytelling. "Agnès Varda, l’œil posé sur la plage de Cannes, jeune et éternelle, sera le phare inspirant de la 72e édition !"

Le montage et la maquette ont été assurée par Flore Maquin. On reste dans l'esprit des dernières années, où Godard, avec Piccoli ou Belmondo et Karina étaient célébrés, où la lumière semblait estivale, entre le rouge Cardinale et le sépia Mastroianni. On a quitté les bleus pour des couleurs plus chaudes.

"Nous sommes en août 1954, quartier de la Pointe Courte à Sète. Dans la lumière éblouissante de l’été, Silvia Monfort et Philippe Noiret promènent leur amour fragile parmi les pêcheurs en lutte, les femmes affairées, les jeux des enfants et les errances des chats. Décors naturels, caméra légère, moyens dérisoires : Agnès Varda, photographe au TNP de Jean Vilar, jette avec La Pointe courte (présenté dans une salle de la rue d’Antibes à Cannes pendant le Festival 1955), les prémices d’un jeune cinéma dont elle sera la seule réalisatrice" explique le communiqué.

"Tel un manifeste, cette photo de plateau recèle déjà tout d’Agnès Varda : la passion, l’audace, l’espièglerie. Les ingrédients d’une recette d’artiste en liberté qu’elle enrichira sans cesse. Soixante-cinq ans de création et d’expérimentation, presque autant que le Festival de Cannes, qui célèbre chaque année des regards qui montrent, osent et s’élèvent. Et qui sait se souvenir" précise l'institution qui rend hommage à une pionnière, Palme d'or d'honneur et femme engagée.

Elle fut sélectionnée 13 fois à Cannes, membre du jury, présidente du jury de la Caméra d'or. En recevant la Palme d’honneur, en 2015, elle évoqua "la résistance et l’endurance, plus que l’honneur" et la dédia  "à tous les cinéastes inventifs et courageux, ceux qui créent un cinéma original, de fiction ou de documentaire, qui ne sont pas dans la lumière mais qui continuent."

Tarantino: en attendant Cannes, l’affiche et la date de sortie de Once Upon A Time in Hollywood

Posté par vincy, le 18 mars 2019

once upon a time in hollywood posterVoilà un film qui n'est pas concerné par la polémique Netflix et qui est logiquement calé pour une avant-première mondiale à Cannes. Le nouveau et neuvième long métrage de Quentin Tarantino, Once upon a time in Hollywood, a dévoilé son poster photoshopé aujourd'hui. La création graphique réutilise des clichés déjà vus dans la presse.

Once Upon a Time in Hollywood de Quentin Tarantino revisite le Los Angeles de 1969, quand tout est en train de changer. La star de télévision Rick Dalton (Leonardo DiCaprio) et le cascadeur Cliff Booth (Brad Pitt), sa doublure de longue date, poursuivent leurs carrières au sein d’une industrie qu’ils ne reconnaissent plus. Le neuvième film de l’auteur-réalisateur, à travers ses multiples intrigues, rend hommage aux derniers moments de l’âge d’or d’Hollywood selon le synopsis de Sony.

Le film sortira le 14 août en France (et le 26 juillet aux Etats-Unis). Outre DiCaprio et Pitt, on retrouvera Al Pacino, dans le rôle de l'agent de DiCaprio, Margot Robbie, Damian Lewis, Emile Hirsch, James Marsden, Dakota Fanning et Luke Perry dans son dernier rôle. Burt Reynolds, qui devait aussi être de l'aventure, est décédé avant de tourner ses scènes. Bruce Dern l'a remplacé.

Il ne reste plus qu'à faire monter l'attente avec un teaser, puis une bande annonce et une belle montée des marches sur la Croisette...

[Màj] Le teaser est tombé deux jours plus tard ;)

Quinzaine 50 – une histoire en affiches

Posté par MpM, le 10 mai 2018

Héritière directe de ceux qui voulaient affranchir le cinéma de ses chaînes en 1968, la Quinzaine célèbre cette année sa 50e édition. L'occasion d'une promenade à son image - en toute liberté, et forcément subjective - dans une histoire chargée de découvertes, d'audaces, d’enthousiasmes, de coups de maîtres et de films devenus incontournables.

En partenariat avec Critique-Film. Retrouvez tout le dossier ici.

Ce n’est pas anodin, une affiche. Chaque année, c’est un peu elle qui donne le ton de la nouvelle édition, tout en restant dans l’identité visuelle générale de la section. La Quinzaine, comme la sélection officielle, a ainsi connu différentes périodes, tantôt très référencées, tantôt plus abstraites, qui racontent à leur manière l’histoire de cette branche parallèle du festival de Cannes qui a toujours cherché la singularité.

Dès 1969, l’affiche de la première édition donne le ton. Ici, ce sont les films et leurs auteurs qui sont à l’honneur, et ils s’étalent en blanc sur fond rouge, donnant immanquablement l’envie de les déchiffrer un à un. La formule de la Quinzaine, « Cinéma en liberté », apparaît quant à elle tout en haut, sans que l’on sache s’il s’agit d’une mise en garde, d’un cri de ralliement ou d’une menace.

En 1970, elle aura disparu, remplacée sobrement par la mention « Festival de Cannes 1970 » (qui ne figurait pas la première année) au-dessus de quelques photogrammes célèbres de l’Entrée du train en gare de la Ciotat. Les frères Lumière sont ainsi convoqués en parrains bienveillants de cette jeune section pleine d’enthousiasme. Ils seront de retour l’année suivante, avant de céder (logiquement) la place à Georges Méliès et à une déclinaison de l’image restée célèbre du Voyage dans la Lune, lorsque la capsule se plante dans l’œil du satellite. Plusieurs variantes suivront jusqu'en 1975.

Le cinéma, d’une manière générale, aura toujours une place primordiale sur les affiches de la Quinzaine : une façade de cinéma (le Star) en 1978, un écran éclairé (sur la plage) en 1979, une sorte d’homme-caméra (ou projecteur ?) en 1981, le diptyque 83-84, avec une femme gravissant les marches rouges, puis à l’intérieur du cinéma, ou encore une scène de film en ombre chinoise en 1991. Sans oublier les hommages explicites, d’Henri Langlois en 1977 (quelques mois seulement après sa mort) à Robert Bresson en 2008 (il avait été sélectionné en 1969 avec Une femme douce, en 1971 avec Quatre nuits d’un rêveur, et en 1997 avec Le diable, probablement en 1977), en passant par Maurice Pialat (l’année de sa mort, en 2003).

Les films s’affichent parfois eux-aussi, comme en 1993, qui nous fait voyager de L’Empire des Sens à THX 1138, de Stranger than Paradise à Mean streets, ou en 1998, avec à nouveau L’Empire des sens et Mean Streets, mais aussi Salaam bombay, Aguirre, la colère de Dieu, Mais ne nous délivrez pas du mal ou encore Les silences du Palais. En 2009, ce sont Albert Serra (réalisateur de Honor de cavalleria, Le Chant des oiseaux) et Lolita Chammah (actrice vue dans Les Bureaux de Dieu), puis, en 2011, des pictogrammes qui représentent à nouveau des films passés par la Quinzaine (ou non), une idée de Frédéric Boyer, le délégué général de l’époque).

Plus hasardeux, la mer et la ville de Cannes se sont parfois invitées de manière un peu brutale sur l’affiche. On pense aux éditions 85 à 88 puis 94-95, 99-2000. En 1986, ce phare au milieu de la mer nous rappelle par exemple que la Quinzaine sert de guide aux cinéphiles perdus dans la nuit.

Ces dernières années, sous la houlette notamment du concepteur graphique Michel Welfringer, la Quinzaine s’est fait une spécialité d’affiches sobres et dépouillées, souvent en noir et blanc, qui racontent une histoire en plus de frapper l’imagination par leur force esthétique. En 2014, on découvre un homme qui plonge dans l’écran, ou pénètre dans un monde sombre et hostile, au choix des interprétations. En 2016, c’est l’écho d’une rencontre forcément cinématographique entre un homme et une femme dont il ne reste que des lambeaux d’affiche. En 2017, place au rêve !

Et cette année, place aux femmes, avec cette joueuse de base-ball immortalisée par William Klein, et qui devient le symbole de toutes les femmes (réalisatrices et personnages) qui ont contribué à faire le Quinzaine. Ce qui place cette 50e édition sous les meilleurs auspices, et nous réconcilie quelque peu, il faut le dire, avec l’esthétique kitsch des premières années.

Cannes 2018: une affiche romantique

Posté par vincy, le 11 avril 2018

affiche festival de cannes 2018 poster

"Georges Pierre (1927-2003) est l’auteur du visuel de l’affiche du 71e Festival de Cannes" avec un "extrait de Pierrot le fou de Jean-Luc Godard (1965)" annonce par communiqué le Festival.

Une affiche colorée, lumineuse, ensoleillée et romantique, avec un baiser fougueux de Jean-Paul Belmondo, 85 ans avant-hier et Palme d'honneur en 2011, et Anna Karina, muse de JLG, et âgée aujourd'hui de 77 ans.

"Cet immense photographe de plateau immortalise les tournages de plus d’une centaine de films en 30 ans d’une carrière qui débute en 1960 avec Jacques Rivette, Alain Resnais et Louis Malle. Il engage ensuite des collaborations avec Robert Enrico, Yves Robert, Claude Sautet, Bertrand Tavernier, Andrzej Zulawski, Andrzej Wajda, et donc Jean-Luc Godard" explique le Festival. "Engagé en faveur de la reconnaissance du statut d’auteur pour le photographe de plateau, Georges Pierre a fondé l’Association des Photographes de Films, chargée de la défense des intérêts matériels et moraux des photographes de cinéma" ajoutent les organisateurs.

La photo a été évidemment retravaillée comme on peut le voir avec le cliché d'origine.

La jeune illustratrice et graphiste Flore Maquin a signé la maquette de cette affiche. Elle a déjà collaboré avec Universal Pictures, Paramount Channel, Europacorp, Wild Side, et Arte autour d’affiches de films revisitées ou alternatives.

L'affiche et les signatures qui s'en déclinent ont été créées par Philippe Savoir (Filifox).

Le Festival dévoilera sa sélection demain et ouvrira le 8 mai prochain.

Le Festival Premiers Plans d’Angers dévoile sa sélection

Posté par vincy, le 8 décembre 2017

La 30e édition de Premiers Plans d’Angers, qui sera présidée par Catherine Deneuve, se déroulera du 12 au 21 janvier 2018. 70 œuvres ont été sélectionnées, réparties dans six sections de la compétition pour un total de plus de 100 premiers films projetés si on compte les rétrospectives, les courts métrages (y compris la sélection animée), les films d'école et les films numériques ou en réalité virtuelle.

Certains des films ont déjà été sélectionnés dans d'autres festivals, et même récompensés comme Jusqu'à la garde, multi-primé à Venise. Avec la venue d'Isabelle Huppert pour l'ouverture (Madame Hyde), Angers s'offre un carré de reines cette année: Deneuve en présidente, Adjani pour une lecture, Huppert pour l'ouverture et Moreau en hommage. Un beau cadeau d'anniversaire.

Premiers longs métrages européens :

Broers (Brothers) de Bram Schouw (Pays-Bas)
The Cured de David Freyne (Irlande)
Gutland de Govinda Van Maele (Luxembourge)
Il figlio (Manuel) de Dario Albertini (Italie)
Strimholov (Falling) de Marina Stepanska (Ukraine)
Tesnota (Closeness) de Kantemir Balagov (Russie)
Valley of Shadows de Jonas Matzow Gulbrandsen (Norvège)
Vinterbrodre (Winter Brothers) de Hlynur Pálmason Islande)

Premiers longs métrages français :

Jusqu’à la garde de Xavier Legrand
La nuit a dévoré le monde de Dominique Rocher
Los versos del olvido (Oblivion Verses) d’Alireza Khatami
Sparring de Samuel Jouy

Avant-premières et séances spéciales:
Madame Hyde de Serge Bozon (ouverture)
Après la guerre d’Annarita Zambrano
Ni juge, ni soumise d’Yves Hinant et Jean Libon
Revenge de Coralie Fargeat
Sicilian Ghost Story de Fabio Grassadonia et Antonio Piazza
Cornelius le meunier hurlant de Yann Le Quellec
Dolphin Man de Lefteris Charitos
Signer de Nurith Aviv

Venise 2017 : Darren Aronofsky accouche de Mother!

Posté par kristofy, le 5 septembre 2017

Certains films sont attendus parce qu’on se doute qu’ils vont être bien, d’autres sont attendus parce qu’on doute de ce que ça va être. Mother! dont la première mondiale a eu lieu à Venise, est de cette deuxième catégorie. Pour l’occasion Darren Aronofsky, accompagné de ses acteurs, Jennifer Lawrence, Javier Bardem et Michelle Pfeiffer, avait fait le déplacement en Italie. Rappelons qu'Aronofsky a reçu sa plus prestigieuse récompense sur le Lido avec un Lion d'or en 2008 pour The Wrestler.

"Fraichement" reçu - dans le tableau des étoiles de la presse, Mother! est l'un des films le moins aimé -, cette œuvre étrange est bien faite mais le rebondissement vers la fin du récit rend le film plutôt vain. Tout ça pour ça? Chacun sera libre d'interpréter cet épilogue énigmatique.

Darren Aronofsky : "Pour certains de mes autres films comme par exemple Black Swan ou Noé le développement du projet a duré pendant de longues années. J’ai eu une idée que j’ai commencé à visualiser et à entendre, et j’ai écrit l’histoire de Mother! en cinq jours environ. J’ai proposé le rôle principal à Jennifer Lawrence, elle a voulu le jouer, la production s’est faite assez vite. Faire un film c’est pour moi avant tout une histoire que je considère pouvoir filmer d’un point de vue personnel et unique. Il ne faut surtout pas faire un film pour viser un large public, c’est une erreur. Mother! c’est comme un roller-coaster, venez si vous êtes prêt à faire plusieurs tours…"

On n’en dira pas plus maintenant, sauf trois indices pour vous mettre sur la voie de Mother! et de son mystère à découvrir en salles dès la semaine prochaine :

- la bande-annonce peut faire penser à une histoire comme celle de Rosemary's baby de Roman Polanski… Darren Aronofsky aime beaucoup les films de Polanski, comme Repulsion qu’il serait possible de rapprocher de Black Swan. Ici non, ça n’a rien à voir : Mother! raconte une toute autre histoire…

- la bande-annonce indique "du réalisateur de Requiem for a dream et de Black Swan…" Peut-être qu’il s’agit de ses films les plus connus, en plus d'être liés par un trouble de l’identité. Pour être en phase avec le contenu de Mother! ça aurait été beaucoup plus pertinent d’indiquer le titre de deux autres de ses films… En voyant Mother! on pense davantage à Noé et La Fontaine: à cause de la religion, dont le film semble une allégorie...

-Il y a plusieurs affiches du films en circulation, qui sont très différentes… Les affiches sont graphiquement assez réussies, tout en mettant en avant le personnage de Jennifer Lawrence, ou Javier Bardem. Cependant l’une des affiches est particulièrement symbolique du contenu de Mother!... Cette illustration est un gros indice sur le twist final.

Venise 2017: Un film français dans la compétition de la Semaine de la critique

Posté par vincy, le 24 juillet 2017

La Semaine internationale de la Critique du Festival de Venise a dévoilé sa sélection. Tous les films seront présentés en avant-première mondiale.

La compétition très européenne sera composée de Il Cratere de Luca Bellino et Silvia Luzi (Italie), Drift d'Helena Wittmann (Allemagne), Körfez (The Gulf) d'Emre Yeksan (Turquie), Sarah joue un loup garou de Katharina Wyss (Suisse), Team Hurricane d'Anika Berg (Danemark), Temporade De Caza de Natalia Garagiola (Argentine) et le film français Les garçons sauvages de Bertrand Mandico, avec Vimela Pons.

A ces films s'ajoutent deux événements: le film d'ouverture, Pin Cushion de Deborah Haywood (Royaume Uni), et le film de clôture, Veleno (Poison) de Diego Olivares (Italie).

A noter que l'affiche de la SIC de Venise a été réalisée par l'illustrateur Carmine Di Giandomenico, collaborateur régulier pour DC Comics et Marvel Comics.

Cannes 2017: l’ACID dévoile son affiche et une nouvelle « sélection »

Posté par vincy, le 3 avril 2017

Double cadeau de la part de l'ACID (Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion): d'abord le dévoilement de son affiche pour son édition 2017, signée Sébastien Laudenbach, réalisateur du long métrage d’animation La jeune fille sans mains (nommé aux César, et présenté l'an dernier à l'ACID au festival de Cannes). Ensuite une extension de sa programmation cannoise, "offerte à une association étrangère de cinéastes indépendants impliquée dans les problématiques de diffusion des œuvres et de formation des publics" comme l'indique le communiqué.

L’association de cinéastes serbes Bande à part inaugurera donc ACID TRIP les 19, 20 et 21 mai avec une carte blanche de trois séances (un programme de courts, un long métrage de fiction et un long métrage documentaire).

"En ces temps où les horizons politiques dessinent partout le retour des frontières et des refrains nationalistes, le cinéma a plus que jamais son rôle à tenir : celui de décloisonner les regards, de franchir les lignes, pour cultiver ce que Serge Daney décrivait comme « un sentiment d’appartenance à l’humanité à travers un pays supplémentaire ». Ce sentiment d’appartenance se déploie depuis longtemps dans les films et avec les films. Mais pas seulement. Il s’affine aussi dans la chaîne de solidarité internationale inventée entre ceux qui font les films" précise l'ACID.

Depuis 2015, l’ACID a initié une collaboration avec le Festival du Film d’Auteurs de Belgrade, "dont la programmation est faite depuis 2010 par un groupe de jeunes cinéastes, des auteurs qui ont grandi avec ce festival né en 1984 pendant la guerre en ex-Yougoslavie". De nombreux films ACID ont été programmés et achetés en Serbie et en novembre 2016 les premiers Rendez-vous franco-serbes autour de la production et de la diffusion de films indépendants ont été lancés.

ACID TRIP se fera en partenariat avec ce festival serbe mais aussi l’Institut Français de Serbie, l’Institut Français, le Centre du Cinéma Serbe, le CNC et Cannes Cinéma.

La 25e programmation cannoise de L’ACID sera dévoilée le 25 avril. La sélection la plus "off" du Festival de Cannes se déroulera du 18 au 27 mai.

Cannes 70 : petite histoire (visuelle) du Festival à travers ses affiches

Posté par cannes70, le 31 mars 2017

70 ans, 70 textes, 70 instantanés comme autant de fragments épars, sans chronologie mais pas au hasard, pour fêter les noces de platine des cinéphiles du monde entier avec le Festival de Cannes. En partenariat avec le site Critique-Film, nous lançons le compte à rebours : pendant les 70 jours précédant la 70e édition, nous nous replongeons quotidiennement dans ses 69 premières années.

Aujourd'hui, J-48. Et pour retrouver la totalité de la série, c'est par .


On connaît depuis mercredi l'affiche qui accompagnera l'édition anniversaire du Festival. Claudia Cardinale y danse, comme en suspension, au-dessus du célèbre tapis rouge cannois. Une image qui respire la vitalité, la joie et la spontanéité. Presque aussitôt, la première polémique du 70e anniversaire a éclaté : la silhouette de l'actrice a été retouchée (elle a perdu un tour de taille dans l'opération). Procédé malheureux et désespérant qui donne l'impression que l'originale n'était pas assez "bien" pour le Festival.

Peut-être faudrait-il retirer Photoshop à certains créatifs un peu trop conformistes dont on veut croire qu'ils ont plus agi par habitude que par sexisme. Mais ne les accablons pas, ils doivent déjà se sentir assez bêtes (et inélégants) comme ça d'avoir retouché ce pur symbole de la beauté et de la grâce. Si ça vous intéresse, allez voir l'image originale, elle ne gagne vraiment rien à l'opération, on mise donc plus sur le réflexe conditionné que sur la volonté d'amincir l'actrice. On n'a pas dit que c'était moins triste, par contre ça en dit long sur l'époque.

70 ans de Festival en textes et images

Mais la tradition de l'affiche du Festival existait bien avant l'invention de Photoshop (et lui survivra, on le souhaite). Les réunir toutes ensemble ici a d'ailleurs quelque chose d'émouvant car ce sont 70 ans de cinéma qui défilent devant nos yeux.

Les premières années, l'affiche est dessinée et fait la part belle au texte qui occupe parfois la moitié de l'image (par exemple en 1953), voire devient le sujet lui-même (centré dans une sorte de cadre de pellicule en 1956, puis occupant tout l'espace les 3 années suivantes).

Au-delà des immuables informations traditionnelles, on retrouve dans ce texte quelques variantes : en 1955, la mention "60e anniversaire du cinéma" est ajoutée ; à partir de 1957, on nous précise que Cannes est "le grand rendez-vous du cinéma mondial" ; en 1960, le Festival est couplé aux "Floralies", un rassemblement des plus belles fleurs du monde (ce qui explique le foisonnement de fleurs sur l'affiche) ; en 1966, c'est le 20e anniversaire qui est mis en avant (il s'agit du 19e festival) alors que l'année suivante, la 20e édition justifie un gigantesque XX qui mange les deux tiers de l'image.

Entre psychédélisme et hommages

En 1994, l'affiche est dédiée "A Federico Fellini" qui est décédé quelques mois plus tôt, et porte un dessin original du Maestro. C'est la deuxième fois qu'il a cet honneur après l'affiche de 1982. En 2003 (période où le Festival se cherche dans le domaine), il sera à nouveau mentionné à travers la mention "Viva il Cinema !" et la phrase "Mention à Fellini".

Alors que les affiches 1972 et 1973 mettent l'accent sur la mer qui baigne cannes, 1974 signe une nouvelle période... plus psychédélique. On y voit un spectateur sans tête, surmonté d'un œil géant et ailé. Les années suivantes sont à l'avenant, et il faut reconnaître que ce n'est pas toujours très heureux. Lorsqu'on regarde l'affiche de 1976, on se demande même un peu s'il s'agit d'un festival de cinéma ou d'un congrès de Raël...

Les années 80 reviennent heureusement à des allusions plus cinématographiques à travers l'hommage à Fellini, puis à Kurosawa (1983), Eadweard Muybridge (1985) et le décor d’Alexandre Trauner (1984). Il faut aussi mentionner l'affiche de 1980, reprise presque telle quelle en 1981, et qui évoque une Marilyn Monroe nimbée de lumière. L'actrice est elle aussi est revenue à plusieurs reprises sur le visuel cannois : sous forme d'une silhouette en 2004, et à travers une photo inédite en 2012, pour célébrer les 65 ans du Festival.

L'ère des stars

D'autres stars ont les honneurs de l'affiche à partir des années 90, entre un hommage aux mouettes (si, si, en 1987, notamment) et un travail autour de la Palme (balbutiant en 1963, plus élaboré en 90, 91 et 97). Marlene Dietrich est ainsi devenue l'objet d'une anecdote célèbre : sublimée sur l'affiche du 45e Festival en 1992, elle n'aura pas l'occasion de la voir au fronton du Palais et meurt la veille de l'ouverture.

L'année suivante, c'est au tour de Cary Grant et Ingrid Bergman (dans Les Enchaînés d'Alfred Hitchcock), puis Maggie Cheung en 2006 (en ombre chinoise, d'après une scène d'In the mood for love de Wong Kar Wai) ; sans oublier l'affiche collective de 2007 qui réinvente l'oeuvre culte du photographe américain Philippe Halsman, en créant la "new jumpology" avec Pedro Almodovar, Juliette Binoche, Jane Campion, Souleymane Cissé, Penélope Cruz, Gérard Depardieu, Samuel L. Jackson, Bruce Willis et Wong Kar Wai.

La tendance se confirme au cours de la dernière décennie avec Juliette Binoche en 2010 (encore !), Faye Dunaway en 2011, Joanne Woodward et Paul Newman (sur le tournage de La Fille à la casquette de Melville Shavelson) en 2013, Marcello Mastroianni en 2014, Ingrid Bergman en 2015 et donc Claudia Cardinale cette année.

Les inoubliables

Si l'on devait subjectivement choisir parmi les affiches plus jolies, on retiendrait celle du Festival 49, avec sa danseuse vêtue de drapeaux et jouant avec une pellicule, celle de 1965 qui reprend un peu la même idée, avec cette fois une danseuse en pellicule, celle de 1990 avec la Palme qui prolonge une main et celles déjà mentionnées de 1992, 1993, 2006 et 2012.

Mais également celle de  2009 autour de L'avventura d'Antonioni et bien sûr celle de 2016 qui évoque Le Mépris de Godard, avec cet escalier interminable qui vient prolonger les marches du Palais des Festivals.

Si on part du principe que l'affiche donne d'une certaine manière le ton de la manifestation, on se prépare donc, après l'édition solaire de 2016, à vivre une édition passionnée et joyeuse.

Que demander de plus ?

Marie-Pauline Mollaret pour Ecran Noir

Cannes 2017: l’affiche!

Posté par vincy, le 29 mars 2017

A 70 ans le Festival de Cannes s'affiche en rouge (comme le tapis), en glam, en joie!

Reprenant la ligne graphique de ces dernières années (une couleur majeure, un lettrage fin et design, une star), le beau poster du Festival met en vedette une jeune Claudia Cardinale riant et dansant à Rome en 1959. E Viva Italia!

La Claudia est une habituée de la Croisette. Si, ces dernières années, on l'a plutôt vue du côté de Cannes Classics, elle a été en compétition avec Enrico IV, Fitzcarraldo, La pelle, Le Guépard (Palme d'or), La ragazza con la valigia et La viaccia (tous deux en 1961). On peut y ajouter, hors compétition 8 et demi de Federico Fellini.

L'actrice a commenté cet hommage: "En plus d’être honorée et fière d’avoir été choisie pour porter les couleurs de la 70e édition de Cannes, commente Claudia Cardinale, je suis très heureuse du choix de cette photo. C’est l’image même que je me fais de ce Festival : un rayonnement. Cette danse sur un toit de Rome, c’était en 1959. Nul ne se souvient du nom du photographe, je l’ai oublié aussi. Mais cette photo me rappelle mes débuts, et une époque où je n’aurais jamais imaginé me retrouver un jour monter les marches du plus célèbre palais du cinéma."

La photo de Getty Images que l’agence Bronx et Philippe Savoir ont utilisé a été légèrement retouchée: des cheveux ont été coupés ou rajoutés, le bras gauche semble plus long, elle apparaît en suspension (sur la photo originale, elle a un pied sur le sol), le ventre a été légèrement caché pour mieux dessiner le sein sous le chemise. Peu importe, Claudia est belle et l'affiche superbe.

En attendant la révélation de la sélection officielle le 13 avril, on sait déjà que Monica Bellucci sera la maîtresse des cérémonies. L'Italie toujours. Avec l'espagnol Pedro Almodovar en Président du jury et le Brésil en invité d'honneur, ce 70e anniversaire a un côté latin qui ne nous déplaît pas.