Cannes 2014 : la sélection ambitieuse de l’ACID

Posté par vincy, le 22 avril 2014

affiche acid cannes 2014Adèle Exarchopoulos est de retour sur la Croisette avec le premier film de Marianne Tardieu : nul ne doute que la présence de l'actrice révélée l'an dernier dans La vie d'Adèle, Palme d'or, mettra un coup de projecteur sur la sélection de l'ACID (Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion). D'années en années, les 9 films choisis se font une place de plus en plus belle sous le soleil cannois. L'ACID s'est imposée ainsi comme une autre sélection parallèle, séduisant de plus en plus de critiques et de professionnels. En 2013, des films comme 2 automnes 3 hivers, Braddock America, C'est eux les chiens, La bataille de Solférino, Wajma étaient présentés dans cette sélection. Et avant 2013, Room 514, Noor, Robert Mitchum est mort, Mange ceci est mon corps... avaient donné de l'ampleur à l'événement.
Cette année, avec des premiers films qui étaient aussi pressentis à la Semaine de la critique et à la Quinzaine des réalisateurs, l'ACID frappe un peu plus fort. D'ailleurs, devant l’affluence de ces dernières années, l’ACID double ses séances de 20h : le même film sera projeté simultanément aux Arcades 1 et 2, en présence des équipes.

- Brooklyn, de Pascal Tessaud (France) - 1er film
- Cesta Ven, de Petr Vaclav (Rép. Tchèque)
- Le Challat de Tunis, de Kaouther Ben Hania (Tunisie)
- La fille et le fleuve, d’Aurélia Georges (France)
- Mercuriales, de Virgil Vernier (France) - 1er film
- New Territories, de Fabianny Deschamps (France) - 1er film
- Qui vive, de Marianne Tardieu (France) - 1er film
- Les règles du jeu, de Claudine Bories et Patrice Chagnard (France) - documentaire
- Spartacus & Cassandra, d’Ioanis Nuguet (France) - documentaire - 1er film

Adèle Exarchopoulos et Pierre Niney logiquement récompensés

Posté par vincy, le 8 avril 2014

pierre niney et adèle exarchopoulos prix patrick dewaere prix romy schneiderIl n'y avait pas vraiment de suspens.Les prix Romy Schneider et Patrick Dewaere ont logiquement récompensé les deux jeunes comédiens les plus remarqués de ces derniers mois, respectivement Adèle Exarchopoulos et Pierre Niney. Exarchopoulos avait face à elle sa propre partenaire dans La vie d'Adèle, Léa Seydoux, et Marine Vacth. Niney a triomphé sur Guillaume Gallienne et Reda Kateb.

Grâce à La vie d'Adèle, Adèle Exarchopoulos, qui succède à Céline Sallette, a reçu cette année le César du meilleur espoir féminin, le Globe de cristal de la meilleure actrice, deux Etoiles d'or (meilleure actrice, meilleure révélation), le Prix Lumières du meilleur espoir, et ce rien qu'en France. Elle avait partagé la Palme d'or de La Vie d'Adèle avec le réalisateur Abdellatif Kechiche et sa partenaire Léa Seydoux. Depuis Cannes 2013, la jeune actrice s'est engagée dans plusieurs films, dont M de Sara Forestier.

Succédant à Raphaël Personnaz, Pierre Niney a reçu son prix pour Yves Saint Laurent. Il était déjà nommé en 2012 pour Comme des frères et en 2013 pour 20 ans d'écart. La troisième fut la bonne.  C'est son premier grand prix en tant qu'interprète. Il a été deux fois nommés au César du meilleur espoir masculin. Sociétaire de la Comédie française, réalisateur, il est principalement occupé par la tournée promotionnelle internationale du film de Jalil Lespert. Mais un projet devrait être bientôt annoncé.

Césars 2014 : 10 nominations pour le premier film de Guillaume Gallienne

Posté par vincy, le 31 janvier 2014

La liste des nominations

guillaume gallienne les garçons et guillaume à table

Dix nominations pour Les Garçons et Guillaume, à table!. Voilà le verdict des nominations aux Césars, dont on connaîtra les gagnants le 28 février au soir. Il devance La vie d'Adèle et L'inconnu du lac (8 nominations), La Venus à la fourrure (7 nominations), 9 mois ferme et Michael Kohlhaas (6 nominations) et Suzanne (5 nominations). Hormis Neuf mois ferme, tous les films ont été présentés au Festival de Cannes. Un jack-pot pour les sélectionneurs de la Croisette. Notons que Catherine Deneuve obtient sa douzième nomination comme meilleure actrice, égalisant le record d'Isabelle Huppert (qui cumule 14 nominations au total).

Le 2e tour de vote commencera le 10 février. La soirée des Césars rendra hommage à Patrice Chéreau et à Henri Langlois (à l'occasion du centenaire de la naissance de la Cinémathèque française).

Peu de surprises émaillent de cette liste des nominations. Dans certaines catégories, aucun favori ne se détache (documentaire, second rôle masculin comme féminin, film étranger, long métrage d'animation). Cela relèvera un peu le suspense d'une soirée qui devrait couronner La Vie d'Adèle dans au moins quatre catégories : film, réalisateur, actrice, espoir féminin. Kechiche a déjà été césarisé deux fois. S'il gagnait, il égaliserait le record de Polanski (trois fois césarisé). Gallienne devrait repartir avec au moins deux Césars : acteur et premier film.

François Ozon et son Jeune & Jolie, Quai d'Orsay et Grand Central ont été snobés et ne récolte que quelques cacahouètes. De même Le Loup de Wall Street, Au bout du conte, Möbius, Le géant égoïste, Lincoln ou encore Tip Top, pour n'en citer que quelques uns ont été complètement zappés. Le scandale est évidemment du côté d'Adèle Exarchopoulos, oubliée dans la catégorie de la meilleure actrice (et reléguée en simple espoir féminin).

On peut se féliciter de la variété des genres qui ont été reconnus par les professionnels de la profession. Comédie, drame, polar, les Césars vont faire l'éloge de la diversité du cinéma français, même si l'avantage est donné à un certain type de films, ceux du milieu, qui coûtent entre 4 et 10 millions d'euros.

Les six nominés pour les Prix Romy Schneider et Patrick Dewaere 2014

Posté par vincy, le 22 janvier 2014

Pour la 30e édition du Prix Romy Schneider et la 33e du Prix Patrick Dewaere, qui récompensent un jeune espoir du cinéma français, le jury composé de journalistes n'a pas forcément été très original. On peut aussi s'interroger sur la présence de Léa Seydoux (7 ans de carrière, et déjà quelques succès) ou de Guillaume Gallienne, 38 ans et 20 ans de métier.

Passons. Cette année trois comédiennes sont en lice pour le Prix Romy Schneider : Adèle Exarchopoulos (La vie d'Adèle), Léa Seydoux (La vie d'Adèle, Grand Central) et Marine Vacth (Jeune & Jolie). Trois filles dont les films étaient en sélection à Cannes. Seydoux vient de recevoir le Prix Lumière de la meilleure actrice tandis qu'Exachopoulos a reçu le Prix Lumière de la meilleure révélation féminine. Les deux jeunes femmes ont également partagé la Palme d'Or de La vie d'Adèle avec leur réalisateur, Avdellatif Kechiche.

Trois comédiens font la course pour le Prix Patrick Dewaere. Guillaume Gallienne (Guillaume et les garçons à table!, Yves Saint Laurent), Pierre Niney (20 ans d'écart, Yves Saint Laurent), déjà nominé l'an dernier, et le prolifique Reda Kateb (Zero Dark Thirty, Une histoire d'amour, Le jour attendra, Les garçons et Guillaume..., Les petits princes, Gare du Nord). Par ailleurs, Gallienne vient de recevoir le Prix Lumière du meilleur acteur.

Si la compétition est ouverte entre la novice Exarchopoulos et la déjà vedette Seydoux, côté garçons, on voit mal comment un prix comme le Dewaere échapperait à Niney.

Les 10 Françaises qui vont marquer l’année cinéma 2014

Posté par kristofy, le 15 janvier 2014

Parmi les succès majeurs de l’année 2013 du cinéma français - aussi bien économique, public que critique - on constate que la femme était la star : La Vie d'Adèle (l’amour au féminin), 9 mois ferme (la maternité), Les Garçons et Guillaume, à table! (sa part de féminité), Paulette (être grand-mère et vendre de la drogue), Paris à tout prix (être fashion victim), Elle s'en va (femme de 60 ans prenant la route), Les Beaux Jours (femme de 60 ans amoureuse d’un jeune), Jeune et Jolie (étudiante qui se prostitue), 20 ans d'écart (la couguar), sans oublier Joséphine, Le passé, Au bout du conte

L’année cinéma 2014 se conjuguera encore plus au féminin, aussi bien devant que derrière la caméra. Le retour de Pascale Ferran est sans doute l'un événements les plus attendus de l'année : le Festival de Cannes rêve de projeter Bird People devant le jury de Jane Campion. Six ans après le multi-primé Lady Chatterley, Ferran s'offre un casting alléchant : Josh Charles, Anaïs Demoustier, Roschdy Zem, Hippolyte Girardot et Radha Mitchell. Hormis ce film, voici dix femmes qui, chacune à leur manière, vont vous faire vivre une belle année cinéma. Enfin, on l'espère.

Les 5 actrices avec qui on a plusieurs rendez-vous :

catherine deneuveCatherine Deneuve continue plus que jamais d’être la reine, l'impératrice, la tsarine, du cinéma français. Elle est parmi les prétendantes  au César de meilleure actrice pour Elle s'en va (film qui lui a déjà valu un prix honorifique aux prix du cinéma européen). Le 23 avril, elle sera à l'affiche du film de Pierre Salvadori Dans la cour (avec Gustave Kervern) ; elle retrouve une nouvelle fois André Téchiné pour L'Homme que l'on aimait trop (où pour la première fois elle aura les cheveux gris, avec Guillaume Canet et Adèle Haenel) et Benoît Jacquot pour Trois cœurs (avec sa fille Chiara Mastroianni, Benoît Poelvoorde, Charlotte Gainsbourg). On attend une date de sortie pour Dieu aime le caviar, de Yánnis Smaragdís. Elle tourne aussi Le Portail de Régis Wargnier (plus de 20 ans après Indochine) et retrouvera Emmanuelle Bercot pour La Tête haute... Deneuve devrait croiser son ex, Pierre Lescure, sur les marches du Festival de Cannes, avec l'un de ces films.

eva greenEva Green ne tourne plus de films en France depuis plusieurs années, elle attend un projet intéressant qu’elle pourrait caler dans son agenda chargé de tournages à l’international. Elle sera la femme fatale des suites 300: Rise of an Empire de Noam Murro (le 5 mars) et de Sin City : J'ai tué pour elle de Robert Rodriguez. On la verra aussi dans Salavation de Kristian Levring (avec Mads Mikkelsen), et dans le nouveau film de Gregg Araki White Bird In A Blizzard.

lea seydouxLea Seydoux enrichit sa filmographie de réalisateurs les plus prestigieux. Pour le 12 février, elle sera la Belle de Christophe Gans dans La Belle et la Bête (avec Vincent Cassel). Le 26 février, on la verra chez Wes Anderson dans The Grand Budapest Hotel (ouverture du festival de Berlin), et le 1er octobre dans l'univers tout aussi stylisé de Bertrand Bonello dans Saint Laurent. Egalement prévu dans son calendrier : The Lobster de Yorgos Lanthimos (avec Ben Whishaw).

céline salletteCéline Sallette est l'élue des films d’auteur : filmée par Tony Gatlif dans Géronimo et par Cédric Kahn dans Vie Sauvage (avec Mathieu Kassovitz). Elle sera aussi à l’affiche de La French de Cédric Jimenez le 8 octobre (avec Jean Dujardin et Gilles Lellouche). A l’automne Salette  sera aussi à la télévision dans la saison 2 de la série évènement Les Revenants.

alice isaazAlice Isaaz a a beaucoup tourné depuis plus d’un an (après son petit rôle dans le succès international La Cage dorée), mais le calendrier de sortie des films fait qu’elle ne sera reconnue comme révélation que durant ce printemps 2014. Elle a d'abord un petit rôle dans Fiston (le 12 mars). On la remarquera davantage le 9 avril dans le casting de stars de Les Yeux jaunes des crocodiles (l’adaptation du best-seller de Katherine Pancol) avec Julie Depardieu, Emmanuelle Béart, Patrick Bruel, Jacques Weber, Karole Rocher , Samuel Le Bihan… C’est elle aussi qui sera le premier rôle du nouveau film de Kim Chapiron, La Crème de la crème, précédé d’une bonne rumeur (depuis Cannes 2013 où il a été dévoilé) qui sort le 2 avril. On peut parier qu'Alice Isaaz sera pressentie pour une nomination meilleur espoir aux Césars 2015.

Les 5 réalisatrices qui vont étonner :

Céline Sciamma continue d’explorer les âges cruciaux, ceux où l'on passe un cap. Après La naissance des pieuvres et Tomboy, elle va suivre Marieme, adolescente de 16 ans d’origine africaine, qui va sortir des règles du quartier de l’école et des garçons en s’intégrant dans un groupe de filles affranchies : les codes de la rue, l’amitié, la violence seront son parcours initiatique… Le film Bande de filles avec son casting d’inconnues pourrait apporter de sa jeunesse dans la sélection Un Certain Regard au festival de Cannes...

Mia Hansen-Love quitte ses histoires d’amour idéalisée pour une fresque autant sentimentale que musicale avec Eden : le film sera aussi l’évocation de l’histoire de la French Touch (en particulier Daft Punk et Cassius) avec le personnage d’un DJ (le film est co-écrit que son frère Sven Love, le DJ). Elle a réunit un casting surprenant : Félix de Givry et Pauline Etienne, Laura Smet et Vincent Lacoste, Vincent Macaigne et l’iranienne Golshifteh Farahani, et même l’américaine Greta Gerwig ! Au début des années 90, Paul à 17 ans découvre les raves party, fugue, vit un premier chagrin d’amour. Il va monter un label de musique avec son ami Stan, une ascension fulgurante les attend de Paris à New-York, mais l’amour ? Mia Hansen-Love aurait son ticket pour la compétition officielle du Festival de Cannes.

Mélanie Laurent qui était sous les feux de tout les projecteurs (cinéma, musique, people…) a tourné dans le calme son second film Respire, adaptation du roman d’Anne-Sophie Brasme. Une relation d’amitié et de rivalité entre deux adolescentes Joséphine Japy et Lou de Laâge, avec aussi Isabelle Carré et Claire Keim. Cette fois Mélanie Laurent ne joue pas dedans, elle est uniquement derrière la caméra en tant que réalisatrice.

Sara Forestier & Adèle Exarchopoulos : deux révélations de Kéchiche seront réunies dans le même film. C’est Sara Forestier qui fera ses premiers pas de réalisatrice, et son actrice principale n’est autre que Adèle. On attend déjà son film au titre mystérieux M. Lila est une jeune bègue complexée qui s'est réfugiée dans le silence. Sa vie bascule lorsqu'elle tombe amoureuse de Mo, un pilote kamikaze qui risque sa vie à chacune de ses courses automobiles clandestines. A son contact, Lila s'extirpe de son mutisme. Leur passion va pousser Mo à arrêter ses défis sportifs suicidaires. Mais l'adrénaline et l'amour du risque sont des drogues dont il est difficile de se séparer...

Amelle Chahbi & Noom Diawara : leur duo au théâtre est transposé sur grand écran. Amelle Chahbi était une jeune humoriste du Jamel Comedy Club, elle a eu quelques petits rôles au cinéma dans Joséphine ou dans Le Crocodile du Botswanga (le 19 février). Elle avait écrit sa pièce de théâtre Amour sur place ou à emporter avec Noom Diawara qui est jouée (avec différents interprètes) depuis 2011. Une femme d'origine maghrébine et un jeune homme noir qui se rencontrent sur un site communautaire : lui est radin, sans ambition, et vit chez ses parents ; elle, indépendante, parisienne et rêvant de romantisme... Le film joue avec les différences culturelles comme Case Départ ou Paris à tout prix. Amour sur place ou à emporter est réalisé par Amelle Chahbi. Peut-être une des bonnes comédies de 2014 ?

Inside Llewyn Davis, grand vainqueur des prix de la National Society of Film Critics

Posté par vincy, le 4 janvier 2014

La National Society of Film Critics a décerné les 4 prix les plus importants au film des frères Coen, Inside Llewyn Davis, Grand prix du jury du dernier festival de Cannes : film, réalisateur(s), acteur (Oscar Isaac) et image (Bruno Delbonnel). Une sorte de grand chelem qui relance le film à moins de 2 semaines de la fin des votes pour les Oscars. En revanche, notons qu'un film honoré par la FSFC est rarement oscarisé (c'est arrivé 4 fois seulement depuis 1990). Inside Llewyn Davis triomphe ainsi d'American Hustle, 12 Years a Slave et Her. Les Coen battent Alfonso Cuaron. Delbonnel est récompensé de justesse devant Emmanuel Lubezki (Gravity).

Dans les autres catégories, Cate Blanchett (Blue Jasmine) assure sa domination pour la meilleure actrice, devant deux françaises, Adele Exarchopoulos et Julie Delpy. Pour les meilleurs seconds rôles, James Franco (Spring breakers) l'emporte sur Jared Leto et Jennifer Lawrence (American Hustle) semble imbattable (Lea Seydoux a quand même terminé 3e ex-aequo).

Julie Delpy ne repart pas bredouille, puisqu'avec Richard Linklater et Ethan Hawke, elle récolte le prix du meilleur scénario (Before Midnight). Le cinéma français est aussi primé avec le prix du meilleur film en langue étrangère (La vie d'Adèle, qui bat deux autres films cannois, A Touch of Sin et La grande bellezza).

Enfin, côté documentaire, The Act of Killing et At Berkeley finissent ex-aequo devant le grandiose Leviathan. Enfin, deux films ont reçu une mention, même s'ils ne sont pas encore distribués aux Etats-Unis : Les chiens errants de Tsai Ming-liang et Hide Your Smiling Faces de Daniel Patrick Carbone.

Les Critiques de Los Angeles couronnent Gravity, Her, La Vie d’Adèle et Ernest & Célestine

Posté par vincy, le 8 décembre 2013

gravityLe match a été serré dans plusieurs catégories majeures avec trois ex-aequos (film, actrice, second-rôle masculin). Sur le fil, Gravity l'emporte sur Spike Jonze (Her n'a obtenu que le titre de meilleur film ex-aequo, en plus de celui des décors, et se retrouve finaliste dans plusieurs catégories) avec un total de 4 prix. Reste que Her devient la surprise incontournable dans la course aux Oscars, après ses prix new yorkais.

Les critiques de Los Angeles ont prolongé le consensus sur le documentaire (Stories We Tell a gagné tous les prix de la semaine). Adèle Exarchopoulos, l'actrice principale de La Vie d'Adèle partage son prix avec la grande Cate Blanchett. La vie d'Adèle, Palme d'or, confirme l'engouement critique international, en battant un autre favori cannois, La grande Bellezza. Ernest & Célestine surclasse d'un cheveu le favori pour l'Oscar du meilleur film d'animation, le dernier film d'Hayao Miyazaki, Le vent se lève.

Au total, les critiques de L.A. ont décerné 5 de ses prix à des films sélectionnés à Cannes. On notera surtout la coloration cosmopolite de ce palmarès, partagé entre mexicains, français (Julie Delpy pour le prix du scénario) et même kényan et australien qui s'arrogent 11 prix!

Palmarès

Film ex-aequo: Gravity et Her
Réalisateur: Alfonso Cuaron pour Gravity (finaliste: Spike Jonze pour Her)
Acteur: Bruce Dern dans Nebraska (finaliste: Chiwetel Ejiofor dans 12 Years a Slave)
Actrice ex-aequo: Cate Blanchett dans Blue Jasmine et Adèle Exarchopoulos dans La vie d'Adèle
Second-rôle masculin ex-aequo: James Franco dans Spring Breakers et Jared Leto dans Dallas Buyers Club
Second-rôle féminin: Lupita Nyong'o dans 12 Years a Slave (finaliste: June Squibb dans Nebraska)
Scénario: Richard Linklater, Julie Delpy, Ethan Hawke pour Before Midnight (finaliste: Spike Jonze pour Her)
Documentaire: Stories We Tell de Sarah Polley (finaliste: The Act of Killing de Joshua Oppenheimer)
Film d'animation: Ernest & Celestine (finaliste: Le vent se lève)
Film en langue étrangère: La vie d'Adèle d'Abdellatif Kechiche (finaliste: La grande bellezza de Paolo Sorrentino)
Image: Emmanuel Lubezki pour Gravity (finaliste: Bruno Delbonnel pour Inside Llewyn Davis)
Montage: Alfonso Cuarón et Mark Sanger pour Gravity (finaliste: Shane Carruth et David Lowery pour Upstream Color)
Musique: T Bone Burnett pour Inside Llewyn Davis (finaliste : Arcade Fire et Owen Pallett pour Her)
Décors: K.K. Barrett pour Her (finaliste: Jess Gonchor pour Inside Llewyn Davis)
Prix Douglas Edwards pour un film expérimental, indépendant ou vidéo: Charlotte Pryce pour Cabinet of Wonders : Films and a Performance
Prix Nouvelle génération:: la productrice Megan Ellison
Mention spéciale: L'équipe créative de 12 Years a Slave

Deux muses de Kechiche réunies dans M

Posté par vincy, le 28 septembre 2013

Elles se disent M. Comme un emblème. Adèle Exarchopoulos va jouer dans le premier long métrage de la comédienne double césarisée Sara Forestier, selon les informations du Film Français.

La vie d'Adèle croise ainsi L'Esquive. Forestier et Exarchopoulos ont en effet été révélées par le même cinéaste, Abdellatif Kechiche, à 9 ans d'intervalle.

Pour Exarchopoulos, 20 ans, il s'agit du deuxième film dans lequel elle s'engage depuis que La vie d'Adèle a reçu la Palme d'or, après Qui vive de Marianne Tardieu.

Pour Forestier, c'est avant tout sa première réalisation. Selon l'hebdomadaire professionnel, M est un drame qui raconte l'histoire de Lila, une jeune bègue complexée, réfugiée dans le silence. Sa vie bascule lorsqu'elle tombe amoureuse de Mo, pilote kamikaze qui risque sa vie à chacune de ses courses automobiles clandestines. À son contact, Lila s'extirpe de son mutisme et Mo va tenter, non sans mal, d'arrêter ses défis sportifs suicidaires.

Le tournage est prévu pour le printemps 2014. Le film est produit par Archipel 33>35 à qui l'on doit L'exercice de l'Etat, mais aussi les films des frères Dardenne et ceux d'Ursula Meier.

Cabourg 2013 : le romantisme n’a pas de frontières

Posté par kristofy, le 12 juin 2013

affiche cabourg 2013 laurence anyways

La 27ème édition des journées romantiques du Festival de Cabourg va plus que jamais célébrer l’amour du cinéma : longs-métrages et courts-métrages en compétition, une sélection de films qui résonnent de l’amour de la musique, plus d’une quinzaine d’avant-premières en présence des équipes de films…

Stars

Le tapis rouge sera honoré de la venue de Catherine Deneuve, pour le film Elle s’en va (en compétition au dernier festival de Berlin). On y verra aussi Fanny Ardant pour Les beaux jours avec Laurent Lafitte et Patrick Chesnais, qui lui présentera également 12 ans d’âge. Marilou Berry sera là aussi pour deux films Joséphine et Les reines du ring, Astrid Bergès-Fribey pour Juliette, Marie De Villepin pour Baikonur, Benoit Magimel et Diane Kurys avec Pour une femme. Bien d’autres vedettes vont venir découvrir les kilomètres de plages de Cabourg comme par exemple Jonathan Rhys-Meyers et Natalia Vodianova pour l’adaptation de Belle du Seigneur, ou encore Adèle Exarchopoulos qui sera félicitée pour son premier grand rôle dans le film Des morceaux de moi (avant la Palme d’or pour La vie d’Adèle)… Enfin Aya de Yopougon et le nouveau Claude Duty seront invités dans la section Panorama.

Compétition

Les films en compétition viennent de différents pays comme l’Italie et l’Uruguay et compteront notamment deux découvertes cannoises, Grand Central de Rebecca Zlotowski avec Lea Seydoux et Tahar Rahim, et My sweet pepper land de Hiner Saleem avec Golshifteh Farahani. Outre ces trois films, les festivaliers pourront voir La tour de Guet de Pelin Esmer, Les beaux jours de Marion Vernoux, Chaque jour que Dieu fait de Paolo Virzi et Tanta Agua d'Ana Guevara Pose et Leticia Jorge Romero.

Jurys

C'est le réalisateur Stéphane Brizé qui sera président du jury composé de Mélanie Bernier, Helena Noguerra, Audrey Fleurot, Tchéky Karyo, Guillaume Gouix, Andrée Corbiau (scénariste), Rémy Chevrin (directeur de la photographie) et Raphaël Berdugo (producteur).

Pour le Jury des courts-métrages le président sera Gilles Taurand, qui sera aux côtés de Marie Kremer, Malik Zidi et d'Ernst Umhauer. Dans la sélection des courts il y a notamment 37°4 S de Adriano Valerio (mention spéciale au festival de Cannes), mais on peut déjà parier sur Premiers pas de Grégory Lecocq avec Pauline Brisyet et sur On the beach de Marie-Elsa Sgualdo...

Le jury jeunesse de six lycéens sera lui encadré par la scénariste Agnès de Sacy et par Jules Sitruk.

Cabourg qui avait inspiré Proust pour sa Recherche du temps perdu va retrouver le temps de ces journées romantiques l’amour sur grand-écran. Les prix sont d'ailleurs nommés en son hommage : les Swann d'Or. L'an dernier Xavier Dolan et Laurence Anyways avait été récompensé.

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27e Festival de Cabourg
Du 12 au 16 juin.
Renseignements sur le site de la manifestation

Cannes 2013 : Steven Spielberg et son jury succombent aux désirs d’Adèle et d’Emma

Posté par vincy, le 26 mai 2013

abdellatif kechiche adele exarchopoulos lea seydoux

Le palmarès cannois aurait pu être pire. Même si, pour nous, il manque des films dont l'esthétisme (voire le formalisme) et le propos nous ont davantage séduits, reconnaissons à Steven Spielberg et son jury d'avoir eu du cran : Une Palme pour Adèle, fallait oser. Lui Président a décidé de provoquer un acte culturel (et donc politique) majeur en remettant l'un des plus grands prix du 7e art à un film dont certaines séquences (sexualité frontale, nudité, homosexualité)  l'empêcheront d'être vu dans de nombreux pays (y compris les USA) et dont la durée limitera l'intérêt des exploitants. Avec ce prix, il oblige les exploitants à s'adapter à une création hors-normes...

La Palme d'or à La vie d'Adèle, malgré nos quelques réserves sur le film, est largement justifiée tant l'oeuvre (3h) est captivante et émouvante. Hymne à l'amour et sà la liberté, l'adaptation de la BD "Le bleu est une couleur chaude" aura enthousiasmé journalistes, festivaliers, professionnels. Steven Spielberg n'a pas oublié de décerner la Palme aux deux actrices Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos. "Nous avons été privilégiés de voir ce film, et non gênés" explique le cinéaste en conférence de presse. "C'est l'histoire d'un amour profond, magnifique. Le réalisateur n'a pas du tout bridé le récit. Nous étions sous le charme du film, avec des actrices formidables. Le réalisateur a permis aux personnages de prendre réellement vie" a-t-il poursuivi.

Lorsqu'il a reçu son prix, Abdellatif Kechiche a dédié son prix "à cette belle jeunesse de France qui m'a beaucoup appris sur l'esprit de liberté", "le vivre-ensemble". Ce film est pour "une autre jeunesse, de la révolution tunisienne, pour leur aspiration à vivre eux aussi librement, et aimer librement", a déclaré le cinéaste.

Le suspens pour les César 2014 est mort ce soir.

le jury du 66e festival de cannes 2013 spielbergExceptions culturelles

Défendant l'exception culturelle, Steven Spielberg en a fait la ligne directrice de son palmarès : des films iranien (avec une actrice d'origine argentine), chinois, japonais, américains et mexicain. Le jury a privilégié des mélodrames, et tous les films primés ont de belles qualités. Jia Zhang-ke a offert cette année sa production la plus ambitieuse, entre vengeance personnelle sanglante et tragédie humaine ; Kore-eda Hirokazu n'a peut-être pas réalisé son plus grand film mais l'histoire filiale ne pouvait que séduire des cinéastes comme Spielberg et Lee qui en on fait des thèmes récurrents dans le cinéma ; le grand Bruce Dern permet à le très bon Nebraska de ne pas repartir les mains vides grâce à un personnage mémorable de vieux lunatique et taiseux ; les Coen ont manqué de peu la double Palme d'or mais leur film, l'un des chouchous des festivaliers, ont confirmé leur grand retour grâce à un blues musical qui ne manque pas de dérision : Nebraska comme Inside Llewyn Davis devraient refaire parler d'eux aux prochains Oscars ; enfin, plus surprenant, le jury a préféré un jeune metteur en scène mexicain, Amat Escalante avec son essai très soigné et plutôt réussi (quoique déjà vu) sur la violence, Heli, pour le prix de la mise en scène : c'est la deuxième fois consécutive qu'un mexicain remporte ce prix. Concluons avec le prix d'interprétation féminine pour la franco-argentine Bérénice Bejo : deux ans après la projection de The Artist (prix d'interprétation masculine), la comédienne césarisée est désormais consacrée pour son rôle dramatique dans Le passé. Ironiquement, son personnage devait être incarné par Marion Cotillard, qui doit s'en mordre les doigts.

Après avoir vu tous ses films primés, constatons que l'image, les cadrages et la musique y sont souvent sublimes. Du drame intimiste au film de genre, tout le cinéma est représenté, illustrant une 66e édition prônant haut et fort le souci de la diversité et l'envie de séduction. Mais à voir la liste, c'est surtout un certain cinéma "vérité" qui a été honoré : un regard franc sur le monde, nostalgique ou cruel.