[2019 dans le rétro] 40 talents au top

Posté par vincy, le 31 décembre 2019

Le cinéma serait une grande famille. Mais alors façon Downton Abbey. Bien recomposée. Cette année, nombreux sont ceux qui ont su s'imposer dans nos mémoires de cinéphiles, au box office, et surtout à l'écran. Sur les écrans devrait-on dire. Le grand et celui chez soi. Il n'y a plus vraiment de distinction avec la déferlante Netflix, la hausse de la VàD et le succès de masse de certaines fictions télévisuelles. Sans oublier l'écran web, où Adèle Haenel a révélé la première grande affaire #MeToo du cinéma français. Son courage et sa clairvoyance en ont fait un événement marquant de l'année, rebattant les cartes des rapports hommes/femmes dans la profession. Adèle Haenel a été un symbole, pas seulement parce qu'elle a été la jeune fille en feu mais bien parce qu'elle (nous) a mis le feu. Ouvrant les portes anti-incendie à une nécessaire mise à plat. Elle n'a pas joué, cette fois-ci, ni misé pour voir. Elle a abattu ses cartes et déjoué les bluffs de certains.

Trois mondes

Ce sont les patronnes de l'année. Des impératrices dans leur genre. Olivia Colman, avec un Oscar en février pour La favorite, a incarné une reine au bord de la folie, avant de nous éblouir dans les habits d'une autre reine dans la troisième saison de The Crown. Régnante indétrônable sur le cinéma français, Catherine Deneuve continue inlassablement de tourner. Et pour ceux qui doutent encore de sa maestria, il suffit de la voir dans La vérité, où elle déploie tout son talent, sans se soucier de son image, dans une fausse mise en abime d'elle-même. Quant à Scarlett Johansson, elle a brillé (tragiquement) dans le dernier Avengers, plus gros hit de l'année, mais c'est bien son éclectisme qui la rend si spécifique par rapport au reste du cast de Marvel, tournant un second-rôle dans la comédie décalée Jojo Rabbit et poussant son niveau de jeu vers les plus grandes dans Marriage Story.

Les combattants

Ils sont à la fois au sommet du côté du box office, dans leur genre, et engagés, par leurs choix cinématographiques comme par leur parole en promo. Ainsi Adèle Haenel n'a plus sa langue dans sa poche, et fait preuve d'une franchise salutaire, tout en étant sublimée en amoureuse énigmatique dans Portrait de la jeune fille en feu, plus beau film LGBT de l'année. Corinne Masiero affirme ses idées de gauche, cartonne avec son Capitaine Marleau sur France 3 et dans Les Invisibles au cinéma, film sur les exclus. Ladj Ly prend sa caméra pour nous tendre un miroir sur notre société en décomposition avec Les Misérables, sans juger. François Ozon, auréolé d'un grand prix à Berlin avec Grâce à Dieu, a aussi livré un film qui ouvre les yeux, cette fois-ci sur les abus sexuels dans l'Eglise catholique, et leurs conséquences sur l'existence des victimes. En s'aventurant chez les Juifs ultra-orthodoxes de Tel Aviv, Yolande Zauberman, avec M, ne montre pas autre chose: abus sexuels, dévastation psychique, rejet des victimes... De la même région, avec sa fable burlesque et absurde, It must be Heaven, Elia Suleiman poursuit son inlassable lutte pour la paix des peuples dans un monde de plus en plus aliéné et sécuritaire. Avec courage, Waad al-Kateab a filmé Alep sous les bombes dans Pour Sama, exposant l'horreur de la guerre en Syrie.

Naissance des pieuvres

De nombreux nouveaux talents ont émergé, soit autant de promesses cinématographiques. Côté réalisateurs, Levan Akin et Kirill Mikhanovsky, révélés à la Quinzaine des réalisateurs avec respectivement Et puis nous danserons et Give Me Liberty,  ont justement soufflé un vent de liberté autour de "marginaux" avec une vitalité jouissive, que ce soit pour aborder l'homosexualité dans un pays homophobe ou l'exclusion du rêve américain. Côté animation, deux coups de maîtres très loin des standards hollywoodiens ont emballé la critique et fait preuve d'un renouveau esthétique et narratif:  Jérémy Clapin avec J'ai perdu mon corps et Ayumu Watanabe avec Les enfants de la mer. Côté acteurs, on retiendra, la beauté et le charisme de Luca Marinelli dans Martin Eden et Maud Wyler, actrice touche-à-tout et sensible vue dans Alice et le maire, la série Mytho et surtout Perdrix. Sans oublier Mati Diop, qui, avec Atlantique, est l'incarnation de cette promesse de cinéma tant souhaitée, en mariant la fable fantastique, l'épopée romantique et le drame socio-politique avec audace. C'est d'ailleurs le mot qui leur conviendrait le mieux, à chacun.

En liberté !

Ils sont déjà bien installés en haut de l'affiche, et pourtant, ils parviennent encore à nous surprendre. Ils ont tous ce grain de folie nécessaire pour accepter des projets divers ou des films sans barrières. Ils ont tous excellés à des niveaux différents. Qui aurait pu deviner il y a quelques mois qu'Eva Green en astronaute dans Proxima trouverait son plus beau rôle ou que Chiara Mastroianni dans Chambre 212 serait étincelante comme jamais avec un personnage pas très moralement correct? De la même manière, le futur Batman, Robert Pattinson, avec le radical et barré The Lighthouse, et l'éternel OSS 117, Jean Dujardin, hors des sentiers battus dans Le Daim et parfait en contre-emploi dans J'accuse, ont démontré que leur statut ne les bridait pas dans leurs envies de cinéma. Car c'est bien à cela qu'on reconnaît les grands: passer d'une famille à l'autre, sans se soucier des étiquettes. A l'instar d'Anaïs Demoustier (Alice et le maire, Gloria Mundi) et d'Elisabeth Moss (La servante écarlate, Us, Les Baronnes, Her Smell) qui sont à chaque fois justes et convaincantes, peu importe le genre. C'est ce qu'a fait durant toute sa carrière Fanny Ardant, rare césarisée pour un rôle de comédie, dont on perçoit le bonheur de jouer dans La belle époque, elle qu'on ne considère plus comme "bankable". Cette liberté que chacun s'autorise a permis d'ailleurs à la réalisatrice Rebecca Zlotowski de signer à la fois Une fille facile, véritable œuvre personnelle sur le féminin contemporain, et Les sauvages, l'une des meilleures séries françaises, qui plus est politique, de ces dernières années.

120 battements par minute

Ils nous ont fait vibrer avec leur "cinéma". Evidemment, Bong Joon-ho, Palme d'or avec Parasite, est le premier d'entre eux. Son thriller social, dosé parfaitement avec un zest d'horreur et un soupçon de comédie, a été le film palpitant de l'année. Dans le mélange des genres, entre western et drame social, Kleber Mendonça Filho n'est pas en reste avec Bacurau, où le spectacle et le culot sont toujours au service du récit. Tout comme Diao Yinan qui n'hésite pas à revisiter le film noir pour en faire une œuvre d'art avec Le lac aux oies sauvages. Ces films, sous leurs aspects politiques, démontrent qu'il y a encore du grand cinéma possible. C'est d'ailleurs ce que rappelle Martin Scorsese avec son ambitieux The Irishman, coûteux, long, surdimensionné, et presque grandiose, et avec ses prises de paroles coup de poing qui ont créé un débat passionnant sur le 7e art, entre industrie et vision d'auteur. Cette vision intime et personnelle, on la retrouve chez Nadav Lapid qui nous a enthousiasmé avec son film puzzle, Synonymes (Ours d'or), où chaque scène, chaque plan étonne par son imprévisibilité. Et puis, on aurait pu citer Pedro Almodovar, mais c'est son double, Antonio Banderas qui reste dans nos rétines. Douleur et Gloire lui offre une variation infinie sur le même thème, renouant ainsi avec la quintessence de son métier, tout en se révélant sans pudeur, et avec maturité.

Les ogres

Chacun à leur manière, ils ont dévoré l'écran, à chacune de leurs apparitions. Joaquin Phoenix est littéralement le Joker. Le perfectionnisme de l'acteur et la folie de son personnage sont d'ailleurs palpables chez Lupita Nyong'o (Us, Little Monsters) ou chez Christian Bale (Vice, Le Mans 66). Leur exigence n'a rien à envier à ceux qui suivent, mais ils captent la lumière, envahissent l'image et contribuent beaucoup à la réussite de leurs films. On pourrait donc en dire autant, dans des registres un peu moins flamboyants de Mahershala Ali (Green Book, True Detective, Alita : Battle Angel) et de Adam Driver (Marriage Story, The Dead don't die, Star Wars IX). Tous s'imposent par leur prestance physique et leur précision de jeu, peu importe le style de films ou la nature de leurs personnages. Mais en dehors des acteurs, il y a aussi d'autres métiers qui exigent gourmandise, leadership et puissance. On ne peut pas ignorer parmi cette famille Kevin Feige, patron des films Marvel, qui en trois films a rapporté 5 milliards de dollars dans le monde, affirmé son emprise sur le line-up de Disney (y compris Star Wars) et semblé avoir trouvé la martingale pour transformer les super-héros en machines à cash.

Confession d'un enfant du siècle

Guillaume Canet aura réussi un brelan d'as avec Nous finirons ensemble (2,8M d'entrées, 3e plus gros succès de sa carrière), Au nom de la terre (2M d'entrées), et La belle époque (1,3M d'éntrées). Réalisateur ou acteur, cette année fut la sienne, sans qu'il se compromette dans des comédies aux affiches bleutées et criardes. En incarnant un agriculteur dépressif, il a su toucher un large public provincial qui va rarement au cinéma. Après le carton du Grand bain, l'an dernier, il s'est imposé comme l'un des rares talents bankables du cinéma français devant et derrière la caméra. On lui a depuis confié les manettes du prochain Astérix.

Les héros ne meurent jamais

Qu'il soit astronaute au premier plan dans le crépusculaire Ad Astra de James Gray ou doublure cascade d'une vedette sur le déclin dans le jubilatoire Once Upon a Time in Hollywood de Quentin Tarantino, Brad Pitt, 56 ans, est toujours aussi magnétique, beau et cool. Une star de catégorie A, qui remplit un peu toutes les cases précédentes, à la fois ogre et libre, combattant et enfant du siècle (précédent). Il a son style. Capable de s'exhiber torse-poil comme au temps de Thelma et Louise ou de rivaliser avec "Bruce Lee" dans une séquence de combat culte. Il ne semble pas vieillir. Mais il choisit ses films (il se fait rare, a refusé toutes les productions avec super-héros) et surtout ses cinéastes (sa filmographie devient un panthéon assez admirable). De la même manière, comme producteur avec sa société Plan B, il sélectionne des projets engagés, politiques ou sociétaux à l'instar du beau Si Beale Street pouvait parler de Barry Jenkins, du percutant Vice d'Adam McKay et du touchant Beautiful Boy de Felix Van Groeningen.

Gotham Awards: Marriage Story et Netflix raflent (presque) tout

Posté par redaction, le 3 décembre 2019

Grosse victoire préalable aux Oscars pour Netflix. Marriage Story de Noah Baumbach a remporté quatre prix, dont meilleur film, meilleur scénario, meilleur acteur (Adam Driver) et le prix du public. Une razzia pour le film qui était en compétition à Venise. Netflix s'en est ajouté deux, soit un total de six (sur 10 trophées) avec le prix du meilleur documentaire (American Factory) et le prix de la meilleure série longue-durée (Dans leur regard, d'Ava DuVernay).

Marriage Story sera disponible sur Netflix le 6 décembre. Outre Driver, cette histoire de divorce réunit au casting Scarlett Johansson, Laura Dern, Alan Alda, Ray Liotta, et Julie Hagerty (la fameuse hôtesse de l'air de Y-a-t-il un pilote dans l'avion?).

Autant dire qu'il ne reste que quelques miettes aux autres. Le studio A24 peut se consoler avec le prix de la meilleure actrice pour Awkwafina (The Farewell) et le prix du meilleur espoir pour Taylor Russell (Waves). Les deux derniers prix ont distingué la réalisatrice française (prix du meilleur nouveau réalisateur) Laure De Clermont-Tonnerre pour The Mustang (Universal-Focus Features) et la série à épisodes courts PEN15 diffusée sur Hulu.

Un duel entre Matt Damon et Adam Driver pour Ridley Scott

Posté par vincy, le 16 novembre 2019

Disney commence à digérer la Fox et a choisi comme l'un des premiers projets post-acquisition le prochain film de Ridley Scott, The Last Duel. Le feu vert a été lancé pour ce film alors que l'agenda de la Fox restait relativement anémique pour les deux années à venir.

Le film, scénarisé par Matt Damon et Ben Affleck, oscarisés pour leur scénario de Will Hunting il y a plus de 20 ans, et qui ont collaboré Nicole Holofcener (Les faussaires de Manhattan), sortira le 25 décembre 2020 en Amérique du Nord, à temps pour les Oscars. Il s'agit de l'adaptation du livre d'Eric Jager, Le dernier duel (publié en France chez Flammarion).

Le casting réunit Matt Damon et Ben Affleck, mais aussi Adam Driver et Jodie Comer (Killing Eve, Doctor Foster).

Il s'agit de l'histoire du duel judiciaire qui a opposé en 1386 sur ordre du roi Charles VI, les seigneurs normands rivaux et rancuniers Jacques Le Gris (Damon) et Jean de Carrouges (Driver). Marguerite de Carrouges (Comer) avait accusé Le Gris de l'avoir violée, et son époux n'ayant pu obtenir que son suzerain le comte Pierre lui fasse justice. Aussi l'affaire avait été portée jusqu'au roi et le Parlement de Paris a tranché en faveur d'un duel judiciaire. Ce sera la dernière fois qu'un tel jugement sera rendu en France. Le 29 décembre 1386, à Paris, devant le roi, les deux hommes qui vont se battre à mort avec pour seul juge Dieu. Celui qui tuera l'autre verra sa cause reconnue et son honneur lavé et le vaincu sera réputé menteur à la face de Dieu et des hommes, et son corps pendu.

La Fox boucle son programme pour 2020...

Certains films, trop engagés dans la production, ont survécu à la fusion de la Fox avec Disney: Deep Water, thriller d'Adrian Lyne avec Ben Affleck et Ana De Armas, d'après le roman de Patricia Highsmith, dont la sortie est planifiée pour novembre 2020, The King's Man, préquelle de la franchise The Kingsman, désormais calée à l'automne 2020.

Se spécialisant de plus en plus dans les films de genre pour ados ou adultes, la Fox a aussi en stock Underwater, avec Kristen Stewart (janvier 2020), The New Mutants, avec Antonio Banderas (mars 2020), La femme à la fenêtre, reporté à mai 2020, avec Amy Adams, Gary Oldman et Julianne Moore, Free Guy, avec Ryan Reynolds, Jodie Comer et Channing Tatum (juin 2020), Bob's Burgers: The Movie, un film d'animation musical (juillet 2020), The Empty Man (août 2020), Mort sur le Nil, d'après Agatha Christie, avec Gal Gadot, Armie Hammer et le réalisateur Kenneth Branagh (octobre 2020), le musical Everybody's Talking About Jamie (octobre 2020) et West Side Story, le remake de Steven Spielberg (décembre 2020). Fox Searchlight distribuera aussi au printemps The Personal History of David Copperfield, biopic avec Tilda Swinton, Dev Patel et Hugh Laurie.

En revanche, au-delà de noël 2020, le planning de la Fox reste assez vide. Il y a bien Ron Gone Wrong, film d'animation dorénavant prévu pour février 2021 et le film d'animation de Blue Sky, Nimona, programmé pour l'hiver 2022. Sans oublier la saga Avatar à partir de Noël 2021, qui s'intercale entre les Star Wars pour les fêtes de fin d'année. Mais c'est le seul grand studio qui n'a pour l'instant rien annoncé pour l'été 2021. C'est là qu'on pourra comprendre la stratégie du groupe Disney pour sa nouvelle filiale.

Venise 2019 : Noah Baumbach, Steven Soderbergh, David Michôd et Netflix

Posté par kristofy, le 4 septembre 2019

L'année dernière, le Lion d'or du Festival de Venise avait été décerné  à Roma d'Alfonso Cuaron (qui aura ensuite quelques Oscars), soit pour le première fois une récompense de catégorie A pour un film uniquement diffusé sur la plateforme Netflix, sans qu'il puisse être vu par le public dans les salles de cinéma. Venise, contrairement a Cannes,  est encore cette année une vitrine promotionnelle pour Netflix, quitte a faire grincer des dents les exploitants...

Le directeur artistique Alberto Barbera expliquait dans Le Film Français: "Si Netflix propose un film, je ne vois pas quelles pourraient être les raisons de le refuser hormis sa qualité. Ce sujet est pour le moment d’actualité mais dans deux ou trois ans tout aura changé. C’est déjà, d’une certaine manière, une problématique du passé. Il est vrai toutefois qu’il y a un problème entre les circuits de salles et les plateformes. Mais on ne peut pas demander à un festival de prendre en charge un problème qui fait partie de l’industrie du cinéma dans sa globalité."

Dans Libération, François Aymé, président de l'Association française des cinémas Art et essai, répliquait que la Mostra faisait une erreur historique: "A Cannes, il y a deux ans, nombre de commentateurs considéraient que la présence de Netflix dans les grands festivals «sans conditions» faisait partie du «sens de l’histoire», comme si c’était un impératif, que tout était écrit d’avance et que la logique libérale non régulée devait forcément s’imposer. En 2019, pourtant, revirement de ces mêmes commentateurs qui considéraient que la sélection de Cannes (sans Netflix) était la meilleure depuis des années."

Face à la dictature de l'algorithme, qui parait-il renvoie Roma aux oubliettes et place Meryl Streep au centre de tout, Venise opte pour un non-débat. Deux films sont ainsi sélectionnés en compétition officielle : Mariage Story de Noah Baumbach (avec Adam Driver et Scarlett Johansson) et The Laundromat de Steven Soderbergh (avec Meryl Streep et Gary Oldman), et hors-compétition, The King de David Michôd (avec Timothée Chalamet, Joel Edgerton, Sean Harris, Ben Mendelsohn, Lily-Rose Depp, Robert Pattinson...). Ces cinéastes tout comme ces casting sont prestigieux, mais ces films ne seront visibles qu'en étant abonnés à Netflix. Le cinéma reproduit ainsi le business model des séries exclusives, devenant des fictions unitaires de longue durée.

Mariage story de Noah Baumbach, avec Adam Driver et Scarlett Johansson

Le début du film est particulièrement enthousiasmant avec chacun des personnages décrivant les petits défauts mignons et les grandes qualités de l'autre. Cela pose à la fois leur relation, en même temps que le sujet : ce couple va se séparer. On y retrouve le ton qui fait la particularité des meilleurs films passés de Noah Baumbach (en fait sa période 2005/2013 avec Les Berkman se séparent, Margot va au mariage, Greenberg, Frances Ha), mais malheureusement on se retrouve aussi face à une œuvre de qualité très inégale à l'instar des déceptions de ses films suivants (While We're Young, Mistress America, The Meyerowitz Stories déjà une production Netflix). Ce Mariage Story contient pourtant son lot de bonnes séquences amusantes, mais la moitié de l’histoire  se fourvoie dans le type de ‘film de combat d’avocats’ qui plombe l'ensemble. Les personnages de Scarlett Johansson et Adam Driver sont traités à égalité, jusqu’à avoir chacun une scène chantée (Driver repoussera la chansonnette dans le prochain Léos Carax, calé pour Cannes 2020). Ils sont tous les deux très bons individuellement, mais leur jeu est un peu moins convaincant dans leurs scènes communes. L’histoire aurait été en partie nourrie pour certains scènes par les divorces respectifs de Baumbach et Johansson, cette chronique d'un couple qui se sépare - en souhaitant que ça se passe au mieux pour l'autre - va se compliquer parce qu'ils vont se retrouver géographiquement à l'opposé (lui voulait rester a New-York, elle revient près de sa famille à Los Angeles). Le coût des dépenses pour venir régulièrement passer du temps avec leur enfant devient un enjeu... Si Adam Driver impressionne beaucoup (il est plutôt victime de la situation), on imagine que le film n'aurait pas été un énorme succès en salles. Tant mieux pour Netflix qui peut viser quelques nominations aux Oscars.

The Laundromat de Steven Soderbergh, avec Meryl Streep et Gary Oldman...

C’est la grande déception des films en compétition, au point de supposer qu'il a été sélectionné parce que cela permettait d’amener Meryl Streep et Gary Oldman sur le tapis rouge. Peut-être symptomatique d’une relation trop privilégiée entre Venise et Netflix. Des stars, le sujet de l’affaire des ‘Panama Papers’, Steven Soderbergh à la réalisation : tout était attirant sur le papier, mais c’est douloureusement raté. La caution Soderbergh a permis un casting de grands noms mais il y font pâle figure : Meryl Streep joue une candide un peu ridicule qui sert de fil rouge à l’ensemble du puzzle, Gary Oldman et Antonio Banderas se retrouvent là à faire les narrateurs de luxe du récit, Matthias Schoenaerts est venu se montrer le temps d’une séquence, Jeffrey Wright assure sa petite partie.

En fait, ce sont tout les autres noms pas connus qui relèvent le niveau. The Laundromart est structuré comme un film à sketchs (l'influence du film argentin Les nouveaux sauvages) avec une suite de différents courts-métrages reliés ensemble. Meryl Streep perd son mari noyé lors d’un accident de bateau, mais elle n’obtient pas de grosse compensation financière car l’assurance avait été rachetée par une autre compagnie, elle-même dépendant d’une autre société cachée : le film évoque là les montages de sociétés-écrans liées à d’autres sans aucune possibilité d'identifier un véritable responsable. Le film évoque certaines formes juridiques de compagnie (de type trust, holding, off-shore...) domiciliées dans des iles faisant office de paradis fiscaux, et s’attarde sur une en particulier, qui utilise le même nom sur des milliers de formulaires pour que ses clients restent anonymes. En fait peu de choses relie ce film aux ‘Panama Papers’, sauf à montrer que plein de gens utilisent ce système pour une évasion fiscale condamnable (à ne pas confondre avec le plus acceptable 'optimisation fiscale'). Parmi ces gens se trouvent autant d'individus louches (trafiquants de drogues, oligarques russes…) que de millionnaires américains qui financent les campagnes électorales. The Laundromart aligne surtout différentes historiettes fantaisistes autour de plusieurs personnages et leur rapport avec l’argent (un père de famille qui propose des bons au porteur à sa fille en échange de son silence à propos de son infidélité à sa mère, des chinois qui contournent des lois pour investir à l’étranger), le tout sous une forme de vaste farce. La première image du film indiquait pourtant avec un certain humour ‘based on actual secrets’, promesse non tenue, diffusion hors salles de cinéma et uniquement via Netflix. Logique. Le film peut cartonner côté algorithmes.

The King de David Michôd, avec Timothée Chalamet, Joel Edgerton, Sean Harris, Ben Mendelsohn, Lily-Rose Depp, Robert Pattinson...

Au 15ème siècle, les Anglais sont en guerre contre les écossais, et le roi Henri IV, malade, se meurt. Il désigne le cadet de ses deux jeunes fils pour lui succéder, mais celui trouvera vite la mort pour avoir voulu s'imposer sur un champs de bataille. L'autre fils, l'aîné, qui d'ailleurs ne voulait pas vraiment être roi et qui se gardait à distance de la cour, va alors devoir être couronné sous le nom d'Henry V, incarné par Timothée Chalamet, le héros du film (et la star montante du moment). Entre intrigues de palais avec les religieux, ses conseillers, son fidèle compagnon d'antan, et surtout ce qui semblent être des provocations en provenance de la France, il va devoir réagir et agir : une guerre avec le royaume de France va commencer... The King coécrit par les australiens David Michôd et Joel Edgerton s'inspire à la fois de la pièce Henri IV de Shakespeare, de recherches historiques et d'inventions scénaristiques pour un gros film médiéval conduisant à une bataille épique avec une centaine de figurants dans la boue. Le film évoque les coulisses de la royauté aussi bien que des stratégies de guerre, mais c'est aussi une réflexion sur le pouvoir et son usage. Pour le coup, c'est dommage que The King soit réservé aux abonnés Netflix car le film aurait mérité d'être vu sur les grands écrans des salles de cinéma... A défaut, il peut lui aussi viser quelques Oscars et contribuer à la notoriété de Chalamet.

Marion Cotillard laisse tomber 355 pour le prochain Carax

Posté par vincy, le 9 juin 2019

Marion Cotillard va produire un documentaire et tourner pour Leos Carax. Deux annonces faites durant le Festival de Cannes.

L'actrice a profité de son passage sur la Croisette pour confirmer sa participation au prochain film de Léos Carax, aux côtés d'Adam Driver.

Annette, "comédie musicale lyrique, puissante et romantique), se dotera aussi des Sparks pour la musique et de Marius de Vries (La La Land, Moulin Rouge) pour la coordination musicale. Le tournage (en anglais, une première pour Carax) du film débutera cet été. Le projet a beaucoup évolué, avec Rooney Mara il y a trois ans puis avec Rihanna, quelques mois plus tard. Cotillard hériterait du rôle de Mara et Rihanna a abandonné le projet en cours de route.

Cotillard a déjà une expérience de "musical" avec Nine, adaptation ciné d'un succès de Broadway.

Pour pouvoir être chez Carax cet été, la star, actuellement à l'affiche de Nous finirons ensemble, a laissé tomber le thriller "Girl Power" 355 produit par Jessica Chastain et dévoilé l'an dernier sur la Croisette.

Productrice

Par ailleurs, l'actrice produira le documentaire Bigger than Us. Le film est signé de Flore Vasseur, journaliste et chroniqueuse, réalisatrice de docus (Meeting Snowden) pour Canal+ et Arte et romancière (Une fille dans la ville, Comment j’ai liquidé le siècle, En bande organisée, Ce qu'il reste de nos rêves).

La réalisatrice suivra des jeunes entre 18 et 25 ans, qui ont en commun leurs expériences de résilience et des années d’activisme, qui en font déjà des grands témoins, et des passeurs, parfois même des sages. Ils ont changé des lois, bâti des écoles, mobilisé des femmes, des hommes et des enfants par milliers, ils luttent pour une meilleure planète. Ils refusent le statu quo, expérimentent et vivent plus fort. Ces jeunes vivent au Malawi, aux Etats-Unis, en Indonésie, au Liban, en Ecosse, au Brésil ou encore en Inde.

Le docu a récolté plus de 100000€ en financement participatif sur Ulule. Marion Cotillard et son associé de All You Need produisent avec Elzévir ce film qui aborde des causes sociales et environnementales, qui sera distribué par Mars au premier semestre 2020, visant un succès équivalent à celui de Demain de Cyril Dion et Mélanie Laurent.

Cannes 2019 : La star du jour… Adam Driver

Posté par wyzman, le 14 mai 2019

A 35 ans, Adam Driver commence à être un habitué des tapis rouges. Si les sériephiles reconnaîtront en lui l’indomptable Adam Sackler de Girls, les cinéphiles le voient se démener depuis 2015 dans le rôle de Kylo Ren, l’un des antagonistes de la nouvelle trilogie Star Wars pilotée par J.J. Abrams.

Tête d’affiche de Paterson de Jim Jarmusch (Sélection officielle – compétition) en 2016, il était l’un des acteurs incontournables du cru 2018 en raisons de ses participations remarquées à BlackKklansman de Spike Lee (sélection officielle – compétition) et L’Homme qui tua Don Quichotte de Terry Gilliam (film de clôture).

Cette année, Adam Driver retrouve Jim Jarmusch pour dévoiler leur comédie d’horreur The Dead Don’t Die et donner le coup d’envoi de cette 72e édition.

Jarmusch réunit un gros casting pour son film de zombies

Posté par vincy, le 1 août 2018

Après les vampires dans Only Lovers Left Alive, Jim Jarmusch s'attaque aux zombies dans The Dead Don't Die. Le casting s'annonce alléchant: Selena Gomez, Adam Driver, Caleb Landry Jones, Bill Murray, Steve Buscemi, Tilda Swinton, Chloë Sevigny et Austin Butler.

Pour Tilda Swinton c'est affaire de fidélité puisqu'elle était déjà à l'affiche de Broken Flowers, The Limits of Control et Only Lovers Left Alive. Héros de son précédent film, Paterson, Adam Driver est aussi en terrain familier. Quant à Bill Murray, il était le héros de Broken Flowers et du générique de Coffee and Cigarettes. Steve Buscemi a aussi l'habitude du réalisateur puisqu'il a tourné en 1989 avec lui dans Mystery Train et plus tard dans Coffee and Cigarettes.

Depuis l'automne dernier, Tilda Swinton avait confirmé qu'elle serait du nouveau Jarmusch. En mars, Murray confirmait le tournage cet été dans l'Etat de New York de ce film "hilarant" sur les non morts. Il incarnerait un flic, avec comme collègues Sevigny et Driver.

Focus Features distribuera ce film aux USA et par Universal Pictures International dans le reste du monde. Il semble parfaitement calé pour Cannes l'année prochaine.

Noah Baumbach s’offre un beau trio de stars

Posté par vincy, le 19 novembre 2017

Noah Baumbach a déjà prévu son prochain film. Alors que The Meyerowitz Stories, en compétition à Cannes, diffusé en France sur Netflix, et prêt à concourir pour les Oscars aux Etats-Unis, est tout chaud, il a déjà enrôlé les acteurs de son nouveau projet.

Adam Driver, Scarlett Johansson et Laura Dern, auxquels s'ajoutent Merritt Wever (Greenberg, Birdman, Nurse Jackie) et le jeune Azhy Roberson, seront du générique de ce film, dont on ne sait ni le sujet ni le titre.

C'est une fois de plus Netflix qui financera et diffusera le projet.

Adam Driver sera en terrain familier puisqu'il est à l'affiche (dans un petit rôle) de The Meyerowitz Stories, aux côtés d'Adam Sandler et Ben Stiller et qu'il fut au casting d'un autre film du cinéaste, Frances Ha. Actuellement, on peut le voir en salles dans Logan Lucky de Steven Soderbergh. On le retrouvera surtout dans moins d'un mois à l'affiche du nouveau Star Wars. Il devrait être à Cannes avec L'homme qui tua Don Quichotte de Terry Gilliam l'an prochain. Et il tourne actuellement Black Klansman, de Spike Lee.

Scarlett Johansson termine le tournage d'Avengers: Infinity War. Comme nous vous l'annoncions la semaine dernière, elle semble vouloir revenir à un cinéma d'auteur. Elle a ainsi été confirmée cette semaine comme star d'un premier film Reflective Light.

Enfin Laura Dern, récemment honorée à Deauville et l'une des stars de la nouvelles saison Twin Peaks de Davin Lynch, a aussi remporté un Emmy Award pour la série Big Little Lies, dont la saison 2 est en préparation. On la verra aussi dans Star Wars: Episode VIII - Les derniers Jedi le mois prochain, et dans Downsizing d'Alexander Payne, qui sort le 27 décembre. Elle vient de finir les tournages de JT Leroy, avec Kristen Stewart et Diane Kruger, et de Hard Powder, avec Emmy Rossum et Liam Neeson.

Noah Baumbach n'a été nommé qu'une seule fois aux Oscars dans la catégorie scénario pour Les Berkman se séparent (2005), qui lui avait valu le prix de la mise en scène et le prix du scénario à Sundance. Ce film et While We're Young, en 2015, sont ses deux plus gros "succès" avec, à eux deux 30M$ de recettes dans le monde.

3 raisons d’aller voir Logan lucky

Posté par wyzman, le 25 octobre 2017

Quatre ans après le décevant Effets secondaires, Steven Soderbergh met sa retraite sur pause pour repasser derrière la caméra, le temps d'un film de casse pas comme les autres - mais un peu quand même.

L'histoire. Les frères Logan ne sont pas très futés mais décident de monter le casse du siècle : empocher les recettes de la plus grande course automobile de l'année. Pour ce faire, ils ont besoin du meilleur braqueur de coffre-fort du pays : Joe Bang. Malheureusement, celui-ci est en prison… Après Ocean's Eleven Twelve et Thirteen, Steven Soderbergh est donc de retour avec un film de braquage. Plutôt réussi, Logan Lucky a le mérite d'osciller parfaitement entre film de génie et film sur la bêtise humaine. Car en plus d'être un film de casse, Logan Lucky est une comédie tordante, excellente, centrée sur trois énergumènes plus stupides les uns que les autres et dans laquelle on apprend que l'on peut faire des explosifs avec des bonbons en forme d'oursons et du sel (allégé, si possible). Sans vous révéler la fin, force est de reconnaître que l'ensemble plaît par l'envie qu'il suscite de retrouver les personnages pour un second volet encore plus délirant.

Le casting. L'une des forces de Logan Lucky réside bien évidemment dans son casting. Ce n'est pas tous les jours que Channing Tatum se mue en père désespéré, qu'Adam Driver joue un vétéran qui a perdu un bras et que Katie Holmes brille en Américaine white trash. Mais le plus gros tour de force nous vient de Daniel Craig, celui que l'on retrouvera en 2019 pour son cinquième James Bond. Dans Logan Lucky, le Britannique de 49 ans donne vie à Joe Bang, un braqueur franchement cinglé mais qui lui donne l'opportunité de dévoiler un peu plus ses talents comiques. Et l'acteur n'y va pas de main morte car si Channing Tatum a le rôle principal de Logan Lucky, Daniel Craig en est clairement la star. Charismatique et imposant, celui que l'on a découvert dans Lara Croft : Tomb Raider en 2001 donne le "la".

Steven Soderbergh. Après le plutôt mauvais Effet secondaires, le réalisateur américain avait dit qu'il prendrait sa retraite. Celle-ci n'a pas duré si longtemps que ça et c'est tant mieux pour nous. Malgré un joli budget de 29 millions de dollars, Logan Lucky n'en a rapporté que 43 dans le monde. Mais peu importe. A l'instar de Michael Bay avec No Pain No Gain, Steven Soderbergh s'autorise ici un kiff total, un long-métrage avec lequel il se fait plaisir, parvenant même à déjouer les codes du film de casse tout en s'y accrochant comme personne. Sa caméra est fluide, les dialogues percutants et l'action extrêmement rapide. Bien qu'il soit parfois difficile de tout suivre, le final continue de l'asseoir comme l'un des cinéastes les plus talentueux et intrigants de  sa génération.

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Le Don Quichotte de Terry Gilliam devrait sortir en France en 2018

Posté par vincy, le 7 juin 2017

C'est une saga ce film. Le tournage de Don Quichotte est enfin terminé. "Après 17 ans, nous avons terminé le tournage de L'homme qui a tué Don Quichotte. Merci beaucoup à toute l'équipe et aux fidèles. Don Quichotte est vivant!" a annoncé son réalisateur Terry Gilliam sur sa page Facebook. Manière d'exorciser une malédiction?

Le film sortira en salles en 2018. Océan films le distribuera en France et Amazon Studios aux Etats-Unis. On peut même imaginer une projection cannoise pour l'honneur?

Car c'est une sacré aventure que celle de ce film. Cela va bientôt faire 20 ans que  Terry Gilliam est obsédé par ce projet. Son adaptation de Don Quichotte, le roman mythique de Miguel Cervantes.

20 ans après le lancement du projet

Ce n'était jamais que la troisième tentative. Le premier tournage, en 1998-2001, avait enchaîné les bévues et les mauvais choix. Terry Gilliam s'obstina pendant trois ans. L'accident de cheval de son acteur principal, Jean Rochefort, scella définitivement son destin. Johnny Depp et Vanessa Paradis pouvaient rentrer chez eux. Avec le (formidable) documentaire Lost in La Mancha, le cinéaste avait voulu de garder une trace de cette première tentative. Il a réessayé en 2009 (lire notre actualité du 15 mai 2009), avec Robert Duvall et Ewan McGregor en têtes d'affiche, sans plus de réussite.

Ce film est selon ses propres termes une "obsession désespérée, pathétique, idiote. Comme un tumeur qui est en moi et que je dois absolument évacuer si je veux survivre" disait-il. Comme pour se décrire lui-même ou jouer de la métaphore sur ce projet, Gilliam a récemment expliqué que "Don Quixote est est un rêveur, un idéaliste et un romantique, déterminé à ne pas accepter les limites de la réalité, sans se soucier des revers."

En 2014, le troisième essai tombe aussi à l'eau. On croyait que c'était la bonne: il avait annoncé le projet au Festival de Cannes et enfin bouclé le financement du film, espérant pour voir lancer la production au début 2015. A l'époque, Jack O'Connell et feu John Hurt avaient été choisis pour les deux rôles principaux. Cependant, le producteur espagnol Adrián Guerra échoue à trouver les fonds nécessaires et John Hurt est diagnostiqué d'un cancer. Le tournage est reporté.

Un producteur mécontent

En 2016, le projet revient à la surface, avec un autre producteur et une grosse annonce dans les journaux professionnels cannois. Las, le producteur Paulo Branco a jeté l'éponge quelques mois plus tard. "Ça a été légèrement repoussé. J’avais ce producteur, un type portugais, qui prétendait qu’il aurait rassemblé l’argent à temps. Et puis il y a quelques semaines, il s’est avéré qu’il n’avait pas l’argent. Donc nous sommes encore en train de chercher des fonds” rappelait alors le réalisateur, ajoutant “Le projet n’est pas mort. Je mourrai avant que le film existe!" Terry Gilliam, finalement, parvient à monter une coproduction franco-espagnolo-britannique, avec Amazon Studios pour les droits internationaux. Exit Branco. Le cinéaste accélère le calendrier.

Tourné en vitesse ce printemps, en Espagne, L'homme qui a tué Don Quichotte réunit Adam Driver et Jonathan Pryce, son héros dans Brazil, aux côtés d'Olga Kurylenko, Stellan Skarsgard, Jordi Molla, Sergi Lopez et Rossy de Palma.

Il reste cependant un obstacle. Le producteur Paulo Branco revient dans le jeu. Sa société Alfama a déclaré le film "illégal", affirmant que Gilliam avait tourné son film "clandestinement" dans son dos. Il considère qu'il a la propriété de ce film. Les actuels producteurs (dont Tornasol films, Recorded Picture Company et Entre chien et loup) ont qualifié la plainte d'absurde. Cela les contraint quand même à porter l'affaire au tribunal dans plusieurs pays pour sécuriser leur investissement et permettre au film de sortir, selon The Hollywood Reporter. Selon eux, Paolo Branco n'a absolument aucun droits sur ce film. Ce n'est jamais que la énième péripétie de ce projet dément.