Cannes 2017: la sélection de la Quinzaine des réalisateurs

Posté par vincy, le 20 avril 2017

Abel Ferrara, Bruno Dumont, Claire Denis (avec Juliette Binoche et Gérard Depardieu pour l'ouverture), Sharunas Batas, Philippe Garrel (again), Amos Gitai sont parmi les véétérans choisis pour faire briller la Quinzaine des réalisateurs, qui fait aussi la part belle aux premiers films ou aux cinéastes prometteurs comme Jonas Carpignano, Sean Baker (Tangerine) ou Carine Tardieu (Du vent dans mes mollets).

D'Indonésie à l'Europe méditerranéenne en passant par la Chine et quelques films venus de Sundance, Edouard Wainthrop a misé sur l'éclectisme. Au toal 19 longs métrages ont été retenus (un de plus que l'an dernier) pour cette 49e Quinzaine sur la Croisette.

Longs métrages

Film d'ouverture
Un beau soleil intérieur de Claire Denis

Film de clôture
Patti cake$ de Geremy Jasper - 1er film

Sélection
A Ciambra de Jonas Carpignano
Alive in France d'Abel Ferrara
Bushwick de Cary Murnion et Jonathan Milott
Cuori puri de Roberto De Paolis - 1er film
Frost de Sharunas Bartas
I Am Not a Witch de Nyoni Rungano - 1er film
Jeannette, l’enfance de Jeanne d’Arc de Bruno Dumont
L’amant d’un jour de Philippe Garrel
L’intrusa de Leonardo Di Costanzo
La defensa del dragón de Natalia Santa - 1er film
Nothingwood de Sonia Kronlund - 1er film
Marlina the Murderer in Four Acts de Surya Mouly
Mobile Homes de Vladimir de Fontenay
Ôtez-moi d’un doute de Carine Tardieu
The Florida Project de Sean Baker
The Rider de Chloé Zhao
West of the Jordan River (Field Diary Revisited) d'Amos Gitai

Courts métrages
Água mole de Laura Goncalves et Alexandra Ramires
Copa-loca de Christos Massalas
Crème de menthe de Philippe David Gagné & Jean-Marc E. Roy
Farpões, baldios de Marta Mateus
La bouche de Camilo Restrepo
Min börda de Niki Lindroth Von Bahr
Nada de Gabriel Martins
Retour à Genoa city de Benoît Grimalt
Tangente de Julie Jouve et Rida Belghiat
Tijuana tales de Jean-Charles Hue
Trešnje de Turi?  Dubravka

Isabelle Huppert chez Abel Ferrara

Posté par vincy, le 21 décembre 2016

Alors qu'elle sera à l'affiche demain dans Souvenir et qu'elle collectionne les prix aux Etats-Unis avec Elle de Paul Verhoeven, Isabelle Huppert est annoncée dans le prochain film d'Abel Ferrara, Siberia. Selon Le Film Français, elle jouera aux côtés de Nicolas Cage et Willem Dafoe dans ce projet longtemps retardé faute de financement.

Ferrara évoque Siberia comme son Odyssée. Le film parle de rêves, de souvenirs et de nature. Il doit être, a priori, tourné dans le désert. Son acteur fétiche, Dafoe (ils ont tourné quatre films ensemble), jouera son propre rôle. Pour son script, il s'est inspiré du Livre rouge de Carl Jung, qui croise les peurs primales, l'inconscient et les terreurs de l'enfance. Le tournage devrait avoir lieu dans les prochains mois.

L'actrice a aussi confirmé dans l'émission "Quotidien" de Yann Barthès (TMC) qu'elle venait de finir le tournage du nouveau film d'Hong Sang-soo (5 jours à Cannes), qu'elle a retrouvé quatre ans après In Another Country. On la verra également dans Madame Hyde de Serge Bozon, Happy End de Michael Haneke, Marvin d'Anne Fontaine et Barrage de Laura Schroeder.

Huppert is still hype.

Champs-Elysées Film Festival 2016: 5 choses que l’on n’oubliera pas

Posté par cynthia, le 16 juin 2016

Après une semaine remplie de films, la cinquième édition du Champs-Elysées Film Festival s'est achevée sur les sacres de Weiner et From Nowhere. Cela mérite bien un petit top sur cette semaine riche en émotion.

1) Les films qui tombaient à la même heure

Pour assister comme il se devait à la 5e édition du Champs-Elysées Film Festival, soit il fallait être en bande, soit il fallait posséder le "retourneur" de temps d'Hermione Granger dans Harry Potter 3. En effet, plusieurs films et/ou événements tombaient à la même heure. Partir draguer le sexy Brady Corbet durant sa masterclass (il est marié mais on s'en fout) ou voir La Couleur de la Victoire, mater le joli minois de Gaspard Ulliel ou regarder un film de la compétition. Même si Hermione Granger c'est notre copine à nous, il a bien fallu jouer à plouf plouf durant la semaine...comme c'est dommage!

2) Les pop-corn salés offerts à la remise des dossiers presse

Des pop-corn salés...salés...SALÉS!!!!!!!

3) L'organisation made in Bagdad

Maurice Blanchot disait dans son ouvrage L'Attente, l'oubli que "l'attente commence quand il n'y a plus rien à attendre, ni même la fin de l'attente. L'attente ignore et détruit ce qu'elle attend. L'attente n'attend rien." Nous avons eu l'opportunité de comprendre cette citation lors des nombreuses queues que nous faisions sous la flotte et pour rien (nous avions les billets, le film devait débuter alors que nous attendions). Plus on attendait plus les films démarraient tard et cela décalait notre emploi du temps qui était déjà bien chargé et bancal!

4) De belles rencontres

Nous adorons retourner sur les Champs chaque année et c'est toujours un réel plaisir de retrouver la plus belle avenue du monde pour célébrer le septième art plutôt que de faire du magasinage chez Adidas, Nike, la boutique du PSG ou autres Ladurée. Qui plus est, cela permet toujours de faire des belles rencontres. C'est ainsi que nous avons pu prendre une jolie photo avec Brady Corbet (est-ce que j'ai eu son 555? Je ne vous le dirais pas!), que l'on a croisé Virginie Efira belle comme le jour, que l'on a atteint l'orgasme devant le documentaire Weiner, que l'on a fui la salle devant The Witch, ou encore que l'on a aperçu MONSIEUR Abel Ferrara.

5) Une sélection originale et riche

Le Champs-Elysées Film Festival c'est un peu les préliminaires excitants avant le coït (très) attendu de Deauville: les films américains sont mis à l'honneur avec ferveur, mais attention... Ici il n'y a pas de films coups de poing ou de super-héros mais plutôt une sélection de film d'auteurs. Une belle mise en bouche qui promeut une variété de films souvent ignorés par les grands circuits. Une manière de photographier l'Amérique avec des regards singuliers. Mais c'est aussi l'occasion de découvrir des films français, provenant souvent de Cannes. Passerelle entre des nouveaux talents des deux côtés de l'Atlantique, le CEFF a réussi incontestablement à être un festival parisien original et riche, loin de ce que proposait jusqu'ici la Capitale (de Paris Cinéma, incompréhensible et fourre-tout, en plus d'être dispersé  au Festival du Film de Paris, désuet et bling-bling).

Ballon rond et pluie

Bien que placée sous le signe de la bonne humeur, cette édition n'a pas été de tout repos pour les organisateurs et les festivaliers. Bien évidemment, il y a eu la concurrence de l'Euro 2016 qui, on le suppose, est responsable d'une partie de la baisse de la fréquentation. Puis, il y a eu le mauvais temps et cette pluie incessante et franchement dérangeante. En particulier au moment des queues ! Et malheureusement, il y en a eu des queues. C'était comme à Cannes! Festivaliers et invités ont souvent attendu devant les salles pendant plusieurs dizaines de minutes. On pense notamment à cette avant-première de La Couleur de la victoire au Gaumont Ambassade ou à la cérémonie de clôture au Publicis Cinémas. La rançon du succès, qui nécessitera sans doute quelques réglages. Accès aux lieux sympas compliqués, bénévoles surmenés, stars souriantes mais constamment accaparées… Le festival subit une crise de croissance. Comme Paris Cinéma n'existe plus, les parisiens n'ont plus que le CEFF pour vivre l'expérience d'un vrai festival, qui va devoir gérer l'intérêt qu'il suscite. Mais par chance, il restera dans nos mémoires cette sélection et ce palmarès qui nous a remplit de joie. Car, soyons positifs, une fois dans les salles, ce fut un bonheur. Pour sa 5e édition, le CEFF est parvenu à être un véritable événement dans le calendrier chargé des manifestations cinématographiques. Rien qu'à Paris il y en a une trentaine chaque année.

Cynthia / Wyzman

Welcome to New York : film vidéo amateur qui décevra les mateurs

Posté par kristofy, le 19 mai 2014

depardieu welcome to new york

Le film Welcome to New-York est à voir sur internet sur différentes plateformes de Vidéo à la Demande, mais le Festival de Cannes a été l’occasion d’une avant-première : la projection a eu lieu en dehors du festival, dans une petite salle en centre-ville. Et Ecran Noir a été parmi les heureux "privilégiés".

L’équipe était bien présente avec Abel Ferrara, Gérard Depardieu, Jacqueline Bisset, Marie Mouté ; et parmi les spectateurs on y a vu Mickey Rourke et Gaspar Noé. Et comme il y a 3 ans, quand l'affaire du Sofitel avait parasité la couverture du Festival, le film de Ferrara a court-circuité médiatiquement les films sélectionnés. Un abus de pouvoir clair et net quand on enregistre une trentaine de dépêches AFP pour ce seul film en quelques jours.

Les première images sont précédées non pas de la traditionnelle phrase basé sur une histoire vraie mais plutôt d’un avertissement du style ce film est inspiré d’une affaire judiciaire dont les phases publiques ont été retransmises et commentées par les médias du monde entier, mais les personnages du film et les séquences les représentant dans leur vie privée relèvent de la fiction.  Il s’agit donc d’un homme qui a un poste à haute responsabilité dans la finance, dont la vie va être chamboulée suite à une accusation de viol d’une femme de chambre dans un hôtel de New-York. Mais il s’appelle Deveraux et sa femme Simone. Cette précaution est relativement inutile tant l’ossature du film est une suite de séquences qui illustrent en image ce que les télés et les journaux ont raconté sous forme d’épisodes pendant plusieurs semaines à propos de Dominique Strauss-Kahn et sa femme Anne Sinclair.

Orgies et réalité

On découvre donc cet homme qui arrive dans un hôtel. Il prend possession de sa chambre, où déjà, il y est attendu par deux amis qui sont en compagnie de trois prostituées. Deveraux va en prendre une comme un sauvage avec des grognements d’animal : on voit qu’il est un habitué des relations tarifées. La soirée se poursuivra entre les trois hommes et les trois femmes avec un jeu où tous seront recouverts de crème glacée et de champagne. L’orgie se termine au petit matin, mais quelques heures plus tard deux autres call-girls arrivent dans la chambre rien que pour Deveraux, où encore une fois il va se satisfaire avec des grognements. Plus tard quand elles seront reparties, une femme de chambre arrive pendant que lui sort de la douche… A partir de ce moment-là, le film va imiter la réalité de ce que l’on a appris par médias interposés. Deveraux retrouve sa fille dans un restaurant pendant que la femme de ménage témoigne de ce qui c’est passé devant des policiers, Deveraux va à l’aéroport prendre l’avion, mais prévient l’hôtel qu’il y a oublié son téléphone portable. Il se fera arrêté par des agents qui vont lui passer les menottes… Images connues.

Le premier tiers du film est plutôt réussi. Du moins, il offre ce que l’on pouvait espérer d’une collaboration entre Abel Ferrara derrière la caméra et Gérard Depardieu devant. Ferrara montre des filles qui n’ont pas froid aux yeux pour se qui est de faire monter la température. Il laisse la caméra tourner, sans couper, pour garder une impression de voyeurisme porno. Depardieu lui redevient le ‘gros gégé’ qu’il a pu être dans Mammuth ou dans Quand j'étais chanteur. Il joue un personnage tout en étant beaucoup lui-même. L’ogre Gérard Depardieu se confond ainsi avec l'orgiaque Deveraux : cette ambivalence participe d’ailleurs à l’intérêt du film, dont tout nous semble familier.

Fulgurances et amateurisme

L’idée même du film est de capitaliser sur un fait divers dont la popularité est telle que les producteurs peuvent parier d’avance sur une certaine curiosité de la part des spectateurs, que le film soit bon ou raté d’ailleurs. Pour l’odeur de souffre la réputation du réalisateur Abel Ferrara suffit, sa façon de filmer atypique, à la limite de l’improvisation peut amener aussi bien des fulgurances créatives qu’une impression d’amateurisme regrettable, et malheureusement c’est cette impression qui restera ici.

L’histoire du film est celle d’un homme confronté à la justice et aux médias. Hélas, des séquences hors sujet (l’affaire avec Tristane Banon, la cassette Jean-Claude Méry, et l’origine de la fortune de la famille Sinclair- sont ajoutées de manière décousues. Le public international n’y comprend rien. Le film débute plutôt bien sous la forme d’une reconstitution puis Abel Ferrara se perd sans savoir quoi raconter ni comment : un long monologue en voix-off sur Dieu et le salut, une insulte face caméra, quand le couple se parle ils s’expriment tantôt en anglais ou en français sans raison (et dans une même scène). Le film ne va pas pas beaucoup plus loin après la sortie de prison de Deveraux (avec une assignation à résidence), et cette affirmation : «est-ce un crime de vouloir se sentir jeune ? ».

Si le film est vraiment une déception, il est porté par l’énorme présence de Gérard Depardieu qui cabotine et et s'exhibe sans pudeur. Cette présence est le véritable intérêt de Welcome to New-York. L’affaire DSK est moins devenue un film avec Depardieu mais plus un sujet pour faire tourner Depardieu.

Pas de sortie en salles mais une diffusion en VàD. Au final, c'est logique : Welcome to New-York n’est pas un film de cinéma mais bien une longue vidéo pour le web.

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A lire aussi:
Lettre à ... Wild Bunch (Cannes 2014)
Présentation du film par depardieu, Bisset et Ferrara (Cannes 2014)
Welcome To New York sortira directement en VàD
Abel Ferrara veut filmer l'Affaire DSK

Welcome to New York sortira directement en VOD

Posté par MpM, le 4 mai 2014

welcome to NYLe très attendu Welcome to New York d'Abel Ferrara, qui s'inspire de l'affaire DSK, sortira donc bien directement (et exclusivement) "sur les services de vidéo à la demande", au prix de 7€, a confirmé la société de production et de distribution Wild Bunch dans un communiqué daté du 2 mai.

Depuis la première annonce en ce sens dans le quotidien Le Monde le18 avril dernier, un espoir demeurait de voir le film projeté en séance spéciale à Cannes, mais l'idée semble s'éloigner. C'est pourtant en plein Festival de Cannes que le film fera sa sortie : le 17 mai, presque trois ans après l'affaire du Sofitel de New York.

"En sortant le film ainsi, on touche le plus grand nombre, le plus vite possible", relevait  Brahim Chioua, cofondateur de Wild Bunch, dans son entretien au Monde. "Pendant dix jours, le film sera exposé sur les pages d'accueil de toutes les plateformes internet, iTunes, Free, Orange... : on touchera 20 millions de visiteurs par jour".

De plus en plus d'initiatives viennent comme celles-ci bousculer la chronologie des médias à la française, dont la rigidité est dénoncée par de nombreux professionnels. Elle empêche notamment une sortie simultanée en salles et sur le web comme cela se fera pour Welcome to New York aux Etats-Unis.

En choisissant de tenter l'expérience avec un film aussi médiatique (qui réunit notamment Gérard Depardieu et Jacqueline Bisset devant la caméra), Wild Bunch donne l'impression de compter ses divisions avant d'engager la bataille. Si l'opération s'avérait un vrai succès commercial, elle pourrait en effet ouvrir une brèche dans le système actuel et précipiter la multiplication des sorties exclusives en VOD pour des films à gros potentiel.

Quelqu'un devait prendre le risque d'une expérimentation d'envergure et à grande échelle , et c'est plutôt malin d'avoir misé sur un film à la fois sulfureux et ancré dans l'imaginaire français comme international. Il n'y a désormais plus qu'à attendre de connaître les résultats chiffrés pour savoir si, dans cette configuration, le web peut battre (lucrativement parlant) la salle de cinéma.

Abel Ferrara veut filmer l’Affaire DSK avec Depardieu et Adjani

Posté par vincy, le 6 février 2012

Quelques mois après "l'Affaire DSK" - le président du FMI a été accusé de viol sur une femme de ménage d'un grand hôtel new yorkais, emprisonné, blanchi au procès civil, et mis sur la touche au niveau politique - le cinéma s'empare du sujet. On a déjà vu des téléfilms qui avaient anticipé ce genre de faits divers (un homme blanc de l'élite accusé des mêmes faits sur une femme de ménage noire). Mais le cinéma aurait peut-être pu attendre la fin de la procédure judiciaire, puisqu'il reste le procès pénal. Cependant rien n'est fait. Entre rumeurs, démentis, annonces, le projet est encore hypothétique. A moins que les producteurs attendent une version définitive d'un script qui promet d'être sulfureux ou veuillent s'éviter des menaces de procès...

Abel Ferrara a avoué dès cet été s'intéresser à ce scandale mondial. Le montage financier s'est fait discrètement durant l'automne malgré les démentis (voir plus bas). Les rumeurs enflaient. Le Monde a révélé ce week-end que le réalisateur tournerait bien un film, avec Gérard Depardieu dans le rôle de Dominique Strauss-Kahn et Isabelle Adjani dans celui d'Anne Sinclair. Les deux comédiens ont joué ensemble dans Barocco, Camille Claudel, Bon voyage, et récemment Mammuth.

Ferrara revient donc aux affaires. Go Go Tales, présenté à Cannes en 2007, sort enfin sur les écrans français. 4:44 Last Day on Earth, présenté à Venise en septembre dernier, va être à l'affiche aux USA. Après 4 ans de silence, de drogue, d'alcool, de désintox, il annonce qu'il tournera en juin ce film sur DSK, entre Paris, Washington et New York.

Wild Bunch dément l'annonce du réalisateur

Et pourtant, selon son producteur Wild Bunch rien n'est fait. Vincent Maraval, fondateur de la société, précise :"C'est vrai qu'on aimerait qu'Abel tourne en juin, mais il a quatre projets en tête, et nous n'avons pas encore arrêté notre choix." Selon Ferrara, Maraval veut conserver ce projet à l'écart des médias, le plus longtemps possible : "Personne ne va m'empêcher de parler de mon film." Le cinéaste y voit la chute des puissants et le rapport à leurs dépendances. Ce lien entre le pouvoir politique et la boulimie sexuelle n'est pas exclusive à DSK. Le réalisateur cite le président Bill Clinton, d'autres affaires américaines plus récentes comme celle du député démocrate Anthony Weiner ou encore d'Herman Caine, un temps candidat républicain à l'investiture pour la présidentielle de 2012. Sans oublier Berlusconi.

Et puis il invoque d'autres signes : "c'est la même chambre que celle où j'ai tourné New Rose Hotel. La 2806... Une de ces chambres où il se passe de sales trucs..." "Ce sera une fiction sur la politique et le sexe avec Depardieu et Adjani. Autant dire que ce sera tout autant un film sur eux deux" rapporte Le Monde.

Blagues et coïncidences

S'il continue de démentir semaines après semaines, Vincent Maraval, qui assure qu’il "n’y a aucun projet de production de ce type" confirme que Ferrara est actuellement en train d’écrire un scénario autour du monde politique, la faiblesse de l’homme politique à la fois tout-puissant et paumé. "Comme on a fait plusieurs de ses films, la rumeur est partie de là", a-t-il ajouté. Maraval ajoute, comme pour expliquer ou justifier qu'il ne s'agit que de rumeurs que l'équipe était à New York "sur le tournage de 4:44 quand l’affaire DSK a éclaté: nous avons plaisanté en disant à Abel que c’était un sujet pour lui, une affaire d’addiction, comme dans Bad Lieutenant" . "Puis Isabelle Adjani a croisé Abel Ferrara au festival du cinéma américain à Deauville où il présentait ’4:44, Last Day on Earth’ et ils sont convenus qu’ils devraient travailler ensemble. Gérard Depardieu a également évoqué la possibilité d’incarner DSK sur le ton de la blague", explique-t-il.

Mais dans ce cas pourquoi Ferrara annonce déjà une date de tournage, "en fonction de l'agenda de Gérard Depardieu" ? Wild Bunch botte en touche et explique dans les médias et par communiqués : "on ne sait toujours pas si on fera ce film, Abel nous a présenté trois quatre scénarios qui à ce stade ne nous ont pas convaincus". La même rengaine. En attendant mieux.

Gérard Depardieu tourne actuellement L'homme qui rit, d'après Victor Hugo, le nouveau film de Jean-Pierre Améris (Les émotifs anonymes). La sortie est prévue en décembre.

Deauville 2011 : une 37e édition qui condense le meilleur du cinéma américain contemporain

Posté par MpM, le 18 août 2011

Deauville 2011Chaque année, le Festival américain de Deauville lance la rentrée cinématographique en proposant un condensé de films US attendus ou ayant fait parler d'eux tout au long de l'année. On retrouvera donc dans la programmation 2011 une poignée de bonnes surprises cannoises (l'excellent Take shelter de Jeff Nichols, bien placé pour un grand prix, Drive de Nicolas Winding Refn, Restless de Gus Van Sant, et même The artist de Michel Hazanavicius) et quelques titres qui ont fait parler d'eux lors d'autres manifestations comme Yelling to the Sky de Victoria Mahoney (Berlin) ou En secret de Maryam Keshavarz (Paris Cinéma). Sans oublier l'avant-première française du nouvel Abel Ferrara, en compétition à Venise, 4:44 Last Day on Earth.

C'est à la fois l'occasion de faire le point sur la programmation "indépendante" (à l'honneur dans la compétition), et de prendre de l'avance sur les "grosses sorties" de l'automne, voire de l'hiver, telles que Too Big to Fail de Curtis Hanson, La Couleur des sentiments de Tate Taylor (d'après le best-seller éponyme) ou Dark Horse de Todd Solondz (vérifier les dates). Pas vraiment de quoi découvrir des pépites insoupçonnées jusque-là, mais un moyen efficace de se tenir au courant.

D'autant que Deauville s'agrémente également d'une section documentaire (Les docs de l'Oncle Sam), de nuits rétrospectives "pour se réapproprier le patrimoine du cinéma américain" et de sessions consacrées aux séries télé. Sans oublier des hommages rendus, parfois en leur présence, à des personnalités incontournables du cinéma américain. Cette année, ce sont ainsi Francis Ford Coppola, Todd Solondz, Naomi Watts, Shirley MacLaine et Danny Glover qui seront à l'honneur.Un hommage à Blake Edwards sera rendu.

Bien sûr, Ecran Noir sera sur place pour vous faire vivre cette grande fête du cinéma américain au jour le jour.

Les quatorze films de la section compétitive :
Another Happy Day de Sam Levinson,
All She Can d'Amy Wendel,
Another Earth de Mike Cahill,
Detachment de Tony Kaye,
En secret (Circumstance) de Maryam Keshavarz,
Jess + Moss de Clay Jeter,
On the Ice d'Andrew Okpeaha MacLean,
Return de Liza Johnson,
Take Shelter de Jeff Nicols, Terri d'Azazel Jacobs,
The Dynamiter de Matthew Gordon,
Trust de David Schwimmer,
Without de Mark Jackson,
Yelling to the Sky de Victoria Mahone

Les jurys

Le jury principal : Olivier Assayas (Président), Nathalie Baye, Chiara Mastroianni, Bruno Todeschini, Claire Denis,  Nicolas Godin (Air),  Angelin Preljocaj et Jean Rolin.

Le jury révélation : Samuel Benchétrit (Président), Leila Hatami, Sabrina Ouazani, Elisa Sednaoui et Benjamin Siksou

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Festival du cinéma américain de Deauville
37e édition
Du 2 au 11 septembre 2011
Informations et programme sur le site de la manifestation

Locarno 2011 : Isabelle Huppert parmi la foison d’hommages

Posté par vincy, le 20 juillet 2011

Le Festival du film de Locarno remettra l’Excellence Award Moët & Chandon 2011 à Isabelle Huppert, le 7 août sur la Piazza Grande ; le même jour le public pourra assister à une conversation avec l’actrice animée par Jean-Marc Lalanne et Olivier Père. "À l’occasion de la remise de ce prix seront projetées à Locarno La Dentellière de Claude Goretta, Loulou de Maurice Pialat, Merci pour le Chocolat de Claude Chabrol, La Pianiste de Michael Haneke, White Material de Claire Denis et Villa Amalia de Benoît Jacquot" précise le communiqué.

Pour Olivier Père, Directeur artistique du Festival c'est l'occasion de rendre hommage à l'«une des meilleures actrices de son temps.» «Isabelle Huppert a construit une œuvre en choisissant des rôles complexes et inoubliables mais aussi des cinéastes qui comptent parmi les plus fortes personnalités du cinéma moderne. Son jeu d’une palette qui semble infinie est fait de maîtrise et de passion, d’instinct et d’intelligence, de travail et d’abandon. C’est un immense honneur d’accueillir Isabelle Huppert au Festival del film Locarno, où elle avait présenté L’Inondation d’Igor Minaiev, et de lui remettre l’Excellence Award Moët & Chandon. »

D'autres hommages ont déjà été annoncés : Hitoshi Matsumoto, qui présentera en avant-première internationale Saya-zamurai (Scabbard Samurai), en plus de ses deux autres films, eux autres longs métrages du réalisateur : Dai-Nipponjin (Big Man Japan, 2007) et Shinboru (Symbol, 2009) ; Abel Ferrara qui recevra le Pardo d’onore Swisscom, prix attribué chaque année à un réalisateur contemporain pour l’ensemble de son œuvre. L’Ange de la vengeance (Ms. 45, 1981), King of New York (1990), Bad Lieutenant (1992) et Mary (2005) seront projetés ; le producteur américain Mike Medavoy, qui sera récompensé du Prix Raimondo Rezzonico et qui tiendra une Masterclass.

Locarno rendra hommage à diverses personnalités, avec, en bonus des prix Pardo d'honneur pour l'ensemble de leur carrière : la star italienne Claudia Cardinale (avec 8 1/2 de Federico Fellini) ; le comédien allemand Bruno Ganz (avec La chute, La Marquise d'O et Le couteau dans la tête) ; le réalisateur suisse de 82 ans Claude Goretta (avec La dentellière, L'invitation, La provinciale et un documentaire sur lui réalisé par Lionel Baier, Bon vent Claude Goretta).

Trois autres hommages sont prévus dans le cadre de séances spéciales : le réalisateur iranien interdit de filmer par les autorités de son pays Jafar Panahi (avec la projection du Miroir, 1997) ; l'artiste albanaise Anri Sala (dont on pourra voir son nouveau film, 1395 Days without Red) ; et Jean-Marie Straub, avec trois films en avant-première (L'inconsolable, Schakale und Araber, Un héritier).

Prix honorifique à Locarno pour Abel Ferrara

Posté par vincy, le 30 mai 2011

En attendant, la révélation des films sélectionnés au prochain festival de Locarno -  la 64e édition se tiendra du 3 au 13 août -, la programmation s'étoffe au fil des mois. Le 5 aôut, Abel Ferrara, qui présentera en exclusivité des extraits de son dernier film, 4:44 Last Day on Earth, avec Willem Dafoe et Shanyn Leigh, recevra un prix Pardo d'honneur, qui récompense chaque année un cinéaste contemporain pour l'ensemble de son oeuvre. Le lendemain, il donnera une master-class, et le Festival proposera une sélection des films du réalisateur new-yorkais, de L'ange de la vengeance - Ms. 45 (1981), à Mary (2005) en passant par King of New York (1990) et Bad Lieutenant (1992).Ce prix a déjà été remis à Manoel de Oliveira, Bernardo Bertolucci, Ken Loach, Jean-Luc Godard, Abbas Kiarostami, Wim Wenders, Aleksandr Sokurov, Hou Hsiao-hsien, William Friedkin, Alain Tanner et Jia Zhang-ke.

Locarno a déjà dévoilé un peu de sa tonalité : un Open Doors consacré à l'Inde avec 12 films de toutes les régions de ce pays, un prix Raimondo Rezzonico au producteur américain Mike Medavoy, qui fera aussi une masterclass, et une sélection de ses films en marge du festival (Vol au-dessus d’un nid de coucou (1975) de Milos Forman, Apocalypse Now (1979) de Francis Ford Coppola, Danse avec les loups (1990) de Kevin Costner et Black Swan (2010) de Darren Aronofsky). Enfin, une grande rétrospective Vincente Minelli fera le bonheur des cinéphiles et festivaliers.

15 ans après Giorgino, Mylène Farmer croit de nouveau au cinéma

Posté par vincy, le 11 septembre 2009

18858406.jpgEn musique, elle aligne les records. Rien que cette année, Mylène Farmer aura été la première artiste en 25 ans d'existence du Top 50 à avoir aligné tous ses singles en pôle position des ventes, la première chanteuse française à se produire au Stade de France (aujourd'hui et demain). Elle aura conforté sa place de plus grosse vendeuse de disques en France depuis 1984 (six disques de diamant). Mylène Farmer c'est aussi des clips, souvent inoubliables. La plupart des vidéos a été réalisée par Laurent Boutonnat mais elle a aussi demandé à des cinéastes comme Luc Besson, Abel Ferrara, puis à d'autres vidéastes de se charger de son mythe "audiovisuelomusical".

En revanche au cinéma, la Mylène a eu moins de chance. Certes elle a prêté sa voix à la Princesse Sélénia dans Arthur et les Minimoys. Sans compter les nombreuses BOF où la chanteuse est sollicitée. On se souvient surtout du plantage du film de Laurent Boutonnat, Giorgino, en 1994. Même pas 70 000 entrées après un an de montage et des mois de tournage. L'acteur du film, Jeff Dahlgren, a d'ailleurs disparu. Boutonnat a racheté les droits. Aucune exploitation commerciale n'est possible, mais il a quand même sorti le film en DVD il y a deux ans. L'échec ne fut pas seulement public, mais aussi critique. Farmer, pourtant fascinée par le cinéma, n'a pas réitéré l'aventure.

Jusqu'à maintenant. Opportunément, à la veille de son méga-show (dont les images ont été confiées à notre ami Alain Escalle), la Mylène annonce son retour sur grand écran, et pas dans ceux des stades. Elle devrait incarner le personnage de Tess, issu du livre L'ombre des autres, roman écrit par Nathalie Rheims, scénarisé par feu Claude Berri et produit par Luc Besson. Rheims et Berri c'était une longue histoire d'amour. Farmer et Besson c'est assurément une belle histoire d'amitié professionnelle. Le film serait en tournage au début de l'année 2010, réalisé par Bruno Aveillan. On lui doit des spots de pub célèbres et primés. Notamment La foule de Perrier. Il aussi exposé dans le monde entier, avec son approche en vidéo expérimentale. Il a surtout tourné le récent clip du tube de la chanteuse, "Dégénération". Ce serait son premier long métrage.

Farmer en rôle principal, loin de Boutonnat. Elle interprétera une chercheuse en médecine du 19e siècle, confrontée à des phénomènes étranges et inexplicables. Le visible et l'invisible se mélangent alors, entre rationalisme et paranormal, avec des réminiscences gothiques qui ne déplairont pas à la chanteuse.
A 48 ans, celle qui voudrait qu'on ne l'oublie pas, pourrait parier sur le cinéma pour accentuer la valeur de son mythe. Icône pop, elle cherche sans doute dans l'image une jeunesse éternelle. Pour l'instant elle attire davantage de monde dans les stades que dans les salles. Le pari est risqué.