200 personnalités lancent un appel contre « un cataclysme planétaire »

Posté par vincy, le 3 septembre 2018

200 personnalités ont signé l'appel publié dans Le Monde aujourd'hui lancé par Juliette Binoche et de l’astrophysicien Aurélien Barrau pour une action politique ferme et immédiate face au changement climatique. Parmi les signataires du monde entier, on retrouve Adjani, Almodovar, Baye, Boorman, Campion, Cotillard, Cronenberg, Cuaron, Dafoe, Delon, Deneuve, Faithfull, Fiennes, Frémaux, Hawke, Huppert, Jaoui, Kapoor, Marceau, Rampling, Robbins, Rossellini, Santoro, Satrapi, Scott Thomas, Sissako, Stewart, Tarr, Trintignant, Turturro, Viard, Wenders ou encore Jia Zhang-ke.

Tribune. Quelques jours après la démission de Nicolas Hulot, nous lançons cet appel : face au plus grand défi de l’histoire de l’humanité, le pouvoir politique doit agir fermement et immédiatement. Il est temps d’être sérieux.
Nous vivons un cataclysme planétaire. Réchauffement climatique, diminution drastique des espaces de vie, effondrement de la biodiversité, pollution profonde des sols, de l’eau et de l’air, déforestation rapide : tous les indicateurs sont alarmants. Au rythme actuel, dans quelques décennies, il ne restera presque plus rien. Les humains et la plupart des espèces vivantes sont en situation critique.
Il est trop tard pour que rien ne se soit passé : l’effondrement est en cours. La sixième extinction massive se déroule à une vitesse sans précédent. Mais il n’est pas trop tard pour éviter le pire.
Nous considérons donc que toute action politique qui ne ferait pas de la lutte contre ce cataclysme sa priorité concrète, annoncée et assumée, ne serait plus crédible.
Nous considérons qu’un gouvernement qui ne ferait pas du sauvetage de ce qui peut encore l’être son objectif premier et revendiqué ne saurait être pris au sérieux.
Nous proposons le choix du politique – loin des lobbys – et des mesures potentiellement impopulaires qui en résulteront.
C’est une question de survie. Elle ne peut, par essence, pas être considérée comme secondaire.
De très nombreux autres combats sont légitimes. Mais si celui-ci est perdu, aucun ne pourra plus être mené.

Isabelle Adjani, actrice ; Laure Adler, journaliste ; Pedro Almodovar, cinéaste ; Laurie Anderson, artiste ; Charles Aznavour, chanteur ; Santiago Amigorena, écrivain ; Pierre Arditi, acteur ; Niels Arestrup, acteur ; Ariane Ascaride, actrice ; Olivier Assayas, cinéaste ; Yvan Attal, acteur, cinéaste ; Josiane Balasko, actrice ; Aurélien Barrau, astrophysicien (Institut universitaire de France) ; Nathalie Baye, actrice ; Emmanuelle Béart, actrice ; Xavier Beauvois, cinéaste ; Alain Benoit, physicien (Académie des sciences) ; Jane Birkin, chanteuse, actrice ; Juliette Binoche, actrice ; Benjamin Biolay, chanteur ; Dominique Blanc, actrice ; Gilles Boeuf, biologiste ; Mathieu Boogaerts, chanteur ; John Boorman, cinéaste ; Romane Bohringer, actrice ; Carole Bouquet, actrice ; Stéphane Braunschweig, metteur en scène ; Zabou Breitman, actrice, metteuse en scène ; Nicolas Briançon, acteur, metteur en scène ; Irina Brook, metteuse en scène ; Valeria Bruni Tedeschi, actrice, cinéaste ; Florence Burgat, philosophe ; Gabriel Byrne, acteur ; Cali, chanteur ; Sophie Calle, artiste ; Jane Campion, cinéaste ; Isabelle Carré, actrice ; Emmanuel Carrère, écrivain ; Anne Carson, auteure et professeure ; Michel Cassé, astrophysicien ; Laetitia Casta, actrice ; Bernard Castaing, physicien (Académie des sciences) ; Antoine de Caunes, journaliste, cinéaste ; Alain Chamfort, chanteur ; Boris Charmatz, chorégraphe ; Christiane Chauviré, philosophe ; Jeanne Cherhal, chanteuse ; François Civil, acteur ; Hélène Cixous, écrivaine ; Isabel Coixet, cinéaste ; Françoise Combes, astrophysicienne (Collège de France) ; François Cluzet, acteur ; Gregory Colbert, photographe, cinéaste ; Bradley Cooper, acteur ; Brady Corbet, acteur ; Béatrice Copper-Royer, psychologue ; Marion Cotillard, actrice ; Denis Couvet, écologue ; Camille Cottin, actrice ; Clotilde Courau, actrice ; Franck Courchamp, écologue (Académie européenne des sciences) ; Nicole Croisille, chanteuse ; David Cronenberg, cinéaste ; Alfonso Cuaro, cinéaste ; Willem Dafoe, acteur ; Philippe Decouflé, chorégraphe ; Sébastien Delage, musicien ; Vincent Delerm, chanteur ; Alain Delon, acteur ; Catherine Deneuve, actrice ; Lire le reste de cet article »

Cannes 2018: Laurent Cantet lance le 1er Prix de la citoyenneté

Posté par vincy, le 6 mai 2018

Un nouveau prix à Cannes: l’association Clap Citizen Cannes présidée par Laurent Cantet créé le Prix de la Citoyenneté. Il sera remis pour la première fois cette année à l’un des titres de la sélection officielle en compétition, défendant des valeurs humanistes, universalistes, et laïques. De quoi contrecarrer le prix œcuménique...

Autour de cet évènement, une table ronde sera organisée le 17 mai, avec RFI et France 24, au stand du Pavillon des cinémas du monde.

Il sera "choisi pour ses qualités artistiques et ses valeurs d’humanisme, d’universalisme et de laïcité", explique l’association dans un communiqué, qui précise: "son objet est de distinguer une oeuvre de qualité artistique de premier plan qui exalte les vertus de la richesse humaine individuelle et collective, les engagements solidaires en faveur des femmes et des hommes, ainsi que la préservation des ressources de notre planète associées à la défense de la qualité environnementale en faveur des générations futures."

Le prix a été créé pour deux raisons: "Celle de la citoyenneté telle qu’elle a été définie dans la Déclaration des droits de l’homme et du Citoyen de 1789 (Article 11 : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi. »)" et "celle de la résistance à l’oppression sous toutes ses formes que symbolise si bien Jean Zay, ministre de l’Education nationale et des Beaux-Arts qui a créé le premier Festival de Cannes en 1939, en opposition à la Mostra de Venise soutenue à l'époque par le pouvoir fasciste."

Pour sa première édition, le jury est présidé par le réalisateur Abderrahmane Sissako, entouré de l'inamovible journaliste et critique Danielle Heymann, du directeur général d’Audiens Patrick Bézier, de la réalisatrice et productrice Léa Rinaldi (Alea Films, Esto es lo que hay, chronique d'une poésie cubaine), et du directeur artistique de festivals Francesco Giai Via (Festival du Cinéma Italien d'Annecy).

La remise du prix aura lieu le 19 mai à 13h dans le Palais du festival, en présence notamment du délégué général du Festival de Cannes, Thierry Frémaux.

Festival Ecrans Noir: Les écrans s’allument en Afrique

Posté par vincy, le 26 juillet 2016

La 20e édition du Festival Ecrans Noirs à Yaoundé (Cameroun) s'est terminée samedi. Créé par le réalisateur Bassek Ba Kobhio, l'association Ecrans Noirs, qui organise l'événement, a pour objectif la diffusion des créations cinématographiques de six pays d’Afrique centrale (Cameroun, Gabon, Congo, République démocratique du Congo, République centrafricaine et Tchad) dans un continent qui souffre cruellement d'équipements pour le cinéma.
Cette année, le marocain Hicham El Jebbari a reçu l'Ecran d'or du meilleur film pour Larmes de Satan tandis que le prix du meilleur documentaire a été décerné au français Laurent Chevalier pour La trace de Kandia. La compétition confrontait CEO (Nigéria), Naked Reality (Cameroun), Sans regret, Innocent malgré tout (Cote d'Ivoire), Dealer (Congo), Le Pagne (Niger) et Katutura (Angola). Autant de films qu'on ne verra peut-être pas en France. Au moins CEO a bénéficié d'une avant-première inédite en étant diffusée sur un vol Lagos - Paris de la compagnie Air France (lire aussi le le reportage sur la jet set nigérienne et Nollywood à 10000 m d'altitude sur LeMonde.fr).

Mais si Ecrans Noirs a su s'installer au fil des ans, le problème de la visibilité des films africains perdurent. Manquant de salles, les pays d'Afrique de l'Ouest et du centre compensent avec la vidéo et internet. Youtube se targue d'être le premier diffuseur de films africains et un film qui n'y est pas a peu de chances d'être vu, y compris hors du vaste continent.

Un parc de salles insuffisant mais en progression

Récemment à Yaoundé, le groupe Vivendi a lancé la première de ses salles - Canal Olympia - parmi un grand nombre de cinémas prévus à Conakry en Guinée, à Cotonou au Bénin, à Brazzaville en République du Congo et à Dakar au Sénégal. C'est la première salle au Cameroun depuis 25 ans.
A Libreville au Gabon, il n'existe que la salle du Centre culturel français. A N'Djamena au Tchad, le Normandie n'a rouvert qu'en 2011 après 30 ans de fermeture. Mais les choses bougent. Outre les ambitions de Vivendi, il y a d'autres groupes ou promoteurs qui y voient un futur eldorado. Le cinéma Sea Plaza à Dakar, ouvert en janvier dernier, fait coexister blockbusters et films locaux.
Abidjan compte quelques vraies salles de cinéma, mais en a perdu beaucoup (notamment les légendaires cinémas du quartier de Yopougon). Cependant, le Majestic Ivoire, situé dans l'Hôtel Sofitel, fermé au début des années 2000, a rouvert il y a quelques mois, équipé pour la 3D. Enfin, le Nigéria a engagé un vaste plan de construction de cinémas et dispose de l'industrie la plus structurée (distributeurs, producteurs...).

Depuis le rapport d'Unifrance remis il y a deux ans, les choses ont bougé.

timbuktuUn problème de visibilité que compense en partie Internet

Pourtant, vu le retard pris, les producteurs misent avant tout sur la télévision, la vidéo et le web. Internet est d'autant plus crucial qu'il permet de toucher les expatriés dans le monde entier et surtout de faire connaître à l'international les productions nationales. Car là aussi, hormis quelques cas comme Timbuktu ou Un homme qui crie, peu de films d'Afrique de l'Ouest ou d'Afrique centrale parviennent à attirer des publics européens ou américains, quand ils sont distribués. Grâce à des liens de plus en plus intenses entre la Chine et l'Afrique, l'avenir serait peut-être en Asie: "L’industrie africaine du cinéma est une opportunité unique pour les investissements chinois sur le continent, expliquait il y a un an le professeur Nusa Tukic qui étudie les relations culturelles entre la Chine et l’Afrique à l’université Stellenbosh en Afrique du Sud. Et il existe de plus en plus de films qui prennent la Chine comme décor."

Chine et France

Dans cet article, il était rappelé que de plus en plus de sociétés chinoises investissent dans le secteur de la diffusion en Afrique, à l'instar de Star Times. "Les entreprises chinoises et nigerianes opèrent déjà conjointement des réseaux satellites, avec des signaux numériques de télévision couvrant 84% du continent africain. Le mariage de Nollywood et Chinawood devrait permettre d’alimenter les tuyaux. Certains l’ont bien compris. Le cinéaste Abderrahmane Sissako travaille en ce moment sur un nouveau projet de long-métrage ayant pour cadre la Chine et l’Afrique: « Avant tout une histoire d’amour, explique-t-il. Je veux montrer la mondialisation, la réalité d’un monde qui change. »"

Car hormis les trois grands producteurs du continent - Maroc, Nigéria, Afrique du sud - le cinéma africain souffre d'une dépendance vis-à-vis des aides internationales (et essentiellement françaises et européennes). Le CNC, à travers sa commission "Aide aux cinémas du monde" dispose d'un budget total de 6 millions d’euros. Ce sont surtout des films du Maghreb qui sont aidés. L'an dernier, le CNC a ainsi apporté son aide à Hedi de Mohamed Ben Attia (Tunisie), Ali, la chèvre et Ibrahim de Sherif El Bendary et Clash de Mohamed Diab (Egypte), La Miséricorde de la jungle de Joel Karekezi (Rwanda), Ladji Nyè de Daouda Coulibaly (Mali), Banc d'attente de Suhaib Gasmelbari Mustafa (Soudan), Dent pour dent de Mamadou Ottis Ba et Félicité de Alain Gomis (Sénégal), Indivision de Leila Kilani et Vigile de Faouzi Bensaïdi (Maroc), L'Abattoir de Lahsen hassen Ferhani et Le Fort des fous de Narimane Mari (Algérie).

Reconnaissance

Il y a un peu de lumière au bout du tunnel: le cinéma tunisien et le cinéma égyptien renaissent et sont de nouveau en vedette dans les grands festivals européens. Hedi a ainsi emporté deux prix à Berlin en février (dont celui du meilleur premier film). Des festivals - Marrakech, mais aussi Abu Dhabi et Dubai, permettent de mettre davantage à l'honneur ce cinéma méconnu auprès des professionnels. Et le Fespaco de Ouagadougou reste un événement incontournable chaque année.

En France, des festivals comme le Festival International Des Films De La Diaspora Africaine (en septembre à Paris), le Festival des Cinémas d'Afrique du Pays d'Apt (en novembre) ou Cinemas et Cultures d'Afrique (en mai à Angers) contribuent au rayonnement du cinéma de ce continent.

Valenciennes, Vendôme, Lyon: les régions investissent dans le cinéma de demain

Posté par vincy, le 11 octobre 2015

Les régions, avant leur fusion, continuent d'investir dans le cinéma et l'audiovisuel, promesse d'emplois et de retombées économiques. En quelques semaines, ce sont trois projets qui se sont concrétisés, dans le Nord, le Centre et en Rhône-Alpes.

Arenberg Creative Mine Valenciennes

Nouvelles images et numérique chez Germinal

Au nord, il y avait les corons. L'ancien site minier de Wallers-Arenberg, près de Valenciennes, qui avait servi de décor pour le film de Claude Berri, Germinal, a été reconverti en centre de création cinématographique et numérique. Arenberg Creative Mine offre 5300 m2 de locaux avec plusieurs caméras, un studio son, un plateau TV complété d'un système de "motion capture", une halle d'essai...

Le site avait failli être détruit en 1989. La résistance des miniers puis le tournage de Germinal ont sauvé le lieu. L'Unesco, qui a classé les sites miniers du Nord-Pas-de-Calais au patrimoine mondial de l'humanité a fait le reste.

Le projet de reconversion a coûté près de 50 millions d'euros. Le projet global, qui n'est pas encore achevé, comprendra un Centre de culture scientifique, technique et industrielle et un Centre d'interprétation dédié à la télévision, au cinéma et aux médias numériques. Il complète La Plaine images à Tourcoing et à la Serre numérique à Valenciennes.

ciclic vendome

Une Fabrique dans une ancienne caserne

Vendôme (Centre), à moins de trois quarts d'heure de Paris en TGV, a misé sur l'animation. Ciclic Animation, une fabrique de films d'animation, s'est installé dans les anciennes écuries de la caserne de la ville, vides depuis plus de quarante ans, qui se rêve comme vitrine de la "French touch" du secteur.

L'Agence régionale du Centre pour le livre, l'image et la culture numérique (Ciclic) a abandonné le Festival du Film de Vendôme l'an dernier pour investir dans un équipement pérenne, afin d'accueillir en résidence les équipes de réalisation de films d'animation.

Il y a une salle de projection de 49 places, deux plateaux de tournage, deux ateliers pour les décors, deux salles de banc-titre et un espace de 60 m² de huit postes de travail, le tout pour un peu plus de 2 millions d'euros.

Trois équipes de trois cinéastes d'animation ont déjà investi les lieux en septembre. Deux autres équipes devraient les rejoindre d'ici à la fin de l'année pour des résidences d'une durée moyenne de six mois.

Les projets bénéficient des lieux de tournage et du matériel mis à leur disposition pour 1000 à 1200 euros par mois, en plus d'un hébergement sur place pour 150 à 200 euros par mois.

Lyon s'offre une école de cinéma

La CinéFabrique, première école nationale gratuite de cinéma en région, vient d'être inaugurée à Lyon avec une trentaine d'étudiants issus de la diversité..

La rentrée s'est faite début septembre mais elle n'a été inaugurée que début octobre par son président, le réalisateur mauritanien Abderrhamane Sissako. Il y a pire parrainage.

Pour l'instant, tous sont installés sur une ancienne friche industrielle de RVI, dans l'est lyonnais. Mais en 2017, l'école investira un terrain de 3000 m2 dans le 9ème arrondissement. En voulant s'ouvrir à des étudiants aux parcours moins "classiques", l'école privilégie la pratique à l'écrit, la diversité et le collectif à l'homogénéité et au cursus individuel des autres instituts de formations plus connus en France.

C'est clairement une opposition au centralisme (parisien) et au formatage (culturel). La formation s'ouvre ainsi au documentaire, au web, aux séries TV et opte pour des professionnels plutôt que des professeurs pour l'enseignement.

Léon l’Africain, Les échelles du levant: deux livres d’Amin Maalouf en cours d’adaptation

Posté par vincy, le 1 août 2015

A quelques jours d'écart, deux livres de l'écrivain Amin Maalouf sont arrivés dans le fil d'actualités cinéma. Deux adaptations, l'une en préparation, encore à l'état de projet, l'autre dont le tournage est déjà prévu.

Debbouze chez Sissako?

Jamel Debbouze aurait ainsi accepté d'être Léon l'Africain, selon Deadline. Le best-seller de Maalouf, paru en 1986, est l'autobiographie imaginaire inspirée d'une histoire vraie. Le livre débite au Maroc, dans la ville sainte de Fez où Hassan al-Wazzan a grandit avant de fuir l'Inquisition espagnole. En 1518, un ambassadeur maghrébin, revenant d'un pèlerinage à la Mecque, fut capturé par des pirates siciliens qui l'offrent en cadeau au pape Léon X. Hassan al-Wazzan va alors devenir le géographe du pape sous le nom de Jean-Léon de Médicis dit Léon l'Africain, écrivant des traités de géographie et enseignant l'arabe. Apr!s son hajj à La Mecque, il se convertit à la chrétienté avant de retrouver la foi musulmane à la fin de sa vie. Le livre traverse la méditerranée, de Grenade à l'Egypte, en passant par la Rome des Medicis.

Jamel Debbouze est tellement fan du roman qu'il aurait nommé son fils Léon en hommage à ce personnage. On ne sait toujours pas qui sera le réalisateur de cette production franco-libanaise (avec Rachid Bouchraeb parmi les producteurs) mais Screen International a révélé en mars dernier qu'Abderrahmane Sissako (Timbuktu) voulait adapter l'histoire de Maalouf au cinéma.

Farahani, Niney et Garrel chez Rahimi

Atiq Rahimi s'attaquera cet hiver à l'adaptation d'un autre roman d'Amin Maalouf, Les échelles du Levant. Le Film Français indique que le film s'intitulera Ports of Call. Au générique on retrouvera Golshifteh Farahani, Pierre Niney et Louis Garrel. Farahani était déjà l'actrice principal du précédent film de Rahimi, Syngué Sabour - Pierre de patiences, adapté de son propre roman éponyme, Prix Goncourt en 2008.

Les échelles du Levant, autre best-seller de Maalouf, publié en 1996, raconte une histoire qui traverse le XXe siècle. Un Libanais et sa femme, une jeune juive expatriée de Vienne ont combattu le nazisme durant la seconde guerre mondiale. Mais le conflit israélo-arabe en 1948 va les séparer...

Le tournage est prévu en janvier 2016.

Les Prix France Culture récompensent Sissako et Hue

Posté par vincy, le 16 mai 2015

sissakoAbderrahmane Sissako (Timbuktu, César du meilleur film et en compétition à Cannes l'an dernier) a reçu le Prix France Culture Consécration pour l'ensemble de son oeuvre. Alors qu'il prépare son prochain film, le cinéaste mauritanien, Président du jury Cinéfondation et court-métrage cette année àau Festival de Cannes, succède à Margarethe von Trotta, lauréate l'an dernier.

Pour sa première édition, et remplaçant le Prix France Culture Révélation, le jury du Prix France Culture cinéma des étudiants a décidé de récompenser Jean-Charles Hue, réalisateur de Mange tes morts, Prix Jean-Vigo 2014 et sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs l'an dernier. Il travaille actuellement sur un polar, Le sang des bêtes. Ce sont les étudiants d'universités et d'écoles de cinéma qui l'ont choisi parmi cinq films pré-sélectionnés (lire notre article).

Cannes 2015: les jurys d’Un certain regard et de la Cinéfondation / Courts-métrages dévoilés

Posté par vincy, le 7 mai 2015

On n'en connaissait que leurs présidents. A six jours de l'ouverture, le 68e Festival de Cannes a complété ses deux derniers jurys.

Présidé par Isabella Rossellini, le jury d'Un certain regard est composé de la réalisatrice saoudienne Haifaa Al-Mansour, de l'actrice et réalisatrice libanaise Nadine Labaki, du cinéaste grec Panos H. Koutras et du comédien français Tahar Rahim. Ils auront à départager 19 films avant de décerner leurs prix le 23 mai.

Présidé par Abderrahmane Sissako, le jury de la Cinéfondation et des courts métrages réunit la cinéaste libanaise Joana Hadjithomas, la cinéaste française Rebecca Zlotowski, l'actrice belge Cécile de France et le comédien polonais Daniel Olbrychski. 18 films d'étudiants d'écoles de cinéma sont présentés dans la sélection Cinéfondation, dont le palmarès sera connu le 22 mais. 9 courts métrages sont en compétition: la Palme d'or du court métrage sera remise le 24 mai.

Cannes 2015 : 9 courts métrages et 18 films d’école en compétition

Posté par MpM, le 15 avril 2015

Cinéfondation / courts métrages d'école / cannes

Courts métrages

Alors que la planète cinéma retient son souffle à moins de 24h de l'annonce de la sélection cannoise 2015, on connaît désormais les neuf courts métrages qui concourront pour la Palme d'or du court métrage.

Cette année, le festival a dû faire son choix parmi 4550 œuvres venues de plus de cent pays, soit mille films de plus qu'en 2014. Parmi les sélectionnés, une co-production Liban/Qatar, un film australien et deux films britanniques. Les prix décernés par le jury présidé par Abderrahmane Sissako seront annoncés le 24 mai.

Waves'98 de Ely Dagher (Liban/Qatar)
The Guests de Shane Danielsen (Australie)
Sali de Ziya Demirel (Turquie/France)
Le Repas dominical de Céline Devaux (France)
Love is Blind de Dan Hodgson (Royaume-Uni)
Ave Maria de Basil Khalil (Palestine/France/Allemagne)
Copain de Jan et Raf Roosens (Belgique)
Patriot de Eva Riley (Royaume-Uni)
Presente Imperfecto de Iair Said (Argentine).

Cinéfondation

La Cinéfondation a par ailleurs retenu 18 films (14 fictions et 4 animations) parmi les 1600 présentés cette année par les écoles de cinéma. Pour la première fois, une oeuvre proposée par une école espagnole a été retenue, aux côtés de films venus d'Iran, de Cuba ou encore du Chili.

Les trois Prix de la Cinéfondation seront remis par le jury présidé par Abderrahmane Sissako lors d'une cérémonie précédant la projection des films primés le vendredi 22 mai.

Koshtargah de Behzad Azadi (Iran)
El ser Magnetico de Mateo Bendesky (Argentine)
Share de Pippa Bianco (États-Unis)
Manoman de Simon Cartwright (Royaune Uni)
Victor XX de Ian Garrido Lopez (Espagne)
Vozvrashenie Erkina de Maria Guskova (Russie)
Leonardo de Félix Hazeaux, Thomas Nitsche, Edward Noonan, Franck Pina, Raphaëlle Plantier (France)
Locas perdidas d'Ignacio Juricic Merillan (Chili)
Tsunami de Sofie Kampmark (Danemark)
Retriever de Tomáš Klein et Tomáš Merta (République Tchèque)
Les chercheurs d'Aurélien Peilloux (France)
Abwesend d'Eliza Petkova (Allemagne)
Asara rehovot mea etsim de Miki Polonski (Israël)
14 steps de Maksim Shavkin (Russie)
Anfibio d'Héctor Silva Nunez (Cuba)
Ainahan ne palaa de Salla Sorri (Finlande)
Het paradijs de Laura Vandewynckel (Belgique)
Ri guang zhi xia de Qiu Yang (Australie)

Ce qu’il faut retenir des César 2015: audience, cérémonie, sagesse africaine, jeunesse triomphante et l’omniprésence de Cannes…

Posté par vincy, le 21 février 2015

sissako timbuktu cesar 2015

La 40e cérémonie des César (voir Le palmarès intégral), orchestrée laborieusement par Edouard Baer et présidée par Dany Boon, a attiré 2,4 millions de téléspectateurs (+ 100000 par rapport à 2013) avec une bonne part d'audience de 13,6% (+2,4 points par rapport à l'an dernier). C'est un score médiocre qui confirme année après année que les César ont besoin d'un coup de fouet dans leur manière de faire la fête. On est loin des audiences de 2005 et 2012, quand l'émission dépassait les 3 millions de téléspectateurs, même si le score d'hier est dans la moyenne de ces dix dernières années.

sean penn cesar 2015Si le reboot de la cérémonie nous paraît de plus en plus urgent - du Tapis rouge aux sketches en passant par des discours interminables -, les César ont quand même, entre quelques grands moments de malaise (à la limite du bide et même du mauvais goût, réussi, parfois, à nous toucher: les discours humbles, posés, généreux d'Abderrahmane Sissakko, les larmes de Sabine Azéma lors de l'hommage à Alain Resnais, la sincérité d'Adèle Haenel, César de la meilleure actrice pour Les combattants, qui n'oublie pas de remercier André Téchiné, Reda Kateb qui n'oublie pas ceux qui lui ont rempli son frigo durant ses années de dèche, le discours humaniste et très pro-culture de Sean Penn, la belle liberté de parole de Joann Sfar, la chanson de Timbuktu sur scène...

"Il n'y a pas de choc de civilisations, il y a une rencontre de civilisations." - Abderrahmane Sissako

Mais ce que nous retiendrons de cette 40e cérémonie, outre la robe "volant de badminton" conçue par Dior de Marion Cotillard et le dialogue méchamment drôle entre Zabou Breitman et Pierre Deladonchamps (avec le summum: "En attendant, moi je me fais pas bronzer la bite dans un film de pédé" ose Zabou en évoquant L'Inconnu du lac dans lequel jouait Pierre), c'est le palmarès.

Timbuktu, oublié injustement par le jury cannois, est reparti avec 7 trophées dont celui du meilleur film, du meilleur réalisateur, et du meilleur scénario. Les sept récompenses ont sacré Abderrahmane Sissako, ses techniciens, de France ou de Tunisie, mais surtout un film poétique, drôle par l'absurde, engagé, qui dénonce l'horreur de l'intégrisme et l'impasse de l'obscurantisme. Quelques semaines après l'attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo, Timbuktu résonne comme la plus belle des réponses. Et ces sept César comme l'affirmation d'une résistance artistique à cette violence (qui nous fait oublier le désastre de l'an dernier avec Les garçons et Guillaume à table!). Comme l'a dit Abderrahmane Sissako, admirable de sagesse, en recevant le César du meilleur réalisateur: "Il n'y a pas de choc de civilisations, il y a une rencontre de civilisations."

adele haenel kristen stewart pierre niney cesar 2015La jeunesse prend le pouvoir

Premier César du meilleur réalisateur pour un cinéaste africain, mais aussi premier César du meilleur film étranger pour un film canadien (Mommy de Xavier Dolan) et premier César d'interprétation pour une actrice américaine (Kristen Stewart, meilleure actrice dans un second-rôle), les 40e César ont opté pour la nouveauté et surtout le renouvellement. 5 des 6 prix d'interprétation ont consacré des comédiens nés entre 1989 et 1996. Reda Kateb (meilleur acteur dans un second-rôle), né en 1977, ce qui n'est pas très vieux en soi, est l'exception. Ainsi Pierre Niney à 25 ans est le plus jeune César du meilleur acteur (pour Yves Saint Laurent). Si on ajoute Xavier Dolan (né en 1989 aussi, devenant le seul réalisateur en dessous de 30 ans à recevoir un César du meilleur film étranger), la jeunesse était au pouvoir dans les catégories artistiques.

L'autre fait marquant c'est évidemment le poids du Festival de Cannes. Toutes sélections confondues, 7 films cannois ont glané 15 César (sur 22). Pas étonnant alors que Sissako comme Dolan ont tenu à remercier le Festival pour avoir "mis dans la lumière" Timbuktu ou "donner confiance" au réalisateur québécois. Depuis 2010, tous les César du meilleur film ont été décerné à un film présenté à Cannes.

César 2015: Timbuktu triomphe avec 7 récompenses

Posté par vincy, le 20 février 2015

cesarMeilleur film (remis par Dany Boon): Timbuktu

César d'honneur (remis par Marion Cotillard): Sean Penn Producteur, réalisateur, acteur, scénariste

Meilleur réalisateur (remis par Nathalie Baye et Guillaume Canet): Abderrahmane Sissako (Timbuktu)

Meilleur premier film (remis par Zabou Breitman et Pierre Deladonchamps): Les combattants

Meilleur film d'animation (remis par Joann Sfar et Laura Smet): Minuscule

Meilleur film documentaire (remis par Charlotte Le Bon et Jalil Lespert): Le sel de la terre

Meilleur film étranger (remis par Emilie Dequenne et Lambert Wilson): Mommy (Canada)

Meilleure actrice (remis par Guillaume Gallienne): Adèle Haenel (Les combattants)

Meilleur acteur (remis par Juliette Binoche et Kristen Stewart): Pierre Niney (Yves Saint Laurent)

Meilleure actrice dans un second-rôle (remis par Céline Sallette et Joey Starr): Kristen Stewart (Sils Maria)

Meilleur acteur dans un second-rôle (remis par Géraldine Nakache et Leila Bekhti): Reda Kateb (Hippocrate)

Meilleur espoir féminin (remis par Cédric Klapisch et Cécile de France): Louane Emera (La famille Bélier)

Meilleur espoir masculin (remis par Julie Gayet et Denis Podalydès): Kévin Azaïs (Les combattants)

Meilleur scénario original (remis par Pascal Elbé): Abderrahmane Sissako, Kessen Tall (Timbuktu)

Meilleure adaptation (remis par Sylvie Testud et Abd Al Malik): Cyril Gely, Volker Schlöndorff (Diplomatie)

Meilleure musique de film (remis par Cécile Cassel et Etienne Daho): Amine Bouhafa (Timbuktu)

Meilleure photographie (remis par Alex Lutz et Stéphane De Groodt): Sofian El Fani (Timbuktu)

Meilleur montage (remis par Léa Drucker et Franck Gastambide): Nadia Ben Rachid (Timbuktu)

Meilleur son (remis par Alex Lutz et Stéphane De Groodt): Philippe Welsh, Roman Dymny, Thierry Delor (Timbuktu)

Meilleurs décors (remis par Léa Drucker et Franck Gastambide): Thierry Flamand (La Belle et la bête)

Meilleurs costumes (remis par Marilou Berry et Jean-Paul Gaulthier): Anaïs Romand (Saint Laurent)

Meilleur court-métrage (remis par Sabrina Ouazani et Félix Moati): La femme de Rio

Meilleur film d'animation - court métrage (remis par Joann Sfar et Laura Smet): Les petits cailloux