Abbas Kiarostami, invité spécial du Musée du Louvre

Posté par vincy, le 30 septembre 2012

A l'occasion de l'ouverture du Pavillon des Arts de l'Islam au Musée du Louvre, il y a dix jours, une carte blanche est offerte au cinéaste, poète et photographe iranien Abbas Kiarostami. Du 5 septembre au 31 décembre, une série d'événements sera présentée.

Du 5 septembre au 31 décembre, à partir de 10h : programmes en lien avec l'actualité des Arts d l'Islam : des courts et moyens métrages documentaires.

Du 3 octobre au 31 décembre, tous les jours à partir de 14h : Roads of Kiarostami (2005)

14 octobre, 15h : Projection de Shirin (2008), suivie d'une rencontre avec Alain Bergala

14 octobre, 17h45 : signature d'Abbas Kiarostami à la librairie du Musée

14 octobre, 18h30 : Frontière (2009), de Harutyun Khachatryan

15 octobre, 20h30 : Projection de Five (2004) et lecture des poèmes de Kiarostami par Jean-Claude Carrière

2 décembre, 16h : Les aventure du prince Ahmed, de Lotte Reinniger (1926) avec une musique de Khalil Chahine (commande du Musée)

21 décembre, 20h30 : Yalda, projection des courts métrages du réalisateur, en sa présence, dans le cadre du Jour le plus court

Le prochain film du réalisateur, Like Someone in Love, tourné à Tokyo, et en compétition au dernier festival de Cannes, sera dans les salles françaises le 10 octobre. A noter que les éditions Circé et Oxymoron publieront le 18 octobre Kiarostami : dans et hors les murs, un essai de Youssef Yshaghpour.

On peut également retrouver des poèmes d'Abbas Kiarostami dans Havres, publié chez Erès en 2010.

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Tout le programme

Kiarostami revient en Italie

Posté par vincy, le 28 mai 2012

Après un détour (raté) au Japon avec Like Someone in Love, en compétition à Cannes cette année, Abbas Kiarostami revient en Italie, 2 ans après Copie Conforme qui avait valu le prix d'interprétation à Cannes à Juliette Binoche.

Son prochain film, Horizontal Process, toujours produit par le français MK2, sera son troisième tourné en dehors d'Iran. Le tournage aurait lieu dans la région des Pouilles (dans le sud de l'Italie). Cela fait quatre ans qu'il photographie les paysages de cette région. Il avait révélé son projet en mars lors du Festival du film de Bari, la capitale des Pouilles.

Kiarostami a commencé l'écriture de film, qu'il imagine aussi complexe que l'architecture des villes apuliennes. Le tournage devrait débuter l'an prochain.

Cannes 2012 : Qui est Rin Takanashi ?

Posté par vincy, le 22 mai 2012

Rin Takanashi est une ancienne top model et tient un blog qui, esthétiquement, fait penser à un journal intime de jeune fleur bleue. Elle a débuté par le petit écran, ce qui est logique dans un pays où l'essentiel de la production audiovisuelle est destinée à la télévision ou à la vidéo. A 19 ans, elle débute dans l'adaptation du manga Detective School Q. mais c'est l'année suivante qu'elle se fait remarquer dans une autre adaptation, celle du roman culte Goth. Cette histoire deux lycéens fascinés par le meurtre offre à la jeune fille un personnage étrange, qui ne sourit jamais, n'échange pas grand chose avec les autres et porte du noir en toutes circonstances.

Sa notoriété décolle la même année avec la franchise de Super Sentai (des séries SF pour enfants), Samurai Sentai Shinkenger, et les déclinaisons cinématographiques qui en ont découlé (trois films adaptés d'une série TV). Elle y est Mako Shiraishi, héroïne d'action parmi ces nouveaux Power Rangers. Les films ne sont pas forcément des cartons en salles, mais ils sont fortement médiatisés.

C'est donc très surprenant de la voir en vedette d'un film d'Abbas Kiarostami. Le cinéaste iranien, Palme d'or en 1997, l'a choisi pour être son héroïne dans un film tourné au Japon (voir actualité du 4 novembre), Like Someone in Love, en compétition cette année à Cannes. Une quasi inconnue, toute fraîche, qui, en montant les marches, verra peut-être son destin se transformer. Les japonais y verront de l'audace, les autres une nouveauté.

Kiarostami exile sa caméra au Japon

Posté par vincy, le 4 novembre 2011

MK2 a annoncé hier le début du tournage de The End, le nouveau film d'Abbas Kiarostami. Il s'agit de l'histoire d'Akiko, jeune étudiante interprétée par Rin Takanashi (photo) qui vend ses charmes pour payer ses études (on est au japon, on le sait avec les mangas : la perversion n'a pas de limites). Elle rencontre ainsi un singulier client: un vieil universitaire très érudit, incarné par Tadashi Okuno, qui se montre d'une grande bienveillance avec elle. Entre Akiko et le vieil homme se noue une relation hors du commun.

Le tournage se déroulera pendant 8 semaines entre Yokohama et Tokyo. Le film est produit par MK2, dont ce sera la neuvième collaboration avec le cinéaste iranien, et Eurospace, le distributeur nippon des films de Kiarostami.

Son dernier film, Copie conforme, avec Juliette Binoche (Prix d'interprétation à Cannes), a attiré près d'1,2 million de spectateurs dans le monde depuis sa sortie en mai 2010.

Kiarostami a coécrit le prochain film d'Adel Yarahi, Ashnaee ba Leila, avec Leila Hatami (l'actrice principale d'Une séparation).

Rin Takanashi, ancienne top model, s'est fait remarquée dans l'adaptation du roman culte Goth (2008) et surtout dans les séries Super Sentai (séries SF pour enfants), Samurai Sentai Shinkenger, et les déclinaisons cinématographiques qui en ont découlé.

MK2 rempile avec Assayas et Kiarostami

Posté par vincy, le 12 février 2011

À Berlin, MK2 a confirmé son goût pour la fidélité, et des histoires de jeunesse.

Olivier Assayas, dont MK2 avait distribué ses deux plus importants succès à l'étranger (Carlos et L'heure d'été), commencera le tournage de son film, Après mai, après Cannes. Logique. Le film tourne autour de la jeunesse post-mai68, à travers le regard d'un jeune homme de 17 ans. le film se tournera en Europe et se veut une oeuvre sur l'engagement et un portrait de la jeunesse européenne du début des années 70. Le péril jeune n'est pas loin.

La société continue aussi sa longue histoire avec Abbas Kiarostami, qui tournera The End au Japon. Le réalisateur de Copie conforme a choisi la star nationale Aoi Miyazaki (Eurêka) pour continuer sa nouvelle thématique : comment varient les liaisons amoureuses selon les continents. La jeune étudiante japonais vend son corps pour financer et ses études et tombe dans le piège d'un triangle amoureux, avec son fiancé et un client.

Le premier film est budgété 5,5 millions d'euros et le second 3,5 millions d'euros. Après mai doit être prêt pour Venise 2012 tandis que The End ciblera Cannes 2012.

Le 13 juin, passez une journée à Téhéran à la Cinémathèque

Posté par Claire Fayau, le 11 juin 2010

une journee a teheran cinematheque francaiseAvec Une journée à Téhéran, la Cinémathèque vous propose un voyage en Iran et plus précisément une journée à Téhéran. Le cinéma iranien, vivant et créatif, est souvent le reflet d'une actualité brûlante (voir nos articles sur les réalisateurs Panahi ou Ghobadi). Kiarostami, la famille  Makhmalbaf, sont des réalisateurs internationalement connus. Une nouvelle vague de réalisateurs commencent à se faire remarquer.

La Cinémathèque nous propose une sélection de douze films (parmi lesquels Persépolis, Les Chats Persans ou encore le tout récent Téhéran ...). Mais l'événement sera incontestablement la rencontre entre l'avocate  et prix Nobel de la paix Shirin Abadi et  le scénariste Jean-Claude  Carrière (qui fait une apparition dans Copie Conforme dAbbas Kiarostami).

Il ne faudra pas manquer la table ronde "le cinéma iranien aujourd'hui" en présence des réalisateurs Sou Abadi, Bahman Ghobadi, Nader T. Homayoun, Rafi Pitts et Marjane Satrapi.

Les enfants ne seront pas oubliés avec la projection du  film Le Miroir de Jafar Panahi, et des ateliers.

Un déjeuner persan sur l'herbe et des animations musicales sont aussi prévues.  Le 13 juin , ce sera  l'occasion de (re)découvrir des œuvres d'art et d'en savoir un peu plus sur la culture iranienne. Et de célébrer l'Iran qu'on aime, celui qui aspire à la liberté en qui résiste à son régime illuminé par l'art, les manifestations et la communication.

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Tout le programme sur le site de la Cinémathèque française

Cannes 2010 : Abbas Kiarostami revient en Iran pour son prochain film

Posté par vincy, le 19 mai 2010

Alors que Copie Conforme, son premier film tourné à l'étranger, a reçu un accueil mitigé à Cannes (certains l'adorent, d'autres beaucoup moins) et que le film a pris la tête des nouveautés aujourd'hui dans les salles parisiennes, le réalisateur iranien Abbas Kiarostami a annoncé qu'il reviendrait dans son pays pour son nouveau projet.  Père et Fils, titre provisoire, aura pour vedette Hamed Behdad (Les chats persans). S'il semble impossible de raconter son histoire, Kiarostami a juste signalé qu'il en avait eut l'idée il y a plusieurs années.

Cannes 2010 : grève de la faim pour Jafar Panahi, soutenu par Kiarostami

Posté par Sabrina, le 19 mai 2010

Plus que jamais, le Festival de Cannes est aux Affaires Étrangères. Tandis que le cinéaste iranien Abbas Kiarostami réclamait la libération de son compatriote et ancien assistant Jafar Panahi lors la conférence de presse cannoise dédiée à son film Copie conforme, mardi 18 mai, une seconde missive du réalisateur emprisonné à Téhéran nous est parvenue. Énonçant d'ores et déjà ses dernières volontés en cas de décès, Jafar Panahi, qui a entamé une grève de la faim, y déclare, entre autres, avoir subi mauvais traitements, pressions et menaces à l'égard de sa famille.

"Le fait qu'un réalisateur ait été emprisonné est en soi intolérable", a déclaré Abbas Kiarostami, ne manquant pas de rappeler que "si le gouvernement iranien continue à refuser de libérer Jafar... alors il nous faut une explication parce que je ne comprends pas comment un film peut être considéré comme un crime, surtout quand ce film n'a pas encore été fait". "Lorsqu'un réalisateur, un artiste est emprisonné, c'est l'art dans son ensemble qui est attaqué", a-t-il ajouté.

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Lettre de Jafar PANAHI /18 mai 2010

Par la présente je déclare les mauvais traitements subis dans la prison d’Evin.

Samedi 15 mai 2010, les gardes de la prison sont entrés subitement dans notre cellule n° 56. Ils nous ont emmené, moi et mes camarades de cellules, nous ont dénudé et gardé dans le froid pendant une heure et demie.

Dimanche matin, ils m’ont emmené dans la salle d’interrogatoire et m’ont accusé d’avoir filmé l’intérieur de ma cellule, ce qui est complètement faux. Ils ont par la suite menacé d’emprisonner ma famille à Evin et de maltraiter ma fille dans une prison insécurisée dans la ville de Rejayi Shahr.

Je n’ai rien bu ni mangé depuis dimanche matin, et je déclare que si mes volontés ne sont pas respectées, je continuerai mes instants sans boire ni manger. Je ne veux pas être un rat de laboratoire, victime de leurs jeux malsains, menacé et torturé psychologiquement.

Mes volontés sont :

- La possibilité de contacter et de voir ma famille, et l’assurance totale de leur sécurité.

- Le droit d’avoir et de communiquer avec un avocat, après 77 jours d’emprisonnement.

- Une liberté sans condition jusqu’au jour de mon jugement et du verdict final.

- Enfin, je jure sur le cinéma, auquel je crois : je ne cesserai ma grève qu’une fois mes volontés assouvies.

 Ma dernière volonté est que ma dépouille soit rendue à ma famille pour qu’elle puisse m’enterrer où elle le souhaite.

Jafar PANAHI
(Source : Centre Culturel Pouya / Déclarations relayées via le site La règle du jeu)

Cannes 2010 : enfin une lettre de Jafar Panahi !

Posté par Sabrina, le 18 mai 2010

Dès mercredi 12 mai 2010, lors de la cérémonie d'ouverture de ce 63e Festival de Cannes, Tim Burton rendait hommage à Jafar Panahi, lui consacrant un fauteuil vide parmi ceux des membre du Jury.

Emprisonné dans son pays à la prison d'Evin (Téhéran) pour avoir préparé un film sur la réélection contestée du Président Mahmoud Ahmadinejad, le cinéaste iranien Jafar Panahi a réussi à faire parvenir un message à l'attention, notamment, du Festival de Cannes, de Gilles Jacob, de Bernard Kouchner ainsi que de notre ministère de la Culture et de la Communication. Message que l'on pouvait entendre du haut des marches, dès le samedi 15 mai, minutieusement lu par Frédéric Mittérand entouré, entre autres, d'Armin Arefi, journaliste et auteur franco-iranien ainsi que d'Abbas Bakhtiari, directeur du centre culturel Pouya, à Paris.

L'idée même de cette missive a été instiguée par Agnès Varda et Bertrand Tavernier. Bernard Henry-Levy, appuyé par toute la famille Panahi a, quant à lui, aidé à faire sortir le message du réalisateur de la prison d'Evin.

Rappelons que Jafar Panahi est l'un des cinéaste iraniens les plus éminents et connus à l'étranger. Il appartient à ce qu'on appelle désormais la "nouvelle vague iranienne". Ancien assistant d'Abbas Kiarostami (lequel montera bientôt les marches avec Copie conforme, en lice pour cette Palme d'Or 2010, ndlr), on lui doit, entre autres, Le ballon blanc(Caméra d'Or, Cannes 1995), Le Cercle (Lion d'Or, Mostra de Venise 2000), L'or pourpre (Prix du Jury - Sélection Un certain Regard, Cannes 2003) ou encore, plus récemment, Hors-jeu (Ours d'argent, Berlin 2006).

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Lettre du cinéaste iranien

" Mes chers amis, veuillez accepter mes chaleureuses salutations depuis la cellule étroite et sombre de la prison d’Evin. C’est à l’occasion de la visite des membres de ma famille, que j’ai été informé de vos précieux efforts lors de la première journée d’inauguration du 63ème festival mondial de Cannes. C’est depuis cette prison, que je salue votre honneur et votre humanité. Je remercie tout particulièrement M. Frédéric Mitterrand, Ministre de la Culture, M. Bernard Kouchner, Ministre des Affaires étrangères et M. Gilles Jacob pour tous les efforts qu’ils fournissent en vue de ma libération.


Votre voix est à l’unisson avec celles de ma femme, de mes enfants et de tous mes compatriotes qui me parviennent de l’extérieur des murs de la prison et qui œuvrent pour ma liberté. Mais n’oublions pas qu’ici des milliers de prisonniers sans défense n’ont pas même une seule personne pour relayer leur détresse. Ils n’ont, tout comme moi, commis le moindre crime. Et mon sang n’est pas plus important que le leur. Je peux vous assurer que je ne signerai aucune confession forcée malgré les menaces. Je suis innocent. Je n’ai réalisé aucun film contre le Régime iranien.

C’est avec amour que je vis ces instants, en pensant à tous mes amis membres du Jury, les réalisateurs et tous les participants au festival de Cannes qui aperçoivent mon nom sur un siège vide. Avec l’espoir d’un meilleur lendemain,"

Jafar Panahi

Cannes 2010 : Ken Loach en compétition

Posté par vincy, le 10 mai 2010

ken loach route irishDepuis vendredi, la rumeur évoquait un ajout de dernière minute dans la compétition cannoise. Les festivaliers espéraient un film américain. Et c'est en fait un film britannique de Ken Loach qui s'ajoute à la liste. Route Irish rejoint ainsi Another Year de Mike Leigh (et Tamara Drewe de Stephen Frears, hors-compétition) dans le contingent d'un cinéma anglais décidément très en forme. C'est la première fois que les trois grands cinéastes de l'île sont présents simultanément dans un grand festival.

Ken Loach rejoint aussi Mike Leigh et Abbas Kiarostami dans la liste des "déjà palmés" de la Compétition. A l'origine, selon des sources internes, il avait décliné l'invitation du Festival pour présenter son film cette année, un an après Looking for Eric. Il aurait donc changé d'avis. Mais est-ce un événement tant le réalisateur est un habitué de la Croisette?

Route Irish raconte l'histoire de deux anciens soldats amoureux de la même femme et qui doivent aller en Irak pour y travailler.  Entre Liverpool et Bagdad, Loach explore les conséquences de cette guerre qui n'en finit pas.Le film serait aussi doté de séquences d'action, genre assez rare pour le cinéaste.Cependant, il insiste : le film est davantage porté sur les êtres humains et les répercussions psychologiques qu'entraînent la guerre sur leurs comportements.