Cannes 2014 : Visions Sociales fait une Olá au cinéma espagnol

Posté par vincy, le 11 avril 2014

affiche visions sociales 2014En marge du 67e Festival de Cannes, la 12e édition du Festival Visions Sociales (17 - 25 mai), qui se déroulera au Château des Mineurs à Mandelieu-la-Napoule, mettra le cinéma espagnol à l'honneur. Victoria Abril en sera la marraine et présentera Louves de Teona Strugar Mitevska et le documentaire Enfants des nuages, la dernière colonie (elle prête sa voix pour la version française). Ce dernier, un documentaire sur l'occupation du Sahara espagnol, sort en salles le 30 avril.

Le film Eka & Natia, chronique d'une jeunesse géorgienne de Nana Ekvtimishvili et Simon Groß fera l'ouverture.

On pourra également voir Gloria de Sebastián Lelio (prix d'interprétation féminine à Berlin en 2013 et actuellement en salles en France), Jasmine, film d'animation d'Alain Ughetto, qui fera également l'objet d'une rencontre le dimanche 18 mai le matin, Cinco metros cuadrados de Max Lemcke, Rêves d'or de Diego Quemada-Diez (Un Certain Regard 2013), L'arbitro de Paolo Zucca, A Touch of Sin de Jia Zhang-ke (prix du scénario l'an dernier à Cannes), Con la pata quebrada de Diego Galán, Au bord du monde de Claus Drexel, le documentaire Assistance mortelle de Raoul Peck, Of Horses and Men de Benedikt Erlingsson, Les chemins de la mémoire de José-Luis Peñafuerte, Carmina o revienta de Paco León, Ida de Pawel Pawlikowski (toujours en salles en France), Ya Oulidi! Le prix de la douleur de Joseph El Aouadi-Marando, le documentaire L'esprit de 45 de Ken Loach et Leçons d'Harmonie de Emir Baigazin.

La plupart des séances est suivie d'une rencontre-débat avec le réalisateur. Des débats plus politiques sont aussi prévus tout au long du Festival.

Un ciné-concert avec Le grand Cinémot de Minvielle et Cazo clôturera la manifestation le 24 mai.

Arras 2013 : des avants-premières, une compétition européenne inédite et Patrice Leconte, Philippe Lioret et Yolande Moreau en invités d’honneur

Posté par MpM, le 9 octobre 2013

arras 2013On ne présente plus l'Arras Film Festival qui met à l'honneur chaque année en novembre le meilleur du cinéma contemporain tout en proposant des rétrospectives thématiques originales et passionnantes.

Pour cette 14e édition, trois invités d'honneur se succéderont devant le public arrageois pour des leçons de cinéma ouvertes à tous : le réalisateur Philippe Lioret (qui avait ouvert le festival en 2011 avec Toutes mes envies), l'actrice Yolande Moreau (qui présentera son deuxième film en tant que réalisatrice, Henri, découvert à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes) et le cinéaste Patrice Leconte (qui accompagnera son nouveau long métrage, Une promesse).

Une sélection des films de chacun sera également proposée au public, ainsi qu'une carte blanche offerte à Yolande Moreau et composée de La strada de Federico Fellini, La fille aux allumettes d'Aki Kaurismaki et Raining stones de Ken Loach.

Les avants-premières constitueront également l'un des temps fort de la manifestation, avec des oeuvres attendues comme Cartel de Ridley Scott, The immigrant de James Gray, La Vénus à la fourrure de Roman Polanski, Mandela : long walk to freedom de Justin Chadwick ou encore le formidable Suzanne de Katell Quillévéré.

Le "jeune cinéma européen" ne sera pas en reste avec la présentation de quelques films qui ont déjà fait parler d'eux dans d'autres festivals, à l'image du Géant égoïste de Clio Barnard (acclamé à Dinard), de 2 automnes, 3 hivers de Sébastien Betbeder (remarqué à l'ACID) et de Joy d'Elias Yannakakis (présenté à Karlovy Vary), sans oublier la désormais incontournable compétition européenne qui met neuf films en lice pour l'Atlas d'or. Cette année, c'est Philippe Faucon qui présidera le jury chargé de distinguer les lauréats.

La section Visions de l'Est présente par ailleurs, et comme son nom l'indique, un autre panorama du cinéma est-européen (dont l'Ours d'or 2013, Child's pose - Mère et fils - de Calin Peter Netzer) tandis que la section Cinémas du monde invite quelques œuvres internationales remarquées principalement à Cannes et à Berlin comme Gloria de Sebastian Lelio, Tel père, tel fils de Kore-eda Hirokazu et A touch of sin de Jia Zhang-Ke.

Et ce n'est pas tout ! S'il reste un peu de temps dans le planning (surchargé) des festivaliers, ils pourront profiter des rétrospectives thématiques "Nord contre Sud" (avec notamment Autant en emporte le vent de Victor Flemming et Les cavaliers de John Ford) et "Drôles d'espions des sixties" (avec l'incontournable Monocle rit jaune de Georges Lautner, chef d’œuvre parodique à réhabiliter immédiatement) ; rajeunir avec le "festival des enfants" et même continuer de travailler avec les différentes journées professionnelles dont les Arras days (qui font la promotion des coproductions internationales) et les rencontres cinématographiques réservées aux exploitants.

Du 8 au 17 novembre prochains, tous les cinémas se donnent donc rendez-vous à Arras, carrefour désormais incontournable d'une cinéphilie à la fois populaire et de qualité, où se retrouvent durant dix jours les films les plus attendus des six mois à venir. Ecran Noir, partenaire du festival depuis 2008, ne pouvait bien entendu pas louper ça, et vous fera partager ici même et au jour le jour les temps forts de la manifestation  !

Cannes 2013 : où sont les femmes ? – A Touch of Sin

Posté par MpM, le 17 mai 2013

a touch of sinLa femme, dans le cinéma asiatique, est souvent cantonnée à des rôles très définis, on aura l'occasion d'y revenir d'ici la fin du festival de Cannes.

Premier exemple criant, A Touch of sin de Jia Zhang-ke, une fresque romanesque sur les difficultés économiques d'une partie de la population chinoise. On y croise  des individus confrontés à toutes formes de violence symbolique et sociale, qui finissent eux aussi par passer à l'acte.

Parmi les quatre protagonistes principaux, on ne trouve qu'une seule femme. Elle est la maîtresse de longue date d'un homme marié et travaille comme réceptionniste dans un "sauna" qui sert de maison close. Aux yeux des hommes qui fréquentent l'établissement, elle est donc une prostituée potentielle. Et lorsqu'elle s'en défend face à un client trop entreprenant, il laisse entendre qu'elle n'a qu'à se laisser faire, puisqu'il est riche.

La femme comme objet de plaisir au service des hommes puissants, vision classique (et toujours aussi révoltante) des sociétés patriarcales. Heureusement, Jia Zhang-ke venge l'affront en transformant l'héroïne en amazone vengeresse. Voilà au moins un homme qui n'achètera plus jamais rien ni personne avec sa fortune.

Dans les autres volets, une autre jeune femme est confrontée à la prostitution, mais elle n'a pas le loisir de s'y soustraire. Elle doit subvenir aux besoins de sa petite fille, et n'a d'autre horizon que le club très privé où elle est travaille. Les autres personnages féminins se définissent tous en fonction d'un homme : femme de, sœur de, mère de. Des stéréotypes sans aucune épaisseur psychologique, qui attendent sans cesse le bon vouloir d'un homme, qu'il s'agisse d'argent ou de chaleur humaine.

Il faut reconnaître que les personnages masculins ne sont guère mieux lotis en termes de statut social : exploités, niés, humiliés, maltraités... Ils bénéficient toutefois d'une autonomie plus importante, et demeurent au centre du récit. Comme si leur destin avait quelque chose de plus tragique que celui des personnages féminins, au fond assez traditionnel.

Pour la femme chinoise dans la société décrite par Jia Zhang-ke, il n'y a donc que deux options : femme convenable sous le joug d'un seul homme ou prostituée soumise au bon plaisir de tous.