Un autre Jekyll en préparation

Posté par vincy, le 14 mai 2009

A peine une semaine après que Universal ait annoncé la mise en chantier d'un jekyll à gros moyens, avec Keanu Reeves (voir actualité du 11 mai), le cinéaste Abel Ferrara a décidé de s'attaquer lui aussi au roman de Stevenson. Il a décidé de moderniser l'intrigue et d'engager Forest Whitaker et 50 Cent (alias Curtis Jackson) pour jouer les rôles principaux de cette production indépendante anglo-américaine. On manque si cruellement de bonnes histoires?

La loi et l’ordre (Righteous Kill) : ça laisse froid…

Posté par geoffroy, le 6 octobre 2008

righteoustokill.jpgSynopsis: Après avoir passé trente ans ensemble dans la police de New York, les détectives Turk et Rooster sont prêts à tout, sauf à prendre leur retraite. Peu avant leur départ, plusieurs criminels ayant échappé à la justice sont assassinés selon un mode opératoire qui rappelle celui d'un serial-killer que les deux enquêteurs ont mis sous les verrous plusieurs années auparavant. Une insupportable question se pose alors : Turk et Rooster se seraient-ils trompés ?
L'officier Karen Corelli (Carla Gughino) s'interroge, et les détectives Perez (John Leguizamo) et Riley (Donnie Wahlberg) espèrent résoudre l'affaire avant Turk et Rooster. Très vite, le lieutenant Hingis (Brian Dennehy), leur chef, commence à craindre qu'un policier ne soit impliqué. C'est le début d'une enquête à hauts risques...

Notre avis: Douze ans après l’étourdissant polar urbain que fut Heat de Michael Mann, Jon Avnet signe les retrouvailles de Robert de Niro et Al Pacino dans La Loi et l’Ordre, improbable polar mou du genou et de la tête. Pour tout dire nous assistons, consternés, à un enlisement scénaristique digne d’un mauvais requiem de fin de carrière tant l’histoire est convenue, caricaturale et surtout dénuée d’intérêt. Le réalisateur ne nous épargne rien et passe complètement à côté de son formidable sujet, à savoir réunir sur la même affiche ces deux monstres sacrés. Au lieu de construire un polar tendu prenant en compte cette donnée indispensable, le scénario les ringardise outrageusement puis les enferme dans une intrigue absurde qui essaie sans une once d’intelligence de juxtaposer par effet d’opposition malhabile les carences d’une justice grippée et le recours, ainsi légitimé, de la loi du talion.

L’ensemble est si pauvre, si peu argumenté et tellement mal amené qu’il n’est pas surprenant de voir nos deux acteurs dérouler un jeu bien en deçà de leurs talents habituels. Pacino nous la joue sur du velours de supermarché en solde tandis que De Niro cabotine à qui mieux mieux en espérant épaissir la lamentable caractérisation de son personnage. Et pourtant, ils captent l’attention, bouffent chaque scène et sauvent ce qu’ils peuvent du naufrage. Le butin, bien maigre, s’accommode d’un scénario prévisible et ronflant qui pousse l’affront jusqu’au rebondissement final lui-même injustifiable, indigeste, grossier et, osons l’affirmer, inepte. La mise en scène ne rattrape aucune faiblesse et se trouve de toute façon incapable d’insuffler le moindre dynamisme à même d’explorer les psychologies en saillie.

Jon Avnet aurait dû revoir ses classiques. Il aurait compris qu’avec ce genre d’acteur il faut pouvoir créer des espaces de liberté, des lignes de fracture, des tonalités discordantes, des nervures dans le jeu afin d’autoriser l’éclosion d’interprétations en interaction. C’est ce que nous attendions, c’est ce que le public est en droit d’attendre. Le miracle n’a pas eu lieu, la saveur d’une rencontre mythique non plus. Après la désillusion des premières bobines, l’ennui pointera le bout de son nez lui-même remplacé, dès les lumières rallumées, par un sentiment violent de frustration nous faisant regretter le jour où De Niro accepta la proposition d’Avnet.